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L’HEBDO CATHEDRALE
2015
FEUILLE DE LIAISON
02 37 21 59 08
RECTORAT
NOTRE DAME DE CHARTRES
N° 452 LE PLANNING
CELEBRATIONS
Lundi
20
avril
Messe 11h45 crypte
Messe 18h15 CATHEDRALE
19h Vêpres CATHEDRALE
20h30-22h15 Retraite de la communauté
du Chemin Neuf
Mardi
21
avril
Messe chanoines 9h crypte
Messe 11h45 crypte
du 20 au 26 avril 2015
VISITES
10h30 JTB (Japon)
11h En route ensemble
13h15 Prometour (Etats Unis)
14h Cosmos Opérations (Etats
Unis)
14h Collège François Pompon
10h30 JTB (Japon) 2 groupes
Mercredi
22
avril
Messe 11h45 crypte
Jeudi
23
avril
15h VO
MB de Saint Laumer
10h30 Comité social
Sucy/Brie
14h Collège St Joseph
15h VO S Malraison
19h30-23h Retraite de la communauté du
Chemin Neuf
16h30 Groupe Palestinien accompagné par Mgr
Gemayel
10h30-crypte, messe groupe allemand
9h JTB (Japon)
11h15 Ecole Léon Gambetta
Cp à CM2
Messe 11h45 crypte
Messe 18h15 CATHEDRALE
19h Vêpres CATHEDRALE
20h30-22h30 crypte, retraite de la
communauté du Chemin Neuf
Samedi 28 mars 20h30
CONCERT
SPIRITUEL
D’ENTREE EN
SEMAINE SAINTE
Mécénat sur la baie 131
(dont rose des laboureurs
de Nogent avec le concours
d’agriculteurs)
>Amis de la Cathédrale de
Chartres
RESTAURATION/
ENTRETIEN
Les informations
‘Restauration’ sont données
par la Direction Régionale
des Affaires Culturelles,
maître d’ouvrage des
chantiers. Les dernières
campagnes de restauration
sur le site DRAC Centre :
http://www.
culturecommunication.
gouv.fr/ Regions/DRACCentre
Une vidéo sur les gestes de
la restauration est à votre
disposition sur le mur
ouest du bras sud du
transept (près panneaux
rétro-éclairés).
Elle a été réalisée par Anne
Savalli à la demande de la
DRAC Centre.
9h30 Ecole élémentaire
10h Scouts d’Europe (28)
10h30 VO MF Jourdan
Messe 18h15 CATHEDRALE
19h Vêpres CATHEDRALE
Convention signée le 16
avril en préfecture d’Eure et
Loir
21h Crypte aux chandelles
gr. Japon
9h JTB (Japon)
10h Club Amitiés et Loisirs
10h30 Collège L. Delagrange
(gr. français et gr. étranger)
CULTURE
Mécénat pour la
restauration du tour du
chœur (XVIe –XVIIIe
siècle) >Amis cathédrale de
Chartres
15h Visite Officielle
MF Jourdan
10h30 VO guide
Service Accueil-Visites
Messe 18h15 CATHEDRALE
19h Vêpres CATHEDRALE
MUSIQUE
Mécénat du Crédit
Agricole sur la baie 133
(St Gilles – St Georges)
>Chartres Sanctuaire du
Monde
Mécénat sur la baie 140
(St Pierre – St Jacques)
>American Friends of
Chartres
Montage des échafaudages
de la tranche 2 de la nef
(soit les quatre travées
1/2/3/4 – les plus proches
du narthex)
Démontage des
échafaudages
de la tranche 1 de la nef
>> DEBUT 4 MAI
TRAVAUX DE LA NEF
10h30 VO C Colaisseau
13h30 Les cars du Hainaut
(classes 5ème)
15h VO A Gouache
RESTAURATION DES
ENDUITS EN COURS
19h30 : Parcours chrétien du
labyrinthe – groupe
allemand
CELEBRATIONS
Vendredi
24
avril
Messe 7h crypte
Messe chanoines 9h crypte
Messe 11h45 crypte
17h30-22h15 crypte, retraite de la
communauté du Chemin Neuf
VISITES
MUSIQUE
CULTURE
RESTAURATION/
ENTRETIEN
9h45 JTB (Japon)
10h30 VO F Saulière
Répétition hebdomadaire de la
maîtrise de la cathédrale
14h Collette Vacations
(Etats Unis)
15h Okay Tours (Etats Unis)
Chef de choeur :
Mathieu Bonnin
15h VO S Malraison
Chaque vendredi 17h30-19h
22h Crypte aux chandelles
– découverte dans l’esprit
des pèlerins du Moyen
Age.
Contact : Office du Tourisme
(en partenariat avec le
service Accueilk-Visites)
RESTAURATION DES
ENDUITS INTERIEURS
DEBUT 2015
> TROIS TRAVEES DE
LA NEF (LES PLUS
PROCHES DE LA
CROISEE)
Messe 18h15 CATHEDRALE
19h Vêpres CATHEDRALE
Samedi
25
avril
Messe 11h45 crypte
10h les cars de Champignolle
10h Shage (France)
10h Special Tours (Espagne)
‘Chartres en
lumières 2015’
Trois façades de la
cathédrale illuminées
le soir jusqu’au 19
septembre 2015
10h30 VO MH Bibault
10h30 Aventour
11h Grand Circle
(Royaume Uni)
11h Caldana (Italie)
Dimanche
26
avril
15h VO MF Jourdan
Organiste messes
Laurent Bouis
9h15 Messe grégorienne
11H MESSE en présence
-d’officiels (souvenir de la
déportation)
–de la paroisse Saint Hilaire de
la Varenne Saint Hilaire
12h30 Grand Circle
(Royaume Uni)
14h30 Paroisse St Hilaire
100 personnes
15h VO guide Service
Accueil-Visites
MESSE DE 11h00
CHANTS SACRES
Parutions prévues en 2015
d’articles scientifiques
concernant la cathédrale.
Dont :
‘Bulletin Monumental’
15h Groupe M. Faure
‘Société archéologique
d’Eure et Loir – bulletin’
17h45 vêpres / 18h30 Messe
> QUATRE TRAVEES DE
LA NEF (RESTANTES,
LES PLUS PROCHES DU
NARTHEX)
Sur la façade principale,
début de la séquence :
Eclairage de la rose ‘comme
un astre lumineux qui vit, qui
bat, qui irradie.’
L’image du labyrinthe.
Les Rois et les Reines de
l'Ancien Testament. ‘témoins
du passé, mais aussi voyants
visionnaires.’
14h15 JTB (Japon)
14h15 Association
Maurice V.
18H MESSE
FIN 2015 – DEBUT 2016
PRIERE DEVANT LE
SAINT SACREMENT
CHAPELLE
OECUMENIQUE
(DEAMBULATOIRE)
Le lieu de prière
œcuménique est
provisoirement transféré
dans la chapelle située à
droite.
REPONSES EN IMAGES
UN ANGE GIROUETTE…
Aux questions qui parviennent au rectorat de la cathédrale – surtout au travers des guides du Service Accueil- Visites – nous répondons en images. Les sujets sont variés et
mettent en relief des aspects insoupçonnés la cathédrale. Même si elles n’étaient pas initialement destinées à publication, l’ensemble de ces réponses ne manqueront pas
d’intéresser nos lecteurs. Cent cinquième question… qui est l’ange-girouette ?
J’ai entendu au sujet de l’ange qui est au sommet du toit de la cathédrale, plusieurs avis. Est-ce bien Gabriel ? Fait-il réellement girouette ?
Cet ange indique exactement la provenance du vent. Le roulement à billes qui lui permet de pivoter dans risque d’être endommagé a été entièrement
revu, au cours des années 1990. D’où vient cette représentation, assez originale ? Plusieurs textes, datant du XIXème siècle, nous renseignent sur lui.
Consultons l’abbé Bulteau : Au sommet du rond-point, un ange-girouette tourne sur un pivot. Cet Ange-Gardien , comme le peuple l'appelle, est
debout, les ailes déployées; il est vêtu d'une longue robe à manches étroites , et d'une espèce de surtout serré autour des reins par une ceinture; il a la
tête découverte, les cheveux bouclés, le visage imberbe et riant, les pieds- nus; de sa main droite il indique le côté d'où souffle le vent, il tient une croix
longuement hastée. Le piédestal qui le porte, est très élégant: dans quatre petites niches sont placés de gracieuses statuettes représentant les quatre
évangélistes avec leurs animaux symboliques. Les évangélistes indiquent les quatre points cardinaux : saint Mathieu regarde l'orient; saint Luc, le nord;
saint Jean, l'occident; et saint Marc, le sud. L'ange et le piédestal sont entièrement dorés. Notons que ce piédestal à malheureusement disparu, dans des
circonstances qui mériteraient d’être éclaircies.
Bulteau lance une curieuse polémique. Le nouvel ange placé au chevet de la cathédrale, dit Didron, " bénit la ville assise à ses pieds. C'est une faute
contre la liturgie et contre l'iconographie. Dieu et les hommes qui le représentent sur la terre, le pape et les évêques principalement, peuvent seuls
bénir. " Nous nous permettrons de faire remarquer au savant […] que l'ange-girouette ne bénit pas, et que s'il bénissait, on trouverait dans nos livres
saints de quoi le justifier: en effet un ange n'a-t-il pas béni Jacob? (Genèse). Pour finir, l’abbé n’oublie pas quelques considérations financières : Cet
ange-girouette , qui a remplacé, en 1840, un autre ange pose au XIVème siècle et détruit par l'incendie de 1836, a coûté 12,250 fr.
Voici le commentaire qu’apporte à ce propos Lejeune, historien local, qui s’intéressa particulièrement aux différents sinistres qui ont touché la
cathédrale :
Une girouette sous la forme d’un ange drapé, en cuivre doré, sur un noyau de bois,et tournant sur un pivot en fer, au gré du vent qu’il
indiquait de la main droite, tendue et armée d’une croix. On le nomma vulgairement l’ange Gabriel ou l’ange gardien. Cet emblème religieux […] en
indiquant à tous les instants d’où le vent soufflait, semblait annoncer en même temps qu’il n’existait sur la terre aucune contrée qui fut inaccessible au
salut du monde.
Un ouvrage, destiné au grand public et qui parait avant l’incendie de 1836 indique :
A l’extrémité du toit, vers le chœur, un ange doré, de grandeur
naturelle, tourne sur pivot et sert de girouette : c’est un ouvrage du seizième siècle.
Dans l’édition de 1841 de L’ami de la religion et du roi : journal ecclésiastique, politique et littéraire, on peut lire :
Il ne reste plus aujourd’hui à
poser que l’ange qui servait de girouette, et qui était placé au sommet de la grande abside ; cet ange a été reproduit, aussi analogue à l’ancien, fondu
par l’incendie, qu’il a été possible de le faire.
Nous n’avons que très peu de renseignement sur les origines lointaines de cet ange : rien ne permet tout à fait d’affirmer qu’il date des premières
cathédrales, ni de l’édifice gothique, ni du XIVème siècle (ou d’importants travaux sont mentionnés sur la poutre faitière), ni du XVIème siècle ( ou de
nouvelles interventions ont lieu). Quant à son identité, il ne s’agit pas de saint Michel, malgré sa présence sur un point dominant. La tradition savante et
populaire a visiblement parlé assez tôt de Gabriel : la cathédrale est consacrée à l’Incarnation et les représentations de l’Annonciation y sont nombreuses.
Pour accompagner cette étonnante galerie de photographies, vous nous permettrez de citer quelques lignes d’un texte très provocateur (voir très insolent)
d’un blogueur chartrain, maître Renard – qui témoigne aussi d’un véritable humour.
C’est si beau un ange, si lointain… Moi, je suis planté au chevet de la cathédrale et je veille sur la toiture d’airain. Je veille depuis des siècles, depuis un
millénaire sur le bon peuple et sa misère.
Il faut bien le dire: ça ne change pas beaucoup là-dessous: la faim, les guerres, les destructions, les agressions, les peurs, les cris, j’en ai tellement vu et
entendu…J’espérais qu’un jour ou l’autre, ça finirait par s’arranger: mais non. Le temps passe, les misères croissent et prospèrent. Les humains sont
toujours aussi veules, aussi lâches, aussi crétins. Quant au reste, ce n’est qu’un ramassis de bêtises ambulant, de ragots ou d’insultes. Assurément, la
palme revient aux grenouilles de bénitiers dont il m’est arrivé de rêver les voir terminer en brochettes à l’ail: non mais!
Que la nature humaine est désespérante de médiocrité! Tant de suffisance, de nombrilisme… Il est à se demander ce qu’ils viennent donc faire dans une
cathédrale… à part du tourisme! Ils admirent juste le décor, font deux ou trois clics-clacs souvenirs et achètent une carte postale et un porte-bonheur
avec la Vierge et c’est tout… Au début, ça me faisait sourire. Maintenant, ça me fait pitié. Le spirituel, le mystique, tout cela leur passe au-dessus […]
J’en ai ras l’auréole. Je pourrais me carapater à tire d’ailes. Rien de plus facile. La nuit, je profite d’ailleurs de mes plumes et de mon invisibilité pour
survoler la ville à la recherche d’un peu de tendresse et de beauté. Au début, je n’osais aller bien loin. Je volais de statue en statue, histoire de faire un
brin de causette avec les collègues. Mais ils restent muets, dans leur snobisme figé.
Alors je me suis aventuré un peu plus loin, dans les ruelles, sur le parvis, pour regarder les enfants, les chiens errants, les mendiants. Je ne parle jamais.
J’observe seulement. Les gens les plus simples sont souvent les plus souriants. Ca rassure. […]
Même pas question pour moi de me jeter dans le vide: avec une paire d’ailes, c’est rapé d’avance. […] Oh, je sais, je pivote dans le vent. Je sers de
girouette et ma vue est panoramique. De ce côté-là, oui, je suis gâté. Je m’accroche à ma croix et je bénis à tour de bras la foule minuscule: ça peut
amuser un moment mais , à la longue, franchement… Je crois bien finalement que je vais tout laisser tomber: prendre la pose, ça va bien un moment ,
mais toute une éternité… pas question! Je sens que je vais retourner dans les nuages, en faire un édredon et un oreiller pour roupiller jusqu’à la fin des
temps. Mais je blasphème… Si Dieu m’entendait… Manquerait plus que je me fasse engueuler par le patron! […] Allons, reprenons la pose: je refais le
pied de grue: tu parles d’une vie!
CREATION, TRAVAIL, REDEMPTION DANS LA CATHEDRALE
(2)
Le regard porté sur le monde matériel et sa compréhension, l’activité que nous y déployons, ce qu’un ‘métier’ apporte à l’épanouissement des personnes – à court et long terme.
Ces questions philosophiques, actuellement au centre des débats sociaux, sont déjà présentes à l’esprit de ceux qui ‘organisent’ les portails et vitraux de la cathédrale. Nous vous
proposons le texte d’une conférence proposée vers 2002/2003, par les guides du Service Accueil-Visites.
Les socles à l’avancée du porche (baie ouest).
A partir de l’extérieur, côté oriental : les travaux manuels avec Adam, Abel, le premier homme qui s’adonne à l’élevage.
Sur le deuxième socle : Caïn, le premier cultivateur, Jubal musicien biblique et Tubalcaïn, un forgeron que cite la Bible : c’est l’industrie du fer. Il est
intéressant de noter que ces premiers personnages sont les descendants directs d’Adam, tels que nous les nomme la Bible. Ce sont, eux, les fondateurs
des activités humaines de base, reflets de l’état de la civilisation.
Sur le troisième et le quatrième socles sont abordées les activités libérales pour bien montrer que l’activité de l’homme a deux faces: physique et
intellectuelle. Sur le troisième socle, nous trouvons le médecin (plante médicinale au pied de la colonnette), l’architecte avec sa règle équerre, le peintre
avec sa palette. Sur le quatrième socle : le philosophe qui devait se regarder dans un miroir. C’est le ‘connais-toi toi-même’ de Socrate. Et enfin
l’alchimiste qui déploie un parchemin. Le dragon symbolise les dangers de son métier.
Sur les deux voussures à l’extérieur du porche (baie ouest). Nous avons un calendrier – celui du portail royal nous est plus familier – mais
contemplons celui-ci. Ici l’année est divisée en deux saisons, la mauvaise avec l’hiver placé à la base de la voussure externe, et la bonne avec l’été placé
de l’autre côté. Alors que sur le portail royal le calendrier s’ordonne autour d’une figure centrale, celle du Christ de l’Ascension, nous avons ici une sorte
de ligne courbe : ce calendrier se lit d’un trait de la gauche vers la droite alors qu’au portail royal, on est obligé de faire un va et vient de la droite à la
gauche – donc en repassant toujours par le Christ, et de bas en haut – pour marquer le rythme des saisons.
Dans ce calendrier réalisé quelques 70 ans après celui du portail royal, les travaux des mois occupent la voussure interne alors que les signes du
zodiaque sont à l’extérieur. On commence en bas à gauche : janvier avec son double visage (barbu et imberbe) ; février se chauffe ; mars a un vigneron ;
avril tient trois épis de seigle (c’est le seigle qui fournit les premiers épis) – c’est l’évocation du printemps ; mai, un jeune homme un faucon sur le poing
évoque la chasse ; juin s’apprête à faucher son pré ; juillet figure un vannier qui est allé couper des osiers dans les saules ; août est le temps de la
moisson ; septembre, un vigneron, debout dans la cuve foule le raison ; octobre est le temps des semailles ; novembre celui de la glandée et décembre
l’époque où l’on tue le porc en prévision de l’hiver.
Sur la voussure externe, ce sont les signes du zodiaque avec à la base l’hiver déjà évoqué, un vieil homme bien emmitouflé, alors que l’été est un jeune
homme légèrement vêtu. Chaque signe du zodiaque concerne les deux premiers tiers du mois placé en vis-à-vis. Capricorne, Verseau, Poissons, Bélier,
Taureau, Gémeaux, Cancer, Lion, Vierge, Balance, Scorpion, Sagittaire.
Sur le porche de gauche (baie est) : la vie active et la vie contemplative, mettant à l’honneur le travail féminin et montrant aussi que toute vie doit être
faite d’équilibre entre l’activité manuelle et le temps de la prière. C’est ce que rappelle la règle de saint Benoît et bien d’autres après lui. ‘Elle cherche
avec soin de la laine et du chanvre et ses mains travaillent allègrement… Elle met la main à la quenouille et ses doigts s’activent au fuseau…Elle ouvre
la bouche avec sagesse et sa langue fait gentiment la leçon…La femme qui craint le Seigneur, voilà celle qu’on doit louer’ (Proverbes 31, 13-24).
Les sujets se lisent de bas en haut. Une jeune femme essore une poignée de laine qu’elle vient de laver. Une femme peigne la laine à l’aide de deux
brosses armées de pointes (outil du cardeur). Une femme broie les tiges de lin pour en faire disparaître les parties ligneuses. Puis c’est le travail du
chanvre, une opération qui consiste à diviser la filasse du chanvre. Vient une fileuse avec sa quenouille et enfin une femme qui met la laine en écheveau.
Il conviendrait d’admirer le réalisme de tous ces personnages, et la précision dans les détails de l’outillage et de l’habillement.
La vie contemplative. Une moniale s’apprête à lire un livre, puis elle ouvre son livre et se concentre. La tête enveloppée d’un voile, elle lit ensuite le
livre. Puis, les mains posées sur le livre fermé, elle prie. Ensuite, elle élève sa main droite dans un geste admiratif : elle s’extasie devant le monde
terrestre qui s’étale à ses pieds. Enfin elle rend grâce, les yeux levés vers le ciel. Il faut remarquer ces deux petits personnages sur la voûte : un
cordonnier du côté de la vie active et un moine à l’opposé. A remarquer qu’Hannah Arendt, philosophe du XXème siècle reprend ce terme ô combien
important de ‘vie contemplative’.
Mais n’évoquer le travail que de cette façon ne suffirait pas, surtout que le début du XIIIème siècle voit l’émergence d’une nouvelle classe sociale qui va
bouleverser l’ordre sacro-saint de la société médiévale – tripartite : oratores (ceux qui prient), bellatores (ceux qui combattent), labores (ceux qui
travaillent). Cette division tripartite permettait à une société agraire de s’organiser sans trop de heurt : chacun y a une place voulue par Dieu et le devoir
d’y rester…Mais alors que faire de ces habitants du bourg (bourgeois) qui travaillent autre chose que la terre.
Je vous le rappelle : le temps n’appartient pas à l’homme – il ne peut en disposer à sa guise. Or le marchand stocke pour revendre plus tard à meilleur
prix. Il spécule sur le temps : c’est illicite…Les actes du concile de Latran IV qui va se tenir à l’initiative d’Innocent III en 1215 le montrent bien.
Cependant l’Eglise va devoir développer une doctrine sociale, et nous n’avons pas conscience que nous en sommes les héritiers. Seuls deux métiers
resteront définitivement prohibés : l’usure et la prostitution.
Par contre les autres métiers, dans la mesure où le marchand et l’artisan rendent service à la communauté urbaine, se voient accorder le droit d’exercer
leur activité, pouurvu qu’ils n’en tirent pas un profit démesuré. Le marchand a bien conscience qu’il doit se laver de l’accusation de vendre la durée qui
n’appartient qu’à Dieu. De même pour le clerc urbain qui vend la science, don de Dieu. L’homme médiéval est en effet profondément religieux,
préoccupé de son salut.
Rappelons aussi la vieille suspicion envers les marchands depuis que Jésus a chassé les marchands du temple. Dans l’antiquité, le dieu des marchands
était aussi celui des voleurs.
Ainsi, tous les hommes ont bien conscience qu’ils doivent reconnaissance à l’Eglise. Ils désirent obtenir une bénédiction toute spéciale – de la part de
Dieu. Ainsi les métiers, image du travail de l’homme, vont obtenir droit de cité dans l’Eglise. Pourtant, jusqu’au début du XIIIème siècle, l’édifice
religieux se doit d’être une image de la Jérusalem céleste et ne peut donc laisser figurer le travail à l’intérieur. Voilà pourquoi nous trouvons –
finalement- des ‘signatures’ de donateurs tels que les épiciers, changeurs, aubergistes, bouchers…etc
> SUITE - PROCHAIN NUMERO
LA PHRASE DE LA SEMAINE…
D’une jeune fille (10 ans à peine) résumant à sa maman sa compréhension des vitraux de la cathédrale. « Dans les autres cathédrales, c’est comme
s’ils avaient plein de pages d’un livre déchiré; ici, ils ont le livre qui est en bon état, avec la reliure – alors forcément on peut lire toutes les pages
dans le bon ordre.» On ne saurait mieux dire ! Ajoutons que sont conservées environ 80% des pages, que nous consultons la première édition et qu’il y
a très peu de ‘scotchage’…
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Accueil-Visites, les acteurs touristiques (commerçants, hôteliers et restaurateurs) et toutes les personnes intéressées par l’histoire et la vie de la cathédrale.
REDACTION : GILLES FRESSON – ATTACHE DE COORDINATION
Sept pages
N° 452