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L’HEBDO CATHEDRALE 2014 FEUILLE DE LIAISON 02 37 21 59 08 RECTORAT NOTRE DAME DE CHARTRES N° 387 LE PLANNING… CELEBRATIONS Lundi 20 janvier du 20 au 26 janvier 2014 VISITES MUSIQUE CULTURE Mécénat pour la restauration du tour du chœur (XVIe –XVIIIe siècle) > Amis cathédrale de Chartres Messe 11h45 crypte 10h30 JTB (Japon) 15h Visite Officielle B Hébert Messe 18h15 A LA CATHEDRALE 19h Vêpres A LA CATHEDRALE Mardi 21 janvier Pistes de travail : Messe chanoines 9h cathédrale 9h Travel Corp. (Japon) Messe 11h45 crypte 10h30 JTB (Japon) 3 groupes 14h30 VO J Bertrand 19h30 à 21h cours d’orgue des élèves du conservatoire avec Patrick Delabre Messe 18h15 A LA CATHEDRALE 19h Vêpres A LA CATHEDRALE Mercredi 22 janvier Les informations ‘Restauration’ sont données par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, maître d’ouvrage des chantiers. Les dernières campagnes de restauration sur le site DRAC Centre : http://www. culturecommunication. gouv.fr/ Regions/DRACCentre Multimedia pour témoigner de l’engagement chrétien / Phrases clés de l’Evangile proposés au visiteur – grand format / Visibilité des centaines d’églises du diocèse/ Une vidéo sur les gestes de la restauration est à votre disposition sur le mur ouest du bras sud du transept (près panneaux rétro-éclairés). Elle a été réalisée par Anne Savalli à la demande de la DRAC Centre. Mars Avril 2014 Nouveau cycle Service Accueil Visites Brancards de processions et bases de présentation des statues (15 août) > Pour redécouvrir la cathédrale >> Transféré à la chapelle St Piat >> les zodiaques et travaux des mois / Vitraux de Charlemagne et St Silvestre / Vitraux du Bon Samaritain et du Fils prodigue / Vitraux de St Nicolas / Architecture du XIIIe s. / Roses nord et sud TRAVAUX DE LA NEF (enduits intérieurs) Messe 11h45 crypte 10h30 JTB (Japon) Messe 18h15 A LA CATHEDRALE 19h Vêpres A LA CATHEDRALE Jeudi 23 janvier RESTAURATION/ ENTRETIEN 14h30 VO C Afota 14h45 Miki (Japon) Messe 11h45 crypte 14h30 VO MB de Saint Laumer Messe 18h15 A LA CATHEDRALE 19h Vêpres A LA CATHEDRALE REPRISE VERS 10 MAI 2014. (DATE APPROX.) FONDS ENGAGES CELEBRATIONS Vendredi 24 janvier VISITES Messe chanoines 9h cathédrale 10h30 JTB (Japon) Messe 11h45 crypte 14h30 VO C Afota MUSIQUE CULTURE CRECHE – TOUR SUD avec participation du Centre Sèvres (Paris) 16h crypte, temps de prière : groupe Centre Sèvres 14h Ecole St Ferdinand (Chartres) RESTAURATION/ ENTRETIEN Réparations à venir sur la signalétique Narthex/Nef -Plan de la cathédrale -Présentoir de vente des veilleuses Messe 18h15 A LA CATHEDRALE 19h Vêpres A LA CATHEDRALE Samedi 25 janvier 8h crypte, temps de prière groupe confirmands 10h30 Fraternité St Liboire (Allemagne) Messe 11h45 crypte 14h30 VO V des Boscs 18H MESSE Dimanche 26 janvier 16h LCA (28) 21h Crypte aux chandelles (gr. japonais) Réunion préparatoire fin janv. Début fev. Organiste messes Patrick Delabre 14h 30 VO MF Jourdan A l’étude : traduction anglaise de « Chartres, La grâce d’une cathédrale » MESSE DE 11h CHANTS SACRES CRECHE – TOUR SUD 17h15 Vêpres / 18h Messe RENOVATION DES ENDUITS INTERIEURS 2014 > TROIS TRAVEES DE LA NEF (LES PLUS PROCHES DE LA CROISEE) 9h15 messe grégorienne 11H GRAND MESSE Publication d’Andrew Tallon dans le ‘Journal of the Society of Architectural Historians’ CHOEUR SAINT SACREMENT > MAITRE AUTEL Espace réservé/ Chaises disposées à gauche et à droites du maître autel, en contrebas des marches, pour la prière devant la présence du Christ. IMAGINONS CE QUI SE PASSAIT DANS LA CATHEDRALE AU XIIIEME SIECLE. ET REGARDONS AUJOURD’HUI (2) Imaginons ce qui se passait au XIIIème siècle. Un autre regard sur l’architecture, les vitraux et les sculptures. Valable aussi pour nos contemporains du XXIème siècle, d’où de surprenants échos, pleins d’humour et d’émotion. 2ème volet Vitrail du bon samaritain. Les visiteurs d’aujourd’hui, les yeux levés. Se laissant prendre par la magie des couleurs – du récit et de la symbolique… D’abord le sens de l’histoire, à la façon d’une bande dessinée, où les panneaux s’enchaînent, avec tous leurs détails anecdotiques. Le christ raconte. Un homme sort d’une ville. Des brigands se préparent à l’attaquer. Ils lui tombent dessus. Le bastonnent, le blessent et le déshabillent. Passent un prête et un lévite, qui continuent leur chemin sans apporter d’aide. Un samaritain s’arrête, le soigne en lui posant autour du font un large pansement. Il le charge sur un mulet, l’emmène jusqu’à une auberge. On le quitte tandis que le samaritain se penche affectueusement sur lui, qui commence sa convalescence. Une autre histoire commence, qui nous reconduit aux origines de notre humanité. Dieu insuffle à Adam le souffle de vie. Adam rejoint le paradis terrestre. Puis Eve est tirée de sa côte tandis qu’il sommeille. Dieu montre à Adam et Eve l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal, leur interdisant d’en toucher. Passons sur le péché originel. Le vitrail se termine sur le meurtre d’Abel par Caïn : jalousie entre deux frères, violence, guerre… Tout vitrail, dit-on à juste raison, a un sens moins évident, qui permet de se rapprocher du Christ. Quel rapport entre l’histoire de cet homme blessé et secouru et les épisodes de la création de l’homme ? Lisons l’Allégorie du Nouveau Testament de Hugues de Saint Victor, un intellectuel parisien qui travaille quelques décennies avant la réalisation du vitrail : "L'homme qui descend de Jérusalem à Jéricho et tombe aux mains des bandits désigne, comme nous le lisons dans les Homélies, le genre humain. C'est la cité céleste qu'il quitte, plongeant dans le péché, dans le malheur de notre monde d'exil. Par la ruse de l'antique ennemi, il a été dépouillé de son vêtement d'immortalité et d'innocence et profondément blessé par les atteintes du péché originel. Dieu avait fait l'homme à son image et à sa ressemblance. A son image selon la raison, à sa ressemblance selon l'amour, pour que par l'un et l'autre il s'unisse à Lui et trouve ainsi le bonheur. Mais le diable envia le bonheur de l'homme […] Il brisa l'image et la ressemblance... […] ne tua pas complètement l'homme qui fut blessé, dépouillé et laissé à demi-mort...[…] Tout n’était pas perdu… Il était encore possible de restaurer ce qui était abîmé, l'image, et de recréer ce qui était perdu, la ressemblance...[…] L'hôtellerie c'est l'Eglise; de même que les chevaux laissent à l'écurie leurs saletés, de même les pêcheurs, qui auparavant ont vécu comme des bêtes, laissent dans la sainte Eglise leurs péchés grâce à la confession. […] Ainsi nous pouvons dire que Jérusalem représente la contemplation de l'éternité; l'homme, la nature humaine; Jéricho, la misère du monde; les brigands, les démons; la descente, la faute; le lévite et le prêtre, nos pères, ou les prêtres de l'ancienne Alliance; le Samaritain, le Christ. » Les mots sont parfaitement médiévaux et néanmoins très modernes. Ils finissent par accrocher. A se les répéter, on y trouve même quelque chose de personnel : « A son image selon la Raison, à sa ressemblance selon l’Amour. La raison. L’amour. Abîmé. Tout n’est pas perdu… » Deux niveaux de compréhension. D’un côté, on visualise une agression sur un trottoir du métro : certaines vidéos postées sur youtube qui font froid dans le dos. Les gens s’arrêtent-ils ? Ils hésitent dans les premiers instants. Ils sont pour beaucoup indifférents dans les minutes qui suivent… D’un autre côté, on ne parle plus d’une personne, mais de toute la destinée humaine. Non plus du physique mais du psychologique. Un homme qui ne connait pas son Dieu serait-il un peu blessé ? L’homme qui quitte Jérusalem : Ceux qui nous aiment ? Les brigands : Le diable ? Le vêtement : L’innocence de l’enfance ? Le lévite : les donneurs de leçons ? Et Jésus, présent à nos côtés… Lisons Guillaume de Saint Thierry. Si le samaritain, dit-il, soigne avec de l’onguent (c'est-à-dire de l’huile) du vinaigre et du vin, il faut y voir une image de la guérison corporelle mais également morale. Quand on a commis une faute, il est nécessaire : de désigner le point ‘où ça fait mal’ (le vinaigre) ; de se consoler (la pommade) ; et de ne pas s’appesantir, en retrouvant la l’entrain et la joie (le vin). Tordu ? Qui oserait dire qu’il na pas éprouvé lui-même de pareils sentiments. Troisième niveau de compréhension. Ce vitrail prend l’aspect de trois grandes fleurs. Au centre de chacune d’elle, un cœur rouge. Les brigands, qui ruminent la violence. L’homme, dans son Eden. Dieu. L’homme en suspension, à semi-hauteur, capable de descendre vers le côté ‘brigand’ qu’il porte en lui autant que de monter vers le côté ‘Dieu’ qu’il connait aussi. Quel sens donner à sa vie ? Le visiteur un peu étourdi, se réveille avec deux questions. Qui a imaginé ce dispositif ? Non pas un homme, mais deux personnages, aussi important l’un que l’autre, pour qui veut comprendre la naissance du vitrail. Le premier est un théologien de haut vol, chanoine de la cathédrale. C’est un érudit dont l’enfance s’est déroulée dans l’ambiance des célèbres écoles de Chartres. A sa disposition, une stupéfiante culture de la Bible, mais aussi des pères de l’Eglise. Il connait des centaines d’homélies de saint Jérôme ou de saint Augustin, qu’il met en perspective grâce à une culture générale acquise chez tous les grands ‘antiques’ : science et philosophie platonicienne et aristotélicienne. Le second est un maître verrier, formé sur les routes de France et présent depuis quelques années à Chartres, où le métier ne manquant pas dans ces années 1210. Il a une extraordinaire expérience technique, acquise en apprentissage ainsi que de nombreux modèles de ‘mise en scène’: beaucoup dans sa tête, quelques-uns sur des planchettes de bois ou des tissus. Peut-être le miracle des vitraux de Chartres tient-il au respect qu’ont ces deux-là. Oserait-on dire complicité ? Aux yeux du prêtre, le maître verrier est un quasi-magicien, capable de faire de ses mains des choses que lui ne pourrait jamais imaginer. Une histoire en lumière, des siècles avant l’écran de cinéma. Aux yeux du verrier, qui est analphabète mais d’une curiosité infinie, le prêtre est celui qui dit la Foi - qui a lu des milliers de pages. Ce ne sont donc pas que scénariste et dessinateur. La traduction visuelle de ces trois niveaux de compréhension (découper le récit pour le premier niveau –narratif ; mettre en valeur certains détails pour le second niveau –allégorique ; choisir l’emplacement pour le troisième niveau – moral) est pensée…ensemble. Deuxième question. Les gens du XIIIème siècle comprenaient-ils ? Si l’on s’en réfère à l’histoire racontée sur le vitrail, probablement mieux que nous, contemporains. Nous vivons dans un monde saturé de discours et d’information : dictionnaires, romans, actualités, journaux, télévision…. Les hommes des années 1200 se racontaient, les uns aux autres, en boucle, les pages de l’histoire sainte, finissant par les connaître par cœur. De là à reconnaître immédiatement le scénario…. Ils disposent également des codes gestuels. Que signifie une main en avant, déportée sur le côté, des bras croisés, un doigt tendu ? Une main ouverte au niveau du cœur : La parole que tu viens de prononcer est là au fond de moi. Elle m’a touché et nous nous sommes rapprochés. Où un guide aujourd’hui explique, eux voyaient. Le deuxième degré leur est sûrement accessible grâce à des prêtres de la cathédrale, qui prennent le temps d’interpréter avec eux. Le troisième degré prend l’aspect d’une ‘private joke’ – ‘blague entre amis’: arguments philosophiques qui sont le lot quotidien de grands intellectuels qui fréquentent les abords de la cathédrale. Comment aujourd’hui comprendre cette multiplicité de sens ? Visiter, écouter les questions des spectateurs et vérifier ce qu’on lit dans les textes du XII-XIIIème siècle. Inversement, lire ces méditations du moyen âge en gardant à l’esprit le plus grand nombre possible de vitraux, prêt à bondir… établir un rapport et trouver du sens. REPONSES EN IMAGES L’ENCENS Aux questions qui parviennent au rectorat de la cathédrale – surtout au travers des guides du Service Accueil- Visites – nous répondons en images. Les sujets sont variés et mettent en relief des aspects insoupçonnés la cathédrale. Même si elles n’étaient pas initialement destinées à publication, l’ensemble de ces réponses ne manqueront pas d’intéresser nos lecteurs. Cinquante septième question: qu’est ce que l’encens? Vous avez très aimablement répondu à plusieurs questions au sujet du pain et du vin utilisés dans la cathédrale. J’ai toujours eu, pour des raisons personnelles – fils d’une vendeuse en parfumerie- un grand intérêt pour l’encens. Quel est celui que vous utilisez ? Vous avez raison de souligner l’importance de l’encens – qui essaie d’ailleurs de s’accorder pour le mieux avec les détecteurs linéaires de fumée – ceux qui sont assurent la surveillance incendie de la cathédrale. L’encens sert à honorer: le prêtre qui accomplit les gestes de la liturgie, l’autel avant qu’y soit célébré l’eucharistie, les fidèles. Il s’agit ainsi de tous ceux, entre humanité et divinité, qui participent au mystère de l’eucharistie, centre de la vie chrétienne. C’est encore l’encens qui entoure le corps d’un défunt lors des obsèques : il signifie l’importance qu’a toute vie humaine aux yeux de Dieu. L’encens d’Oman-Yemen, résine végétale Détail des ‘larmes’ solidifiées L’encensoir Goudji (1992) D’autres produits… L’encens, au sens strict, est la résine produite par les arbres de la famille des Burséracées – en particulier le Boswellia Sacra – qui porte bien son nom. L'arbre, originaire de ce qui est aujourd’hui le sultanat d'Oman (côtes de l’Océan indien et du golfe persique), y est encore cultivé aujourd'hui. On en produit aussi dans les pays voisins, en particulier en Somalie et au Yemen. L’encens d’Inde vient d’une espèce apparentée. Le Boswellia sacra, haut de trois mètres à maturité, doit attendre plus de dix ans pour fournir une résine de qualité. Comment le récolter ? L'écorce est incisée; une surface dégagée, large d’un centimètre pour une longueur de plus d’un mètre ; la surface est raclée, les concrétions de gomme tombant finalement, après s’être durcies à l’air libre sous forme de gouttelettes (quelques millimètres à trois centimètres) dans des paniers disposés contre les troncs. Les spécialistes différencient l’encens blanc (en automne) et l’encens ‘roux’ (au printemps). La cathédrale a une réserve d’encens authentique- dont une partie provient de l’ancien aumônier du porte-avion Charles de gaulle, qui s’en était procuré il ya quelques années lors d’une escale au sultanat d’Oman. De nombreux autres ‘encens’ existent, tous issues de produits naturels (minéraux, végétaux et organiques). Il est possible de faire des mélanges, différents selon les célébrations qui rythment la vie de la cathédrale – ordinaires et solennelles, douloureuses ou joyeuses. Vous trouverez ici quelques clichés des bocaux placés sous la garde de l’intendant de la cathédrale, Rodolphe Laubier. La gamme des encens qu’utilise la cathédrale permet de nombreux mélanges aromatiques. Le plus solennel : l’encens ‘Vatican’ ___________________________________________________________________________________________________________________ Site web: www.cathedrale-chartres.org. Pour vous inscrire à la Newsletter: onglet ‘hebdo cathédrale’. L’hebdo cathédrale, diffusé par le Rectorat, informe les salariés, le Service Accueil-Visites, les acteurs touristiques (commerçants, hôteliers et restaurateurs ) et toutes les personnes intéressées par l’histoire et la vie de la cathédrale. REDACTION : GILLES FRESSON – ATTACHE DE COORDINATION Cinq pages N° 387