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THE UNIVERSITY
OF ILLINOIS
LIBRARY
845M54
11927
v- (o
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University of Illinois Library
26
(EUVRES COMPLETES
OE
PROSPER MERIMEE
PUBL1EES SOUS LA DIRECTION DE PIERRE TRAHARD
ET EDOUARD CHAMPION
FRANCISQUE MICHEL
H848H870)
JOURNAL
DE
PROSPER MERIMEE
(1860-1868)
T
F.
X TE
AVEC
ETABL
UJiK
I
ET
ANNOTE
INTRODUCTION
PAR
PIERRE TRAHARD
PARIS
HONORE CHAMPION
L1BRAIRIE ANCIEIVNE
5 et 7, OtiAi MAT.AQUAIS, VI*
1930
(EUVRES COMPLETES
DE
PUBLIEES SOUS LA DIBECTION
DE
PIERRE TRAHARD ET EDOUARD CHAMPION
(EUVRES COMPLETES
in.
PROSPER MERIMEE
LETTRES
A
FRANCISQUE MICHEL
(1848-1870)
JOURNAL DE PROSPER MERIMEE
(1860-1868)
It.
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:
extmplaires stir papier f/cs manufactures
Japon, timm' roles f/c / a J*.>.
1
Cent exemplaires
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papier
f/'Arc/ics.
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2fi
f)nze rents cfctnp/aircs stir nanier re/in
Papcteries l.afutna,
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Voiron, numerates dc I2f) a I J*^o.
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RKPRODCCTJON
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LETTRES
A
FRANCISQUE MICHEL
(1848-4870)
JOURNAL
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PROSPER MERIMEE
(1860-1868)
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AVEC UNE IXTRODUCTIOX
PAR
PIERRE TRAHARD
PARIS
LIBRAIRIE ANCIENNE
HONORE CHAMPION
5 et 7, QUAI MALAQUAIS,
1930
Vle
V.
b
INTRODUCTION
Les
par Merimee a Francisque Mi-
lettres adressees
chel entre 1848 et 1870 ont une histoire, que
Le 24
Liberte
fevrier 1874,
M. Paul Bonnaud
Nous avons
:
void
:
ecrivait dans la
entre les mains... une correspon-
dance inedite, adressee a un ami masculin,
et
ou 1'auteur,
delivre des reserves que sa situation de pretendant
sexe de son interlocutrice
1
et le
imposaient dans les Lettres
a une Inconnue, se montre dans un abandon parfois familier et brutal, qui fait
lui
tomber bien des
mais
illusions,
raient faire
personnage mieux a nu que ne le pourdes lettres musquees ou academiques. G'est
une charge
realiste
fin portrait
d'Holbein ou d'Albert Diirer 2
qui nous met
Sous
bliait,
le
a la
le
litre
de Callot ou de Teniers, a cote d'un
Lettres
suite
a
un fnconnu,
de cette
quelques fragments de
la
courte
.
la
Liberte pu-
et
vague annonce,
correspondance en question,
Merimee
n'a jamais etc le
de Jenny Dacquin,
pretendant
ne fut pas question de mariage entre eux, du moins a ma
connaissance.
2. On verra combien cet eloge est excessif;
rien, dans les
lettres de Merimee, ne permet d'evoquer, meme de loin, le genie d'un Diirer ou le talent d'un Teniers. A quoi bon forcer la
note?
1.
et
il
Francisque Michel.
a
728203
INTROnrOTKtN
11
<jui
n etait autre quo les lettres adressees par
Merimee
Lo numero il\i
Franeisque Michel
des extraits dos lottros du 20 Janvier. du 17 juillet
a
24 fevrier contenail
1
.
du
ot
du 5 decembre 18f>0; le numero du 25 fer
vrier des cxtraits des Icttrosdu 22 mars 18. )l. du 10 noaout 184!).
2'i
vembro
du
ct
vrmhrr
et
7
18,").
uon dattVs.
)
1!)
2
,
rreurs dr date
ct Ic
la
du 12 mars 1853, du 21 no-
cinq autrcs passa^rs tires dc Icttres
fort courts
cxtraits,
(li-s
no donnent do
juin 1852,
cl
3
,
contienm-nt
tcxtc n'cn cst pas toujours sur
corrcspondancc integrale
<ju line
tics
ils
;
idee
Huperficielle el approximative.
Quator/e ans plus tard.
la liasse
manuscrite des leltres
do Francisquc Michel, qui en
nef^ociee par
etait possosseur depuis la inort de son pore. A cot ell'el.
fut
il
le
ecrivait los
e.rtenso,
deux
fils
lettros suivantes,
parce qu'elles garantissent
correspondance
que
1
jc reproduis in
autheriticitc de la
*.
I.
2(i juillel
Mon
Kn
clier
rentranl
c.
18.S.S,
10 heiires.
Benda.
die/ moi
Eritro nous,
,
trouvi-
je
vous devrie/
votre
tin-r
carte-tele-
un pen
do
j)lus
1. Cf. M. TourniMix. la
Ci>rrespoiuJuiice generate de J'rosper Merimee (Rerue d Ilixtoire litleraire de Id l-'nince, 18!!), p. .">7.
P. Jossernnd, Itrvue d'Histnite litleraiie de la r'rance. a
vril-juin
1924, p. 228).
2.
Quo
^!.
Jc Ics
la
Liberie date faussenicnt do
18-">1.
indiijucN cntrc crochet-; <luns la prcsonlc dition il
ncuf (cf. Pinvert, Sur Mr'rimr'r. Paris. H. Lcclerc, in-H".
.u
;
t
;
y en a
1908, p. :>5).
4. J'en dois
la communication a
ohligeanre de M"' Mouravit
de M. 1'ubbi* H. Brcmond, qni a bien voulu scrvir d'intermt>diHJre. Jc leur cxprimc iri a toil's deux in a vivc reconiiaissam-c.
el
1
INTRODUCTION
III
\
1'ensemble, surtout etant donne que 1'aquarelle unique
est celle dont il est question dans les Lettres a une In-
connne, et la seule qui soit connue de Merimee. Si vous
pouvez pousser un peu a la roue, vous arriverez, je n'ose
en douter, a obtenir un prix superieur. Done, faitespour
le mieux, dans 1'interet commun.
1 Ges lettres sont inedites; il est vrai qu'on en a com-
munique quelques-unes a M. de Lomenie, qui succeda a
Merimee a 1'Academie, en vue de son discours de reception; mais il n'a fait que s'en inspirer. Aucune n'a etc
publiee *.
2 Je n'ai pas d'autre lettre de Merimee; mais, par
centre, j'ai vingt-neuf enveloppes, inherentes aux lettres
que vous avez, que j'ai oublie de vous remettre, et que
je
vous laisserai demain chez Adolphe.
3 Je reconnais a 1'acquereur
cas de
le
droit de faire de ces
qu'il lui plaira, a la condition que, en
publication, la memoire de rnon pere, a qui elles
lettres tel
usage
etaient adressees, soit respectee, et que 1'acquereur s'engage a me donner un exemplaire de toute publication sur
ce sujet.
Tachez done d'en
tueusement a vous.
tirer le plus possible, et bien affec-
R
Francisque MICHEL.
II.
2
Paris, 26 juillet 1888
.
Je soussigne, R. Francisque Michel, declare que les
lettres de Prosper Merimee remises par moi a Monsieur
Benda
1
:
sont inedites;
M. R. F. Michel se trompe; il ignore la publication de la LiQuant a Lome'nie, il les a a peine utilis^es en effet dans
son discours, qui est terne et anodin, et ne rend justice qu'& demi
a son predecesseur.
2. Ce billet, qui est une sorte de certificat d'authenticite, etait
1.
berte.
joint a la lettre precedente.
INTRODUCTION
IV
quo jo iiYn possede aucune aulre;
quo jc n'i'n ai pas do ropie;
ft"
que j'autorise I'aequereur a en fa ire lei usage qii'il lui
conviondra, pourvu que la inernoire do nion pcrc soil resdo oo qui
pcetee, ot <ju'il mo soil donne un excmplaire
2"
.'t
etre publie a ee sujet.
i-.iii
|n,ni
H. Francisque MICHEL.
M. Arinand do Barenton acquit cos
mais
il
no
publia pas, ot n'on fit memo profitor aucun journal'.
UK ni i-ii on 1 '.()(>. ot sos hcritiers vondiront sa biblio-
los
II
lottres;
i
tln'-quo
do Mcrimcc clian-
los loltros
:
done oncoro do mains.
m'-rpnt
Kn
annoo suivanto
I
oll'ot.
V l:cliiin\\\
.">
avril l'.K)7
annonya quo cent
lottros
aiitographes do Morimoc. adrossoos a F. Micliol, soraionl
vondiios lo 11. a 1'botol Drouot. A cotlo occasion,
M. Georges Monlorgucil consacrait, dans lo ineine nu\'/:clair. un article elogieux a Moriinoe el a
inero do
2
II
agromontait cot article do citations eniaux
lottros do Moriinoo, citations tres courtes
prunteos
F.
Michel
ot
inoxactes
.
3
;
il
arrive inenie quo
dos dates fausses
date
du
dii
2.'5
:
27 juillot 180(1,
juillot [1H52].
uno publication
M. Montorgucil donno
quo, par oxeinplo, sous la
public un fragment de la lettre
c'est ainsi
On
aussi
il
no pout done faire aucun fond sur
aussi
insigniliantc.
inorcelee
et
aussi dofiguree.
Mcfimee,
1.
Cf. PiiiM-rt. Stir
'2.
L'nttention vcnail d'rlrc attin'-o snr
dts Debals
rinii'i'
-l
(|iii
:!.
du
M rini('-o par lo Journal
Cannes nn inonunionl a MrEn I'llo/menr tie I'rusper Mfrimce,
!
:
la
brochure
:
I'.HiT.
cilntions piii]>Mintr>cs a
(Jinij
loltro
.">'.
projctait d'rlovor a
piil>liait
in-'", 48 p..
p.
deoembre
iH.'.l,
27 juillet lr,0 (dato fausse).
a
uno
dons
let In-
loltrcs
do
non datocs,
IS.Ml.
a
11110
a
lellro
HMO
du
INTRODUCTION
V
.
Quelques jours plus tard, les 11 et 12 avril, on vendait a 1'hotel Drouot la bibliothcque dc M. de Barcnton.
Le n 305 du Catalogue mentionnait
Cent
:
lettrcs auto-
grap/ies inedites de Meriraee. C'etaient les lettres adres-
sees a F. Michel, la premiere etant datee du 20 Janvier
la
1849,
derniere du 8 Janvier 1870
M. Gustave Mouravit,
d'une science etonnante 2
qui est un
ce
meisme
.
11
paya
'.
L'acquereur
Cut
esprit delicieux et
delicat lettre,
le
manuscrit 1950
frs,
meme
par ce temps de meriecrivait L. Pinvert en 1908; et il ajoutait
prix,
:
,
comme
de publier [cette corres3
j'ignore son nom ...
le culte
des livres rares et des
a-t-il 1'intention
[L'acquereur]
pondance]? Je 1'ignore,
M. Mouravit, qui avail
.
manuscrits precieux, garda la correspondance, mais il ne
publia pas, au grand regret des merimeistes, que les
la
publications fragmentaires de la Liberte et de 1' Eclair
avaient mis en gout. Apres sa mort elle resta dans sa mades
gnifique bibliotheque et ne connut plus d'avatar
:
jours meilleurs allaient venir pour
En
M
elle.
lle
Mouravit, pieuse heritiere des tresors
bibliographiques de son pere, conserva le manuscrit,
le
effet,
reservant aux collections de
elle
la
bibliotheque Spoela trois ans,
II y
Lovenjoul,
voulut bien le communiquer a M. Henri Bre-
berch
a Chantilly 4
de
.
mond, ancien eleve de Mouravit. M. Bremond en prepara 1'edition, et celle-ci parut, fragmentairement, dans
er
la Revue des Deu.r Mondes (l
juin 1928). Elle etait pre1. Cf.
2. Cf.
Pinvert, ouvr. cite, p. 54-55.
H. Bremond, Merimee et Francisque Michel (Revue des
Deux Mondes, \"
juin 1928,
p
551).
3.
Ouvr.
4.
Propriete de 1'Academie frangaise.
cite, p. 56.
INTRODUCTION
VI
order d'une etude fjenerale, que
integralement
iri
j'ai plaisir
a
reproduire
:
.Mt-riini-e ft
Frnncisejue Mic/icf.
I'ne suite d'heureuses rencontres a mis a
ma
disposi-
correspondance qu'on va lire.
il
Cormne j'allais sortir du college,
y a lon^ternps de
ma bonne etoile conduisit dans rna ville natale.
rela,
intimitc do ma famillc, un lettre do
et jusque dans
1840- 1020 bien connu des
Gustave
Mouravit
marque,
vrais bibliophiles. Originaire dt- Bordeaux, ou il avail
ete fagoniH- a rintclligence, a 1'arnour du Livre par
G. Brunei junior, ct aux disciplines dc 1'hisloire par lc
destinaire mt'mr des lettn-s (juo nous publions, Fraricisque Michel, il etait venu tout jeune en Provence, a la
recherche de je ne sais plus quels inedits, et il s'y etait
tion
trcs
la
curieuse
1
,
Ksprit delicieux et cl line science etonnante, il appartenait a cette ecole de letlres, (|iii enlendaient rcconfixe.
cilier 1'erudition et le^out. et qui protestaient
contre
la
critique oratoire. asse/ a
la
doncement
mode sous
Louis-
sous 1'Kmpire, preparant. a leur fagon un peu
Philippe
nonchalante, les innovations il<- Brunetiere, et meme la
et
revolution lansonienne;
revolution dangereuse, bien-
faisante anssi. et, d ailleurs. necessaire.
comrne
elles
le
sont presque toutes.
Par Asselineau, <|u'il estimait particulierement, par
Edouard Fournier et quelques autres minorcs, inoins loin
de Sainte-Beuve
(pie
de Nisard, Gustave Mouravit rejoile Nodier. l"n rien de lantaisie,
oh! d'une frivolite inerimeenne,
j^nait I'exquise tradition
voire de frivolite,
distingue ces criticpies, ces amateurs, de M. Lanson et de
ses eleves. Kn somine tout se ramene a 1 intronisation
d'une dixieme Muse, la Bibliographic; mais ils la voulaient
couronnee de invrte. moins impassible et imperq\i'on ne nous ('impose aujourd hui, et plus
sonnelle
souple a reconnaitre
les
droits
sacres de
ses
nobles
INTRODUCTION
VII
Mouravit avait pris en amitie 1'avidite eblouie de
il
essayait, pour ainsi dire, ma vocation litteraire, en s'abandonnant devant moi aux curiosceurs.
mes
seize ans et
sans norabre qui 1'occupaient. Je lui dois d'avoir
si
appris, bien avant l'age ou on la fait d'ordinaire,
cette decouverte, qu'il n'y a rien de
on la fait jamais,
plus curieux que les livres qu'ori ne lit plus. C'est en le
sites
avec quel respect penetre et quel air
voyant manier,
e
les petits moralistes du xvn siecle,
de gourrnandise!
manuels du confesou une collection d'archaiques
seur
que j'ai commence a soupconner la portee veritable et le prodigieux interet de notre litterature reli,
gieuse.
Comme il arrive aux delicats, Gustave Mouravit n'a
presque rien public, mais il laisse apres lui un chefd'oeuvre authentique, sa bibliotheque, destinee, si je suis
bien informe, a enrichir quelque jour nos collections de
Or, c'est justement parmi ce tresor
pieiisement rasseinblees, amoureuseque
ment collees sur de vastes feuilles de japon, les lettres
inedites de Merimee a Francisque Michel deux volumes,
habilles de soie pourpre et fleurie et qu'illustrent d'autres
reliques, notamment une photographic rarissime del'Inconnue, sans compter, cela va de soi, deux autographes
1'Institut, a Chantilly.
se trouvent,
:
M
La fille de mon vieux maitre, lle Moude Francisque
ravit, aimable gardienne de tant de merveilles, a bien
voulu me permettre d'offrir a la Eevue la primeur de
cette correspondance, et j'ai demande a 1'auteur d'une
these recente et fort remarquee sur la Jeunesse de Merimee, M. P. Trahard, de m'aider soil a dechiffrer ces
1
.
textes, parfois difficiles, soil a les classer chronologiquement, dans la mesure ou cela serait possible, soil a les
1. Cedes par le fils de Francisque Michel, en 1888, je crois,
a M. de Barenton, ces autographes ont ete acquis par Mouravit a
la -vente Barenton en 1907. Quelques fragments, en petit nombre,
ont ete publics par P.
et
Bonnaud
(Liberte des 24 et 25 fevrier 1874)
5 avril 1907).
par G. Montorgueil (Eclair du
INTRODUCTION
VIII
annoter, quand hcsoin serait.
l,e
recueil,
incomplet
d'ail-
compose d une ceritaini de Icttres.
Nous avons retcnu srulemrnt celles <|iii n'exigent pas de
de nos lectcurs
Irop doetes comincntaires, quelqucs-uns
le rhinois et la langue des Bole
russe,
ignorant peut-etrc
leurs, semble-t-il, SH
manichels.
An demeuranl, M.
1
Traliard puhliera inte-
eelte correspondancc, et d'une maniere
dans 1'edition des (Euvres completes de
toiite
gralement
plus critique,
II va sans dire
quc, de cellcs de ces lettres que
nons domions aujourd'hui, nous avons elague sans reinords tons les passages cpie le latin lui-menie souffrirait
a peine. l-e gout de Merimee pour la gaillardise n'est
que irop connu. C'est chez lui coninie nne inanie, la randelectable
(.-on de cette lainiliarite savonrense, qui rend
MeriiiieY
1
.
moindre de ses billets.
Professenr a la Facnlte de Bordeaux, et 1'un des precurseurs l-s pins meritants de nos grands medievistes
contemporains, les G. Paris, les Bedier, les Ch.-V. Lan-
le
Michel a dn se lior avec Merimee dans
courant de 1<SA7. Sa these snr V Uistoirc des races manditcs ilc la France el dc I fcspagnc aura servi de trait
d union. imagine. Depuis, ils n'ont pas cesse de s'ecrire
et sur
ton le plus cordial. Correspondance de savants,
tamiliere. enjouee toujours, niais pleine de technicites.
1) ordinaire, e est Francisque Michel (jui met a contribulion la science inepuisable de Merimee. II ne le trouve
jamais a court, ni d erudition, ni, ce qui est encore plus
remarquable. de bonne grace. Kn verite, les illustres de
ce temps-la etaient d une obligeance rnerveilleuse. SainteIJeuvi' se laisait volontiers le commissionnaire de ses
amis de province, d'Ulric Guttinguer, par exemple, et de
Collombet. Si Guttinguer n a pas recu a Honflenr son
nuiiH ro de la lic\-ne. il envoie aussitot Sainte-Beuve en
ambassade aupres de Bulo/.. Le metne Guttinguer, un pen
glois, Franeiscjne
le
|
!
;
dur,
1
.
(|iioi<p:ie
riche, a la depense, trouve-t-il
Chez Champion.
1
abonnement
INTRODUCTION
trop couteux
:
c'est
IX
encore a Sainte-Beuve
qu'il
demande
signaler les numeros qu'on ne peut pas ne pas
acheter. De Merimee a Francisque, et inverseraent, les
commissions qu'on se passe tour a tour sont d'un ordre
de
lui
moins terre a
sauf lorsque le Parisien a besoin
terre,
de renouveler sa cave.
Nous avons pense que
et
de ornni re
scibili
cette sorte
d'examen perpetuel
que Francisque Michel
fait
passer a
Merimee, que ce pacifique duel entre le specialiste et le
duel ou c'est toujours le second qui a
grand amateur,
- 1'avantage sur le premier,
captiverait le lecteur au
moins autant que tels passages de ces lettres, ou plus
amusants, ou d'un interet plus general. G'est peut-etre,
surtout, dans ces notes erudites que Merimee nous revele
le mieux,
le secret de son eleoh! tres a son insu!
gance souveraine,
la
raison derniere de
la
seduction qu'il
exerce encore.
Lorsque son premier cinquantenaire (1920) nous donna
1'occasion d'instruire a nouveau le proces de sa gloire,
la critique lui fut severe. Tout n'etait plus de diamant
dans son leger bagage
;
et,
dans ce style dont on nous
vantaitjadisl'atticisme, nous pensions decouvrirquelques
traces d'une desinvolture que, chez d'autres, nous eus-
sions appelee vulgarite. Qu'il fut assure contre 1'oubli,
nous le sentions bien, mais la tentation nous prenait de
croire que nos peres 1'avaient admire plus que de raison.
Rigueur non pas tout a fait injuste, mais courte et
myope. Les negligences qui nous choquaient, ce je ne
sais quoi d'un peu mince dans 1'invention, de lache ou de
banal dans 1'expression, nous cachaient trop 1'excellence
plus haute et plus sure d'un ecrivain qui fut avant tout
un honnete homme, un gentleman accompli, 1'ennemi ne
des pedantismes de 1'erudition et du style, comme des pedantismes plus facheux de 1'ame profonde, le desinteressement meme, 1'oubli de soi moins facile que le mepris.
Elegance done, c'est bien, je crois, le mot juste, mais une
elegance plus encore morale,
si
Ton peut
dire,
que mon-
INTRODUCTION
X
daine, litteraire ou soientifi<|iu'. Je saistout ce qu'un moraliste chretien ro^n-tlc de ne pas trouver chez lui, mais
vertus naturelles de Merimee, plus il s applique a
les derober, plus noire amitie doit se plaire a les
disait de
rcconnaitre.
II ne sail rien
imparfaitement
les
nous
,
Victor Cousin. Sans dotite, mais c'est la faire
eloge
plus encore de sa conscience que de sa curiosite, d aillui
1
I, histoire esl a mes
yeux une chose
magnifiquc.
sacree
disait-il lui-meme,
et le rnot sac re n'abonde
leiirs
,
pas sous sa plume. Aprcs avoir lu ses lettres a un savant de province, qui n aurait voulu etre ami de Merimee. son correspondant? Quelle absence totale de
1
f^entillesse, non pas a rapprocher, mais a
i^norer les distances, (juellc bonte vraie, quel devouernent simple, solide. efl'ectif, jittinstuklng, comme il au-
morgue, quclle
rait dit
!
de Henan un curieux mol, plein de choses et qui
coup double, 1'endroit et le revers d'une definition.
Merirace eut ete un homme de premier f>rdre s il n cut
pas eu d'amis. Ses amis se 1'approprierent. Comment
II
y
a
lait
peut-on ecrire des Icttres, quarid on a la facilite de parler a tons.'
Kli
autant dire
quoi,
parler a tons
a personne.
est-ce la le souverain bien? Pour moi, je
<-rois. an contraire, que Merimee nous paraitrait moins
<
!
jfrand,
s'il
,
n avail pas eu d amis, s'il n'avait pas ete 1'anii
A ce faux sec toutes les formes de
que nous devinons.
hypocrisie faisaient peiir, mais il ne matujuait pas de
Jt- suis toul malade. ecrit-il de Cannes en
I<S68, et cettc mort de (Cousin ma fait j^rand mal.
On
1
tendresse.
n'a janiais tant
parle
inutile que Merimee
d'humanisme. Peut-etre n'est-il pas
nous rappelle qu'il n'y a pas de veritable humanisme sans humanite.
Henri BHEMOND.
II
s
lettres
en laut mallieureusement que
reponde
a cetle
a lous les
points
la
publication des
charmante presentation;
de vue. defectueuse. D'abord.
elle est.
la
Rrvuc
INTRODUCTION
XI
des Deujc Mondes ne public que trente lettres or la correspondance (qui est incomplete sans doute) en compte
cent la Revue en sacrifie done plus des deux tiers, un peu
;
:
au hasard, sans justifier un choix qui surprend quelquefois.
En second lieu, elle pratique dans les trente lettres publiees
de larges coupures; des pages entieres sont suppriinees, des paragraphes mutiles, des phrases tronquees'.
Fait plus grave, les coupures ne sont pas toujours indiet le
quees,
lecteur est surpris de constater parfois que
pensee de Merimee est incoherente, qu'il y a des
dans la suite de ses idees; naais ce n'est pas
faute de Merimee... Les passages impitoyablement
la
trous
la
supprimes par
la
Revue des Deux Mondes sont, ou bien
des passages techniques, des discussions arides sur la
linguistique, les patois, retymologie de certains mots...,
ou bien des passages scabreux dont la morale traditionmal 2 Certes, pour ces derniers, des coupures s'imposent encore ne faut-il pas exagerer la punelle s'accorde
.
:
dibonderie. Mais qui ne voit que,
si
on enleve, d'une
part, les discussions scientifiques, d'autre part, les grivoiseries et les obscenites, on defigure cette correspondance dont, precisement, les deux caracteres essentiels
sont le gout de 1'erudition et le gout, non moins prononce, de la licence? Merimee allie fort bien celle-ci el
celle-la, et c'est presenter de lui une image defiguree
que de refouler toutes ses poussees d'erudition et tous ses
1.
p.
Sans prejudice de quelques erreurs de date (c. art. cite,
la lettre datee du 27 septembre
[1849] est du 2 sep-
560
:
tembre).
2. Ces
coupures sont lelleineut nombreuses que nous avons rononce a les indiquer: le lecteur. s'"il veut bien comparer les deux
textes, ne les
apercevra que trop aisement.
INTRODUCTION
XII
devergondages. L'homme
est ce qu'il cst
par certains cotes, tient a
la
:
Renaissance
M^rimee, qui,
aime parti-
et
eulieremcnt son eher xvr sieele, a les qualites ct les dofants do oo temps-la. II ressemble un pen au bon ehanoinr do Sully qui voulait bion
tout
lo
liro,
ecrire ot discutcr
jour, inais qui, lo soir vonu, so reposait avcc la
dive l>outoillo on eompagnie d'uno jolio
montro-t-il aver
inolo,
Franrisque Michel,
<jui,
fillo.
Ainsi se
do son cote,
somblo-t-il, la gauloisorie a 1'orudition.
Co sont
oi doux bons comperes; a les ocouter on
songo aux contemporains do Marguerite do Navarre et de
Habolais, aux lecteurs de i'Heplameron et de /'antagrucl.
Us disrutont, avec (juelle science! sur une etymologic,
doux savants
sur un patois; inais, entro deux discussions,
il
leur plait
de lorgner vors une alcove, de voir pousser les cornes
du voisin, et do s'en osbaudir. I/un ost academicion et,
<|ui
plus est, appartient a \' Academic des inscriptions ct
autre aspire aux lauriers academiques.
belles-lettres;
1
Mais rion, die/ eux,
(|iii
sonte
1
habit vert, rien qui tra-
pedant on plutot leur pedanterie a [>our excuse
lour jovialite, lour bon sens et leur franc-parlor. Us conhisse
le
;
siderenl (pie vivro no consiste pas a croupir dans le
jardin des raoinos groccpjos ou dans quelque etude abstruse; chox L-IIX le savant n'etouH'e pas I'homnio. Oui, ils
rostent huinains, Dion nierci
(^ui osorait le lour reprosont basseiuent, cyniquement parfois,
avons-nous done aujourd hui tanl d esprit puritain,
ou
cher;
1
Kt
!
s'ils le
quo nous no puissions plus
tant d hypocrisie,
sager sans masque.
'
les onvi-
INTRODUCTION
XIII
Les publications insignifiantes de
l']clair, la publication
Mondes
done beaucoup a
laissaient
Libertc
la
fragmentaire de
la
et
de
Revue dcs Deux
faire; et
comme
la
correspondance semblait meriter une publication integrale, j'ai repris le travail a pied d'oeuvre. Travail difficile; car si le
manuscrit se presente avec une belle or-
donnance, cette ordonnance est
En
factice.
effet,
les
lettres, n'etant presque jamais datees, ont etc classees
On a vu par la lettre
de R. F. Michel que
vingt-neuf d'entre elles avaient ete separees de leurs enveloppes ces enveloppes, jointes apres coup aux lettres,
au petit bonheur.
;
ne leur correspondent pas toujours
dates presque inextricable.
toutes
les
puyant
ou sur
la
le
lettres et reviser
:
toutes les dates en s'ap-
plupart du temps ou sur
le
timbre de
la
poste,
contexte, parfois tres vague. Je ne suis pas cer-
tain d'avoir toujours reussi, et
il
subsiste peut-etre des
erreurs, certainement des obscurites.
plus douteuses,
lettres
d'ou un fouillis de
a fallu d'abord reclasser
II
dont
j'ai
je n'ai
Pour
les dates les
mis un point d'interrogation;
pu retrouver
la
date,je les
et les
ai rejetees
a la fin de la correspondance.
Cette correspondance une fois remise a peu pres en
il restait a en donner, non
plus des fragments,
ordre,
mais rintegralite. Nous publions done les cent lettres qui
la composent, sans exception, car nous ne nous sommes
pas reconnu le droit d'ecarter le billet le plus insignifiant. Et ces cent leltres, par respect pour la pensee,
aussi libre soit-elle, de 1'ecrivain, nous les publions sans
INTRODUCTION
XIV
VH quc la Revim des
nioindre
oupurc. >n
Morales avail eearte Irs passages Irop erudits el les pasla
<
<
;i
sages trop seahreux. Pour
cune
memo do
seconds
mer on
rail
les
diflicultc a les ivtablir
Meriiiiee'.'
An
:
premiers, il n existait auno sont-ils pas la marque
reste. les lira qui
la dill'iculto ('-tail n'-elle:
lotir
il
voudra
fallait.
Pour
!
les
on les suppri-
suhstituant des lii^nes de points, ce qui au-
emaille facheusenietit
le
texle de blancs assex consi-
reproduire en ne laissant, selon une coutuine asse/. enfantine. (|ue 1'initiale de certains motsdonl
deralles.
noire
lies
pect
oil les
vertu s'ellare.
pnHcnduc
Nous nous soinmes
ral-
an second parti, inoins par conviction que par res-
rougira
jennes
La encore,
Icxte.
dii
<jui
el
lilies,
jjfroise:
d'aillenrs, lira
voudra
<|iii
pourra. Mcrimee ne s'adresse pas
on sen
il
se
plait
a
heui-ter la
apercu dans
aux Grasset. Or.
esl
a
el
des
morale bour-
les lettres a
Stendhal, a
ni
Grasset, ni Hover-
(^ollard, ni Stendhal, ni F. Michel, ni
beaucoup d'autres,
el
Royer-Collard
ne deploraient ccs execs de plume. Us savaient, an reste,
que Mcrimee en disait plus qu il n en laisait, et qu il ne
pas toujours prendre ses gauloiseries au pied de la
leltre. Imitons-les, et, toutes precautions
prises, ne nous
taut
efl'arons
pas de certaines fantaronnades licencieuses.
Le Iccteur
i
st
done assure de trouver
ici la
correspondouble physionomie
d'un Merimee erudit et grivois. Sur cette double physionomie M. II. Bremond a dit excellement ce qu'il fallait
<
dance integrate
I.
ocril
N'ons
avuns
'.
et
rectifi( ;
pur excmple
d avoir ainsi
la
I'orliiographe fanUiisiste de
M
;
riinee, qui
calembourg, apprenncz, prennez, attrappet
completle, cigarre, cant'asse on canevasse ou cannevasse..., etc...
:
,
XV
INTRODUCTION
dire;
il
a
montre
humaniste
le delicat
et 1'erudit consi-
derable que fut Meriruee en un siecle ou les bons esprits
savaient beaucoup de choses et les savaient a fond, ou
ne souffrait point de 1'exces du savoir, ou la fantaisie bannissait le pedantisrne au moment opportun, ou Ton
1'art
pouvait etre a
la fois 1'auteur
de Carmen et 1'auteur de
dissertations fort erudites devant lesquelles
un ecrivain,
devoir hausser les epaules; est-ce
aujourd'hui,
done une inferiorite que de savoir allier le culte des
croit
Muses? Ges deux
cultes, au
contraire, ne se renforcent-ils pas 1'un 1'autre
quand une
belles-lettres et le culte des
intelligence superieure
sible a 1'art?
A
domine
cote de 1'erudit,
discretement 1'liomme dont
de
la familiarite.
que nous revele
Enfin,
la
science et reste sen-
M. Bremond
la gaillardise est
et c'est le
a
montre
la
ran^on
troisieme caractere
il a
insiste sur
correspondance,
de
Merimee
et
sur
la bonne
Tinepuisable complaisance
avec
cet
illustre
academicien
rend
service
grace
laquelle
la
au plus humble confrere. Ge trait fait honneur a son caractere. Merimee ne croit pas dechoir en mettant son
erudition, son talent, ses loisirs, ses relations au service de F. Michel, de Sainte-Beuve, de Guttinguer...,
ou de
tel
autre de ses amis. Litterairement parlant,
il
a
pourvoyeur; j'insiste sur ce point, car on ne 1'a
pas assez dit. Sainte-Beuve, en particulier, lui doit pluete leur
sieurs articles
(
;
nul doute qu'il ne soil pas seul rede-
1. Sur Stendhal, J.-J. Ampere, Viollet-le-Duc... Je 1'ai
signale
dans P. Merimee de 183!t a 1853 (Paris, Champion, in-8, 1928.
p. 328, note 3), inais on s en rendra mieux compte quand 1'importante correspondance de Merimee et de Sainte-Beuve, conservee a Chnntillv, aura ete publiee; j'en donnerai quelques extraits
dans La Vieillesse de P. Merimee.
INTRODUCTION
XVI
vable i Merimce
preuve que
!<
il
fragment
ecrit
:
d'une lettrc, jointc a la lettrc
Je... suis
:
on n'en saurait avoir de meillcure
1'aveu dc Francisquc Michel lui-meme.
de vous croit
el
Dans
du 23 juin 1851,
hien persuade quc plusd'un ouvrage
grandil sous
noin d'un autre, a qui
le
Rcndons done
vous vous gardcricz him dole reclamer.
a Cesar ce qui appartient a Cesar. Preciser est impossible; uiais la simple lecture de cctte
correspondancc no
Merimee, 1'erudit
pas a prouver que, che/.
non sculemcnt pour prater,
mais pour donncr sans espoir de retour?
siillira-t-clle
ct 1'anii etaient asse/ riches,
Quaul
l>.iiliii|ni-
Francisque Michel, c'est une originale et symfigure qui nierite une bienveillante attention.
a
pen plus jeune quc Merimee, Michel etait ne a I.yon
18 fevrier 1809; His d'un ancien professeur, il se des-
t'n
le
lui-meme a
enseigncment
apres d'excellentes
etudes classiques qu'il fait dans sa ville natalc. Le journalisme 1'attire d'abord, puis la philologie, a laquelle il
tine
1
se voue
d.'-s
1830.
,
He 1830
nombre d'opuscules de
Age, comrne
la
a
1833
la litterature
edite un
grand
frangaise du
Moyen
il
C/ironique de Dugiicsclin, les Chansons de
Coucy, Mn/io/net,
le
Lai d'Havclok
le
Danois...
En 1835,
Gui/.ot le charge d'unc mission en Angleterre
fait
:
Michel
des recherches dans les bibliotheques sur Thistoire
et la litterature
franchises.
En 1839,
fesseur de litterature etrangere a
la
il est nomme
proFaculte des lettres
de Bordeaux. Correspondant de 1'Institut, membre du
Comite historique des arts et monuments, membre de la
Societe des Antiquaires et d'autres societes savantes,
est
la
comble de charges
et
d'honneurs,
et
correspondance que nous publions,
il
il
apparait, dans
epic
les
lauriers
INTRODUCTION
XVII
academiques ne le laissent pas indifferent. F. Michel est
ambitieux, mais il justifie son ambition par un travail
En
acharne.
effet,
de 1834 a 1842,
edite, a Paris et a
il
Londres, une trentaine d'ouvrages qui sont tires de la
litterature anglaise ou de la litterature franchise des xi e
,
xn e xin e et xiv e siecles, et dont plusieurs sont inedits
le Roman d'Eustache Lemoine, Tristan, la Chronique an:
,
s
e
glo-normande, les Lais inedits des XII et XIII siecles, la
C/ianson de Roland, la Chronique des dues de Normandie,
le
Roman du
roi Flore et
de
la
reine Jeanne, le Theatre
francais an Moycn Age, la Chanson des Sa.rons, i'Hisloire
des dues de Normandie et des rots d Angleterre sont ainsi
remis, ou rnis an jour, par 1'infatigable chercheur. Plus
tard
poemes de Mclusine
edite les
il
Roman de
et
de Gerard de
Chanson de Roland,
Roussillon,
Rose,
le Roman dc Roncevaux, les Voyages meneilleu.K de
saint Brandan a la recherche du Paradis terrestre... On
le
F. Micliel se
le voit,
litterature
la
la
specialise
du Moyen Age,
voie a nos
dier...
la
dans 1'etude de notre
et ses utiles
medievistes
,
travaux ont fraye
a G. Paris, a
M. Be-
Qui, aujourd'hui, s'en souvient, a part quelques
erudits?
Mais F. Michel a
medievistes
cialite
,
le
merite,
ou
le tort,
selon ces
de n'etre pas 1'esclave d'une
speaussi riche soit-elle. II compose en effet des ou,
vrages d'un interet plus general, s'adonne a 1'histoire et
a la philologie. La these qu'il presente, en 1847, pour le
doctoral es lettres,
France
la
1'
His to ire des races maudites de la
de I'Espagne, est curieuse et supporte encore
lecture. C'est, dans 1'enorme production de son ami,
et
un des livres que 1'auteur de Carmen prefere, on devine
Francisque Michel.
b
INTRODUCTION
XVIII
Merimee goute cgalement ces etudes
poun|iioi.
nales
cjui
s
on
V.
18.V*),
appellent
l.i\rc d'or
le
:
origi-
des metiers (1851-
Michel s'occupe des cabarets, des h6telloet des cafes; Histoire des tissus de
ries, des restaurants
Moyen Age (1852-1854) Etudes de philologie comparer sur I'argot (185Gi le Pays basque, sa population,
soil' tin
;
;
sa langtir... |1857i
les ficossais en /''rancc et les
;
Franca is
en Ecosse (1862), ouvrage d'une erudition et d'une cons-
cience reinarquahles
gation
anglaise
;
{
18(17-1871
dn commerce
de Sterne,
I
et
dc
la navi-
administration
Knfin F. Michel se delasse en tra-
'.
diiisant les (euvres de
el
Ilistoire
liordrati.r, j>rincipalement sous
a
Shakespeare, colics dc Goldsmith
certains pooincs de Tennyson. Quelques
et
co
cnconragent
recompenses academiques
travaillcur
en 1808, oblient un prix Gobort.
((iii,
Aujourd'hui les resultats d'un pareil labour sont incon-
acharne
nus,
ou meconnus. C'est
la
faute de
1
ingratitude hu-
inaine; c'est aussi un pen la faute dc F. Michel. Get uriiversitaire probe ct conscicncieux, ret infatigable cherclieur rnanipic dc talent
I'huile, et
F.
rien
Michel
pas un
et
d'eclat;
scs
livrcs
scntcnt
n'animc d'aussi savantes dissertations.
entasse
volume sur volume
et
nc
laisse
On
on est rcduit, pour le connaitrc, a la
(Jrandc Encyclopedic ou au Dictionnairc nnivcrscl des
livre.
contcmporains un jour proche viendra ou cos gros livrcs
le raycront de leurs colonnes. Alors 1'oubli sera total.
;
Tant de milliers dc pages, consciencieusement noircics, auront moins pesc dans la baFaut-il s'en plaindro?
lance du destin que les cent pages de Carmen. La constatation pent etre melancolique, mais la poslcrito a raison
car rien
tie
supplee
1'art, <jiii, seul,
cree.
;
INTRODUCTION
En
XIX
un spectacle curieux
tout cas, c'est
et instructif
de
voir, pendant plus de vingt ans, 1'auteur de Carmen s'interesser aux travaux de 1'auteur du Pays basque, 1'aider
discretement et collaborer avec lui de la fagon la plus
desinteressee.
cet erudit,
Non
mais
il
seulement cet artiste ne meprise pas
de ses ouvrages et il ne de-
tire profit
daigne point de 1'aider au besoin. Louable fraternite litteraire qui engendre une amitie solide! Les lettres publiees montreront avec quel devouement inlassable Meri-
mee
fait
des recherches pour son ami et s'entremet au
besoin pour
lui.
Le plus surprenant
riouvelliste soil capable de discuter
n'est-il
avec
le
pas que le
savant et, au
redresser? Qu'il s'agisse des races maudites, des metiers du Moyen Age, des tissus de soie, de
besoin, de
le
du pays basque... Merimee
est pret a repondre
sans
vert, et si 1'eruprend pas
dilion de F. Michel est prodigieuse et variee, la sienne
1'argot,
et a disserter.
On
ne
le
ne Test guere rnoins. Les lettres substantielles qu'il
adresse a son ami n'auraient-elles qu'un merite, celui de
mettre en relief son universelle curiosite, elles ne seraient
pas inutiles; car Merimee
mot, un des esprits
fut
les plus
vraiment, au bon sens du
curieux du xix e siecle.
er
public dans la Revue de Paris du l decembre 1928
Journal de P. Merimee, redige par son ami Lee
J'ai
le
Childe. Je n'ai pas cru devoir changer le litre, un peu
ambitieux, de Journal, qui m'a etc communique. En realite il s'agit de propos decousus, recueillis au jour le jour,
et
qu'il faut
considerer
comme
tels.
Je les
ai
fait
prece-
XX
drr d une
pletant
et
Dans
<l<s /),
:
/niroiliii-iion,
que
reproduis
je
ici,
moililianl sur certains points
en
en
la
lc
volume I'm Meinona, public par
.its en
I'.'OT,
a
la
roni-
:
le Journal
loccasion du centenaire de Meri-
a <pn Ton avail confic Y IntroducC'est particulierement avec son ami M. Lee
aime a causer <tc oinni r<-, de litterature et
mce, Kelix (Ihamhon,
tion, <Vrit
(i
K
.<
:
"
(Ihilde qu'il
d'histoire, tie philologie et de ideologic, <-t a raconter
des fails atixijuels il assista. De ces conversations il
existe mi texte fort exact
l,ee Cliilde et <pii sera
M.
(1'est ce texte (jue
c
plaisance de M"'
<|iic
redi^eait
pour lui-memc
sans doule publie un jour
'.
nous puhlions ^race a 1'oxtrenic comS. Lee Childe (jui a hien voulu nous
laire tenir la copie inte^rale de ce precieux Joiirnnl, re;
en IStiO par son mari. el conserve dans les archives
di<r(
O
de
I
la
lamille; elle nous a
menls sur son histoire 2
I
,
et
communique des rcnseigncvoici ce qu'ori en prut dire.
'ne jenne Americairie, la petite-lille
Lee, coinpagnori de
Washington dans
du general Henry
guerre de 1'In-
la
dependance, avail epouse 1111 savant publiciste, Mr. Childe.
Vers ISV2 le jeuiu' menage se lixe a l*aris, et Mrs. Childe
devient une Parisienne accomplie. Initiee a notre langue
et a la litterature francaise par M. de Circourt, <pii redige pour elle une sorle de nianuel litleraire fortcurieux
encore M"" S. Lee (]hilde. elle frequente la
<pie possede
haute societe et elle ouvre, en l<S'i5, un salon qui connait
aussitot une vogue meritee. A. de Tocqueville el de Salvandy nous out laisse un vivant portrait de cette deli(]e tjue vous
cieuse Americaine accpiise a noire culture.
1.
P.
J.
Nous ;i\ons
'21.
Corresptmtiiiiits
utilise'-
tie
Mr.
c^alc-incn
et
Mm.
t
If
Qnel'jnes
petit livri- intitule'cl <le I'.d^-ard Lee Cliilde.
;
I'/ii/tle
O
mis
London, (Hay and Sems, in-l'J. iDllI.
livre-, ejui n'a pas
dans le commerce, est Ires rare- et doiibloment pivcioux la eorrcspondancc de Mt'-rimi'-e- aelressee aux (Cliilde occupe les pages Hil
e'-li'-
:
a
2'iO.
INTRODUCTION
XXI
avez emprunte d'abord a la France, Madame, lui disait
ou plutot,
Tocqueville, c'est la grace des manieres,
vous ne 1'avez empruntee a personne ce ne serait plus
la grace; elle vous a etc donnee en naissant... Ce que
vous avez emprunte c'est notre esprit, non pas 1'esprit
en general, mais le notre; cet esprit prompt, flexible,
:
agile, naturel et un peu mauvais sujet peut-etre, qui
cherche a plaire plus qu'a instruire et a convaincre,
qui prise encore plus le fin et 1'ingenu que le vrai, et
qui, en depit du gros sel democratique qu'on a cherche
a y meler, reste une des productions les plus delicates,
les plus rares et les plus charmantes de 1'intelligence.
Non seulement vous avez, autant et plus qu'aucune
Franchise, 1'esprit franc.ais; mais, ce qui est plus sinnotre passion, je dirais
notre besoin absolu des choses de 1'esprit. Vous ne sau-
gulier, vous avez contracte
riez plus vivre hors du mouvement des idees et je crois
en verite que vous vous passeriez plutot de nourriture
Et
et de sommeil que de conversations spirituelles..
.
Tocqueville ajoute
Vous jouez avec
les
paradoxes,
mais vous faites les choses serieuses avec le bon sens.
Vous cachez sous des graces enjouees et toutes feminines une ame ferine, un coeur vaillant et cette energie
contenue, mais continue et invincible, qui soutient les
:
femmes de votre race au-dessus des grandes
et
meme
Enfin il la loue de
des petites epreuves de la vie...
meler
ce qui est particulier a chacune des races dans
des qualites rares...
qu'il enumere avec complaisance
Quant a Salvandy, qui ecrit sa notice necrologique dans le Journal des Debats le 18 juillet 185G, il
trace d'elle le meme portrait flatteur, loue son esprit, son
2
instruction, sa bonte, son indulgence et son charme
,
1
.
.
Telle est cette
truite,
1.
femme, jeune, belle, spirituelle, insdont Merimee frequente le salon des 1845; cu-
Que/ques Correspondants de Mr.
et
Mrs. Childe, p.
1-4.
2. Ibid., p. 5-8.
Francisque Michel.
b*
INTRODUCTION
XXII
rieux salon
"
elle avail attire et
oil
relenu aulour d'elle
les esprits les plus divers, des elements qu'on aurait
pu croire et rangers entre eux. 1'Fmpire et la Royaute.
Instilul et le grand rnonde, des noms qui, malgre
toules les catastrophes, restent le type de 1'honneur el
de la lidelile, el plusieurs de ceux qui sonl, jusqu'en
1
la France liberale.
accomplie sans bruit, et on
pent ajouter sans art, puisque art ne se voyait pas '...
Pareil salon cosmopolite plait a Merimee, qui sail 1'anglais el connait asse/. bien les affaires d'Amerique. Aussi
lauteur de Carmen reste-t-il lie avec Mrs. Childe jusqu'au jour oil aimahle femme meiirl prematurernent en
>(
Amerique
el
partout.
la
gloire de
C'elail une fusion pratique,
<
i
1
.
1
la consternation generate. Le ceremporte en Amerique les restes de Mrs. Childe,
landis qu'en France on pleure la jenne femme comme une
18~)fi.
II
partage alors
cueil
des nolres*.
Mais Merimee ne perd pas la liaison. De 1845 a 185b'
le salon de Mrs. Childe; entre 1853 et 1861
<
il
a
frequenle
elle et avec son mari. A partir de
dans
son affection les parents trop
remplace
lot disparus
et, jusqu'a la veille de sa mort, Merimee
entrelienl avec lui une affectueuse correspondance. Son
age lui permet d'etre pour Kdxvard un conseiller paterJ'ai fait hier une heure de morale a votre fils a qui
nel.
j'ai preche la vache enragee pour laquelle il me semble
avoir pen de gout, ecrit-il a sa mere en 1853. II est
evident, Madame, que vous avez eu trop de part a la
confection de ce garcon-la. Vous lui avez donne volre
il
a
correspond!! avec
18(11, le lils
::
,
espril el volrc grace feminine; il ne vit que de poesie
et d imagination. Je lui voudrais un
pen d ambition et
de
fjositii'isinc
dier
1
americain. Je
I.
De Salvandy, nuvr.
2.
Ibid., p. 7.
3.
Mr. Childe meurt a
lettre
lui ai
propose d'aller etupour aller dans
arlillerie el le genie a
VVestpoint,
de Merimee du
-'i
citf,
j>.
l>.
la fin de Janvier 1861
Janvier 1S61 ;
.
Jbid.,
p.
203
:
INTRODUCTION
XXIII
deux ou trois ans prendre Cuba a la barbe de 1'Europe;
ou bien d'aller se faire Mormon a Deseret pendant deux
ou trois ans. II dit qu'il n'a pas de gout pour le metier
de guerrier dans un pays de tradesmen. II n'aurait pas
d'objection a etre sealed a une douzaine de Mormones,
selon les usages et les preceptes des saints des derniers
jours, mais il pretend qu'il n'est pas necessaire d'aller
pour cela et que, dans la rue de Notre-Damede-Lorette, on peut pratiquer le rnormonisme. Enfin il
a des objections a tout ce que je lui propose et n'a de
gout decide pour rien. G'est la le grand defaut que je
a Deseret
trouve, mais peut-etre cela passera-t-il. L 'important
une grande passion qui lui donnerait de 1'ambition
lui
serait de lui trouver
'
.
ton qui regne entre les deux hommes. Merijeune Edward; ne en 1836 a Philadelphie,
avail
celui-ci
accompagne ses parents en Europe des
Tel est
raee
aime
1843,
le
le
et avail
complete son instruction partie en France,
Apres la mort de sa mere,
partie a 1'Universite de Bonn.
il
s'etait fixe
en France, car ses gouls lilleraires
tiques 1'atlachaient a la patrie de V.
Hugo;
et artis-
toutet'ois
il
voyageail beaucoup en Europe, en Egyple, en Turquie...
1.
Quelgues Correspondants de Mr.
et
Mrs. Childe. Lettre du
30 mars 1753, p. 163-164.
Le 23 novembre 1862. Merimee recomCette lettre vous sera
mande E. Lee Childe a M me de Montijo
remise par un de mes bons amis M. Ghilde qui, apres avoir
:
voyage par tout le monde, a garde avec raison 1'Espagne pour la
bonne bouche. 11 est Americain, mais il a passe toute sa vie en
France et, en 1'entendant parlor, vous ne devineriez jamais sa
nationalite. Je vous serais bien oblige de lui donner vos bons
conseils pour les excursions qu'il se propose de faire en AndaII est tout a fait digne d'apprecier la tierra de Jesus.
Nous
Le l er Janvier 1869 il lui annonce le mariage de son ami
avons a Cannes a cote de nous Edouard Childe, que je vous ai
presente a Paris et qui vient d'epouser la veuve de Benjamin, le
neveu de Valentine. 11 semble fort heureux...
lousie.
:
XXIV
INTRODUCTION
Linguistc distingue,
il
parlail 1'anglais, le francais, 1'ita-
et un peu lo russe; il avait,
do fortes etudes classiques ot possedait le
latin. 11 connaissait fort bien 1'histoire de
licn, 1'ospagnol, I'allemand
do plus,
greo et
fait
lo
Kurope, vors laquello il so soritit toujours attire. Son
esprit ot sa culture, son charme et ses aimables qualites
1
I'avaiont
rendu
francaiso,
oil
il
ment Meriniee
pour
eel
populairo dans la meilleure societe
comptait de tres nombroux amis'. Com-
n'aurait-il pas on line instinctive
sympathie
etranger instruil, polyglotte, voyageur,
nisto, historion
comrne
huma-
Tout devait rapprocher
lui ?
les
deux homines.
Kaut-il s'etonner
Cliilde
IIH'O,
quo Merimee premie bientot Kdward
On sail qu'a partir de 1<S5G Meri-
pour confident?
malade,
une partie de 1'annoe
passe
a
Cannes.
Hoaucoup d'amis, Iran^aisot etrangers, viennent distraire
Kduard
sa lointaino solitudi-.
los
sur
Cliilde est de ceux-la. Par-
Cannes un long sejour en I860 2
deux amis vivent ensemble et, au cours de promenades
ticulicrenicnt
lo
il
bord de
lieures de sieste
fait
la
a
;
mer on dans
on de flanerir,
la
ils
campagne
fleurie,
aux
echangent librement des
s'entretiennent de
idoes sur los sujets les plus divers,
philologie, d'liistoiro sacree ou profane, de litterature,
d'art, etc...
a
son atne
donnant
1.
Sans doute Edward pose-t-il des questions
M'-rimee repond, ou d'une facon breve, en
et
a sa
pensee
K. Loe Childe s'etait
I'.MI, siuis Inisser
la
forme d'une maxime. ou d'une
marie deux
fois:
il
inourut
ii
Paris, en
d'rnfnnt.
'2.
Lc Journal a done ote n ; dijr< on ISliO; la
plnpart des pajjes
portent en efTet celte date. Quelqiies fra^monlx. a la (in. ont etcr.'-di^es en li.
s
XXV
INTRODUCTION
fa<jon plus etendue,
en faisant un developpement riche
d'idees et de preuves. Rentre chez lui, le jeune
qui admire 1'erudition,
la sagacite, la
Edward,
clairvoyance
ct le
gout de son compagnon, redige aussitot 1'entretien de la
ainsi Jules Troubat ecrivait sous la dictee de
journee
:
Sainte-Beuve; ainsi, peu a peu, le Journal prend corps.
II est, on le voit, le resultat de conversations a batons
rompus,
et
il
n'y faut chercher ni ordre ni methode; le
laisser aller et la fantaisie font, au contraire,
une partie
de son charme.
Sa premiere qualite
est 1'exactitude.
reproduit scrupuleusement,
bon et d'autres encore en font
rimee,
et
le
Edward
Childe
temoignage de Cham-
les paroles de Mefoi,
une
admirable
avec
conscience, de
s'efforce,
il
respecter sa pensee; presque jamais il ne refute ni ne
commente A notre tour nous nous sommes fait un scru{
.
pule de ne pas changer
la
redaction du Journal et de ne
rien supprimer. Les lecteurs trouveront ici le texte dans
son integrite 2
.
Le
fait
est
d'autant plus rernarquable
presque toujours impossible de publier sans
coupure une correspondance de Merimee; il faut voiler
les gravelures dont 1'ecrivain a le gout, operer des rcqu'il
est
tranchements,
Ici rien
de
et le texte
tel,
en souffre.
parce que
le
Journal n'a rien d'intirne,
rien de mondain, et c'est son second caractere. Contrai-
rement a tant de confessions
1.
On ne
2.
Qa
le
d'autobiographies ro-
releye, en note, qu'une restriction de Childe.
me suis perm is dc retoucher la redaction lorsqn'ello
et la, je
defectueuse et de corriger des fautes evidentes; car
ne faut pas oublier qu'il s'agit de notes jetees hativement sur
etait trop
il
et
papier.
XXVI
INTHOIM CTION
dont
rii.iiiii-pir-.
sierle esl las,
le
renseignement Mir
de
1
epoque
:
il
no nous donne aucun
vie de .Meriinee
la
r'rst taut pis, el taut
on
sociele
la
stir
mieux. Merimue n'en-
son ami que de sujels dories, serieux, graves
meiue. II a cinquante-sept ans une blcssure profondc,
irelienl
;
donl
il
esl en Irain de guerir lenlcincnt,
anx u'uvres d imagination
vers Ihistoire,
la
apparticnl done a
rerles pas
.
critique,
la
periode
la
tail
l)e
plus en plus
la
philologic...
('-rudilc
il
renoncer
se lourne
I.e
de sa vie,
Journal
<jui
n est
plus ijlorieuse. inais qui esl pleine d inlerel,
de leeons pour nous.
<pie res pages revelent
el rirlie
I
la
'.
lioiiiiin-
r est
1
eleve de 15ois-
son.ide,
rontcinporain de Burnoul el de Francisque
Mirliel, de Taine el de Renan r'esl 1'humaniste, le phile
;
le rrilicpie
lologue,
delCnseur de
le
la
rurieux d'cxegese
langin- et
el
d'histoire; rest
du gout Iranrais;
r'cst 1'ccri-
aux sonifies romantiques, r'est
classiquc
aucun
I'Kuropren qu
pcuple ni aurune la^on de penser ni
de sentir ne laissenl indiH'erenl. Si on ne pout lire sans
ouvert
v.iin
emotion
1
tres rare
luelles.
range odyssee de la leltre eerite par le due
de sa mort, 1'emotion, toutefois, est
'it
d'Kngliien
la veille
dans res pages qui'demeurent toutes intellercpii domine, r'esl I't'-rudition, la rlarte, le
(le
gout des rhoses de
1
esprit; re Journal, enfiri rendu a la
lumiere,
songer an journal d'un ronlcmporain de La
llorhelourauld ou de r'ontenelle
il
a I'impersonnalite,
tail
:
sobriete du xvn' sieelo. Neanmoins, par la diversite
des siijets el des viies, il appartient an XIX' sierle. Car le
la
romaiitisme
1.
!>on
esl
venu
:
il
a lortilie les
La riipturc avcc Valentine Delessert
morale a lieu vers 18>().
;
qualites rlassicpies
prccisenu-nt
la
gueri-
INTRODUCTION
par ce gout de
historique et par ce sens de
la curiosite
que nous retrouvons
1'universel
certains jugements de
XXVII
ici
a chaque ligne.
Merimee nous surprennent,
Que
qu'ils
soient entaches de partialite
et, quelquefois, d'ignorance,
deconcertent
leur
etrangete, est-ce uri mail' Us
qu'ils
par
nous forcent ainsi a reflechir, a reviser nos propres jugements.
De
plus en plus
Merimee nous apparait comme un
comme un classifjnc
classique tempere de romantisme,
Sainte-Beuve se definissait lui-meme ainsi; j'applique, en terminant, le mot a Merimee, qui a beauoup
d'affinites avec son ami Saintc-Beuve. II en a tant que je
t'largi.
volontiers
comparerais
Sainte-Beuve. Mais
mee sont durs
si,
son Journal
parfois, les
et injustes, ils
aux Poisons
do
jugements de Meri-
n'ont jamais la mechancete
froide et concertee de ceux que porte 1'auteur des Lundis; chez
Sainte-Beuve
le
critique subit 1'influence de
1'homme, epouse ses rancunes et ses jalousies perfides
chez Merimee il garde une independance sereine. En re;
vanche,
Beuve
il
faut dire que,
reste
rnalgre ses defauts,
Sainte-
un critique de genie,
ayons; a cote de
lui,
le plus grand que nous
Merimee, malgre ses qualiles, reste
un essay isle.
Pierre TRAHARU.
LETTRES
A FRANCTSOUE MICHEL
(1848-1870)
17 Janvier [1848].
Mon
cher Monsieur,
vainement quelque bonne excuse a vous
donner en repondant si tard a votre aimable lettre.
Je cherche
etes un
grand travailleur qne vous ne devez
pas comprendre la paresse. C'est chez moi une maladie chronique. La grippe s'y est ajoutee avec
Vous
si
1'ennui d'epreuves a corriger pour la Revue dea Deux
Mondes. Yoila pourquoi je vous ecris le 17 Janvier en
reponse a votre lettre du 18 decembre.
On m'avait parle d'une Histoire de Don Pedre publiee a Seville, el Ton m'avait meme promis de me
remover.
Malheureusement mon
/
J'avais fait
demander
bon pour moi dans
repondu
o
est
fait.
y avait
Mais cela veut peut-etre
ne savait pas lire, on qu'il avait
qu'il n'y avait rien.
dire que 1'archiviste
a ut re
les
sieo-e
quelque chose de
archives de Seville. On m'a
s'il
chose a faire qu'a feuilleter dans ses pape-
rasses.
Je ne connais pas le dictionnaire Calo dont vous
me
de E. Frujillo, qui est tres
mauvais. Je feraivenir celui de Jimenez. On m'a mis
parlez. J'ai
celui
en rapport avec un bohemien detenu a la Force qui
m'a doune quelques renseignements curieux sur ses
compatriotes,
II
m'olTre sa
recommandation pour
les
I'KOSPEH
4
chefs
trois tribus (jni
tie
Paris. J'en profiterai un
Je
cetle
me
creuse
dona
la tete
(lerilia
M&IUMEK
habitent mix environs
ile
ces jours.
pour decouvrir
donl vous
nous aurt>ns
J'espere tjue
votre dernier voyage en
tie
me
pent etre
(jni
parlez.
des nonvelles de
bientftt
Kspagne. Vons n'etes pas
hoinnie a vons y promcncr sans en rien rapporter,
pour cumpleter ines etudes snr la langue romani,
el,
j'attends (pie vous nous donniex un troisieme
tie vos liners nitindilcs.
pense/-vous (Tun livre (jui vient de paraitre
1)" Esleban
Barcelona
Pnletisft'fififi canaHoln por
(
a
v)ue
:
I'aln/ie
M
volume
r
v
me semble digue
Cantalozella? (lela
I'rudhomme. dependant
il
y a force
tie
exemples
(jui peuveut etre utiles.
Adieu, Monsieur: j'apprcnds avec bien tin plaisir
([ue vous viendre/ nous voir a Paques. Vous troiiverex
au coin
tie
mon
feu des pipes et
toujours tres lieurenx
omnibus
agreer
1
ft
quiliusdam
expression
tie
tie
un fumeur
t[ui
sera
causer avec vous dc rrltns
a/iis.
tons
Veuille/, en attendant,
mes sentiments devoues.
)r
l
ME RIMER.
Paris, 20 Janvier
I8'il>.
Monsieur,
Je vous envoie le dernier
rapport
tie la
commission
du prix Volney, tjui vous inditjuera les conditions et
les delais dn
programme. Vous verre/ tjue vous a\cx
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
5
cr
aout pour rouscailler bigorne. Rien n'est
encore arrive an secretariat de 1'Academie. II est vrai
l
jusqu'au
que
MM.
inais le
un pen dominateurs,
principal d'entre eux est un homme d'esprit
les orientalistes sont
apprecie toutes les etudes serialises,
quelle que soil 1'etiquette qu'elles portent. Voici les
noms des meinbres de la commission, commission
qui
comprend
et
perpetuelle et souveraine en depit de la sacrosainte
Republique. Pour 1'Academie des Inscriptions
MM.
Burnouf, Hase
des Sciences,
c.aise,
sieur,
M
M
r
et
Reynaud; pour 1'Academie
Flourens; pour 1'Academie fran-
Vous voyez, Monque vous pouvez compter au moins sur un lecr
Jay et votre serviteur.
qui brule de s'instruire.
Je joins a cette lettre les vers ecrits au-dessous des
peintures du chateau de Villeneuve, pres de Cler-
teur tres bien dispose
et
est une bete fort laide, ayant des
des dents canines malgre Cuvier, outre une
rnont.
La Bugorne
comes
et
queue de serpent,
fort
grosse d'ailleurs,
comme
1'indique
legende. La Chicheface, au contraire,
est tres maigre et ressemble a un loup etique. Le
la
chateau a etc bati vers
du xv e
siecle par
d'hotel de
en
son
maitre
temps
Rigaud d'Aureille,
Charles VII. Les peintures sont detestables et dignes
la
fin
des vers qui les commentent.
[Que vous dirai-jede notrepolitiquePNoussommes
a Paris presque aussi reactionnaires que vous autres
Bordelais. La Republique ne plait giiereaux badauds,
mais crovez qu'ils ne feront rien pour la jeter par
I'HOSI'KH
terre. Si
ne
la
MKUIMKK
die tnnibc d'elle-mSme,
releveront pas, inais
ils
si
on
la
ponsse.
trouveront
foil
ils
doux
de se laisser mener par mi gonvernemenl dont ils se
r
de Falloux, notrc
nioquent. J'ai vu 1'antre soir.chex M
President. 11 in'a parn petit, avee line tele faite pour
mi corps bcauconp pins grand, Pair tres irpiitlcinan,
nn accent presquc etranger sans qu'on pmsse Ini assigner nne origiue. II parle fort pen, el ce qu'il dit est
convenable, inais
il ii*
il
ne
fait
pas de frais.
11
a les
ma-
res d'un legitiine colt/, distant et self-conscious.
reunion
etait
ininisteriel,
grands
curieuse.
l,e
e'est-a-dire
La
fond ordinaire dn salon
des
professeurs et des
de notabili-
vicaires, faisait ressortir (jnantite
tes orleanistes et carlistes, entre antres tout
1
equi-
page dn Carlo-Alberto. Je me suis cm en 1828. Tout
ce monde etait souriant, un pen ironique, fort ""ai,
et ne paraissant pas croire (jiie dans
quelques jours
peut-etre on pourrait revet ir
la
tunique et prendrc
de munition pour ('changer des balles avec
quelques barbes sinistres (jui se promenaient dans
le fnsil
les
salons cointne
le
vieillard
stnpide iVHernani.
Voila qu'on recommence a danser et a diner. On rcvoit des voitiires et des livrees. Si nous avions du
courage, de I'esprit, de la conscience et nne demidouzaine de qualites cjui nous maiKjuent, je trouverais
que nous ressemblons
a la societe
du
1
xvi' sieclc
qui dansait aussi et se gaudissait entre nn massacre
une emeute. Mais nous nevalons pas nos ancetres
dn xvi" sieclc, et nous sommes des fons qui faisons
el
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
7
du tapage en attendant que les Cosaques viennent
nous dire hold !P oar moi j'espere etre pret quand ils
viendront et savoir mes trois conjugaisons russes.]
Voila ce qui m'occupe uniquement. C'est vous dire
que
m'abrutis fort.
je
Adieu, Monsieur, veuillez
agreer 1'expression de tons mes sentiments d'estime
et d'amitie.
P MERIMEC.
1
7
Mon
cher Monsieur,
Pour repondre categoriquement
lettre,
Mai [1849].
a votre
aimable
faudrait avoir pu consulter le comite de
il
I'lnstruction publique, on la
tere de
1'Interieur; or les
illustres
compagnies sont
commission du Minis-
membres de
ces
tres paresseux et
deux
ne se
reunissent que lorsqu'ils ne peuvent faire autrement.
Ce ne sera que dans huit ou dix jours que je pourrai
vous dire
Ce
n'est
Ton accepte la proposition de M r Durand.
pas la bonne volonte qui manquera, mais
si
1'argent est
si
rare qu'on n'en trouve que lorsqu'il
est question de faire des illuminations et des feux
d'artifice.
Je vous remercie beaucoup de la docte citation
que vous m'envoyez et dont notre dictionnaire s'enrichira. II aurait bon besoin de vous pour ne pas
demeurer un temoignage de notre ignorance aux generations futures. Heureusement de trois choses
PROSI'KH MKRIMKK
1'ime,
(MI
n'y aura pas de dictionnaire, on
il
il
n'v
aura pas de generation future, ou enfin la generation
qui viendra sera si bete qu'clle ne pourra pus rire de
nous.
vous voulex aller en Portugal, atteqdez-vons
a passer dix jours en quarantaine pour vous desinSi
fecter
montre sous
M
imagine d'envoyer unc
convert diplomatique a Lisbonne. f.c
du cholera.
le
r
Dantas
a
cachet a etc respcete, mais on a trouve la lettreet la
montre. J'cspere que ce dernier accident ne vous
arrivera pas.
Veuillex
me
dire la date du manuscrit ou plutot de
I'auteur dont vous avez tire
le
mot
ttrlitife.
(",'est
un
point capital que vous nvex ouy)lie. Jc pourrais bien
avec votre lettre aller a la Bibliotheque Royale, inais
j'aime bien mieux
croyez
<[iie
vous m'ecriviez encore,
et
grand papier que vous prendrez
mieux reou.
(jue le plus
sera toujours le
Adieu,
mon cher Monsieur,
blic/ pas votre
I
ravail
pour
j'espere (jue vous n'ou-
prix Volney. Je 1'attends
le
avec impatience.
Mille amities ct compliments.
r
P MERIMEK.
ID
Mon
in
1849.
cher Monsieur.
Ne croyez pas
ponds pas
.In
cpie ce soil
a votre
lettre.
I,
a
par oubli que je ne recommission a trouve
LETTRES A FRANCISQI'E MICHEL
9
M
r
Durand
des mais et des si an sujet de 1'envoi de
a Cazeaux, et il n'y a pas encore de decision prise.
J'espere que cette irresolution finira vendredi, et alors
vous aurez de mes nouvelles aussitot. En attendant,
vous remercie devotre plume, mais j'aurais mieux
aime que vous m'eussiez envoye de votre prose.
jc
Mille amities et compliments.
P
MlMSTERE DE
M.
L/IlS'TERIEUR.
21
Mon
r
Jllin
1849.
cher Monsieur,
Je n'ai encore rien a vous dire.
vous faire une idee de
la difficulte
Vous ne pouvez
qu'on eprouve a
de
faire boire des anes qui n'ont pas soif. Je tacherai
revenir la-dessus encore une fois.
Tout
a vous.
P
17 Juillet [1849].
Mon
cher Monsieur,
Je reviens d'un petit voyage, et je n'ai lu votre lettre
qu'a
mon
arrivee, e'est-a-dire hier soir. Voici le pro-
vous desirez. Vous voyez que le terme
aout est de rigueur. Cependant, il y a quelques
gramme que
du
l
er
annees,
le
prix a etedonne a un
M
r
Pott, professeur
MKHIMKK
1'HOSI'Kll
allcmand, pour un travail sur
Zigeiiner, dont Ic
les
premier volume avail paru. Je crois (jue, si vous ccrivie/. a la commission quevous demaudex un delai dc
jours pour achever votre eopie. cc delai scrait
accords sans dilliculte, car nous sommes bonnes gens.
Nous sommes menaces, en outre, de n'avoir pas
<|iiin/e
Brandt-hose a lire, car il n'v
envovcs. Csl pen dc chose,
coininis dn secretariat.
ai
('.
.1
pour
verre/. par le
sin a
me
1'.
le
plus j^raiul respect
ci-joint qu'il n'v a
programme
cachete
a billet
pas lieu
[.le
a
que (juatrc memoircs
cc (juc m'a (lit un des
(pinions dc ces Messieurs.
les
Vous
a
ni a devise.
suis fort dispute 1'autre jour avec
\cadcmie
mots
a cette
occasion.
,lc
M
r
Cou-
disais (ju
il
v
avaient deux origines, ou,
pour parler plus exactement, (ju'il y avail des mots
dilTcrcnts de sens, latins ou germanujues. rpii etaient
avail des
fi
ancais
(jui
passes en francais avec un son
semblables.
Inrlxi, et
sur de
.le
Ini ai cite lonrl>c,
lourbe
xe<'"/'i/x.
cjtielqucs
mots,
bruler venant dc
a
et
si
unc orthographic
canaille, vcnant de
et
.sv//-
de
.sv////-.]
liii^'c
allemand;
Donncx-moi done
vous en ave/ dans votrc sac.
Millc amities ct compliments.
11
I
\
MOD
.1
ai
volre
Aout
M.
l'i!>.
cher Monsieur,
manuscrit depuis hier settlement. Je
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
11
vais le lire avec toute 1'attention possible.
ouvrages an concours.
I'oeuvre de fous; c'est
II
y a
clix
Deux seulement paraissent
moins
qu'il n'en vient d'or-
dinaire. Je vois avec inquietude qu'il y en a trois
ou quatre sur
la
linguistique orientale. Enfin nous
verrons.
Je vous reniercie des mots que vous m'avez en-
voyes. Ecttyer est un des plus remarquables, car son
histoire est toute
hate
et
moderne. Je vous ecris un mot a
la
vous dis adieu.
P r M.
Paris, 24
Mon
Aout au
soir [1849].
cher Monsieur,
Vous m'annoncez votre voyage a Bagneres-deLuchon. J'espere que c'est par mesure de precaution,
non par necessite, que vous
au temple du dieu Ilixo.
allez faire
un pelerinage
Nous avons tenu aujourd'hui nos premieres assises.
Elles ont un pen deblaye le terrain. Je ne vois sur-
nager que deux memoires, 1'un et 1'autre encore
inconnus a votre serviteur. L'un sur les orimnes
de
&
langue frangaise, 1'autre sur
langues ariennes
et sur les
renseignements que fournit leur etude
Thistoire
de la civilisation. D'apres ce qu'on en
pour
la
dit,
ce dernier serait
les
extremement remarquable.
J'ai
depose votre volume avec un rapport dont je ne vous
dirai rien
pour
le
moment, mais
j'ai
vu avec plaisir
MERIMEE
1'HOSPKII
12
On
(|ii
ne
s'csl
pas signe
re quc je craignais
[Jc rcgrette
le
i\
lecture
la
dii litre: c
plus.
que vous n'avox pas eu
donncr uuc romparaison de tons
usites en Kurope.
est la
.Ic
Ic
temps do nous
les systeines
d argot
ce quc j'appcllcrais
m'explique
dc formation dc l'argot franeais, c'csl la metaphorc, tonjours burlesque. Kst-ce la lot gencrale dcs
:
la loi
langues dc voleurs, ou bien
Ic
burlesque de noire
Cette dis-
ticnt-il a notre caractere national
aru'ot
n
.'
position toutc <rauloise a rire des choses les plus
plus tristes est extrdtnement remarquable dans votre volume. .Ic voudrais savoir si les
Allemands, par exemple, sc scrvenl dc metaphores
scricuses
ct les
du incmc genre, on
traits
quelqucs
puis jugcr par
si.
dans
Icui-
argot, on trouvc
de leur caractere.] Aulant (jue j'cn
pen dc Ger mania (juc je sais, 'ar-
Ic
1
got allcmand n'a pas lagaictc du notre. .I'aurais voulu <|uc vous nous dissiex volre opinion la-dessus.
Vicndrez-vous
(.'cst a
a
Paris avanl
Ic
milieu d'octobre?
cetteepoque ([uc leprix sera donne, je crois.
diable, c'est epic jc vais partir, et je regrette de
ne pouvoir defendre vos interets pendant le mois de
septembre, c'est-ii-dire pendant trois on quatre reuI>e
nions de
Jc vous
tic
la
ai
commission qui seront peut-etre dccisives.
rccommandc aux juges, mais je crains de
pas assistcr an jugcmcnl
efforts
pourctre de rctour
jours d'octobre, Je
comptc
du mois proehain pour
la
:
a
eependant
je ferai
mes
Paris dans les premiers
partir au
commencement
Saintongc. Probablement
je
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
13
passerai par Bordeaux avant de retourner a Paris, el
rue Ducau si les
je ne manquerai pas de m'informer
eaux de Bagneres vous ont fait du bien. Eu attendant, si vous avez quelqu'un pour suivrevotre affaire
ne negligez pas de faire parler a vos juges.
L'important est qu'on vous lise, et dans le nombre il
a Paris,
y a des gens qui out tant de respect pour leur majeste
academique, qu'ils pourraient, malgre toutes nos
recommandations,
du sac.
Adieu,
criptions,
se faire
une opinion sur
1'etiquette
mon
cher Monsieur, prenez-nous des insvous en trouvez, et des notes; tout
si
ce qui vient de vous est toujours excellent. Veuillez
surtout me dire un mot de vos projets pour le mois
de septembre. Je serai tres heureux de vous reucontrer dans
ma
tournee, et je n'ai pas besoin de vous
dire quo je ferais plus d'un myriametre a cet effet.
Mille amities et compliments.
P r M.
P.-S.
Je vous adresse cette lettre a
Bordeaux;
j'espere qu'elle vous y trouvera encore.
Paris, 2
Mon
Septembre
[1849].
cher Monsieur,
Je pars apres-demain.
J'espere qu'aucune decision
ne sera prise avant
mantle d'ailleurs de
mon retour; je vous ai recommon mieux dans notre derniere
I'HOSPEH MEKIMEE
14
seance. Yoici les minis
ties
juges M' llase, president,
:
ees trois pour 1'Aca-
Hurnouf, secretaire, Keynaud,
ties Inscriptions. La Francaise est representee
demie
MM.
par
Dupin, Jay
vtitre
et
serviteur,
premiers absents. Knfin, I'Academie
r
pour commissaire M Fltiurens.
Notre maniere
memoires
les
reunion on
deux
Sciences a
proeeder est de nous distribuer
tie
ouvrages imprimes. A ehaque
un rapport. Quelques ouvrages stint
et
fait
ties
les
les
'carles sur le premier rapport, mais, en general, 1'exelusion n'a lieu tjue lorsqn elleest proposee par deux
etimmissaires qui les tint lus successivemenl. Les ou-
rages reserves passent de main en main jusqu'a ce
que cbacun les ait lus. Yous ave/ eu deux rapptirls
v
favorables,
le
mien
et celui tie
M
r
Hase.
C
est
Hur-
nouf qui vous tient en ee moment. Tons
presentes, sauf un
Un
memoire
les ouv rages
sont
distances.
anglais,
travail Ires curieux sur 1'eeriture
ancienne
ties
Mexicains aurait peut-etre pu concourir an prix,
mais commc il n'est pas termine, on a cm qu'il vamieux, tlans
lait
pour
I'interet
cette fois, alin
meme
de 1'auteur,
1
ecarler
se represenler an con(ju'il put
cours procliain.
Je crois vous avtur
dit
que
le
memoire anglais
un travail serieux et dangereux. Je 1'ai hi el il
m'a paru remarq liable, surtout
par la logique el la
methtide, ingredient rare, ctimme vous savex, parmi
etait
les
auteurs britannitjues.
Je
n'espere pas trop vous vnir. car
si
ie
passe a
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
15
Bordeaux, ce sera pendant votre absence, mais nous
nous reverrons a Paris le mois prochain.
Mille amities et compliments.
P
Tons
1
M.
ces details sur le concours inter nos, bien en-
tendu.
Paris, 22 Janvier [1850].
Mon
cher Monsieur,
Pardonnez-moi de n'avoir pas encore fait ce dessin que vous m'aviez demande. La faule en est an soleil
qui s'obstine ase faire celer, et sans lequel, avcc
mes mauvais yeux, il m'est difficile de distinguer le
bleu du rouge. Ensuite, vous m'aviez promis de me
donner un
sujet, el
vous
me
laissez
une latitude de-
sesperante. Enlin, vous m'effrayez horriblement en
me faisant la description de votre cabinet. La com-
pagnie que vous m'annoncez est trop bonne pour
moi. Je suis honteux de mon naturel et je vous de-
manderai
comme une
favcur de m'epargner les hon-
neurs du cadre. Je suis aussi timide que cet homme
qui avail repugnance en place publique a cause du
monde.
Je ne sais pas
bonnement
ce qu'on dira de faire
servir les types nationaux a rimpression des
arguclie, ^relnchon, proie, etc...,
sayer. Le rapport de la
mais
il
mots
fa ut 1'es-
commission Volney pent serque Mignet est du conseil
vir de parachute, Je crois
PHOSPKH MKHIMEE
1f>
on ccla sc decide:
jo
le
vous conharanguerai. Si
areopage, et si je
les connuis, veuille/ m 'employer co/i toda franqueza.
r
J'ai trouxe a la vente de M Viollet-Le-Duc votre
naisse/ les aiilres iiicmbres tie ret
llolnnd (jne je
me
grand
Vous m'avex promis
plaisir.
snis procure et qui m'a procure
je
ne
me
un
rappelle
de vous. Tout ce qui
plus (juoi, mais quelque chose
vieut de vous me charme. Quand j'aurai fait mon
aquarelle, je devieiulrai exigeant.
Adieu,
mon cher Monsieur,
tie soleil et
rayon
Tout a vous.
je
ma
vous ferai
je
vous demande un
tartine.
P r M.
Paris, 22 Juin [18^0?!
Mon
Si je
er
l
eher Monsieur,
rcponds
juin. c'est
si
que
je
tartl
ne
a votre
I'ai
lue
aimable
lettre
du
que ce matin, a mon
arrivee de voyage. Je viens de passer un mois en
An-
le brouillard et le
gax acide carde
Londres
et
des
chemins
de
fer y aboutisbonique
sant. Je reviens fort content du rosbif et tres pen
gleterre a respirer
cmervcille des grands travaux d'arehitecture quej'ai
vus. Je vous remercie beaucoup des
renseignements
et
des citations excellentes que vous
concluent, suivant moi, qu'au
vait
les
me donnez.
Moyen Age on
Elles
se ser-
du damas, on du moins d'acier fabrique selon
procedes orientaux. Mais n'auriez-vous pas
Archives photographiijues
VETEMENTS DE SAINT THOMAS BECKET
Muscc dc
la
Cathcdralc dc Sens
LETTRES A FRANCISQUE .MICHEL
17
quelques vers ou il serait question d'armes noires
brunies, etc..., venant d'Orient?
Vous me demandez,
a moi ignare, des traites ex
d'etoffes precieuses
sur
les
manufactures
jH'ofesso
e
e
aux xn et xin siecles. Helas! si vous ne les connais-
denicher? Tout ee que je puis
vous indiquer, c'est 1'enveloppe d'un livre d'heures
ayant appartenu a saint Louis et qui se trouve dans
sez, qui
done saura
les
la
Bibliotheque de 1'Arsenal. Un fragment d'etod'e
de soie Byzantine represente une course cle char, du
e
v on vi siecle peut-etre, an Louvre, oil il y a encore
d'autres fragments provenant de reliques d'Aix-laChapelle. Vous pouvez encore consulter les dessins
de 1'abbe Martin sur
etc...
II
y a a
les reliques
de Cologne, Aix,
Metz une chasuble donnee par Charle-
magne avec des
aigles d'or sur soie bleue
a Sens,
defroque (la serpilliere de ratichon) de Thomas
Becket.
Enfin, partout oil il y a des reliques, vous
la
trouverez des fragments d'etoffe de soie et d'or qui
peuvent donner une idee des modes du Moyen Age et
des precedes de fabrication. Y a-t-il rien sur le commerce des Venitiens dans Daru? Venise etaitcelebre
en matiere de brocards.
Je n'ai pas trouve le dit de la Gageure, ni I'autre
que vous m'annoncez. Veuillez accabler votre ami
des injures que vous lui promettez in petto. J'y joindrai les miennes pour avoir retarde le plaisir que
j'ai
toujours a
N.
1$.
lire
votre prose.
Je nc connais pas encore vos vers.
FruncisquK Michel.
2
PROSPEH MKIUMKK
18
Je n'ai
me
>
l
anemic nouvelle do Dantas.
aris.
gal.
lie
que vous
je
croyais de retour a
Je vais m'en enquerir a la legation dc Portu-
dites de
(!e (jiie
eflrave
in
Iiii
me
vous
:
le
dites du vin de
Bordeaux
est
bieu tontant, surtout pour qui vieut de se ratisser le
du sherry, mais je ne
gosier pendant un inois avee
on
encore
inon
sais
gouveruement m enverra cctte
amice. Si je passe a vingt lienes de votre cave, tene/
vous pour certain <|iie j'irai lui fairc visile.
Adieu,
inille
amities
et
compliments.
P.
N'oubliez ni
la
(td^enrc ni
MKIII.MKK.
le (jtiutier
.'
Dimanch
_22 (Jctobrc 1.S5U.'
Mon
Je vous
eher Monsieur,
attendu aujourd'hui jusqu'a trois heui'es,
puis, oblige de faire line course d'affaires, je suis
parti en laissant die/ moi un billet. (iue vous n'avez
ai
pas voulu prendre, pour m'excuser de ne vous avoir
pas prevenu (jue j'etais force de sortir plutot (ju'u
I'ordinairc. Nous aviex eu la bonte de me prevenir
ile
votre visile, mais vous ne m'aviez pas laissc vot re
adresse. J'espere que je serai plus heureux tine autre
fois. Je
cjue j'aurai le
suppose
plaisir de vous voir
jeudi a rinstitut.
Mille
amides
et
compliments.
P r MKRIMEK.
Veuillez faire nos excuses
a
M
1
Leblant.
LETTRES A FRAIS'CISQUE MICHEL
Paris, 16
19
novembre 1850,
Jacob, 18.
r.
Mon
cher Monsieur, vous qtiittiez Paris commej'y
arrivals, ce qui m'a para fort mal. Vous m'aviez clit
que vous resteriez jusqu'au 15 de ce mois. Consolezvous de votre rhume, s'il n'est que de cerveau. Je rapporte de Toulouse une nevralgie; c'est quelque chose
de bien plus pire.
J'ai canevasse pour vous aujourd'hui a 1'etablisseinent en face du pont des Arts. II me semble que cela
va bien pour vous, mais je ne connais que les gens
d 'esprit de la compagnie or ce n'est pas la majorite,
;
tant s'en faut.
Le danger est dans
la
propension
qu'on a dans ledit etablissement a prendre les cor-
respondants aux noms. Les noms en us sont choisis
d'enthousiasme. On a aussi beaucoup d'egard an domicile, et le plus eloigne est le prefere.
aime
a mettre sur son
Annuaire
:
L'Academie
Cuistrius, corres-
Torneo.
Elle se persuade ainsi qu'on
s'occupe d'elle en pays etranger. Je regrette dans
eette occasion de n'avoir pas voix au chapitre, mais
pondant
a
mon mieux pour que mes
je ferai
de
duisent
com me
il
voisins se con-
faut.
Je vous remercie
beaucoup des renseignements que
me promettez sur les lames de Damas. J'avoue
que des gens de Damas armes de brans viennois me
sernblent bien durs a digerer, si, com me vous me
vous
1'annoncez,
il
s'agit
de brans de Vienna en Dan-
20
I'lUtSI'KK
pliine.
MKIUMKK
Yous m'expliquerex
tout cela
quand vous
se-
re/ de loisir.
Merei encore de ce (jue vous me dites dcs athees,
e mot ne
inais ie crams que
designe an xiv siecle
Ics negaleurs du 13on Uieu.
les
plnlot
heretiques (jue
1
-
t
II
me
semblait (juc
I
alheisine s'elait perdu au
A^e, coiuine 1'usa^e
si
fuiiesle a la
ile
generation
IXMC tnmvei dans volre
1
dessus au mot
Moyen
wedias vorare puellas, usae
(jiu
vient apres nous.
ar<rot
.1
es-
une dissertation
ULANC, mangeur
d<-
la-
.
habitue a en richir ma petite bibliotheijue
de vos d'uvres que je me gardcrai bien de fa ire des
Je suis
f
si
aeons pour
la lirai
sera
drande Boheme.
la
Ie
f.e
plus tot que je
mieux pour moi.
Adieu, inon eher Monsieur, travaillex
el pensex
de Paris qui out loujours nn
bien grand plaisir a vous lire.
quclquefois aux
oisifs
P
Paris, 5
Mon
tre
(ju
qm
de
homme
jolis vers
fail
decembre [1850].
Compiegne.
etes mi
tie
llomere avail de
out
M.
eher ami,
J'arrive de
Vons
1
de gout
votre
et
I'aeon.
vous m'avex
mo li-
[Si vous tronvex
1'esprit et <jue ses
descendants,
\csAfyrioloifues, traduits par Fauriel. onl
quclquefois de 'imagination
ve/ Irouver eomme moi (jue
1
et tie la
les
poesie, vous de-
poetes bascjues soul
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
21
bien plats. Vous n'avez que faire tie mon opinion sur
la muse basque, que vous appelez, je ne sais
pour-
me soucie pas de me faire
des
picrres quand je passerai par Bayonne].
jeter
Mais si vous le voulez, je vous prouverai que vous
quoi, euscarienne. Je ne
n'avez pas In votre dissertation sur la langue basque,
co mine 1'eveque d' Arras qui ne lisait pas ses maiule-
ments.
Au
un petit livre sur la
eampagne de M. d'Esse en Ecosse? II
est tres rare et je ne 1'ai vu que chez M. de Montasujet des Ecossais, etc..., avez-vous In
lembert qui
pas me
le
1'a
perdu, a ce qu'il
dit,
on qui ne veut
preter, ce qui est plus probable. J'ai Join-
que Didot m'a envoye.
Tout a vous.
vilJc
II
est
mon
chez
relieur.
P r MERIMEE.
Paris, 14
Tres
1'ai
decembre 1850.
illustre Pantagrueliste, j'ai recu la votre et je
communiquee
bon espoir.
a Burnouf, qui
II fait
partie, je crois,
m'a
de
dit qu'il avail
la
commission
qui presente les correspondants an choixde 1'Academie,
et, s'il
est faite.
reussit dans ladite commission. 1'afFaire
Pour moi, qui
crois
dans notre compagnie,
que d'hommes
fit
il
y a
lo peor cs
convaincu que,
que siempre
cierto et qui suis tons les jours plus
beaucoup plus de
c...
(bien qu'on n en put tirer grand propour ['augmentation de la population), je crains
I'ltnsl'KIl
'2'2
les
MKIU.MKK
savants danois, suedois et autres avant
ouvragesque personne
curer
a
MM
.
n'a Ins.
tcl ot tel la
des
fait
maisqui peuvent pro-
croix dc
Dannebrod
<ui
cello
Drontheim.
correspondent dr. I'Academie
Sovex persuade d ailleurs (jue je canevasse ct canevasserai dc inon inicnx jusqu'a ce que cela abou-
de
tic
tissc.
Ouant
me semble
i'e
a ecrire, cela n'est
on
poinl. Aujourd'hui
doctrine (jue Ton
forrnement a
et
pas necessaire, inais
mano'uvre sur
plus regulier. l.iberle de
est
icelle,
une
a
a etabli a
I'Academie cette
candidal vofans nolens, el con-
on
V. de
procure trois voix a 1'abbe
Lagoy dans la derniere eleca
(ireppo
tion. Or. des deux, mi ne voulait pas et
1
autre n'v
pensait pas.
.le
bien
vous remcrcie de
me
faire.
II
la
promesse que vons voulcz
se pent (jue
vous aye/ raison de nc
pas m'envoyer v(lre ar^ot en fascicules. Vous connaissex ma table et ses labyrinthes: pourtant je
crains d'etre bien longtemps privedu plaisir de vous
lire.
Je viens de bouquiner un
fer, (jui
a
un
volume sur
le
masque dc
m'a oblige a en lire d'autres, et j'en suis venu
du bibliophile Jacob qui suppose que c est
livre
Foiujuet qu'on a
masque
et embastille.
II
a fait la-
dessus une dissertation
assez ingenieuse. l/avexvous lue et avex-vous une opinion
sur cctte irrande
i
r*>
cnicme?
r)
Dantas
se livre
est plus
maigre que jamais. Je crois
avec assiduite a la fornication, mais
(ju'il
il
nc
LETTRES A FRANCISQT'E MICHEL
merite pas, que je sache,
tieux
le
nom
23
de verole tres pre-
(,s/f).
Mille amities et compliments.
P
Paris, 20
Decembre an
1
M.
soir [1850].
Moil cher Monsieur, on presente aujourd'hui a
1' Academic une
liste de neuf candidats a la corres-
pondance, savoir
:
trois
pour 1'Italie,
trois
pour
la
Bel-
gique, trois pour la France, attendu que les trois
morts qu'il s'agit de remplacer etaient 1'un Italien,
1'autre
Beige
clame centre
et le troisieme Francais.
M
r
Mohl
a re-
procede; efTectivement on pouvait,
avec autant de raison, proposer de remplacer un des
le
morts par un bossu, attendu que le clefunt avait
1'epine dorsale dejetee. Mais Mohl a etc hue, et il a
ete prouve qu'il y avait toujours dans tons les pays
le
meme nombre d'hommes
Vous
n'etiez pas
dans
la
de genie.
liste des trois Francais et
on vous a prelere MM. Cornichon, Concombre et
Melon. II parait que les academiciens libres ne
votent pas; je ne savais pas trop
j'ai
prie
dit,
parlaient, et
Burnouf de dire quelques mots pour vous
mettre sur
t-il
s'ils
la liste.
II
avait epuise son eloquence, m'a-
sur un orientaliste qui a invente
dhisme ou autre chose. Paulin Paris
le
Bud-
avait epuise la
sienne sur un Beige, ce qui m'a oblige a improviser
un speech qui ne m'a pas paru trop deplaire
a la
24
I'lUiSI'Kli
MKIilMKK
eompa^nie. J'ai parle de vos travaux sur les races
maudites et sur Parrot, el j'ai fait line tartinc pour
clcmontrcr que, sur cette maticrc, on pouvait fairc
el
Importantcs. II m'a paru
an devant de 1'objection d'immoralile, (jui n a pas ele faite, hicn enteiulu, en seance,
niais dont quelques iininortels m'avaicnt fait part
des recbercbes utiles
fallait nller
(|u'il
dans
la
C'.'est
l>ihliothe<|ue.
vendredi prochain qu'on
fcra Irs nominations.
Mon
diseours a eu pour ell'ct ([uevousavez etc adjoint a la lisle de la commission, niais je ne sais ce
en arrivera. Plusieurs tn'ont remcreie en votre
(jui
nom
d'avoir parle. Dieu salt
s'lls
voteront hien
J'ou-
!
de vous dire que Jomard, dans son baragouin,
appuve ma motion (jui a passe, ncminc conlradi-
hliais
a
fcnlf.
Je vous prierai
([lie
tout eela rcstc cntre nous. Je
pour vous, par un pas delicat, le secret que
Ton doit aux. affaires d'Klal.
viole
Millc aunties
el
compliments.
M.
P'
\
endredi
Vous ave/ eu deux
soil-
27 Decembre
1850\
voix, et on a nomine, apres
assc/ lonjr debat. cnlre M' Stievenart
et
un
M A/ema
r
de Montgravier, ledit A/ema. (Vest un olfieier d'arlillerie <|iii a fail d'assex bons memoires sur la
province d'Oran. Avant la seance, M r \' r Leclerc m'a re-
mcreie de
<('
(jue
j
avais dit pour vous a
la
prece-
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
dente.
II
temps
viendrait.
a ajoute,
25
en levant les yeux au ciel, que votre
r
EstieApres quoi il a vote pour
M
M Rouard, n'en dites pas de mal.
decore des pots a beurrc de Bretagne dans nne
cave aupres d'Aix, et salt tout ce qui concerne son
venant. Quant a
r
II
metier.
J'espere que vous ne vous noierez pas dans In Gironde apres avoir lu cette lettre. Buvez plutot une
bouteille de vin du cru.
Mille amities et compliments.
P r MERIMEE.
Paris, 3 Fevrier 1851.
Mon
cher Monsieur,
Excusez-moi de vous repondre
si
tard. Je deviens
tons les jours plus paresseux. Je vous felicite du nouvel ouvrage dont vous m'annoncez 1'edition. Je ne
doute pas que, bien que vous 1'ayez fait avec facilite,
il ne soit
parfait de tout point et que la posterite n'y
gagne fort; mais je regrette que vous 1'appeliez du
vilain
votre
et
nom
fils
s'il
:
de Prosper.
On
dira cent mille fois a
Monsieur Prosper, vous prospererez
un aussi bon caractere que celui de
,
n'a pas
il
y a de quoi le rendre hargneux. Mais
de ceux qui croient, comme les
etes-vous
peut-etre
Romains et comme r Shandy, a I'influence des noms
son tocayo,
M
sur la destinee. J'ai
nom
qui me
ce
failli
m'appeler Zephyrin,
eut ete inscrit sur le registre de 1'etat
concerne,
il
est
et si
civil
probable que je n'aurais pas
MERIMEE
IMIOSI'EK
2l>
attcinl I'annec
IKM. Au
un noin pour un enfant
Irihue en partie a
terai
me
restc la difficulte de choisir
est si
faire
grande qu'ellc
garder
qu'apres avoir eleve environ cent
chats, je n'en ai jamais
grand chat
a con-
le celibat, et j'ajou-
nomine un
cinquante
seul. J'ai eu le
noir, la chatte, le petit noir, etc...,
mais
de noms propres, point.
Je vous dirai (jne je suis fort embarrasse pour le
renseignement (jue vous me demandex en ce que
nous n'avons pas a 1'Institut 1'ouvrage de Fabbe Martin, ct je ne connais <[iie les dessins originaux qu'il
rapportcs d'Aix-la-Chapelle. Mais je connais Icdit
abbe, qui est bonhomme et fort complaisant. Veuila
lex
me
rai
avec 1'exactitiidc queThalthybios
faire
unc seric de (juestions que
je lui repete-
(sic]
avail are-
commandemenls de feu Agamemnon,
evidemmcnt le moven le meilleur. Vous ai-je
dire les
(^'cst
parle
d'une chape donnee par Charlemagne a la cathedrale de Met/? Elle existe encore, mais ecourtee et
rafislolee par tin tailleur
a
deux
moderne. Cesont des aigles
de soie cramoisie. Vous
teles en or stir fonds
avex dans votre voisinage la defroque de saint Bertrand a Comminges, qui vous est sans doute bien
connue.
J'aimerats bien lire les livraisons argotiques donl
vous me parlex. lOllcs me font venir 1'eau a la bouche.
Klles seront d'autanl plus les bienvenues
que je suis
dans un decouragement slupide. Je viens d'ecrire
IM) pages d'histoire, el j'ai passe six mois a me
fend re
le c...
sur des livres russes,
et,
sur
le
point
-
LETTFIES A FRANCISQUE MICHEL
27
de transvaser en prose in-12 les elucubrations d'nn
tas de moines, je suis saisi du demon des romans, et
envie d'envoyer 1'histoire a tons les diables, j'enme
tends celle de Demetrius. Je suis comme
Gras-
j'ai
M
sini quietait toujours
malheu reuse parce
qu'elle n'ai-
mait pas plutot un homme qu'elle en preferait un
Saint Nicolas vous garde de 1'inconstance,
autre.
mon cher
ami, et vous doint sa benediction
!
Mille fe-
licitations a votre pater nite.
P. MERIMEE.
Paris, 23 Fevrier [1851].
Mon cher
ami,
Vous m'en demandez long
et je
ne sais trop
si
je
pourrai vous repondre d'une maniere satisfaisante.
A Brest, de mon temps, on appelait les crabes
lourlourous. Je
raient pas recu
me suis demande
le meme nom du
si les
soldats ri'au-
pas oblique qu'on
leur enseigne, et que les crabes executent sans qu'on
le leur
enseigne.
Pendant
la
Terreur, un oncle a moi, requisition-
naire, avait ete soldat dans
un bataillon d'infanterie
de marine. Les soldats des bataillons terrestres
les
appelaient bigorniaux de marine on bigreniaux ce
qui occasionnait un grand debit de coups de sabre
,
de fleurets demouchetes.
regret de ne m'etre
jamais enquis de 1'etymologie de ces sobriquets-la.
A Cherbourg, et dans d'autres ports, on appelle biet
J'ai le
gorneaux des limagons de mer noiratres qui
s'at-
MKMIMKK
PliOSF'F.ll
taehenl aiix rochers decouverts a maree basse.
les
mange,
cpingle
limacons
les
ne vaul pas
llel a
uon
ct
les rochers,
le (liable.
Jc n'ai pas encore pu inettre la
Martin; des <jue
je
On
avcc une
main sur 1'abbc
pourrai sortir, ear jc suis releiui
rhe/ moi par la grippe, je tacherai cle le joindre et
do In! demander lies explications sur les vencrables
vus a Aix-la-Chapelle. Jc crois qne
les
planches ([ii'il a publiees font partie d'une publiealion inlitulee Melanges d'archeologie. Lc premier
liaillons <ju'il a
volume
<|iic
j
ai
entre les mains est de 1847-49, grand
in-ijuarto, rhe/
la veuve
Poussiclgue Rusand, ediLe second volume n'est pas termine, ct e'cst,
pensc. dans re second volume, dont j'ai vu dcs
teur.
je
planches detachees, (jue se trouvent les etoffes.
I. a
chape dont je vous ai parle est a Met/, et il csl
cle tradition
qu'elle a cte donnee an chapitre par
Charlemagne. Malheureusement on 1'a rognee pour
lui donner la forme moderne. (Test une etoffe dc
aver des aigles a deux teles
brode's en or d un caraclei-e Ires rurieux et assureviolet,
soic,
pourpre
ment
tres anrien.
A Saint-Bertrand deComminges on conserve tons
habits pontificaux de saint Bertrand, mais,
les
comme
du
f[ui
les vers les avaient
rcste est cependant
forl.
pour
la
cndommages,
raecommodes
lieu les out
coupe
pontificaux de
el
Thomas
t
res
les
les
dcvots
rebrodesen partie. Cc
interessanl et ressemble
et
broderies, aux vetements
Heekelt
([ii'on
garde
a
Sens.
CHAPE DE CLEMENT V
Ancicnne cathcdralc dc Saint-Bcrtrancl dc Coniminijcs
OF
LETTRES A FHANCISQUE MICHEL
11
29
y a encore a Toulouse, dans 1'eglise de Saint-
e
Sernin, plusieurs morceaux d'etoffe ancienne du xi
r
on xn siecle. En ecrivant a
Dumege on a quelque
M
docte toulousain, vous pourriez avoir des renseicrnements la-dcssus. Mais nulle part vous ne trouverez rien de
ancien ni de
si
si
curieux quo
les
lam-
beaux provenant dutresor d'Aix-la-Chapelle etqu'on
vous fera voir au Musee du Louvre.
Adieu, inon eher ami, j'eternue tellement que je
la force d'ecrire. Que ne suis-je assis a
n'ai plus
1'ombre dcs
f'orets,
sont inconnus
dans un pays chaud ou
les
rhumes
!
regu vos premieres livraisons que j'ai lues avec
grand plaisir. J'aurais desire que vous citassiez les
textcs, mais vous avez craint sans doute d'effaroucher
J'ai
les
gens du monde. Je suis en peine de savoir comtirerez du graveleux de votre sujet.
ment vous vous
Mille amities et compliments.
P r M.
Paris, 22
Mon
Mars 1851.
cher ami,
[Nostradamus chante
comme
il
suit
:
Qui, beaucoup d'ans ayant vecu,
Trop jeune ferame epousera,
S'il est
Avec
Get oracle
galeux, se grattera
ongles d'un cocu.
les
in'a
toujours parn
aussi profond
de
I'ltOSI'KIl
pensee qu'elegant dc
quand je formats
fois
MKIUMKK
stvle.
le
m'encourageait autrede venir au-dessus
II
clesscin
de quelque belle et grande dame. Maintenant il me
decourage, sans parlor de 1'annee 1851 (jui nous pend
vous remercie tonjours d'avoir pcnse
je serai encore plus vieux, je m'en irai a
a 1'oreille. Je
a
...
Ouand
permettent, et je me
marierai a tleux cuisinieres turqnes. \oila la fin <jne
si
llhodes,
mes moyens me
le
je voudrais faire/
Vous trouvere/ des dessins mediocres
un texte
et
detestable sur Ics anciennes etolles dessinees par
I'abbe Martin dans le tome II, 4 C livraison, page 101
des Melanges cCarcheologie de
(1h.
Cahier
et
Martin
chez Poussielgue, Kusand, 1850. Vous y verrez des
etolTes historiees, mais si mal rendues (ju'il est a pen
pres impossible de deviner quel en est le tissu et
(juelle la matiere.
Anastase
hier, cite
ncm
111
fundato
que
:
r
M. K.
(jn'une
fundato. \ons
mon
histoire
.
explique ce
d'elr-
representation)
dit pas ee
faut
({u'il
le
II
entendre parr/f
saurex probablement.
je vous souliaite
cher ami,
toutes
sortes de prosperites.
)r
I
/*.
>*>.
(>a-
:
historia de clephantis
phants, mais ne
Adieu,
M
Biographic des Pci/jes, in LeoIn diaeonia B.
Georgii fecit vestem de
cum
c'est
L'auteur du texte,
I.,es
planches sont de 9
a 18,
M.
tome
II.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
31
15 Mai 1851.
Mon
cher ami, vous etes tres fort en calembours,
ne puis ni ne veux hitter avec vous sur ce terrain mais pour vous remercier de vos pointes, ac-
et je
;
hier
ceptez les histoires suivantes que j'ai apprises
la
veillais
an
salut
de
ou
cle
an corps
patrie.
je
garde,
Un homme etait monte sur une femme, probablement, com me dit Rabelais, pour voir plus loin.
Prends garde de me faire un enLa femme dit
1
:
Xe crains
fant!
mon
rien, repond-il, le
bout est de
cote.
2 Judith pretend que Rachel est devenue trage-
dienne parce qu'elle ne pouvait etre saltimbanque.
cette derniere profession, il faut ava-
Pour exercer
ler
des lames de sabre; or, Rachel, dit Judith, a
les
tetons en dedans, et les lames de sabre ne pourraient passer.
Cagne, cheval (Vidocq)
KOHB. prononcez
me
parait venir
cogne, genitif
cagnia; kon, ou quelque autre
mot
du russe
HOHA. prononcez
aussi mal sonnant,
meme
signification en polonais.
La commission des traductions n'a pas encore fait
son rapport. Mais, sur des conclusions tres raides de
a la
M
de S P., votre ami a eteecarte. Des ignorants de
profession comme nous ne pouvaient faire autrer
ment.
1
On me remet
1'Ecole des Charles,
vais le lire.
ce soir
oil
le
je vois
dernier
numero de
un factum de P. P. Je
PHUSPKIl
32
MERIMEE
Je vons en\oie ei-joint un billet de faire part
cle
assex drole. Pont-etre 1'avex-vous deja reen.
eonsterne lie eeqni so passe en
Dantas est tin
l.ibri,
pen
sont ses amis qui s'enPortugal, d'autant plusquece
trcbattent.
Do yon know the dill'ei-enee between a bustle
A swamp is a little morass.
A.
and a swamp.'
How do yon like it?
vons ecris infiniment trop tie betises, et je vais
coucher: ne erovex pas <|ne je sois ivre: e est
.le
me
vos ealembonrs m'ont
tpie
eraii'iiais d'ollensei
1
mis en
o-aile.
Si je ne
votre pudeur, je vons en dirais
bien d'anlrcs.
Tout
a vons.
P.
Paris,
Mon
,'U
M.
Mai 1851.
eher ami.
En inemc temps
<jue je recevais
1'honorce votre,
un factum de M. Genin, tres spirituel, ma
An lien de se defendre contre Paris, il I'attaque
j'ai rec,u
foi.
an nex quelques peches de jennesse,
un capitt grave et antres. Cela met les gens
du monde de son cote, car il se pose, nun en erndit,
et
lui
jette
eomme
mais en amateur.
passe condamnation stirce qu'il
a fait, mais prend son
juge a partie, et, de temps en
anx
temps, s'egaie
depens de 1'Academie des InscripII
tions, f.a conclusion
qu'en tirent les ignorants c'est
quo
les erudits sont
des blagueurs.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
A
66
'Academic frangaise on a fort reproche a la
commission clu prix de traduction de n'avoir pas
1
r
propose la Chanson de Roland. M V. a repondu que
la commission n'avail pas cm que cet ouvrage rentrat dans les conditions du programme, et a explique
com me
M
quoi.
r
de S P. a ajoute quc
l
la
traduction
de telle sorte qne, pour la comprendre, il
souvent recourir an texte du xn e siecle. Alors
etait faite
fallait
on
s'est
chamaille pendant deux heures,
et
Ton
s'est
separe sans avoir rien decide. Je ne serais pas surpris qu'en fin de compte on nous renvoyat la Chansun pour faire une proposition a 1'Academie. C'est la
forme usitee pour changer les decisions d'une commission. Tout cela entre nous, bien entendu.
Je ne suis pas content de la
sard.
II
qu'on a
ne
prouve que
mal hi pour
fait rien
a
M
r
lui
brochure de
Genin
a
mal
hi,
M
r
Gues-
on plutot
douze on quinze vers. Cela
personne. Je trouve aussi qu'il n'est
pas trop bien pour voiis. J'en suis pour mon premier
avis. Vous avez le beau role dans cette affaire. On a
eu pour vous un mauvais precede. Meprisez cela et
continuez a travailler more solito. Je tiens de feu
mon ami Beyle qu'il ne faut jamais se facher pour
chose qu'on dise de vos ouvrages. J'ai eu souvent occasion de pratiquer ce precepte et ne m'en suis pas
mal trouve.
M. Jubinal
a decouvert 1'autre jour, an British
Mu-
seum, 1'original degli volgari proverbj d'Al. Cinthio,
io26, qu'on accuse Libri d'avoir vole a la Mazarine.
Francisque
J/icAtr/.
3
MKItlMLK
I'ltOSI'Klt
'.'A
Or
ce livre,
rine et
(jui
(jui
porle en
repond
tie
trlVet le
Museum
r6quisitoire, esl an liritisk
porte, de
la
timbre dc
la
Ma/u-
tout point an signaleinent du
main du bibliothecairc
depuis 1824, et
d'alors, une note
il
a ete acqnis.
se compose de fanotre
(jne
magistrature
menses c ruches. Jnbinal doil faire nn petit scandale
relatant dans quelles circonstanecs
Convene/
a cette occasion.
Adieu, moii cher ami, je
de notre Babylone. Je
n'ai rien
commence
a
a
vons mander
m'y ennnyer
forl
et a
poussiere des routes. Je ne
soupirer apres
pense pas cependant coinmencer mes courses a van I
deux on trois mois. Dantas part la semaine prochaine
la
pour Lisbonne.
Mille amities
el
compliments.
P'
M.
[i.'Uuin 1851].
/feus Domine, quid agis jucundissime
perais nne lettre de vous.
les
le
Que
dites-vons de tontes
amenites qu'on se dit a 1'Institut? Avez-vous vu
factum de Nandet contre Feuillet de Conches, qu'il
accuse d'avoir vole des feuillets dans
tju'il
de
remind J'es-
M
les
a
empruntes? Et pnis
r
(ienin pas trop agreable pour P.
sorte tjue les badauds,
d'autre, on
s 'accuse
les erndits sont
il
([iii
\
a
mannscrits
une nouvelle
voienl
([lie,
lettre
Paris, en
de part
et
d'erreurs graves, concluenf que
des farceurs. l/Academie, je dis
la
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
35
son rapport sur le prixcle
reclame pour Roland. M r Villemain
a repondu que la Compagnie, qui cite souvent ce
poeme dans les exemples de son dictionnaire, ne
xaAsy;j.6vr, francaise, a fait
traduction.
On
a
pouvait admettre qu'il y eut lieu de traduire un francais qu'elle pose
com me
autorise.
On
a dit
quelques
mots du danger
qu'il y anrait pour nous autres ignorants a mettre le doigt, non entre 1'arbre et 1'ecorce,
mais entre deux batons qui s'entrechoquent,
Chanson
a ete ecartee
et la
du concours, nemine contra-
dicente.
Voila ce que je voulais vous niander. Item savoir
de vous jusqu'a quelle epoque vous serez a Bordeaux.
J'irai, je crois,
pour une huitaine
a
Londres a
la
du mois,
afin de n'etre pas trop victime de ceux
en
et qui abusent de 1'exhibition.
reviennent
qui
Mille amities et compliments.
fin
P r M.
Lundi 23 juin 1851.
Mon
De
rec.il
cher ami,
quelle brochure me parlez-vous? Je n'ai rien
de vons. S'agit-il d'une nouvelle livraison de
1'argot on,
comme
cela parait resulter de votre lettre,
d'un factum concernant Roland? Mais voici ce qui
est arrive. On m'a remis au dernier comite des Arts
et
eu
Monuments deux
le
Mon
petites brochures que je n'ai pas
d'ouvrir
tant j'etais pressc de discourir.
temps
discours fait, j'ai laisse les brochures sur la
I'HOSI'Klt
.,(>
lal)K-
!
inYii snis a
I
lt
;
.
Plus rien. Je ne
rlier.
irrrlter,
persuade
(ju'il
MKIUMKK
Je suis revenu pour les cher-
me
suis pas
s'agissait
<lr
amuse
a les re-
quelquc larline
provinciate cummc on m'cn expedie souvent. Si c'est
votre uMivre qui s'est ainsi perdue, j'en serais desole.
Faclie/, je vous supplie,
grets,
uue
tout,
me
tie
j)renex /'occasion de
el
plus sfires
<les
([lit
l<i
fairc passer
/io.slc,
qui
mes
est,
re-
apres
se puissent inventer.
Je devrais "tre cleja revenu de Londrcs, inais nion
minisl re vent faire des voyages archeologiques, et me
prend pour eornac. II \ a luiit jours nous sommes alles a
Laon
Sens,
dant
snis
et
(|iie
:
il
vent encore visiter la salle synodale de
I'Asseniblce 1'empuche de parlir. En attenla
politiquc hit ilonne 1111 pen de repos, je
com me
le
ftoixsoti
xur
Ju lirtinchc.
ne m'cnnilic plus que I'lndnstrie, mais je
crains, quand le l^ihtis dc Crystal sera demoli, t[iie le
llien
remords me prcnne de nc
longtemps
mords de
respet'tc'-e
tjne j'ai
1
an
avoir pas vn.
II
n'y a pas
eesse d'etre haunted par
n avoir pas viole
vers
1
une femme
<[iie j'ai
le
re-
vue
et
182.").
pnx de traduetion n'ont pas encore cte donmais
nes,
je erois vous avoir mande qu'il n'etait plus
(juestion de la Chanson <lc Holand. Ainsi prenex-en
Les
votre parti.
.le ne sais
plus on en est
la
querelle entre Paris
el
Xaudet d'une part, Paris et Genii) de 1'autre. Us
transporlenl dans la Kepublique des Icttrcs les traits
d'eloquence <jui. dans 1'Assemblee nationale. valent
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
aux orateurs
le
37
rappel a 1'orclre avec suspension de
1'indemnite. Mais qu'arrivera-t-il de tons ces
phlets? On se moquera de I' Academic,
Mille amities et compliments.
pam-
et voila tout.
P r M.
En
P. S.
me
relisant votre lettre, vous
parlez
d'une lettre que vous m'auriez eerite le 5 courant. Je
ne 1'ai pas rec.ue. Votre derniere est du 15 n'avez;
vous pas mis 5 pour 15?
Paris, 17 Juillet [1851].
Mon
cher Monsieur,
je crois qu'il sera facile
de
vous procurer des dessins d'etofYes anciennes a Paris. Ces dessins me paraissent indispensables pour
le travail
que vous
allez publier.
La meilleure des-
cription ne pent remplacer line planche bien faite.
que cela ne coute un pen cher, car il
faut que cela soit bien fait et colorie. II y a de bonnes
choses dans 1'ouvrage de 1'abbe Martin, mais on pent
Mais
je crains
faire
mieux en dessinant quelques precieux haillons
ne connais pas
mais nous avons a
qui se trouvent a Paris et ailleurs. Je
la
chasuble de saint Reo-nobert
r>
:
defroque de Thomas Beckett, et a Metz
une chasuble don nee par feu Charlemagne, qui est
Sens toute
la
admirable.
.F'ecris
nier. Je
ne
1'ai
pas
aujourd'hui sculement a
fait
plutot parce que,
quelque chose de vous a
lire, je
si
M
r
Four-
j'avais eu
n'aurais pu accom-
I'liiiSI'Kl;
r.
Mtltl.MKK
unc tacbe que je me suis imposee, c'cst-a-dire
de lire I'ouvrage de Tiekuor sur la (literature espaplir
gnole, ouvrage
(I'liiic
digestion tres
difficile.
II
n'v a
pas de gateau de ploinb <[iii soil si lourd. C.'est
tres erudit <-t fort heir, (jui a hi tout cc
Yankee
1111
fjni
rn espagnol, niais (jui ii'v a pas coiupris
grand'chosc. Onancl vous sere/ do loisir, vcuillcx
s'cst eoril
m'explujiicr pourquoi uu Amerlcain n'cst {[ii'im Auj^lais inaiu|iie.
bcaucoup dcs citations <|ue vous
cuvoyces. J'aurais besom de demonstration
Jc vous remerrie
rn'avex
pour ad melt re quo Krise vcut dire Phrvgie. Je nc
sarho pas quo la Phrygie ait etc celebre par scs
sabres: clle 1'ctait seulemcnt par la longueur dcs
orcillcs dc son roi. tandis iju'en Frisc il v a cu an
.Movcn Age dcs arrnuriers illustres. Je me defie toujours dcs poetcs. I, a rime Icur fait dire lant de choscs
me promettex dc me
m'en rejouis. puisque ccla mevau-
nialgre eux! (.ependant vous
convaincre,
ct
jc
,dra line dissertation dc volrc part. Jc ne
d aillcurs pour le
Age. Jc
me
moment
songe pas
a ricn faire sur Ic
Mo\cn
suis remis au russe ct je travaille a
unc
notice, discours, on lout cc
faux Demetrius, (lela
quc vous voudrcx. sur le
m'amusc assex. Mais j'enragc
de nc pas savoir
polonais.
moi que
Ics
le
intercssantcs out
(>t(
;
Ics plus
traduites en russe. Si vous eon-
naisscx quelque ouvrage sur
faire part.
Hcurcuscmcnt pour
deux cbroniques contcmporaines
le
sujet, vcuillex
m'en
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
Je voudrais bien que la draperie ne vous
39
empechat
pas de nous dormer les moyens de parler 1'argot le
plus cruscantc. A quand cette bonne ceuvre? Voulez-
vous attendre que 1'Assemblee nationale vous ait
r
fourni matiere a un supplement? J'ai vu M Libri a
Londres, qui m'a montre des pieces assez curieuses
qu'il va publier des qu'il aura pu obtenir communi-
Ce que
cation de son acte d'accusation.
On
cette derniere piece est pietre.
j'ai
vu de
1'accuse d'avoir
vole un Dante des Aides in-12 parce qu'a sa vente
y en avail un in-8, et que
sume que Ton
moride.
On
a
change
le
le
il
juge d'instruction pre-
format
afin d'attraper le
1'accuse encore d'avoir eu des fers ehez
au moyen de quoi il rhabillait des reliures endomr
Libri n'aura
magees. Si tout est de la meme force,
lui,
M
pas de peine a mettre les rieurs de son cote. Adieu,
mon cher Monsieur, mille amities et compliments.
P r MERIMEE.
Dantas n'est pas mort, mais
On annonce
il
a ete tres malade.
son re tour prochain a Paris.
Paris, rue Jacob, 18.
10 Aout [1851].
Mon
un voyage en Angleterre
qui m'a oblige a laisser derriere moi une quantite de
cher ami,
j'ai fait
lettres sans reponse.
cien, j'ai trouve
que
A mon
le
retour, qui est deja an-
paquet des unanswered
etait
40
PROSI'EI!
devenu
si
considerable
MKRIMLF
<[u'iiii
seul
ctait
parti
;i
de se eoueher eontre, ce qne j'ai exedependant on dort inal sur un oreillcr rem-
prendrc,
cute,
c'est
bourrede remordset
a vutre
j'en ressentais partieulierenient
occasion. Jc profile de inon dimanchc pour
vous ecrire deux mots.
Depnis votre derniere lettre, il y a longtemps clc
cola. 1*. Paris a fait nn second article dans le Journal den c/inrlfs.
inon avis, s'en est bien tire.
el. a
II
y a de I'esprit dans son faelum, beaucoup de moderation el un air de bonhomie qui rend les niechanectes plus aimisanlcs.
Quant
a Feuillet.
que vous avez surnommc
Conchie, on
me
forl
prepare un
pamphlet contre Xaudel, mais il parait qu'il ne compose pas vile. II arrivera comme de la moutarde
iustement
le
dil
cju'il
apres diner. Ou est-ce que j'ai hi line jolie hisloire
d'un Margrave a qui un marchand de Paris avail dit
m
...'.'
ma is,
en demeura lout pensif pendant (juinxe jours,
arrive sur la montagne de Savernc, le grand air
II
ayanl donne de
lui
A
ton ne/,
1
il
esprit,
marchand!
II
se retourna et s'ecria
:
parait qu'il faul encore
plus de temps a Feuillet pour trouver une repliquc.
.le
persiste a trouver ([lie vous faites fort bien de
regarder les combattants sans vous en meler. Jc
Irouve \.rks gentleman like dene pasfaire d'csbroulTe
quand on vous a vole uti mouchoir. l.aissex faire la
police aux serpents de ville
le
mouchoir vous
:
d'ailleurs,
resle loujours.
dans Vspece,
1
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
Qu'cst-ce que
lu clans
la
aiineau a une
y a
si
Chronique de Jean Blomton?
Pontanus, excusez-raoi d'ecrire des
incivils, 1'histoire
il
41
d'un
homme
qui avait
J'ai
noms
si
donne son
Venus de marbre on de bronze, mais
longtemps de cela que
je
ne sais plus trop
ce que c'est que ce Pontanus.
Je n'ai pas de nouvelles
de votre dictionnaire
d' ar-
veux dire que, depuis le vingt-neuvieme fasgot. Je
cicule, on ne m'a rien envoye; mais j'espere que vous
continuerez chenuement votre osuvre.
Nous avons tarit d'argent an prix Volney que nous
n'en savons que faire. Pensez a nous etdelivrez-nous
des indianisants qui
Adieu,
mon
me
so-rtent
n'importe quoi.
cher ami; je pense que vous viendrez
bientot a Paris. Mais je n'en bougerai pas avant le
24 de ce mois.
Mille amities et compliments.
P r M.
Dimanche
Mon
Lord C.
mais
soir.
cher ami,
est a chasser chez lui pres de Chantilly,
je dinerai
avec lui samedi prochain. Comme il
necomptez pas sur une reponse
est tres circonspect,
autre qu'insignifiante, avant qu'il n'ait pris des renseignements aupres du consul anglais de Bordeaux.
Enfin je feral ce que vous desirez, mais vous ferez
bien de travailler de votre c6te on le consul ou les
42
MERIMEE
I'KMSI'Ei;
prinoipales inaisons anglaises de Bordeaux.
///'
/u-
fft It'fnis.
Mille amities el compliments.
>r
MUIIMKK.
l
rerois mic lelhc
.le
M
fir
r
I'arker
m'iinnonce
<jui
s(n arrivee prochainc. Jo pense f[iie je n'ai pas
serai charme cle
ui
lomps (!
reponclre, mais jc
I
IP
Ic
voir.
Luncli soir.
M(n oher
I.e fait
est
quo
ami.
j'ai
la
perdu
lettrede
M
r
Turnbull,
son adresse par consequent. .I'ai Dependant parle
de lui a M r lioulaud aussilol votre lettreou sa lettre
et
re;ue. J'attendais pour repomlre la reponse du ministre; dans
I
inlervalle
son affaire. Veuille/
rjue la
premiere
rappellerai
Vous
la
save/,
lui
j
ai
perdu sa lettre etoublie
la chose en
ajoutant
conter
fois (jue
je verrai
demande de
M
1
ministre je
Ic
lui
Turnbull.
que tousles livres qui viennentde vons
el honorablernent relies. J'avais re-
sont bien vetius
mis
a lord
disait
il
([lie
C.owley la note de M. votre beau-frere. II
cela ne dependait pasde lui, quecependant
parlerait. l^xcuse/-m(i auprc^ dc
Mille amities
et
M
r
Turnbuil.
compliments.
P
1
MKIUMKE.
LETTRES A FRAXCISQTE MICHEL
4o
Compiegne, 16 novembre [1851].
Mon
II
M
r
cher ami,
me semble
qu'il
rai a
mon
micux
vaut
Parker lorsque j'aurai
son
hi
quo
livre.
j'ecrive
Ce qne
a
je fe-
retour a Paris.
comme
Je vous remercie de votre ballade. Je erois,
le donnez a entendre, qu'elle a ele faite il y a
de
temps. Je erois que Tauteur avait In les C/ianls
pen
grecfi de Fanriel. Ponrquoi les Basques sont-ils si
vous
mechants poetes?
Je ne
comprends pas un mot de ce qne vous me
dites d'italien et de Metasiase.
Mille amities et compliments.
r
P M.
Deeembre 1851.
9
Mon
cher ami,
Vous me demandez de
lire
comme vous me demanderiez
Je
ne sais pas d'ailleurs
si
de
j'y
1
histoire
lire
d'Ohsson
nn de vos
livres
!
trouverais un passage
draperie du tombeau en question. Mais a
quoi bon citer un livre quand mille voyageurs 1'ont
vu.' Les tombeaux du sultan qui sont a C. P. sont
relatif a la
tons converts d'un chale de cachemire. Soliman le
Grand
est enterre entre
dans un pavilion pres de
tir. L une etait Roxelane
ses
la
;
deux femmes cheries
mosquee qu
j'ai
oublie
le
il
a fait ba-
nom
terrible
PKOSPEH MEHIMEE
44
de lautrc. rhaqne tombcau a son chale. Celui de
Roxelane est a bandes obliques avcc des fleurset unc
(Tost
polite borduiT.
Onant
nastre.
1'action
a
faites allusion, jc
a
du cachemire,
heroiqne
niais pas
a
de ehe-
laqnelle veins
vons prie dc n'en pas parler:
mi monvement d'cnthonsiasnic
(jne j'ai
c est
cede, coninie
dcfnnt Courteaudier, (jnand il rencontra nn invalide
qni avail nn ne/ en metal d'Alger.
One vons dirai-je de
vons me parle/'.' II est
principe,
allemand
allant
et elle
(jiii
me
eette antre turquerie dont
de 1'appronver en
difficile
rappelle 1'aventnre d'nn medecin
pris par des Calniucks et cue
fnt
examiner des mines en Siberic. On
manda comment
il
avail tronve la
merit, tres mal. repondit-il, mais.
chose
:
Ini
de-
Morale-
physiquement, pas
mal dn tout.
[Kn ce
lit
pins
le
ijin
concerne
.Wr/r, on y
I'etat
vit
de Paris, saufqu'on n'v
comme
a
I'ordinaire, trcs
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
45
tranquillement. Les emeutiers et les eurieux out eu
une assez bonne lecon 1'autre jour. Souvarof disait
La balle cst une sotte, la baionnette une gaillarde.
Mais
les
la balle n'est
point tant sotte
si elle
fait
:
tenir
badauds tranquilles.
On
revolt de partout des nouvelles rassurantes, si
ce n'est de Digne, ou
il
y a eu un essai de Jacquerie,
pillage, assassinat, viol et le reste.
II
me semble que
si Ton avait
laissegrandir cet enfant, il en auraitfait
de belles en 1852. Au reste les Dignois ne le porte-
ront pas en paradis. La repression sera prompte,
trop peut-etre pour les dames.]
perte de votre pantalon. C'est un
A ce propos,
permettez-moi de vous rappeler que vous m'aviez
J'ai
compati a
la
article de plus a votre article grinchir.
promis
la suite
de votre
livre. J'en
suis reste a la
page 264.
Adieu,
et
mon
cher ami, donnez-nioi de vos nouvelles
croyez-moi tout votre.
Dantas se plaint de ce que vous ayez emportc
le
chat. D'ou vie nt cette locution?
Paris, 21
Mon
Ce
Decembre 1851.
cher ami,
n'est pas trop facile de
repondre a votre ques-
tion sans avoir vu le tableau. Je ne connais pas de
pr.osi'KI!
lli
tableau
oil
v ail
il
MKISIMKK
des gernmrs enibrasse'es. Mais
11
beaucoup de statues peintos avec des caboehons
colics sur la pierre ou le marbre. S'il n y avail pas
y a
1
deja de Tor sur vot re tableau, je croirais que la tcinti
hrnn nni^c est uno preparation assiette destincc a
fixer
Tor brun. Pour brunir lor,
il
faut uti fond so-
une composition rougeatre
lide,
dout vons aure/ vu main! echantillon dans les maet
nuserits
([lie
on
se servait d
(>raill< ; s.
tout eas,
brun roujre
teinte
la
ICn
me
il
n est
parait evident
(ju'iine
preparation
devait etre recouverte par autre chose, peinture,
(jui
or, on tfemines.
o
J'apprends avec pelne <juc vos tissus sc relachent
et
que
vot re
se resscrre.
..
bout a une table a
Ires
faut
Il
Tronchin,
et
travailler tie-
user
moderement
des aulres productions du BordeM. de Laineth, <jui avail conserve dans un age
du vin du
lais.
la
ci
avanee
ti
el
puissance ithyphallique, disail que,
dans sa jeunesse, il b
lous les jours, mais ne
f
que
ter eel
le
la
dimanche. Vous ne sauriex trop niedi-
apophtegme.
Je vous rcmercie de vot re etymologic
dc la locur>
lion
einporlcr
le
chat,
inais je
conserve quelques
doules. Pourquoi appelle-t-on en Espagne un desir
amoureux de la part d une dame cnlabaza. et pour(juoi pend-on des eitrouilles el des concombres a la
porte d'un preteiidanl inalheureux? II me semble
(jue vous pourriez faire quelque chose la-dessus en
cointncncanl par
I
histoire des infants de Lara
:'i
(jui
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
femme de Velasquez
la
fit
un eorniehon plein
jeter
sang, ce pourquoi ils tuerent sou
vinrent tant de malheurs.
naiti,
d'ou pro-
jouit d'un
ambassa-
tie
Dantas regrette sa Guinee.
II
47
deur qui ne fait rien, en sorte qu'il est oblige de travailler du matin au soir. De plus, les puces le travaillent et Ini font des saignees facheuses. Trouvez-
done une femme de bien,
lui
un considerable
et qui le
veux dire qui en ait
a des sentiments
je
ramene
vertueux.
Nous sommes dans un calme
en est de
meme
parfait. Je crois qu'il
partout. N'est-ce pas une nation sin-
guliere que la notre? Voila une grande revolution
faite presque sans effusion de
sang. Mais il y a eu ef-
fusion d'autre chose a Annecy. La
moi
mere d'un ami
a
ou par treize democrates,
pas au juste lequel des deux.
a ete violee treize fois,
on ne
sait
Mille amities et compliments.
P r M.
5 Janvier 1852.
Mon
M
cher ami, c'est dans une note du livre de
r
Tarbe, page 462, que se trouve la mention des
Le corps de Gaultier
restes de ce Gautier Cornut.
s'etait conserve 524 ans entier et sans
derangement
dans 1'attitude qu'on lui avait donnee lors de sa sepulture ^voyez un pen!). Ses dalmatiques et sa chasuble de soie de couleur lannee conservaient en-
4S
MKIUMKK
I'llOSI'KIl
core cette conlcur
et
Icur premier arrangement. Ke
pallium s v retrouvait aussi.
I, a note
occupant deux pages jc ne la Iranscrirai
tout entiere <jue sur un ordre expres: ee <|ue j'ai extrait et cjui
me
concerue est
paiait etre
a
la
la
'jU.'i:
page
donne une eouleur quand
il
seule chose qui vous
inais
eroit
M
que
r
la
Tarbe nous
eouleur
t<in-
habits de cc Cornu.
eouleur primitive lies
numbre de saints, tons en habits
ncc
etait la
J'ai
vu deterrer
feilille-morte
:
eela tient an
phenomene qui
detune a
1'amadou la eouleur que vous save/, e'cst-a-dire une
etc... l-ise/ Berzelius. An
combinaison de 1'oxvgene.
o
*
vous repondrai <[iiand j'aurai vu
sujet d'Alfaya,
Hurnouf et je ne parlerai pas uu Garcin que vous
dites, (jui est un ane. .Mais voiei ee '_<[iie] dit Salva
je
voe. Alfaya
se
:
prueba en
Alfaya,
f.
refran
ant. Alfdjd o ulluiju, eonio
Alfaya /)or alf'aya, m<'is
nu
xayu, eoiujue se dcnota que
(juicro jtandcro ijiie
hay personas ([lie anteponen la diversion a la verdael
:
dera conveniencia. Habeant
utilia alii,
mini jueunda
eosa rica, noble o preeiosa ant. noble/a, lioplo
naje esclarceidol d'on il seinble que Alfaya n'autoiles tie colon melees d'or.
rait pas le sens dc
[||
:
Vous
faites
des ealembours alfreux
et
qui merite-
raient une punition cxemplaire.
Mille amities et compliments.
P.
M.
LETTRES A FRANClSQtJE MICHEL
49
Paris, 25 Janvier [1852].
Mon
cher ami,
tarde beaucoup a vous repondre, parce que, depuis votre lettre recue, j'ai eu
fort a travailler
j'ai
mon gouvernement. Tons
pour
les
gouverncments sont presses, comme vous savez. Us
demandent des projets plus vite qu'on ne pent les
ecrire,
mais en revanche
prennent leur temps
m'a done fait faire beaucoup
ils
pour les executer. On
de prose de pulchris artibus,
on m'a
dit
Quant
qu'on s'en
et, le
memoire
balce,
allait.
a 1'affaire Quinet, le College de
France,
bien qu'il n'aime point ce grand professeur, par
point d'honneur ne le remplacera pas de shot, a ce
qu'on m'a dit. II y a un suppleant qui fait la besogne
en attendant. Je crains que, si vous faisiez quelques
demarches maintenant que
to the
les esprits sont
monies
upmost pitch, cela ne vous fut peut-etre preju-
diciable pour 1'avenir.
Au
reste, je
mon
vous donne
opinion toute personnelle et pour ce qu'elle vaut,
pen de chose.
Ces jours passes, on parlait beaucoup de la suppression du ministere de 1'Instruction publique, qui
c'est-a-dire
irait a
1'Interieur.
abandonne.
II
Ce
soir
est certain
on
dit
M
1
que
le
projet est
Fortoul etait hier
que
aux Tuileries en habit de ministre. C'est, dit-on,
M
r
Magne
qui s'en va.
Je voudrais bien avoir quelque chose de joyeux a
vous dire, mais
la
francisijue Michel.
matiere manque. Si vous etes de
4
MKIUMEK
IMIOSPKK
fif)
u x (jui so rejouissent des aillictions tie leurs
ire
montle
inis, tout If
(lit
([tic
votreenneini
<'si
enne-
dans mi
plus dangereux tjne son ttoland
a Koncevaux. Jo souhaite qu'il s'en lire. Pour inoi, je
;
roil et
delile plus
t
suis Brunei
ennemi de esns purificficio/ics. I'.sonuvdlv
t
nadu.
Mille amities et compliments.
)r
l
Dimanchc 18 Avril
M.
18521.
.Mon die r ami.
J'ai In
votrc livre qui m'a paru fort beau, extrin
sequement
lemand tie
je
et
intrinsequenient,
comme
nies amis. C'est uiie
me demande comment vous
mer
faites
disait
un Al-
d'erudition, et
pour savoir taut
choses. Ayaut pen dc gout pour les chiffons, je
m'imaginais (jue je ue pourrais jamais venir a bout tie
tie
le lire:
mais vous traitex en passant line foule do sutjui m'ont interesseet oblige d'allerjus-
jets curieux
Voiei quelqucs petites observatit)iis,
vous soumets en toute liumilite. Pa^e
o 2U1'
t[u'a la fin.
je
>
:
esfus ne haubero \\vcenda u.rde liousie.
tresbieu
(ct ailleurs) (jue
Ton ue
Vous
(jue
Ne
dites
fabriijuait pas alors
de cendal
en Russie, et que eette etoll'e venait
mais vous ajoutex ([lie ce no in de feudal
de Kussie venait de ce que I'etoli'e arrivait par la Mer
d 'Orient
.Noire. 1"
:
A
loin tie la
eette
Mer
epoque
Noire. 2"
la llussie etait
Comme
il
diablement
s'anit
d'une ar-
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
que I'auteur du roman d'Alexandre
allusion au costume de guerre des anciens Slaves,
mure,
fait
51
je crois
qui se composait d'une robe piquee et matelassee a
1'abri des fleches. II y a des Tartares qui en portent
encore de semblables. C'est ce que vous appellez
gambison.
Page 351 et suiv. Je ne puis admettre votre etymologic de souvin : maint paile souSouvin ne viendrait-il pas de suavis, doux?
Page 362 et suiv. J'ai de grands doutes sur votre in-
vin.
terpretation de Palles roes. D'apres les exemples cites, il me semble impossible de traduire lonjours
par raye. Les targes roees seraient bien plutot des
targes rondes, car je n'ai jamais vu de dessins de
manuscrits ou
il
avez encore, a
la
roe.
II
y eut des boucliers a raies.
page 366, rapproche
est evident, a
mon
le
avis, qu'il s'agit
mot
Vous
liste
de
d'une robe
bordee ou frangee d'or, et non d'une etoffe rayee.
Page 370. En citant Herodien vous parlez de 1'empereur CaracaUus, forme tres inusitee sous laquelle
bien des gens ne verraient pas Caracalla c'est, je
;
pense, une faute de votre imprimeur. Ah les traitres
Us m'ont fait commettre dans mon article sur Libri
!
!
un horrible barbarisme en mettant Venetiae au
lieu
de Lutetiae. Je crois que, pour votre second volume,
vous pouvez tirer parti des miniatures et des tableaux dont vous ne vous etes pas servi. II y a au
Musee quelques vieux tableaux de Belin representant des ambassadeursvenitiens a I'audiencedu Grand
Vizir, si je ne
me trompe,
ou 1'on voit des
etofl'es sin-
I'HOSI'EH
f>2
jrulieres,
brocards
et
MERIMEE
que vous seul pourriez
autrcs,
iHMNinrr. I'n autre tableau do
memo
la
ecole repre-
sente line predication on pays d Orient; il y a des
costumes et des ctoiles parfaiteinent rendues. Quand
vous viendrez a Paris, je vous indiquerai tout cela
plus exaetement. J'ai aussi quelques mauvaises lid'apres d'ancicns portraits russcs de
ihugraphies
Si je
tsars liabilles d'etoll'es d'or.
montrc
no vous
d'abord paree ([ue vous
eela, c'esl
ai
pas
me
fai-
calembours,
pnis parce qne je ne me
faisais pas trop d'idee du livre que vous elaboriex.
Je eroyais que vous vous occnpie/ surtout de la quessiex Irop dc
et
tion industrielle et
eommerciale. Mais vous ecrivez
de omni re
Courez-donc
scihili.
et
finissex
comme
vous ave/ commence. Sans compliment, je trouve
que vous ave/ fait mi excellent livre; settlement,
vous instrunientez en passant trop d'academiciens.
Je vous enverrai un exemplaire du
tirage a part de
mon factum
sur Libri.
Millo amities et compliments.
P.
M.
Paris, ID Juin 1852.
[Mon
sible an
clier
ami,
pas. he lait est
tard
1
si
procede de
aplioi
*
que
je
vous disais que j'ai ete insenvous ne mecroiriex
messieurs
je
no
me
,
suis rappele (jue
trop
isme de Montrond
premiers mouvemenls, parce
:
il
faut se <>arder des
o
(ju'ils
sont
presque
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
53
toujours honnetes. Au reste, mes amis et les indifTerents ont fait queue chez moi avec des figures de con-
doleance
si
j'ai vite pris la
piteuses, que
chose en
gaiete. Si je n'etais enor?nentado, je pourrais
ser le
monde de mon proces
neries que
et
amu-
de toutes les bouffon-
vues et oui'es chez les chats fourres.
j'ai
Croyez qu'on y estropie le latin de bonne sorte, et
r
que M Lalanne a beau siffler les substituts, ils en
disent delle grosse dans leurs requisitoires.
explique
pas
le
la
chose en
me disantque
moyen de gagner
c'est que,
le
avocats se
La morale
a tirer
vous prendra fantaisie
il
quand
On m'a
gens qui n'ont
com me
leur vie
font procureurs de la Republique.
de cela
les
President, on vous avertira, mais,
si
d'outrager
vous vous avisez de pretendre qu'un juge estropie le
latin, on vous condamnera a 1,000 francs d'amende
quinze jours de prison]. Vous avez bien raison de
dire qu'il ne faut pas ternnere des veaux. J'entre en
capella au commencement du mois prochain, en aset
sez
bonne humeur.
pense plus.
le
J'ai
paye
En somme,
meilleur des
mondes
Voici
demande
le titre
mon amende
tout est pour le
et je n'y
mieux dans
possibles.
:
De
Orientis commercio
cum Russia
et Scandinavia, medio aevo, disseruit
D. Janus LassenFtasmussen, Havniae, MDCCCXXV,
apud F. Brummer. Typis directoris Jani Hostrup
Schultzii aulae et Universitatis typographi
60 pages. Cette brochure m'a amuse. J'y ai
lation d'un
voyageur qui
vit
egorger
line
,
in-4,
hi la re-
veuve a Ten-
I'HOSI'KIt
f>4
tcrrement
MbHIMKK
son marl, apres qu'au prealable
tic
a sex strcnuis juvcnibus
cut etc cnfifree
,
elle
le tout
en grande pompe.
Marin, volume IV,
memoire
extrait d'un
HI). 2,
trap.
intitule
:
.">,
p.
I
.">8,
un
cite
Infra scriptae haec
el
gravamina tjuac Runt Venetis ct
Domini Duels in K. Armeniae, cxhibitae in
Domino Duci, per Xob. Virimi Pctrum 13ra-
sunt novitatcs
fitlclihtis
scriplis
j^adino, (jui venit Bajulus
enun/.iata
la
riali, part.
I,
tie
ipso lle^nt). (losi vicne
relazione nel ter/o libro,
e,
I
Cotnmemo-
CM.
Storia civile c
L'ouvrage de Marin a pour litre
<lc Venczitini di Carlo AntoDel
com/nercio
politico.
:
nio Ma/'ini, /xilrizio Vcnclo. Vinexxia,
M
D('.(!C.
m'avez envoyes sont-ils de vous,
ou est-cc une citation? De toule facon ils me j)laisent,
Les vers
ct jc
(jue vtius
vous en remercie.
J'ai
eu tanl
tie
taut de cartes a
lettres a eerire,
purler, ct aussi, inallicureuscinenl, taut d'affaires k
arranger
([lie
je vttus ai
plus (jue
Adieu,
pu cnetirc brocher la reclame
promise. Elle nc vous manqucra pas
(juc je n'ai
la v
inille
en vos necessitcs.
aunties et compliments.
P.
Paris,
Mun
les
me
Jacob,
cher ami, nous avons
2-5
a la
M.
Juillet [1852
i.
bibliotheque tons
ouvragesde Schanatt, moins YHisloirede Worms,
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
55
dudit ouvrage est comme il suit dans la BioHistoria Episcopatus Worniagraphic Universelle
Le
litre
:
tiensis,
documentis aucia
1734, 2 vol.,
fol.
et illustrate.
Strasbourg,
Je suis fache de ne pouvoir vous
donner des renseignements plus exacts.
[Quand vous aurez trop chaud, reprochez
a
MM.
juges d'instruction de n'en avoir pas assez (sic), et
on vous mettra en un certain lieu d'ou je suis sorti
les
regne une douce fraicheur. J'avais
une chambre voiitee dont les murs avaient 2 IU 34
avant-hier etou
il
de fer sans punaises, de
quatre chaises, trois tables, un pot a 1'eau et un autre
pot qu'en chambre on demande, ce dernier un pen
d'epaisseur, ornee d'un
lit
egueule. Draps tres blancs, changes tons les lundis.
Le lover de cet appartement me coutait quinze centimes par jour. Si Ton ne m'y eut pas accable de visites,
je
m'y serais crn en paradis. Mais
comme
seul endroit frais de Paris, et puis,
c'etait le
disait
un
co-criminel qui me servait de groom, le monde est
curieux de voir la Concierserie j voila pourquoi il
vous vient tant de
suis pas
visites.
Le
ennuye un moment.
fait est
J'y
que
un pen
ai
je
ne m'y
travaille,
un pen lu, et m'y suis repose. J'en sors frais et la
en trompette, penetre de reconnaissance pour
q
Messieurs, et j'y ai appris un mot nouveau, qui n'est
peut-etre pas dans votre glossaire gougnotte, subs,
:
fern.
fam.
:
femme ou
de son sexe, d'ou
J'ai
mis dans
la
le
fille
qui abuse des personnes
verbe goitgnotter.
Revne des Deu.r Mondcs du 15 une
56
I'KOSI'KH MEFUMEF.
page sur vos
fr
ctolTes. Kile aurait
range, el
du etre inseree
le
dc I'uloz en cut etc detirage
o
s'est excuse en pretendant (ju'll lui en
Juillet, inais
[
il
le
cut eoute je ne sais conibien de francs
s'il
cut
fail line
page ad hoc.
me
quc j'ai enconrn la disgrace de
Savez-vous par quelle de nies mauvaises qualites j'ai nierite ce malheur? Quand vous
en trouverez
occasion, tachez de lui faire comII
revient
M""' Yemeni/.
1
prcndre que
jc 1'adore.
Je ne sais pourquoi vous en vuulez a
On
M
r
Naudet.
d'avoir decouvert quo Plaute avait essaye
lui doit
dc peindrc
de son temps, et (|u'on ecrivait (juelqucfois dominom pour dominnin. II est
hommc de su (Usance ct d'erudition, com me le clocIcs nin-urs
leur Pancraee, fort digne de representer la docte
compagnie. D'ailleurs elle a pris soin de lui mar-
quer dans
de mieux.
1'clection qu'elle ne le prenait
.Ic
quo faute
nc connais pas de corps ou Ton soil
plus grossier. Parlex-moi de 1'Academie francaise!
Si vous avie/ assiste a not re seance d'hier, vous anriez eu
la
meilleure scene du monde, une farce a
deux personnages, Salvandy
avec toutes
les fleurs
et C.ousin
s'eng
de rhetorique possibles, et
si
poliment dans la forme qu il n'y avait pas moyen
pour Tun ou pour I'autre de se jeter les encriers a
la tete.
Mon
jeunc ami,
si
plus orthodoxes, je
vous ne prenez des sentiments
serai oblige de
romp re tout
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
commerce avec vous.Vous
D<
parlez avec une haute im-
prudence des ministres les plus vertueux et vous
m'avez autant scandalise qu'un certain criminel
dont
fait
j'ai
connaissance au bagne, et qui disait
C'est le seul maquereau sans
de votre general
:
On pourrait bien punir
esprit que j'aie rencontre
ces paroles infames... Adieu done. Mille amities en
attendant 1'heur de vous revoir.
!
Paris, 30 Juillet 1852.
Cui (Fridlewo) praeter invitam animo fortitudinem etiam contemptrix ferro tunica fiduciam minis-
Hac
trabat.
quam
quam
in publicis privatisque conflictibus, tan-
servatore salutis, utebatur; nee
prosperous executus
(sic}
rem
fortius
felicem pugnae even-
turn habuit.
Danica
sialandico
pag. 60,
historic!
dano
lin. 52).
et
auctore Sa.vone Grammatico
historico
laudatissimo
Francofurti
(lib.
adMoenum,
IV,
exofTicina
typographica Ant. Wecheli, MDLXXVI. Fol.
Voila, mon cher ami, le seul passage que j'aie
trouve, qui ne donne guere de details sur la tunique
de Fridlewe. Mais
la
plus belle
pent donner que ce qu'elle
M
fille
du monde ne
a.
r
Villemain, conseiller d'Etat, se promenanta la
brune, accoste deux petites filles et leur demande
re
I
Moi je
petite
quelle est leur profession
e
2
veut
Maman
ne
b
petite
pas que je b...,
:
:
;
:
PHOSPEIl
,")8
moi
:
jc
ne
en attendant que
br
fais (jue
MERIMEE
j'aie fait
ma premiere communion.
voiis etrc
j'ai trouve tie plus digue de
taehe/ d'introdnire re tie anecdote dans votre
Yoila ee que
oll'ert
:
prochain volume. Kile plaira, selon toute apparence,
a .Madame Yemeni/.
Maury
bouge de
n'a pas
coques
tie
lenient
a
sa bibliotheque.
II
deux
a
noix bleues sur les yeux el ne pense nulvoyager. Je suppose <[iie vous avex pris
volre nouvelle de quelque Gascon.
eoinpromettre, on pent-etrea
coiitenir, nnedes Polonaises. A son retour, je lui fe-
Dantas
est a \ iehy a
vos intentions contre la princesse
maehi. Je ne sais s il a verifie st>n corset.
rai part tic
Je suis
dans
horreurs
les
tl'un
(,alli-
demenagement.
Je
ne sais tjue fairc de nies livrcs et de mes tableaux,
sans parler tie mes meubles que je voudrais savoir a
tons les diables.
II
je fasse faire ties
choscs.
c|iie
tout avec
tait
rai
Oh!
j'envie
lui.
rue de Lille, n
mon
par dessus le niarche, rjue
rideaux et je ne sais combien tie
faut,
A
le
partir
.")2,
philosophic Bias qui por-
du 20 on du 25 aout, je semieux dire, j'y aurai
on, pour
domicile politique, car alors
je courrai les
de-
partements.
Millc amities et compliments.
P r M.
Paris, L6
Novembre
Kuede
Mon
cher ami,
je
^1852".
Mile, 52.
vois avec peine
que vous n'etes
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
59
pas gueri de la maladie du calembour. Dantas, que
vous m'avez corrompu, pretend que vous etes alle
J'ai de
en Alger afin de pouvoir dire
1'Afriqueastres
Cela me rend
sez.
malheureux, et, si j'avais
:
ete sur 1'imperiale de cette voiture, j'aurais pris le
parti
du bossu. Seulement
car
est
il
Je ne
me
il
avail tort de se facher,
honorable pour un bossu d'avoir la verole.
pas, mais line douleur de machoire qui
1'ai
tient
depuis huit jours, et qui me fait 1'efTet d'un
tic douloureux. Dieu vous en pre-
commencement dc
serve
!
[J'ai failli
encore crever en Provence,
deux mois, d'un coup de
cice de
ma profession.
soleil attrape
il
y a
dans 1'exer-
deux jours aux
Je fus pendant
bords du sombre empire, me demandant lequel etait
preferable, rendre sa fourchette incognito dans une
sous-prefecture pen frequentee, ou bien dans son lit
ordinaire entoure de ses parents et amis. Comme je
pesais le pour et le contre tres philosophiquement,
et
n'eprouvant qu'un sentiment
ral, le
d'emm
gene-
mistral vint a souffler, et dix minutes apres
mangeais une perdrix et des viedazes.] Maintenant il ne s'agit guere de manger, car il me semble
je
qu'on ne
me
sert
que des epingles
et
des aiguilles a
toutes les sauces.
Je voudrais bien savoir
vin de Larose,
et
s'il
s'il
existe a
Bordeaux du
ressemble a ce que
j'ai
bu
comme
tel il
finalement comy a quelques anne'es,
bien cela coute per bottle. Mais la premiere chose a
savoir c'est quel palais vous avez.
drez qu'il est situe rue Ducau, n
Vous me repon-
17.
Mais je ne parle
PROSPER MKIU.MKF
f)0
voudrais connaitre votre pouvoir
degustatif. Lorsque vous viendre/ a Paris, il faudra
que nous huvions tin litre on deux, et, d'apres mes
pas dc eelui-la,
je
observations, jo vous donnerai
panier dc
I,
mes pouvoirs pour un
arose.
Vous me paraissex conscrver quelque dent contre
votrc general en chef.
II
nous
1'autre jour
fit
une
cnncion, tres eloquente ma foi, en rouvrant les comites que je crovais defunts. Us ressuscitent etvont
recommencer
rendus
si
je
:
crains 1'eau de houdin qui les a
celebres. Mais que voulcz-vous que fassent
tant de gens d'esprit
ensemble? Je
suis curieux de
savoir ee que deviendra la publication des anciens
chants francais. Ktcs-vous d'avisd'y insercr ces poesies populaires si remar(juables par la force des pensees et 1'energic du style, qu'on chantedans tousles
cabarets des quatre-vingt-six departements,
cette
romance
Le vcrre ^n main,
M.... et
11
comme
:
f
f.
la p...
M
la
f
pour
c..
...,
Le verre en main,
et
au
la j>...
in.... et
au
c..,
vertu.
me semble seulement qu'on commence
ce beau
recueil quelques siecles trop tard.
Qu'est-ce (jue c'est epic la nouvelle publication de
Genin.' La grammaire frangaise de Palsgrave. Est-ce
une reimpression ou une dissertation? On m'apprend
que
je
pins
la
reclamer, rnais
je
ne sais ou mettre
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
61
mes bouquins dans nion nouveau logement. Croyez
qu'il y
aura toujours de la place pour vos livres et,
le cuir de Russie ne faudra, line honorable
tant que
reliure pour iceux. Adieu,
mon
cher ami, tenez-vous
en joie et venez nous voir a Noel, si votre Faculte a
1'esprit de se donner des vacances.
Ne me parlez jamais de Guigniant
me
ni
de Beule
ils
:
sortent vous savez d'ou.
Paris, rue de Lille, 52.
21 Xovembre [1852].
Mon cher ami, quand vous viendrez a
me dicterez un petit impromptu pour
d'Alger,
et je
[Paris] vous
votre
vous donnerai a choisir parmi
dame
les
au-
tographes de grands homines que je possede. Malil
y a un mois que j'ai vide mon sac
heureusement
en faveur de Lady Mahon, qui m'a emporte jusqu'a
un billet de Montalembert.
Vous me rendez perplexe avec tous vos chateaux.
La question que je vous pose est celle-ci le Larose
:
beaucoup de parfum? Vous appelez cela bouquet, je crois, quelque chose qui se renifle. Si oui,
et qu'avec le
voyage et 1'entree cela ne revienne pas
a-t-il
a plus de
125 francs, envoyez-moi-z'en vingt-cinq
bouteilles et faites tirer sur
aura soin de venir
le
moi par
le
facteur qui
matin; on bien vous
me
pre-
viendrez pour que les fonds soient prets. Je n'aime
que le Larose et j'ai le courage de mon opinion.
>2
MKIUMKK
I'liOSI'KH
In satis
Moise
et
([Hi'
r
a |>ani
<[ui
I'Exode.
ile
M
de Hou^e sera nomine. V<HIS avex
doutc son Ionian egvptien cuntempuraiii de
)n dil
(
II
dans
la
revue
clu Claire
I'annee
met du linge blanc el a tine jolie
romrne j'etais dans inon lit, on
feinine. Ilier matin,
m'annoncc
M""' dc
Kouge. Je passe
ines culottes et
me prenail pour un academicien pour de bon. J'ai Irouve un chameau qui
avail eu des mallu-urs et (jui donnait des leeons de
j'aecours. persuade qu'elle
musiquc
et porlait tine
panearte de porte en
poi-te,
extirpant des ecus anx niais, doiit je Itis un. I, a veritable a .'50,000 francs de rentes el on la dit tres jolie. Dieu vous n-arde ilcs mendiants a domicile!
Je n ai pas encore retire nia <^rarnniair<' de Pals-
grave. Je Us
le
cela admirable.
taut
dil.
la
ile
talent
Avex-vous
soir les /'.ssais
deMacaulav. Je Irouve
Seulement 1'auteur me semble avoir
que
In
nc croisplus un mot de cequ'il
son Ilistoire dc Jacques I/.'' C est
je
perfection.
Je viens de corriger la,derniere epreuve ties I'du.v
Demetrius. Je svllo<j;ise a part moi, ne sachant trop
non en envoyer un exemplairc an />rinw
de
ifcnitnx
reinpcreur Nicolas. D'un cote je voudrais
me menau-er tine protection pour obtenir dans un
s'il
faut on
temps donne tine chaire a Irkoulsk: de I'aulre je
crainsde fairc une jean-foutrerie. Quel est votrc avis
dedans cet accessoire?
a
[Ce que vous dites du celibal vous est bien facile,
vous ip.ii vous etes marie jenne. Mais que voulex-
LETTRES A FRATS'CISQUE MICHEL
mon age?
vous qii'on fasse a
pour etre
lues
c...,
J'ai les
mais jc ne sais
63
conditions vou-
si
j'aurais le ca-
ractere assez bien fait pour jouer ce role.] Trouvezn'ait point ete dans un
chateau Larose. Si elle me
moi une Bordelaise (qui
b
et
)
fait
des
qui possede
traits, je
le
m'en consolerai en buvant dn vin
du cm.
mon
Adieu,
d'Avranches
et
je suis encore tout eveque
m'ennuie horriblement. Je ne sais
cher ami,
je
ce qu'est devenu Dantas, mais vous le connaissez mal
vous croyez qu'il b
pour la Grece: c'est en
voudrait
si cela
envoyer son u
Pologne qu'il
si
,
pouvait s'expedier.
Tout a vous.
P.
i
M.
Rue de Lille, 52.
Decembre :1852j.
er
Mon
cher ami, je vous remercie beaucoup de
votre habilete en negociations. J'ai recu une lettre
tres aimable, en prose et en vers,
de
M
r
B. Lalande
qui m'annonce vingt-cinq bouteilles de Larose et me
donne la maniere de m'en servir. J'attends pour lui
repondre que j'aie goiite de son vin. S'il faut en juger par son style, il sera excellent. Veuillez lui dire
veut donner une facture acquittee a 1'homme
qui apporteralacaisse, on luiremettra les 125 francs,
que.
mais
s'il
il
f
and rait qu
il
1'envoyat dans
la
matinee.
PROSPER MKRIMKE
f>4
c'est-a-dire avant midi, pour etre sur
On,
s'il
a
objection a ee
clc
me
trouver.
mode do paiement,
<|u'il
m'en proposer un autre.
m'esttres difficile de vous dormer
veuille bicn
II
inents
les
renseignevous desire/ du Louvre. Je vous enverrai
(jiic
des indications des numc'ros des tableaux
description
telle
et
grand'chose
vous-meme
il
et
une
ne vaudra pas
quelle,
vaudrait inieux (jue vous vissie/.
niais eela
les tableaux.
Probablement vous recon-
naitriez certaines etolTes et les
nommeriex
ciglaton,
tabis, etc...
Dites-moi done ee que M r Genin vent dire par la
note ei-jointe <|iie je transcris de sa grammaire de
Palsgrave: e'est a propos des vers de \V. de Biblesr
worth, cites par vous et transerits par M Chabaille
:
.\td
teste on inotin cheef;
la <jreve
de
nioitn
cheef
;
fete/ la grcve
au lever
Et inangez
grive au diner...
la
'
r'est-a-dire
arrange/ en vous
partage vos cheveux 'la reirj. L'antir
G. prouve par ce pas([uit' de la rnir clc clinir (jue
doit
nous
charmer.
Je
sage
croyais fju'il s'agissait de has
de chausses. Quant a la rf-i<c de inon c/ief, j'avoue que
je ne comprends guere. Ne serait-ce pas la migraine.'
Peut-etre
1.
levant
:
:
u/f'ctcz,
la raie (jui
M
Du
reste, la preface dudit
Genin
est
spirituelle-
nient ecrite, niais fort arrogante, selon sa coutume,
pour quiconque n'a pas ses opinions en linguistique.
J'ai
pense
(jue
celte rnic
<lc
chair vous rejouirait:
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
65
voila pourquoi je vous 1'envoie, bien qu'horriblement
presse. Atlieu,
mille
nouveaux remerciements
et
amities.
P r M.
Rue de
13
Lille,
52
Decembre 1852.
Mon cher ami, vous etes toujours possede du demon du calembour. X'y aurait-il pas moyen de vous
exorciser?
S'il etait
possible de vous delivrer avec un
eierge a quelque saint, je ferais volontiers
fice
un sacri-
en votre faveur.
goute avec
un special jury, qui a etc unanime pour le trouver
excellent. II est excellent, en elTet, mais il m'a semJ'ai rec.ii le vin
il
y a trois jours et je
ble que la
degeneration
du
1'ai
siecle s'y manifestait en
deux points. Le premier par
la taille
des bouteilles
qui tendent a devenir des flacons d'eau de Cologne,
le second
par la diminution du parfum. En resume,
veuillez faire
lui
mes compliments
a
M
r
de Lalande,
et
dire que j'attends avec impatience qu'il veuille
bien faire tirer sur moi 125 francs,
pent, car
heure.
il
est rare
que
Tres incessamment
je
tableaux du Musee avec
je sois
le
matin
vous enverrai une
le
s'il
se
au logis apres une
liste
de
peu de remarques que
mon ignorance me permettra de faire. En attendant,
vous saurez que la plupart des peintres de 1'Ecole de
Fraiicisqu? Michel.
o
I'KOSPKK
MKIUMKK
Bruges,
Van Kyek
d'etoiTes
broche'es d or a ramages. .Mais coniincnl
el
1."
out
fait
grand
usage
distinguer ees etolTes. Si vons etiex a Paris, jo vous
expliquerais peul-etre quelques-unes des ficellcs de
1
peinturc et vous m'expliqueriex bien d'aulres
ehoses. Je crains de ne pouvoir vous eiivoyer (ju'uu
catalogue asse/ voluinineux, mais Ires pen intellisi vous n'en etes
pas content, pregible. Au reste,
la
nex
eheniin de fer
le
commu
el
vfiiex voir
par
lot ijeu.r
de la
grand Napoleon, <[ui nc croyail
aux
miracles inagnetiques du jeune
probablement pas
Alexis. Je ne suis pas de eeux (jui crachent sur des
tcti',
disait le
boites de platinc cnrichies de diamants, surtout
se trouvc des negocianls bordelais qui les
s'il
changent
eontrc quelque grand cm, mais j'ai peur dc ressenibler a la canaille de leltres et j'ai des scrupules.
J'hesite encore et ne sais ce ([ue jc feral
quand nion
enfant sera venu an monde. Je no sais pas ce
retient.
loi
(jui
On
a fait
oblige
il
les
y
a
(jui
le
quelque temps unc admirable
editeurs anglais a dernander, voire
a acbeter la permission de vous traduire. J'ai recu
1'autre jour
un
billet, <[ui a 1'air
editeur anglais,
le([iicl
en bonne forme, d'un
me promet de bonnes guinees
pour ma
prose, ('ela m'a fait grand plaisir, mais
don lie pietre opinion de eel insulaire. Adieu, mon
cher ami, n'oublicx pas M r de Lalande. Remerciezle
bien de ses verres (non pas vers).
plait.
La couleur un peu enfumee
I.a
est tres
venable au vin de Bordeaux. Je vais
forme me
jolieetcon-
in 'en
procurer
Archives photographiques
NICOLO
DI PIETRO GERINI
Le Couronnement
cle
la
Vierge
(Musee du Louvre)
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
une douzaine.
la
67
n'en est arrive qu'un seul,
grace a
curiosite des douaniers sans doute,
ont
casse
qui
II
1'aulre.
Tout
a vous.
P.
M.
Paris, rue de Lille, 52.
16 Decembre [1852].
Mon
cher ami, vos brocards m'encornih'stibulent.
Voici pourtant
site au Musec
1"
chez
A ma
mes observations dans une longue
grande surprise,
les tres
A
italiennes.
vi-
:
je les trouve assez rares
anciens peintres des premieres ecoles
vrai dire, on ne sait
quelles etoffes ils
ont voulu faire; mais pen on point, de broderies. Cependant, je vous citerai le n 507 ancienne ecole
:
Couronnement de
la Vierge. La Viero-e a un
manteau convert d'unc espece de vermicel d'or.
d'ltalie,
N'a-t-on
pas
voulu
rendre
ces
broderies
ordi-
naires en Grece, qui se font avec du lacet d'or
cousu sur une etoffe? N 436 la
Vierge et V Enfant
:
Jesus, flanques d'anges, par Turino Vanni. Les anges
ont des robes vertes semees d'un ornement d'or a
pen pres de
cette forme.
robe rouge a pois ou a
pen plus petits que
*>$,/,
^?^>-
les
*~$Jjfy
La Vierge
a
etoiles d'or,
ornements
une
un
des
'
anges.
X u 214
:
Jean de Fiesolc,
Conrunnement de
la
*
PHOSPEK MERIMEE
Vierge. Le Ironr de sa
card d'or sous
tierement.
le([iiel
majestad
est
convert
cle
bro-
presque ende dos a un inan-
1'etolTe disparait
Un eveque qu on
volt
tcau blanc sur lequel est line large bandc representant quelques sujets de la Passion en broderie.
Carpaecio, Predication de je ne me rappelle
pins <[iiel saint chex Ics Sarrasins. Plnsienrs de ces
messieurs out des dolmans a ramages or et soie
123
:
noire. Maintenant, dans FEcole llainande, n
j'ai
remarque
line
Annonciation dans
Eyck, dont 1'ange
a
le
5115,
style dc Van
nn mantean tres incommode
pour voler [vons diriex bon a voler] rouge avec des
feuilles de vigne d'or dont la figure t'est icy ponran centre de ehaqne feuille d'or est line
traictee
:
.le me
rapvn
nn
dessin
avoir
tout
semblable
dans
d'anpelle
antre feuille noire, l/elfet est tres joli.
ciennes
etoll'es
de Venise.
X" 592. Keole allemande on llamande
t'enimc avec un
I
:
Portrait de
bonnet asse/ etran<re,
dont voici un
o
eroqnis dill'orme. Cela ressenible a un voile d'or avec
broderies fantascjues de soie noire, pose sur un cone
O
S
-a
S
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
69
orne de perlcs et de lacets d'or qui cachent les cheveux et qui est retenu par un ruban d'or passant sous
Ce portrait
1'oreille.
Je ne trouve pas
card
dans
ecole
frangaise
n'est
dans
le
est
du xv e
siecle.
de bro-
I'ancienne
ce
si
,
tableau en-
core sans numero) representant Juvenal des Ursins
sa
ct
prie-Dieu
card rouge
le
fond,
le
Les
famille.
sont
en
bro-
et or;
Tor
rouge
les
fait
des-
sins.
Pas
dans
moindre dorure
la
les
deux curieux
ta-
bleaux representant des
bals a la eour de Henri III.
\/
Xi re Sodomite, ni ses mignons n'ont de bro-
deries. lls paraissent tons vetus de satin
ou dedrap
1
.
Te reponds a un
passage devotre lettreau sujetde
1'editeur de Palsgrave. Si c'est a inon conseil
que vous
avez defere en supprimant votre factum, j'en serai
tres fier. [Mes principes sont qu'un homme de lettres
ne doit jamais se facher, de quelque
le traite,
fac.on qu'on
ni voni
ne
lache,
pourvu qu'on
1'appelle
1. II y a encore une Desceiite de Croi.r d'un peintre fran^ai?
inconnu, dans laquelle Joseph d'Arimathie a une robe de brocard.
Pas de numero a ce tableau. Et voila.
70
MEIUMEE
IM'.'isi'KH
leur.
Vons n'ave/ mil bcsoin do prouvcr que vous
etes
hoininc d'espril ct que vous save/ aiguiser un epi-
gram inc. Pourquoi vous exposer a passer pour mauvais
coucheur, rageur et tapageur, a propos de ee qu'un
pedant a ehasse sur vos lerres sans port d'armes.' La
conclusion <jue tons les gens du inondc auraient tiM r Michel
ree de votre pamphlet aurait ele eelle-ci
:
un garcon
est
d'csprit fort
se picjtie de la sorlc,
il
mechant, mais, pour
qu'il
faut (jue son cas soil mauvais,
probablement il a tort. J ai d'autant phis le droit
de vous donner re conscil (ju'outre les (juinxc jours
de prison rjiie m'a eoute le plaisir de berner des
et
Si votre
j'ai gagne qu'on m'ait dit
cause etait bonne, vous n'aui'iex pas eu besoin de
fairc de 1'esprit.
Sur quoi je prie Dieu qu'il vous
J
Jeans-foutres,
:
me rccommandant
en sa saintc garde,
ait
pour
faire
ma commission auprcs
ce qui concerne le
dc
M
r
a vous
I>arose en
paiement de ses vingt-ciiuj bou-
teilles.
P r M.
Paris, 27
Mon cher
ami, Julien,
([iii
cst
Decembre
un
hommc
18.")2.
sans pa-
pour expliquer un textc dilficile, n'entend rien a
geographie. On m'a conseille de chercher dans
reil
la
The novels of Marco J'o/o..., translated from the
Italian with notes by William Marsden, .1. l\. S. London, 181S. in-V', (ju'on dit
classi((iic
sur
la n; iliere.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
71
Voici ce que je trouve livre II, chap. LXV
chanCeux qui liront les ecrits
ghian-fu avec cette note
:
:
de Marco Polo de Venise, says P. Martini, verront
clairement, par la situation de cette ville et le nom
que c'est elle qu'il nom me
a 1'index geograCingiam (Chin-gian}. Page 501
-on trouve Ckan-ghian-fu, or
phique, page 760,
Bien
Chin-Kiang-fu.
que la version italienne ne corqu'elle a (Chin-Kiang-fu j,
responde pas exactement a la version francaise,
douteux que les deux chapitres italien
n'est pas
il
et
franrais ne se rapportent au menie lieu.
dans Marsden
Quinsai
avec cette note
:
:
Kin-sai, page 508,
At the time when this
city, the ca-
Southern China under the dynasty of the
was
surrendered to the arms of Kubla'i, the
Song,
Chinese annals call it by the name of Lin-gnan. This
pital of
was changed by the Ming, for that of Ha?ig-Cheu
which it had borne at an earlier period et which it
still
retains. Quin-sai, King-sai, or,
according to
De-
buignes King-tsay, must therefore be considered
only as a descriptive appellation, grounded perhaps
upon the proverbial saying already noticed, which
terms it a celestial abode, although the meaning of
component words may not be precisely the rubbish our author has assigned to them.
II cite endit
core Martini, qui
que le Quinsai de M. Polo est
the
Cette Quinsai, on etait de son temps
Hang-tcheu.
la cour de la Chine, que les savants et les polis entre
les Chinois nomment Kiny-Su
A7/?<-et le vulgaire
~
c
o
1
72
I'KMSI'EM
MEIUMKK
Sai; c'est de In qn'est vonii le Oninsm dn venitien.
Mais King-Sn, en eel emlroit, est un nom do dignile,
com mini
tontes les villcs royales; aussi siville royale. P. l.'JT.
a
gnihe-t-il veritablement unc
King-tse, says the editor of Y Histoire generals tic
exprime 1'endroit on rempereur tient sa
la Chine,
eonr,
1.
IX, p. 'ilO.
Kao-tsong,
la
llotte
--
Kn
des Rin,
11()I,
sai/.s
sons I'empcreur
the younger do
CrnigiH's, partit de Tsen-Tsin-Ouey, a trentc lienes a
1'esl dc
Peking, pour se dinner vers la ville de Lin-
ngan, actuellenient Hang-tcheon-fou. (.'est la meme
(He adds in a note <[ne Marco Polo nomine King-tsay,
t.
Ill, p.
On
32; Mardsen,
fait u n train
p. 50'J-oK).
horrible dans 1'etablissement ct
pen de peine avons griffonnerces ligiifs,
admirant quc vons vous iinagiiiie/ qnc quelqu'un s'm-
je n'ai pas
tcresse a la ville de Quinsai.
Vons noterez qne le monosyllabe fan, ju. qui terse met a la fin des noms de tontes les
mine ces noms,
villes, ce (jni
me
parait un pen obscene.
de Marguerite se tronvc decrite a la
90
des
et lettres de
Memoires
page
Marguerite de \'<iI,
a litiere
lois,
nouvelle edition, revue snr les manuscrits des
bibliotheques
M.
tin
Hoi
et
de lArsenal,
ct
pnbliee par
F. Guessard, ancien eleve de 1'Ecoledes Charles,
Renouard, 1842 (pour la Societe de VHistoire de
France]. Voici le denxieme passage dn meme livre,
.1.
page 96
:
Elle (la comtesse de I.alain
nourrissoit son pc-
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
son lait; de sorte qu'estant
an festin, assise tout aupres de moy a
tit-fils cle
est le lieu
ou ceux de ce
pai's-la se
73
lendemain
Ic
la
table, qui
communiquent
avec plus de franchise, n'ayant 1'esprit bande qu'a
mon but. qui n'estoit que d'advancer le dessein de
mon
frere, elle paree et toute couverte de pierreries
de broderies, avec une robille a 1'espagnole de
toille d'or noire, avec des bandes de broderie de ca-
et
netillc
d'or et d'argent, et un pourpoint de
toile
d'argent blanche en broderie d'or, avec des gros
boutons de diamant (habit approprie a 1'olfice de
nourrice), 1'on luy apporta a la table son petit-fils,
emmaillote aussi richement qu'estoit vestue la nourrice, pour lui donner a taicter. Elle le met entre nous
deux sur
la table, et
librement se desboutonne, bail-
lant son tetin a son petit, ce qui cut etc tenu incivi-
quelque autre; mais elle le faisoit avec tant de
grace et de naifvete, com me toutes ses actions en
lite a
estoient accompaignees, qu'elle en receust autant de
louange que la compagnie de
Si je ne vous ai pas donne
plaisir.
les
tableaux qui representent un bal a
c'est qu'il n'y en a pas encore.
Tout
P. 96-97.
numeros des deux
la
cour de Henri
III,
a vous.
P r M.
Hue de
Lille, 52.
3 Janvier 1853.
Mon
cher ami, je ne recois pas de nouvelles de
ML
I'ISOSI'KM
M' Lalande.
r
i2.
>
Yeiiille/. Ini
francs, on,
dire de
non, jc
si
MICE
II I.
les
fair*;
lui
eiivcrrai a
deaux. Sur volrr reponse je rcinettrai
haii(|uier de Paris.
Je vous souhaite line
reclamer ses
1
Bor-
'argent a un
bonne anncc.
Xous avons en un temps dc printcmps
(jui
nous
pronict une grande nbonclance de hannctons.
Sauley vienl d'epouscr une jeunesse de dix-huil
ans, sans reflechir a
la
prediction de Nostradamus.
Coin men t nc m'avez-vous pas encore trouve une veuve
ait un chateau,
(|iii
j'entends chateau Larosc oti aulre
en Medoc, non en Espagne? J'ai passe inon jour de
Tan dans une alTreuse solitude, ce ([ui in'a donne
dcs idees de mariage, outre quo j'avais
mange
trcs
sale.
Adieu, nion cher ami. ne m'oubliez pas.
Paris, 7 Janvier au soir [1853].
Mon
remcnt
cher ami. Je songc a me marier, particulieveux dire snrtaiit), pour evitcr les mau(je
vaises pcnsees
<jui
peuvent vous venir en
tete, sur-
tout le matin: mais je n'ai pas une vocation solide
commc
celle de Saulcv. Je
m'ennuic hien souvent
dans ma solitude, mais quand
tancc
vaut
dii
monde
el
je
reflechis a I'ineons-
ses vicissitudes,
je
crois
(ju'il
micux mourir garcon.
.I'ai
communique
le
quatrain
trente-neuf academiciens, qu
il
relatif a Julien
a fort divertis,
a
mais
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
75
[vous jugez mal cc mandarin. Croyez qu'il salt tout
ce qu'on pent savoir, mais il n'est pas force de eom-
prendre. II a tradnit dcs livres de philosophic trcs
abstruse sansy entendre un mot, mais les Allemands
out compris aussitot]. II n'y a rien d'extraordinaire
d'ailleurs a ce qu'il ne sache pas ce
que Marco Polo
Quecianfu, Vous savez
vous
n'etes pas oblige de comprendre
mais
1'espagnol,
un bas Normand qui vous estropie un passage de Don
a voulu dire avec sa ville de
Quichotte.
J'ai
donne votre
lettrc a
Maury, mais
il
ne m'a rien
donne en retour.
Jc vais aller
dcmain chez quelqu'nn qui
se char-
M
r
Lalande, puisqu'il ne
gera, je pense, de payer
chercher
ses
125 francs.
veut pas envoyer
Jc crains que notre ami nc soil pas cocu (ce qui
est
sa
un sort assez doux, a ce
femme, qui
mais que
convertisse au
qu'il parait),
est fort devote, ne le
capucinage en honneur aujourd'hui. La chaine d'un
sort pareil n'entre pas pour pen dans mes repu-
gnances au conjugal
gnol dont j'ai oublie
un proverbe espatermes expres, mais dont le
lien. [II y a
les
sens est que, lorsque dans un menage il y a une bete
et u n homme d'esprit, le second commande six jours
par semaine, et la bete nn jour, pendant lequel se
pu se commencer pendant
Mettez-moi cela envers. vous qui tra-
defait tout le bien qui a
les six jours.]
vaillez
dans cette partie.
Je vous ai
demande bien des
fois
ou vous preniez
I'HOSI'KU
7(i
\otrc ciicrc bleue.
leille,
va une adresse sur votre bou-
S'il
ecrivez-la moi, pour I'amour de Dicu.
y a mi icnijis
II
MKIUMKE
infiiii
que
je
n ;n
sais ec qu'il
dcvicnt.
amourcux
inalheurcux, ainsi
cl
.le
le
vu Dantas. Jc nc
soupconne d'etre
(jii'il
Ires
arrive d'ordi-
naire aux beaux n-areons.
que vous viendrcz probablement a Paris
pour ee carrine (u pour le saint temps de Paques.
Parlcz-moi d'ici la des vins de Bordeaux exccllents
Je pense
vous connattriez, avec beaucoup de parfum et
dans les prix du vin de I>arose de M r Lalande inais
fjuc
:
le
parfum
est
une condition
Adieu, mille amities
/'.
lex
On
.V.
eomme
chapon
et
(jita
est un
nan.
compliments.
dit (jue le
gucrrier
ayant Icrre la
cju'il
.sine
mule
dont vous
a cc
me
parun
avee
rapport
coq imparfait.
Paris, rue de
52.
f.ille,
15 Janvier 1853.
Mori cher ami, vous saehant prcsse d'cpreuves, je
ne vcux pas y mettre votre patience, et je vous envoie les premiers mots du conte <|iu vous diront
toutc 1'histoire
:
Tres hombres burladeros vinieron
dijeron
le
([uc eran
a
muv buenos macstros
un Key y
haees
par;i
panos, y senaladamenle (jue hacian un pauo, que
todo ho in b re ([lie ftiese lijo de aquel padre <[ue todos
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
decian, que veian
de aquel padre q
non podria ver
e
el
mas
que non fuese
el,
fijo
tenia y que las gentes decian, que
el
el
pafio,
77
pafio.
L'histoire est racontee partout,
commetrop
inieux
savez. II est evident que pano vcut dire tapisserie,
car un pen plus loin 1'alguazil du roi va a I'atelier
Y desque entro y no los maestros que
des farceurs.
las cosas
tejian, y decian las figuras y
el pafio,
y que
que avia en
tuvo que no era fijo de
cuideva que por eso non lo viera,
no
el
le veia,
aquel padre que el
y tuvo que si gelo supiesen, que perderia toda su
ho nra.
Les
/nae.s'i/'O.s'finissent
par
1'aire
un habit an
roi,
qui
se
promene
tout mi, et tout le inonde s'extasie sur
la
richesse
de
1'etoffe,
negro, qui tenait
a
le
mi no me empece
jusqu'a ce qu'un pauvre
cheval du roi,
(sic]
q me
lui dit
Sefior,
:
tengades por
fijo
de
aquel que yo digo, nin de otro, y porende digovos
que soy cierto que vos desnudo ides.
Votre citation
cap. 7, p.
y desque ovieron,
54 du Conde Lucanor, dans
:
etc...
la
est au
Bibliotheca
Castellana publicada por A. Keller y C. Possart
tomo
I.
est
De
:
vn
Stuttgart, 1839, in-12. Le litre du chap,
lo
qne contecio a un rey con
tres
kombres
M
Lalande,
burladeros.
Je vous remercie de votre visite a
m'en tiendrai
'
1
Larose, car je
ne fais pas grand cas du corps, et je n'aime que le
parfmn. Si le Mouton que vous dites ne 1'emporte
mais
je crois
que
je
;ui
78
I'HOSI'EH
pas sur
le
I.
arose (juc
a re dernier,
diablc dr
CM*
r
M
r
j'ai, je
m'en tiendrai,
je crois,
(jue j'aurais voiilu savoir e'est si
Lalandc avail enfin envoye toucher
r
le
correspondant do M Odier,
argent chex
son
M
Ce
MKIUMKK
J.
cours
().
4ii.
d'Aquitaine,
F^onguet,
ce
pauvre Genin, Je vous
impitoyable pour
Vous
otes
pardonne
de tircr de ses ouvrages des torche-cul pour votre
tils, inais si vous aviex vu com me inoi avant-hier Ic
ue/ de I'auteur, vous n'auriez
pas plus
mettre dans votre boyau culier <jue I'epee
voulu
ole
Ic
Ko-
land conservee a Kocamadour. ('ela ressemblait an
eruption, il n'v a de plus effrayant (jue le visage tie notre ami His ile BuLtenval
fait bouillir ICau de sa euvette
cjui
(juand il se de-
rone d'un
ci-atere en
barbouille.
Adieu, tenex-vous en joie et eonlintie/ a manger
iles terrines de KuU'ee. J'en
mangeai uned'Albi hier
avee un faisan trulVe,
(jue
le
tout arrose avee le Larose
vous save/ pour celebrer le retour de mon
et de sa fern me cjui sont arrives hier tie Cons-
cousin
tantinople.
Mille amities
et
compliments.
P
S.
Mon
cher ami,
les univres
vous dites. Iloeberliu
et
tl.
1
MERIMKE.
"2$ Janvier 1833].
des deux maroullesque
llackhnvt, sont inconnues a
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
79
Bibliotheque de 1'Institut com me a la Bibliotheque
Imperiale; j'en conclus que 1'un et 1'autre nc sont
la
que des pas grand'chose, je parle des deux auteurs,
non des etablissements respectables que vous honorez souvent de votre presence.
Plus
du vin de Larose,
je bois
mais aussi
il
et plus
venient, auriez-vous la chose d'en
bouteilles a
il
me
plait,
diminue. Pour remedier a cet incon-
M
r
Lalande pour 500
demander cent
transporters a
Paris? Veuillez le prier egalement de faire toucher
les 500 fr. en envoyant le vin. Cela
m'arrangera
fr.
mieux que de prendre le precede longuet.
On a nomine aujourd'hui M Rossignol en remplacement dc Burnouf. Je crains que ce ne soit pas un
1
remplacant dans toute la force du terme. On dit que
cette nomination coule a tout jamais votre ami
Egautre
ami
M.
Fortoul
a
Yotre
malenconpris
ger.
treusement pour ambassadeur
le
bon Guerard qui
a
speech le plus ridicule pour declarer que S. Ex.
ne se presentait pas. La-dessus IJeugnot et Villemain
lui ont
prodigue les coups de griffe, comme il savent
fait le
bicn que c'est une candidature a pen pres
demolie. [II est bien agreable de recevoir six francs
faire, si
pour assister a ces seances-la; on les payerait volontiers pour entendre toutes les mechancetes
qui s'y
Depuis qu'il n'y a plus de clubs, c'est a
1'Academie des Inscriptions qu'il faut aller pour entendre I'engueulade dans toute son energie].
disent.
80
MEIUMKK
I'llOSI'KH
M
r
de [.arrange pour (ju'il
vous oblint mi con^e, inais il s'en etait donne un aujourd'hui, eomme il me semble, car il n'est pas venu
Je voulais eanevasser
a I'etablissemcnt. Si je Ic rencontre avant vendredi
votre affaire, mais je ne
conterai
lui
prochain, je
homine a la pousser d'une vigoureuse el
maniere.
Vous ferie/ petit-etrc bien de lui
gaillarde
ecrire lout rondemenl. (.le ijui ne in'enipechera pas
sais
s'il
est
de cqnimenter votre letlre a la premiere occasion.
Si vous vous ennuvex en province, je m'ennuie dia-
blement
a Paris. Je
ne rove
<jue
champs
et soleil.
voudrais avoir un chateau
stir le
bord de
la
ranee avec des livres
tine
et
coliques batonneuscs
les
(jui
Mediter-
femme pour rabattre
me surviendraient. On
est le restiltat de 1'eleclion, et
dit
Ojtie I'Empereur
rimperatrice de I'erection.
fait celui-la.'
M
de
Je
r
Mille amities.
lisl-ce
vous
cjui
avez
Xe m'oubliex pas aupres
Lalande.
Mille amities
et
compliments.
P' MKHIMICK.
Paris, 12 Fevrier 185:5.
Mon
cher ami, ecrivez
comme
non
cin'~ii
mot
difficile a
comme De Thou
vous faites a
prononcer
:
c est
K/iezii,
tort. HH.I.'io est
quelque chose
un
comme
Knids' on Knies\ Tradiiisez princes et non boyards.
On
nail
prince
et
Ton
est
I'ail
boyard.
Cl
est Ivan III
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
81
pour faire endever les princes d'origine, descendants de souverains, irnagina de creer des boyards,
c'est-a-dire des senateurs, conseillers d'Etat, etc...
qui,
Jean IV, dont
princes
dans ses
des princes et des boyards, et des
boyards. Le tzar s'appelait velikii Knies
douze Knies
=
est question, pouvait avoir
il
1
grand prince; on a traduit en latin magnus dux,
puis en franc, ais grand-due. Anciennement le titre
de prince ne se donnait qu'a des descendants de
le
princes souverains, les uns d'origine varegue, les
autres d'origine tartare. Je crois que Pierre le Grand
a fait
de son autorite un prince Menchikof
probablement encore. Voici
et d'autres
passage Bacon
le
:
statute was made (19 year of Henry VII) prohibiting the bringing in of manufactures of silk wrought
by itself or mixed with any other thread. But it was not
Another
of stuffs of
th
whole piece
no manufacture
[for that the
in use at that time]
realm had of them
but of knit silk or
texture of silk; as ribbands, laces, cauls, points and
girdles, etc., which the people of England could then
well skill to make.
Works of Francis lord
History of King Henry VII.
N. B. La
494; London, 1730, fol.
premiere edition de Y Histoirc de Henry VII est de 1622.
Bacon,
vol. Ill, p.
Je ne connais pas de livre ou se trouvent les portraits
des anciens tzars. Mais
pas tres anciens,
Mockobckoii
drevnosti,
dans un
Dpebhoctu.
Monuments
Fi-aiidst/iie Michel.
il
yen
livre intitule
a quelques-uns,
:
I1JIMJITHUKU
Pamiatniki
Moskovsko'i
d'antiquite de Moscou, Mos(J
PROSPER MERIMEE
82
con 1842-1845 -- in-4". J'y vois un portrait du tzar
Fedor Alexievitch en gratule robe do brocard d'or
serree an cou, larges manches sous lesquelles on
en voit d'autrcs plus etroites; voici le croquis dudit
portrait
:
(le
un melon
n'est pas
qu'il
porte, inais un globe.
La palatine,
robe et
les
la
bande de
ia
parcments sont couI'etoffe de
verts de pierreries;
robe parait etre du brocard
d'or avec des dessins ou rala
mages rouges.
C'.e
costume
cst
absolument
semblable a celui qu'a donne le
baron de Herbertstein dans son
portrait d'lvan IV en tete de
Reruni
moscoviticarum
:
com-
mentarii Sigismundi liberi baronis in Hcrberstnin
per loannem Oporinum,
s.
d.
Mais
le
Basileae,
portrait est
date de 1551.
Vous ne me donne/ aucune envie
me
racontant
mais
je
serais
les faits et
charme
d'etre pere en
de
votre
moutard,
gestes
d'avoir tine fern me sterile,
riche et jolie. Trouve/ m'en
une. J'approuve fort
mais
c'est
une
votre dictionnaire,
ceuvre de dix ans
an moins. X'importe. made animo. J'esperc que
M r l.alande n'oublic pas mon vin. Adieu, je vous
LETTRES A PRANCISQUE MICHEL
me
quitte pour
83
coucher, je suis tout matagrobolise
la
gueule. Bonsoir.
d'une fluxion sur
S. d.
Mon cher
poche pour
Levesque
ami,
j'ai
[26Fevrier 1853].
mis hier votre lettre dans
aller consulter YHistoire
ma
de Russie de
a I'Institut, mais auparavant j'ai passe chez
Mad. de M,
a qui j'avais quelques petitions a donner.
Je n'ai plus trouve votre lettre
en presence de Levesque
quand
je suis arrive
et je crains qu'elle n'ait ete
envoyee a 1'Imperatrice. Je ne me souvenais que
d'une chose, c'est que vous me demandiez ce que
que les Polovitzi. C'est, je crois, ce que personne ne pent dire. Levesque traduit leur nom par
chasseurs. II le derive apparemment du mot nojie,
c'etait
pole,
campagne, nortebou
courant
les
champs,
etc.
polevo'i,
,
On
ferait
campagnard
;
un substantif plus
regulierement avec polevets, pluriel polevtsi.
Je n'ai jamais vu ce mot ecrit en russe,
et je
ne
puis par consequent vous en donner 1'orthographe
seulement n'ecrivez pas tzi, mais tsi la combinaison
;
:
tz
n'existe pas en russe.
Ce
qu'il y a
de plus pro-
bable sur le compte de ces gens-la, c'est qu'ils
etaient turcs ou tartares, et je le conclus des noms
de plusieurs de leurs chefs, qui se terminent en
kan. Si vous avez quelque detail particulier a
mander,
veuillez
me
de-
m'envoyer une seconde edition de
votre lettre, car je desespere de revoir la premiere.
PROSPER MERIMEE
84
Jc
a
me
rejoilis fort
cl'apprendre que vous viendrez
d'ici
Paques. J'espere
me
grippe qui
dernier point.
nne
J'ai ree.u
la
tient depuis
lettre
M
de
me debarrasser de
IT)
r
jours
el
la
m'abrutit an
Lalande, qui m'annonce
depart du vin par mer, ee (jui m'a un pen effraye.
Les 100 bonteilles sont a bord de la Jeune-Eulalie,
le
en destination pour Rouen. Mais entre Bordeaux et
Konen il y a tant d'eeueils que je ne serai tranquille
que lorsque
le
vin sera dans
ma
cave.
Adieu, mille amities et compliments.
)r
l
I*.
S.
Je n'ai pas recu d'epreuves.
M.
Vous n'ignorez
pas ([ue Levesque est un auteur Ires peu estime et
qui ne vaut rien a citer. C'est Karamsine tout an
plus qni merite de I'etre.
S. d. [12
Mon
cher ami,
il
Mars 1853].
parait que, depuis que
j'ai perdu
vous avex perdu votre
plume. Je n'ai pas dc nouvelles de vous. Je n'en ai
r
pas davantage du vin de M Lalande. II avail eu
de 1'expedier par mer. Je crains que
1'idee
originale
w
si
maladroitement votie
ces tempetes n'aient
lettre,
fait
de 1'eau
rongie
sur les
cotes de Bretagne. Avez-vous entendu parler de
Jt'unc-Eulalie qui avait ma cave a son bord.'
J'ai la
grippe depuis un mois
el
la
de plusje suis.s -
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
sotte et ahuri
ont place
d'Etat.
II
les
85
par ces changements ministeriels qui
Monuments Historiques au Ministere
faut faire
1'education
archeologique de
gens qui n'ont pas de grandes dispositions. Us vous
disent qu'avant tout il faut que le budget soil en
equilibre, et
ils
Laon perdra le
Tout a vous.
seront cause que la cathedrale de
sien.
P r M.
P. S.
Inlie.
Je suis vraimentinquiet de cette/eune-Eu-
Si vous
en savez quelque chose
rnandez-le
moi.]
Mardi
Mon
cher ami,
j'ai
soir [20
demande
soir s'ils connaissaient
un
leur est tout a fait inconnu.
Mai 1853].
a des Moscovites ce
lieu
nonime Starilsej
A votre
il
place, je citerais
Possevin sans m'embarrasser du reste.
Tout
a vous.
P M.
r
er
S. d. [l
juillet 1853].
Mon
cher ami,
Vous savez que
done!
comme on
je
dit
ne suis pas un Jean-foutre, eh
au bord du fleuve qui vous de-
saltere.
Croyez que vous n'avez pas
e'te
plus surpris que
86
PltOSl'KH
votrc serviteur.
vale
nn cnrazon
Assurement,
drais
autre.
tin
MEHIMKK
Vons savic/
les
precedents el
lo
(jite
castellnno. Kt voila.
si
j'avais a
me
un
faire
lit,
Vous eomprenex que
j'en pren-
je suis en ec
moment
aussi content qu'un chat sur la glace, les
des coquilles de noix. J'avais a choisir
dans
pattes
cnlre nn refus ridicule dans inon obscurite et les
channcs dc
(juc j'aie
mot
fnt
Sa mere est
1'avenir.
la
meillcure ainie
depuis tantot vingt-trois ans. Son dernier
Soyex noire ennemi on laissez-vous
:
,
fairc.
Le bon cote de
la
medaillc est que
j'ai
plus de h-
bcrlc el d'aulorile pour parler aux gens dcs arts
et
dcs eglises cjui degringolent; ct si je prends anjonrd'hui la defense d'un pauvre diable qn'on assomme,
on ne me mettra plus en prison sans ([ue mcs
140 collegues soicnt eonsultes. A propos, n'est-ce
pas drole? C>ela m'est venu 1'anniversaire de ma condamnation de 1'annee [>asseo. Je vous avoue que je
ne sais
je n'ai pas etc plus sensible
si
d'interet ([ne
aux marques
mes amis m'ont donnees dans
cettc oc-
casion.
Aujourd'hui j'ai le bonhenr d'avoir relrouve an
bout de la France des cousines dont je n'avais
jamais entendn parler, et des condisciples qui ont
fait de mauvaises alTaires dans 1'epicerie, mais qui
m'ont
jours voue une
toil
si
sincere affection qu'ils
n'hesitent pas, etc...
Je
compte
aller
en Espagne an commencement de
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
87
septembre. Je ne sais pas trop encore par ou
je pas-
serai, mais, si je puis respirer a
que
Bordeaux, croyez
serai bien heureux de vous serrer la main en
je
passant.
Je suis tout a vos ordres pour
Eloffes, et la
le
2 e volume des
Revue des Deux Mondes,
et je
vous
trouve hardi et temeraire d'en douter. Quant aux
que vous me demanderez vous savez mes prinne pas se faire d'ennemis quand on n'a pas
cipes
avis
:
une bonne action pour motif. Je crois que les Memoires de 1'Academie des Inscriptions peuvent vous
de nombreux exemples a eviter. Quand un
academicien engueule un academicien, on se moque
oflrir
deux; quand on attaque un academicien
et qu'on est en dehors de 1'Academie, le monde admet bien que 1'academicien est un cornichon, mais
de tons
les
croit que son adversaire est un socialiste et un ennemi public, qui, de plus, n'a plus de chances a 1'Aca-
il
demie. That's the ground I stand upon
Adieu mon cher ami, mille amities et compliments.
.
P r M.
Croyez que vos lettres m'arrivent fort bien sans
enumeration de mes rares titres et qualites.
PROSPER MERIMEE
ftfl
7 Juillet [1853].
Je recois ceci de Laborde
j'cspere que c'est ce
:
qu'il vous fant.
Tout
a vous.
P r M.
Paris,
Mon
chcr ami,
face on post face.
de
I'lnstitut
ne
je n'approiive
Vous
rn'a
du Con&titiitionnel
pond
:
nullement votrc pre-
an public
elites
pas
2(i Juillet [185.'t<.
me me
In;
a fait nion eloge.
--
Que m'importe!
Un membrc
:
un des redacteurs
Le public
Regie generale
re:
ne
discuter que les fails: laisser chacun avec ses opinions. En outre votre passage sur Lenormant n'est
ni assez mechant ni assez saillant pour que vous le
regrcttie/.
trait
A
votre place, je
eommencerais par
du Constitutionnel dont
et
phrases,
Rien ne met
les citations
je
1'ex-
retrancherais les
je mettrais la reponse aux objections.
le
lecteur de plus mauvaise
louangeuses
:
humeur que
cela ressemble trop aux
annonces du sirop depuratif.
Un architecte de mes amis
a trouve
dans un con-
trefort de la cathedrale de
fermant
les os
xin e siecle.
et
les
Bayonne une boite renvetements d'un eveque du
nous a rapporte les habits qui sont a
Cluny. Rien de plus curieux que ces etoffes encore
assez bien conservees. La broderie du has de la robe
II
est admirable.
Ola
ressemble aux plus elegantes
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
89
etoffes chinoises, avec une legende arabe en
grosses
lettres ou il y a, me dit-on
il
n'y a de Dieu que
:
Dieu
Mahomet
est son
prophete; broderie est un
mot.
C'est
un
tissu
mauvais
tres mince d'or et dc
et
soies de differentes couleurs.
Les debris de
la culotte
sont en crepe de Chine
apparence) representant des oiseaux
frontes devant une coupe, etc...
(c'est leur
af-
La chasuble (ou une longue robe) autrefois blanche,
egalement en
soie,
presente des lignes d'arbres,
sic
:
A
Tons ces
tissus sont tres minces.
Us sont bordes
de galons tres ouvrages et d'un travail (or et soie;
broderie) lout occidental. Je crois que les etoffes
90
MKIU.MEK
I'HOSI'KJl
viennent dc pays musulmans ct quo.
les
bordures on
galons qui ctaient appliques sur les eoutures sont
fabriques en Franco.
An
rcstc,
il
faudrait que vous
vinssicx voir tout ccla. Je n'ai jainais vu rien dc
plus curicux.
Tout a vous.
1>.
M.
Dimanchc matin, 6 aout 1853.
Mon
cher ami,
Franchcnient j'avais oublie cette ofTVc d'assister
an bapteme de votre moutard. Je vous en remercie
mais
cette
ceremonie:
j'ai
monde
loutes les repugnances du
fort,
je crois
a
vous avoir dit jusqu'a quel
point.
II
Soyex assex bon pour me rendre un petit service.
s'agit de me retenir une place dans la malle-poste
de Bordeaux a Bayonne, de facon a ce (juc je puisse
el re a Bayonne le 4 septembre dans la journee.
Vcuillex ne pas tarder a retonir ladite place: on
m'assure
qu'il y a tant
mais sur,
a
Si,
moins de
par fortune,
j'ainie
a
la
de voyageurs qu'on n'est jas'y prendre longtemps d'avance.
malic
etait
j)rise
pour ce jour,
me
croire (ju'elle serait libre de facon a
permettre d'etre
absolument que
a
Bayonne
j'y sois an
le
>
septembre.
plus tard
le
\
II
faut
dans
la
journee. Je vous rembourserai et vous serrerai la
main en passant. Veuillex, si vous etes a Bordeaux,
LETTRES A FRANCISQt'E MICHEL
me repondre un mot
le
91
plus tot possible. Si je n'ai
pas de reponse de vous mardiS, tenez ma lettre pour
non avenue quand elle vous parviendra je chargerai
quelque banquier de mon affaire. Plus je considers
;
de la preface, et plus je suis de mon avis.
vaut mieux que ce soit votre reviewer qui disc que
vous etes moins bien traite par votre ministre que
1'alTaire
II
M
r
un Tel qui ne
salt
pas 1'orthographe (cette phrase
pour la clarte) je veux dire qu'il ne
faut jamais qti'nn anteur parle de lui-meme, A 1'instant le lecteur se cabre et est pret a discuter.
laisse a desirer
M
:
Quelle diable d'histoire me contez-vous de ce
Sasporte, et de la femme de mon collegue et con-
r
frere qui aurait recu des coups de
gnard
!
Donnez-moi done des
canne
details.
II
et
de poi-
faut vous
dire que tout ce qui touche a la justice m'enchante
pourvu
qu'il s'agisse
de coups de pieds, nazardes,
de
croquignoles, etc., et cocuages. Saviez-vous celui
M
r
Hatton qui, trouvant sa porte fermee, s'avisa
d'ecouter et entendit son domestique disant
Si
Madame avait la bonte de hausser le cul, je ne fe:
rais pas tant
de mal a Madame.
Ces histoires de
cocuage me rappellent la jolie veuve que je n'ai jamais vue chez Madame de M, mais ailleurs. Je ne
sais pas son
nom, mais
je n'ai pas oublie sa figure,
charmante, ni sa voix, qui a
vissante. Mais je suis trop vieux, et
qui est
sent que je
mon cher
le fasse
plus de 120
fois
line calinerie rail
est rare a pre-
par mois. Adieu,
ami, n'oubliez ni la poste ni les details
92
F'ROSPER
conccrtiant
M
r
MERIMEE
Trolong; ne craignez pas de 1'etreen
m'en parlant.
Que
diablc voulez-vous <ju'on vous disc dc 1'Ins-
Toutes
les seances sc passent a lire la corresdes
moutards de 1'Kcole d'Athenes qui font
pondanoe
des memoires a dormir debout.
titut!
I.
bibliotheque de Saint-Petersbourg nous a en-
a
un metre cube d'ouvrages historiques, statistiques, etc... II m'a paru en ouvrant la
voye
(a 1'Institut)
caisse qu'il y avail des tables;
a 1'article snie
(s'il
si
oui, je regarderai
y en a un).
Mille amities et compliments.
P r M.
Paris, 13 aout [1853:.
Mon
cher ami,
je
vous remercie beaucoup de
m'avoir assure une place dans la malle. .le voudrais
bien vous rendre la pareille en vous procurant un
passeport des Affaires etrangeres, mais je ne connais
malheureusement personne
reste, croyez
le
que
les
celle
tres hardi.
que
c'est
la
prefecture.
gendarmes allemands
plus facilement. Votre veuve
un pen a
Au
quo pour voyager en pays etranger
meilleur est un passeport de
celui
a cette boutique.
me
Deux maris
deja!
?s
e
et autres lisent
parait ressembler
du jeune Tobie qui
7
le
C'est
etait
un gar^on
trouvez-vous pas
un pen effrayant?
Je vous remercie
des adresses (juc vous
rn'en-
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
93
voyez, mais je n'en use plus. J'ai perdu celle des cabinets d'aisances et de societe que je regrette beau-
coup.
Je vais mercredi prochain a Trouville, mais je reviendrai, je pense, le dimanche ou le lundi suivant,
ne partirai pas pour Bordeaux avant
tembre. Ainsi au revoir.
et je
le l
er
sep-
Mille amities et remerciements.
P r M.
Madrid, 19 septembre [1853].
Mon
cher ami,
Pen m'importe ce que M r Castille dit de mes
livres et de moi, a moins qu'il ne m'appelle lache ou
voleur, auquel cas j'essayerais de lui casser la tete;
le reste
ne
me touche
en aucune fagon.
repondu au general Daumas pour le remercier
avant de partir. J'irai le voir et lui renouveler mes
J'ai
remerciements des que
mander pardon de
en
ma
la
je serai
revenu, et
lui
de-
carotte que vous lui avez tiree
faveur.
Je ne sais
oil
se trouve 1'honorable professeur de
Germania Chico, dont vous me
connait qu'un
Chico;
tout
le
parlez. Ici
monde
on ne
voudrait
le
pendre ou 1'empaler, parce qu'il le met pour de 1'argent, proh pudor! a une grancle dame, differant en
cela
beaucoup d'un de mes amis qui
comme Pharamond
1'a
precede
preceda Louis-Philippe. Get ami,
PROSPER MERIMEE
94
(jiii
est mi
pauvrc diable, inn;/ linen tiiozo, emprununc chemise de batiste pour aller coucher avec
tait
sa belle, qui a les classes Ires scnsibles. Les ine-
chauts
clisent
qu'elle a ties
raisons
putir
cela.
A
propos de Germania, ave/-vous trouve 1'origine de
1
eette expression je mo. la cdssc:
prise
j'ai
meme
.le
trouve
sens par
ici le
la
A
gente
le
dont quatre tres
mes envieux in'appellent Apollon
re pourquoi
Je passe nion
grande sur-
r<de<i.
suis an milieu de neuf femines,
jolies,
ina
vcrbe cascar employe dans
temps
.
a ne rien faire qu'a dire des be-
quand je me sens par
ou
la chemise de chair
Madrid,
trop emu,
on
mais
a
en
vive eoule cher,
pour son argent. II y
tises a ees
quatre Muses,
el
je vais a
a line
Je
oll'rir a X. S. P. le
pape.
avec des envies de 1'emmener en
Maruja qu'on pour rait
me surprends
el de la montrer pour de
sans
1'argent. Ceei
nulle exageration
un enfant dc cinq ans tnonterait
a califourchon sur sa croupe tandis qu'elle est de-
France
:
bout et
le
On me
corps en arriere jugez un pen voir!
promet un pronunciamiento an premier
:
grande idee du moment c'est dc faire un
compact en dormant an fils de la bourgeoise de
jour. La
etat
Danlas
caloquet de ce pays-ci. (,)iiant a la Mac. de
1'endroit, on I'enverrait a tons les diables. Qu'on
le
dites-vous? Prevenez Dantas
(ju'il
prenne ses me-
sures pour etre conserve a Paris quand on supprimera un des etablissements rivaux du sien.
On
recueille
ii
YAcademie dc
I'Histoire en ce
mo-
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
ment un n ombre
infini
de manuscrits
relatifs
95
aux
des charges entieres de manuscrits
provenant des convents supprimes. J'ai entrevu des
choses tres curieuses, mais dans un etat pitoyable.
Cortes, outre
Ons'occupede lesclasser, c'est-a-dire, bien entendu,
qu'on les met dans une salle ou, de temps en temps,
un garcon d'esprit va fumer son cigare. Expresiones
de parte de todos los de la Academia; La Saussaye
cst ici. La premiere chose qu'il a laite a ete de
perdre son passeport. La seconde de prendre une
marquise de nom et d'armes pour une iemme de
chambre. Je vous quitte pour
le
mener aux taureaux
va faire quelque incongruite. Tout
qu'il
a vous. Je vais bientot partir pour courir, mais vous
ou j'espere
pouvcz cependant rn'ecrire
ici.
Paris, 6 Janvier 1854.
Mon
vous remercie beaucoup des
vers que vous m'envoyez sur les coffres. Je vous serai
bien oblige de noter, quand il vous en passera sous
cher ami,
les yeux,
ceux ou
je
il
serait question de divers usages
qu'on a donnes a cette espece de meuble au moyen
age (j'ai trouve qu'on s'en servait pom violer une
1
fern me),
forme
sans oublier ce qui se rapporterait a la
que je veux vous dire
et a la matiere. Voila ce
depuis 15 jours, mais
paresse
si
j'ai
rapporte de Madrid une
horrible qu'il m'est impossible de prendre
une plume. Je passe mon temps
a
regretter les oi-
PROSPER MERIMEE
96
gnons d'Andalousie, les yeux noirs de Grenade, et a
trouver que je fus un grand sot de pas rapporter a
Paris
M" Maruja com me
e
echantilloo.
II
fait ici
monde me sernble un peu
ennuyeux qu'avant mon sejour en Espagne;
temps de ehien. Le
un
plus
j'ai
perdu 1'habitude d'y etre et je ne trouve rien a dire
aux gens. Save/-vous ee que je fais? Des projets
passer 1'hiver prochain en Andalousie.
Nous nous preparons ici a la guerre. Les Russes et
pour
aller
Russiennes surtout qui sont a Paris font leur
la
paquet, la larme a 1'oeil. Je crains entre nous que
les
separation ne soit un pen longue et que le commerce
des vins de Bordeaux n'en souffre. A ce propos, je
vous remercie, et veuillez remercier M r de Lalande qui
paye. Le
vin me parait toujours tres bon. Vous avez vu que
r
votre ami,
F..., estdeveim mon collegue. II le de-
m'a envoye son correspondant, lequel
j'ai
M
mandait depuis longtemps,
dit-on.
On
pas
trop
noblement,
une porte doree
que
mais il a
ouvrait pour entrer dehors
a cru d'abord
c'etait
qu'on lui
1'air de se
cramponner toujours a son fauteuil. Je
ne sais ce qu'il veut faire des chaises qu il laisse
sans titulaires. Vous avez une idee a ce sujet (jue j'ai
trouvee un pen drdle d'abord, mais qui pent etre
bien inspiree par votre profonde sagaeite devant laquelle je m'incline.
Votre libraire de
la
rue des Bons-Eiifants ne m'a
livre. Ne lui ecrivez
pas envoye
pas, rien
de plus simple que de passer chez lui
simple, c'est-ale
moindre
:
LETTRES A FRANClSQUE MICHEL
97
dire qu'il faut faire une excretion pour se rappeler
d'abord
les litres, puis
pour
aller rue des
Bons-En-
pent que j'attende votre arrivee pour
faire cet effort qui sera moins penible, vous demeufants.
II
se
rant eu ladite rue.
Dantas est
de son malheur.
re mis
II
engraisse et
la fleur des pois de nos belles. Adieu,
cher ami, je vous souhaite une bonne annee.
Donnez-moi de vos nouvelles et parlez-moi de vos
travaux. Ou en etes-vous de votre dictionnaire d'ar-
est
redevenu
mon
de me perdre
got? Je m'y interesse fort; j'acheverai
dans 1'esprit des gens bien nes en faisant un article
sur ce sujet dans un journal grave et religieux.
Paris, 13 fevrier 1854.
Mon
je vais
cher ami,
je
ne suis ni mortni malade, mais
an bal et je passe mes matinees dans des
commissions, divertissements qui m'abrutissent, en
sorte
que
je
n'ai
rien
a
dire.
Voila pourquoi je
ne vous ecris pas. La vie que je mene m'excede au
dernier point, mais vous savez qu'a Paris on ne fait
que ce que veulent les autres. Je medite pour cet et(
/i
de grands voyages qui se prolongeront,
si
Dieu
plait,
jusqu'au printemps. Je n'ai pas ecrit une pause
d'a sur les coffres ni sur aucune autre chose. Si vous
me demandiez
a quoi je passe mon temps, je serais
bien embarrasse pour vous le dire, car je ne le
sais
pas
moi-meme.
Fra/idsijun Michel.
II
me semble
d'ailleurs
7
que
PROSPER MERIMEE
98
grand'chose nun plus. Yous
in'ave/ annonee force Hvres de votrc composition,
ne
vous
et
je
M
les
i
faites
n'en
ai
pas
ni etc..
gueux,
recu
pas
.
J'ai
uti
ni
sen!,
les
etoll'es,
recu cependant les volumes
out line certaine tournure
publics par Jannet, (jni
a la vue. La Vie dc don
assex ai/reable
r>
un pastiche pas trop
Juan de
Vtir-
qui voudrait etre
obscene et inipie, ct qui ne inontre quc des intentions, dont je lui sais gre. II y a encore unc jolie
est
</.v
fort
edition des Ma.iimes de La Rochefoucauld avec une
preface de
contre M'
Sainte-Beuve
horriblement
mechanic
professeur Cousin. Pourquoi lantae
(tnimis ccelestibus irac.' La Source des verites a quelques bons contes gaulois, niais tout cela inonlre la
le
betise des bibliophiles et combien il faul pen de
chose pour les fairc courir.
Je voudrais avoir quelque chose a vous inandcr,
inais je ne vois rien du tout, ni du Danube ni d'autre
part.
lit,
II
y a huit jours, pendant que j'etais dans inon
un homnic
neconnais point,
(jue je
commandait d'un de mes bons amis
niais qui se re-
niort
il
v a
deux
ou trois ans, laissa sur ma table un manuscrit avec
un mot pour me prier de le lire el dc lui en donner
mon
avis. C.'etait une comedie. A la premiere page,
J accouchai a la
trouve
ces lignes
Martinique,
je
et 1'idee me vint de mettre mon enfant en noun-ice
:
en Bretagne.
le
Je m'arretai la-dessus. Aujourd'hui
proprietaire du manuscrit
voulu
le
voir
et
lui ai
fait
venu. Je n'ai pas
dire seulement que je ne
est
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
99
m'y connaissais pas. Que Homenas avail raison de
beaucoup plus de couillons
dire qu'il y a toujours
que d'hommes! A propos, j'ai dine aujourd'hui avec
Dantas et lui ai fait compliment de son nouveau
Chevalier du Christ, de votre part. Adieu, mon cher
ami, je suis fort triste et j'ai le spleen. Je voudrais
m'etre marie il y a dix ans afin d'etre tout habitue a
etre cocu. Le fait est
que je m'ennuie horriblement
ne
sais
a
que je
quoi m'interesser. Man delights
me not nor woman neither, excepte une Maruja que
et
j'ai ete
assez bete pour laisser
a
Madrid.
4 Mars 1854.
Mon cher ami,
qui me prennent
je suis la
tout
victime des commissions
mon temps
et qui
rn'embetent
avec une intensite tres considerable. Voila pourquoi
je ne vous eeris guere. Je n'ai rien d'ailleurs qui soit
de vous etre mande. Hier,
digne
o
'
prouver que
j'etais
majeur
a la
j'ai
>
ete
admis
a
commission du Senat
qui
chargee de me verifier. Puis on m'a fait
tenir dans 1'hemicycle de la salle des seances dans
etait
position du soldat sans armes, et on m'a lu ma
r
sentence.
Trolong m'a dit, que, puisque j'avais
prete serment a la seance rot/ale, etc... La-dessus
la
M
hilarite sur tons les banes, et je suis alle m'asseoir.
J'ai
trouve
la
une grande quantite de cardinaux
qui rendent prodigieusement en raison de leur couleur et qui iiTont fait fete, enlre autres le cardinal
PROSPER MERIMEE
100
Donnct. Us se sont enquis
encore a moi
e'etait
si
des carottes monumentales et out paru
qu'on
contents d'apprendre que je continuais inon commerce. En me me temps les vieux peres consents
tirait
out ete fort surpris que j'eusse des connaissances si
honorables, ce qni les a continues dans 1'opinion que
un fameux intrigant. Apprenez qu'une
personne (jue j'aimais fort a Madrid a fait un trou
je dois etre
a la lune, ce qui m'afflige d'autant plus qu'elle s'est
cnfuie avec
galopin qui nous
tin
vanche, tout ce qu'il y avail de
la
gens
gatera.
En
d'esprit a
re-
Ma-
drid est envoye hors du royaume. Si vous rencontrez
a
Bordeaux
compliments
general Concha presenter- lui mes
le
et dites-lui
tout
le
plaisir
que j'aurais
ne pense pas qu'il y vienne cecomine il Test avec la famille de
a le voir a Paris. Je
pendant, car,
lie
dans une position diplomatiquement embarrassante. Mon cher ami, je
n'ai le ea-ur a rien, ct j'admire que vous puissiez
Hmperatrice,
il
s'y trouverait
me
bats les flancs pour faire quelque
prose de commande, mais je n'en puis accoucher. Je
travailler. Je
me
suis remis an russe et je voudrais faire
toire
du dernier grand coquin qui
fut
une his-
1'Ataman in-
dependant des cosaques. J'envoie aujourd'hui chercher votre second volume et je ne sais comment
faire
pour avoir du cuir de Russie pour le relier
le
premier tome. Je pense que le direeteur
Revue d" Architecture s'arrangera fort de votre
comme
de
la
plan des bahutiers, quoique, pour le dire en passant,
celte maison ne valut pas 1'esbroull'e qu'on en faisait.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
101
Quel theatre avez-vous decouvert? est-ce une collection des premieres pieces de feu Poquelin? Je
m'interesse par-dessus tout a votre argot et
il
me
semble que vous lanternez beaucoup le public choisi
qui attendait ce volume pour le carnaval et qui ne
1'aura pas
meme
en careme.
Mille amities et compliments.
Paris, 14 mars [1854].
Mon
pas In volre livre pour la
raison que votre editeur n'en avait pas d'exemplaires
broches. II a pris le bon que vous m'aviez envoye,
cher ami,
je n'ai
y a de cela huit jours, de m'envoyer
premier exemplaire qui serait pret. Mais va voir
promettant,
le
s'ils
il
viennent, Jean.
Je vous remercie des vers
me semblent
qui
crois 1'auteur,
tres beaux,
car
il
que vous m'envoycz et
beaux que je vous en
si
n'v a pas d'apparence qu'on
fasse des vers a Bordeaux.
Vous
feriez acte
quelque chose sur
de bon courtisan en publiant
machines de guerre. C'est un
les
connait
sujet
que 1'Empereur affectionne
bien
Je vous engage a lire son livre sur 1'artillerie,
qui
se
me
et
qu'il
parait excellent, quoiqu'il se soit permis de
moquer d'un passage on
votre serviteur avait dit
des betises sur
1'art de la
guerre au Moyen Age.
vous
avez
Croyez que,
quelque chose de nouvean
a dire, vous attirerez son attention; mais notez qu'il
si
ne
s'agit pas
pour
lui
d'erudition.
Ce
qu'il
demande
102
1'HOSI'KH MEItl.MEE
c'est
qu on
lui
apprcnnc quelque
fait
qu'il
ne sache
pas. Ainsi il m'a fort remercie de lui avoir cite un
passage dcs Albigeois on il est question du belief. 11
croyait <jue le belier avail ete oublie an Moycn Age.
Ouant
a votre histoire
vous travaillex
comme
de ehevaux,
elle
prouveque
cet utile animal, niais
vous
si
pouviez en envoyer sept on huil inille aux Dardannelles, on vous en saurait plus de gre quc des plus
savantcs elucubrations.
On
t'tait
hier soir tres mecontent dc
la
Prusseet
moins rassure sur 1'Autriche. L'amiral Napier
dit-on, parie 6,000 livres sterling, somme (jue je
ma
grettc de n'avoir pas a
niois
il
a,
re-
disposition, que d'ici un
n'aimc pas ees blaque nos regiments sont en si
dinerait a Cronstadt.
gues. Le pire e'est
.le
mauvais etat qu'on a toutes les peines du monde a
former les bataillons de guerre. On dit que dans
six
plus belle armee du mondc,
cst fac-hcux (ju'elle ne soil pas prete dcs a
mois nous aurons
rnais
il
la
present. Par compensation, les Kusses onl en Valachie dcs dysenteries abominables. Si jc faisais dcs
calembours
de
comme
vous, jc trouverais quelque chose
joli a dire a cette occasion. J'ai parle
votre cardinal
le
<jui est
de vous a
president de nion bureau.
me semble bonhommc, mais
pas aussi fort cjue
11
Ma-
zarin.
Adieu, mille amities
a ete
mise a
la
et
compliments. Votre
lettre
poste cc matin.
P M.
r
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
Paris, 10
Mon
103
mai [18541.
cher ami,
Je viens de
Laon ou
monte sur une tour par
descendu avec unc ne-
je suis
un vent odieux. J'en suis
vralgie qui me rend encore plus misanthrope que de
continue. Je suis par-dessus le marche embarque
dans un travail qui ne va pas et qui m'ennuie. Pour
en finir, je me suis impose la loi de ne rien lire avant
de 1'avoir termine. Voila pourquoi je ne vous parleraipas encore de vos Cabarets. Seulement, en leuilletant le volume, ou plutot en le maniant, j'ai vu qu'il
ce qui m'a afn'y avait pas de dictionnaire d'argot,
Quand done
ferez-vous paraitre ce travail de
linguistique que j'attends avec impatience?
r
Pelletier qui m'a parle de la lettre
J'ai vu hier
flige.
M
que vous
M
r
T...
adressee et qui 1'a transmise a
semble que vous etes un peu severe
lui aviez
II
me
y a du vrai dans son
gagne a etre connu. Je pense
portrait.
r
il s'humanisera. Pour moi,
Pelletier
aidant,
que,
pour ce dernier; cependant
Au fond
il
il
M
je
ou
ne
il
jamais que dans les occasions trop rares
m'apporte 1'argent de ma prose. Peut-etre est-ce
le vois
pour cela que
pourquoi
la
je le vois en beau.
je suis triste et
grandeur. Je croyais
[Vous
me demanclez
me parlez de 1'or et de
mots n'etaient emces
que
vous
ployes qu'en style d'opera-comique, et je vous repondrai dans le meme style que 1'un et 1'autre sont
une chimere. Si
je suis triste ce n'est
pas pour des
104
PHOSI'EK
MEIUMEE
prunes. J'ai dp tres bonnes raisons, niais ellcs no
vous amuseraient pas a entendre et me crisperaient
a ecrire].
parle a tons Ics academicians quo je connais
dc vos etolTcs de soie. II me seinble quc vos affaires
J'ai
vont bien, niais je vous
ai
dil
plus d'une fois
(ju
il
1
n'y a pas de mer plus changeante <|ue I Academic
des Inscriptions et qu'ellc so plaisait a nommcr des
commissions pour voter contrairement a leurs rap-
ports.
Je vous felicile d'allera C. P., niais, a part le plaisir
d'y avoir des bulletins de premiere main, no vous
attendez pas a y trouver rien de bien beau. Si vous
ctcs ad mi rate u r de la nature, allox vous promcner
en Asie Mineure, dans un rayon de 20 on 30 lieues
autour de Smyrne, cl vous vcrrez ce qui ne se voit
pas aillcurs, jo crois. Je suis si decourage et si cnnuye de tout, et de moi-meme surtout, quo je ne fais
pas de projet pour cot ete. Adieu, mon chcr ami;
(juc le Seiprneur vous conserve en joie et sanle.
Paris,
Mon
;il
Mai 1854.
cher ami,
L'Academie des Inscriptions a ote beaucoup trop
omue la semaine derniere pour s'occuper des prix, et
vous save/ pourquoi. Je regrette (|uo vous n'ayez pu
assister a la derniere seance pour jouir des expressions variees des augustes mcmbros a mesure quo
Ton appelait
les
noms
sortant dc lurne fatalo. Je
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
prevoyais
la defaite
du ministre
ques demarches pour
105
et j'avais fait quel-
mais ses faiseurs
la lui eviter,
avaient persuade que son election etait certaine.
Jusqu'a present on n'a pu deviner Ic billet blanc.
lui
M
esprit de M
a la voix de
Quant
r
Dumeril, vous avez reconnu
r
E. Quatremere qui, de savie,
1'excellent
n'a vote pour un candidat ayant des chances. Ce qu'il
y a de drole c'est qu'il s'est repandu en eloges de
M
r
Fortoul avant
monde
seance, en sorte que tout le
donnerait son vote. Peut-etre
la
croyait qu'il lui
esperait-il ainsi cacher sa malice,
mais
n'a
il
pu
at-
traper personne.
premier volume de vos Cabarets. Puisque
ai habitue
vous
deja a mes critiques brutales, je
je
vous dirai que je trouve que c'est un pen trop savant
pour le sujet, ou, si vous voulez, que c'est de la
J'ai hi le
science un pen leste. J'aurais mieux aime moins de
science et plus de farces.
J'ai
demande
a
M
r
passer vos articles.
Son tout de suite
tins.
Turgonquand
Tout de suite
il
,
comptait faire
a-t-il
Vous demandez un beefsteak adesso,
1'acheter chez
le
qui pait en paix.
J'ai oublie le
rn'avez
repondu.
estcomme Yadesso desFlorenet ils
boucher ou bien chercher
le
vont
boeuf
nom
recommande
d'un bibliophile a qui vous
pour les editions rares de Fce-
ncste. Je crois qu'il est bibliothecaire a Tours, et je
lui ecrire
pour savoir s'il possede ou s'il a
vu 1'edition anterieure a 1617, citee par Brunei.
Je fais des noles a foison, dont j'enrage. Je crains
voudrais
106
I'HOSI'EH
MKIUMKE
qu'au lien d'un elegant petit volume, je n accouche
deux
cle
billots.
Puisquc vous vivez panui des Gascons, demande/leur ce qu'ils entendent par ^r l<iltii/nfc. Le Duchat sur
cc mot jette sa langue an chien.
Je
m'cnnuie horriblement
J'ai le
nc peux rien faire.
cauchemar de trois tartines de prose a eerirc
et jc
avant de prendre ma course, et je u'ai pas
rage de m'y mettre.
le
cou-
y a dans certains etats de 1 anie la combinaison
plus desesperanlc de tons les embetements. On
II
la
soulTre dc
la
prostration morale el on nc trouve pas
1'energie qu'il faut pour en sortir. Oieu vous pre-
mon cher
serve de cela,
ami.
ct
vous doint ce que
votre noble ciienr desire!
Paris, 2 Juin 1854.
Mon
.le
Que
cher ami,
vous trouve bon avec vos rcproches aigres-doux.
voulez-vous que je fasse.' Jc n'ai pas de rnoyen
M Turgand
r
dc coercition contre
'.',,
et j'ai
epuise
tons ceux de persuasion dont je puis disposer. Que
voulez-vous dire a un homme qui se rctranchc derriere les neccssites de sa haute direction qui exigent
qu'il
donne
a ses
M*** avant de
M
r
abonnes 1'analyse du vaudeville de
faire
M***? Je vous
m'avait dit;
si
veau, veuillez
passer
ai
ecrit
basque de
dernierement ce qu il
le
theatre
vous trouve/ quelque argument nou-
me
!e
transmettre.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
107
Je vous remercie des vers que vous m'cnvoyez,
trouve pas si concluants que vous dites.
je ne les
Us protivent seulement que vous est tine forme plus
mais
respectueuse que lu, ce qui n'a pas besoin d'etre demontre. Je suppose qu'il a existe au commeneement
du xvn e
laquelle
plus
une histoire de quelque glorieux a
passage de Fwneste fait allusion. An reste,
siecle
le
medite votre interpretation, plus
j'ai
semble juste. J'en
a fait
dc
mon
avis.
II
elle
M. Jannet, qui
tombe un deluge. Je
ai fait
part a
m'a
est tout
suis au
Luxembourg, derange par
melange de la voix du
et
du
bruit
des
conversations
rapporteur
particule
liercs.
II
en resulte une modulation tres pen harmo-
nieuse qui m'ote 1'energie necessaire pour remplir
Les commissaires du prix Gobert font
toujours grand mystere de leurs rapports. II y a
longtemps que je vous ai recommande a tous eeux
cette lettre.
que
connais. Je vous
je
ai dit
en
me me temps que
je
n'attendais nuleffet decesrecommandations, attendu
([lie
je
ne puis faire ni bien ni mal aux susdits commis-
saires. Je n'ai pas
bien, mais
il
lelivredeM r Weiss; on m'en aditdu
se pent qu'il
choque mes sentiments
catholiques, qui sont tres susceptibles a present.
mon cher ami, croyez que si je pouvais quelchose
a vos affaires, vous n'auriez pas besoin de
que
Adieu,
me
le
recommander.
Tout
a vous.
P.
M.
108
Pitnsi'EFl
MERIMEE
Vendredi 7
Mon
Juillet [1854j.
cher ami,
Je nc puis admettre votre
gaillofre
tayiifc..
change en gla-
Je n'aime pas
davantage gaza/aton, mais mil
Gascon ne pent me traduirc ce diable de mot.
Je vais en
Angleterre la semaine prochaine, pour
pen de temps et settlement pour savoir positivement
a qnoi m'en tenir sur le palais de Sydenham. De la
dans les premiers jours d'Aout
en
aussit6t
repartir
pour
pour Venise. Puis j'irai en
je rcviendrai a Paris
et je passerai 1'hiver quelque part ou il
ne fera pas froid. Je ne veux revcnir dans cette vallee
de miseres que pour faire rnon metier de Pere cons-
Allemagne
crit.
Dans
1'intervalle,
Paris et je les
verrai
mon
lirai
je trouverai vos articles
a
avec grand plaisir et vous en en-
avis de
quelque part oil je m'arreterai.
de
traduitdu
Ceque
basque m'a paru manquer
completement d'originalite, tandis qu'il y en a beauj'ai lu
coup dans
les p/esnie serbes.
etre trouve quelque chose de
Mais vous aurez peutbon dans vos courses
pyreneennes.
Si
M
r
M
r
votre cousin a du
Lalande,
je lui
donnerai
Larose aussi bon que
ma pratique, mais elle
ne vauclra jamais rien, et singulierement cette annee
ou je vivrai loin de Paris.
discussion du prix Gobert aura
lieu a la fin du mois et j'espere etre a Paris pour y
prendre part. En tout cas, je crois vos alTaires en
Je pense que
la
bonnes mains, du moins
a la
commission.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
Voila
pauvre Rochette mort. Tout
le
109
monde
le
le
regrette a present.
me semble que Ducange traduit mal gaillofre
par gallofero, mendiant. On dirait par 1'antithese de
II
sommiers
de bidets on de quelques mauvais chevaux. Mendiant a cependant un
destriers et
qu'il s'agit
sens.
Adieu,
inille
compliments
et amities.
M.
P'
S. d. [1854]?
Mon
J'ai rec.u
cher ami,
une reponse du general Concha.
Xe vous mettez point en peine de la comtesse G.
Je suis malheureusement pris tons les soirs de
cette semaine, mais je vous ecrirai
je
dans 1'occasion
trouve quelque passage digne de vous.
Le mot ambon se trouve, je crois, dans
ties
Albigeois, mais je ne puis
mon ouvrage
le verifier,
le
si
Poeme
ayant prete
a Viollet-le-Duc, qui en est a 1'archi-
tecture militaire. Mais partez-vous vraiment
si
vite?
r
P M.
Mille amities et compliments.
P. S.
J'ai
commence
votre second volume. Je
trouve que vous etes trop erudit et pas assez technique. J'aurais voulu que vous me parlassiez davantage des loques qui existent encore, car les poetes
sont de la canaille qui mettent indifferemment les
mots
les
dans
les
uns pour
les autres lorsqu'ils se lancent
descriptions.
PROSPER MERIMEE
110
anssi clcs scrupules sur
J'ai
it
je
encore
ai
In
quelques pages,
(^iie
trouverais-je plus loin ce
Je
que
el
pcul-etre
demande.
je
pas entendu parlcr
n'ai
motaiifiticton, inais
le
tic
I'argot
que vous
m'annoncicz.
Paris, 4 Aoiit 1854.
Mon
cher ami,
<tc
ti
In
M
r
Charma,
Nonnandie, m'a
secretaire des Antire in is a
jour urn leltre de vous (jui m'a appris
1
Caen
le
I'autre
jugement
de T Academic. Je regreltc dc n'avoir pas ele a Paris
pour vous doiiner unc voix, inutile a la verite, mais
devouee. (^uant aux plaintes ([lie vous I'aites et
au ealeul de vos profits, vous vous rappellercx peuttres
ctrc ce (juc je vous ai
tlit,
il
y
a
quelques mois, sur
concours academiques et I' usage <[ue font la plupart des Aeademiciens des livres qu'on leur donne.
les
Je suis I'aehe que
ma
prediction se soil vendee.
Je suis alle voir le Palaia de Crystal et quelques
amis
Ires
passe une quinxaine dc jours
mais
j'en ai rapporle un rhumaagreablement,
a
Londres.
J'y ai
tisme eutre les epaules el aucdtequi me faitsouffrir
mort el passion. II m'a fallu ee neanmoins allei a
1
Caen
el laire
homards
un speech aux antiquaires, manger des
et laire
pendant
tleux jours tres conscien-
beaucoup de fatigue mon metier
de Directeur de I'illustre compagnie. Dieu vous precieusement
et avec
serve de turn her sous sa palte!
Je vais aller en Allcmagne pour quclques semaincs,
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
car
cholera
111
quarantaines surtout rendent
inabordable
cette anuee. D'un
pen pres
autre c6te 1'Espagne est maintenant assez pen tenle
1'Italie
les
et
a
de septcmbre ou
au commencement d'octobre, je serai de retour a
Paris a moins que quelque accident comme cholera,
tante. Je
suppose que, vers
mort ou mariage ne
et
s'y
la fin
oppose. Adieu, mille amities
compliments.
P. M.
3 Fevrier 1855.
[Mon cher ami,
si
je suis triste ce n'est
pas pour
des prunes; mais comme vous n'y pouvez rien, il est
inutile de vous expliquer le pourquoi].
Je n'entends rien aux mortiers. Consultez 1'our
vrage de J/ Vicat qui est la loi et les prophetes.
II faudrait savoir de
quel ciment il s'agit dans
le
Human
de la Rose pour comprendre ce que le vinaigre peut y faire... Mais, en these generate, il faut
se mefier des ingredients couteux qu'on pretendait
mettre dans
les
ciments d'autrefois. Ex.
:
celui de
Tour de Thann, delaye avec du crin, etc...
Le gingembre et la cannelle avec de la chaux et du
lin (probablement de Vhuilede liii), peuvent faire un
la
ciment odorant, bon dans quelques cas.
Je me rejouis d'apprendre que vous allez publier
tant de choses, et que vous viendrez a Paris.
P.
M.
PROSPER MERIMEE
112
Paris, 21 novenibre an soir [1855].
Mon
cher ami, vous m'embarrasse/ fort, mais cepenclant je crois quc jc prefere le chateau Palmer
Margaux". Veuillez m'en
teilles
le
et
faire
en vienne
dire
envoyer cent bouchercher le prix
qu'on
matin avant midi, mais aussi pas de trop bonne
heure.
[L'autre jour M. F. m'a
m'a demande
et
si
fait
prior de
le
venir voir
je voulais etre professeur a la
Sorbonne ou an College de France,
je
ne
me
rappelle
plus leqnel, de litterature comparee. J'ai garde mon
sericux et lui ai fait ines tres hunibles remerciements
motives
:
1
sur
mon
insufFisance
;
2
sur I'exces de
besogne 3 sur mes occupations: 4 sur ce que j'aimerais mieux etre pendu. Cela m'a amend naturel:
lemcnt
a lui parler
de vous, et sur 1'objection que
vous n'etes pas assex eloquent, j'ai dit qu'on ne
retail que trop dans ce temps-ci et qu'il fallait faire
des cours serieux;] que le moyen de les avoir tels
et;iit
nommer des
de
sachant leur
alTaire.
professeurs non eloquents, mais
II a
replique (ju'il voulait vous
donner une bibliotheque, c'est-a-dire
resider a Paris honorablement et d'y
le
moyen de
travailler. Je
perseverer dans ce dessein.
Veuillez garder tout cela, je vous prie, entre vous et
moi.
1'ai
fort
encourage
Je ne puis vous
demie,
si
a
donner de conseil quant
ce n'est de consulter
mon
ancien,
M
a 1'Acar
V.
I.e-
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
clerc.
113
vous dira mieux que personne ce que fera
II
en cette occasion
le
noyau
cle
professeurs qui ty-
rannise cet etablissement.
Qui
M
est
r
Geotl'roy
Chateau? Je ne me souviens
d'aucun caniarade de college de ce nom.
Adieu, mille amities et compliments.
P r M.
12 mai [1856].
Mon
une epreuve ou j'ai corvous
proposerai encore
rige quelques
additions
dont
vous
vous
quelques
arrangerez si vous
cher ami,
je recois
fautes.
Je
voulez.
Je crois que Xa/avac, cadi, vient
tie
la
forme du
turban d'autrefois, qui ressemblait a un chou Xa/avov,
ou de la couleur de leur robe vert fonce.
:
/Aey.tT-.a,
sivsx.1,
i'roment, vient
neige, de Sniegh.
s-apa>TYj,
crypto, part.
/t[j.oc,
du slave Khleb.
pluie
(j'ecrirais
ffiuacTO?,
hiver,
cr-aco-u)
pent venir de
seme.
un mot d'argot. C'est le
avec une terminaison diffe-
n'est pas
meme
jnot que /'.;j.wv
Observez que les gens du peuple en Grece
ne connaissent guere que les deux premieres decli-
rente.
naisons.
On
dit /apo?
ou /aoovTa? an lieu de
/aptov.
faudrait dire ce que signifie pacchione ou vous
voyez 1'origine de 7:a-Ctoc. N'est-ce pas goinfre? Cela
11
pourrait peut-etre venir des Bohemiens qui appellent
pachos ceux qui ne sont pas de leur race? Un Grec
Franciique Aiichel.
S
114
PROSPER MEKIMEE
ferait
me
de pace/none
Ta/tiovr,; et
non
a ce qu'il
~*~^'.z$,
seinble.
Tout
a vous.
>r
l
.!<
crois
M.
avoir remarque encore plusieurs
d'origine slave,
mais cola nous menerait trop
mots
loin.
Mardi 20 Mai 185G.
Mon
cher ami,
Vos epreuves sont renvoyees chez Didot.
Vous save/ que je n ai pas grand credit aupres de
M. Buioz. Maintenant moins que janiais, a cause
d'une affaire qu'il a avec M. Madrazo, de Madrid, on
je suis intervenu inutilement. Cependant je lui parlerai si
vous voule/, mais
il
faut avant tout lui en-
voyer votre article.
ne s'arretera pas a Bordeaux: auMadame de
M
trement
elle
se
fiit
chargee volontiers du
livre
de
Calderon.
On
ne pent ricn dedier a 1'Empereur sans s'adresser
pour en avoir la permission au Grand Chambellan,
de Cambaceres. Je puis lui parler si vous voule/.
M
1
Longperier est inalade. Je vais
Ton a le livre que vous dites...
P.-S.
On
ne
1'a
a
1'Institut voir si
pas.
Mille amities et compliments.
P r M.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
M
25,
115
Paris, 2 septembre 1856.
r
F.
M.
Museum
St. Bloomsbury
London.
Mon
cher ami, je n'ai aucuii moyen de vous
procurer line audience. II y aquatre mois que je n'ai vu
S. M. et il s'en passera peut-etre autant avant
que
aux Tuileries. L'Empereur est en ce moment a
il ne reviendra
qu'en octobre. S'il y a des
j'aille
Biarritz;
Anglais dans
1'affaire, ils
ne peuvent etre presentes
que par leur ambassadeur. Pour vous, il faut que
vous vous adressiez an Grand Chambellan. Je ne le
connais que pour le voir au Luxembourg; quoique je
ne sois pas en relations d'aucune espece avec lui, je
crois que je pourrais vous dormer une lettre pour
et
lui,
ce serait votre affaire de lui persuader de
vous faire avoir une audience. Je sais
cile
:
la
chose
difli-
1'Empereur deteste en donner. Voila cepeadant,
je crois, le seul
moyen
d'arriver.
Je suis revenu a Paris hier, pas trop bien portant,
apres m'etre tres diverti dans les montagnes. Je n'ai
pas de nouvelles de 1'argot.
Mille amities et compliments.
P M.
1
Paris, 23
Mon
Septembre 1856.
cher ami,
J'arrive aujourd'hui a Paris et je repars
pour
trois
ou quatre jours. Je trouve votre
demain
lettre qui
PROSPER MERIMEE
lit)
me
le
Bien que sans inquietude pour
fond de votrc affaire, je craignais que vous n'eusfait
siez
plaisir.
quelques semaines
faut
11
grand
que
M
r
n'avoir pas ilaire
meme
dans
a
en attendre
le
denouement.
Jardine soil une grosse bete pour
chantage, qui etait manifeste,
le
compte-rendu pen bienveillant du
le
Times. Je serais reste a Paris et j'aurais laehe de
voir
Ministre
le
vous etre
nit;
me
utile.
si
je pensais
quc eette demarche put
Maisd'une
part, je ne
De
ma
en peinture.
1'autre,
I'ai
jainais vu,
moralite n'est pas
asse/ eonnue pour (jue moil temoignage ait grand
ell'et sur lui. Dans ma jeunesse
je mesuis fait casser
un bras par un mari qui trouvait
lisse
et
la
a redire
que
je le
cocu. [Depuis je n'ai jamais vecu en hypocrite,
consequence
a
etc
qu'encore aujourd'hui je
de
bien
des
aupres
pour un homme imgens
passe
moral. A mon age, j'en suis asse/ Hatle^, mais vous
comprendrez que moi, habitant de Paris, inconnu ou
mal eon nu du Ministre (n'est-ce pas lui (jui me fit
mettre en prison il y a quelques annees com me procureur general?), je suis malpropre a vous recommander
de
il
la
me
M
ous devriez charger r Victor Leclerc
chose. Voulez-vous que je lui en parle? Au reste
dans votrecas.
\
parait pen probable qu'il resulte
tie
cela pour
moindredesagrement en France. Je trouve cependant que vous avex eu deux torts. Le premier,
vous
le
c'est, aussitdt
apres
le
verdict, de n'etre pas revenu
a Paris par lei au Ministre au lieu de lui ecrirc.
1
second de vous loger dans un hotel
oil
Le
vont tons les
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
11
1
mauvais garnements francais ct italiens. Quittez-lc
bien vite, ou 1'aites mieux, venez a Paris. Quelques
mots avec
si
tudes,
le
dc ces jours
avais
Ministre dissiperont toutes vos inquie-
vous en avez reellement.
me
demande
faire. II
me
M
r
Fould doit un
faire diner avec ce ministre. Je lui
cela pour 1'entretenir d'une autre af-
sera possible alors de faire d'une pierre
deux coups et de parler de vous bcaucoup micux que
tombant des nues lui dire que vous n'etes
si
j'allais
violeur
de filles. Meclitez mes deux conseils,
un
pas
un pen tardifs malheureusement
;
je les crois bons.
Adieu, mille amities et compliments.
P'
M.
Paris, vendredi soir,
[27
septembre 1856].
Monsieur Francisque Michel,
Sabloniere H6tel,
Leicester square,
London.
Mon
M
r
vu aujourd'hui
Victor Leil
au
Ministre.
II
comme
croit,
clerc;
moi,
parlcra
il m'a dit
vous
feriez
bien
de
venir
ici. De
plus
que
qu'on avail mis dans la Gazette des Tribunaux le
chcr ami,
j'ai
compte-rendu Bon
II
st.
et point le
(?),
jugement final.
vous
feriez
bien
que
d'envoyer ce jugement
Gazette des Tribunaux et au Journal de V Instruc-
croit
a la
tion public] lie.
Pour ce dernier
je
ne partage pas son
118
MEIU.MLK
PltOSl'Ell
avis. J'ai
truit
qu'il etait
pense
bon
vous fussiex ins-
cjue
de tout cela.
Mille amities et compliments.
)r
l
15
Mon
cher ami,
mars [1857].
comment voulez-vous
mots que
M.
<juc je
vous
n'ai jainais entendu
provous
nc les ayex copies a
quc
saus les transcrire selou un svsdroite et a gauche,
o
teme uniforme pour tous. Yous eerivex ckukcl et
corri<rc les
je
nonoer'.' Je crains
*
c/i<iiiri.
Si vous voulex ligurer la prononciation pour
des Francais ecrivez Tchoukel
prencx I'orthographe espagnole,
commode
:
on
et Ic/wiiri,
est
<[ui
vous
si
la
plus
chut/uel, churl.
Kiiertchinia
me semblc
drait dire petite
Oner
etrunge.
maison dans
le
vou-
c/iini
dialecte que
j'ai
etudie jadis.
probablement Honiane chave,
bohemiens.
trarrons
n
Erroumancel
les
s
Pains, peut-etre Pains, ou niieux Pa/ichi,
Olcpanchi veut dire, je crois. 5 ^.
II
est
impossible
(pie
amlre catande
~-.-r.i.
siginfie cou-
teau de table: ces deux mots si^nitient
:
dans
le
reste.
Pani burro,
la
mer,
et
non
lisex
la
hnra
mer
est
1'eau
helle,
grande,
o
c est-a-dire
ce qui est
meme
par votre glossaire.
Bocnli ac/ia .' Bofjui abcla, faim
il
a.
1
dementi
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
119
Lunyia, fille mauvaise. Lumia s'emploie couramment pour putain parmi tons les gamins de Seville.
Ogacho doit etre ecrit en deux mots o est 1'article.
;
foucan-a, probablement jncara, on mieux
J/icari, la jola aspiree au lieu d'une F.
.Jolie
:
Manoucaro pour mechant? probablement maim
homme,
Mere
c/iorro
:
mechant.
raja. Impossible.
Probablement erajai, une
religieuse.
Si sino vent dire petit (fort
douteux) pourquoi
ecrivez-vous tig no /wiiska: 1
Quatte estard, panchi. Panclii veut dire 5, vous
1'avez vu plus haut.
Si on dit ellectivement
un
fait
Debla poursoleil, ce serait
curieux, car le mot Debla s'emploie ordinai-
rement pour Dieu on
la
vierge
;
je crois qu'il
y a er-
reur.
Camani ne pent
signifier le sien. C'est
une bou-
tique.
D*. Ce sont, a ce que je crois, des
mots qui n'ont aucun sens. Certainement ce ne sont
pas des mots bohemiens.
Leba
tiistjitet
J'ecrirais ainsi la
Ustil\
ustil'
,
chanson
chaborri
Minrejncar tnonro
:
Prends,
ma
fille,
jolie amie,
Sar mende caraiolengue avec moi des escargots.
La terminaison league est singuliere elle indique
;
le
datif pluriel
serves.
II
dans
se pent
les dialectes
les
mieux con-
que cela veuille dire escargots.
120
ITtnsi'KH
Je n'entends pas un
MKHIMKK
mot
clu
B. de M. Ce'nac.
,le
vous eroyais en Anrrlclcrre.
Millc amities.
P.
M.
P.-S. La plupart des mots de votrc glossaire me
sont eonnns. Quelques-uns ont unc terminaison nouvelle
pour moi, qui pent etre caracteristique du dia-
lecte basque. Je croisqu'un certain
figure
dans
la
nombrc
transcription. Ainsi j'ecrirais
chino pour tino,
ft ic hi
pour
a etc de:
/<izi,
draca'i pour
dmcaria,
^ncl ou jel pour kera.
Paris,
r
Mon
20 mars [1857?].
cher ami, decidement nous ne nous onten-
drons jamais en matiere de poesie. Vos ballades ne
sont pas aussi plates que les premieres, mais elles
sont trop modernes. Ellcs n'ont pas trop d'originalite d invention, et pas du tout de couleur locale.
Elles conviennent a toutes les langues et a tons les
pays. J'aime assex celle qui est intitulee. comme
un melodrame,
Adam
le
Contrebandier ; malheureu-
ne faut pas dire l>rnvc corn me une i'pce il
p
n'en avait pas parce que c'est du \\iu siecle, et en-
sement
il
:
core moins faire parler la jio/tdre parce que c'est
du pur arabe traduit en style de journaux.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
Je suis horriblement
enrhume.
d'Oxford api-es avoir lu son
J'ecris a votre
P r MERIMEE.
me semble que vous me demandez
II
ami
livre.
Mille amities et compliments.
T. s. v. p.
P.-S.
121
des
le chapitre du pays basque ou vous
eherchez a donner une idee du genie de la langue.
observations sur
11
faudrait que je susse le basque et je n'ai nulle
envie de 1'apprendre. Je vous conseillerais de supprimer votre chapitre, on de le refaire en consultant
un docte, car
il
est incomprehensible. Ex.
:
vous
page 23 que le verbe est propositionis copula.
A la bonne heure. Puis, page 25, vous dites
Quelle anomalie a Vescuara de n'admettre copule
dites
:
du verbe
,
id est verbe
etc...
dn verbe! Quediable
cela veut-il dire?
Je crois
grammaire ou vous avez trouve cela
verbe auxiliaire n'avait que deux
que
passe et le present, et une terminaison
que
la
a voulu dire
temps,
le
le
particuliere au participe, de
latin
sum
meme
qu'on disait en
venturus.
La grande singularite de la langue basque, autant
que je 1'ai pu deviner dans 1'ouvrage de 1'abbe Inchauspe, c'est I'amalgame qui a lieu dans le verbe
auxiliaire, qui combine dans un meme mot le verbe,
le
pronom
et le
rait interessant
regime ou meme les regimes. II sede decouvrir la loi qui regit cette ag-
glutination, pour parler
comme
les
Allemands.
122
Ml i;l\IU
I'HOSI'EH
Jcndi soir [1857?].
Mon
cher ami,
Jc vous serais
oblige de remettre on d'envoyer a
Libri le petit mot ei-inclus.
Madame
ne pas vous avoir vu pour vous
dont j'ai lu la moitie. Je vous
de
votrc
livre
parler
Je regrette de
un certain nombre d'observations, et dclle
prossc. Vous nous parlez malheureusement Irop
pen de ce que vous avez <v/ et beaucoup de livres
jjarde
o
dont un grand nombre ne valent pas grand'chose. II
y a des chansons que je vous aurais expliquees, moi
qui ne suis pas basque, et qui auraient besoin de
commentaire. Ce que vous dites de la langue ne pent
etre de vous.
Vous y dites des enormites. Puis vous
a M. de Marcellus oubliant qu'il est
prenez du grec
poete et vous traduisez ~jpyo; Os^eXiwjxsvoi;, par o ma
petite /-ose rouge! Cela est tire d'une litanie de la
Vierge,
et
on
1'appelle
lurris
aedificata
.
Prencz
garde que vos amis d'Oxford ne vous fassent un
mauvais parti sur cette traduction.
Je persiste a dire que,
la
si
vous vous donnez jamais
peine d'ecrire vos pensees et vos observations per-
sonnelles, vous nous donnerez un bon livre. tandis
que vous me parlez de 1'abbe Darrigol
bonshommes dont je n'ai cure.
et
d'autres
Mille amities et compliments.
P. M.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
Vendredi.
.
Mon
cher ami,
me semble
II
123
oaise et plus
plus conforme a
conforme a
la
politesse fran-
la
disposition trop pitto-
resque de mon cabinet quej'aille prendre les ordres
de M mc Yemeniz. Nous irons chez elle quand vous
voudrez.
que
une aquarelle pour vous, tres mauvaise,
vous envoyer quand j'ai appris que vous
J'ai
j'allais
alliez venir. Si
matin, mais sans M"'
clans
ma
prendre dimanche
Yemeniz, vous me trouverez
vous vonlez venir
e
la
robe de chambre, que bien connaissez.
Mille amities et compliments.
P
r
6 avril [1857].
Mon
cher ami, je n'ai pas
hi
une
r
HgnedeM Ron-
dard. Longperier, qui a hi les Etudes iberiennes, dit
que
c'est
un bon
travail.
Je ne sais rien de
depart a
comble de
M
r
de Chabrier, sinon que son
joie tons les compulseurs de
chartes et que Laborde est enchante de lui
suc-
ceder.
Je ne sais ce que devient Dantas. Je crains
qu'il
ne soit malade.
J'irai
aujourd'hui en savoir des nou-
velles.
Je vous remercie de votre article
que
j'ai lu
plaisir, mais vous vous ferez du tort par votre
avec
litte-
124
I'linsi'KIl
MKIUMKK
raturc legerc. duerissez-vous
clc
vos rhumalismes.
moi, une horrible migraine.
J'ai,
Mille amities et compliments.
)r
l
M.
Paris, 20 avril [1857?!
Mon
cher ami,
l.ueien. Jc no
dc
ofTerl
me
jamais ete presente an prince
jamais vu. Xe m'aviez-vous pas
je n'ai
1'ai
presenter a lui?
je fasse votre affaire?
Comment
voulez-vons
En
principe je ne snis pas
pour les dedicaces anx princes. Us sont si aflliges
que
dc carottes qn'ils en voient partont. Lc mieux serait
de lui envoyer nn exemplaire avec line lettre. Je ne
comprcnds pas comment votrc livre basque est de l;i
competence de I'Academie Francaise. Envoyez-le
1
'an nee prochaine an
M
c
f.ibri
lieu. Je lui
concours Volney.
demeure Hotel des Princes, rue Richetransmets votre
Votre Guerre
<le
lettre.
Navarre
a
du paraitre, car on
m'ecrit du Ministere de ['Instruction publique qu'on
m'en donnc un exemplaire. Je vais le faire rctirer.
Le mal d'ecrire dans les petits journaux et d'y
blaguer
qu'on
les
dues, c'est de faire croire aux ignorants
est feuillctoniste. line fois cette reputation ac-
ils ne veulent
pas vons croire erudit, et cc
sont eux qui font les reputations. Peccato!
J'ai vu avant-hier votre Ministre, de la part de
cjuise,
I'Academie qui m'y envovait en deputation.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
125
nous a explique assez bien qu'il n'avait pas un
sou, triste nouvelle qui ne m'a pas trop surpris.
II
Mille amities et compliments.
P M.
1
Paris,
Mon
cher ami,
prends ce
d'Este et
le
26 novembre [1857?].
diable m'emporte
si
je
com-
que vous voulez dire avec le cardinal Hip.
le Moniteur. Je
n'y vois que du feu.
Je pars
demain pour Nice
et la
vais chercher le soleil et guerir
si
Provence ou
je
je puis trois
ou
quatre maladies mortelles.
II me semble
que nous n'avons pas de prix de traduction cette annee. Je ne I'affirmerais pas, mais je
n'ai plus le
temps de consulter
encore que
les
A
tc )t
M
r
Pingard. Je crois
concours sont fermes beaucoup plus
qu'en Avril. Si je ne
me trompe,
ils le
sont des
er
levrier. Mais en admettant un prix de tral
duction, un ouvrage sur les moeurs basques n'aurait
le
pas a s'y presenter.
Je suis mortellement brouille avec
M
'
1
Roulland
qui m'a joue un tour. Je lui ai ecrit des sottises et ne
le saluerai
plus. II me fait 1'etl'et de se laisser mener
par les gens qui out
fait faire
tant de bettses a
M
r
For-
toul.
d'apprendre ce que vous me dites
de votre position a Bordeaux, mais la province est
Je suis lache
essentiellement bete.
PROSPER MERIMEE
126
Je n'admets pas votre explication de rendre hi
jutnenl
1
:
parce qu'on
lie
dit pas
en patois rendre
I't^ttl
ftuur In pareille.
2" pa ire
que Brantome, qui savait
le
patois, ifau-
meprise qui ne pent arriver qn'a nn
pas
francisnacotisant (.v/'e). Je erois plutot qu il s agit
fait la
rait
d'nn eonte popnlaire qne nous ne savons pas.
Mille amities et compliments.
)r
l
1*31-18,
Mon cher
Je
me
mienne
',\
Janvier [1858].
ami,
rejouis de vous savoir en
est
M.
bonne
sante. La
mediocre. Je ne suis malhenreusement
la commission
Gobert, mais je
pour
m'etonne qne vous lui donniez du navarrois loi'scjue
c'est du francais qu'on demande. Cela vous jouera
rien
dans
mauvais tour. Je suis a votre service pour les
mots russes; quant aux bulgares je ne sais pas
qnelle langue c'est, mais je sais bien que je n'en
un
sais pas
Mon
un mot.
avis scrait
qne vous vous en tinssiez
a 1'argot
que vous
ne sanrez jamais. J'ai envoye votre lettre a M' de Laborde. Je vais gagner mon jeton et n'ai que le temps
francais, sans vous occuper de i'argot russe
de vous
la
sou baiter bonne et heureuse.
P r M.
Dantas me demandait avant-hier de vos nouvelles.
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
127
27 Janvier 1858.
Mon
Je ne
cher ami,
comprends
rien a une edition tiree a un
exemplaire. Je sais qu'il y en a un de 1'edition oriII
y en a un autre a Pan. On a
ginale a Bordeaux.
le tout, sauf quelques suppressions, en
de 1'edition complete de Beyle.
Je ne sais rien de 1' Academic, sice n'est que je ne
reimprime
tete
commission. Je suis fache que vous
ayez envoye votre Pays Basque a 1'Academie frant;aise. II y a pen de chances qu'elle le trouve utile
suis pas de la
aux moeurs. Je m'inlormerai de
la
commission
et je
vous recommanderai (tres inutile men t) aux gens que
Tenez pour certain que vous serez
je connais.
ecarte.
Si vous aviez refait votre chapitre sur la langue
basque,
a la
je
vous aurais conseille d'envoyer
le
volume
commission du prix Volney.
Mille amities et compliments.
P M.
1
Paris, 3 Fevrier 1858.
Mon
Je serais
edition,
si
cher ami,
charme
d'avoir un exemplaire de votre
cela ne coute pas trop cher.
La commission a ete nominee hier
:
MM.
de Re-
Viannet. Je souhaite
Augier, Legouve
vous
trouvent
utiles
aux moeurs que les
qu'ils
plus
musat,
et
PROSPEIl
128
MKKIMEK
88 concurrents quo vous avex. .le passe inon temps
fort tristcment a la commission cle la Bibliotheque.
J'cn ai encore pour un mois an moins. Plaignez-moi
il
laut
est
pen
Tout
que j'eludie
le
systeme
clcs
;
catalogues, ce(|iii
recrealif.
a vous.
P r M.
P.-S. M. Ilerculanu a ete nomine.
Paris,
Monsieur
Hue de
la
:H)
Juin [1801].
F. Michel,
Tresorerie, 122,
Bordeaux.
Mon
cher ami,
Votrc paqucl est venn le 28 an soir.
J'ai trouve dans les Mines d' Orient le Memoire que
vons m'ave/ indiqne, et qni m'a semble pen de
chose, l/antenr
ilit
qn'il a vn
240,000 chevaux en
aucnn bipedc. II dit
5 ans, et parait n'avoir parle a
que les chevaux arabes sont les meillenrs parce (jn'ils
out des paturages sees. 11s ant dit se croiser avec les
chevaux europeens
lors
1'Orient en Occident, et
grandes invasions de
out fail souche de bons
iles
ils
chevaux partout on ils out trouve des paturages sees.
Les humides font de mauvais chevaux. 11 aurait du
ajouter que c'est pour cela qu'il n'y a pas de chevaux
en Angleterre. En un mot, je crois que ce Polonais
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
n'est
pas
beaucoup plus
129
que vous en hippo-
fort
ne puis que vous souhaiter d'autres augraphie. Je
teurs. Je n'entends rien a ce sujet.
Mille amities.
P M.
r
2
Mon
Novembre 1861.
cher ami,
Vous me demandez
I'impossible.
Comment
voulez-
vous que je vous disc ce que fera I' Academic? A vue
de nez il pent sembler etrange que VHisloire des
Ecossais en France soit consideree comme histoire de
France. Mais cependant
la
chose n'est pas impos-
Le grand point c'est de persuader
rapporteur a vie du concours Gobert,
sible.
M
r
Guizot,
et la
com-
mission. Rien n'empeche d'adresser votre volume,
mais dire d'avance quel sera son sort, c'est impossible. Si je suis a Paris lorsque la
nominee
je tacherai
d'en etre pour vous donner
voix, mais tres probablement
j'ai
grand besoin
commission sera
je serai a
ma
Cannes ou
d'aller, car je respire tres
mal
et je
suis toujours tres oppresse.
Le pere de
II
se pent
mais
le
que
la
comtesse de
M
etait
un Kirkpatrick.
les K(irk] soient
d'origine irlandaise,
plus celebre, qui coupa le con an black Co-
qui avail pour motto
bien Ecossais.
nigii (?) et
:
I'll
mak
sicker, etait
y a un portrait celebre du Giorgione qu'on appelle le Chevalier Bayard et qui est faux, a ce que
II
r,-m,ci>tf/iie Mii-hel.
I'HOSPEH
130
MEHIMEE
quant a ['attribution, II a etc grave, ee me
semble, et souvenl eopie. Je ne sais si e'est a (irenoble on a Yienne qu'on in'en a montre un Ires inau-
je crols,
vais,
mais qui puiivait
Je n'ai vu
lout moil
personnel
temps
el re
original.
Biarritz, ear j'ai passe presque
de
a la villa: je n'ai pas vu la C""""'
la
Cliapelle.
Je trouve que vous avex grand tort d'avoir fail
volre livre pour le roi de I'russe el, elant aussi pra-
tique en malierc de librairie,
tie
vous etre laisse
at-
traper.
Mille amities
et
compliments.
M.
I"
Dimaiiche.
S'il ne
reponse du M
nomine qu'en Mars, j'ai peur qne nous u'ayons a refommeneer, ear il me parait pen probable (ju'il dure
MOM
usque
j
eher ami, voiei
al
la
.
la.
Mille amities.
)r
l
cS
i;her
Le eoucours,
M.
deecmbre [1801 1.
ami,
eommc
toujours, est ouverl pour tons
dans
rannec. On n'esl pas Ires ripublics
goureux dans li pratique, et, si vous a\ ie/ un volume
deja public, on vous passera I'autre en 18(>2. Mais ee
les livres
([in
me
parait plus difficile e'est
ile
persuader
a
Mes-
LETTRES A FRANClSQUE MICHEL
131
sieurs que c'est de 1'histoire de France que vous
faites.
Je suis pour
le
mon malheur
tenu a
matin jusqu'au soir par
la
nouveau Senatus-consulte.
la
chainc depuis
commission pour
Je
le
ne sais quand je
pourrai partir pour Cannes.
Adieu, mon cher ami, tenez-vous en joie.
P r M.
Vendredi,
Mon
s. d.
[1861].
cher ami,
Tout ce que je puis vous dire c'est que le pere de
Mad. de Montijo avait sur son cachet I'll ma k sicker.
Vous me semblez singulier de dire que I'execration
s'attache en Ecosse a la memoire d'un des plus
compagnons de Bruce.
lideles
Je
pars apres-de-
main.
Tout a vous.
P'
P.-S.
1'
De Vigny
Academic,
et
moi
est
malade
et
ne vient plus a
je pars.
Paris, 18
Mon
M.
Mars [1864].
cher ami,
Je suis arrive hier de Cannes, ou
malades m'obligent a passer
mes poumons
1'hiver. Je ne
me
sou-
viens d'aucun exemple de donjon bati sur un tu-
mulus. M. Aug. Leprevost
a, je
crois,
fait
inserer
PROSPEH MKIUMKE
132
clans les instructions
me semble
observe par
pletement
soil
lui
le
point que vous
I*'
rapporte un
qu'il avail
en Normandie, inais
noin
1'etymologie
j'ai
citex.
II
ce genre
oublie eom-
chateau. Je tloute que gemol
inotte. .le ne connais pas tie lien
tin
tie
plus impropre a rendrc
la justice.
donjons n'avaient pas
tie
me
fait tie
tie
Un
portcs.
nombre
grant!
On
y accedait
Le seigneur elait-il a sa fentMre et
les
dans
la four.' Lisex Particle
plaideurs
donjon
dans le dictionnaire tie Viollet-le-Duc, et aussi Par-
par
line echelle.
tiele
chateau.
Mille amities
et
compliments.
!>'
MKRIMK.,.
Cannes, 18 Janvier _I867".
Mon cher
ami,
pense tjue vous vous preoccupex sans raison.
(^uant anx influences sur le marechal, celles de la
.le
personne
laquelle vous faites allusion est
a
niere a employe!-,
si elle
s
la tler-
employer, car leurs
pent
A
rapports sont loin d\ *tre bons. Je pense
t[ue tout s'arrangera pour le mieux.
et
j'espere
Mille amities.
P r MKKIMEE.
Je viens d'assister a
1'agonie tie M. C.ousin. Triste
celui
de
la vie se debattant dans un
spectacle ([ue
corps douxe on quinxe heures apres
tellitrence
!
1
le
depart de Pin-
LETTRES A FRANCISQUE MICHEL
133
Samedi 19 Mai [1867].
Mon
cher ami,
tres souffrantet vous serez pres de
Supposez-moi
la
verite.
Je respire fort
me
aigre que nous avons
Vous aurez vu qu'on
a
mal
et
le
froid et
temps
beaucoup de mal.
donne a O. Feuillet la Bi-
fait
bliotheque de Fontainebleau, ce qui m'a surpris, car
je croyais la place trop
mediocre pour
lui.
Mille amities.
P r M.
Cannes, 25 Janvier [1867".
Mon
cher ami,
Voici un mot pour
nais pas, mais
il
le
marechal Niel;
m'a vu plusieurs
je
ne
le
con-
fois a Biarritz,
chez d'augustespersonnages, et doit meprendrepour
quelque chose, etant, lui, crane neuf dans mon medesire fort que cela vous soit bon a quelque
tier. Je
chose. Je suis tout malade,
m'a
fait
Tout
et cette
mort de Cousin
grand mal.
a
vous.
P M.
r
Paris, 52, rue de Lille.
3 Juin [1868?]
Mon
cher ami,
Pourriez-vous
me
dire
s'il
v a aux Archives, ou a
K54
MKUIMEK
J'llOSI'KH
Bibliotheque do Bordeaux, on on I'm oho/ qnelquc
Burdelais utic correspondancc quelconque do Ilobbcs
la
Bonneau du Verdier? Vous me feriex
beaucoup de plaisir en me dormant vos renseigne-
avoe
tin
sicur
inents a ee sujet.
Mille amities.
MKIUMEU.
I"
Paris, 16 Juin.
-Mon cher ami,
J'avais
mal
hi
le
noni dc Verdus
('.';.
Je suis trop
orthodoxe pour avoir rien a faire ehe/ Hobbcs. Xc
rccevant pas de reponse, je me suis adresse au ge-
Daumas qui
leurs. On n'a rien
neral
a fail les questions
aux conserva-
trouve.
Mille amities.
M KHIMKI:.
1*'
Cannes, 8 Janvier 1870.
Mon
cher ami,
Je suis en elTet bicn souffrant et je ne prevois pas
quand
je
Tenez-le pour
rejouis de la
pourrai quitter ce pays.
beaucoup plus chaud
nomination de Dantas
me
quc Paris. Je
ai fait
a
un meilleur poste
et lui
en
mon compliment.
Merei de vos souhaits, ac-reex
n
mandez-moi
a
les
miens. Recom-
nos amis.
Pr
MKRIMKI:.
LETTHES A FRANCISQUE MICHEL
135
ADDENDA
Je rejelte a
la
lettres suivantes,
meme
lin
dont
de
il
la
m'a
approximativement,
les
correspondance
quatre
etc impossible de determiner,
la
date
:
.leudi
9 Juin.
Mori cher ami,
J'ai req u
votre petit volume, dont
lu
je n'ai
encore
que
preface. Je ne connais guere d'hommes de
lettres: cependant si vous desiriex que j'en parlasse
la
M
E. Thierry, qui ecrit dans
prierais d'en rendre compte.
a
1
le
Moniteur,
je le
Mille amities et compliments.
)r
l
MEIUMEI-.
Samedi.
Mon
cher ami,
Vous me presentez votre ecclesiastique justement
lorsque notre bibliothecaire me dit qu'il est sur les
dents, qu'il ne pent faire son rangement parce qu'on
lui
envoie tous
les jours, et
pendant
nouveaux lecteurs. Vous avez
vous-meme
les
le droit
de presenter
a I'lnstitut; pourquoi n'en usez-vous pas?
(illisible},
ai
vacances, de
moi qui n'en
que trop pour moi-meme!
Mille amities et compliments.
?'
M.
U)
FMIUSI'KII
MERFMKK
Me re red!
a 7
hen res.
Mon chcr
n'ai
cu
le
ami, je vous rcnvoie votre pacjuet, on je
temps que de chercher un mot. Jc regrette
que vous particz si tot, d'autant plus (jue j'attends du
vin de Porto dans quelques jours, sur lequel j'aurais
desire avoir vos lumiercs.
Mille amities et compliments.
P
r
M.
Cannes, 28 decenibre.
Mon
cher ami,
Je
rc(;()is la
mon
Iron, ou
votre.
Que voulex-vous
je ne vois
([lie
le
fasse
(jue je
soleil?
Quand
de
j'ai
quilte Paris, tout allait fort hien pour vous. Le ini-
rcpondu une Icttre tres polie, (jue jc
vous ai envovee aussitot. Je suis toujours fort soufIrant et il n'y a pas de ressource a mon cas, puisquc
nistre m'avait
ec
pays
et
le
temps
(ju'il
fait
ne
me
soulagent
guere.
Mille amities.
)r
l
MERIMKE.
EDWARD
LEE CHILDE
Tocqucville a pris son style a Montesquieu, un
des homines qui ont le plus fait pour amener la decadence actuelle de la lanarue.
Lamennais
naille
nicrci!
de
forme sur
s'est
J.-J.
Cousin
le
modele de cette ca-
Rousseau, citoyen de Geneve, Dieu
et
Georges Sand sont
les
meilleurs
ecrivains d'aujourd'hui; certaines pages des Lettres
iCun Voyageur sont admirables. Cela tient a ce
quc Georges Sand
a
frequente
le
peuple
et etudie
son idiome.
Pouchkine
les
avail du sang negre; il descendait par
fenimes d'Annibal, noir lavori que Pierre le
Grand
avait
amene avec
Pour bien apprendre
lui, et qu'il fit
le francais,
general.
prenez Rabelais,
lisez-en quelques chapitres, les prefaces, etudiez la
il forme sa
phrase; puis Montaigne, et
auteurs
de
cette
quelques
epoque; puis Bossuet; puis
fagon dont
rie
lisez plus rien
deles.
du
tout,
mais ecrivez sur ces mo-
140
PHOSI'EIt
Peuples
la
poesie
et
et
MEHIMEK
imlividus, nous eommenc.ons Ions par
nous (inissons par
Les Alleinaiuls out
fait
la
prose.
eeqn'il y a
cle
pirc: ilsont
mis de ['imagination dans nn snjet qni n'en coinportait pas, 1'histoire. J'ai connn a Athenes un Allemancl, nomine Koss, tres savant assurement,
que
j'ai
vu connaissant
le
I'homme
pins intimementla Greee,
qui n'hesitait jamais nn momenl a vons expliquer
tout ah wo, c-omnie s'il avail assiste au developpeinent de 1'histoire greccjne. Ainsi, voyex Niebuhr,
homme
d'un <^raml merile; a cote d'nn
prouve, presquc avec lonles les chances
fait
qn'il a
cle
probade
Home
Porsenna
(s'apcoiKjiuHe
par
puyant sur le champ de Porsenna, au-dela du Tibre,
et sur le fait qne les Komains, el non les Etrusques,
bilite
la
avaient ecrit 1'histoire de cetle epoque etqu'ils n'anraient pas etc sc vanter de la prise de leur capitale
par I'ennemi), il va chercher le berceau des Etrusques
en Rhetie, paree qne Taeite a dit que les premiers
habitants s'appelaient Rasena. Or, les inscriptions
rapportees de F.ydie par M. Fellows oifrent
langue, presque, ([ue les
divers autres
bilitc
la
meme
monuments etrnsqnes,
et
temoignages eonfirment cette probaque les Etrusques venaient de Lydic. De meme
JOURNAL
Lepsius a suppose que
anx benches du Po.
On
Pelasges avaient debar que
les
dominicain en Espagne,
se rappelle 1'orateur
prechant sur
la
141
tentation de X.-S., lorsque
mon, du haut d'une montagne
le
de-
elevee, Ini of Frit tons
royaumes de la terre, et finit par lui dire de se
jeter en bas parce qu'il etait sur que les anges le
les
soutiendraient
Y
:
el
Senor responde
:
Beso
a us-
ted los manos, Senor Satanas que tengo otra arrera
para bayar.
J'etais
pres
de
avec
Magnesie
Ampere. Nous
avions envoye nos bagages en avant, et Ton nous
du pays apparemment. C'etait
parfaitement noir, mais dont les trails
avait laisse un guide,
un
homme
Quand nous eumes
n'avaient rien du negre.
travaux dans
le
village ou
fini
nos
nous nous etions arretes,
nous nous mimes a interroger notre guide; il ne savait que quelques mots de gree. Nous primes eependant 1'entendre repeter
Pendjab
:
,
et
qu'il paraissait vouloir dire qu'il venait
situe pres de 1'Angleterre, et
ou
distinguer
d'un pays
les soldats avaient
des figures noires et des habits rouges. Assez intrigues, a notre arrivee a Magnesie, nous nous infor-
mons de notre homme.
mois
arabe
qu'il etait a
:
n'y avait
II
Magnesie
on
etant inoffensif,
:
il
le
que quelques
ne parlait ni turc ni
laissait
tranquille.
Quelle vie mysterieuse que celle de ce m.ilheureux
Indien venu du Pendjab j usque sur les bords de la
Mediterranee!
PROSPER MERIMEE
142
Les
AHemands
out encore a apprendre que Ton
ne doit rien alfirmer positivement II faut se conliter de
probabilites approximatives dans le do;
t !
niainc de fails aussi incertains qne ceux de 1'histoire
ancienne.
Les savants, en general, cherchent a rapporter tout
nn systeme preconcu; de la 1'idee des Alleinands
de ehereher partont nn element germaniqne, et Xiea
bnhr va denicher
Etrusques en Uhetie. C'etail la
grande superiorite de Bnrnonf, de savoir a fond les
lois iles
changements de langnes et de ne se laisser
les
enlrainer par aucune faiblesse de ce genre. II etait
profon dement verse dans la langne la plus iniporlante an point de vue philosophique, le Sanscrit.
Hoken
in
nne tribn en Amerique
a eonte qn'il y avail
ayant a se plaindre de sa nation, emigra an
loin et, pour n avoir rien de com mini avec ses perse-
qni,
cntenrs, resolnt de changer sa langne en mettant
commencement des mots
pour
a la fin, et
ainsi dire tons les mots.
le
en retonrnant
An bout d'nne gene-
ration, le but fnt atteint.
Vons me demandex
noire
superiorite
science nouvelle,
si
les
Orientaux admettent
dans
s ils
quelques branches de la
reconnaissent les decouvertes
merveilleuses de ce siecle,
si
ce qn'ils savent
on
Je vons revoient de noire civilisation les frappe.
out
les sentiments qne vons
nous
pour
pondrai qn'ils
JOURNAL
143
avez pour votre bottier, dont vons reconnaissez la
grande superiorite dans son metier, tout en vous disant que c'est un genre qui ne vous louche en rien,
et que cette habilete n'a rien qui vous eH'raie ou
qui
trouble 1'idee que vous avez de votre propre superiorite.
Bunsen, dans sou Gott in der Geschichte, dit
Apres vingt mille annees de 1'histoire de 1'huma:
Entendrait-il par la depuis la creation de
I'liomme? Merimee auquel j'en ai parle me Htles observations suivantes
J'ai cause avec
plusieurs
nite...
:
des homnies les plus entendus sur
egyplienne,
la
chronologie
et ils etaient tons d'avis qu'il n'y avait
pas moyen de rien savoir de precis sur le nombrc
d'annees qu'ont dure les dynasties. II y a au Louvre
la
figure d'un scribe egyptien qui
nement
a
4,000 ans avant
remonte certaichretienne. Par
1'ere
generations des enfants de \oe on est convenu
o
d'entendre des peuples entiers et non des individus.
Ainsi le noni Japhet, s'appliquerait a toute une generation.
Ce mot,
dit-on, signifie
s'expliquerait parfaitement dans
:
la
eloine..., ce qui
bouche des
vains sacres qui appartenaient tons a
Sem. Les
fils
de
Sem
et
de
Cham
la
ecri-
branche de
se melerent sou-
vent, tandis que la branche ainee s'eloigna vers le
On
ne peut done, ni dans la Bible, ni dans la
chronologie egyptienne, s'en tenira ['expression lit-
Nord.
144
I'ROSPF.H
terale
j'ai
les
pour
noms
ot les
epoques (Bunsen, auquel
vmgt
inille
ans
ties
parle
manite
,
m'a
dit
que
reeue, <jue ce chifTre
ril< ;
,
([iic
('.r/iloded,
MKIUMEK
e'tail
I'ancienne chronologic
et
Bunsen
cst
I'histoirc
clc
cle 1'lui-
maintenant 1'opinion
bien au-dessous dc la ve-
c'elait
cles
Rabbins
un oroyant, done
il
uv/.v
n'est nul-
lenient suspect (6 Janvier i860}.
On
ne doit pas, en parlant des anciens, dire
la
inais
les religions,
non
seulement
puisque
religion,
:
:
chaque peuple,
inais
chaque
ville,
chaque famille,
chaque individu avail des Dieux et des eroyances
particulieres. On trouve dans les divinites anciennes
les
deux grands principes d'immobilite fd'ou vient
bandelettes, dont on enveloppait lours
la not os,
piods, en grande partie dans 1'idee de les
empecher
de s'enfuir) et de inouvement. C'est le developpement du chaos, on toute la Mythologie se trouve en
germe. Apres 'introduction a Rome des divinites
1
grecques, on adopta les divinites des deux pays qui
avaient entre elles le plus
d'analogies et on les concilia.
Cependant, il y avail une foule de dieux que
Home
avail lires de 1'Etrurie el
leur sonl propres
I,
a
:
le
dieu
dn Latium,
Terme en
race finnoise s'est Ires melee a
Russie.
On
la
ct
qui
est un.
la
race slave en
trouve encore, par fragments
et
a
JOURNAL
145
pur, pres de Moscou et da cote de Kazan.
C'est de Boris Goudounov (1593), czar apres le
1'etat
meurtre du jeune Demetrius, que date 1'asservissement du paysan russe. Pour empecher 1 'emigration
le
pays des Conouvellement
saques
pays
conquis, il declara
a
attache
la terre ou il se
que tout paysan serait
des Busses, qui se portaient vers
et les
trouverait
Pierre
le
le
jour de
la
Grand completa
publication de ce decret.
les dispositions
de Boris.
On
pouvait autrefois vendre le paysan sans la terre;
depuis Nicolas seulement, cela est defendu. C'est a
point que, en 1805, apres la paix de Tilsitt, les
Bashkirs et autres Kalmucks, rentrant chez eux an
tel
la Siberie, acheterent des femmes en
passant a Moscou, au grand desespoir de ces malheureuses, car beaucoup de ces honimes n'etaient pas
fond de
me me
chretiens..
[llamas et autres?^.
Le Talmud est un commentaire
fait a
dilTerentes
epoques par les Rabbins sur les livres saints de 1'Ancien Testament. II est au vieux Testament ce que
sont les commentaires de 1'Eglise au Nouveau Testament. C'est un recueil des Peres de l'Eo;lise
n
juive.
Le polonais,
le
boheme,
les dialectes slaves,
le
russe, etc..., et tons
viennent d'une
lanue slavonne
PROSPER MERIMEE
146
on slave frusse eeclesiastique, conuno I'appellent les
Kusses dans laquelle sont errites les liturgies dn
,
rite (free
en Kussie, dont on se sert actuellement.
II
out eerit dans cette languc,
(|iii
principalement des auteurs ecclesiastiques; e'est la
langue que parlaient les Slaves avant la decompo-
y a
des auteurs
sition en langnes polonaise, bohemienne, russe,
exactement eoniine il y avail nne langue proveneale
r
parlee a Barcelone, V alence, Toulouse, Avignon, on
regnent aujourd'hui des idiomes si diH'erents. Cette
laiigue slave est line source commode pour v puiser
de nouvelles expressions, des mots nonveaux.
Les savants sont encore
breux avaient
foien
1
demander
a se
idee de
1
si les lle-
Unite de Dieu:
Klohim
eniploi du pluriel
,souventen parlantde
cependant pent s'expliquer. Le chris-
Dieiij. C.ela
tianisine, c est siniplcment tics idees plaloniciennes
arrangees avec
la
beaucoup plus
1'Unite. Us out trouve
out
envahies
christianisme
pire roinain
;
Les Arabes out propage
superstitions que 1'idee de
Bible.
leurs
les parties
a
du monde
cette
(ju'ds
idee
preparees
que le
son apparition n'avait trouve I'Emde la, la rapidite de lenrs conquetes.
plus
ii
Le Xouveau Testament est un code de morale sublime: jamais on ne
s Cst
cleve plus haul.
Uans lAn-
JOURNAL
on reconnait
147
des peuplesprimitifs. David adultere est inipuni, mais il est frappe an moment
on il fait le denombrement de son peuple. Xe sont-ce
cien,
les idees
pas la les divinites du paganisme pnnissant celui qui
ne leur faisait pas d'offrande? Tonjonrs cette idee de
1'Unite de Dien a efTraye
les
homines:
Les Musulmans mettent
ponssent.
la
ils
Mahomet
re-
et les
premiers Imans presque a la hauteur de Dieu. Que
sont les saints du catholicisme? la mere deDien?
L'esprit humain a de la peine a envisager cette idee.
Les esprits serienx de 1'antiquite admettent 1'idee de
T; sx(;j.ov. ~c ayaOov; mais le
1'Unite
vulgaire avail
:
ses superstitions, sa mythologie,
hommes
que
les plus
grands
respectaient, et
auxquelles ils croyaient
un
Cesar,
peut-etre
pen.
qnoique ne croyant pas a
une autre vie, fut Pontifex Maximus; Alexandre le
Grand
le
est
nn Russe qui a hi Voltaire et vent faire
C'.ette idee, Grote Fa cue anssi. La de-
Francais.
moeratie est a nos societes modernes ce qu'etait
christianisme a 1'Empire
le
elle
romain;
decompose
pour recomposer. Xous sommes a la veille d'nn bouleversement general. Aversion des esprits d'elite
pour ce nivellement d'apparence brutale.
Influence physique, geologique et geographiquc
sur les penples. C'est Mignet qui est surtout frappe
de 1'influence geologique sur les peuples. Graeculus
esuriens, disent les
Romains en parlant des Grecs
qui, dans I'Einpire, jouaient
le
role
que jouent
les
148
PHOSPKIl MKKI.MKK
Remains aujourd'hui.
greeques
<jui
surtout
C'etaient
Home,
tronaienl a
non
et
les
les
idees
individus
grees, car ee pays, qui a en plus tie grands homines
en tout (ju'aueun autre pays, ne pouvait manquer
etonnant que la demo150 ans a
longtemps en Grece
d'etre un foyer d'idees.
cratie ait resiste
Athene*
:
si
c'etait.
il
II
est
est vrai, plutot line oligarchic
ianvier IWiO].
L 'apogee,
point culminant
le
caise, e'esl-a-dire 1'epoque
comle,
la
cllo-meme
plus
oil
,
cle
la
langue fran-
cllc a etc la plus fe-
plus veritablement
la
a ete an
primesautiere
xvi siecle. C est dans Rabelais qu'il faut chercher
francaise,
et
originate
,
e
le
monument dc
la
vraie langue francaise. I/inHuence
cour devenant plus grande, on epura la langue
on lui enleva, sous pretexte de vulgarite Unites ses
de
la
:
;
expressions fortes et pittoresques. Elle n'eut plus
la
ressource de puiser a sa veritable source, dans
la
dans
langues provencales. La
langue populaire
societe de I'llotel de Rambouillet, la coterie des Preet
cieuses 1'achevaient
dc genie,
:
les
bien qu homines
n'oserent pas s'in-
les ecrivains,
vinrent apres,
(jui
certains
mots, bannis de
surger;
trente
ans, furent perdus.
puis
quel que
soil
le
la
societe
pohe de-
Indubitablement,
merite des chefs-d'oeuvre de ces
cut etc bien
plus grand, s'ils
iivaient eu un autre instrument. Bossuet auxviT'sie-
grands ecrivains,
il
JOURNAL
cle,
certainement a de'tourne
149
la
langue de sa voie;
et
cependant, qu'elle cst tornbee depuis!
la
periodc
vraie
tueuse, a celle
meme
Comparez
de Bossuet, simple et majesde Voltaire! Du temps de Ra-
belais, on puisait de nouveaux mots dans les origines
de la langue, aux sources qui 1'avaient produite, dans
lelatinet leslanguesderiveesdu latin. Rabelais
homme
meme.
d education, forgeait beaucoup de nouvelles
une pedanteMarguerite de Valois en tete
expressions. Aujourd'hui,
ce
serait
rie que de dire comme
Je n'ecris pas par antophilie
de ses Memoires
an lieu de t't/nite, amour-propre. Depuis le xvn e sie:
,
on a retranche tout ce qui, disait-on, etait bas et
trivial. Chez les Grecs, Pindare et Herodote vivaient
cle,
avant
les
grands evenements de
I'histoire
grecque.
C'est sous les Antonins que Lucien ecrivit le grec
aussi
purement
c[iie
du temps de Thucydide; et cele beau moment
pendant, on ne dira pas que ce fut
de la Grece.
La simultaneile de 1'excellence de
developpement du genie d'un peuple
la
langue
et
du
n'est nullernent
necessaire et arrive rarement. Depuis Rabelais, le
francais n'a
le siecle
fait
que dechoir
de Louis XIV,
et,
et les
cependant, il y a eu
xvn e et xvm e siecles
depuis.
le Grand, le russe etait du cltarabia,
devenu de 1'allemand traduit, puis du
Sous Pierre
puis
il
est
MKHIMKE
I'HOSI'KI!
la()
fallu <|u un homme de
genie,
ce
chaos elallat puiser auxoriPouchkine, dem6lat
frangais traduil.
II
a
gines de hi langue slave dans les ecritures et Ics
coniinentaircs religieux ecrits CM langue slavonne.
I
/anglais de Shakespeare est une langne riehe,
en elle-meme, esl plcinc de ressourees.
fertile, qui,
Depnis, elle s'est pulicee
Lne langue
a
qu
(jiu
el
n a
fait
se reunite de lous Ics cotes, (jui n a
prendre a nnc langue etrangere un unit et a en
la
changer
pour
prononciation
<|ii
il
rique,
Kn Ainc-
ce sont tons des iinitateurs, xr/vii/ii /ICCHX,
Preseott,
Longfellow,
qui, en hon anglais, se
particuliere
el
choses neuves
ait
etc.:
a etc le
seul
un instant Crave une voic
en
bon vied anglais, des
(lit,
11
et a tant
perite les atnollit
Kranklin
soil
et vraies.
aux langues
On
aussitot
ait
droit de nationalite, pcrd tout earactere.
file
toniher.
(jue
n'y a
([lie
la lulte
Ics
litteratnres,
([iii prod autres choses. La pros-
.
est etonnc,
dans tonics
trouver, dans les ouvrages les plus anciens, une
de
si
perd ensuite et fait place a
grande
et
u n style pretenticux
exagere. Puis on cherche a
retrouver la simplicite primitive el a rctourncr a la
simplicite, (jui sc
premiere maniere d'ecrire. Lncain eerivait du temps
de Neron et cherchait a donner plus de vigucur au
JOURNAL
latin
151
de son temps. Lucrece etait plus primitif, plus
vraiment
latin
qu'Horace
et
Virgile, que 1'espritgrcc
avail deja envahis et polices.
Chez Juvenal
et
Tacite
ne faut pas confondre 1'energie de 1'homme avec la
langue de 1'ecrivain, deja en decadence. Tite-Live
il
demandait pardon, dans une
d'une expression qu'il latinisait Pe-
est plus latin; Ciceron
de ses
lettres,
;
trone se servait du grec continuellement: Herodote,
Rabelais, Montaigne, Lucrece sont a peu pres sur la
me me
ligne dans leurs langues respectives; leurs
oeuvres sont les monuments de leurs idiomes respectifs
dans leur purete
Thucydide
leur energie premieres.
et Demosthene, Moliere et Bossuet, Ciet
Virgile ont vecu aux belles epoques de leurs
il n'ont
deja plus cette seve de jeulangues. mais
ceron
et
nesse et cette vigueur saine et virile, tout en etant
les auteurs les plus acheves de leurs nations respectives.
La periode est un signe d'apres lequel on petit
juger du plus ou moins de maturite d'une iangue.
L'allemand, dans lequel la grammaire ne deh'nit pas
place de chaque mot, qui depend de
1'emotion de Torateur, du plus ou moins de methode
exactement
la
pensee de celui qui ecrit, est une langue incomplete et embrouillee. Comparez le francais de
dans
la
Bossuet a celui de Voltaire;
claire,
hache,
belle,
sonore;
et cela a etc
Les Precieuses
le
le
premier a la periode
second est plus coupe,
de plus en plus en augmentant.
de la rue Royale. qui ont
et les salons
I'ROSPKK MEKIMLK
lf>2
epure et contribue a former la langue a leur maniere,
en en chassant les expressions fortes et populaires
faisant image et venant o!u genie ineme de la langue,
n'avaienl
fait
aucune des etudes necessaircs
detourne de sa route
role et ont
Heureusement
il
,
s'est
trouve
la
a
ee
langue fram;aise.
parmi
les
homines
qui ont etc appeles a s'en servir d'abord des genies
qui en ont tire tout le parti possible: mais que n'auraient-ils
si
fait,
une coterie de
t
rente personnes
n'cut banni tons les mots vigoureux? ("cite servilite
courtisanesque a appauvri la langue. L'n molinusite
devenait de mauvaise compagnie et se perdait ainsi.
;
des centaines d'expressions et de mots qui fourmillent dans les anciens auteurs ont cesse d etre
compris. Molierc et Hossuet ont conserve encore
quelquc force dans leur langue.
Epoques
florissantes
dans
les litteratures
qu'on
a
par exemple les romans dc chevaleric
sont
(tons
d'origine francaise, le roman ile Pours
Bruin, le roman du renard Heinecke-Fuchs. etc.,
negligees,
etc.).
Us ont beaucoup
d'originalite,
mais traitent de
sujets qui ont perdu de leur interet: beaucoup de
repetitions, roulant aussi sur le meme sujet, 1'amour
en general et la guerre, ('.he/ les
Espagnols, les
Canzones sont depourvus des (jualites ties poemes
provencaux du
xi\''
siecle.
Petrarque
a
beaucoup
JOURNAL
153
pulse a cette source et largement traduit. (Un sonnet
sur 1'amour est traduit tout enticr.)
et
Les Mongols, destructeurs du Kalifat de Bagdad
de 1'unite de la societe islamique, nc sont pas
c-onnus dcs anciens et sont d'une race nouvelle dans
Turcs ne sont pas des Monsont
un
melange de Mongols et de
gols purs;
races japhetiques a difl'erents degres ct adiU'erentes
1'Asie occidentale. Les
ils
doses.
Predecesseurs
des
Mongols,
ils
ont
ete
moins nuisibles qu'eux.
Immense impression produite
sur 1'Asie par les
Grecs (que Ton pent comparer, pour 1'importance
numerique, aux cantons de la Suisse), malgre ia
puissance organisee de la Perse. Alexandre poussa
en avant, jusqu'au coeur de 1'Orient, tandis que tout
le
christianisme n'a reussi qu'a arracher une bi-
coque, qu'elle n'a gardee qu'un siecle, et qui a
tremble quatre siecles, jusqu'a ce quo Sobievski la
sau vat.
Malgre
les
nombreuses traductions
et imitations
des langues occidentales dans la litterature russe,
>in homme de
genie, Pouchkine, au commencement
154
I'HMSI'EIt
de ce
siecle, 1'a dirigee clans la veritable voiequ'elle
doit suivre et
marquee de son empreintc. Con-
1'a
temporain de Byron,
pieces,
avec
MERIMEK
Knene
il
la
irnite
dans nne de ses
Onieguine, qni a de la
ressemblanee
Don Juan..
...
Qu'est-ce
fait
(jui
I'enorme difference entrc unc
medaille greeque et unc medaille moderne, toute a
1'avantage de la premiere? C'est que, chez nous,
1'cxtreme (ini des details, on les choses les moins
saillantes sont aussi achevecs
essenticlles,
iiuit
a I'ensemble.
greeque an contraire,
les
les parties les
que
plus
Dans une medaille
parties
marquantes sur
lesquelles doit etre atliree 1'attention, sont exagerees
et
traitees avec
grand
soin.
tandis que les autres
sont negligees. Le resultat est que cette derniere
medaille frappe beau coup pins et laisse une im-
pression durable
el
profonde, parce que 1'a'il n'est
multitude des details. De me me
pas distrait par la
chez Pouchkine, et
c'est ce
poetes occidentaux,
et,
distingue des
en particulier, de lord By-
qui
le
ron, qui lui est peut-ctre superieur en genie, mais
chex lequel Pabondance des idees, entassees sans
ordre et sans distinction fait r[n'elles se nuisent entre
elles.
Don Juan
est ce qu'il a ecrit de plus beau.
C'est une imitation de Sterne qui, lui-meme, est nne
copie de Rabelais, et c'est un snjet qui, jiisqu'alors,
n'avait
miere
e'te
fois,
traite qn'en
prose, et qui,
1
est
en vers.
pour
la
pre-
JOURNAL
le
155
Les Anglais ne savent pas ecrire unc piece pour
theatre, ni la mettre sur ses jambes, temoin Sha-
kespeare.
*
*
Nicolas Gogol, mort
il
y a tres pen d'annees, esa
ecrit beaucoup de nouvelles,
mort
morose,
fou,
prit
entre autres
le
Revisor, VInspecteur general, piece
Le poeme des Bohemiens de Pouch kine,
n'est pas une de ses plus mauvaises pieces. Krylof
le fabuliste est un auteur tres remarquable. Lermontres hardie.
beaucoup en vers; ses sujets sont tres
souvent places dans le Caucase ou les scenes se
toff
a ecrit
passent. Tourguenief ecrit en prose sur les moeurs
des paysans et la vie intime. Le russe a une richesse
d'expressions, des nuances al'infini; on pent couper
un cheveu en quatre. Trois formes de verbes: le frequentatif, Y ...(illisible], et celui qui n'est ni l'un ni
1'autre. Lc vocatif du slave n'a pas etc conserve dans
le
russe,
mais
les
Russes se servent souvent de
forme slave pour donner un
com me les Grecs du genitif en
Niebuhr
vernis
olo
la
d'antiquite,
.
preuve de beaucoup d'esprit dans son
ouvrage assurement: ses legons en chaire etaient cependant bien plus remarquables. Bien des choses
lui
fait
echappaient,
probablement parce
qu'il
n'avait
156
I'HOSI'KR
pas beauconp eouru
Ic
MKPIMLK
monde
Ics traits
:
sui tout lin echappaient. Ainsi
il
raconte par Tile-Live, lors de
la
de impurs
nc eroit pas an trait
prise de Rome par
Gaulois: I'historien latin dit <jue Ic premier aspect des senateurs assis sur lenrs chaises curulcs
Ics
frappa les barbares d un saint respect, niais ([lie, 1'nn
d eux s'etanl avanee el ayant tire la barbe d'un vieillard,
<[iii
Ini
assena nn coup,
Ic
massacre commenga
anssitot. Jc n'y etais pas. niais je gagerais
s'est
passe ainsi
:
c'est tellement
dans
qne cela
les imi'iirs
des
Gaulois, anjonrd'hni encore! Pins, pour les fondatenrs de Rome, il ferine les yenx a 1'evidence attcstee par la nature des lienx on
Dans un endroit
Rome
a ete fondee.
des brigands
aient pn songer a planter lenrs orges. II ne croit
<[iii
pas plus a renlevement des Sabincs cependant, il y a
dans les lois romaincs une preuve bien cvidente quc
si
malsain
il
n'y a (jue
:
premieres femmes dc Rome avaient etc des
etrangeres ravies dc force; il etait defendu anx
Ics
femmes par unc
loi
datant des temps des rois, tombee
naturellement en desuetude ilcpnis, d entrer dans la
cuisine, de peur (jn'elles n'empoisonnassent les
vaincus, historiquement parlant, out
d Antoujours tort vis-a-vis des vainqueurs la these
rehabilitant
systematiquement Ics
gustin Thierry
mets.
I>es
;
est done mal fondee. Lenr inferiorite
Anglo-Saxons
o
cst pronvee, non pas taut jiar la defaite meme. (jue
par 1'afferniisseinent de
eonquerante.
la
domination de
la
race
JOURNAL
I
157
n des faits les plus obscurs de 1'histoire est
le
probleme des ditFerents elements qui ont compose
le
penple grec. L'invasion des Doriens... d'oii venaient-ils? Leur separation en Doriens, loniens,
Atheniens
des loniens?
Eoliens?
Les
etc., etc.
La mention des Atheniens dans Homere
est
etaient-ils
une intercalation posterieure (1860).
Le xix e siecle est incontestablement un siecle
d hisloire
etudes historiques et critiques out
honneur, et en cela est sa superiorite:
oil les
ete remises en
mais on
s'est jete
dans
les
extremes.
Parce que
toutes les histoires precedentes etaient congues dans
un esprit faux, que Ton n'v tenait nullement compte
des peuples, mais que c'etait aux rois et aux grands
seuls que Ion faisait attention, etait-ce une excuse
pour
se jeter
dans 1'extreme oppose, pour
faire sans
cesse 1'apologie des vaincus, pour voir toujours des
questions de races la oil il y a lutte entre le pouvoir
pouvoir spirituel? Xiebuhr a une critique pleine de finesse et de talent: 1'art y parait
trop cependant; et il pousse tellement loin la reet le
temporel
cherche
valeur.
critique que son ouvrage perd de sa
pretend retrouver dans les premiers cha-
et
II
la
pitres de Tite-Live
les
rimes des anciennes ballades
PROSPER MKKIMKK
158
avee lesqnelles it pretendait (juo Tito-Live avail compose son histoire. Kt d'on lui est venue cette idee.'
DC
moment
ee qu'a ce
mere,
et ([lie
I
on
['existence d'Ho-
niait
rapportait toutes les premieres
1'on
dMivres des peuples a des ballades.
Un antenr allemand
eerit
qu'il
les
tres savant de
Koenigsberg a
un ouvrage snr les mysteres des Crees, on il dit
est convaincu (jn'ils ne signifiaient rien, et il
compare an carnaval des nations modernes qni
ancnne signification,
n'ont egalement
unand on
sultat
^<)ila
le
;
i-
-
ecrit sans savoir!
Grotc, Anglais
rompn anx discussions parlementombe dans line
taires et helleniste des pins forts,
erreur analogue (jnand
Mille:
il
explique que
il
parle de
la retraite
des Dix-
Grecs durent leur
les
saint a
I'liabitude qu'ils avaient de s'assembler tons les soirs
et
II
de discuter entre enx
est
probable qne
fnrent redevables de
([u'ils
[/architecture
caise
les
;
elle a pris
dans certaines
operations dn lendemain.
c'est a leurs c|nalites militaires
la vie.
gothique est eminemment frannaissance dans l'Ile-de-France et
pai'ties
de
la
Picardie. llors de
la,
il
JOURNAL
159
ne s'est rien faitd'originairementgothique. f^es pretentious cles Allemands ne peuvent pas se soutenir.
LJne philosophic de 1'histoire est
Evidemment quand
memes
les
eU'ets
les
une absurdite.
memes causes se presentent,
me nt suivront, le cceur de
pro b able
I'homme etant partout
et toujours le meme; inais
red u ire tout en systeme est dangereux et etroit. On
a remarque que les aristocraties
degeneraient en de-
mocraties
et,
de
la,
aboutissaient an des*potisme.
Herodote a parle de cette
La Saint-Barthelemy
loi
universelle.
fut, le
24 fevrier de 1'annee
1592,
triomphe de la democratic. Le protestantisme s'etait fait en France de haul en bas. C'etaient
le
les
grands du pays,
reney,
(jui
les
s'en servaient
Montmocomnie d'une arme contre
Chatillons,
les
causes populaires
derriere
un grand
s'abritent le plus qu'elles peuvent
noni. Cesar n'en a ete ni le premier ni le dernier
la
conronne. Remarquez que
les
exemple.
Mythe dorien
:
Taras, chef dorien, apres deux
essais infructueux sur une ville de 1'Italie meridionale,
consult a 1'oracle pour savoir ce qu'il fallait
160
MKHI.MEK
I'KOSl'KH
(jn'il
fit
pour en arriver
a ses fins.
lui fut
II
repondu
qu'il ne serait vainqueur que lorsqu'il toinberait
I'eau d'uu ciel serein, i~ iy/.z'!rj^.
tie
jour que, se preparant a un combat, il se faiarranger la chevciure selon la mode dorienne,
I'n
sait
par sa femme, il sentit plusieurs larmes lui tombcr
sur le front, car elle etait inquiete tie son sort. Kile
11
s'appelait Kgle.
presage
tie
salua cette coincidence comnie un
victoire, ce tjui arriva en eflct. tie fnt lui
qui fontla Tarente.
Mcrimee
croit
que
les (iaulois
iCeltes au fond
c'est-a-dire
unc partie
berceau
leur nation, en Galatie (Asie-Mineure
c'est
tie
tie la
pendant ce retour
lement, ce
fait
eurent perdu
Comme
les
,
nation, retournerenl au
qu'ils pillerent
:
Delphes seu;
cut lieu bien ties siecles apres qu'ils
la
niemoire
Turcs,
ils
tie
leur premiere patrie.
commencerent
a se mettre au
service des princes indigenes et finirent pars'etablir
a leur place Bunsen ne croit pas tin tout au retour
.
Le nombre
Conquerant
ties
compagnons
n'etait pas
Guillaume
tie
grand: mais leur graiule su-
periorite de civilisation leur conserva
que leur
avail tlonnes la victoire.
Nord-men
ne savait
tieremeul latinises
et
le
le
danois
les
avantages
Pas un parmi ces
;
ils
francises. C'est
s'etaient ena
peine
si le
JOURNAL
161
courant d'emigration des gentilshommes, et autres,
de Normandie en Angleterre, dura cent cinquante
ans; ainsi la masse de sang etranger n'a jamais ete
mais c'etait le levain; ils donnerent 1'inipulsion et firent de 1'Angleterre ce qu'elle
tres considerable,
est.
L'amoiir du beau etait bien plus developpe chez
les Grecs que chez aucun aulre peuple; ils out porte
un degre beaucoup plus eleve qu'aucun autre
peuple. C'est un fait incontestable. D'ou celavient-il?
1'art a
La reponse est bien difficile. Entre autres raisons,
leur education etait dilFerente. Les jeux en public,
la
gymnastique, developpaient
les
plus
forme. Le
meme d'apprecier
commun des homines
grecque.
A Rome
etait
a
muscles
les
et
ehacun
beautes de
la
en savait plus long
artiste
de
nos
la statuaire. Les
maint
sur
que
jours
A
femmes ne jouaient aucun r< >le dans la societe
leur
influence etait
[grande
:
voyez] Lucrece, Cornelie, mere des Gracques, etc.
On raconte que deux sneurs avaient epouse, 1'une un
patricien
n'etait
devenu consul,
quetribun.
Comme
1'autre
un plebeien qui
cette derniere rendait vi-
marl consul frappa a la porte, du
pied. C'etait 1'habitude des gens bien eleves dans
1'antiquite. Comme elle temoignait de 1'effroi a ce
site a sa soeur, le
bruit inusite et de son ignorance de cette coutume,
sa
soeur
consulaire
{'I'ancisyue Michel.
railla
son
manque de
l(
PROSPEH MERIMEK
162
La
savoir-vivre.
mari
n'ait
pousse
caclette
le
n'cut
peuple a
de repos que son
demander
et a
oblenir
plebeiens pussenl parvenir an consulat. Ce
peut-etre invente, indique le role de la femme
(jne les
trait,
a Koine.
Cuvier avail an Jardin dcs Plantes plusieurs cabinets de travail, reserves, chacun, a line branche particnliere de la science, a la
conchy liologie,
a 1'orni-
dans
pischologic (sic),
un
II ne
coin
elait
chaque
pupitre.
composait qu'en
se proinenant de
en
aussitot
1'idee venue,
large
long
thologie,
a
la
etc.,
etc.;
;
tronvant toujours un pupitre a sa porlec.
il
la notait,
11
avail calcule qu'il faisait ainsi plusieurs lieues par
jour; il ne prenait pas d'aulre exercice. Ses discours academiques, si admires, ont ete pour la pluparl composes dans sa voiture arrangee a eel elfel,
pendant
il
allait
qu'il se faisail
conduire dans
le
monde, on
assidumonl.
II
y a dans 1'eglise Sainl-Marc, a Venise, une dalle
sur laquelle sont sculples un lion gras se lenanl an
milieu des flols et un lion rnaigre se tenant sur la
terre ferine.
Ce
fnt 1'oeuvre
ou 1'idee d'un chanoine
destmee de Venise, qui
qui voulut ainsi exprimer
serait riche et Horissante tant qu'elle dominerait sur
la
les
mers, mais
({ui
trouverait releguee
deperirail du moment on elle se
sur la terre ferine.
JOURNAL
Marchiali etait
etait
il
le
163
nom du
Masque de
fer
.
II
de Modene. En sa qualite de Ministre du Due,
promis a Louis XIV la cession de Casale, et
avail
en avait obtenu, en echange, des conditions favorables; de plus, un blanc-seing du Roi. Etant convaincu plus tard qu'il avait ete dupe, le Roi chargea
Catinat de reprendre Marchiali. Attire dans un vil-
par des soldats frangais deguises,
emprisonne d'abord a Fenestrelle, puis a 1'ile SainteMarguerite. II monrut a la Bastille. On a aux Affaires
fut saisi
il
lage,
Etrangeres le rapport de Catinat
permis de verifier le nom.
Quand
verra
la
comme
Russie aura sa petite revolution, on
elle marchera dans la voie de [la] con-
quete.Voyezcomme
Georgia,
a ce sujet, ce qui a
elle s'estassimile
laMingrelie,
la
La raideur des Anglais, leur
etc., etc.
mepris nullement deguise pour toute autre race que
la leur,
leur indifference complete a blesser les va-
nites, les susceptibilites,
1'orgueil des peuples qui
empecheront a jamais de
fonder un etablissement durable aux Indes. Du jour
leur
ou
sont soumis,
les
Russes
y
les
arriveront,
les
Anglais seront
perdus.
On ne remarque
d'etriers ni
dans
les pieces
de
MERIMEE
I'HOSPEK
164
on les sculptures andevoir du gouvernenr de la localite, soit en Grece, soil a Rome, de faire placer le
monnaie,
ciennes.
ni
dans
les statues
etait clu
II
de
long des routes, a de frequents intervalles,
Crosses pierres alin d'aider le cavalier. Hippocrate
et
d'une maladie oeea-
parlent d'ailleurs
Gallien
sionnee par cet etat de pendaison des jambes, a la
suite d'un usage prolonge du cheval. Kes Anglo-
Saxons,
les
probablement
on le
les
coninie
premiers
voit
Temple-Church
a
Anglo-Normands furent
les
Normands,
d'apres
premier
(jui
Merimee
servir d'eperons,
peintures dans
les
le
Lomlres. Sous Henri
terre, on se servait d'eperons
It-
se
a
introduisit
vint a parler
1
a roue.
III
d'AngleHenri VIII fut
eperon en forme d
e.toile.
un soir de ses tournees ar-
cheologiques. Viollet-le-Duc se trouvait ce soir-Ia
chez lui
Je me souviens, dit Merimee, cju'une fois.
:
entre autres (c'etait en Alsace
,
ie visitais line e<rlisc
j
r>
en compagnie d'un professeur de la religion prrtendue reformee. Comme il y avail une inscription
que nous ne pouvions dechiffrer,
il
fut
1'eau benite ct lava la pierre, ce
(jui
liorriblement.
C'.'est
chercher de
me
seandalisa
bien a vous d'en parler! in-
terrompit en riant Viollet-le-Duc: cjue tie fois
n'avons-nous pas pris de 1'eau benite pour laver nos
plans dans les inlerieurs d'eglises? je vous
vent laver vos bi-osses dans le benitier.
ai
vu sou-
Ah!
JOURNAL
je 1'avais oublie
,
165
repliqua Merimee.
C'etait a line
les
questions religieuses avaient peutepoque
etre moins de retentissement qu'aujourd'hui.
oil
Merimee
Londres chez
dinait a
le
Prince de Tal-
leyrand, alors ambassadenr. C'etait au
d'Anvers
siege
et
a recevoir des nouvelles definitives.
Prince,
le
moment du
Ton s'attendait d'heure en heure
On
savait
que
le
matin, avait recu des depeches par un
courrier extraordinaire, mais
n'avait rien dit.
il
A
en 1832, les
nouvelles voyageaient
moins vite qu'aujourd'hui, et toutes les personnes in-
cette epoque,
parmi lesquelles les sommites de
societe de Londres et tout le personnel de I'am-
vitees a ce diner,
la
bassade, etaient fort curieuses d'apprendre quelque
chose. Aussi s'etait-on donne
le
Prince
i parler,
le
mot pour pousser
entre autres Milady***, qui s'etait
Prince avez-vous
chargee d'attacher le grelot...
regu des nouvelles d'Anvers?
,
fit-elle
apres
le
pre-
mier service. Talleyrand, qui entendait parfaitement quand il voulail, fit la sourde oreille. A toutes
les allusions
fait
it
la fin
il
ne
fit
aucune attention. Enfin, tout
du diner, comme quelqu'un exprimait
a
la
crainte que les F'ranrais ne fussent obliges de lever
le
C'est ce qui est en effet arrive, Messiege.
sieurs, dit le Prince tranquillement.
nous depuis hier.
eut illumine, cut
Anvers
C'est tout ce qu'il dit.
fait
Un
est
a
autre
part de 1'evenement a tout
le
MKRIMEE
'FtOSI'ER
monde des
le
premier moment... Talleyrand
visait a
p rod u ire un plus grand etfet, mais autrement: et
il
V reussit.
Pour prouver jusqu'a quel point
les
moMirs
et la
moralite publique ont gagne depuis un siecle, Merimee cite le Journal de Barbier, ce bon bourgeois,
cet honnete homme de 1760 qui, a propos d'un cri-
minel dont les delations compromettaient beaucoup
I, a
de monde, ecrit tranquillement
justice devrait
sans se douler dc
faire empoisonner ccs gens-la
:
((
,
1'enormite de ce qu'il ecrit.
Unc autre preuve a 1'appui c>st 1'edit du scnal dc
Venise qui defcndait aux ouvriers de Murano d'emigrer a 1'etranger et qui menacait de les faire assassiner, s'ils s'v etablissaient.
M. Heal
rec.ut
le
du premier (Consul 1'ordre d'aller
Due d Enghien pen
interroger
1'heure on on devait
plaisait fort
il
le
fusilier.
d'instants avanl
Cette mission
lui
s'arrangea pour arriver a Vin-
pen:
cennes trop tard! Le Due
n'etait plus...
On
lui
remit
tout ce qui avail appartenu a la victime de Bonaparte, entre autres
une
lettre cachetee adressee a la
Princessc de Rohan. Real se trouva en alTaires en
ne pensa pas a la faire parvenir a
son adresse. Plus tard, il dut se refugier en Amerique et, en partant, confia ses papiers a M. Merimee
ce
moment,
et
il
JOURNAL
167
pere, qui les lui rendit a son i-etour.
sa
fille
pria Prosper Merimee de
les
M. Real mort,
examiner. In-
il les
terrompu
repassa a son
cousin, M. Fresnel, lors du mariage de celui-ci avec
la fille de M. Real. Un matin, M. Fresnel,
ils ha-
a diverses reprises,
monte tout
bitaient la inenie maison,
Merimee,
voila ce
line lettre
que
j'ai
ouverte a
trouve
,
et
il
la
lui
main
donna
eft'are
:
chez
Tenez,
a lire cette
pauvre lettre egaree. Elle contenait une alliance et
quelques cheveux.
Comme
le
fi.ls
d'un roi etait un dicton Sanscrit
qui faisait allusion a lalegende suivante. Le fits d'un
roi avait ete vole dans son enfance. Eleve dans les
montagnes, parmi
les
bergers,
il
avait fini par les
surpasser tons en audace il sortait triomphant de
toutes les luttes, de tous les dangers, a force de couo
:
rage et de perseverance. Enfin le secret de sa naissance s'ebruita: rappele par son pere, ses dignites
lui sont rendues, son
rang est reconnu, il recom-
mence une nouvelle
carriere,
il
trouve de nouveaux
devoirs a remplir. C'est Thistoire de
Tame humaine
(Barthelemy-Saint-Hilaire).
(Petite esquisse d une promenade avec Merimee et
Saint-Hilaire d Cannes, en Janvier 1868.)
Arrete pres d'un puits, Merimee s'asseoit sur une
pierre, allume une cigarette
:
Vous rappelez-vous,
PROSPER MEIUMEE
a
dit-il
cellin,
iui
Saint-Hilaire, cette page d'Ammien Maril raconte
que, poursuivis par des Parthes,
ou
et ses
legionnaires epuises de soif s'arreterent
pres d'un puits,
et,
n'ayant rien pour puiser 1'eau, y
tremperent leurs manteaux, et, en les tordant, purent
On ne trouve pas
quelques gouttes.
de
ces
traits
modernes
chez les anciens.
beaucoup
ainsi avaler
On
dirait
que
le fait s'est
dit qu'ii croyait
de ce que
que
cette
passe hier. Saint-Hilaire
absence de details venait
anciens ne les avaient pas juges assez
importants pour les consigner par ecrit, que, de
plus, 1'esclavage et la constitution de la societe
les
paienne leur laissaient ignorer une foule de choses.
Puis on parla des 'Vmjy.vVjju-ra (Commentaires) de Xenophon, ou il est raconte qu'on annoncait a Athenes
1'arrivee d'une chamelle d'lonie, et chacun de vanter
sa beaute. Socrate voulut Taller voir, et
il
y a une
conversation charmante a ce propos. - - Saint-IIilaire vint a parler du
Banquet de Platon oil, le dis-
cours etant venti sur
n'en
rien
dire,
ajouta-t-il, je
me
la
beaute, Socrate s'excusa de
Mais,
plaidant son ignorance.
souviens d'avoir rencontre a Co-
rinthe une courtisane Diothyma, qui m'en a dit plusieurs choses qui m'ontfrappe et je vais vous les re-
peter
;
et puis suivent
des details ravissants.
I,
a
conversation passa a Horace. Merimee cita un vers
Iui desapprouvant qu'on mil en croix un esclave
de
pour avoir mange d'un plat qu'il einportait. Cette
indulgence d'Horace laisse supposer comment on
punissait les esclaves chez les Remains. La conver-
JOURNAL
sation
tomba sur Ciceron, sur
169
ses lettres, sur les
editions qu'on en a faites; on cita sa vanite extraordinaire il s'inquietait sans cesse de ce que pensait
Varron de ses differents ecrits. On parla surtout
;
d'une de ses lettres adressee a Cesar, au plus terrible moment de la guerre des Gaules, dans laquelle
il
lui
demande de
son avis sur
lui
renvoyer courrier par courrier
opuscule qu'il lui a fait parvenir...
La cigarette etant finie, nous nous levames et continuames notre promenade.
tel
Buckle, dans son Histoire de la civilisation, parlant
des Espagnols, ne tient pas assez compte des grands
changements qui se sont produits dans le caractere
de ce peuple depuis le regne d'Isabelle la Catholique. II a 1'air de croire que, tel qu'il estaujourd'hui,
tel
1'Espagnol a toujours ete.
C'est radicalement
faux. D'abord la feodalite n'a jamais existe en Es-
pagne. Autrefois, nul pays n'etait mieux dote d'institutions liberates.
Chaque province avait ses privileges. Les Juifs et
Maures vivaient avec les chretiens sur un pied
d'egalite parfaite. Don Samuel Levy etait le tresorier
les
de Pierre
le Justicier.
Ce
n'est
que plus tard, a
la
du xv e
siecle, que 1'Eglise catholique, sous pretexte de
mesures
religion, fit appliquer de veritables
fin
de confiscation. Par suite des habitudes depensieres
des chretiens, de leurs querelles et guerres intestines, la plupart des
descendants des Goths etaient
PROSPER MERIMEK
170
mines. Tout 1'argent, pen a pen, etait passe entre
les mains des Jnifs ct des Maures. C'est ce que
virent les pretres. Aussi, sons
le
voile de la religion,
depouillerent-ils les infideles, ayant grand soin dc
prelever largetnent la dime de 1'Eglise. A partir dn
regne des souverains catholiques et de 1'introdnction
de ('Inquisition,
caractere espagnol devint etroit,
bigot, cruel. Avant cc changement, un eveque espagnol avail refuse de s'associer a la persecution des
le
Albigeois.
*
*
Toutes
les idees nobles, o
^ramies, riches et raison7
nables, sont venues des Grecs. Jamais 1'Allemand
n a cu une idee raisonnable
:
il
est
un chaos d'obs-
curite.
II
n'y a pas d'honnetete chez les critiques alle-
mands;
ils
denaturent
partent tous d'un systeme precon^u et
les faits
pour leur
faire
prouverce
qu'ils
veulent. Lessing a pousse son exageration contre
le
christianisme trop loin. Niebuhr mentait sciemment.
II
n'y a que les Franc.ais et les Anglais qui out rendu
de grands services a 1'hnmanite, les premiers par la
clarte qu'ils metlent en tout, les seconds par leur
application serieuse et pratique.
Jamais reputation n'a ete plus usurpee que celle
elle est bien au-dessous de celle de
de Gciithe:
JOURNAL
Schiller,
qui lui-meme
second ordre,
et
171
n'est
qu'un ecrivain de
grand imitateur. Jamais les Al-
lemands n'ont raisonne.
n'est jamais sortie
de
Une
la tete
suite
d'inductions
d'un Allemand. Nie-
buhr arrange son systeme comme on abat des noix;
romaine et denature les faits
il torture 1'histoire
pour
les plier a ses idees.
Gemilth signifie escroquerie. Goethe. Schiller et
lc
C [sont] des plagiaires fauxet maladroits souvent.
,
Shakespeare? Leurs
philosophes ont tout emprunte a Charles Bonnet
e
(commencement du xvn siecle), qui avait dit avec
Auraient-ils tous existe sans
plus de simplicite ce qu'ils ont repete. Kant a-t-il
quelque chose qui ne se trouve pas chez les
dit
Grecs? Que
un historien comme Niebuhr,
n'a jamais lu Vico quand il lui prend
signifie
disant qu'il
toutes ses idees?
Alexandre de Humboldt
n'etait qu'un Goethe au
de
petit pied.
beaucoup de choses qu'il ne
parlait
connaissait pas tres bien avec une timidite qui renII
dait
la
comprehension plus
difficile.
Comme
ses
compatriotes font toujours, il n'avait ni suite, ni
ordre, ni methode. X'ayant rien decouvert de luimeme. il avait beaucoup de facilite a profiler de ce
que les autres avaient trouve. II brillait surtout par
son extreme aptitude a saisir les rapports des
sciences entre elles.
etait
On
un peu severe, que
pourrait dire de
c'etait
lui, si 1'on
un farceur.
Page
a
3,
17 Janvier [1848]
ligne 1.
:
Cette lettre, adresseo
Monsieur Francisque Michel, Professeur a 1'Academie,
17, rue Ducau (Ghartrons), Bordeaux , n'est pas datee et.
1'enveloppe n'est pas timbree. D'apres le contexte, je
crois pouvoir la dater du 17 Janvier 1848. Elle n'a pas ete
publiee par la Revue des
Deux Mondes.
avec V ennui d'epreuves a corriger pour la
...
ligne 8.
Revue des Deux Mondes ... : II s'agit de YHistoire de
Don Pedre 7 er roi de Castille, dont la premiere partie a
er decembre 1847 de la Revue des
paru dans le n du l
Deux Mondes et dont la seconde partie paraitra dans le
n du l er fe'vrier 1848, ce qui confirmait la date que je proer
pose pour cette lettre. C'est a son Histoire de Don Pedre 7
le
Merimee
fait
allusion
dans
suivant.
que
paragraphe
,
,
ligne 13.
,
Parce que
la
Malheureusement, mon siege
premiere partie de YHistoire de
est fait...
Don Pedre
:
a
deja paru.
un troisieme volume de vos Races
...
Page 4, ligne 9.
Maudites : II s'agit de YHistoire des races maudites de la
France et de VEspagne. Paris, 2 vol. in-8, 1847. C'est la
these de doctorat de F. Michel.
ligne 12.
Paleografia espanola por Don Esteban
Paluzie y Cantalozella... Ce livre a paru a Barcelone en
1846.
,
,
ligne 23.
Paris, 20 Janvier 1849
lettres suivantes sont adressees a
:
Cette lettre et les
Monsieur F. Michel,
professeur a la Faculte des Lettres, 17, rue
trons),
Bordeaux (Gironde)
.
Ducau
(Char-
NOTES ET ECLAIHCISSEMENTS
174
el dignes des vers qui les comde Rigaud d'Aurelhe, baron de
Villeneuve, conseiller de Charles VIII, de Louis XI et de
Louis XII. 11 etait ne a Villeneuve d'Ambroa vers 1450
(cf. Revue de VAgenais, 1887, t. XIV, p. 368). Son credit
deelina avec 1'age el il se retira en Auvvrgne ou il se con-
5, ligne, 24.
Page
mentent
:
...
...
I!
s'agit
sola en faisant batir
Cf.
Puy-de-D6me).
chateau de Villeneuve (village du
le
Nubiliaire d'Auvergne, de Bouillrt.
p. 90-93.
I. 1,
est un animal imaginaire, la Chiche-face un
fantome dechaine, symbole de gloutonnerie et d'avaricc.
La bigorne
Page
Page
...
cold, distant et self conscious
ligne 3.
7,
Louis Napoleon.
Notre President
6, ligne '.
ligne 10.
tant et gene.
,
...
a
et
froid, dis-
savoir mes trois conjugaisons
Depuis 1835, Merimee s'interesse au russe en
1840, il se lie a Athenes avec Theodore Lagrene, dont la
femme (nee Varinka Doubensky) va 1'initier a sa langue
rnsses
...
:
;
maternelle.
Le passage entre crochets a
etc publie par la Liberte
(24 fevrier 1874).
,
ligne 9.
mais
7
elle est
Mai
[1899]
:
Cette lettre n'est pas datee,
vraisemblablement de 1849.
... sous le convert diplomatique a. LisMiguel d'Antas, ne a Lisbonne en 1823 et ami de
Merimee, etait conseiller de la legation du Portugal en
France et membrecorrespondantde 1'Academied'Histoire
de Madrid. En 1865, il publia Les Faux Don Sebastien,
Page
8, ligne 8.
bonne
:
etude sur Vhistoire du Portugal (in-8, Durand).
,
ligne 24.
bliee
Page
par
la
19 Juin 1849 : Cette lettre n'a pas ete puRevue des Deux Mondes.
21 Juin 1849
9, ligne 10.
publiee par la Revue des
,
ligne 14.
...
:
Cette lettre n'a pas ete
Deux Mondes.
d jaire boire des dnes qui n'ont pas
Merimee reprendra le mot plus tard, en 1861, en
Je soutenais un amendement
1'appliquant a Walewski.
soif
...
:
,
NOTES ET ECLA1RCISSEMENTS
propose par
des Lettres.
Walewski
le
175
prince Poniatowski en faveur des Arts et
j'ai dit un mot a 1'eloge de M. Fould,
Comme
s'est leve et
a dit en assez mauvais termes qu'il
votait centre 1'amendement. Or, cet amendement tendait
a lui faire donner des ressources nouvelles pour encoura-
ger les artistes. L'etonnement a ete grand dans le Senat .
J'ai dit, malheureusement assez haut pour qu'on 1'entendit, qu'on ne pouvait faire boire un ministre qui n'a pas
Et depuis ce terns-la,
encore plus...
(Lettres a
soif.
Meme
recit
dans
Jenny Dacquin
il
la lettre
(cf.
me fait grise mine,etmadame
M me de Montijo, 23 mars 1861).
Lettres
du 21 mars [1861] adressee a
a une Inconnue,
t.
148-
II, p.
150).
Page
17 Juillet [1849]
9, ligne 18.
:
Lettre non datee.
... udont le premier volume avail paru
10, ligne 2.
Les Bohemiens en Europe et en Asie. Halle, 1844.
Page
Le passage entre crochets a ete publie par
ligne 13.
,
... :
la Liberte (24 fevrier 1874).
,
par
,
4 Aout 1849 : Cette
Revue des Deux Mondes.
ligne 25.
la
ligne 27.
II
s'agit des
Page
lettre n'a pas ete publiee
J'ai votre manuscrit depuis hier seulement...
Etudes de philologie compares sur V argot.
12, ligne 1.
...
c'est Id ce
que
je
craignais
le
plus...
:
:
Academic, pour le concours du
prix Volney, ses Etudes de philologie comparee sur Vargot
et sur les idiomes analogues paries en Europe et en Asie.
F. Michel avait adresse a
1'
Le passage entre crochets a ete publie par la
ligne 3.
Liberte (24 fevrier 1874).
,
13, ligne 21.
J'espere qu'elle vous y trouvera
a fait suivre la lettre a Bagneres-de-Luchon.
Page
,
:
On
Parts, 2 Septembre [1849] : Cette lettre est
ligne 22.
2 septembre, et non du 27, comme 1'indique la Revue
du
des
Deux Mondes.
Je pars apres-demain... : Merimee part en
ligne 24.
tournee d'inspection pour Tours, Saumur et Poitiers a la
,
;
NOTES ET ECLAIKCISSEMENTS
176
fin
du mois,
il
publiera uue Note sur Sainte-Radegonde de
Poitiers (cL Bulletin des Comites historiques, 1849, p. 265-
268).
...
Page 14, ligne 27.
parmi les auteurs brilanniques... :
Quatre jours apres cette lellre, It- 6 octobre, la Commission du prix Volney decernait
1
une medaille d'or do
1,500 francs a Max Miiller pour un manuscrit intitule
:
:
philology
(Comparative
of
tfie
indo-european
languages
2
une
(c'est le memoire anglais dont parle Merimee)
medaille de 1,200 francs a F. Michel pour ses titudes de
philologie comparee sur Vargot... Le billet cachete de F.
;
Michel portait comme epigraph*- De nuptiis Mercurii et
Ablatum
philologiac. Le manuscrit portait en epigraphe
inediis opus est incudibus istud (Ovide, liv. I. Eleg., VI,
:
:
v, 9).
Page
II
y avail dix concurrents.
22 Janvier [1850]
15, ligne 7.
:
D'apres
le
timbre de
la poste.
... con toda franqueza... : II s'agit de
16, ligne 3.
('impression des Etudes de philologie comparee sur Vargot
qui viennent d'etre couronnees par 1'Academie (second
Page
prix Volney).
... un grand plaisir... : II s'agit de La Chanson
ligne 6.
de Roland ou de Roncevaux, du XII e siecle, publiee pour la
-
,
premiere fois d'apres les manuscrits de la bibliotheque
Bodleienne a Oxford. Paris, Silvestre, 1837, in-8, 176 p.
,
ligne 14.
Paris, 22 Juin [1850?]
Cette lettre est in-
:
manuscrite, entre la lettre du
13 juin 1851 et la lettre du 23 juin 1851. Or, le contexte
indique que cette place n'est pas la sienne, car il y aurait
tercalee,
dans
la
liasse
une contradiction a propos du voyage en Angleterre.
Sous toutes reserves, je la date de 1850, ce qui prouverait
que Merimee a fait deux voyages en Angleterre (un en
1850, etun en 1851?).
Page
17, ligne 2.
...
venant d'Orient...
son ouvrage intitule Recherche sur
tion et
le
Vusage des
mm/en
le
:
F. Michel prepare
commerce,
la fabrica-
etoffes de soie, d'or et d''argent...
pendant
age, qui paraitra en 1852-1854 (2 vol. in-4).
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
177
... que vous m'annoncez... : II
17, ligne 25.
s'agit de
1'edition du Dit de la Gageure, publiee par F. Michel
Page
(Paris, Plassan, 1835, in-8).
[22 Octobre 1850] : Cette lettre n'a pas
ete publiee par la Revue des Deux Mondes. Je la date
d'apres le timbre, assez brouille, de la poste.
Page 18, ligne 14.
Page
r. Jacob 18 : Cette
Revue des Deux Mondes.
19, ligne 2.
bliee
par
la
lettre n'a pas ete pu-
... Ce
qui m'a paru fort mal... : Un billet de
F. Michel, que nous ne publions pas, prouve que F. Michel etait a Paris en octobre il en repartit au debut de
ligne 4.
,
;
novembre.
ligne 28.
,
...
: Le branc
designe comLa Curne de Sainte-Palaye, Dic-
en Dauphine...
munement une epee
(cf.
tionnaire historique de Vancien langage francais).
... pour la Grande Bohfme... : II
Page 20. ligne 13.
s'agit
des
extraites de la Grande Boplanches,
probablement
htme, qui illustrent Le Livre d'or des metiers de F. Michel
(1851).
,
ligne 19.
5 De'cembre [1850]
publiee par la Revue des
,
ligne 26.
et
...
:
Cette lettre n'a pas ete
Deux Mondes.
de la
poe'sie...
Allusion aux Chants
:
Grece moderne publies par Fauriel en
populaires de la
1824-1825 (F. Didot, 2 vol. in-8).
27.
... les
, ligne
poetes basques sont bien plats... : F.
Michel, qui prepare son Pays basque, a deja publie en 1847
les Proverbes basques recueillis par Arnauld Oihenart, sinvis des poesies basques
du meme auteur. Bordeaux (1847,
2 e ed., pet.in-8).
... par Bayonne... : Le passage entre
21, ligne 4.
crochets a ete publie par la Liberte (24 fevrier 1874).
Page
,
ligne 7.
...
ses
mandements...
publiera son livre sur
le
:
En
1857, F. Michel
il sera
question
Pays basque, dont
plus loin.
Francisque Michel.
I-
178
.NMTl.S
Page 21, ligne
10.
KT KCLAIRCISSE.MENTS
...en Ecosse...
:
Ils'agit
d'AadrodeMon-
lacampagned'ficosse en
1548 o| ful tu: an siege de Therouaniie en 155;} (cf. La
Chesnaye du Hois, t. XIV, p. 38). l"n anonynie [Fabbe
Perau] publia uno elude sur lui dans la Vie des homines
-- En 1802,
illitstrcs dc France (I. XIII,
298-340).
t
alembt'rt, seigneur d'Esse,qui
lit
p.
F. Michel publiora un ouvrago sur
les
,
ligne I".
publio'f
ligni-
,
Ecossais en France,
f^es
Frangais en fccosse.
par
l'i
Decembre 1850 : Celfe
des Deux Mondes.
leltro n'a
pas ete
la /tci-ue
18.
...
Panlagruelisle...
:
Allusion au Rabelais
analyse on Explication des 76 figures gravees pour
uuH'res... dc F. Michel (Paris, Barba, 1830, in-8).
ligne 22.
,
elre
...
Vajfairc est faite...
:
se.s
F. Michel desirait
nomine corrospondant de rinstiluf.
... sur cette grande e'nigmc... : Allusion
Pago 22, ligne 26.
a Fouvrage de Paul Lacroix L'Hutnme au masque de jcr.
:
Paris, Magt-n, 1836, in-8.
Pago
23, ligne
letlre n'a
20 Decembre au soir [1850]
15.
pas ete publiee par
la
.-
Cette
Revue des Deux Mondes.
27 Decembre [1850] : Cetlo lettro n'a pas
ligne 22.
etc publiee par la Revue des Deux Mondes.
Page 24,
...
Quant a M. Rouard ... KtiennePage 25, ligne 3.
Antoine Rouard, ne en 1792, bibliothecaire do la biblio:
theque Mejano, a Aix.
,
ligno 23.
Page
26, ligno
tefois,
...
tocayo
7.
en 1856,
=
homonyme.
mais de noms propres, point... : Touannoncera a M mc de la Rochejacquolein
...
il
mort de son chat Matifas (cf. Une cnrrespondnnce
dite, p. 47). Sur ses chats, cf. Ibid., p. 44.
la
ine-
... fort complaisant... : Le R. P. Arthur Marqui collabore avoc le R. P. Charles Cahier aux ouvragos d'archeologie dont il va etre question. Do 1841 a
,
ligne 13.
tin,
1844, les deux archeologuos avaient publie la Monographic dc la cathedralc de Bourges.
NOTES ET ECLAIHCISSEMENTS
27, ligne 4.
Pago
...
de Demetrius...
celle
:
17!
>
Merimee pre-
pare son livre intitule Episode de Vhistoire de Russie
Faux Demetrius, qui paraitra en decembre 1852.
:
Les
... de ces sobriquets-la... : Merimee aurait
pu
dans La Curne de Sainte-Palaye
Les soldats d'infanterie de marine sc nomment aussi bigorneaux du chapeau a deux cornes qu'ils portaient sous le l er Empire
,
ligne 26.
lire
:
(Dictionnaire historique...,
t.
II, p.
480, note).
... Rusand, editeur... : II s'agit des
Page 28, ligne 12.
Melanges d'archeologie, d'histoire el de litterature redige's
ou rocueillis par les auteurs de la Monographic de la ca-
thedrale de Bourges
(Cahier et Martin). 4 vol. gr.
paraitront de 1847 a 1856.
in-^i
... du graveleux de votre sujct... : Allu29, ligne 17.
sion a UHistoire des hotelleries, cabarets, hotels garnis,
restaurants et cafes et des anciennes communautes et con-
Page
jreries d'hoteliers, de
marchands de
vins, de restaurateurs,
de limonadiers..., quo F. Michel prepare en collaboration
avec Edouard Fournier le livre paraitra 1'annee meme.
;
ligne 20.
bliee par la
,
,
Mars 1851 Cette
Revue des Deux Mondes.
22
ligne 27.
aime cet
adresse
...
oracle
le 7 aoiit
:
lettre n'a
pas etc pu-
Get oracle m'a toujours paru... : Merimee
car il le reproduit dans la lettre qu'il
,
1865 a
M me de Montijo. Le general Fox
M Maberly, une amie de
va se marier. II epouse
Al me Xifre. Elle etait fort
lle
il y a
quelques annees.
Bien qu'elle soit arrivee a la quarantaine, on jasc de cr
mariage. Le general a cinquante-neuf ans, et il y a urnprediction de Nostradamus qui dit
jolie
:
Qui beaucoup d'ans ayant vecu
Trop jeune femme epouscra
Si le galleux se grattera
Avec
Page
30, ligne 5.
chevee.
les
ongles d'un cocu.
...
d'avoir
pense
a...
:
La phrase
est ina-
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
180
...
30, ligno 9.
que jc voudrais faire.. : Le passage ent recrochets a (He publie par la Libcrle (25 fevrier 1874) ct, en
parlio, par V Eclair (5 avril 1907), qui dale fausst-mont la
Page
.
leltre
du 27
I860
juillel
(?) ct
mele
les lettrcs
des 22 mars
1851 el 23 juillel 1852.
,
lignc 10.
Vous trouverez des dessins mldiocres...
...
:
Merimee semble severe pour Pcuuvrc considerable des
deux archeologues.
15
1.
Page 31, lignc
Mai
publiee par la Revue dcs
,
ligiii-
sait et
10.
...
1851
:
Cetto lellre n'a pas
etc-
Deux Mondes.
nf pourraient passer... : Merimee connaisinais il ne se genail pas pour col-
admirait Rachel
;
porter les bruits les plus fachcux sur sa vie intime (c-f.
mc de
Lettre* a
Montijo, 22 mai 1840, juin 18'id. 15 avril
18'i3, 25 novembre 1843, 20 Janvier 1844, etc...).
M
,
ligne 24.
...
M.
de .V P...
:
De
Saint-Priest
(le
comic
Alexis de Guignard).
,
ligne 28.
dans
...
Je vais
la Bibliotheque de
le lire... : Article de Paulin Paris
V Ecole des Charles (La Chanson de-
Roland, ed. de M. F. Genin),
t.
F. Michel, qui
297.
II, p.
avail edite la Chanson apres 1'abbe
a ctitte querelle d'erudits.
De
la
Rue,
esl niele
How do you like it? Calembour obscene
32, ligue 8.
quelle est la difference entre une crinoline ct un marais?
Reponse (A ... nswcr). Un marais est a little niormtf.
Page
:
:
un
petit mart-cage
lerieur.
,
,
a
more
little
a...
un pen plus
de... pos-
Qu'en pensez-vous?
31
ligne 16.
}>ar la
;
Mai
1851
:
Cette letlre n'a pas ete publiee
Revue dcs Deux Mondes.
ligne 19.
-
...
trcs spirituel,
membre de
ma
joi...
:
Letlre a
M. Pnu-
F. Genin (an sujel
de la critique de sa Chanson de Roland}. Paris. F. Didot,
1851,in-8, 51 p.
lin Paris,
Page
33, ligne 3.
M
r
I'/nstitut.
V.
=
Signe
Villemain.
:
181
... la Chanson... : II
Page 33,ligne 11.
s'agit sans doute do
La Chanson de Roland de F. Michel, dont il a etc question
deja.
... de la brochure de M, Guessard... : Examen
ligne 15.
critique de 1'ouvrage de M. Genin intitule Des variations
du langage francais depuis le XII e siecle. Paris, F. Didot,
,
:
1846,in-8.
Page
[13 Juin 1851] : Cette
Revue des Deux Mondes.
34, ligne 17.
publiee par
la
lettre n'a
pas ete
... dans les manuscrits qu'il avail
emprunReponse de la Bibliotheque nationals a M. Feuillct
de Conches. Paris, Panckoucke, 1851, in-8, 72 p.
,
ligne 22.
tes...
,
:
... pour P. Paris... : Lettre a un ami sur
de M. Paulin Paris, insere dans la Bibliotheque
ligne 24.
1'article
de V Ecole des Charles
(t. II,
p. 297).
23 Juin 1851 : Cette lettre n'a pas ete
Page 35, ligne 19.
Revue
des Deux Mondes.
la
par
publiee
Page
36, ligne 12.
...
la Salle
Synodale de Sens...
:
On-
s'occupait alors activement de la restauration de la cathedrale de Laon sur laquelle Merimee a fait deux rap-
ports (avril 1848 et 3 mai 1850), et de la restauration de
Synodale de Parcheveche de Sens, sur laquelle
la Salle
son ami Viollet-le-Duc vient de faire un rapport en avril
1851 (cf. Du Sommerard, Les Monuments historiques de
France a V Exposition universelle de Vienne, 1876, in-4,
p. 163 et p. 167).
,
ligne 18.
...
de ne V avoir pas vu...
:
Le Palais de
Cristal
Hyde Park pour 1' Exposition universelle
transporte a Sydenham en 1852-1854 (cf.
avait ete erige a
de 1851 et
et sculpture peintes au palais de Sydenham.
Monileur universel, 2 septembre 1854).
Architecture
,
ligne 27.
...
Paris
el
Genin de Vaulre...
des 15 et 31 mai et du 13 juin 1851.
:
Cf. les lettres
NOTES ET ECLA1RCISSEMENTS
|S
17 Jnillet [1851
10.
Page 37, ligne
,
ligne 11.
leUredu
...
2'2
vo;/.s
qnc
|
:
Celle
1ft In-
n'a pus
Deux Mondes.
ele publiue par la Kevin- des
o//c; publicr...
Cf. la note de la
:
juin 1851.
3.
:
... outrage d' unc digestion Ires difficile..
History of Spanish Literature, by George Ticknor. \e\vYork, 3 vol. in-s. Mt-riinec rn a n-ndu comptc dans la
Page 38, ligne
Hi.'vuc
Pa^f
3'J,
des
.
Deux Mondcs du 15
li^nc 10.
...
Ics
avril 1851.
rieurs dc son cote...
On
:
sail
lt^
roliMilissenH'nt qifaura ci'tb' affaire ct racharncmi'iit quc
nii'tlra Mi'Timuf a defondro son ami (cf. Li- I'mri:* dc
M.
,
Lihri. fle^iie
litfin'
Dcn.r Mondey. 15 avril-l er inai 1852).
dc.i
10 .lout [ISol]
22.
csl
ct
IVnvi'loppp
la datcr
pouvoir
licvue drs
Di'ii.r
Pa.^e 10, iiinir
C.'H<
:
;
lc
<li-
(
J.
perdue. D'aprrs
1851. Elle n'a pas eto publit-o par
.sV/t rsl
...
Lc second
him
tire...
arlicle d>
...
il
ne
eoin/)o,;i'
pan
CL
:
la
II, p.
t.
cite...
:
du
dans
la let If'
P. Paris a paru
Kihliotlierjiie dc I' Kcolr des Charles,
('hnnnon de liolartd, ed. de M. F. Oenin).
la
lignu 15.
i
Mondes.
15 inai 1851.
,
pas dale.'
rontcxtc. j'ai cru
l.-Hiv n'
:>'j:>
Heponsc a
(La
inic
allaquc dc in Bibliothcqtie Xntionale louchnnt
unc let! re dc Michel dc Montaigne. Paris, Lavmlel, 1851,
incroyablc.
in-8.
,
ligiu- 27.
Roland.
Page
,
...
un niouehoir...
:
F. Michel avail
parti" dans celle querellc a propos de sa
a
II
ne repliqua pas. en
11, ligne 1.
ligne 2.
...
...
d'lllc, et ci'tte
lilotntoii
Pontanns...
etc*
pris
Chanson
d<-
effet.
...
:
:
Graphic inccrfaine.
C'esl lc sujct
(I:
1
la
Venus
source, je crois. n'a pas encore etc signalee.
... d' argot... : F. Michel prepare sc> Etudes de
, ligne 7.
philologie comparce sitr V argot.
,
ligne 10.
Dimanche
file est plact-e ici
dans
: (I'-tte lettre n'es(
pas datee
manuscril. bicn qu'il ne soil pas
soir
le
;
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
183
certain qu'elle date do 1851. Elle n'a pas ele publiee par
la Revue des Deux Mondes.
Page
Lundi
42, ligne 9.
soir
:
Memes remarques quo pour
la precedente.
16 Novcmbre [1851] : Cotte lettre n'a pas
43, ligne 1.
ele publiee par la Revue des Deux Mondes.
Page
,
5
,
ligne 10.
...
si
mediants
:
poetes...
Cf. la lettre
du
decembre 1850.
9 Decembre 1851
ligne 15.
publiee par la Revue des
Gette lettre n'a pas ete
:
Deux Mondes.
18.
... un de vos litres... : II s'agit de YHistoire
, ligne
de I' Empire ottoman, par Ignace Mouradja d'Ohsson.
Page
45, ligne 12.-
...
pour
crochets a ete public par
,
47, ligne 14.
Coup
les
dames...
Eclair
21 Decembre 1851
ligne 22.
publiee par la Revue des
Page
1'
du
d'fitat
, ligne 20.
bliee par la
...
2
:
(5 avril
:
Le passage entre
1907).
Cette lettre n'a pas etc
Deux Mondes.
:
Allusion an
lettre n'a
pas etc pu-
sans effusion de sang...
decembre.
5 Janvier 1852 : Cette
Revue des Deux Mondes.
... Tarbe... : II s'agit, non pas de 1'antiquairo
ligne 22.
remois Prosper Tarbe, mais de Theodore Tarbe. Le livrc
Rcauquel Merimee emprunte sa citation s'inlitule
,
:
cherches historiques sur la ville de Sens, 1838 (p. 462-463,
en note).
Page
=
mais
M
r
M
1
mais
Tarbe nous donne une
Tarbe nous trompe...
48, ligne 6.
couleur...
... Salva... : Salva
ligne 15.
y Perez (don Vicente).
Dictionnaire de VAcadeiiiie espagnole. Paris, 1846.
,
... linaje esclarccido...
Chose necessaire.
ligne 22.
meuble ou objet precieux il est dit dans le proverbe
Objet pour objet, a tout prendre je prefere un tambour
de basque a une jupe
ce qui signifie que certaines per-
:
,
;
;
:
1M
NOTES KT KCLAIP.CISSKMENTS
sonnes preferenl ce qui esl agreable a co qui est vraiment
ulile. llabeanl... [chose de prix, noble ou precieuse.
Anoiennement
Pap'
ligne
i'.>.
noblesse, lignage illustre].
:
25 Jdiu'icr [1S52]
1.
elo publiee par la Rrvvc des Dcu.r
.
ligne 17.
...
to the
,
-=
litfiu'
dc
,
nu plus haul point
upmost pitch
...
ci's
18 Avril [18521
'.
bliee par la
Cette lettre n'a pas
dc csas purificaciones. Exo nn
purifications. Ccln nc vnut ricn .
50, ligne 5.
Page
nada
:
Mondcs.
xur
Ic
j>ii-
Revue dcs Dcn.r Mondcs.
... nn Allemnnd dc ni-rs amis...
vohum- de 1'ouvrap' dc F. Michel
lignc 13.
preinii'i-
vnlr.
Ct-ttc Icttrc n'a pas ok-
:
.
commerce,
la fabrication ct
Vusagc dcs
:
II
s'agit
du
Rrchrrchcs
:
ctojics dc soic,
nittrcs tissus precicu.r en Occident. f>rind'argent
cipalcmcnl en France pendant le moyen age.
(ior
ct
Page 51,
veuait
ct.
litjne 23.
tlo
an
...
Revue dcs Deur Mondcs
la
Page
52. ligne \.
j)Ius loin,
lieu
de.
Lutetiac...
paraitre trois jours
dans
...
le
:
;
auparavant,
un second paraitra
parfaitemcnt renducs...
la lettre
Get article
15 avril, dans
du 16 decembre 1852,
le
:
le
1
er
On
mai.
verra
detail dc
ccs tableaux.
... Iron d\icadcmicicns... : Le 15 juillet. il
dans
la
R^^ue dr* Dcu.r Mondcs un compte-rendu
publie
de Fouvrage de F. Michel (cf. la lettre du 23 juillet).
,
ligne 16.
... hnnnftcs...
:
La meme phrase sc
53, ligne 1.
retrouve presque textuellement dans une lettre adresst'e
le 27 mai 1852 ;i la comtessc de Montijo (cf. Filon, Mcri-
Page
mcc
,
ct ses
ligne
damne
Amis.
...
'i.
en gaieic...
a 1,000 francs
pour ses deux
.
p. 226).
ligne 17.
:
Merimee vient
d'amende
el a
articles sur Libri.
...
prison...
:
Le passage enlre crochets a
public par la Liberte (25 fevrier 1874).
.
ligne 19.
d'etre con-
quinze jours de prison
...
en capella
=
a la Conciergerie.
e'te
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
... une douce fra iche ur...
Page 55, ligne 9.
emprisonnement a la Conciergerie.
185
II
:
^agit de son
... en trompette... : Le passage entre crochets
, ligne 24.
a ete publie par 1' Eclair (5 avril 1907), mais sous la date
fausse du 27 juillet 1860. Sous la meme date, V Eclair
publie un fragment de la lettre du 22 mars 1851.
56, ligne 10.
... je V adore...
niz e'tait un fabricant lyonnais,
Page
me Yeme: Le mari de M
ami des lettres, membre
de la Societe des Bibliophiles franoais, qui avait edite a
le commerce,
ses frais 1'ouvrage de F. Michel, Recherche sur
la fabrication et Vusase des etoffes de sole.
volume
,
Le premier
lui est dedie.
ligne 14.
...
dominum...
:
La traduction du theatre de
Plaute date del 836.
Page
30 Juillet 1852
57, ligne 9.
Page
58, ligne 15.
:
Cette lettre n'a pas ete
Deux Mondes.
publiee par la Revue des
...
d'un demenagement...
quittele 18 de la rue Jacob pourle 52
,
Rue
ligne 28.
de Lille, 52
publiee par la Revue des
Page
59, ligne 21.
...
et
:
Merimee
:
delaruede
Lille.
Cette lettre n'a pas ete
Deux Mondes.
des viedazes...
:
Le passage entre
crochets a ete publie par la Liberte (25 fevrier 1874).
Page
60, ligne 27.
livre de F.
...
ou une dissertation...
Genin
intitule
11.
...
quand vous viendrez
...
Vannee de VExode...
II
:
s'agit
du
Eclaircissement de la langue
francaise de J. Palsgrave, suivi de la Grammaire de Gillcs
du Guez. avec une introduction. Paris, 1852, in-4.
Page 61, ligne
omis Paris.
Page
62, ligne 3.
:
a...
:
:
Merimee a
Allusion a la
Notice sur un manuscrit egyptien publiee dans la Revue
d'archeologie (1852. t. IX. p. 385), par le comte Olivier de-
Rouge, egyptologuc, cons^rvateur du Muse'c egyptien du
Louvre depuis 1849. II fut elu membre de 1'Academie des
inscriptions et belles-lettres le 8 juillet 1853.
NOTKS KT ECLA.IHCISSEMENTS
186
Pago
...les Essais dc .Vlacaulai/...
62, ligne 15.
ecrit M'
:
Merimee
YHistoirc d'Angletcrre dcpuis V avenenicnt de Jacques 1 1 ilonl la traduction par J. iir
Poyronnel cst on cours dc publication (1852-1853, 2 vol.
Aulay.
II
fail allusion a
,
in-8), i't aux Essais historiques ct biographiques, dont
G. Guizot publiora la Iraduction a partir do I860 (18601865, 3 vol. in-8). Sur le livre dc Macaulay, cf. L'nc cor7'J.
respondancc inedite, p.
lignc 20.
,
...
dcs
Faux
Lottrc
du
5 avril 1857.
Demetrius...
:
Le
livre paraitra
on decembre 1852.
... pour jouer ce role... : Le passage entre
63, ligno 3.
crochets a ele public par la Libcrte du 25 fevrier 1874
mais la Libcrte ne donne pas la dale de la lettiv.
Pago
;
er Deccmbrc
17.
l
, ligne
[1852] : Celle lellre n'esl pas
dalee, mais elle annonce la leltre du 16 decembre 1852.
Ellt! n'a pas ele publiee par la Revue des Deux Maudes.
Pago
61, ligne 7.
lellre
...
unc description
telle quellc...
:
Cf. la
du 16 decembre 1852.
... tabis, etc... : Ciglaton
ligne 11.
eloffe de sole unie el ondee.
labis
,
=
=
eloffe precieuse
;
16 Decembre [1852] : La leltre n'csl pas
datee, mais elle fail din-clement suite aux precedi-ntes.
Elle n'a pas ele publiee par la Revue dcs Deux Mondcs.
Pagt: 67, ligne 7.
ligne 20.
.
...
sur unc
ment au Louvre dans
: Ce lableau est acluelleVII des Peinlures, dite salle
ctoffc...
la salle
dos Sepl-Metres, sous le n 1623 Nicolo di Pietro Gerini
e
c
(Florence, 2 moitie du xiv sieclc). Lc Couronnement de
:
Le vermicel d'or en question
la Vierge.
leurs
dans
llorenline de la 2 e
menl du xv e
,
ligno 25.
dans
la
so relrouve d'ail-
tableaux de Tecole venitiennc ei
moitie du xiv c siecle el du commcnce-
la plupart des
sieclf (cf. les n os 1511, 1282, 1283, ele...).
...
memo
les
ornemcnts dcs anges... : Co tableau est
sous le n
1563. Turino Vanni,
salle,
xiv c siecle (Ecole floronlino), La Vierge
ct
I'Enfant Jesus.
NOTES ET ECLAIUCISSEMENTS
187
: Ce tableau ost dans la
1290 Fra Giovanni da
Fiesole, dit 1'Angelico, 1387-1455 (Ecole florentino), Lc
Couronnement de la Vierge.
Mais 1'cveque dont parlo
Page
68, ligno 5.
memo
...
en broderie...
salle (sallo VII),
Merimee a un manleau
sous
n
le
vert, et
:
non blanc.
... or et sole noire... : Ce tableau est dans la
ligne 8.
Galerie d'Apollon sous le 11 1211
Vittore Carpaccio
,
:
(Ecole venitienne),
rusalem.
.
ligne 15.
salle
La
Predication de saint Etienne a Je-
: Ce tableau est dans la
n 2202. Ecole du maitre de Fle'malle,
L'effet est tres joli
XXIX
sous
le
vers 1420-1460, La Salutation angelique. Le manteau de
1'ange n'est pas rouge, mais jaune double de rouge.
du
XV
e
Ce portrait n'esl pas
le croyait en 1852.
- Dans le
Catalogue sommaire des peinturcs du Muse'e
national du Louvre (1909), Ecole frangaise, p. 109, il est
classe sous la rubrique suivante
Ecole de Bourgogne,
xv e siecle, 997 r ancien n 1052. Portrait presume de Isabeau de Portugal, femme de Philippe le Bon, figure en
buste. Cette copie ancienne d'un original disparu no
semble pas authentique et a ete retiree des salles d'exposition (n os d'Inventaire
ancien, 2319 B nouveau, 2139).
Page
69, ligne 3.
celui
...
d'Isabeau de Baviere,
siecle..
.
:
comme on
:
,
:
,
ligne 13.
est
dans
du xv e
...
le
la salle
X
rouge les dessins... : Ce grand tableau
sous le n 999. Ecole franchise, milieu
siecle, Portraits de
de Trainel
,
;
ct
ligne 19.
Jean Juvenal des Ursins, baron
de sa famille (onze enfanls).
.
de satin ou de drap...
..
:
Ces deux tableaux
sont dans la salle XI sous les n os 1034 et 1035. N 1034
Ecole franchise du xvi e siecle, Un bal a la cour de Hen:
N 1035 Ecole frangaise du xvi e siecle, Bal donne
a la cour de Henri III a V occasion du mariage d'Annc, due
ri III.
:
de Joyeuse, avec Marguerite de Lorraine.
,
ligne 28.
dans
la salle
Pas de numero a
X sous le n
Le Christ dcscendu de
ce tableau
:
Ce tableau est
998. Ecole frangaise du xv e siecle,
la croix.
NOTKS ET ECLA.IHCISSEMENTS
... fairc dc Vcsprit... : Lo passage outre
70, ligne 15.
crochets a ete public par la Lihcrtc (25 fevrier 187'i).
Page
,
27 Deccmhre 1852
ligne 21.
pnbliee
:
Cette
lei Ire if a
pas etc
Revue des Dcu.r Mimdcs.
])ar la
An temps on eelte ville,
... to them... :
71, ligne 25.
capitale de la Chine tin Sud sous la dynastie des .S'o, se
rendit aux annes de Kuhlni, les Annales chinoises 1'ap-
Page
du aom de Lin-dnan. (> nom-la
fu! change par
do flang-Chcii, qu'ello avail porle a line
periodo phis ancienne el qu'elle garde encore. Quin-Sai,
Kin-Sai, ou, suivant Debuignes. King-Tnai, doivcnt
done oil " eonsideres seulcment coin me une appellation
descriptive, basee peut-etre sur le proverbe deja cite, qui
pellent
les
Ming en
celui
1
demeure
1'appelle line
celeste, bien
que
le
sens des mots
qni le composent puisse n'elre ]>as precisement les balivernes que notre auteur leur a attribuees.
Page
72, ligne 9.
...
DC
Gtiigncs...
:
D'apres de Guignes
jeune.
,
ligne 12.
Pago
He
73, ligne 9.
...
dc
toilc...
,
ligne 13.
...
emmaillote...
,
ligne 16.
...
eut...
,
ligne 16.
=
adds in a note
...
:
II
ajoute en note.
:
Le texte porte
:
Le texle portc cmmaiUotic.
Le texte porte
term incivilite...
:
tuillc.
cust.
Le texle porte a
inci-
vilite.
,
ligne 20.
...
louangc...
:
Le lexte porte louanges.
... />. 96-97... : Le memo fait est
ligne 20.
rapporlc
par Brantome (CEiwrcs completes, collection Petilol et
Moiimerque, 1822, t. II, p. 159, col. 2).
,
,
ligne 23.
...
pas encore...
:
1853
:
Cf. la leltre
dn 16 decembre
1852.
,
ligne 27.
bliee par la
3 Janvier
Revue
rft'.s
Celte lellre n'a
Deux Mondes.
|>as
etc pu-
NOTES ET ECLA.IRCISSEMENTS
Page
74, ligne 9.
Nostradamus...
...
:
189
Cf. la lettre
du
22 mars 1851.
7 Janvier au soir [1853] : Cette lettre n'a
ligne 17.
pas ete publiee par la Revue des Deux Mondes.
,
Page
75, ligne 5.
la Liberte
,
...
du 25
ligne 9.
Don
...
aussitot...
:
Ce passage a etc
cite
par
fevrier 1874.
Quichotte...
II
:
s'agit sans
doute du
sinologue Stanislas Julien, que Merimee n'aime guere.
Je me prepare a nos conquetes en Chine en lisant un
nouveau roman que vient de traduire Stanislas Julien,
le
Ghinois patente du gouvernement. C'est 1'histoire de deux
demoiselles, Mademoiselle
(Lettres
a une Inconnue,
Can
t. II,
Mademoiselle Ling...
et
p. 133).
... pendant les six jours... : Le passage entre
ligne 26.
crochets a ete public par la Liberte du 25 fevrier 1874,
mais sans date.
,
15 Janvier 1853 : Cette lettre n'a pas
76, ligne 18.
ete publiee par la Revue des Deux Mondes.
Page
Page
77, ligne 1.
...
el
pano...
Trois mauvais plaisants
:
vinrent trouver un roi et lui dirent qu'ils etaient passes
maitres dans 1'art de tisser des etoffes. Us faisaient, en
particulier, une etoffe telle que,
ceux qui etaient vraiment fils de
celui
pouvaient la voir
que tout le monde
comme leur pere en revanche, elle etait invipour ceux qui n'etaient pas fils de celui qu'eux-
regardait
sible
seuls,
memes
;
et les autres consideraient
comme
Le
leur pere...
dans 1'ateMais a peine
entre, il se rendit compte qu'il ne voyait pas 1'etoffe, pas
plus d'ailleurs que les figures et les objets qui y etaient,
disaient-ils, representes. II en conclut qu'il n'etait pas le
fils de celui qu'il croyait etre son pere et pensa que si on
,
ligne 11.
lier
ou
venait a
,
...
toda su honra...
:
roi alia
les trois artisans tissaient leur etoffe.
le
ligne 19.
savoir,
...
il
perdrait tout son honneur.
desnudo
ides...
:
Seigneur, peu m'im-
NOTES ET ECLAIHCISSEMENTS
190
porlo que vous me teniez pour Ills do eelui quo jo dis etro
inou pore, uu d'un auliv quek-onquo loul ce quo jo puis
vous dirv, e'esl que vous olrvs nu. Cos trois passages sont
;
lives
du Conde Lucanor.
77, ligno 24.
Page
...
ro/j
hnmbres burladores
//r.s
, .
.
:
Ce
advint a nn roi avec trois manvais plaisants.
qtii
Pag<> 78, ligne 14.
...
quand
il
se debarbouille...
:
Comic
Charles Adrien His de Bulenval, ne en 1809, mnrt en
[28 Janvier 1853] : Cette lettre n'ost pas
ligne 2'.
datee, mais le contexts permel do la dater avec certitude.
Kilo n'a pas etc publiee par la Revue des Deux Mondes.
.
... Burnnuf... : Jean-Pierre Rossignol
79, ligne 13.
avail supplee Boissonade en 1845 au College de France
dans la chaire de langue et litterature grecques. Le 28 Janvier 1853, il fut olu membro do 1'Academie des inscrip-
Page
tions et
belles-lettres
28 mai 1852.
En
1855,
a la place de Burnouf, niort le
il sera nomine professeur au Col-
lego de Franco.
... dans toute son energie... : Le passage entre
, ligne 28.
crochets a etc public par la Liberle (25 fevrier 1874), mais
sans date.
12 Fevrier 1853 : Cette lettre n'a pas
80, ligne 22.
(He publiee par la Revue des Deu.r Mondes.
Page
... to make... :
Un autre reglement fut
e
(dans la 19 annee du regne de Henri VII), defendant
1'introduction d'articlos de sole tissoe soulo ou melangoe
Page
81, ligne 21.
fait
avec un autre
Mais ce n'etait pas 1'introduction d'oroyaume n'en avail pas de fabrique fonctionnant a cette epoque, mais de soio tricotee
ou de tissu de soie comme des rubans, des galons, des beguins, des bonnets de dentelles et des ceintures, etc....
fil.
toffes a la piece, car le
que
ver
Page
gens d'Angleterre pouvaient alors fort bion troumoyen de faire.
les
20 Fevrier [1853] : D'apres
Cette lettre n'a pas ete publiee par
83, ligne 3.
la poste.
Deux Mondes.
le
timbre de
la
Revue des
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
191
... de Levesque... : Publiee eu 1782 ; en
83, ligne 6.
1789, Levesque etait entre a 1'Acadeinie des inscriptions
et belles-lettres, puis au College de France. II avait ete
Page
professeur a Saint-Petersbourg.
,
Mad.
ligne 7.
de
M = Madame de Montijo.
... qui merite de Vetre... : UHistoirc
84, ligne 16.
generate de la Russie de Karamzine (Nicolas-Mikhaiilovitch) parut a partir de 1816. Elle fut traduite aussitot en
Page
allemand, en
italien,
Thomas, Jauffret
en polonais, en francais (par SaintCo
et Divoff. Paris, 1819-1826, 11 vol.).
serait elle, parait-il, qui aurait
russe.
donne a Merimee
le
gout du
,
[12 Mars 1853] : D'apres le timbre de la
ligne 17.
poste. Cette lettre n'a pas ete publiee par la Revue des
Deux Mondes.
: Cette lettre a ete
... mandez-le-moi
la
Liberte
(25 fevrier
avec
des
publiee,
coupures, par
Page
85, ligne 11.
'. .
.
1874).
,
[20 Mai 1853] : D'apres le timbre de la
Cette lettre n'a pas ete publiee par la Revue des
ligne 13.
poste.
Deux Mondes.
... sans m'embarrasscr du reste... : Allusion
ligne 17.
a 1'ouvrage de Antoine Possevino intitule Moscovia, sen
de rebus moscoviticis. Wilna, 1586, in-8.
,
,
ligne 20.
er Juillet
[l
1853]
:
le
D'apres
timbre de
la
poste.
Page
86, ligne 1.
d'etre
nomme
... que votre servileur...
senateur.
...
, ligne 2.
cceur castillan.
,
ligne 21.
un corazon
...
dans
castellano...
cette occasion...
:
:
:
Merimee vient
Cc que vaut un
Allusion a sa nomi-
nation de senateur.
Page 87, ligne 19.
rain.
...
/ stand upon...
:
Voila
mon
ter-
NOTES ET ECLAIIICI5SEMENTS
192
7 Juillct [1853] : Merimue adresse a F.
Page 88, ligne 1.
Michel une lettre. du comic Leon de Laborde (dateo du
Co billet n'a pas tMe
7 juilli't) sur le tresor do Pharaon.
public' par la Revue de.f Deu.r Mondes.
21 Juillet [1853]
,
ligne 0.
bliee par la
:
Page 92. ligne 14.
1:5
Aout [1853]
n'a pas ele publieo par la Revue
,
Celte
let Ire
n'a pas ete pu-
Revue des Deux Mondes.
ligne 16.
dans
...
:
ties
la malic...
Cette loltro, nou dateo,
Deux Mondes.
Merimee projelte un
:
voyage en Espagm- il sera, en elTet, lc 13 seplembrv a
19 a Madrid (cf. Lettres aiur Lenfirmant,
Carabanchel et
a une Inconnuc, (. I,
11 aoiit 1853 a Mrs. Childc. J). 104
Chanibun,
p. 327, 338 aii.r Lagrenc, ]>. 75, 80, 82, etc...
;
!
;
;
;
Lett res inediles,
'iO-'i8
p.
:
lotlre a Boissonadr. 2
(
.t
aout
1853).
Page
93, ligne 4.
...
ville, cf. Lettres aiix
323.
De'bats
:
En
a Trouvillc... : Sur son sejour a TrouLenormant 'C'.hambon, .\otes..., p. 322-
I'honneur de P. Merime'e, p. 19
:
lettre
a Lebrun...).
,
a
19 Septembre [1853] : La lettre est adressee
Le
M. Francisque Michel, rue Bichat, n 40. Paris.
ligne 10.
timbre de la poste indique 1'annee. Elle n'a pas ete puRevue des Deux Mondes.
bliee par la
Page 94, ligne
Page
8.
.
..
la gente ralea
=
...La Saussaye
95, ligne 8.
la canaille.
est id...
:
Antiquaire
qui s'est occupe surtout de Blois et de la Sologne.
... /(/' les gueux, ni etc... : F. Michel pre98, ligne 4.
pare ses tftudes de philologie coinparee sur Vcirgot et sur les
idioines analogues paries en Europe et en Asie, dont il va
Page
etre question dans les lettres suivantes et qui paraitront
deux ans plus tard.
,
ligne 16.
...
pour
les jairc courir...
exacts de cos trois livres
Les Aventures de
:
Voici les titres
:
Don Juan
de Vargas, racontees par
NOTES ET ECLA1RCISSEMENTS
193
lui-meme, traduites de 1'espagnol..., par Charles Navarin
(C. H. Ternaux-Cornpans), 1853.
Reflexions, sentences et maximes morales de La Rochefoucauld. Nouvelle edition..., par G. Duplessis, avec une
preface par C.-A. Sainte-Beuve, 1853.
La Nouvelle fabrique des excellens traits de
ve'rite,
par
Philippe d'Alcrippe (P. Lc Picard). Nouvelle edition par
Gratet-Duplessis, augmentee des Nouvelles de la terre de
Preste-Jehan. 1853.
que d'hommes...
s'agit de
99, ligne 3.
naz, evesque des
Papimanes
Pantagruel
IV, ch. XLVIII et suivants).
Pago
ligue 10.
,
lic.es. et
la
(cf.
-
1.
...
...
neither...
:
,
dont
:
il
Lhomme
II
est
Homc-
question dans
ne jait pas mes de-
jemme non plus.
Page 100, ligne
1.
...
Donnet...
:
Archevequo de Bor-
deaux.
... des Cosaques... : Merimee publiera dans le
ligne 24.
Moniteur des 21, 22 et 23 juin de la meme annee une etude
intitulee Lcs Cosaques de r Ukraine et leurs derniers Ata,
mans.
14 Mars [1854] : Cette lettre n'est pas
Revue des Deux Mondes (art. cite,
p. 579), elle a ete datee a tort de 1858. En efl'et, les allusions des deux derniers alineas imposent la date du
l'i mars 1854. C'est en 1854, au debut de la guerre de Cri-
Page 101, ligne 8.
datee, et, dans
la
mee, qu'il y avait lieu d'etre preoccupe d'envoyer, par
1 ou 8,000, les chevaux aux Dardanelles; c'est en 1854
que 1'amiral Sir Charles Napier a agi dans la Baltique, pres
Bomarsund, et rerionce a attaquer Cronstadt c'est encore
en 1854 que tirer des regiments deux bataillons de guerre
pouvait etre difficile. Enfin, les Russes, entres en Valachie
en juillet 1853, out evacue le pays en juillet 1854. Lo
doute n'est done guere possible.
;
:
II s'agit du
... d' exemplaires broches...
ligne 10.
Livre d'or des metiers (1851-1854), 2 vol. in-8, en collabo'
,
Francisque Michel.
13
.NOTES ET ECLAIKC1SSEMENTS
i!)4
ration avec fidouard Fournier (hisloire des
cabarets, restaurants
comme
1'indiquo faussemenl la
(art. cite, p.
579, n.
1).
101, ligne 25.
Page
hotelleries,
non du Pays basque,
Revue des Deux Mondes
el cafes...), el
...
an Moyen Age...
:
II
s'agil
dt-s
passe et Vavenir de Vartillerie. Paris, Duinaine, 1846-1851, 2 vol. in-'.
fitudes sur
le
.
... du belier... : II s'agit do La Chanson
Pago 102, ligne 3.
de la Croisade contre les Albigeois ; on verra plus loin quo
Merimee connail co poeme.
in Mai [1854] : Col to lottro nYst pas
Pago 103, ligno 1.
datee, mais olio ost vraisemblablement do 1854.
du Livre
... cos Cabarets... : II s'agil
, ligno 10.
metiers. Histoire de* hotellertes, cabarets...
d'nr des
14.
... a^-ec impatience... : II s'agit des Eludes
, ligno
de philologie comparee *nr Vargot. qui paraitront t-n 1850.
Page 104,
ligno 3.
...
a ecrire...
Lo passage onlro
:
cro-
chols a ote publio par la Liberte (25 fevrior 1874).
,
ligno 5.
vos etoffes de soie...
...
:
Le
livro
dont
il
a ote
question deja a paru de 1852 a 1854.
,
ligno 9.
...
a leurs rapports...
:
F. Michel etait candidat
au prix Gobert.
,
ligno 11.
,
ligno 17.
de
la
Greco
...
...
ot
Page 105, ligno
a C.
Constantinople.
je crois...
12.
...
membre de 1'Academie
quo
le
:
Merimeo avait
visile
uno partie
do FAsio Mineuro on 1841.
personne...
:
Fortoul no fut elu
dos inscriptions ot belles-lettres
16 fevrier 1855.
... de deux billots... : Merimeo travaillo
ligne 2.
a son edition dos Aventures du baron de Faeneste. par Theo-
Page 106,
dore Agrippa d'Aubigno. qui paraitra choz P. Janm-t en
1855.
,
ligno 5.
...
sa langue au chien...
:
Lo Duchat avait
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
commente
195
Aventures du baron de Faeneste dans les
les
editions de 1729 et de 1731.
Merimee reproduit
ses notes.
... le courage de m'y mettre... : II s'agit
Page 106, ligne 9.
sans doute des Cosaques de V Ukraine et leurs derniers Atamans qui paraitront dans le Moniteur a la fin du mois
suivant (21. 22 et 23 juin).
2 Juin 1854 : Cette
Revue des Deux Mondes.
ligne 1C.
,
dans
la
lettre n'a
pas ete publiee
17.
... a tous ceux que je connais... : F.
Michel avait depose au concours du prix Gobert son ouvrage intitule Recherches sur le commerce, la fabrication
et r usage des etoffes de soie. d'or et d 'argent...
Page 107. ligne
:
,
ligne 23.
...
a present... : II s'agit de VHistoire des refuFrance depuis la revocation de V Edit de
gies protestants de
Xantes jusqiCa nos jours. Paris, Charpentier. 1853, 2 vol.
in-12.
7 Juillet [1854] : Cette lettre n'est pas
Page 108, ligne 1.
datee, mais elle est sans doute de 1854. Elle n'a pas ete
publiee par la Revue des Deux Mondes.
,
ligne 8.
...
Sydenham... : Le 2 septembre (1854), Merile Moniteur un article intitule
Archi-
mee publiera dans
:
tecture et sculpture peintes
au palais de Sydenham.
... ou il ne fera pas froid... : De la mi-aout a
mi-octobre environ, Merimee fait un grand voyage en
Allemagne, dans le Tyrol, en Autriche et en Hongrie il
va de Bale a Innsbruck, puis a Munich, Augsbourg et
,
ligne 12.
la
;
Prague, enfm a Budapest
et
Vienne.
II
revient par Dresde,
Berlin et Cologne. Ce n'est qu'en 1858 qu'il ira a Venise.
[1854?] : Cette lettre n'est pas datee
contexte, je crois pouvoir la placer provisoireElle n'a pas ete publiee par la Revue des Deux
Page 109. ligne 10.
d'apres
ment
le
ici.
;
Mondes.
,
ligne 17.
...
dans
le
poeme des
Albigeois...
:
Ambon ou
Amban, terme d'architecture, petite tribune pour les lectures du clerge aux fideles ou galerie qui regne autour d'un
NOTES KT
19G
rempart. Le mot est cite, en cfTrt, onze fois dans La Chanson de la Croisade contre les Albigenis (c.f. vers o'i(), 2K01.
4068, 4166, etc...).
Page 110, ligne
,
ligne
7.
1.
espece de chemist*
Anqueton
co\irt(>.
des Antiquaires de \ormandie... : En aoiit
avail ete nomine* president de la Sociele
...
1853, Merimee
des Antiquairos de Normandie.
,
ligne 10.
...
cite
dans
Mich-'l
dc V Academic ...
:
Le Pr/r Gobert avail ete
l er
prix, M. Charles Weiss,
2 e prix.
la lettre precedente
reparti ainsi
:
;
pour son ouvrape sur
Page 111, iigne 7.
(ISo'i). Merimeo
...
fit,
effet,
de soie.
les etoffes
De aoiil a ociobiv
un voyage en Autrirhe et en
ne s'y oppose...
en
pour 1'ouvra^e
M. Francisque
:
Hongrie.
,
Iigne 10.
bliee par la
3 Fevrier 1855 : Colic
Revue des Den.r Mondes.
lettre n'a pas
ed'-
pn-
... le pourquoi... : Le passage ontro crochets
Iigne 13.
a ete publie. inoxactement, par la Liberte (25 fevrier 187'i).
.
... et les prophetes... : Louis-Joseph Vicat,
Iigne 15.
ingenieur des ponts el chaussees. a etudie la fabrication
artificielle des chaux hydrauliques el publie diiTerents
memoires sur ce sujet. II s'agit ici de son ouvrage intitule
,
:
Recherches experimentales sur les chau.r de construction,
betons et les mortiers, 1818, in-4.
le*
[1855J : C.elte lettre n'est pas dalee,
Page 112, Iigne 1.
esl question semble bieii
mais 1'offre de Fortoul dont
il
indiquer
la
dale de 1855.
M. F. : Fortoul, qui, par le decrel du 13 juillel
, Iigne 8.
1855, vienl precisement de donner a 1'Institut une constitution nouvelle.
... des cours se'ricii.r... : Le passage out re croIigne 10.
chets a ete publie par la Liberte (25 fevrier 187-'i). mais
sous la date fausse de 1851.
,
NOTES ET ECLAIHCISSEMENTS
[1856] : Cettc
Page 113, ligne 8.
par la Revue des Deux Mondes.
Page 114,
ligne 1.
197
lettre n'a pas ete publiee
... d ce
qu'il me sernble... : II s'agit do
epreuves des Etudes de philologie compasur les idiomes analogues paries en Europe
la correction des
re'e
et
,
sur I 'argot
et
en Asie qui vont paraitre 1'annee
20
ligne 7.
Mai 1856
:
meme
chez F. Didot.
Cette lettre n'a pas ete publiee
par la Revue des Deux Mondes.
... Longpe'rier est rnalade...
:
ligne 22.
Longpericr
(Henri-Adrien, Prevost de), membrc de 1'Institut, conservateur des Antiques du musee du Louvre. Ami do
,
Merimee,
il
avait fait sa caricature en 1841 (Merimee de-
guise en Turc pendant son voyage en Orient. Musee du
Louvre.
Reproduite dans La Jeunesse de Prosper Me'ri-
mee,i.
1 1,
p. 364).
Page 115, ligne
1.
ete publiee par la
2 Septembre 1856 : Cette
Revue des Deux Mondes.
lettre n'a pas
21.
... dans les montagnes... : Merimee revient
, ligne
d'Angleterre et d'ficosse, ou il a passe pres de deux mois.
23 Septembre 1856 : Cette lettre est adressec
Francisque Michel, Sabloniere Hotel. Leicester Square.
London.
,
a
ligne 25.
M.
... d Paris... : Merimee vient de ValenPage 116, ligne 7.
ciennes, ou il a inaugure le 21 septembro la statue de
Froissart.
,
ligne 14.
...
cocu...
que par sa liaison avec
,
ligne 17.
...
flatte...
public par V Eclair
ligne 20.
Libri.
,
Page 117,
...
:
(5
Allusion au duel qui
:
provo-
Le passage entre crochets a
ete
avrill907).
procureur general...
ligno 15.
i'ut
M me Lacoste.
[27
:
Allusion a 1'affaiiv
Septembre 1856]
:
D'apres
h-
NOTES KT ECLAIRCISSEMENTS
198
timbre, de la poste.
Cette lettre n'a pas etc publiee par
Deux Mondes.
la liei'ue des
5.
15 Mar* [1857] : Cette lettre n'est pas
mais, d'aprcs le text*', die est immedialement anlerieure a la publication du Pays basque. II semble done
qu'on doive lui restituer 1'envcloppe timbree du 15 mars
Page 118, ligne
datee
;
1857 qui a ete jointe a la letlre du 14 mars [1858) 1'crrcur
s'uxpliquerait facilemenl, puisqm- vingt-neuf enveloppes
onL ele remises par le fils d' F. Michel a M. Ht-nda apres
;
1
ont eto acrouplees a cclh-s-la
sans qu'on lint compli- du ti-xtf, du timbre et de la couleur du papier employe (ainsi a la lettre du 14 mars sur
l'-s
I'-lttvs, et qut? collcs-ci
papier bleu, on a joint uni- i-nveloftpe verte).
lettre n'a pas etc publice
Page 11U, ligne
29.
...
par
la
Rcvuc dcs Den
Merimec
vn du Pays hasntie,
:
escnrgots...
cetle lettre
le
Itohemit'n:*.
La chanson
chapilre
>
(ielte
Maudes.
rorrige da-is
intitule
I'stiT. ustiT... est a la
page
Lcs
1'iG
(Lc Pai/s basque, $a population, sa languc. scs ituvurs, sa
sa inusique. Paris, 1857, in-8).
littc'ratiirc ct
... Kera... : L(> glossain- bnhcmien
Page 12(1, ligne 13.
dout Merimee corrige ici quelques mots ust a la page 1 if>
du meme ouvrage.
.
ligne 14.
29 Mars [1857]
:
Le
lettre n'est pas dalee et
1'onveloppe manque.
,
ligne
1'J.
...
de couleur locale...
:
Le passage enlre cco-
chels a etc publie. inexactement. par
1'
Eclair
(5
avril
1907).
... en style de jonntai<.r... : Ces ballades ne
ligne 20.
tigurenl pas dans le repertoire des ceuvres de I". Michel.
,
Page 121.
pitre u
ligii" 7.
...
dn Pays basque,
rle
la lan^ue...
:
II
s'agit
du cha-
intitule L' Escuara.
... de I' abbe Inrhanspc... : Version Souletine
ligne 23.
de rtfvangile selon saint Matthieu. L'abbe Inchauspe est
,
sou vent cite dans
le
Pays basque
(cf. p.
484).
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
199
[1857?] Lettre non datee, qui parait
Page 122, ligne 1.
etre de 1857. Elle n'a pas ete publiee par la Revue des
Deux Mondes.
.-
,
ligne 24.
cite
dans
...
le
Darrigol...
Pays basque
(cf.
:
L'abbe Darrigol est souvent
p. 17, 21...).
Vendredi : Lettre non datee et envePage 123, ligne 1.
loppe non timbree elle est placee dans le manuscrit apres
la lettre du jeudi soir [1857?], et je la maintiens provisoirement a cette place. Elle n'a pas ete publiee par la Revue
des Deux Mondes.
;
, ligne 14.
[1857] : D'apres le
lettre n'a pas ete publiee par la
[1857?]
ligne 5.
bliee par la Revue des Deux
Page 124,
:
timbre de la poste. Cette
Revue des Deux Mondes.
Lettre non datee et non pu-
Mondes.
... Votre guerre de Navarre : II s'agit de rHisde la guerre de Navarre en 1276 et 1277 par Guillaunie Anelier de Toulouse, publiee avec une traduction,
une introduction et des notes. Paris. Imprimerie impe,
ligne 18.
toire
riale,
1856, in-4.
[1857?] : Lettre non datee
Page 125, ligne 5.
bliee par la Revue des Deux Mondes.
et
non pu-
... n'aurait pas a. s'y presenter... : On verra
ligne 18.
par la lettre suivante que F. Michel presente tout de
meme son livre au concours.
,
... que nous ne savons pas... : II est
Page 126, ligne 8.
egalement question de cette expression dans une lettre
inedite (et non datee) adressee par Merimee a Liltre.
Merimee cite un passage de Brantome. Ampres que le
due d'Albe desassiegea Sanjac (Senthia), M. le Marechal
si
(Brissac) ne fut pas plus heureux au siege de Coni
:
bien que
Frangois leur reprochoient Sanjac, ils
nous reprochoient Coni a beau jeu, beau retour et ainsy
si
les
:
ils
t.
(M. le marechal de Brissac,
Merimee demande a Littre le sens de cette
se rendoient la
Ill, p. 73).
jument
NOTKS ET ECLAIKCISSEMENTS
200
expression. Ainsi la lellre
l"tlro adrossee a F. Michel
!
rnais
par
il
la
-,
27 Janvier 1858
1.
3 Fevrier 1858
ligno 21.
par
la
Revue dcs
ligno. 2'i.
...
F. Michel sur
I
re n'osl
des
1
pas dalec,
Colic
.-
n'a pas
l.-llro
20
Deit.r
:
Lot Ire non da tec
d
11011
pn-
Mnndcs.
i>ns trof> rher...
II
:
s'agit d'- I'onvrage
do
Lc Pays basque.
Pago 128. ligno
lc
let
f.
publieo par la Rcvne dr? Dcu.r \1 mules.
biiec
,
Otic
:
Preface du
la
la
sop-
somble quYlle soil do 1858. Kilo n'a pas cle pnblieo
Revue des Deux Monties.
Page 127. ligne
oli ;
11858]
Kn
daterait do 1857.
lombiv 1858, Mcrimeo publicra
(Envres do Branlomo.
Pag.' 126, ligiic 11.
contomporaino do
.sorail
5.
pru re'rrratif ... : Merinu'o publiora
dans lc Muniteur. nn Rapjinrl tnr les
...
juillot (18581.
de
modifications
27 mars.
la
Bibliothcgue
du
date
i/nperialc.
... M. Herculann a etc nomine... : Alexander
ligno 8.
Horcnlano do Carvalho o Aranjo avail etc elti onrrospondanl do I'Acadeinio dos inscriptions ot belles-lei Ires le
,
22 Janvier 1858.
,
Bordeaux
lign*' 12.
:
Lettro dateo d'apres
Elle n'a pas etc publiee par la
Page 120, ligno
G.
2
timbre.
lo
Revue dcs Deux Mondes.
.\ovcmbrc 1861
:
Cotto lettre n'a pas
ele publieo par la Revue des Deu.r Mondes.
,
ligne 11.
en France,
...
les
comma
histoire de France...
Francois en Ecossc.
2
:
Lcs Ecossais
vol. in-8.
Lo
livro
parattra 1'annee suivanto a Londro? (1862K
.
ligno 24.
...
black
Coniu
I?}
:
Faut-il lire Black Cynip
(forme anglo-saxonne pour King) t't traduiro par Rni
.Voir? Dans fvanhoe, Richard Cronr do Lion est ainsi
appole par coux qui assistonl au lournoi. Mais il scmble
qu'ici
Merimeo on pronno
a son aise avoc 1'histoiro.
NOTES ET ECLAIRCJSSEMENTS
Page 129, lignc
devise
:
25.
/'//
...
J'assurerai
201
inak sicker...
(sicker est
Dimanche
Pago 130, ligne 14.
placee dans lo manuscrit apres
: ct
qui avail pour
une forme ecossaise).
:
Lottre non datee, mais
la lettre
du
2
novembre
Deux
1861. Ellc n'a pas ete publiee par la Revue des
Mondes.
,
8
ligne 21.
Deccmbre [1861] : Lettre non datee et non
Deux Mondes.
publiee par la Revue des
[1861] : Cette
Page 131, ligne 9.
par la Revue des Deux Mondes.
,
lettre n'a pas ete publiee
18 Mars [1864] : Cette lettre n'est pas datee
ligne 21.
je crois pouvoir la dater avec certitude de 1864. En
;
mais
Merimee parle de son retour de Cannes or, dans la
du 19 mars 1864 (t. II, p. 12), il lui dit
qu'il est rentre de Cannes 1'avant-veille. Cette lettre n'a
pas ete publiee par la Revue des Deux Mondes.
cffet,
;
lettre a Panizzi
Page 132, ligne
26.
...
de V intelligence...
entre crochets a etc public par YEclair
:
Le passage
1907) et
par la Revue des Deux Mondes. Merimee fut tres emu par
la mort de Cousin (cf. Chambon, Notes sur Prosper Merimee, p. 401 Lettres inedites. p. LXXX Lettres a la prin;
(5 avril
;
Revue de Paris, 15 juillet 1894, p. 257 lettre
du 18 Janvier 1867 Lettres a Panizzi, t. II, p. 269-271
me de Montijo, 24
Lettres a
1867, t. II,
310,
cesse Julie.
:
;
;
M
Janvier
p.
M. Pinvert possedait une lettre inedite tres cudu 14 Janvier 1867, ou Merimee raconte a
1'Imperatrice, avec force details cliniques, la mort de son
etc...).
rieuse, datee
ami.
Page 133,
mais
ligne 1.
elle est
[1867]
:
Cette lettre n'est pas datee,
de 1867.
7.
... de Fontainebleau...
:
En 1867,
, ligne
Feuillet avait remplace Champollion-Figeac.
,
ligne 11.
[1867]
elle fait suite a la
,
ligne 23.
Octave
Cette lettre n'est pas datee, mais
:
precedente.
[1868?]
:
Cette lettre n'est pas datee, mais
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
202
je crois
lui
pouvoir
assignor la date do 1868, puisqu'il
s'agit des recherches sur
Hobbes, dont
il
des
Deux
dans
Rev ai-
osl question
la lettre suivante. Elle n'a pas etc publiee
par
la
Mo rides.
16 Juin : Cette lottre cst adrossec a
Page 13'i, lignp 8.
M. Francisque .Michel, (.'.arc; of the Rev d George Williams,
Kilo n'a pas etc publiee
King's College, Cambridge.
Revue
des
Deiuc
Mondcs.
la
par
Page 135, ligne
5.
'.)
Juin
vantes n'a ete publiee par
JOURNAL
I>E
:
Aucune des quatre lellres
Revue des Deux Mondcs.
PROSPER MERI.MEI:
Lc Journal de Prosper Merimee
Page 137.
etre question de style
sui-
la
:
II
ne saurail
puisque ce sont des notes hativement jetees sur le papier par un etranger.
Sur ce Journal, on consul tera Paul Souday, Quelqucs
propos de Merimee (Lc Temps, 26 novembre 1028).
ici,
:
Maurice Levaillant, Les Entretiens de Prosper Merimee
Lc Journal de Prosper
(Le Figaro, 15 decembre 1928).
Merimee (U Action francaise, 13 decembre 1928).
... et
Page 139, ligno 13.
qu'il fit general... : Merimee va
consacrer une elude d'ensemble a Pouchkine en 1868.
II a deja traduit les Bohcmicns et le Uussard en 1852.
Sur 1'aieul maternel de Pouchkine, Annibal, negre ou
pretendu
cf.
p.
tel, et
sur les doutes qui subsistent a cet egard,
Haumant, Pouchkine. Paris, Bloud, 1911,
13-16. Co qu'afTirme Merimee n'esl pas prouve.
E.
in-12,
... nomine Ross... : En 1841. II est quesRoss dans le Deu.ricme Voyage en Grccc (1841) di:
Ch. Leiiormaat (Beaux- Arts et Voyages. Paris, M. Levy,
1861, 2 vol. in-8). Ce matin, M. Hoos nous a conduits a
1'Acropole. M. Roos cst 1'antiquaire de la monarchie
Page 140,
ligne 6.
tion de
bavaroise
;
c'est
un homme
fort instruit et
qui
s'est fait
une specialite sur le sol de 1'Attique. Malheureusement.
son nom allemand lui a nui dans ce pays, et maintenant
c'est un Grec, M. Pittakys, qui a la direction de tout
NOTES ET ECLAIRCISSEMKNTS
(mercredi 14 [seplembre].
t.
203
II, p. 289). Cf. Ibid., p.
290,
291...
...
honune d'un grand rneritc... :
Page 140, ligne 11.
Merimee rend justice a Niebuhr, mais il ne 1'aime pas (el
1
.
Melanges historiques
et
litteraires,
ed.
Calmann-Levy,
p. 113).
... la prise de leur capitate par Vennemi... :
romaine de M. B. G. Niebuhr, traduit par
P. A. de Golbery. Bruxelles, L. Hauman, 1830, 4 vol.
in-8, t. I, p. 511.
,
ligne 17.
Cf. Histoire
,
... s'appelaient Rasena... : Cf. Ibid.,
ligne 20.
104 et note 344 (ou Niebuhr renvoie, non a Tacite,
p.
aDenys, 1,30,
,
ligne 28.
...
cf.
...
t.
Rome
et
Grece,
avec Ampere...
:
En
octobre 1841.
jusque sur les bords de la Mediterranee :
Lettre a De Saulcy (La Nouvellc Revue,
sept.-oct. 1882,
La
I,
p. 124).
Page 141, ligne 11.
Sur ce guide,
i.
mais
XVIII, p. 238-246), et J.-J. Ampere,
Dante. Paris, Didier, 1859, in-12. Une
Nous nous etions pourvus
course dans V Asie Mineure.
d'un guide supplementaire ce n'etait cependant pas un
homme du pays, et a Ephese nous etions plus voisins de
notre patrie que lui de la sienne. II avait un nom grec,
;
le donna pour grec, mais il s'exprimait avec beaucoup de difficulte dans cette langue. Nous
il nous repondit
lui demandames ou il etait ne
que son
Calogeros, et on nous
;
pays appartenait aux Anglais. Nous pensions mal entendre en fin il prononca le mot de Peschaver. II venait, en
effel, de Peschaver, dans le voisinage du Thibet. Comment
un Grec etait-il ne au pied de PHimalaya? Je songeai a
ces medailles grecques trouvees dans la Bactriano et qui
attestent la persistance de la civilisation hellenique poiiee
aux extremites de 1'Asie par Alexandre. Calogeros me
faisait 1'eiTet d'une de ces medailles. Cependant, je ne
pense point qu'il ait 1'honneur de descendre d'un Macedonien de la phalange, et j'imagine qu'il fait plutot partie de
quelques-unes de ces populations nestoriennes qui, de
;
2
(
NOTES KT ECl.AUtClSSEMENTS
>'i
bonne
ht-ure,
l'lnde
le
portercnt
christianisme aux fronlieres de
(p. 363).
... le Sanscrit... : Merimec a ete 1'aini
Pag- 142, ligne 14.
d'Kugene Burnouf, inort en 1852. II fait allusion ici aux
etudes du celebre orientalist' sur les langues el les lilleralures de la Perse ct d<- I'lmle, a ses etudes des manuse.rils /ends et, particulierement, a la serie de memoircs
1
langue el a la lilteralure sanscrite que Huruouf publia dans If Journal asiatique el dans le Journal
i/>:t Sawints. L<> cousin de Burnout', fimile-Louis Burnout,
continual! avoc moins d'eclal IVeuvre d'Eugenc et venait
relatifs a la
en 185'J uiu Methode pour etudicr la lanm:
tntwrite. Sur la I'ainille des Burnouf, qu' Merimee si-mblf
avoir assux biou connin cf. la let Ire du 7 novembre 186'J
a Panix/.i
fragment supprime dans 1'edition Cahnannde
1
publi''!'
1
,
:
Levy et publie par F. Chambon. Lettres incdites. p. 242243. Gf. egalement Leltn-s des 2d Janvier el 2 seplembre
1849, 14 et 20 deeembre 1850 a Fr. Michel (Burnouf,
meinbre du jury pour
7.
Page 143, ligne
...
Leipzig en 1857
litre r>ifi
lo
(3
prix Volney avec Merimee).
Gott in der Geschichte...
vol.) et Iraduit
dans VHistoire. Paris.
:
Paru
par A. Dielz sous
a
le
Didii-r, 1868, in-12 (tra-
ne figure pas le passage en question).
- Merimee connaissait Bunsen.
qu'il avail rencontre a
Cannes des 1850 1'ecrivain allemand, Ires malade, passa
duclion reduite,
oil
;
en
'fTet
a Cannes
Bonn en 1860.
II
!.-,
lit
hivers de 1858
et
]85
(
.
et
moiirut a
parlie de la petile colonie elrangere
que frequenlait Merimee icf. Une correspondence ineditc,
p. 187). a Nous avons iei un baron Bunsen, Allemand et
memo Prussien, qui a ete minislre de son pays a Home el
en Angle terre pendant nombre d'annees. II nous prele des
livres, c'esl-a-dire les siens. .Pen lis un en se])t volumes
sur les origines du rhristianisme. 11 y a une erudition im.le
mense el un falras abominable
(Ibid., p. 25 ,H.
baron de Bunsen. qui s'esl moque de
n'ai pu convert ir
Cf. Revue
mon inscription grecque (Ibid., p. 273-27 i).
(
!<
nniverselle,
l
er
septembre 1929,
p. 525.
NOTES ET ECLAIHCISSEMENTS
205
14.
... dont on enveloppait leurs pieds... :
L'expression est peu claire Merimee songe sans doute au
proverbe Dii lanatos pedes habent.
Page 144, ligne
;
:
Pago 145, ligne
4.
...
du paysan
die ceite periode dans Les
russe...
:
Merimee a etu-
Faux Demetrius,
publics on
decembro 1852.
ligne 11.
,
...
cela est defendu...
:
Cf. 1'article
de Meri-
mee paru dans la Revue des Deux Mondes du l er juillot
1854, La Litte'rature et le servage en Russie. Dans une
lettre adressee a
ecrivait
:
spirituel,
M me
de Montijo
le 8
Merimeo
juin 1858,
longuement cause hier avec un homme
un M. Turghenef, qui m'a parle de ce qui se
J'ai
on Russie pour I'emancipation des
tres
fait
serfs.
Phrase incomplete et obscuro.
est inexact les Baskirs et les Kalmuks habitant la region du nord de la mer
Gaspienne ne passaient pas par Moscou pour aller en Silesie, et on ne vendait pas les femmes a Moscou.
... et autres... :
ligne 13.
D'ailleurs, ce que rapporte
,
Merimee
;
... plus haul... : Ces pages montrent
Page 146, ligne 25.
a quel point Merimee, sceptique, a toujours ete preoccupe
par les problemes religieux les livres sacres lui etaient
;
Ces preoccupations se font jour surtout
me de la
lettres adressees a
Rochejacquelein
tres familiers.
dans
les
M
(Une correspondance
inedite. Paris,
Calmann-Levy, 1897,
p. 39, 41, 45. 49, 54, 78, 82, 115, 119, 123, 124, 125, 128,
131, 162, 188, 193, 224, 235, 236, 244, 245, 247, 248, 249,
260, 289).
A partir do
... Grote Va eue aussi...
Page 147, ligne 18.
1847, ot au fur et a mesure de la publication, Merimee a
rondu compte de 1'ouvrage de George Grote, History of
er avril 1847.
Greece, dans la Revue des Deux Mondes (l
er
er
l
aout 1848, l
juin 1849, 15 mai 1850, 15 mai 1853,
:
15juilletl856).
,
ligne 23.
...
d'apparence brutale...
:
Merimee, qui
re-
NOTES ET ECI.AIRCISSEMENTS
20()
doutait
les
rouges
,
etail
partisan resolu de I'Empire
autorilaire.
5.
... //// foyer d'idees... : Merimee a touculto do la Greco, surloul, apres lo voyage de
etait d'ailleurs un asso/ bon hellenisto.
Pago 148, ligno
ell le
jours
1841
.
;
il
III.
ligne
...
XVf c
au
fiii'de...
A
:
Sainte.-Beuve place cello apogee a la
commencement, du xvin c
Pag.- 150, ligne 2.
...
la
memo
(in <lu
epnque,
et au
xvii'-'
siecle.
Pouchkine...
Des 1852, Merimee
:
a traduil ct-rtaines nouvelles de Pouchkine.
Page 152, lignc 20.
.
ligno 25.
do
...
f>.
Est-ce
la guerre... : Merimeo s'ocr.upo souvent
du Moyon Ago avec Francisquo Michel.
2.
...
d'avis, car, en 1825,
ligno
:
... et
la littorature
Page 155, ligno
,
Reinecke-Fuchs,etc.,etc...
(Note de M. Childe.)
bien exact?
...
il
Shakespeare...
:
Merimeo a change
applaudissait Shakespeare.
piece tres hardie...
:
Merimeo a consacre un
Gogol dans la Revue des Deux Mondcs du 15 novembre 1851 il a fail parattre uno traduction du Revisor
en juillotl853.
article a
;
8.
... une de ses plus mauvaises pieces... : Tra, ligno
duile par Merimeo en 1852.
Merimec consacrera un
article a Pouchkine en 1868.
,
ligne 13.
un
article
...
et la vie intirnc...
:
Merimeo
consacrera
lui
en 1868.
20.
... en oto...
, ligne
Passage peu clair il y a on
russe deux formes de verbos
les perfoclifs el les imperfectifs mais il existe parmi les imperfectifs des verbos qui
.-
;
:
;
indiquont une action qui so repete ou peut se repetor. Le
vocatif n'existe plus que dans le mot Dieu
boje = o
:
Ce que Merimeo prend pour uno affectation d'archai'sme est un reste, dans la declinaison principalement,
do formes ploines en -oyou qui out passe avec le temps a la
forme plus simple -oi, mais donl la trace s'est conservee
Dieu
!
NOTES ET ECLAIRCISSEMENTS
dans
les
grammaires
dans
et, c.a et la,
207
la litterature, jus-
qu'a la Revolution. (Note communiquee par M. Legras.)
ligne 8.
Histoire romaine,
Page 156,
commenca
...
aussitot...
:
Cf.
Niebuhr,
527. Merimee, qui cite de memoire, comme toujours dans ces causeries familieres, se
trompe. Niebuhr ne conteste pas le fait. Deux pages plus
haut
t.
II, p.
525 et 526),
(p.
il
discute certaines assertions de
Tite-Live sur la presence des vieillards patriciens, des
femmes et des enfants dans Rome mais il rapporte, sans
;
commentaire, 1'anecdote du vieillard et du soldat.
... planter leurs orges... : Ibid., t. I, p. 265,
ligne 15.
373, 379 (Niebuhr insiste, au contraire, sur la salubrite de
,
Rome).
ligne 16.
,
...
des Sabines...
:
t. I,
Ibid.,
p. 210.
Revue des Deux
Page
Mondes, 15 mai 1852, compte-rendu de Merimee sur La
158, ligne 19.
...
de la vie...
:
Cf.
Relraite des Dix-Mille.
... se soutenir... : Dans ses Etudes sur
Page 159, ligne 2.
les arts au Moyen Age, Merimee a ete moins categorique
sur ce point.
... de la democratic... : Merimee en a tiuune
ligne 12.
une autre explication dans la Preface de la Chronique du
temps de Charles IX (ed. Calmann-Levy, p. iv...). II y revient dans la Correspondance inedite, p. 249.
,
Page 161, ligne 18.
...
[grande
:
voyez}...
:
Mots
retablis.
... a la pischologie, etc., etc... : Merimee
Page 162, ligne 9.
y avait acces grace a Sophie Duvaucel, belle-fille de
Cuvier.
,
ligne 21
.
...
sur la terre ferme.
.
.
:
Merimee
visita Venise
en 1858.
Page 165, ligne
5.
...
(cf.
Seize lettres
ambassadeur...
:
Merimee
etait en
premiers jours de decembre 1832
inedites de Merimee a Sutton Sharpe. Mer-
Anglelerre depuis
les
cure de France, 16 octobre 1910, p. 193. Cf., p. 203, lettre
20S
NOTES ET liCLAIHCISSE.MENTS
<lu
l
er
deeembre 1832.
letlivs 0,
el 11.
'.
cfinbiv 18:52
Ti-mps, 11
(/,
unc Inconnuc,
an comle d'Argout, 1
Lcltrcs a
iji'llrc
juill.-l
I.
\
I,
ue-
Chambon,
1914).
Motes sur P. Me'riniee, p. 35-38.
Doris (lumicll, Steiitlliril ct V Anglcterrr. Bonvalol-.louvf, 1908, in-8,
p. 36-37.
Merimee esl sednit par Talleyrand. .J'ai trouve le prince
eharmanl. On UK- dit qu'il me fail des coquetleries. .If at
sais si cfla sl vrai, mais je suis tout seduit
(lotlre du
1
i
i
17 dticeinbre 18H2.
Page 166, ligne 11.
ct
tnrique
(If.
(lluunbon, ouvr.
...
dc
<-c
cite, p. :!8).
qu'il ccrit...
anecdotique du ri-gnc dc Louis
Barbier (Paris, J. Uenouard,
doto a laquelle Merimee
:
Cf.
Journal
his-
XV,
par E.-.T.-F.
vol. in-8). L'anec-
18'f7, 4
au tome I, p. 203
du fameux Du Chalclfl, compagnon de Cartouche; condamne a etre rompu vif, on Ini
[fevrier 1724).
II
fait allusion cst
s'agit
avail promis la vie parce qu'il avail fail prendre Cartouche el on 1'avait enfermu a Bicetre. II s'evada avfc
de quatre complices.
On aurait du empoisonner
hommo dans la prison, et ne tenir la parole que
1'aide
mi
pareil
pour
le
public
Page 168, ligne
>',
dil Barbier.
8.
...
chez les anciens...
:
Cf.
Ammien
Marcellin (Paris, J.-.I. Dubochel, 1849, in-8). Liv. XIX.
eh. vin, p. 116. II s'agit d(> la confusion qui suivit la prise
d'Amide, que defendait une garnison romaine. jiar les
Ammien Marcellin s'enfuit alors a Antioehe. II
nullemenl question des Parthes, comme 1- pretend
Merimee, qui cite loujours de memoire.
Perses.
n'esl
... a cc
ligne 19.
propos... : Xouvelle erreur de Mericette anecdote n'esl pas dans les Memorables de
,
mee
:
Xenophon.
... rai'issants... : Cf. Platonic Opera (Paris,
ligne 26.
F. Didot, 1856, in-8 ).
XXII, p. 680.
lu^o-isov,
,
Page 169,
ligne 13.
...
Histoire de la civilisation.
..
:
His-
England. Le premier volume avail
paru en 1857, en memo temps que 1'ouvrage de Bunsen.
tory of Civilisation in
,
ligne 25.
...
Pierre
le
Justicicr...
:
Merimee a eludie
le
NOTES ET KCLAIRCISSEMENTS
Moyen Age espagnol dans
YHistoire de
209
Don Pedre
7 er , roi
de Castille, qu'il publia en 1848.
... les critiques allemands... : Merimee
Page 170, ligne 19.
ne savait que quelques mots d'allemand et il n'a jamais
bien connu ni apprecie la litterature allemande.
e
... (commencement du XVII
Page 171, ligne 14.
siecle)... :
Merimee se trompe. Charles Bonnet est ne a Geneve le
13 mars 1720 et est mort dans la meme ville le 20 juin
1793. Apres s'etre occupe d'histoire naturelle et de physiologie vegetale, il s'adonna a la philosophic des sciences,
Son nom restera
a la psychologie et a la metaphysique.
de la philosophic celui d'un emule de Cond'un des precurseurs de la psychologie physiologique et des theories transformistes, mais d'un transformisme a part, mele de leibnizianisme et de christianisme
Essai de psy(F. Picavet). Ses principaux ouvrages sont
dans
1'histoire
dillac,
:
chologie (1754), Essai analytique sur
les facultes
(1760), Palingenesis philosophique (1770).
II
des principaux adversaires de J.-J. Rousseau.
Francisque Michel.
de
Vame
avnit etc
un
TABLE DES GRAVURES
Pages
Ornements sacerdotaux de Thomas Becket
(cathe-
drale de Sens)
17
Chape de Charlemagne (cathedrale de Metz)
Ornements sacerdotaux de
(Abbaye
minges
de
...
26
saint Bertrand de Coni-
Saint- Bertrand -de-Com-
28
minges)
Nicolo di Petro Gerini. Couronnement de la Vierge
(Musee du Louvre)
67
Carpaccio. La Predication de saint Etienne a Jerusalem (Musee du Louvre)
Portrait
de
MmeLee
Edward Lee
Childe)
Childe
(propriete
68
de
136
TABLE DBS MATIERES
Page*
INTRODUCTION
i
Lettres a Francisque Michel (1848-1870)
....
Journal dc Prosper Merimee (redige par
Lee Childe) (1860-1868)
Edward
1
137
Notes et eclaircissements
173
Table des gravures
211
J
IA1PRIMERIE
DAUPELEY-GOUVERNEUR
A NOGENT-LE-ROTROU
LIBRAIRIE ANCIENNE HONORE CHAMPION
5 et 7, OUAI MALAQUAIS. PARIS (vi e
BRUTAILS
i
monumentale de
(AUGUSTS). Geographic
la France.
1923, in-8o
li
(JHATELAIN
fig.,
monuments remains d'Orange.
(Lons). Les
planches et carte
30
Couronnc par I'Acadcniic
(Abbe
CHENE88EAJJ
d'une cathedrale
fr.
ln-8".
fr.
ties Inftcriplions.
GEORGES). Sainte-Croix d'Orleans. Histoir"
gothique reedifi^e par les Bourbons (1599-1829).
3 vol. in-4, dont un album renfermanl 218 fig
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COUISSIN (PAUL). Les armes romaines. Essai sur les origines el
Involution des armes individuelles du legionnaire romain. Avec
un avant-propos <le Salomon HEINACH. In-8 dexLV-570 p., 191 lig.
et 6 planches
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FORMIGE (J.). Les monuments remains de la Provence. In-8".
12
HEUZEY
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du costume antique, d apres des etudes
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(LEON). Histoire
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chacun 90 planches, relies percaline. Portail Nord, 2 vol., 240 fr.
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Tour
Portail Royal, 120 fr.
du choeur. 120 fr.
Architectures
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Monographic de la cathedrale de Chartres. Choix de planches
extraitesdes 7 albums precedents. 1 album cartonne de 64 planches
...
...
...
120
et notice
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Les vitraux de la cathedrale de Chartres.
284 planches en noir, 28 en couleurs et
DELAPORTE. Les
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vol. de texte par le chauoine
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Russie au debut du
philosophic et le probleme national en
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LONGNON
(AuGySTE). Les
noms de
.
.
UNIVERSITY OF CHICAGO PRESS. A Balzac
Writings
de 464
La
relative to the life
.
Bibliography.
and works of Honon' de Balxac.
p., relie demi-toile
plus important^ bihlio^raphi'
1
Iti-8"
125
fr.
hnlzariennc pulilh-c jusqu'u ce jour
(4010 numerosl.
HOOINT-LK-ROTKOU, IMI'lUMERIK DAUPKLBY-GOrVERNEUR
UNIVERSfTY OF ILLINOIS-URBANA
30112078706386