Nashi n° 14

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Nashi n° 14
Nashi n. 14
Bulletin d’échanges d’informations sur le Potager du roi. Mars 2007.
L’ouverture du Potager du roi les weekends et jours fériés ainsi que les visitesconférences reprennent à partir du samedi
31 mars et du dimanche 1er avril.
En face de l’entrée du Potager, sur le
parvis de la Cathédrale Saint-Louis, la 8e
fête des plantes de la ville de Versailles
aura lieu le même week-end. Le thème de
cette année : les jardins japonais.
Le Potager sera présent avec un stand sur
le parvis réunissant plusieurs éléments de
nos activités et, dans le Potager, aura lieu
une exposition d’art végétal « Effets de
serres ». Cette exposition, à l’initiative de
l’association Roudon diffusion artistique,
présentera une dizaine d’artistes d’un
courant dit « art végétal ».
Venez nombreux.
Un retour sur ELASA
Nous avions évoqué lors d’un précédent numéro l’organisation par les étudiants et
avec le soutien de l’administration de l’ENSP de la manifestation ELASA, qui
accueille chaque année dans un pays membre les étudiants paysagistes de toute
l’Europe. Tenue à Versailles et à Marseille entre le 25 août et le 6 septembre, cette
manifestation a été un grand succès en terme d’échanges, d’intérêt des visites et des
rencontres, et de convivialité. Bravo aux organisateurs.
Un petit retour en images sur les installations qu’ils ont conçues et mises en œuvre
pour accueillir les participants…
!!!!!!
Les prochaines réunions d’ELASA
auront lieu : mai 2007 à Tartu, en
Estonie ; été 2007 en Pologne ; été
2008 en Hongrie.
ELASA. European Landscape
Architecture Students Association /
Association européenne d’étudiants
paysagiste.
www.elasa.org
Toutes photographies ©ensp/jacobsohn.
La première ouverture du Potager du roi en tant que jardin public (1798-1804),
par Antoine Jacobsohn
Sous la Révolution française, une
« Ecole centrale » (précurseur des
lycées), le plus souvent équipée d’un
jardin botanique, fut établie dans
chaque département. A Versailles,
chef-lieu du département de Seine-etOise, l’Ecole centrale a ouvert ses
portes en 1795 avant d’être
officiellement inaugurée en 1798.
Une bonne partie du ci-devant Potager
du roi lui fut attribuée pour servir de
jardin botanique ; Antoine Richard, du
jardin de Trianon, fut nommé jardinier
en chef, et Antoine Nicolas Duchesne,
professeur d’histoire naturelle de
l’Ecole centrale, directeur. A partir de
1801, la Société d’agriculture de
Seine-et-Oise vient participer aux
activités de ce jardin botanique et
publie deux résumés des essais. En
1804, le Potager du roi réintègre le
domaine de la couronne, devenue
alors impériale. Cet épisode verra la
première utilisation du Potager du roi
comme jardin public dédié à
l’expérimentation et la présentation de
plantes à intérêt économique. Vous
trouverez ci-dessous une liste des
démonstrations et des essais faits
dans le jardin botanique en 1803,
publiée dans le « Rapport à la Société
d’agriculture du département de Seineet-Oise sur les expériences dirigées
Antoine Nicolas Duchesne
© jacobsohn / bibl. mun. Versailles.
par son comité Agricole, pendant le
cours de l’an 11, Séance du 25
pluviose an 12 »1.
I. Buttage des ceps de vigne, donné
comme préservatif contre les gelées
II. Incision annulaire sur l’écorce des
arbres fruitiers comme tendant à leur
fructification
III. Chaulage de la graine d’oignon
1
Ant. Nic. Duchesne, secrétaire, Société libre
d’agriculture du département de Seine-et-Oise,
Imprimerie Jacob, février 1804, p. 1-19.
IV. Blé planté en boulettes
V. Du plâtre, comme amendement sur
les prairies et les treffles
VI. Ecole des terres et engrais
VII. Expériences sur la greffe
VIII. Physiologie végétale
IX. Ecole des fraisiers [26 variétés]
X. Ecole des arbres fruitiers
XI. Ecole des vignes et des figuiers
XII. Maïs, bled de Turquie [14 variétés]
XIII. Graminées [53 espèces]
XIV. Semis d’arbres de l’Amérique
septentrionale
XV. Ecole des plantes usuelles
XVI. Observations sur les insectes
XVII. Giraumon d’Egypte (Cucurbita
pepo)
XVIII. Haricots (Phaseolus) [100
variétés]
XIX. Pommes de terre (Solanum
tuberosum) [26 variétés]
XX. Chou (Brassica oleracea) [22
variétés en provenance de Berlin]
XXI. Petit lin d’Egypte (Linum
usilatissimum)
XXII. Lupin d’Egypte (Lupinus albus)
XXIII. Vesce jaune (Vicia lutea) [offert
par Michaux]
XXIV. Trèfle rouge de Catalogne
(Trifolium rubens)
XXV. Mélilot de Crète (Melilotus
cretica)
XXVI. Mélilot d’Egypte (Melilotus
altissima)
Expositions en voyage, par Antoine Jacobsohn
L’exposition « L’épopée des courges », conçue et présentée au Potager du roi à
l’automne 2005, continue sa tournée. Cet automne, elle a été à la fois présentée au
Potager extraordinaire de La Mothe-Achard, en Vendée, du 15 septembre au 15
octobre, et à Agropolis-Muséum à Montpellier du 15 septembre au 5 novembre ;
nous saisissons ici l’occasion d’évoquer deux lieux avec lesquels le Potager du roi
collabore.
Le Potager extraordinaire est un jardin
crée en 1995 par Michel Rialland, un
agriculteur vendéen. Le point de départ
était une collection de 300
cucurbitacées du jardin botanique de la
ville de Nantes, que M. Rialland a
ensuite agrandie.
Aujourd’hui, avec l’aide de la municipalité de La Mothe-Achard, c’est une association
avec pour mission l’éducation à l’environnement qui continue son œuvre.
Chaque premier week-end d’octobre, le Potager extraordinaire est le lieu officiel du
concours du plus gros potiron pour la France. Le record français est de 466 kg. C’est
à l’initiative d’Olivier Rialland, à la fois universitaire (géographe) et agriculteur
(producteur de cucurbitacées), que l’exposition créée au Potager du roi est partie
pour un séjour en Vendée. Pour plus d’informations, visitez le site
www.potagerextraordinaire.com
Agropolis-Muséum, ouvert depuis 1994, « est un lieu de recherche, de culture et de
communication sur les systèmes alimentaires d’hier et d’aujourd’hui ». C’est une
institution conçue comme un lieu de communication entre la communauté
scientifique de l’agriculture, de l’alimentation et de l’écologie et les citoyens ; un lieu
de débats, de discussions et d’expositions. Michel Chauvet, ethnobotaniste à l’INRA,
chargé de mission à Agropolis-Muséum et auteur d’une contribution au catalogue de
l’exposition au Potager, a pris l’initiative de proposer L’épopée des courges dans la
programmation d’Agropolis-Muséum. Il a réuni autour des panneaux de l’exposition
la collection de cucurbitacées du Château de Valmer (Alix de Saint-Venant et
Sébastien Verdière) ainsi qu’un certain nombre d’objets de ses propres collections.
Pour plus d’informations : http://museum.agropolis.fr/ et www.chateau-de-valmer.com/
Par ailleurs, et pour la deuxième année
de suite, les panneaux de l’exposition
« Fruits en majesté », ainsi que
quelques fruits de la collection du
Potager, ont été présentés à la Fête
des plantes et fruits brayons à SaintSaëns en Seine-Maritime (23 et 24
septembre 2006)
En attendant l’été prochain, des
photos de l’été 2006
par Jacques Bruant
Sol lunaire ou volcanique ? Les poireaux se
cachent dans l'écorce de peuplier
Autarcie contemporaine…
Légumes à graines, à racines, à feuilles,
ou à fruits s'alignent…
Touffes aromatiques.
Où nous en sommes dans la gestion phytosanitaire du
Potager du roi
par Jacques Beccaletto, responsable des cultures
Le Potager du roi est un jardin d’une grande diversité. Nous sommes à la fois
un lieu de production et un lieu d’exposition de plus de 900 variétés de fruits et de
légumes. Nous accueillons des cultures ornementales et expérimentales à travers le
jardinage étudiant, les jardiniers-artistes en résidence, le groupe de la rocaille, les
activités de la formation continue et du département Ecologie de l’ENSP. Nous
sommes reconnus par les professionnels pour notre savoir-faire et la qualité de nos
produits.
Initiées il y a déjà plusieurs années, nous avons réussi à passer de la lutte
classique à la lutte raisonnée contre les maladies et les ravageurs. Grâce à
l’observation patiente et minutieuse des cycles des pathogènes et des ravageurs
nous avons mis en œuvre des stratégies de traitements préventives et curatives
basées sur la combinaison de lâchage et d’accueil d’insectes auxiliaires, de
piégeage et de confusion sexuelle, de pulvérisation de produits de synthèse
spécifiques et non pas généralistes. Ces méthodes ont permis de réduire le nombre
de traitements des arbres fruitiers de plus de moitié par espèce (de 22 ou 23 à 10 ou
11, selon les années). Pour ce qui concerne les cultures légumières, l’essentiel des
traitements nécessaires, et nous en faisons très peu, est effectué avec des produits
agréés en culture biologique. Toutefois, dans quelques rares occasions, il peut nous
arriver d’utiliser un produit de synthèse (pas plus d’une à trois fois par an). Dans tous
les cas, la réglementation concernant les délais nécessaires avant la mise en vente
est toujours respectée. Nous allons continuer sur cette voie. Nous ne souhaitons pas
nous convertir à la culture biologique dans le futur proche et cela pour des raisons
liées à la conservation des formes fruitières historiques.
Le grand chantier que nous abordons actuellement est celui de la
gestion des plantes spontanées, les mauvaises herbes.
Je voudrais ici apporter une note personnelle. En 1969, quand je suis arrivé
au Potager du roi, l’entretien des 9 hectares était entièrement fait à la binette. Après
deux ans passés entièrement au maniement de la binette, j’ai introduit l’utilisation des
herbicides. C’est une des techniques qui a permis de faire face à la diminution
constante du nombre d’heures de travail dans le Potager du roi.
Aujourd’hui, et sans que la question de cette diminution du nombre d’heures
soit résolue, nous – l’équipe des jardiniers du Potager du roi – sommes en cours de
réaliser le même changement dans la gestion des mauvaises herbes que nous avons
déjà réussi pour les maladies et les ravageurs. À cette différence : cette nécessaire
évolution des pratiques s’accompagne d’un changement général de l’aspect du
jardin. Nous passons d’un jardin propre à un jardin moins propre, plus naturel. Nous
n’avons pas l’intention d’éliminer rapidement et totalement l’utilisation des herbicides,
même si cela est un des objectifs à moyen terme. Nous utilisons, ou devrais-je dire,
nous testons toutes les possibilités culturales et techniques pour faire baisser de
manière radicale la quantité d’herbicides utilisée au Potager du roi. Cela ne peut se
faire sans l’aide de toutes les personnes impliquées dans la culture du Potager.
Bulletin assemblé et composé par Stéphanie de Courtois, Sarah Simon et Antoine Jacobsohn.
Merci de contacter [email protected] pour toute contribution.
Retrouvez les précédents numéros sur le site du Potager du roi : www.potager-du-roi.fr

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