B-L`mission de fluorescence chlorophyllienne
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B-L`mission de fluorescence chlorophyllienne
L'émission de fluorescence chlorophyllienne. Régulation de l’activité du PSII et estimation du flux d’électrons dans les thylacoïdes sur des feuilles intactes. 1-Généralités.......................................................................................................................................................... 2 2-Induction de l'émission de fluorescence à température ordinaire (effet Kautsky)....................................... 4 3-Le rendement de l’émission de la fluorescence chlorophyllienne. ................................................................ 5 4- Estimation du rendement quantique de la photochimie des centres PS II ouverts..................................... 5 5-Estimation de la concentration relative des centres ouverts : le quenching photochimique. ...................... 6 6-Rendement quantique opérationnel du PSII a la lumière .............................................................................. 6 7- Mesure de l'émission de fluorescence sous une lumière modulée. ................................................................ 6 8-le quenching non-photochimique...................................................................................................................... 8 9- Un exemple concernant la mise en route de la photosynthèse observée sur une feuille de tournesol........ 8 10-Estimation du flux d'électrons dans la chaîne photosynthétique sur une feuille...................................... 10 11-estimation de la vitesse d’oxygénation et de carboxylation du RuBP. ...................................................... 11 12- Conclusion. .................................................................................................................................................... 11 13-Résumé............................................................................................................................................................ 12 14-Références....................................................................................................................................................... 12 1 L'émission de fluorescence chlorophyllienne. Régulation de l’activité du PSII et estimation du flux d’électrons dans les thylacoïdes sur des feuilles intactes. 1-Généralités. La lumière absorbée par l'appareil photosynthétique n'est pas totalement transformée en énergie chimique. Une partie est perdue sous forme de chaleur et de fluorescence. A température ordinaire, l'émission de fluorescence chlorophyllienne provient essentiellement de l'antenne collectrice du photosystème II (PSII) ; on montre, dans la plupart des situations, que l'émission de la fluorescence par le photosystème I (PSI) est faible comparativement et ne représente au plus que 10 à 20% de l’émission totale. De plus l’émission de fluorescence venant du PSII est variable tandis que celle qui vient du PSI ne l’est pas. a-Centres ouverts et centres fermés. Les éléments nécessaires à la compréhension de l’émission de la fluorescence chlorophyllienne sont rappelés rapidement ci-dessous. Le cœur du photosystème II est constitué par des chlorophylles a spéciales (2 ou 4 molécules) que l'on appelle P680. Lorsque la P680 est excitée par un photon elle peut transmettre un électron, via une phéophytine (PHEO), à une quinone fortement liée au cœur du PSII (QA), puis à une plastoquinone venant d'un pool se trouvant dans la membrane du thylacoïde et qui s'attache temporairement au PSII (QB). P680 oxydée récupère son électron d'une tyrosine (TYRZ) de D1 qui, elle-même, est réduite lorsque l'eau est oxydée, libérant son oxygène. Ci-dessous sont ordonnées schématiquement ces différentes étapes. B 1-[TYRZ P680 PHEO QA QB]. Centres ouverts : prêt à accepter une excitation et à transférer un e-. B + Photon 2-[TYRZ P*680 P PHEO QA QB]. P*680 = P680 excitée B Passage de 2 à 3 en 3ps 3-[TYRZ P+680 P PHEO- QA QB]. B Passage de 3 à 4 en 250 à 300 ps 4-[TYRZ P+680 PHEO QA- QB]. Stabilisation de la séparation de charge. Le centre est fermé ne peut plus accepter d'excitation. Passage de 4 à 5 en 20 ns-35 µs 5-[TYRZ+ P680 PHEO QA- QB]. P B B Passage de 5 à 6 en 50µs-1.3ms (un e- du complexe manganèse réduit TRYRZ+) 6-[TYRZ P680 PHEO QA- QB]. B Passage de 6 à 7 en 100-200 µs 7-[TYRZ P680 PHEO QA QB- ]. Centre ouvert, prêt à accepter une autre excitation. La fermeture des centres (situation où QA est réduite, états 4, 5 et 6 ci-dessus) entraîne une augmentation de l’émission de la fluorescence chlorophyllienne dans les antennes collectrices. Dans l’état décrit en 4 la P680 ne peut accepter l’excitation venant des antennes. Dans l’état décrit en 5 et 6, P680 peut être excitée mais, ne peut pas passer son excitation à QA déjà réduit. b- L’émission de fluorescence témoigne de pertes d’énergie lors du transfert de l’excitation vers les centres réactionnels. L'excitation provoquée par les photons dans les antennes est transmise avec une grande efficacité de chlorophylles en chlorophylles, par résonance, jusqu'au centre réactionnel. On estime que le 2 transfert de l'excitation d'une molécule de chlorophylle excitée à une autre molécule de chlorophylle se fait en 10-11 s. L’excitation qui n’est pas transmise est émise sous forme de chaleur et de fluorescence. Ces deux processus sont plus lents et réalisés en 10-9 s environ. La probabilité d'un transfert de l'excitation est donc beaucoup plus grande que celles d’une dissipation sous forme de chaleur ou de fluorescence. Le transfert de l'excitation est favorisé par la proximité (la concentration) des chlorophylles dans les antennes. Intensité de fluorescence, (unité relative) L'excitation qui atteint P680 (1) peut être à l'origine d'un transfert d'électrons dans la chaîne photosynthétique (2) peut être convertie en fluorescence et en chaleur. (3) Lorsque les centres sont fermés (les quinones QA réduites), l’excitation repasse dans les antennes où elle est perdue sous forme de fluorescence (et de chaleur). Cela peut se produire à plusieurs reprises, augmentant 80 Fig.1 Spectres d’émission de fluorescence par les chlorophylles b (……….) et a ( ) en solution dans l’éther .Le maximum d’émission se trouve à 648 nm pour la chl.b et à 663 nm pour la ch.l.b (d’après French et al. 1955) 60 40 20 0 650 700 750 Longueur d'onde, (nm) Intensité de la fluorescence, (Unité arbitraire) le parcours de l’excitation, et partant, les chances de cette dernière d’être dissipée sous forme de fluorescence (et de chaleur). La fermeture des centres est donc liée à un accroissement de l’émission de fluorescence. La fluorescence produite par des solutions de chlorophylles a et b est émise dans la bande rouge et infrarouge du spectre (Fig.1), respectivement vers 650-665 nm et 710-720 nm. Sur les feuilles la fluorescence est émise majoritairement par la Chlorophylle a : Il y a un maximum d’émission entre 680 et 690 nm, selon la concentration de chlorophylle (Fig.2), et un épaulement vers 640 nm. 8 6 4 2 0 600 650 700 750 Fig.2. Spectre de fluorescence de feuilles dont la teneur en et élevée (………….). chlorophylle est faible (________) Remarquer dans les deux cas, par comparaison avec les spectres d’émission de fluorescence de la chlorophylle, que le premier maximum d’émission dans le rouge clair est décalé vers le rouge sombre (comparer avec la Fig.1). Cela est due à la réabsorption de la lumière émise par fluorescence par la chlorophylle elle même. Cette réabsorption est plus élevée lorsque la teneur en chlorophylle est plus élevée et l’épaulement visible à 740 nm devient plus important que la bande principal (D’après French et Young, 1952, cité par Rabinovitch , 1956). Une partie du décalage observé vient aussi du fait que les chlorophylles sont liées à des protéines in vivo. Longueur d'onde, (nm) Environ 2 à 3% de la lumière absorbée est, au maximum, ré-émise sous forme de fluorescence. Cela représente donc un rendement (énergie émise par fluorescence/énergie absorbée par le PSII) de fluorescence très faible. 3 2-Induction de l'émission de fluorescence à température ordinaire (effet Kautsky). La Fig.3 montre l'effet Kautsky mesuré sur des chloroplastes isolés de feuilles d'épinard et mis en présence ou non de DCMU (3-(3,4dichlorophenyl)-1,1-dimethylurée) pendant les mesures (Krause et Weis, 1984). Le DCMU (nom commercial : diuron) est un herbicide qui s'accroche sur le PSII à la place de QB, et qui bloque ainsi le transfert d'électrons du PSII vers le PSI. Ces résultats ont été obtenus en éclairant la feuille par une lumière bleue et en mesurant la fluorescence à 685 nm. De cette façon il est possible de faire des mesures sous lumière continue car la lumière excitatrice n’interfère pas avec l’appareil de mesure muni d’un filtre ne laissant passer que les longueurs d’onde autour de 685 nm. Emission de fluorescence, (unité relative) a-En l'absence de DCMU. Lorsque la feuille est éclairée l'émission de fluorescence monte en quelques nanosecondes à un niveau O puis, plus doucement, augmente jusqu'au niveau P, selon une cinétique qui peut être complexe (et que l'on ne détaille pas ici), pour décroître et se stabiliser à une valeur stationnaire. 6 Fm 5 avec DCMU Fp sans DCMU 4 3 2 Fo 1 0 0 1 2 3 4 5 Temps de lumière, (secondes) 6 Fig.3.Variation de l’émission de fluorescence chlorophyllienne mesurée sur des chloroplastes isolés en présence ou en l’absence de DCMU (inhibiteur de l’activité PSII). En présence de DCMU on atteint le maximum d’émission de fluorescence, Fm. En l’absence de DCMU l’émission de fluorescence passe par un maximum, Fp (p pour pic). Les suspensions de chloroplastes sont éclairées au temps 0 par de la lumière bleue et lémission de la fluorescence chlorophyllienne est mesuré vers 680nm. L’émission de fluorescence qui se produit dès les premières microsecondes d’éclairage est appelée Fo (F zéro) (d’après Krause et Weis, 1984). Le niveau O (Zéro) ou Fo est la fluorescence mesurée lorsque tous les centres sont ouverts. Toute la fluorescence au-dessus de Fo est appelée la fluorescence variable ou Fv. Fo. Représente l'émission par les Chl a des antennes collectrices avant que l'excitation n'ait atteint les centres réactionnels. (1) Fo dépend de la densité de l'excitation dans les pigments du PSII (concentration de chlorophylles et éclairement absorbé) , il dépend donc aussi de la distribution de l'énergie absorbée entre le PSI et le PSII. (2) Fo est sensible à tous les facteurs qui peuvent affecter la structure des antennes et modifier ainsi la distance entre les molécules de chlorophylle assurant le transfert de l'excitation. Fp. La monté de l'émission de fluorescence reflète la réduction de QA (fermeture de centres PSII entraînant l’augmentation de l’émission de fluorescence). La baisse après le niveau FP est due à la mise en route de la chaîne de transfert vers le PSI et à la mise en route de l'assimilation de dioxyde de carbone. Ces deux processus utilisent des électrons et par conséquent causent l’oxydation de QA (ré-ouverture des centres PSII). Elle peut être due aussi à l’augmentation de la proportion d’énergie d’excitation perdue par émission de chaleur (voir quenching non photochimique, plus bas) Fs. Reflète un état d'équilibre entre l'excitation des centres et leurs voies de désactivation qui incluent la fixation photosynthétique de CO2 et de O2, la réaction de Mehler, la réduction du nitrate….. b-En présence de DCMU ; le maximum d'émission de fluorescence Fm. Dans cette situation les électrons produits par l'oxydation des P680 restent sur les QA, puisque la présence du DCMU bloque leur transfert sur le pool des plastoquinones : le DCMU se place dans la niche QB, sur D1, à la place de QB. La fluorescence atteint alors un maximum d'émission appelé Fm. B B Noter : On peut réduire tous les QA autrement qu’en utilisant du DCMU. Il suffit pour cela, sur une feuille maintenue à la lumière, de fournir brutalement un éclairement très fort (4 à 5 fois égale au flux solaire maximum) pendant une seconde ou moins. L’excitation produite provoque un grand afflux d'électrons qui réduit 4 pendant une brève période la totalité des QA. Tous les centres PS II étant fermés l’émission de fluorescence est alors maximum. 3-Le rendement de l’émission de la fluorescence chlorophyllienne. L'émission de fluorescence par le PSII, F, est proportionnelle à l'énergie lumineuse qu'il absorbe, I. On peut écrire : F = aI La mesure de l’émission de fluorescence par les feuilles est donc un paramètre difficile à utiliser lorsque l’on s’intéresse à la réponse des plantes à l’environnement naturel : dans ces conditions l’éclairement varie énormément provoquant de grandes variations de F, qui peuvent masquer l’information biologique portée par l’émission de fluorescence. Si l'on considère l'émission de fluorescence lorsque tous les centres sont ouverts l'on a : Fo = aI où Fo/I = φFo= = kf/(kf+kd+kp). est le rendement l’émission de la fluorescence Fo, φFo ; kf, kd et kp sont respectivement les constantes de vitesse pour l'émission de fluorescence, la dissipation thermique et la photochimie. kf/(kf+kd+kp) représente donc la probabilité pour qu'un photon absorbé par la chlorophylle a soit ré-émis sous forme de fluorescence. On considère le rendement de la fluorescence pour normaliser l'émission mesurée (gommer l’effet des variations de l’éclairement) : Lorsque tous les centres sont fermés (pendant une augmentation brutale et transitoire de l'éclairement, ou en présence de DCMU) on a : Fm/I = φFm = kf/(kf + kd). La constante de vitesse kp n'apparaît pas dans ce cas, parce qu'en présence de DCMU il n'y a plus de possibilité de désactivation via la photochimie. 4- Estimation du rendement quantique de la photochimie des centres PS II ouverts à partir des données de fluorescence. On montre aisément (remplacer φFm et φFo par leur valeur donnée ci-dessus) que le rapport (φFm φFo)/ φFm qui est égal à φFV/φFm, où φFV = φFm - φFo, et qui est communément appelé le rapport Fv/Fm, peut s’écrire : (φFm - φFo)/ φFm = kp/(kp + kd + kf) On voit qu’il correspond au rendement quantique de la photochimie du PSII, écrit φPSII: C'est la probabilité pour qu'une excitation induite par un photon se désactive via la photochimie. Chez des plantes bien adaptées à l'obscurité (= dont tous les centres sont ouverts), lorsque l’on utilise les appareil couramment vendus dans le commerce, la valeur de φPSII est comprise entre 0.84 et 0.8. A l’obscurité Fv/Fm représente le rendement quantique maximum de la photochimie du PSII Si les mesures se font sous la lumière, on écrit : φPSII’ = (φFm' - φFo’)/ φFm' = Fv'/Fm' Le ' (après Fm et Fo) signifie que Fm a été mesuré pendant une période d'éclairement (en fournissant énormément de lumière, voir §2 et la Fig.5) et que Fo a été mesurée sous un rayonnement de rouge sombre, durant une période de quelques secondes en l’absence du rayonnement actinique. Sous lumière rouge sombre le PSI, préférentiellement excité, oxyde rapidement le PSII le remettant rapidement dans un état entièrement ouvert. Très généralement on a Fo> Fo’ et Fm> Fm’. Sous la lumière actinique certains centres sont fermés et Fv’/Fm’ représente évidemment le rendement quantique des centres ouverts du PSII dans ces conditions. 5 Dans ce qui suit le symbole d’un rendement, Φ, sera omis devant les fluorescence Fo, Fs, Fm et Fv affectés ou non d’un prime. Ce qui se fait traditionnellement pour la commodité. 5-Estimation de la concentration relative des centres ouverts : le quenching photochimique. L’émission de la fluorescence stationnaire dépend à la fois de la concentration des centres ouverts et de la concentration des centres fermés. Si A est la concentration des centres ouverts (1-A) est la concentration des centres fermés. On écrit : Fs = A[kf/(kf + kp + kd)] + (1-A)[kf/(kf + kd)] On démontre que A = (Fm' - Fs)/(Fm' - Fo') A est encore ce que l'on appelle le quenching photochimique, qp. C'est en effet une estimation de la capacité du PSII à atténuer (to quench en anglais) la fluorescence. On comprend bien que cette capacité soit liée à la concentration de centres ouverts car ce sont ceux-ci qui sont susceptibles d'accepter l’excitation. Ils atténuent la fluorescence car ils sont capables de réaliser de la photochimie. 6-Rendement quantique opérationnel du PSII a la lumière (et non des centres PSII ouverts, seulement : voir §5). Si qp est la fraction des centres ouverts à la lumière et Fv’/Fm’ le rendement quantique de ces centres, le rendement quantique opérationnel de la photochimie du PSII s’écrit : (Fv’/Fm’) x qp = (Fm'- Fs)/ Fm' = 1 - Fs/Fm' (remplacer simplement qp par (Fm' - Fs)/(Fm' - Fo'). A l’obscurité, lorsque qp = 1 (tous les centres sont ouverts) : on a le rendement quantique maximum Fv/Fm 7- Mesure de l'émission de fluorescence sous une lumière modulée. Le flux lumineux émis par fluorescence dépend de la lumière absorbée par le PSII. Cela rend les mesures un peu complexes surtout lorsque l'on étudie spécifiquement l'effet des changements d'éclairement sur la photosynthèse. Cela rend aussi difficile les mesures en plein champ, puisque, par nature, l'éclairement dans cette situation est hautement variable (aube, crépuscule, passages nuageux….). a-La technique (Fig.4) : une lumière analytique modulée provoque une émission de fluorescence modulée. L'utilisation d'appareil mesurant la fluorescence produite par une lumière modulée permet de faire simplement ces mesures (Schreiber et al. 1988 ; Fig.4). Cette lumière modulée (LM) est appelée lumière analytique, elle est d'intensité constante et faible, réglée de telle sorte qu'elle ne produise pas de variations de la photochimie (ou une variation négligeable) ; elle est donnée par une diode et filtrée pour couper les longueurs d’onde au dessus de 680 nm. Elle produit une fluorescence modulée selon les mêmes caractéristiques et seule cette fluorescence, après passage sur un détecteur, est amplifiée par un amplificateur accordé sur sa fréquence. Cette lumière analytique de flux quantique constant et très faible produit une émission de fluorescence Fo. La fluorescence produite par la lumière actinique, c’est à dire la lumière solaire, ou la lumière produite par toute autre source lumineuse suffisamment puissante pour activer la photosynthèse, est vue par le détecteur mais n’est pas amplifiée : car l’amplificateur est accordé seulement sur la fréquence de la lumière analytique. Cependant, la lumière actinique modifie l’état rédox de QA (d’ou l’ouverture des centres PSII), qui est une résultante entre les réactions amonts (afflux d’excitations des antennes) et des réactions avales (utilisation des électrons pour l’assimilation du CO2 et de l’O2, la réduction de l’azote, etc…). L’émission de fluorescence modulée varie en fonction de l’état de réduction des QA, c’est à dire en fonction de l’activité photosynthétique : elle sera maximum lorsque tous les centre seront fermés : ce qui se produit lorsque la feuille est éclairée par une lumière sursaturante Dans les appareils développés actuellement les détecteurs sont munis d’un filtre qui ne laisse passer que les longueurs d’onde au-dessus de 700 nm. D’après ce que l’on a dit plus haut (§1) on voit qu’il faudrait pour plus de précision utiliser d’autres filtres. Cependant tels qu’ils sont ces appareils sont très performants. 6 LED Amplificateur Lumière moduléeλ<680 λ>700nm Détecteur Source de lumière sursaturante Fluorescence modulée Fluorescence non modulée Source de lumière actinique Feuille Lumière actinique Fig. 4. Schéma de la technique de mesure de l’émission de la fluorescence modulée de la chlorophylle d’une feuille. La lumière modulée émise par une LED à une longueur d’onde inférieure à 680 nm. Il lui correspond une fluorescence modulée qui, seule, est amplifiée par un amplificateur sélectif accordé sur la fréquence de modulation de la lumière modulée. La lumière actinique produit aussi une émission de fluorescence par la feuille. Cette émission n’est pas amplifiée. Une source de lumière sursaturante non modulée ferme tous les centres et produit aussi de la fluorescence non modulée qui n’est donc pas amplifiée. La lumière sursaturante est aussi une lumière actinique. b-La pratique : Une lumière sursaturante provoque la fermeture complète des centres. La Fig. 5 montre dans la pratique comment se font les mesures. Une feuille préalablement à l’obscurité est éclairée par la lumière modulée (LM). Elle induit l’émission de fluorescence Fo. Emission de fluorescence, (unité arbitraire) 6 Fm 5 Fp 4 Fm' LM, seule 3 Fs 2 Fo Fo Fo 1 Fo' 0 LM LSS LA LSS Fig.5. Variation de la fluorescence modulée en fonction du temps sur une feuille intacte. La feuille est d’abord maintenue à l’obscurité puis éclairée par une lumière modulée, LM, de très faible intensité (la lumière analytique). La fluorescence monte au niveau Fo. On donne à cette feuille, toujours soumise à LM, un flash, qui dure 1 seconde, de lumière sursaturante, LSS. LSS ferme tous les centres PSII et l’émission de fluorescence atteint le niveau Fm puis redescend au niveau Fo. La lumière actinique, LA, fermant des centres, entraîne aussi une augmentation de l’émission de la fluorescence jusqu’à Fp, puis vers un niveau Fs. Lorsque de la LSS est donnée durant une seconde on atteint le niveau de fluorescence Fm’. Lorsque la LA est éteinte, on récupère le niveau Fo initiale après une transitoire minimum de Fo’ qui représente la valeur de Fo à la lumière et qui persiste quelques secondes à l’obscurité. Temps (en minutes) Si l'on éclaire alors la plante avec un flash de lumière sursaturante, LSS, dont la durée est habituellement d’une seconde, on réduit brutalement toutes les QA. Tous les centres sont fermés; ils ne peuvent plus faire de photochimie : on mesure Fm. Cette première observation permet le calcul de Fv/Fm (= (Fm-Fo)/Fm), le rendement quantique de la photochimie du PSII, lorsque tous les centres sont ouverts. 7 Après cette LSS l’émission de fluorescence regagne l’état Fo. L’éclairage de la feuille avec une lumière actinique (LA ; capable de produire une réduction des QA), provoque une montée rapide de l’émission de la fluorescence suivie de sa diminution vers une valeur stationnaire, Fs (ceci est analogue à ce qui a été vu sur les chloroplastes isolés (Fig.3)). Si l’on utilise à nouveau la LSS, on atteint un niveau Fm’. On remarque que Fm’<Fm. Lorsque la lumière actinique est éteinte, l’émission de fluorescence descend jusqu’à un niveau Fo’ qui augmente rapidement pour atteindre le niveau Fo mesuré antérieurement. Dans tous les cas ce que l’on mesure est une émission de fluorescence induite par un flux constant de lumière modulée. Cette émission varie entre Fo et Fm dont les valeurs sont fixées par l’intensité du faisceau modulé. Si l’émission de fluorescence augmente sur une feuille soumise à de la lumière actinique c’est exclusivement parce que cette dernière provoque une fermeture des centres PSII. Le rendement de fluorescence de la lumière modulée, FLM/ILM, où FLM et ILM sont respectivement l’émission de fluorescence induit par la lumière modulée et l’intensité de la lumière modulée, est modifiée par l’état rédox des QA. Noter que l’état rédox des centres peut varier aussi suite à une restriction du métabolisme photosynthétique sous une lumière constante. C’est ce qui se produit, par exemple, lorsqu’une feuille de Maïs est placée dans un air pauvre en CO2 : dans ce cas les électrons produits par le PSII ne sont plus utilisés, et toutes les QA sont rapidement réduites (On rappelle que le Maïs est une plante en C4, et comme telle, ne présente pas de fixation photosynthétique de O2 : d’où très peu d’accepteurs d’électrons autres que le CO2). Ceci se produit dans la nature chez ces plantes soumises à un manque d’eau lorsque les stomates se ferment empêchant alors le CO2 ambiant de diffuser jusque vers les chloroplastes dans les feuilles. 8-le quenching non-photochimique. Comme on le montre la Fig.5 la valeur de Fm’ mesurée sous lumière actinique est plus faible que la valeur de Fm mesurée après une période d’obscurité lorsque tous les centres sont ouverts. La lumière actinique a provoqué une extinction de la fluorescence maximum. C’est ce que l’on appelle le quenching non photochimique : la photochimie n’intervient pas en effet dans cette extinction puisque la lumière sur saturante ferme tous les centres : on écrit Fm = kf/(kf + kd ) (voir plus haut). La diminution de Fm à la lumière est due à l’augmentation de la constante kd liée à la dissipation thermique. On suppose dans cette analyse que kf ne change pas ou que ses changements sont très faibles, ce qui doit être proche de la vérité puisque kd est très supérieur à kf. Le quenching non photochimique (NPQ : non photochemical quenching) est calculé comme : NPQ = (Fm – Fm’)/ Fm’ La Fig.5 montre aussi que Fo’ (Fo sous lumière actinique) est estimée durant quelques secondes suivant la coupure de la lumière actinique. Durant cette estimation on illumine habituellement la feuille par du rouge sombre (λ = 730 nm, par exemple ; voir aussi le §4, ci-dessus) La Fig.5 montre le quenching non-photochimique affecte aussi Fo. On voit en effet que Fo > Fo’. 9- Un exemple concernant la mise en route de la photosynthèse observée sur une feuille de tournesol. La Fig.6A (courbe bleue) montre la variation de l’assimilation de CO2 (A) lors du passage d’une feuille de tournesol de l’obscurité à la lumière, puis à nouveau à l’obscurité. A l’obscurité A est négatif : la respiration foliaire produit du CO2. Le passage à la lumière active la photosynthèse et entraîne une assimilation de CO2.qui atteint environ 18.5 µmol m-2 s-1 juste avant l’extinction de la lumière. L’émission de fluorescence modulée est mesurée en même temps. La LM ne modifie pas la respiration de la feuille (on rappelle que LM est une lumière très faible). De même, lorsqu’un flash de 1 seconde de lumière sursaturante (LSS) est donné à la feuille (durée trop courte). Sous la LSS on mesure Fm. On détermine ainsi le rendement quantique maximum de la photochimie du PSII. On calcule ici Fv/Fm = 0,83, qui est une valeur normale avec les systèmes de mesure communément disponibles. La fluorescence modulée augmente immédiatement jusqu’à une valeur maximum quand la feuille est éclairée par la lumière actinique, puis diminue lorsque A augmente, pour atteindre une valeur stationnaire. On remarque que Fm’, d’abord fortement inhibée lors du démarrage de A (fort quenching non photochimique), augmente à nouveau jusqu’à une valeur stable. Enfin, quand la feuille passe à nouveau à l’obscurité, Fm 8 augmente progressivement : l’appareil photosynthétique récupère lentement un état de « repos » caractéristique de l’obscurité. Les variations du quenching non photochimique sont quantifiées Fig.6B qui montre l’évolution du paramètre NPQ (courbe bleue). On voit en particulier que la diminution de NPQ à l’obscurité est biphasique, d’abord rapide, puis lente ensuite, traduisant l’existence d’au moins deux mécanismes limitant sa relaxation (voir chapitre photoinhibition). Fv’/Fm’ suit une variation à peu près inverse de celle de NPQ. Chez la feuille éclairée par la lumière actinique, le rendement quantique des centres ouverts diminue rapidement (augmentation de la dissipation thermique) pour ré-augmenter jusqu’à atteindre une stabilité. A l’obscurité le rendement quantique du PSII augmentent très progressivement. Après une période d’obscurité suffisamment longue la valeur de Fv/Fm sera comprise à nouveau entre 0.8 et 0.84. La valeur maximum du NPQ et la valeur minimum du Fv’/Fm’ correspondent toutes deux approximativement à la plus petite valeur du qp : c’est à dire à la concentration la plus faible des QA oxydées (Fig.6C). Il faut attendre que l’assimilation du CO2 démarre pour que les électrons produits par le PSII soient utilisés et que les centres PSII s’ouvrent à nouveau. Fm 15 Fm Fm' 10 Fo 5 Fo' LSS LM 0 LA OBS 0.85 0.7 NPQ 0.6 0 6 12 18 24 30 B X Axis 0.80 0.5 0.75 0.4 0.70 0.3 0.65 0.2 0.60 0.1 0.55 0.0 0.50 0 6 12 1.0 18 24 30 C C X Axis 0.8 qp A (µmol CO2 m-2 s-1) 20 A 0.6 obscurité lumière obscurité 0.4 0.2 Fv/Fm et Fv'/Fm' Emission de fluorescence (unité arbitraires) Cette observation montre que le PSII régule très rapidement l’utilisation de la lumière. La baisse transitoire du rendement quantique de sa photochimie indique qu’il peut accroître brièvement la dissipation de l’énergie qu’il absorbe sans réaliser de photochimie. Cet état correspond à la période d’induction de la photosynthèse, lorsque la proportion de centres ouverts (QA oxydés) est faible en raison de la faible capacité du métabolisme carboné à drainer l’énergie arrivant sur le PSII. Cette régulation rapide de l’utilisation de la lumière par le PSII permet d’éviter une « surchauffe » des centres réactionnels lorsque la capacité du système photosynthétique à accepter des électrons est faible devant l’excitation qui arrive sur les antennes collectrices. Figure 6. Toutes les résultats présentés ont été obtenus simultanément sur une feuille de Tournesol (Helianthus annuus) maintenue en conditions contrôlées : température foliaire, 25°C ;déficit de pression de saturation de vapeur d’eau dans l’air, 1,0 ± 0,2 kPa ; la densité de flux quantique apportée par lumière actinique (LA) est de 300 µmol m-2 s-1. La feuille est restée deux heures à l’obscurité avant de passer à la lumière. A : (bleu) évolution de A (échanges nets de CO2) lors du passage de la plante de l’obscurité à la lumière (LA) puis à nouveau à l’obscurité (OBS). L’émission de la fluorescence chlorophyllienne est mesurée en même temps (voir la Fig. 5 pour les symboles. B : variations du quenching non photochimique, NPQ (bleu,● ) et de Fv’/Fm’ (rendement quantique de la photochimie des centres PSII ouverts, noir,○) durant la même séquence, obscurité lumière obscurité. C : variation de qp, le quenching photochimique, qui est une mesure de la concentration relative des centres PSII ouverts. (Cornic, non publié) 0.0 0 6 12 18 24 30 temps en (minute) 9 10-Estimation du flux d'électrons dans la chaîne photosynthétique sur une feuille. Il est estimé à partir de la relation entre le rendement quantique de la photochimie du PSII, ΦPSII (voir §6 ci-dessus), et le rendement quantique de l’assimilation du CO2 mesurée en condition non photorespiratoire (dans 0.5 ou 1% de O2, ou ans un air contenant 2 000 ppm de CO2 par exemple). Dans ces conditions tous les électrons venant du PSII (ou leur grande majorité) servent à la réduction du dioxyde de carbone. On ajoute la respiration, Rn (respiration à l’obscurité) à l’assimilation nette de CO2 (A) pour obtenir l’assimilation brute de CO2.(en µmol CO2 m-2 s-1). ΦCO2 est obtenu en divisant l’assimilation brute de CO2 par la densité de flux quantique (en µmol m-2 s-1) qu’absorbe la feuille : ΦCO2 = (A+Rn)/DFQP, dont les dimensions sont : µmol CO2 m-2 s-1/ µmol photon m-2 s1 = molécules CO2 par photon. On montre dans ces conditions qu’il y a une relation linéaire entre ΦPSII et ΦCO2 (par exemple Fig.7 Cornic et Massacci, 1996 ). Cette relation est la même 1-que l’assimilation du CO2 soit modifiée en variant l’éclairement lorsque la fraction molaire de CO2 dans l’air ambiant reste constante (Δ, ο), 2-qu’on la fasse varier sous lumière constante en changeant la fraction molaire de CO2 (∇, ) ou 3-que le degré d’hydratation des tissus soit modifié (z) toutes les autres conditions étant stables. Comme l’assimilation du CO2 dans ces conditions non-photorespiratoire est proportionnelle au flux d’électrons dans la chaîne photosyntétique, et que la relation obtenue entre ΦPSII et ΦCO2 est la même dans des conditions très différentes on conclut que le fonctionnement du PSII est le même dans les différentes conditions de mesures indiquées ci-dessus Dans le cas de la Fig.7 la relation s’écrit ΦPSII = 8,46ΦCO2 + 0,0337 ΦPSII est aisé à mesurer sur des feuilles en conditions contrôlées ((Fm’-Fs)/Fm’, voir Fig.5). Supposons un ΦPSII = 0,4, mesurée sous un flux quantique actinique de 350 µmol m-2 s-1. On calcule en utilisant la relation entre ΦPSII et ΦCO2 indiquée plus haut qu’à ΦPSII correspond une valeur ΦCO2 = 0.0433 µmol de CO2 par µmol photon. ΦCO2 multiplié par la valeur de la densité de flux quantique sous laquelle la mesure a été faite, donne une assimilation brute de CO2 (350 µmol m-2 s-1 x 0.0433 µmol de CO2 par µmol photon) = 15,15 µmol CO2 m-2 s-1) Enfin, l’assimilation brute de CO2 multipliée par 4 (il faut 4 électrons pour réduire une molécule de CO2), donne une estimation du flux d’électrons, JT, dans la chaîne photosynthétique. Dans l’exemple ci-dessus : 15,15 µmol CO2 m-2 s-1 x 4 µmol électrons µmol-1CO2 = 60,60 µmol électrons m-2 s-1. 1.0 Figure 7. Relation entre ΦPSII rendement actuel de la photochimie du PSII et le rendement quantique de l’assimilation brute du CO2 (= A+ Rn, Rn étant la respiration à l’obscurité). Les mesures sont faites sur des feuilles de haricot (Phaseolus vulgaris L.) maintenues en conditions contrôlées. L’Assimilation du CO2 modifiée en variant l’éclairement lorsque la fraction molaire de CO2 dans l’air ambiant reste constante (Δ, ο), en changeant la fraction molaire de CO2 (∇, ) sous lumière constante, ou en variant le degré d’hydratation des tissus (z) toutes les autres conditions étant stables. (d’après Cornic et Massacci, 1996). r2 = 0,987 0.8 ΦPSII 0.6 0.4 0.2 0.0 0.00 0.05 ΦCO2 (mol CO2. mol 0.10 photons-1) Ce flux d’électrons, JF, peut être aussi calculé théoriquement en considérant seulement la valeur de ΦPSIIi : JT = 0.4 x 350 µmol m-2 s-1 x 0,5 x 0,8 10 1-le rendement quantique de la photochimie du PSII est multiplié par la moitié du flux quantique arrivant sur la la feuille : 350 µmol m-2 s-1 x 0,5. En effet seule la moitié de la lumière est absorbée par le PSII, l’autre moitié est absorbée par le PSI. 2-Le tout est multiplié par 0,8 qui représente la fraction de lumière absorbée par la feuille. Cette valeur est prise comme moyenne de ce qui est observé dans la plupart des cas. Dans ce cas JT = 56 µmol électrons m-2 s-1. La différence entre cette valeur et la valeur précédemment calculée peut provenir d’une incertitude sur la quantité de lumière incidente réellement absorbée par la feuille ou d’une incertitude sur le partage de la lumière absorbée entre le PSII et le PSI. On sait que le PSI absorbe un peu plus d’énergie que le PSII. En tout état de cause la relation Fig.7 gagne a être connu lorsque l’on détermine JT car elle constitue, sur les plantes que l’on utilise, une véritable courbe d’étalonnage. 11-estimation de la vitesse d’oxygénation et de carboxylation du RuBP. Connaissant la relation en ΦPSII et ΦCO2 on calcule JT, le flux total d’électrons. On suppose, chez les plantes en C3 que le flux d’électrons venant du PSII est utilisé pour la carboxylation, Jc, et l’oxygénation, Jo, du RuBP (On admet que la réaction de Mehler est négligeable). On écrit (Valentini et al., 1995) : JT = Jc + Jo Quatre électrons sont utilisés pour fixer une molécule de dioxyde de carbone. On écrit Jc = 4(A + L + Rd) où L est le flux de CO2 durant la photorespiration et Rd celui durant la respiration. On voit que (A + L + Rd) est identique à l’expression (A + 0.5vo + Rd) qui représente la photosynthèse brute et que l’on a introduit dans le chapitre « effets, à court et à long terme, du CO2 sur la photosynthèse ; §I,A,4». Quatre électrons sont utilisés pour une oxygénation du RuBP et une molécule de CO2 est produite toutes les deux oxygénations. Jo = 4(2 x L) D’où Jc = 1/3 [JT + 8* (A + Rd)] et Jo = 2/3 [JT - 4* (A + Rd)] Rd est déterminé en mesurant le dégagement de CO2 à l’obscurité. On sait que cela n’est qu’une approximation puisque la respiration est inhibée à la lumière (§I,A,4 du chapitre « Effets, à court et à long terme, du CO2 sur la photosynthèse). Les valeurs de Jc et de Jo sont utilisées pour déterminer une valeur relative de Cc, la teneur en CO2 dans les chloroplastes (voir le détail dans le chapitre « Effets de la contrainte hydrique sur la photosynthèse ; § 10,c»). 12- Conclusion. La mesure de l’émission de la fluorescence chlorophyllienne permet d’avoir une estimation in vivo du flux d’électrons dans les membranes thylacoïdiennes. Comme cette estimation est habituellement faites en mesurant les échanges nets de CO2, il devient alors possible, chez les plantes en C3, d’évaluer le flux d’électrons utiliser pour la réduction du C (carboxylation du RuBP) et la réduction de l’oxygène (principalement l’oxygenation du RuBP, qui est à l’origine de la photorespiration) (voir dans une section ultérieure « Effet de la contrainte hydrique sur la photosynthèse » pour les détails du calcul). En supplément on peut aussi décrire la régulation de l’utilisation de la lumière par le PSII (mesure des quenching non photochimique, NPQ, et photochimique, qp). Un guide pratique de l’utilisation de l’émission de la fluorescence chlorophyllienne a été aussi récemment publié par Maxwell et Johnson (2000). 11 13-Résumé. IL’émission de fluorescence chlorophyllienne à température ordinaire provient très majoritairement du photosysème II. Un centre PSII ouvert est un centre PSII dont l’accepteur primaire QA est oxydé. Un centre PSII fermé est un centre PSII dont l’accepteur primaire QA est réduit IILumière actinique = lumière d’intensité suffisante pour provoquer une fermeture de quelques centres PSII. Lumière sursaturante = Lumière d’intensité suffisante pour provoquer la fermeture de tous les centres PSII. Lumière modulée = lumière analytique d’intensité suffisamment faible ne pas induire de façon significative la fermeture de centres PSII. Elle est utilisée pour induire une fluorescence modulée d’organismes photosynthétisants sous lumière actinique (voir §7 du texte). IIIFo = Emission de fluorescence lorsque tous les centres sont ouverts : L’énergie absorbée peut être désactivée par émission de fluorescence, sous forme de chaleur ou par voie photochimique Fm et Fm’ = Emission de fluorescence lorsque tous les centres PSII sont fermées. Le ‘ indique la mesure faite sous lumière actinique. L’énergie absorbée peut être désactivée par émission de fluorescence ou sous forme de chaleur ou par voie photochimique. Les centres étant fermés il n’y a pas de désactivation par voie photochimique. Fs = Emission de fluorescence à l’état stationnaire sous une lumière actinique Fp = maximum de l’émission de fluorescence immédiatement après le passage d’une feuille (ou d’une suspension de chloroplastes de l’obscurité à la lumière. IVFv/Fm = rendement quantique maximum de la photochimie du PSII. Fv/Fm = (Fm –Fo)/Fm Fv’/Fm’ = rendement quantique maximum de la photochimie des centres ouverts chez une feuille à la lumière. Fv’/Fm’ = (Fm’ – Fo’)/Fm’ qp = concentration relative des centres ouverts ou quenching non photochimique. qp = (Fm' - Fs)/(Fm' - Fo') ΦPSII = rendement quantique opérationnelle du PSII ΦPSII = (Fv’/Fm’) x qp = (Fm'- Fs)/ Fm' = 1 - Fs/Fm' QNP = Quenching non photochimique QNP = (Fm – Fm’)/Fm’ 14-Références. Cornic G, Massacci A (1996) Leaf photosynthesis under drought stress. In: Photosynthesis and the environment, ed. N.R. Baker, pp. 347-366. Kluwer Academic Publishers, The Netherlands French CS, Smith JHC, Virgin HI, Airth RL (1955) Fluorescence-spectrum curves of chlorophylls, pheophytins, phycoerythrins, phycocyanins and hypericin. Plant Physiol. 31, 369 –374 Krause GH, Weis E (1984). "Chlorophyl fluorescence as a tool in plant physiology II interpretation of fluorescence signals. Photosynthesis research 5, 139-57. Maxwell K, Johnson GN (2000) Chlorophyll fluorescence - a practical guide. Journal of Experimental Botany 51, 659-668 Rabinovitch EI (1956) Photosynthesis and related processes. VolII. Part 2. Interscience publishers, Inc., New York. 12 =============================================================================== 13