Prévention - Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale

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Prévention - Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale
Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de la Dordogne - Infos Prévention n°14
juillet 2010
Infos
Prévention
LE TRAVAIL PAR FORTES CHALEURS
SOMMAIRE :
LE TRAVAIL PAR
FORTES CHALEURS
y
Risques pour la santé
y
Mesures de secours en
situation d’urgence
y
Mesures de prévention
- Mesures préventives
pour l’autorité
territoriale
- Consignes à
l’attention des
agents
y
Foire aux questions
INTRODUCTION :
L’exposition à de fortes chaleurs constitue une agression pour
l’organisme et peut être à l’origine d’un inconfort, d’une baisse de la
qualité du travail ou de la sécurité (erreurs, omissions, augmentation
des risques ou mise en danger), de troubles de la santé chez les
individus.
Les agents réalisant des travaux en extérieur (espaces verts,
voirie, collecte des déchets,…), les conducteurs d’engins ou de
véhicules, les agents travaillant dans des bureaux mal isolés, les
agents aidant des personnes à domicile figurent parmi les plus
exposés aux fortes chaleurs estivales.
Ce présent bulletin a pour objet de vous informer sur les risques
pour la santé en cas de fortes chaleurs, les gestes de premiers
secours indispensables et les principales mesures de prévention
envisageables.
En 2004, un « plan canicule » a été instauré pour éviter que ne
se reproduise la situation de l’été 2003. Il a depuis été revu et
amélioré. Il est non seulement destiné au grand public et aux
personnes fragiles, mais aussi aux personnes en milieu professionnel.
1
I- Risques pour la santé
La température corporelle de l’homme doit rester constante, quel que soit son environnement thermique.
Lorsque la température extérieure est élevée, le maintien de la température corporelle à 37°C est rendu possible
principalement grâce à la transpiration.
En période de fortes chaleurs, les mécanismes de régulation de température peuvent être débordés et cela peut conduire
à des risques pour la santé des individus.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser les atteintes à la santé :
Facteurs liés au travail
¾ travail dans des bureaux et espaces installés dans des bâtiments à forte inertie thermique ;
¾ température ambiante élevée ;
¾ peu de circulation d’air ou circulation d’air très chaud ;
¾ travail physique exigeant (manutentions lourdes et/ou très rapides) ;
¾ pauses de récupération insuffisantes ;
¾ port de vêtements de travail empêchant l’évaporation de la sueur ;
¾ chaleur dégagée par les machines, les produits et les procédés de travail ;
¾ utilisation de produits chimiques (solvants, peintures…).
Facteurs liés à l’individu
¾ pathologies préexistantes (pathologies cardio-respiratoires, troubles métaboliques, pathologies
neuropsychiatriques, etc.) et/ou prise de médicaments ;
¾ acclimatation à la chaleur insuffisante (processus d’adaptation par lequel une personne accroît sa tolérance à
la chaleur lorsqu’elle est exposée progressivement à une ambiance chaude constante pendant une période
suffisante) ;
¾ méconnaissance du danger lié au coup de chaleur ;
¾ mauvaise condition physique ;
¾ insuffisance de consommation d’eau ;
¾ Manque de sommeil ;
¾ Consommation excessive d'une alimentation trop riche, d’alcool, de tabac ou drogues illicites ;
¾ Port de vêtements trop serrés et trop chauds.
Les risques liés à une exposition à la chaleur sont multiples, on peut distinguer plusieurs niveaux de gravité :
- Crampes de chaleur :
Elles sont liées à la perte importante de sels minéraux du fait d’une transpiration importante et prolongée. Le corps
peut perdre jusqu’à deux litres d'eau par heure en cas de transpiration et il est nécessaire de la compenser.
2
- Epuisement thermique :
Il correspond à un début de coup de chaleur.
- Coup de chaleur :
Le coup de chaleur est une défaillance du système naturel de thermorégulation qui permet à la température interne du
corps de rester à 37°C. L’élévation de la température corporelle est mortelle dans 15 à 25% des cas. Les individus
doivent être pris en charge médicalement et soignés rapidement.
- Insolation :
L'insolation est une forme particulière du coup de chaleur, due à l'action du rayonnement solaire sur la tête.
II- Mesures de secours en situation d’urgence
Le coup de chaleur est une urgence vitale qui doit être prise en charge
rapidement pour qu’il n’entraîne pas de séquelles.
La conduite à tenir pour un secouriste consiste à :
¾
¾
¾
¾
¾
Alerter les secours : Samu (15) ou Pompiers (18) ;
Amener la victime à l’ombre ou dans un endroit frais et bien aéré ;
La déshabiller ou desserrer ses vêtements ;
Arroser la victime ou placer des linges humides sur son corps (à renouveler régulièrement) ;
En cas d’insolation, refroidir la tête du sujet avec de l'eau froide, une serviette humide ou à défaut un courant
d'air ;
¾ Si la victime est consciente, lui faire boire de l’eau fraîche en petites quantités et souvent ;
¾ Si la victime est inconsciente, la mettre en position latérale de sécurité, et rester auprès d’elle en attendant les
secours ;
¾ Ne pas donner de médicaments censés lutter contre la fièvre (ex : aspirine ou paracétamol).
Ces conseils ne remplacent pas une formation au secourisme dispensée par un organisme agréé ou une
association habilitée. Se renseigner dans un 1er temps auprès du CNFPT pour connaître les sessions.
Réagir correctement face à une personne en difficulté n’est pas aisé, il est donc préférable d’éviter d’en arriver à
ce stade de gravité par l’application de mesures de prévention.
III-
Mesures de prévention *
L’expérience des été précédents (en particulier 2003 et 2006) nous a appris qu’une canicule mal anticipée peut
avoir des conséquences dramatiques : sur la santé des personnes tout d’abord mais aussi sur toute l’organisation du
travail lorsqu’il faut faire face à des arrêts en grand nombre ou à des activités ralenties voire stoppées par des
températures extrêmes.
Il est important d’être vigilant dès que la température ambiante (à l’ombre) dépasse 30°C dans la journée. Le
risque est accru si les températures nocturnes restent supérieures à 25°C et que l’humidité de l’air dépasse 70%.
Voici des précisions sur la réglementation et des recommandations à destination de l’autorité territoriale et des
agents pour savoir quelle attitude adopter en cas de fortes chaleurs.
La première mesure indispensable est de surveiller chaque jour les conditions météorologiques par le biais du
bulletin météo par exemple. Cette disposition permet de proposer des mesures de prévention adaptées au jour le jour.
* La plupart de ces recommandations peuvent être retrouvées sur les sites Internet :
- du ministère de la santé et des solidarités (www.sante.gouv.fr/canicule),
- de l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (http://www.inpes.sante.fr/canicule),
- de l’institut national de recherche et de sécurité (www.inrs.fr).
3
MESURES PREVENTIVES POUR L’EMPLOYEUR (autorité territoriale) :
L’autorité territoriale est tenue, en application des articles L4121-1 et R4225-1 du code du travail, de prendre
les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des agents, en y intégrant les conditions de
température.
A cet effet, elle doit évaluer le risque « fortes chaleurs » dans le cadre du document unique et établir un plan d’action
de prévention adapté.
Mesures humaines
¾ Informer les agents sur les risques liés à la chaleur, les mesures préventives et les premiers secours.
Cette information peut être diffusée aux agents lors de réunions, par des affichages, des notes écrites…
¾ Consulter le médecin de prévention et le CTP/CHS sur les mesures envisagées pour assurer la protection des
agents contre les intempéries (article R4223-15 du code du travail).
¾ Prendre en compte la situation de chacun : femme enceinte, personne malade, agent de plus de 55
ans... (contacter le Médecin de prévention si nécessaire).
Mesures organisationnelles
¾ Prévoir une surveillance de la température ambiante ;
¾ Limiter autant que possible le travail physique (notamment par la mécanisation des manutentions), et
reporter à d’autres moments les tâches les plus éprouvantes ;
¾ Adapter les horaires de travail dans la mesure du possible, pour éviter les heures les plus chaudes de la
journée (début d’activité plus matinal, suppression des équipes d’après midi…). Ces dispositions devront
être formalisées par écrit (règlement intérieur ou note de service…) ;
¾ Augmenter la fréquence des pauses de récupération et/ou leur durée aux horaires les plus chauds, dans des
lieux frais (par exemple toutes les heures) ;
¾ Prévoir une organisation du travail permettant à l’agent d’adapter son rythme de travail selon sa tolérance à
la chaleur ;
¾ Limiter si possible le temps d’exposition de l’agent ou effectuer une rotation des tâches ;
¾ Eviter le travail isolé et privilégier le travail en équipe pour faciliter la surveillance mutuelle des agents ;
¾ Prendre en compte la « période d’acclimatement » (il faut un minimum de 9 à 12 jours pour que les
individus puissent s’habituer à la chaleur).
Mesures techniques (conception et aménagement des locaux et des situations de travail)
er
¾ Depuis le 1 janvier 1993, les constructions nouvelles devant abriter des locaux affectés au travail, doivent
permettre d’adapter la température à l’organisme humain pendant le travail, compte tenu des méthodes de
travail et des contraintes physiques supportées par les travailleurs (article R4213-7 du code du travail) ;
¾ S'assurer que l’air ambiant dans les locaux fermés existants soit suffisamment renouvelé* de façon à éviter
les élévations exagérées de température (article R4222-1 du code du travail) ;
¾ Prévoir des mesures correctives dans les bâtiments et locaux de travail :
stores extérieurs ou filtres antisolaires sur les parois vitrées, badigeonnage annuel des
murs extérieurs à la chaux, faux plafonds avec combles ventilés,
rafraîchissement d'ambiance**(climatisation, ventilation, ventilation forcée de nuit…)) ;
¾ Prévoir des aires de repos rafraîchies à l’intérieur des bâtiments, des zones
d’ombre ou d’abris à l’extérieur (article R4534-142-1 du code du travail) ;
¾ Mise à disposition à l’intérieur des locaux d’autres moyens de
rafraîchissement (fontaines de rafraîchissement collectives, brumisateurs,..) ;
¾ Distribuer de l’eau potable et fraîche (article R4225-2 du code du travail) ;
¾ S’assurer que le port de protections individuelles est compatible avec les fortes chaleurs.
* Ce renouvellement d’air va de 25 m3 pour un bureau à 60 m3 pour un atelier ou le travail est intense (volume d’air à
renouveler par personne et par heure)
**Ce rafraîchissement ne devrait pas excéder 6 à 8°C au maximum (écart entre l’ambiance interne et l’extérieur) pour éviter
les désagréments en entrant ou en sortant des locaux.
4
CONSIGNES A L’ATTENTION DES AGENTS :
Limiter les efforts physiques
¾
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¾
Adapter son rythme de travail selon sa tolérance à la chaleur et organiser le travail de façon à réduire la
cadence (Attention, travailler plus vite pour finir plus tôt peut être dangereux du fait de l’augmentation de la
fréquence cardiaque !)
Dans la mesure du possible, réduire ou différer les efforts physiques intenses (surtout pendant les heures les
plus chaudes de la journée), et reporter les tâches ardues aux heures les plus fraîches de la journée.
Cesser immédiatement toute activité dès que des symptômes de malaise se font sentir et le signaler.
Attention ! En cas de trouble en fin de journée, éviter toute conduite de véhicule et/ou se faire raccompagner.
Adapter son rythme de travail suivant sa tolérance à la chaleur ;
Alléger la charge de travail par des cycles courts travail/repos ;
Utiliser systématiquement des aides mécaniques lors des manutentions (diables, chariots, appareils de
levage, etc.) ;
Cesser immédiatement toute activité dès que des symptômes de malaise se font sentir et prévenir les
collègues, l'encadrement, ne pas hésiter à consulter un médecin.
Se surveiller mutuellement entre collègues pour déceler rapidement les signes ou symptômes du coup de
chaleur et les signaler à l’employeur et au médecin.
Se protéger
¾ Surveiller la température ambiante ;
¾ Porter des vêtements de travail amples, légers, de couleur claire, favorisant l’évaporation de la sueur ;
¾ Se protéger du soleil en particulier au niveau de la tête (éviter ou limiter l’exposition, porter une casquette de
couleur claire, utiliser des crèmes protectrices et renouveler leur application régulièrement) ;
¾ Porter des lunettes de soleil (modèle offrant une bonne protection contre les rayons UV) ;
¾ Mettre en place des protections pour éviter tout contact corporel avec les surfaces, notamment métalliques,
exposées directement au soleil ;
¾ Eliminer toute source de chaleur inutile et non utilisée (par exemple : éteindre le matériel informatique,
lampes, imprimante,…).
¾ Signaler le plus rapidement possible toute anomalie pouvant être source de risque (distributeur d’eau en
panne par exemple).
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Se rafraîchir, boire et manger
¾ Utiliser un ventilateur (seulement si la température de l’air ne dépasse
pas 32°C, car au delà ce peut être dangereux du fait de l’augmentation
de température par brassage d’air chaud) ;
¾ Se mouiller le front et la nuque régulièrement ;
¾ Boire régulièrement de l’eau fraîche même si l’on ne ressent pas la soif
(au moins un verre d’eau toutes les 15-20 minutes, 1,5 à 3 litres par jour) ;
¾ Éviter toute consommation de boisson alcoolisée
(y compris la bière et le vin).
¾ Redoubler de prudence si on a des antécédents médicaux et si l'on
prend des médicaments ;
¾ Eviter les boissons sucrées et à forte teneur en caféine (café, soda, thé…) ;
¾ Limiter sa consommation de tabac ;
¾ Eviter les repas trop copieux.
Foire Aux Questions :
•
Y a-t-il une température maximale légale au-delà de laquelle il ne faut pas travailler ?
Non, le code du travail n'indique pas de température précise au-delà de laquelle il serait illégal de faire travailler un
salarié. Néanmoins, il existe des dispositions relatives à l’aménagement et à l’aération des locaux, aux ambiances
particulières de travail et à la distribution de boissons que l’employeur se doit de respecter (tel que le préconisent, entre
autre, les articles L 4121-1, R 4222-1, 4225-1 et 2, R 4534-143 du code du travail).
•
En période de canicule, en cas d'arrêt prolongé des installations de conditionnement d'air dans des
immeubles de bureau, quelle est la température à ne pas dépasser?
Conformément à la recommandation R.226 de la CNAMTS (organisme de sécurité sociale), il est recommandé aux
employeurs de faire évacuer le personnel si la température atteint 34, mais ce n’est pas une obligation.
Cette température doit être mesurée à l'ombre dans des conditions normales de dégagement calorifique des machines et
d'occupation des locaux par le personnel.
• A partir de quelle température l’autorité territoriale est-elle obligée de prendre des
mesures de prévention lors de fortes chaleurs ?
Aucune indication de température n’est donnée dans le code du travail, cependant il faut être vigilant dès que la
température ambiante (à l’ombre) dépasse dans la journée 30°C.
L’autorité territoriale doit évaluer le risque « fortes chaleurs » dans le cadre du document unique et établir un plan
d’action de prévention adapté. Le mieux est de se tenir informé en consultant quotidiennement les bulletins météo locaux.
• Pourquoi doit-on éviter de consommer des boissons riches en caféine en période de fortes
chaleurs ?
Plusieurs études ont prouvé que la caféine a un pouvoir diurétique. En effet la caféine augmente les pertes en eau de
l'organisme, par conséquent c'est un facteur supplémentaire de déshydratation en cas de fortes chaleurs. Cette
substance a également pour effet d’augmenter le rythme cardiaque.
• Les salariés de ma collectivité travaillent sur des chantiers extérieurs, en cas de canicule, combien
de litres d'eau faut-il que je mette à leur disposition ?
Au moins 3 litres d'eau par jour et par travailleur doivent être mis à disposition, sur les chantiers en cas de travail par de
fortes chaleurs. Cette disposition prévue à l’article 191, du décret n°65-48 du 8 janvier 1965 modifié, s’adresse en
particulier aux entreprises du BTP mais pourrait être appliquée en collectivités pour les agents travaillant en extérieur.
Centre de Gestion de la Fonction Publique Territoriale de la Dordogne
Service Prévention des Risques Professionnels
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