Fil machine
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Fil machine par André FAESSEL Directeur – Secrétaire général Recherche et technologie, Groupe Usinor-Sacilor 1. 1.1 1.2 1.3 Le produit ................................................................................................... Marché.......................................................................................................... Transformation ............................................................................................ Contraintes imposées par l’aval ................................................................. M 7 965 - 2 — 2 — 2 — 2 2. 2.1 2.2 Conception de la filière de production .............................................. Élaboration du métal et coulée continue................................................... Laminage...................................................................................................... — — — 3 3 4 3. 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 Description d’un train à fil .................................................................... Vue générale d’un train à fil........................................................................ Réchauffage des demi-produits ................................................................. Laminage du fil ............................................................................................ Refroidissement du fil ................................................................................. Instrumentation en ligne............................................................................. Contrôle et conditionnement...................................................................... — — — — — — — 4 4 5 7 9 11 12 4. 4.1 4.2 4.3 Éléments économiques .......................................................................... Structure des coûts du laminage ............................................................... Effectifs ......................................................................................................... Investissements ........................................................................................... — — — — 12 12 12 12 e fil machine est un produit de section en général circulaire d’un diamètre variant de 5 à 32 mm et habituellement livré en couronne. Derrière cette définition se cache une variété impressionnante de produits finis, depuis les Caddies de supermarché, grillages, agrafes, bras d’essuie-glaces, tables, cribles, chaînes jusqu’aux vis, boulons, pistons, axes en passant par les ressorts, le renforcement du béton, les ouvrages d’art et le pneumatique ! Le texte ci-après s’appuie sur des documents internes au groupe Usinor-Sacilor, en particulier ceux de Mlle Estivalet et de M. Lequéré de la société Unimétal. M 7 965 12 - 1996 L Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 965 − 1 FIL MACHINE __________________________________________________________________________________________________________________________ 1. Le produit 1.1 Marché Traditionnellement ces produits sont répartis en fonction de leur utilisation finale. Le marché mondial du fil machine s’élève en 1995 (0) à 92 Mt et le marché européen à 15 Mt suivant le tableau 1. Tableau 1 – Marché du fil machine en 1995 (en millions de tonnes) Monde Europe 92 Tréfilage Automobile Bâtiment et travaux publics Mécanique 3,7 2,2 1,5 Applications industrielles 1,1 Divers 0,8 Total Renforcement du béton Treillis soudé Crénelé à chaud 9,3 4,8 1,0 Total 5,8 Total 15,1 1.2 Transformation Chacun de ces produits finis a suivi une succession spécifique d’opérations de préparation et de transformation qu’il est difficile de décrire d’une manière exhaustive. Il est cependant possible d’identifier les opérations communes en prenant l’exemple du fil d’acier doux qui, en fonction de son utilisation finale, suit tout ou partie des opérations suivantes (figure 1) : — préparation de surface, après décalaminage mécanique ou chimique (phosphatation, cuivrage, neutralisation...) ; — déformations successives par tréfilage ou laminage pour réduire la section et lui conférer la forme souhaitée ; ces successions de déformations peuvent être séparées par un ou deux recuits intermédiaires afin de redonner au métal écroui une nouvelle aptitude à la déformation ; — recuit final de relaxation ou traitement thermique ; — traitement de revêtement (galvanisation, plastification, cuivrage...) ; — mise en forme et conditionnement avant expédition du produit final. Pour d’autres qualités d’acier, des opérations particulières sont effectuées comme la frappe, le décolletage, l’enroulage, le dressage, etc. Ces différentes étapes de mise en œuvre du produit feront appel à des propriétés spécifiques du métal auxquelles s’ajoutent les contraintes imposées par son utilisation finale. Citons par exemple : — la résistance à la rupture (fil pour précontrainte) ; — la tenue à la fatigue (fil pour pneumatique) ; — l’aptitude à la déformation (muselet de champagne) ; — la résistance à la corrosion (câble). 1.3 Contraintes imposées par l’aval Cette description sommaire conduit à deux observations majeures pour le fil : — le fil machine est un demi-produit commun aux produits transformés avant leur utilisation finale ; — les transformations intermédiaires ajoutent des contraintes supplémentaires à celles correspondant aux propriétés d’emploi final. Le problème posé aux sidérurgistes est donc de concevoir une filière de production tenant compte de ces deux observations. Figure 1 – Transformation du fil machine M 7 965 − 2 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques _________________________________________________________________________________________________________________________ FIL MACHINE 1.3.1 Fil machine : un demi-produit À la différence d’autres produits longs comme la poutrelle ou la palplanche, voire le rail, qui sont dans la plupart des cas des produits finis ou quasi finis, les transformations ultérieures du fil machine sont trop élaborées et diverses pour être des activités sidérurgiques. Intégrer ces activités de transformation dans le process sidérurgique aboutirait à démultiplier les lignes de fabrication et les outils. De plus, les quantités seraient fatalement divisées et les économies d’échelle, qui sont une des caractéristiques de l’activité sidérurgique, seraient gommées. Le terme générique de fil machine recouvre donc une large variété de demi-produits, dont la gamme de fabrication est relativement homogène : la diversité finale des produits se fait dans l’éclatement de la transformation avale. La seule exception à cette caractéristique du fil machine est le rond béton en couronnes, qui est un produit quasi fini, à la sortie du train de laminage (forme, caractéristiques mécaniques). Les transformations ultérieures sont, ainsi que la distribution, très souvent intégrées à l’activité sidérurgique. 1.3.2 Contraintes imposées par l’aval Elles se traduisent, pour le fil machine, par des exigences de caractéristique précises dans les domaines suivants : — propriétés structurales et mécaniques ; — comportement de la surface ; — caractéristiques géométriques ; — conditionnement/délais/mise à disposition. 2. Conception de la filière de production 2.1 Élaboration du métal et coulée continue L’élaboration du métal comporte essentiellement deux étapes (figure 2) : — fabrication du métal liquide à partir de matières premières (minerai, fonte, ferrailles) et métallurgie en poche conférant au métal une analyse et une propreté déterminées ; — solidification de l’acier et coulée en continu (pour la presque totalité du fil) ou en lingot. Figure 2 – Élaboration du métal 2.1.1 Fabrication du métal liquide Deux filières d’élaboration sont en compétition dans les pays industrialisés : celle transformant dans un convertisseur la fonte issue de la réduction du minerai de fer en haut-fourneau (filière fonte) et celle effectuant la fusion de ferrailles du commerce dans un four électrique ; les deux filières sont équivalentes pour l’obtention de l’acier liquide et identiques à partir de la métallurgie en poche. Elles diffèrent cependant à l’avantage de la filière fonte pour la pureté du métal (basse teneur en résiduels et en azote) et la capacité de production, à l’avantage de la filière électrique par le coût d’investissement (divisé par 10) et la protection de l’environnement (émissions gazeuses plus faibles). Les recherches et études sont menées pour rapprocher ces deux filières. L’évolution actuelle est en faveur de la filière ferraille dont la part de production européenne est passée de 27 % en 1980 à 32 % en 1990 pour atteindre 35 % en 2 000 (les chiffres correspondant à la filière fonte sont respectivement 73-68-65 %). 2.1.2 Métallurgie en poche La métallurgie en poche présente essentiellement deux opérations : — un affinage en poche chauffante permettant d’atteindre la mise à nuance (précision et reproductivité analytique) et de contrôler la composition et la morphologie des inclusions ; — une installation de dégazage pour garantir de très basses teneurs en oxygène, hydrogène, carbone et contrôler l’azote tout en complétant la décantation des inclusions déjà ébauchée au four poche. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 965 − 3 FIL MACHINE __________________________________________________________________________________________________________________________ 2.1.3 Solidification L’acier liquide est coulé dans un répartiteur de grande capacité afin de contrôler la décantation des inclusions et par là l’état inclusionnaire. Il est alors coulé en continu dans une ou plusieurs lingotières avec protection des jets. La maîtrise de cette coulée a une incidence directe sur la propreté inclusionnaire et l’état de surface du produit. Enfin la solidification de l’acier et son refroidissement conditionnent l’état de surface, la qualité interne et le niveau de ségrégation des blooms ou billettes. Un contrôle de la qualité de surface peut être effectué à froid sur les produits pouvant conduire à des réparations éventuelles. 2.1.4 Contraintes imposées par l’amont Cette description du processus suivi montre bien que la nature intrinsèque du métal est faite essentiellement à l’aciérie : — caractéristiques analytiques ; — qualité de surface ; — santé interne (propreté inclusionnaire, ségrégation). Cette filiation forte s’accompagne de contraintes technologiques pour le laminoir : ■ le prix de revient minimal à l’aciérie suppose une section la plus forte possible ; les conditions de laminage à chaud (technologie, coût de la transformation, qualité du produit) conduiraient à une prise de fer plus faible : le train à fil sera donc un outil d’interface, assurant un coût ajouté minimal et par là un coût de revient minimal à la filière de production dans son ensemble. ■ le train à fil doit assurer le maintien de la qualité du produit élaboré et permettre l’acquisition de certaines propriétés mécaniques et métallurgiques pour réduire le nombre d’opérations de transformation ultérieure, conduisant à une minimisation du coût total de la filière complète. 2.2 Laminage Une première opération de laminage est quelquefois réalisée lorsque le produit venu de l’aciérie est de trop grande section : c’est le cas de la voie lingot ou de la coulée continue de blooms. Le laminage au train à billettes permet ainsi de ramener cette section à la prise de fer du train à fil. Le relaminage n’est pas favorable à la minimisation du coût de la filière. Il est donc souhaitable de conserver cette filière uniquement lorsqu’un corroyage important est nécessaire pour atteindre les propriétés métallurgiques demandées au fil machine. 2.2.1 Coût ajouté minimal Le coût ajouté minimal s’obtient par la minimisation de deux composantes : — le coût du capital et du travail humain ; — le coût matière et énergie. Cela prédétermine les structures d’implantation, les technologies utilisées et les points de fonctionnement des trains à fil. ■ La minimalisation des coûts du capital et du travail humain conduit à rechercher la maximalisation des débits ce qui, pour un demi-produit de faible poids métrique, se traduit par des recherches de vitesses linéaires et des coefficients de remplissage de la ligne de transformation élevés. Cela est obtenu par un laminage à chaud à grande vitesse et de façon continue. M 7 965 − 4 ■ La minimalisation du coût énergétique aboutit à une transformation à chaud, en phase austénitique, qui permet de bénéficier de la recristallisation de l’acier et de la reconstitution de son aptitude à la déformation. 2.2.2 Coûts des transformations ultérieures Les caractéristiques que confère le laminage, permettant de minimiser les coûts des transformations ultérieures sont : — dimensionnelles (au sens large) ; — structurales et mécaniques ; — antioxydantes. ■ Au sujet des caractéristiques dimensionnelles, deux aspects sont essentiels : — la section du fil est circulaire : cela permet de conserver un demi-produit standard apte à des transformations diverses. Dans de rares cas, il peut être intéressant de laminer des demi-produits non cylindriques, tels les hexagones, mais il faut que les quantités soient suffisantes pour maintenir un avantage économique au laminage du fil machine ; — le diamètre minimal usuel laminé est de 5,5 mm, occasionnellement 5 mm, un diamètre plus faible ferait chuter la productivité du train à fil au point de rendre le procédé moins économique que d’autres procédés à froid comme le tréfilage. ■ Les caractéristiques structurales et mécaniques sont apportées par le traitement thermomécanique et le refroidissement en fonction de l’analyse du métal. Celle-ci est souvent prédéterminée par ajustement des teneurs en éléments de base de l’acier en fonction des caractéristiques mécaniques finales recherchées après la transformation ultérieure. ■ Les caractéristiques antioxydantes sont apportées par le refroidissement qui permet de maîtriser le protecteur naturel de l’acier contre l’oxydation : la calamine. Enfin, le fil machine une fois laminé, il convient de le présenter sous une forme facilitant la mise en œuvre ultérieure. Comme, par définition, le fil machine est d’un poids métrique faible, il est conditionné sous forme de couronne. 3. Description d’un train à fil Le train à fil doit assurer successivement les fonctions suivantes pour un coût ajouté minimal : — réchauffer la billette ; — donner au fil sa géométrie finale par laminage ; — donner au fil ses caractéristiques mécaniques finales par le refroidissement ; — livrer des couronnes de fil conformes aux demandes clients par les opérations de contrôle, de conditionnement et de chargement sur camion ou wagon. À titre d’exemple, le tableau 2 résume les caractéristiques de quelques trains à fil. (0) 3.1 Vue générale d’un train à fil L’implantation des différents outils assurant ces fonctions est en général linéaire, ce qui donne des ateliers en longueur, pouvant atteindre 1 500 m de long. Pour assurer une production de masse, donc à prix de revient réduit, tout en ayant un investissement initial minimal, on ne multipliera le nombre de lignes de laminage que si la technologie Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques _________________________________________________________________________________________________________________________ FIL MACHINE Tableau 2 – Comparaison de quelques trains à fil dans le monde Société Localité Pays Année de construction (c) ou modernisation (m) Masse des billettes Vitesse de sortie du fil (kg) (m/s) 1992 (m) 1 800 75 Nombre de veines British Steel Scunthorpe Royaume-Uni Unimétal Longwy France 1994 (m) 2 000 85 2 STFS Schifflange Luxembourg 1993 (m) 2 500 100 2 Saarstahl Neunkirchen Allemagne 1991 (m) 2 500 100 1 Shlobin Shlobin Biélorussie 1984 (c) 1 400 116 1 Ukraine 1994 (c) 2 100 120 2 Posco Pohang Corée du Sud 1984 (c) 2 000 100 (118) 1 Belgo Mineira Joao Monlevade Brésil 1990 (c) 2 200 120 (140) 1 Rép. Pop. de Chine 1995 (c) 120 (155) 1 Makievka Kunming I&S Corp le rend indispensable. La définition du lay-out d’un train à fil est conditionnée par les limites de capacité de chacun des outils. Par exemple, un four de réchauffage de billettes peut avoir une capacité de production de 130 à 160 t/h, alors que les laminoirs traditionnels ne produisent que de 60 à 80 t/h par veine : le train comprendra donc un seul four, mais un laminoir à 2 veines (sur lequel 2 billettes sont laminées en même temps). La figure 3a donne une image d’un train à fil multiveine construit dans les années 70 : le réchauffage se fait dans un seul four, la première phase du laminage est effectuée en parallèle sur les mêmes outils communs à plusieurs veines, la seconde phase en parallèle sur des outils indépendants. La première phase du refroidissement et la mise en couronnes sont aussi réalisées sur des outils identiques mais indépendants, alors que les opérations de contrôle et de conditionnement regroupent la production des différentes veines. A contrario, la figure 3b donne le lay-out d’un train à fil constitué d’outils dont la technologie de laminage à très grande vitesse permet de laminer la production annuelle sur une seule veine. Dans ce qui suit, nous décrirons les outils les plus couramment utilisés pour assurer les fonctions précitées. Bien entendu, chaque installation a ses propres spécificités et a été appelée à s’équiper d’outils particuliers complémentaires à ceux décrits ici. 4 3.2.1 Niveau de base On doit : — mettre les demi-produits à laminer à un niveau de température permettant une déformation du produit par laminage demandant le moins d’énergie possible (à environ 1 100-1 200 oC) ; — assurer une cadence de production élevée ; — optimiser la consommation énergétique, en réduisant au mieux les pertes thermiques dans le four. La figure 4 donne une description de four assurant ces objectifs de base. Ce four est appelé four poussant : les demi-produits sont enfournés et disposés en nappe dans le four ; des pousseuses assurent l’enfournement et le déplacement longitudinal de la nappe de billettes. La structure du four est découpée en 3 zones : de préchauffage, de grand feu et d’égalisation. La longueur de ces zones, le nombre et le positionnement des brûleurs est directement fonction du tonnage horaire à réchauffer, et des dimensions des demi-produits. Selon les pays et les sociétés, les fours sont alimentés en fuel, gaz naturel, gaz de cokerie ou de haut fourneau, ou encore alimentés de façon mixte. 3.2.2 Niveau 1 3.2 Réchauffage des demi-produits Si l’on se réfère aux 25 dernières années (durée de vie possible d’un four de réchauffage), on voit que les objectifs du réchauffage ont fortement évolué. Les technologies employées permettent d’atteindre des performances repérées par trois niveaux de complexité croissante, à partir d’un niveau dit de base. Il faut fournir à chaque nuance d’acier le niveau de température juste nécessaire à sa déformation par laminage. Cela signifie que le four de réchauffage est alors équipé de façon à ce que chaque nappe de qualité différente suive une courbe de chauffe (température/temps) différente, avec un suivi géographique des demi-produits dans le four, et un pilotage de la chauffe (préréglage manuel ou automatique). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 965 − 5 FIL MACHINE __________________________________________________________________________________________________________________________ Figure 3 – Trains à fil multiveine et monoveine 3.2.3 Niveau 2 Il faut fournir à chaque nuance d’acier le niveau de qualité nécessaire en surface et en interne (plage de 900 à 1 200 oC pour les aciers au carbone et faiblement alliés). En surface, en particulier, les courbes de chauffe doivent permettre d’éviter l’apparition d’une trop importante quantité de calamine (oxyde de fer) ou obtenir une épaisseur décarburée minimale, néfaste au fil après transformation (cas des aciers pour roulements et pour ressort). Ils doivent aussi éviter l’apparition de phases fusibles en surface du produit pouvant être à l’origine de défauts au laminage (cas des aciers chargés en résiduels, dont le cuivre). Dans la section du demi-produit, on peut demander au four de réchauffage d’avoir un cycle de chauffe lent destiné à améliorer la ségrégation à cœur (maintien pendant plusieurs heures à température > 900 oC). M 7 965 − 6 Enfin la conduite automatique du four peut tenir compte d’un régime de marche dégradé, en fournissant des modifications de consignes lors d’arrêts programmés ou d’incidents sur le laminoir. Exemple d’un four de réchauffage assurant ces 3 niveaux de fonctions : la figure 5 présente un four à longerons mobiles ; Ces longerons ont un mouvement rectangulaire, permettant à chaque cycle de lever, déplacer puis reposer les billettes sur la sole. Les demi-produits sont enfournés en nappe discontinue : cela donne un meilleur échange de chaleur entre les gaz et le produit et permet la séparation des lots de nuances différentes. Des zones inférieures équipées de brûleurs permettent d’homogénéiser plus rapidement la température en épaisseur et d’assouplir les réglages des cycles de réchauffage. Un équipement à double longeron permet, si souhaité, un passage rapide dans la zone d’égalisation pour éviter la décarburation. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques _________________________________________________________________________________________________________________________ FIL MACHINE il est possible d’implanter des équipements de réchauffage par induction (bobines encerclantes) permettant : — un apport calorifique important sur la partie la plus froide du produit (la peau), compensant ainsi les pertes par rayonnement ; — un apport calorifique supplémentaire pour certains aciers chauffés relativement bas dans le four principal pour éviter la décarburation, mais demandant à être à un niveau de température suffisant au stade final du laminage. 3.3 Laminage du fil Figure 4 – Four poussant Une fois réchauffé à la température demandée, le demi-produit, sous forme de billettes, par exemple de section 155 × 155 (mm2), de longueur 13 m, est déformé en plusieurs passes jusqu’à obtenir un fil rond, de diamètre de 5 à 32 mm et de grande longueur (1 300 m pour un fil de diamètre 5,5 mm). Du fait de la longueur du fil, il est mis en spires et bobiné à chaud. Le procédé de laminage du fil d’acier répond à plusieurs attentes : — donner au fil sa section finale, par allongement entre deux cylindres de laminoir, dans une succession 25 à 30 passes selon les installations ; — donner au fil ses dimensions précises finales, selon les demandes du client ; — donner au fil un niveau de qualité de surface répondant aux exigences. 3.3.1 Maîtrise géométrique Figure 5 – Fours à longerons tubulaires (doc. Danieli) 3.2.4 Consommations Le bilan thermique montre que pour 100 % d’apport calorifique dans un four moderne de réchauffage, seulement 65 % servent à chauffer le produit à laminer, 14 % permettent de maintenir en température l’enceinte du four (perte par les murs et les équipements mécaniques) et 21 % sont perdus par évacuation des fumées. La consommation thermique à la tonne enfournée dépend du type de four, du format de la billette, de la cadence de laminage, et aussi de son carnet de nuances d’acier : par exemple, un train à fil isolé, laminant des aciers de 0,1 à 0,8 % de carbone, ayant une capacité annuelle de 500 kt, consomme entre 1 100 et 1 200 MJ/t enfournée. Par contre, un train à fil situé juste en aval d’une coulée continue de billettes peut pratiquer l’enfournement à chaud et réduire ainsi les consommations : un train à fil pour treillis soudé et ronds à béton produisant 1,1 Mt/an peut consommer seulement 800 MJ/t enfournée 3.2.5 Autres techniques de réchauffage Encore assez peu utilisé sur des trains à fil traditionnels, le réchauffage électrique peut être une solution intéressante, notamment en réchauffage d’appoint. Sur les trains à fils d’aciers spéciaux, Pour assurer les deux premières fonctions, le laminage est fait dans plusieurs groupes de cages, chacun ayant une spécificité : — le dégrossisseur ; — l’intermédiaire ; — le préfinisseur ; — le finisseur. Les deux premiers groupes assurent une déformation importante par passe. Ils servent essentiellement la première fonction d’allongement du fil, pour passer du format et de la géométrie de la billette fournie par la coulée continue ou par le train à billettes (très souvent une section carrée) à la section et la géométrie finale (ronde). Les deux derniers groupes assurent la fonction géométrie finale : on doit obtenir un fil circulaire, à l’intérieur de tolérances précises, en termes de diamètres minimal et maximal, et d’ovalisation. La figure 6 illustre les objectifs dimensionnels selon différentes normes. Un ordre de grandeur de la tolérance demandée pour un fil de diamètre 5,5 mm : 0,15 mm. Chaque groupe est constitué de plusieurs cages de laminoir. Une cage de laminoir à fil est constituée de plusieurs éléments mécaniques, chacun ayant sa fonction (figures 7 et 8) : — les cylindres de laminage, tournant en sens inverse, réduisent la section du produit au travers de cannelures spécifiques. Le produit s’allonge à chaque passage pour atteindre sa géométrie finale. La succession de formes données au produit s’appelle le calibrage ; — les tourillons des cylindres reposant dans des paliers contenus dans les empoises (à film d’huile ou à roulements) permettent la rotation des cylindres sans effet d’usure, ni de déplacement axial d’un cylindre par rapport à l’autre ; — un système mécanique et hydraulique permet d’exercer sur les empoises un effort de serrage de façon à fixer l’écartement entre les deux cylindres (levée). Il est impératif que, lors du passage de la barre, le cédage (déplacement) de la cage soit minimal. Ce cédage est le résultat de la compensation des jeux et de la flexion des différentes pièces mécaniques sous l’effet de l’effort de laminage et c’est d’autant plus important que l’on arrive au stade final du laminage. La construction mécanique des cages, de ce fait, est différente Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 965 − 7 FIL MACHINE __________________________________________________________________________________________________________________________ Figure 7 – Gages de trains à fil 3.3.2 Maîtrise de la qualité de surface Figure 6 – Tolérances dimensionnelles selon qu’elles se situent dans le dégrossisseur (cédage pouvant aller jusqu’à 1 à 2 mm), ou dans le bloc finisseur (cédage de l’ordre de 0,1 mm au maximum) ; — la mise en rotation des cylindres est faite par un ensemble moteur-réducteur accouplé aux cylindres par des allonges à cardans. Plus on s’approche du produit fini, plus l’effort et le couple de laminage sont réduits, conduisant à des cages et des réducteurs de plus petites dimensions. À l’inverse, le laminage de fil se faisant le plus souvent en continu, les vitesses de laminage augmentent, selon la loi des débits : section du produit × vitesse = Cte Par exemple, dans le cas d’une billette de section 155 × 155 mm2, laminée en fil de diamètre 5,5 mm, la vitesse à l’entrée de la première cage est de 0,1 mm/s, pour une vitesse à la sortie de la dernière cage de 100 m/s. Chaque moteur est alors dimensionné pour accepter couple, vitesse et puissance. Chaque groupe de cages (de 4 à 10) est séparé par des cisailles qui permettent de couper les extrémités déformées de la barre laminée, source possible d’incidents à l’engagement dans le groupe de cages suivantes. M 7 965 − 8 Pendant le laminage, la qualité de surface du produit est définie en termes de profondeur, longueur, nombre de défauts et rugosité. Selon l’utilisation ultérieure du fil, la profondeur maximale des défauts admissible sur du fil brut de laminage varie de 50 à 200 µm. Elle est obtenue par : — la maîtrise du réchauffage dans le four, mais aussi en évitant les pertes de température au laminage ; — un équipement de décalaminage (projection d’eau à très haute pression, pouvant atteindre 250 bar, qui fracture et décolle la couche de calamine par un effet double de chocs thermique et mécanique) est situé à la sortie du four ou/et à l’entrée du groupe finisseur ; — un calibrage adapté : le plus couramment utilisé aujourd’hui sur les trains à fil est une succession de passes rond-ovale qui permet à la fois un allongement optimal par passe et une qualité de surface meilleure par rapport à d’autres calibrages (ovale-carré, losange-carré). À titre d’illustration, une représentation schématique du calibrage de train à fil est donnée en figure 9; — la maîtrise du guidage de la barre à l’entrée et à la sortie de chaque cage ; — le contrôle de la qualité de surface des cylindres de laminage, qui imprime à la peau du produit sa rugosité. Ces cylindres sont d’ailleurs continûment refroidis à l’eau pour leur éviter un faïençage thermique, qui accélérait leur usure. La nature des cylindres varie au long du laminage : en fonte ou en acier allié aux premières cages, ce sont des galets en carbure de tungstène au stade du bloc finisseur, de façon à maîtriser à la fois l’usure et la rugosité. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques _________________________________________________________________________________________________________________________ FIL MACHINE 3.4.2 Refroidissement à l’eau Il est destiné à refroidir rapidement le fil jusqu’au cœur, tout en cherchant à conserver une température la plus homogène possible. À la sortie des groupes finisseurs, et parfois avant, le fil passe pour cela dans des tubes remplis d’eau sous une pression de 6 à 12 bar (figure 11). Le refroidissement rapide à l’eau permet de figer la structure métallurgique en empêchant le grain austénitique de croître. Selon la gamme dimensionnelle laminée sur le train à fil, et selon les nuances d’acier, le nombre et la disposition des boîtes à eau varient ainsi que le nombre d’injecteurs en service. Entre chaque boîte à eau, une zone de refroidissement à l’air libre est destinée à réhomogénéiser la température dans la section du fil. On s’assure aussi que le produit atteint la température visée pour le dernier stade de refroidissement contrôlé sans que la peau n’atteigne la température de transformation martensitique. Quand on dispose une boîte à eau devant le groupe finisseur, on cherche à atteindre deux types d’objectifs : — obtenir une température constante avant la dernière série de passes de laminage, de façon à stabiliser les dimensions du fil, et à obtenir une homogénéité de structure métallurgique ; — obtenir un cycle de refroidissement précis, pour obtenir une taille de grain la plus petite possible avant le laminage (laminage à température contrôlée). Les vitesses de refroidissement atteintes, valeurs moyennes sur la section du fil s’étalent entre 500 et 1 500 oC/s, selon le diamètre du fil, la vitesse de laminage et le nombre d’injecteurs utilisés. Après son passage dans les boîtes à eau, le fil est mis en spires, ce qui constitue un moyen pour ralentir la vitesse linéaire de 100 m/s à 0,5-2 m/s et préparer le conditionnement en couronnes. 3.4.3 Refroidissement à l’air Figure 8 – Bloc finisseur 3.4 Refroidissement du fil Cette étape est fondamentale pour obtenir les principales propriétés nécessaires aux transformations ultérieures du fil : les caractéristiques mécaniques, ainsi que l’oxydation finale. Le refroidissement du fil se fait en plusieurs étapes, illustré par la figure 10, résultat de modèles de simulation. 3.4.1 Thermique du laminage Tout au long du train, le rayonnement et le contact avec les cylindres refroidis à l’eau provoquent un refroidissement naturel de la barre laminée. Cependant, il est partiellement compensé par un échauffement du fil pendant sa déformation. Dans le dégrossisseur et l’intermédiaire, c’est le refroidissement qui l’emporte, alors que dans les groupes préfinisseur et finisseur, c’est l’échauffement qui l’emporte, du fait de la très haute vitesse de laminage et du faible rapport périmètre/section du fil, réduisant les échanges de chaleur. Il est enfin refroidi à l’air, en nappes de spires étalées sur un convoyeur équipé de plusieurs ventilateurs, et éventuellement de couvercles, destinés à ralentir et homogénéiser le refroidissement. C’est le dernier stade de préparation métallurgique du fil dans la chaude de laminage : on pilote ainsi la courbe de transformation austénitique, en fixant le nombre, la position et la puissance des ventilateurs utilisés, et en jouant sur les vitesses de défilement dans les différentes zones du convoyeur. Les vitesses de refroidissement peuvent ainsi varier de 1 oC/s à 30 oC/s selon la nature des aciers. La longueur du convoyeur est un facteur important de réussite du refroidissement. Un ordre de grandeur couramment admis est l’équivalent en mètres de la vitesse de laminage maximale en m/s. Par exemple, un train à fil moderne laminant à 100 m/s est équipé d’un convoyeur à air de 100 m de long. Actuellement deux techniques de convoyeurs sont principalement implantées : — la plus ancienne est le convoyeur Stelmor (R) à chaînes : deux chaînes placées dans le sens longitudinal entraînent les spires de fil. Elles présentent deux inconvénients : une hétérogénéité transversale du refroidissement (effet d’ombre des chaînes par rapport à la nappe de spires) et un risque de blessure mécanique du fil par frottement ; — une technique de convoyeur à rouleaux Stelmor (R) ou Ashlow (R) : les nappes sont entraînées par des rouleaux motorisés. D’autres techniques ont été développées pour des applications spécifiques de traitement thermique dans la chaude de laminage : trempe à l’eau chaude (95 à 100 oC), dans des bains de sel, vaporisation d’eau destinée à réduire la recalescence au moment de la transformation de l’austénite, etc. Tous ces procédés ont pour but de supprimer, au moins en partie, un traitement thermique ultérieur (patentage). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 965 − 9 FIL MACHINE __________________________________________________________________________________________________________________________ Figure 9 – Suite des passages pour les diamètres laminés habituellement sur un train à fil M 7 965 − 10 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques _________________________________________________________________________________________________________________________ FIL MACHINE Figure 10 – Courbe température temps sur un train à fil Figure 11 – Boîte à eau 3.5 Instrumentation en ligne 3.5.2 Maîtrise du réchauffage Un train à fil moderne est équipé en ligne de différents moyens de contrôle du processus de laminage et de la qualité du produit laminé. Le four de réchauffage est équipé de moyens de mesures de la température dans les différentes zones (couples thermoélectriques ou cannes pyrométriques), du débit et de la pression des fluides de combustion, et de la composition des gaz de combustion. Cette instrumentation est indispensable dans le cas d’une automatisation de la conduite du four de réchauffage. 3.5.1 Suivi de production Un suivi informatisé géographique et chronologique des billettes depuis l’enfournement, mais aussi dans le four, sur le laminoir, le convoyeur et en aval permet de reconnaître le produit laminé, et de mémoriser le cycle de fabrication suivi par chaque couronne livrée. 3.5.3 Maîtrise de laminage Sur le laminoir, la mesure de température du produit par pyrométrie est faite le long du train, en particulier dès qu’on veut piloter les refroidissements à l’eau puis à l’air : mesure à la sortie du groupe intermédiaire, à l’entrée du bloc finisseur, à la tête de mise en spires et au puits de reformation des couronnes. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 965 − 11 FIL MACHINE __________________________________________________________________________________________________________________________ Des mesures d’intensité et de vitesse de chaque cage permettent de prérégler et de réguler la vitesse de chaque cage, de façon à éviter toute traction ou compression du fil entre les cages. 3.5.4 Contrôle de la qualité du produit Pour maîtriser (en ligne) la qualité du fil, le train est couramment équipé de deux appareillages : — mesure dimensionnelle du fil au stade final et parfois avant le bloc finisseur : les techniques peuvent être statiques (mesure de 2 diamètres perpendiculaires) ou plus complexes (jauges oscillantes ou tournantes). La méthode le plus couramment employée est optique : un faisceau plan de lumière est traversé par le fil et on mesure par voie optique la largeur de l’ombre projetée ; — contrôle de la qualité de surface : la technique utilisée est celle des courants de Foucault où le fil chaud passe au travers d’une bobine, créant un champ magnétique. Ce dernier est perturbé par l’apparition d’un défaut (paille, repliure, blessure mécanique, fissure...). Le signal traité électroniquement et correctement étalonné permet de déterminer la plage de profondeur des défauts et leur densité. 3.6 Contrôle et conditionnement Après un premier refroidissement sur le convoyeur à air (400 à 600 oC, selon les nuances), les spires tombent dans un puits, destiné à reformer les couronnes de fil. Celles-ci sont évacuées sur des crochets qui se déplacent le long d’un convoyeur. Elles achèvent ainsi leur refroidissement. Des spires de fil sont prélevées en tête et pied de couronnes pour éliminer les zones de mauvaise qualité géométrique et métallurgique, puis pour réaliser les contrôles finaux : — test de traction, pour caractériser la résistance mécanique ; — test d’écrasement pour contrôler la présence de défauts ; — étude métallographique ; — contrôle anti-mélange. Les couronnes sont ensuite compactées et ligaturées dans des compacteuses, puis pesées, étiquetées, et dirigées soit vers une halle de stockage ou d’emballage (pour éviter les blessures et l’oxydation pendant le transport), soit vers un stand de chargement direct sur camion ou wagon. 4. Éléments économiques 4.1 Structure des coûts du laminage ■ Le coût total ajouté au produit par le laminoir peut être décomposé par nature : — frais de transformation : matière, énergie, achats divers, main d’œuvre, entretien (hors main d’œuvre) ; — frais généraux de structure ; — amortissements et frais financiers correspondants ; — frais financiers sur les stocks. Les frais généraux de structure dépendent, par définition, de la structure de l’entreprise et non de la technologie. Les amortissements et autres frais financiers dépendent de l’histoire des installations et non de la situation actuelle ainsi que de la gestion globale de l’entreprise (jusqu’à sa politique commerciale). ■ En ce qui concerne les frais de transformation, les coûts ajoutés d’exploitation se répartissent ainsi (ordres de grandeur en % des frais de transformation) : — main d’œuvre ........................................... 36 — énergie...................................................... 20 à 25 M 7 965 − 12 — rendement .................................................15 à 20 — matières diverses...................................... 8 (dont cylindres 4,5) — transports internes......................................0 à 3 Le coût du rendement (mise au mille, déclassement, retour clients) se situe vers 15 % pour les aciers les plus courants, mais augmente avec la valeur de la matière première enfournée. Réduire les coûts de transformation des trains à fil conduit à porter l’effort d’économie sur : — la main d’œuvre ; — l’énergie ; — le rendement. Les deux derniers postes militent pour un processus de transformation aussi continu que possible après la coulée, avec enfournement chaud voire direct. ■ En ce qui concerne la main d’œuvre, une décomposition plus fine des principaux postes conduit à distinguer : — opération de laminage ....................................................... 15 % — maintenance (y compris outillages de fabrication) ....... 30 % — conditionnement ................................................................. 40 %. Ceci confirme que le laminoir, comme outil de déformation plastique, est très productif. Des améliorations peuvent être encore obtenues sur le poste maintenance. L’effort le plus important est à porter sur le conditionnement par un processus de plus en plus continu, l’augmentation du poids de couronne et l’automatisation et la robotisation de l’atelier de conditionnement. 4.2 Effectifs L’organisation d’un train à fil dépend de : — son carnet de nuances : train à fil monoproduit (ex : treillis soudé) ou aciers de qualité ; — son degré d’automatisation ; — son environnement : à proximité ou éloigné de l’unité de production de billettes ; — les prestations effectuées par des services centraux ou sous-traités ; — la législation du travail du pays (nombre d’heures de travail hebdomadaire). La production est organisée le plus souvent en trois postes de travail de 8 h par jour. Le nombre de postes hebdomadaires dépend de la production annuelle et de la productivité du laminoir. Exemple : à titre indicatif, on donnera les chiffres suivants : — pour une production de 600 kt/an de fil pour béton uniquement, dans une mini-usine, et en pratiquant l’enfournement chaud, un effectif de 200 personnes est suffisant, soit 3 000 t/(homme/an) ; — pour une production de 670 kt/an d’acier au carbone de qualité moyenne, situé dans une mini-usine, sans enfournement chaud, un effectif de 240 personnes/an est nécessaire, soit 2 800 t/(homme/an) ; — dans un site isolé, pour un carnet similaire, on peut atteindre 2 000 à 2 500 t/(homme/an) ; — dans une logique de filière raccourcie au maximum, certains envisagent aujourd’hui la possibilité d’atteindre 4 500 à 5 000 t/(homme/an). 4.3 Investissements De même que pour les effectifs, l’investissement pour un train neuf varie en fonction de son environnement (voies routières ferroviaires et fluviales, proximité des réseaux d’énergie et de fluides) et du carnet de nuances envisagé. Nota : on peut cependant fixer son coût à environ 1 000 F par tonne de capacité sur site vierge. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques