L`Arabie Saoudite, des opportunités qui se

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L`Arabie Saoudite, des opportunités qui se
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Publié dans Le Cercle Les Echos
L’ARABIE SAOUDITE, DES OPPORTUNITES QUI SE DEVOILENT POUR LES
ENTREPRISES FRANÇAISES
Frédéric Paquay – Square Strategy
18 février 2013
Dans une Europe en crise qui peine à retrouver la croissance, le rapport 2012
d’Oséo sur l’évolution des PME rappelle que les facteurs-clés de succès pour les
entreprises françaises sont l’innovation et l’export. La région du Golfe, et plus
particulièrement l’Arabie Saoudite, mettent en avant des opportunités sur
lesquelles leur regard pourrait se porter.
Selon un rapport d’analyse du Bloomberg New Energy Finance, les investissements réalisés dans le
secteur des énergies renouvelables au niveau mondial ont affiché, pour la première fois depuis
plusieurs années, une baisse de l’ordre de 5 % au 3ème trimestre 2012.
Dans le même temps, les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe, à savoir l’Arabie
Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Qatar, Bahreïn et le Koweït, ont entrepris depuis quelques années
d’investir des milliards de dollars dans divers projets énergétiques (solaire et éolien), qui permettront
non seulement de créer des emplois, mais aussi de contribuer à la diversification et au
développement économique.
Dr. Ibrahim Babelli, responsable de la stratégie à la King Abdullah City for Atomic & Renewable
Energy, déclarait d’ailleurs lors la conférence MENASOL 2012 à Abou Dhabi présentant les principaux
projets solaires de la région MENA, que « d’un point de vue stratégique, il est préférable d’investir
dans des énergies alternatives plutôt que de payer 4 dollars un baril que l’on peut revendre à 100 sur
les marchés internationaux ».
Cet exemple peut se généraliser à l’ensemble du spectre économique et met en valeur les
perspectives économiques favorables hors Europe, alors qu’en France, ce sont plutôt les fermetures
d’usine qui font les titres de la presse. De fait, les marchés émergents ont mieux résisté à la crise et
offrent de nombreux avantages aux entreprises qui sont prêtes à se lancer à l’export.
Et dans ce cadre, les monarchies du Golfe (en 2020, la population de la région devrait atteindre 53
millions d’habitants, soit une croissance de 30% depuis 2000, et le PIB de la région devrait croitre de
56% pour atteindre 2000 milliards de dollars) et notamment l’Arabie Saoudite, 22ème du classement
« Doing Business » 2013 de la Banque Mondiale, représentent de belles opportunités. Car, bien que
les analystes reconnaissent que les ressources minérales du Royaume saoudien représenteront la
base de la forte croissance économique (évaluée à 5% en moyenne annuelle pour la période 201216 par le groupe financier Samba), les élites locales ont anticipé depuis quelques années leur
vulnérabilité à la volatilité des prix de ces ressources.
En effet, la décennie des années 1990 a démontré que les revenus de l’Etat étaient grandement
dépendants des produits pétroliers et que cette situation mettait en péril la stabilité politique et
économique du pays. Dans ce cadre, le gouvernement a entrepris des réformes structurelles afin de
mettre en place une politique de diversification économique qui sera menée par le Neuvième Plan de
Développement saoudien. L’objectif stratégique à long terme du Royaume est de prendre le relais de
la généreuse manne pétrolière une fois que celle-ci sera tarie. Car si les prix du baril de pétrole
promettent la fortune et des excédents budgétaires sur plusieurs générations, il s’agit d’investir au
mieux les revenus et de valoriser les sous-sols afin de placer ces capitaux éphémères en rente pour le
futur.
«Toutes les monarchies de la région sont de gros exportateurs de pétrole et possèdent de larges
excédents budgétaires. Alors qu’ils ne peuvent plus efficacement investir dans le dollar, il est logique
de diversifier leurs portefeuilles d'investissement », déclare Charles Gibson, chef du secteur minier
chez Edison Investment Research à Londres.
Ces mesures sont cruciales afin d’offrir des infrastructures immobilières et de transport et des
services en adéquation avec le développement exponentiel du Royaume et de créer des emplois
dans un pays où le taux de chômage atteint 10% parmi les nationaux saoudiens et près de 50% parmi
les jeunes de 15 à 24 ans, source principale de mécontentement qui a notamment mené au
Printemps Arabe dans certains pays de la région. Ces réformes économiques, couplées aux
perspectives de croissance de l’ordre de 4.7% en 2013, vont permettre aux autorités saoudiennes de
mettre en place leur stratégie d’investissement et de diversification économique en attirant les
investisseurs étrangers.
Dans cette perspective, le Conseil Economique Suprême du Royaume a ouvert, notamment depuis
l’adoption d’un code des investissements plus favorable en 2000 et surtout depuis l’accession du
pays à l’Organisation Mondiale du Commerce en décembre 2005, de nombreux secteurs autrefois
interdits aux investisseurs étrangers (« selon les termes de la loi sur les investissements directs
étrangers, les étrangers ont maintenant le droit d'investir dans tous les secteurs de l'économie, mis à
part dans certaines activités qui se trouvent sur une "liste négative", dont la dernière révision a été
opérée en 2007 », souligne Champagne-Ardenne Export. Ces secteurs interdits sont notamment
l’amont pétrolier et certains secteurs très spécifiques des services liés aux particularités culturelles
du pays).
Dès lors, les opportunités sont nombreuses pour les entreprises étrangères, et notamment
françaises, en Arabie Saoudite. En effet, outre la hausse des dépenses des ménages saoudiens qui
recherchent de plus en plus le prestige et le luxe, les investissements publics vont augmenter dans la
région en 2013 comme le rappelle l’étude « Réaliser les méga-projets du Moyen-Orient », réalisée
par PriceWaterhouseCoopers (PWC). Le pays a de grands projets dans les infrastructures
pétrochimiques, le transport, la construction avec notamment la création de cinq villes économiques
dont la King Abdullah Economic City (KAEC) et bien d’autres. Dans ce cadre, les secteurs non
pétroliers les plus attrayants pour les investisseurs étrangers sont l’énergie (dont au moins 100
milliards de dollars d’investissement dans les énergies renouvelables), les mines, le BTP,
l’agroalimentaire, les services à la personne (éducation/santé), l’informatique et les transports (dont
31 milliards de dollars d’investissement dans le rail d’ici 2015).
De plus, les Saoudiens sont réputés être de fidèles partenaires dès lors qu’a débuté la relation
commerciale et il y a encore peu de concurrence au vu du nombre de projets développés par les
autorités locales. D’ailleurs, il y a quelques années, comme le souligne le groupe de presse FranceMoyenOrient, lors d’un forum d’affaires franco-saoudien organisé par la Chambre de Commerce
Franco-Arabe (CCFA) à Paris, un des responsables de la délégation saoudienne était reparti fortement
déçu devant le peu d’entreprises françaises présentes ce jour-là.
Or, l’ambassade de France en Arabie Saoudite confirme que l’existence d’un tissu économique
caractérisé par de nombreux groupes familiaux saoudiens, ouverts aux partenariats avec des PME,
l’excellente image des produits français, la diversification de l’économie saoudienne et la croissance
continue de ses importations favorisée par la croissance forte du revenu des ménages constituent
autant d’atouts dont les PME françaises doivent tirer profit pour arrimer leur croissance à celle du
Royaume, en privilégiant une approche par filière et par l’innovation.
Cependant, il faut savoir que s’internationaliser sur ce marché prend du temps, jusqu’à un an, et
qu’une bonne préparation est nécessaire pour intégrer les spécificités des marchés du Golfe.
L’intelligence culturelle est également un facteur-clé de succès dans une région où la France a déjà
connu quelques échecs du fait, entre autres, d’une méconnaissance des particularités culturelles de
la région comme en 2009 à Abou Dhabi quand le consortium EDF-Areva a perdu un contrat de 20
milliards de dollars face au sud-coréen KEPCO ou en 2011 en Arabie Saoudite quand Alstom a vu le
consortium hispano-saoudien Talgo/Renfe emporter le projet de TGV la Mecque-Médine (AlHaramain). En revanche, des groupes comme Veolia, Orange ou DCNS parmi autres démontrent que
le savoir-faire français est reconnu et apprécié dans le Royaume saoudien.

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