L`afro-optimisme économique face aux crises

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L`afro-optimisme économique face aux crises
El Watan - Mardi 22 mars 2016 - 4
L’A C T U A L I T É
PRÉCISIONS
L’afro-optimisme
économique face aux crises
● Le quatrième Africa CEO Forum, le plus grand rendez-vous international des décideurs économiques
africains du secteur privé, s’est ouvert hier à Abidjan, la capitale ivoirienne.
Abidjan (Côte d’Ivoire)
De notre envoyé spécial
R
éunissant des acteurs
économiques de pas moins
d’une soixantaine de pays, 500
PDG, 200 banquiers et financiers ainsi
que 200 personnalités d’influence
du continent africain, l’événement
organisé par le Groupe Jeune Afrique
a été inauguré par le président
ivoirien Alassane Ouattara. En quoi
lacriseéconomique,leralentissement
chinois, la chute des prix des matières
premières, la baisse des IDE, etc.
peuvent affecter l’afro-optimisme en
vogue depuis une dizaine d’années ?
Comment développer de nouveaux
modèles économiques pour faire face
aux nouveaux défis ? Tels sont les
axes des travaux de cette rencontre. «Il
nousfautunecroissanceéconomique
inclusive, forte et sur le long terme,
c’est pour cela que nous avons besoin
du secteur privé dans les économies
africaines, a déclaré le chef d’Etat
ivoirien. Un secteur qui devrait faire
encore plus et financer les deuxtiers des projets de développement.»
Alassane Ouattara a également
tenu à préciser que la croissance
économique de la Côte d’Ivoire a
atteint 10% en 2015. Intervenant
lors de cette séance inaugurale, le
président de la Banque africaine de
développement, Akinwumi Adesina,
a soutenu, pour sa part, qu’il faut
impérativement «investir dans les
infrastructures et compter sur la
classe moyenne africaine». «Pour
être compétitifs, nous devons créer
80 millions d’emplois par an en
Afrique», a-t-il encore ajouté. «Il
faut que l’Afrique sache s’insérer
dans la mondialisation et prendre
sa part d’opportunités, a insisté le
ministre marocain de l’Industrie,
Moulay Hafid Elalamy. 85 millions
d’emplois vont quitter la Chine et
iront probablement en Afrique», tout
en reconnaissant que «le plus gros
problèmeenAfriquerestelaressource
humaine». Autre problématique
récurrente des économies africaines :
la dépendance aux exportations
des matières premières. «La
diversification et la diversité des
pays exportateurs sont des stratégies
pour l’économie africaine», a insisté
Akinwumi Adesina, regrettant que
«l’Afrique a fait une erreur depuis
1863 en laissant son cacao et son café
se faire transformer à l’extérieur».
«Notre objectif est d’arriver à la
transformation de 100% de nos
matières premières d’ici 2020», a
assuré le Premier ministre ivoirien,
Daniel Kablan Duncan, qui reconnaît
que son pays «transforme moins de
2% de l’anarcade, alors que la Côte
d’Ivoire en est le premier producteur
mondial».
DÉFECTION DU FCE
Cerendez-vouscontinentalaétéboudé
par le Forum des chefs d’entreprises
(FCE) et son président Ali Haddad.
Les organisateurs de l’Africa CEO
Forum ont reçu, 72 heures avant
l’ouverture de l’événement, une
missive du FCE qui «regrettait qu’on
n’ait pas prévu un discours de son
président, Ali Haddad, lors de la
séance d’ouverture du Forum». «Or,
M. Haddad était invité au panel
présidentiel et à d’autres séances
aussi très importantes», précise-ton ici à Abidjan. «C’est dommage
pour nous et pour l’Algérie, même
s’il y a d’autres hommes d’affaires
algériens, car la conjoncture de ce
pays est intéressante à exposer et
à expliquer dans ce rendez-vous
mondial,regretteundesresponsables
du Forum. L’Algérie est une
puissance régionale et nous voulions
vraiment explorer avec le FCE les
stratégies du patronat algérien face
à la crise pétrolière et aux défis de
la diversification économique dans
ce grand pays.» «Ce n’est pas ce
que nous a communiqué le FCE,
précise une source de la présidence
algérienne. On nous avait expliqué
que la présence marocaine à ce Forum
était avantagée et trop ‘‘massive’’.»
«Pourquoi faire encore perdre à
l’Algérie une place d’importance
dans les dynamiques économiques
du continent ? s’emporte un patron
algérien. Les Tunisiens sont en force,
les Marocains aussi, et nous, on va
finir par croire que nous méprisons
l’Afrique !»
Dans son discours d’ouverture, le
président ivoirien a rendu hommage
aux800participants,dontleprésident
du Ghana, John Mahama, ou le
ministre de l’Industrie marocain
Moulay Hafid Elalamy : «Votre
présence à Abidjan, après l’acte
terroriste qui a frappé, le 13 mars,
GrandBassam,estuntémoignagefort
et nécessaire.»
Adlène Meddi
La direction de
l’Angem nous écrit
Suite à notre article intitulé «Soupçons
de mauvaise gestion à l’Angem»,
paru le 15 mars en page 7, la direction
de l’Agence nationale de gestion du
microcrédit a jugé utile d’apporter des
précisions.
Ainsi, dans un courrier signé de
Mohamed El Hadi Aouaidjia, directeur
général de l’Agence, «le conseil
d’orientation de l’Agence nationale
de gestion du microcrédit avait tenu
régulièrement ses réunion (...) jusqu’en
février 2014». «Cette période avait
enregistré l’introduction (...) d’un projet
de décret portant modification des
statuts de l’Agence dans leur section
relative au conseil d’orientation, dont la
composition a été élargie (...) de plus, le
mandat du conseil (...) arrivait presque
à terme.» «C’est cette situation qui n’a
pas permis à l’Agence de faire valider ses
différents bilans», lit-on encore.
Le document de l’Angem reconnaît
que «les états financiers, au titre de
l’exercice 2010, n’ont pas été présentés
à temps au conseil d’orientation
sortant». Le responsable explique cela
par l’obligation de faire passer du plan
comptable national (PCN) au «système
comptable financier» une opération
«délicate, selon tous les spécialistes».
Pour le reste, la direction de l’Angem,
qui ne remet pas en cause les remarques
du document des services du Premier
ministre qui «ne fait aucunement
référence à une mauvaise gestion des
fonds publics», préfère rappeler que «le
nombre d’activités financées» de 2011
à 2015 «représente 74% du portefeuille
total des crédits». Dont acte.
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OUVERTURE DE L’AFRICA CEO FORUM

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