IUD Toolkit Best Practices (level one heading)
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Connaissances essentielles sur le DIU au cuivre T380A Cette section fait le point des connaissances biomédicales, programmatiques et en matière de sciences sociales concernant le DIU au cuivre T 380A (TCu-380A), au mois de janvier 2009. Pour des informations sur le SIU-LNG, le DIU diffuseur de lévonorgestrel (commercialisé sous le nom de Mirena® aux Etats-Unis), voir « Connaissances essentielles sur le SIU-LNG (Mirena®) » dans l’IUD Toolkit. Pour un récapitulatif des similitudes et différences essentielles entre le SIU-LNG et le DIU TCu-380A au cuivre, voir « Similitudes et différences : le SIU-LNG et le TCu-380A » dans l’IUD Toolkit. Les organisateurs de cette trousse d’information sur le DIU (l’IUD Toolkit) ont essayé de mettre à jour et d’harmoniser les informations présentes dans les divers documents que contient la trousse. En cas de disparités avec les renseignements regroupés ici dans ce récapitulatif des connaissances essentielles sur le DIU, c’est le présent document qui fait foi. I. Caractéristiques de la méthode Efficacité Le DIU au cuivre 380A en forme de T (TCu-380A) offre un moyen très efficace de contraception à long terme et réversible, étant associé à un taux de grossesse (taux d’échec) de 0,8 % au cours de la première année d’utilisation (Trussell, 2004). Lors d’un essai comparatif international de longue durée parrainé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le taux d’échec annuel se chiffrait en moyenne à 0,4 %, voire moins, tandis qu’au bout de 12 ans d’utilisation le taux d’échec cumulé était de 2,2 %, soit un taux comparable à celui de la stérilisation féminine (Programme des Nations Unies pour le développement et al., 1997). Rétablissement de la fertilité Après le retrait du TCu-380A, le retour de la fertilité est quasi immédiat. (Andersson et al., 1992; WHO, 2007; Skjeldestad, 2008). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 1 Durée de vie du TCu-380A après son insertion Des études à long terme ont démontré que le TCu-380A était efficace pendant au moins douze ans après son insertion (Programme des Nations Unies pour le développement et al., 1997) et certaines ont démontré son efficacité jusqu’à 20 ans (Sivin, 2007). (Le lecteur doit cependant savoir que l’U.S. Food and Drug Administration (FDA) fixe cette durée à 10 ans seulement (United States Food and Drug Administration, 2005). La recommandation officielle de l’IUD Toolkit est que le TCu-380A reste « efficace pendant 12 ans au moins », même si certains des documents de la trousse d’information mentionnent une efficacité de dix ans. Mécanisme d’action La recherche faite sur ce sujet montre que le DIU au cuivre empêche la grossesse (nidation de l’œuf fécondé) principalement par la prévention de la fécondation. Plusieurs études ont montré que le DIU réduit le nombre de spermatozoïdes viables qui atteignent les trompes de Fallope où la fécondation a normalement lieu. Ceci peut être lié au fait que la réaction aux corps étrangers stériles présents dans l’utérus cause des changements à la fois cellulaires et biochimiques qui sont nocifs aux spermatozoïdes (OMS, 1987). Aussi, on admet par hypothèse que les ions de cuivre, présents dans les fluides de l’utérus et des trompes de Fallope de l’utilisatrice du DIU, modifient l’environnement délicat qui est nécessaire à la nidation. (Alvarez et al., 1988; Croxatto et al., 1994; Ortiz et al., 2007). Effets secondaires Douleurs/crampes/perturbations menstruelles Pendant l’insertion, il y a des femmes qui ressentent une gêne ou des crampes (Grimes, 2004). Les crampes peuvent persister pendant plusieurs jours. Les crampes, les douleurs et les irrégularités menstruelles qui sont associées à l’insertion d’un DIU ou à la menstruation disparaissent généralement en l’espace de quelques mois. Les saignements longs ou prolongés peuvent être traités aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, ibuprofène par exemple (Organisation mondiale de la Santé, 2004b; Grimes et al., 2006). Un counseling attentionné sur les effets secondaires et les options en matière de traitement revêt un caractère critique puisque les irrégularités menstruelles constituent la raison médicale la plus courante du retrait du DIU. Saignements/anémie L’utilisation du DIU au cuivre n’est pas associée à des changements importants du taux d’hémoglobine ni à une probabilité d’anémie, encore que le flux menstruel augmente d’environ 50 % (Andrade et al., 1987; Milsom et al., 1995; Groupe de travail sur la recherche épidémiologique en santé de la reproduction, 1998). Par conséquent, la femme anémique peut généralement utiliser le DIU au cuivre (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 2 Avantages pour la santé indépendants de la contraception Les DIU non hormonaux, tel le DIU au cuivre T-380A, pourraient protéger les utilisatrices contre le cancer de l’endomètre et du col de l’utérus (Hubacher et al., 2002; Beining et al., 2008; Curtis et al., 2007). Perforation La perforation de l’utérus pendant l’insertion est un événement très rare, de l’ordre de moins de 1,5 perforations pour 1.000 insertions dans des essais cliniques de vaste ampleur (Treiman et al., 1995; Programme des Nations Unies pour le développement et al., 1997). L’habileté et l’expérience du prestataire sont les facteurs les plus importants qui atténuent le risque de perforation (Harrison-Woolrych et al., 2003). Expulsion L’expulsion du DIU n’est pas un phénomène courant. L’habileté et l’expérience du prestataire sont les facteurs les plus importants qui atténuent le risque d’expulsion (Chi, 1993). Des taux cumulés d’expulsion de 2,4, de 3,4 et de 4,4 % ont été signalés chez les utilisatrices du DIU au cuivre au bout d’une, de deux et de trois années d’utilisation respectivement (PNUD et al., 1995). Au cours de la première année d’utilisation, les taux d’expulsion varient de 2 à 8 % (Treiman et al., 1995). A en juger à partir de l’expérience clinique, l’expulsion du DIU ne passe généralement pas inaperçue. Elle ne présente aucun danger pour l’utilisatrice, mais cette dernière n’a plus de protection contre la grossesse. Quoique les taux d’expulsion aient tendance à être légèrement plus élevés chez la femme nullipare (que chez celle qui a déjà eu un enfant) (Hubacher, 2007) ou si l’insertion a été pratiquée pendant le post-partum (par comparaison avec les insertions pratiquées dans la période dite d’intervalle) (Grimes, 2004) ; les recommandations de l’OMS permettent l’emploi du DIU par les femmes de l’une ou l’autre catégorie. Les femmes peuvent se faire poser un DIU dans les 48 heures suivant l’accouchement (catégorie 1) Les femmes nullipares peuvent généralement se faire poser un DIU (catégorie 2). Grossesse extra-utérine Compte tenu de sa grande efficacité dans la prévention de la grossesse, le DIU assure un haut niveau de protection contre la grossesse extra-utérine. Le risque de grossesse extrautérine chez les utilisatrices de la deuxième génération de DIU au cuivre est inférieur de 91 % à celui qui est observé chez les femmes qui ne pratiquent pas la contraception, selon une analyse de 42 essais cliniques randomisés (avec répartition aléatoire) qui ont été publiés entre 1970 et 1990 (Sivin, 1991). Au cas, improbable, où une utilisatrice du DIU se retrouverait enceinte, le risque qu’elle fasse une grossesse extra-utérine est plus élevé que si elle n’utilisait pas cette méthode. Il est à noter cependant que sa grossesse a nettement plus de chance d’être normale qu’extra-utérine : on estime qu’une grossesse seulement, sur 13 à 16, se produit hors de l’utérus, soit 6 à 8 % (Furlong, 2002). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 3 Les risques pour la santé liés aux IST Maladie inflammatoire pelvienne (MIP) Les taux de MIP clinique sont très faibles chez les utilisatrices du DIU — plus faibles encore qu’on ne le pensait auparavant et bien plus faibles que ne le pensent sans doute les prestataires. Une étude multinationale faite par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et portant sur 23.000 insertions associées à l’équivalent de 51.000 années de suivi a mis en évidence un taux global de MIP de 1,6 cas pour 1.000 femmes par an : autrement dit, 998,4 femmes sur 1.000 par an ne contractaient pas de MIP (Farley et al., 1992). Le risque de MIP semble être accru au cours des trois ou quatre semaines seulement qui suivent l’insertion ; passé ce délai, le risque est le même que pour les non-utilisatrices du DIU. Le taux de MIP au cours des quelques premières semaines suivant la pose du DIU est de 7 cas pour 1.000 femmes par an. Passé un délai de trois ou quatre semaines après l’insertion, l’utilisatrice du DIU ne semble pas plus susceptible qu’une autre femme de contracter une MIP (Farley et al., 1992). La MIP, quand elle est présente, est causée par des infections sexuellement transmissibles (IST) (dépistées ou non) liées à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhœae (gonocoques) — agents pathogènes de la chlamydiase et de la blennorragie, respectivement — et non au DIU lui-même (Grimes, 2000). Dans les sites à taux élevé de prévalence (10 %) d’infections à Chlamydia ou de blennorragie dans la population, le risque de MIP attribuable au DIU est probablement très faible, étant estimé à 3 cas de MIP pour 1.000 insertions (Shelton, 2001). Sur la base d’une simple présélection fondée exclusivement sur l’anamnèse (il suffit de poser quelques questions essentielles pour cerner le risque d’IST encouru par la femme), le risque attribuable estimé pourrait être réduit de moitié, et ramené à 0,15 %, soit 1 cas pour 667 insertions (Shelton, 2001). Un modèle plus récent, utilisant les données de prévalence des IST relevées dans cinq pays de l’Afrique de l’Ouest, a estimé le risque de MIP attribuable au DIU à seulement 0,75 cas de MIP pour 1.000 insertions dans cette région (Stanback et al, 2008). L’estimation de la prévalence des IST pour ces cinq pays était de 5%. Une étude effectuée en Zambie a révélé que le taux de MIP chez les utilisatrices du DIU atteintes du VIH était très faible. Pendant deux ans de suivi, une femme sur les 296 (0,3%) qui utilisaient un DIU au cuivre a contracté une MIP 29 jours après la pose du DIU (Stringer et al., 2007). Même parmi les femmes qui ont une IST confirmée au moment de l’insertion du DIU, le risque de MIP est faible. Une analyse récente d’études publiées a comparé le risque de MIP dans deux groupes, l’un composé de femmes ayant une IST au moment de la pose du DIU et l’autre de femmes sans IST. Le risque absolu de MIP était faible dans les deux groupes (0 à 5 % parmi les femmes atteintes d’une IST et 0 à 2 % parmi les autres) (Mohllajee et al., 2006). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 4 Stérilité Les infections sexuellement transmissibles dues à la Chlamydia et aux gonocoques peuvent entraîner une MIP, laquelle peut provoquer la stérilité en endommageant les trompes de Fallope et en causant leur obstruction. Toutefois, une seule incidence de MIP est associée à l’occlusion des trompes de Fallope une fois sur huit seulement (13 %). En cas d’incidences plus fréquentes de MIP, le risque de stérilité augmente (Westrom, 1975). Dans une étude visant à élucider le lien entre la stérilité, l’utilisation du DIU et les bactéries qui sont sexuellement transmises, le risque de stérilité lié à l’endommagement des trompes de Fallope était associé non pas à l’utilisation préalable du DIU, mais à l’exposition préalable à Chlamydia trachomatis (Hubacher et al., 2001). Un examen des essais contrôlés et randomisés sur la performance des différents DIU et des séries de cas chez les femmes abandonnant l’emploi du DIU a constaté des taux de grossesse élevés après le retrait du DIU, comparables à ceux correspondant à l’ensemble de la population (Skjeldestad, 2008). VIH/SIDA On n’a pas de raison de penser que l’utilisation du DIU accroisse le risque d’acquisition du VIH ni qu’elle accélère la progression du sida chez les utilisatrices séropositives. L’utilisation du DIU par les femmes séropositives pour le VIH n’accroît pas l’excrétion du virus (desquamation) dans l’appareil génital ; par conséquent, le risque d’acquisition du VIH par les partenaires masculins ne devrait pas augmenter non plus (Richardson et al., 1999). Le taux de complications liées à l’utilisation du DIU est faible parmi les utilisatrices séropositives et comparable à celui observé parmi les utilisatrices séronégatives, soit 0,22 % pour les complications infectieuses et 7-10 % pour les complications en général (Morrison et al., 1999; Sinei et al., 1998). Il s’est dégagé du premier essai randomisé comparant l’utilisation du DIU au cuivre et l’utilisation des contraceptifs hormonaux chez les femmes atteintes du VIH que le DIU était une méthode sans danger et efficace pour les femmes séropositives pour le VIH. II. Connaissances, attitudes et comportement des clientes Connaissances sur le DIU Des principales formes de contraception réversible moderne (pilules, implants, produits injectables, préservatifs et DIU), les implants et le DIU sont les moins connues ; près de 40 % des personnes interrogées au cours des cinq dernières années dans les Enquêtes démographiques et de santé connaissent cette méthode (Enquêtes démographiques et de santé, 2005). En outre, dans certains pays, beaucoup de femmes ne savent pas où elles peuvent accéder aux services relatifs au DIU (Zlidar et al., 2003). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 5 Satisfaction des utilisatrices du DIU Les utilisatrices du DIU sont beaucoup plus satisfaites de leur choix de contraception que les utilisatrices des autres méthodes réversibles, selon des travaux de recherche effectués aux Etats-Unis (Forrest, 1996). Entre 75 et 85 % des femmes qui optent pour le DIU conservent cette méthode pendant au moins un an (Rivera et al., 1992; Schmidt et al., 1994). Le taux de continuation du DIU est plus élevé que celui des contraceptifs oraux ou des produits injectables (encore que les facteurs à l’origine de la continuation de ces diverses méthodes ne soient pas entièrement comparables) (Sekadde-Kigondu et al., 1996). Les mythes et les idées fausses des clientes et des communautés sur les caractéristiques du DIU sont répandus dans bien des régions du monde et restreignent probablement l’utilisation de cette méthode. Contrairement aux mythes et idées fausses courants, le DIU ne « migre » pas dans des organes éloignés, son taux d’échec n’est pas supérieur à celui des contraceptifs oraux et il ne nuit pas au fœtus dans la rare éventualité d’une défaillance (Grimes, 2004). III. Counseling et choix informé Tous les couples et les individus ont le droit humain fondamental non seulement de décider librement et de manière responsable du nombre des enfants qu’ils auront ainsi que de l’espacement des naissances, mais aussi d’être informés et éduqués en ce sens et d’avoir les moyens d’agir en conséquence. En vertu du Programme d’action du Caire, 180 pays ont accepté de « …s'efforcer dans tous les cas de mettre à la disposition de chacun une gamme complète de méthodes sûres et fiables de planification familiale… » (paragraphe 7.16) et de « …. veiller à ce que les services de planification familiale et de santé en matière de reproduction soient fournis dans le respect des droits de l'homme et des normes éthiques et professionnelles pour que les bénéficiaires les utilisent en connaissance de cause et que leur décision soit réfléchie et librement prise, de même qu'en ce qui concerne la prestation de ces services.… » (paragraphe 7.17) (Département des Nations unies pour l’information économique et sociale et l’analyse de la politique générale, 1994). Il a été démontré que l’élargissement de la gamme des contraceptifs avait un effet positif sur l’adoption et l’utilisation de toutes les méthodes (Pariani et al., 1991; Steele et al., 1999) ; par conséquent, il est important que les femmes aient accès à toute une panoplie de méthodes, DIU y compris. Il a été démontré qu’un counseling de qualité sur les effets secondaires, dispensé avant l’insertion, améliorait le taux de continuation du DIU (Backman et al., 2002; Zetina-Lozano, 1983). Les femmes qui réclament un DIU, qui reçoivent cette méthode et dont le mari approuve ce choix sont moins susceptibles d’abandonner le DIU au bout de 12 mois que celles qui n’obtiennent pas la méthode de leur premier choix et dont le mari désapprouve ce choix (Pariani et al., 1991). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 6 IV. Marketing et communication Pour maximiser leur effet, il faut coordonner et intégrer les activités de communication et de marketing axées sur la demande avec les activités axées sur l’offre et qui se concentrent sur la disponibilité du DIU (formation clinique et en matière de counseling, par exemple ; sécurisation de la logistique et des fournitures). Les informations qui sont destinées aux clientes peuvent accroître la demande et l’utilisation du DIU en s’attaquant efficacement aux obstacles courants à l’emploi plus généralisé de cette méthode, dont le faible degré de sensibilisation à ce dispositif, la méconnaissance de ses avantages et la prévalence des rumeurs et des mythes, autant de facteurs qui contribuent à la mauvaise image du DIU (Melngailis et al., 2006). Les clientes qui ont été informées sur le DIU et ses avantages avant de se rendre à la clinique pourraient être éventuellement plus susceptibles d’interroger le prestataire sur cette méthode, ce qui ne peut que faciliter son inclusion dans la gamme des options présentées (Melngailis et al., 2006). Dans les sites où le public visé est peu sensibilisé au DIU, il faut principalement le sensibiliser, lui fournir des informations exactes et mettre les clientes potentielles en contact avec des prestataires qualifiés. Quand le niveau de sensibilisation est élevé mais que les informations négatives et les mythes sont monnaie courante, l’objectif consiste non seulement à informer, mais aussi à surmonter les obstacles en s’attaquant précisément aux mythes, aux rumeurs et aux préoccupations pour la santé (Melngailis et al., 2006). La recherche formative fait ressortir les avantages qu’apprécient les utilisatrices du DIU, dont l’absence de tracasseries (pas besoin de se rendre à la clinique pour se réapprovisionner, de se souvenir de prendre une pilule tous les jours ou de se soumettre régulièrement à des injections) ; le fait qu’il s’agit d’une méthode à long terme que la cliente peut abandonner à tout moment et recouvrer immédiatement son niveau antérieur de fertilité ; le fait aussi qu’il s’agit d’une méthode non chirurgicale, sûre et très fiable ; l’absence d’effets hormonaux (dans le cas du DIU au cuivre en forme de T) ; et son faible coût à long terme (Melngailis et al., 2006). Les communications doivent être l’occasion d’indiquer les sites qui proposent des services en matière de DIU et de lier les clientes aux prestataires qui ont été formés aux techniques d’insertion et qui peuvent fournir une information précise, impartiale et plus détaillée ainsi qu’un counseling sur les effets secondaires. Le fait de référer les clientes à des prestataires qualifiés est une garantie pour les clientes qu’elles obtiendront cette méthode si c’est celle de leur choix et qu’elles auront une expérience plus positive en la matière, d’où un bouche-à-oreille plus positif. Les activités de marketing doivent viser non seulement les clientes potentielles, mais aussi les groupes susceptibles de les influencer, dont les conjoints, les chefs communautaires, les journalistes et les prestataires. Les communications doivent inclure la fourniture d’une information générale aux prestataires qui ne proposent pas de services Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 7 relatifs au DIU, et ce pour qu’ils sachent référer les clientes à leurs collègues prêts à fournir cette méthode. Si les communications sont brèves (spots radiophoniques ou télévisés, par exemple, ou affiches), la recherche formative doit tenter d’identifier les avantages aussi bien que les aspects négatifs du DIU tels qu’ils sont perçus par un groupe particulier (le groupe ciblé) de façon à créer des messages précis. Le fait de s’attaquer simultanément à de multiples questions risque de diluer les messages individuels et de réduire leur impact global. V. Formation des prestataires Les prestataires jouent un rôle déterminant dans la disponibilité et l’utilisation du DIU. Non seulement ils se chargent du counseling, de l’insertion et du retrait, mais ils font aussi fonction de « gardiens » dont les attitudes et les actions influencent la décision des clientes de recourir à cette méthode ou non ainsi que la façon dont elles l’utilisent. Dès lors, il est important de se mettre « à la place du prestataire » et de tenir compte des connaissances, des compétences, des motivations et des besoins des prestataires (voir la section de la Trousse d’information sur la formation pour de plus amples détails). Au lieu d’essayer de former et d’appuyer un grand nombre de prestataires, lesquels risqueront de perdre la main parce qu’ils auront peu de clientes intéressées par le DIU, il y aurait peut-être davantage lieu d’identifier les prestataires qui fournissent déjà cette méthode ou qui seraient susceptibles de la fournir régulièrement et de les appuyer dans la durée. Ces prestataires ont tendance à fidéliser leur clientèle, laquelle va elle-même rallier des utilisatrices potentielles. En outre, ils peuvent jouer le rôle de formateurs, de guides et de modèles de comportement (« champions ») vis-à-vis de leurs collègues. De même, les activités de formation et les efforts programmatiques peuvent se concentrer sur un nombre moindre de sites, mais de haute qualité — « centres d’excellence » — pour la formation et la prestation de services, l’idée étant d’élargir ultérieurement des services de qualité relatifs au DIU une fois qu’ils seront bien implantés. Lorsqu’ils bénéficient d’une formation axée sur l’acquisition de compétences et qui fait précéder les insertions par un entraînement sur des modèles anatomiques, la plupart des prestataires paramédicaux atteignent le niveau requis pour assurer des services cliniques relatifs au DIU après avoir pratiqué pas plus de trois insertions sur des clientes (Ajello et al., 1994; Montufar et al., 2005; Villanueva et al., 2001). Les prestataires paramédicaux peuvent être formés sur leur lieu de travail, et beaucoup d’entre eux continuent à effectuer des insertions à la conclusion de leur formation (Montufar et al., 2005). Une part importante des prestataires ne finissent pas la formation qu’ils ont commencée parce qu’ils ne voient pas suffisamment de clientes qui optent pour le DIU. Parmi ceux qui suivent la formation jusqu’au bout, beaucoup s’abstiennent de proposer des services relatifs au DIU parce qu’ils manquent de confiance en eux, qu’ils ne savent pas identifier les clientes susceptibles d’être intéressées par cette méthode et/ou parce que l’encadrement et le suivi font défaut (Katz et al., 2002; Villanueva et al., 2001). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 8 VI. Prestation des services Qui peut fournir le DIU ? Outre les médecins, d’autres agents de santé, dont les sages-femmes, les cliniciens, les infirmières et les infirmières auxiliaires, quand ils ont été adéquatement formés et qu’ils ont prouvé qu’ils avaient acquis les compétences nécessaires, sont en mesure de fournir des services de qualité et en toute sécurité, et la satisfaction des clientes est comparable, que l’insertion ait été pratiquée par un médecin ou non (Eren et al., 1983; Farr et al., 1998; Villanueva et al., 2001). Qui peut utiliser le DIU ? En règle générale, pratiquement toutes les femmes peuvent utiliser un DIU, y compris les jeunes femmes (moins de 20 ans), les femmes en post-partum ou en post-abortum, les femmes nullipares, les femmes non gravides, les femmes séropositives pour le VIH et les femmes atteintes du sida qui réagissent bien à un traitement antirétroviral (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). Il existe seulement un petit nombre d’états en présence desquels l’OMS déconseille la pose d’un DIU (Catégorie 4), les plus courants étant la grossesse, la septicémie puerpérale ou à la suite d’un avortement et la cervicite purulente en cours, la MIP ou une infection à Chlamydia ou à gonocoques (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). (Les états moins courants en présence desquels l’OMS déconseille la pose d’un DIU regroupent le cancer du col ou de l’endomètre, la déformation de la cavité utérine, la tuberculose génito-urinaire et les saignements vaginaux inexpliqués qui amènent à soupçonner une maladie sous-jacente grave.) Utilisation du DIU par les femmes « à risque accru » d’IST En règle générale, les femmes qui pourraient passer pour courir « un risque accru » d’IST uniquement en raison de certaines caractéristiques épidémiologiques ou sociodémographiques peuvent recourir au DIU (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). Ces caractéristiques ont notamment trait à l’âge (jeunes femmes), à la situation familiale (femmes célibataires), au niveau d’éducation (faible) ou au lieu de résidence (région à haute incidence d’IST). L’utilisation du DIU n’est généralement pas recommandée, si la probabilité d’exposition à l’infection à Chlamydia ou à gonocoques est très élevée en raison de caractéristiques individuelles (elle ou son partenaire sexuel a de multiples partenaires, par exemple), l’utilisation du DIU n’est généralement pas recommandée, dans la mesure où les risques de l’utilisation l’emportent généralement sur les avantages (categorie 3) (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). Il existe plusieurs outils qui permettent aux prestataires d’aider les clientes à évaluer leur risque individuel d’IST, notamment la « Liste de contrôle pour la sélection des clientes souhaitant un DIU au cuivre », « Bilan des femmes pour détecter le risque de contracter les infections sexuellement transmissibles » dans Planification familiale : Un manuel à l’intention des prestataires de services du monde entier, et la « Liste de contrôle pour Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 9 l’évaluation du risque d’IST chez les femmes désirant se faire poser un DIU », dans Morrison et al., 2007. Utilisation du DIU en présence d’une infection à Chlamydia ou à gonocoques La pose du DIU est contre-indiquée en présence d’une cervicite purulente en cours ou d’une infection à Chlamydia ou à gonocoques (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). Si la femme qui s’est déjà fait insérer un DIU a une cervicite purulente en cours ou une infection à Chlamydia ou à gonocoques, il faut lui prescrire les antibiotiques qui conviennent, mais il n’y a pas lieu de retirer le DIU (il suffit de traiter l’IST) (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). Utilisation du DIU par les femmes séropositives pour le VIH En règle générale, les femmes séropositives ou qui courent un risque élevé d’infection à VIH peuvent utiliser le DIU. Il en va de même pour les femmes atteintes d’un sida avéré qui réagissent bien à la thérapie antirétrovirale ou pour les femmes séropositives qui se sont fait insérer un DIU avant que le sida ne se manifeste (Fisher et al., 1986). Prise d’antibiotiques à titre prophylactique avant l’insertion En règle générale, on ne recommande pas la prise d’antibiotiques à titre prophylactique avant l’insertion du DIU au cuivre. Toutefois, dans certaines circonstances inhabituelles (par exemple les sites à prévalence élevée d’IST où le dépistage des IST est limité), la prise d’antibiotiques à titre prophylactique pourrait réduire l’incidence de MIP (Grimes et al., 1999; Organisation mondiale de la Santé, 2004b), encore que cet effet reste à prouver. Le risque de MIP associé à l’utilisation du DIU est faible, que des antibiotiques soient prescrits ou non (Grimes et al., 1999). Disponibilité et accès Il existe de nombreux obstacles à la qualité et à l’accès des services relatifs au DIU, notamment : le coût et l’abordabilité, les obstacles en matière de politique et de pratique médicales ; la connaissance des clientes ; les normes socioculturelles ; le nombre de dispensaires convenablement équipés et les prestataires formés à l’insertion du DIU (Stanback et al., 1995). Plus l’accès aux services relatifs au DIU est facile, plus l’utilisation du DIU est répandue dans un pays ou une région géographique donnés (Ross et al., 2002). Modalités des services La fourniture du DIU n’a pas besoin d’être limitée à des installations fixes ; les cliniques mobiles peuvent eux aussi dispenser ces services (Begum et al., 2001; Eber, 2006). En outre, pour accroître l’accès au DIU, les agents de santé communautaires peuvent référer leurs clientes à des installations mobiles ou fixes (Garate et al., 1991; Setty, 2004). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 10 Moment choisi pour l’insertion L’insertion du DIU au cours du post-partum ou du post-abortum peut se faire dans les 12 premiers jours du cycle menstruel, ou à tout autre moment à condition que le prestataire ait de bonnes raisons de croire que la femme n’est pas enceinte (White et al., 1980) ; (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). Une liste de contrôle concernant la grossesse et fondée sur des critères approuvés par l’OMS s’est révélée un outil efficace pour écarter l’éventualité de la grossesse (Stanback et al., 1999). Aucune autre méthode contraceptive n’est nécessaire après l’insertion du DIU. La femme n’a pas besoin d’attendre d’avoir ses règles pour se faire insérer un DIU (Organisation mondiale de la Santé, 2004b; (White et al., 1980). Insertion pendant le post-partum L’insertion du DIU peut être pratiquée en toute sécurité dans les 48 heures qui suivent l’accouchement ou alors entre la quatrième et la sixième semaines du post-partum. Pendant le post-partum, les femmes veulent souvent une forme de contraception fiable et à long terme peu après l’accouchement (Thapa et al., 1992). En ce qui concerne la pose d’un DIU au tout début du post-partum, il est particulièrement important de fournir un counseling de qualité à la cliente avant le travail et l’accouchement pour s’assurer qu’elle prendra une décision volontairement et en toute connaissance de cause. L’insertion du DIU pendant le post-partum nécessite une technique différente de celle de l’insertion en période d’intervalle. Si elle est effectuée par un prestataire spécialement formé à cette fin, l’insertion réalisée dans les 48 heures qui suivent un accouchement est sûre et pratique et elle ne s’accompagne pas d’un risque accru d’infection, de perforation ou de saignements. Un inconvénient relatif de l’insertion du DIU dans un délai de 48 heures (par rapport à l’insertion réalisée plus tard pendant le post-partum ou la période d’intervalle), c’est que le risque d’expulsion est légèrement plus élevé. Les taux d’expulsion consécutive à la pose d’un DIU pendant le post-partum sont les plus faibles quand l’insertion est pratiquée dans les 10 minutes qui suivent l’expulsion du placenta, quand le prestataire allie compétence et expérience et que le DIU est placé correctement, bien au fond de l’utérus (Grimes et al., 2004; Organisation mondiale de la Santé, 2004a; Organisation mondiale de la Santé, 2004b). La fourniture de services maternels et infantiles intégrés au cours d’une seule consultation, six semaines après la naissance, accroît l’utilisation des méthodes contraceptives, en particulier du DIU, et elle réduit considérablement les coûts tant pour les clientes que pour les prestataires (Coeytaux, 1989; Medina et al., 2001). Les femmes à qui l’on propose le DIU avant qu’elles ne quittent l’hôpital après leur accouchement sont plus susceptibles de continuer à l’utiliser et 40 jours et six mois plus tard que les femmes à qui cette option n’a pas été présentée (Foreit et al., 1993). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 11 Insertion pendant le post-abortum Après un avortement, les clientes veulent souvent une protection immédiate contre la grossesse. Elles ont besoin d’un counseling de qualité sur leurs options en matière de contraception ainsi que des services faciles d’accès (Núñez et al., 2005). L’insertion du DIU peut se faire en toute sécurité immédiatement après un avortement spontané ou thérapeutique, sauf chez les femmes qui ont une infection pelvienne ou qui ont fait un avortement septique (Chhabra et al., 1988; Grimes et al., 2004; Senlet et al., 2001; Organisation mondiale de la Santé, 2004a; Organisation mondiale de la Santé, 2004b). Visites de suivi Une seule visite de suivi est recommandée, trois à six semaines après l’insertion d’un DIU. Cette visite doit avoir lieu après la survenue des premières règles ou trois à six semaines après l’insertion. Les visites de suivi supplémentaires sont inutiles et elles peuvent être éliminées sans diminution notable de la qualité des soins, ce qui permet de réaliser des économies importantes (Bratt et al., 1998; Hubacher et al., 1999; Janowitz et al., 1994; Organisation mondiale de la Santé, 2004b). Par contre, il faut conseiller à la cliente de revenir à la clinique si elle a le moindre problème ou la moindre question. Barrières médicales Les barrières médicales (c’est-à-dire « les politiques ou les pratiques qui découlent au moins en partie d’un raisonnement médical et qui se traduisent par un obstacle à la contraception, ou à un déni de la contraception, sans justification scientifique ») constituent un problème de taille qui nuit à l’élargissement de l’accès à la contraception moderne, y compris au DIU (Shelton et al., 1992). Beaucoup de femmes qui réclament le DIU se voient refuser cette méthode sur la base de critères de recevabilité qui ne sont ni justifiés au plan scientifique ni compatibles avec les lignes directrices nationales. Parmi ces critères médicaux injustifiés figurent l’obligation d’être mariée, le consentement du conjoint, l’imposition d’un âge minimum ou d’un âge maximum, des restrictions en matière de parité, l’obligation d’avoir ses règles au moment de la pose du DIU et l’application de normes qui découragent l’adoption de cette méthode parce qu’elles imposent un nombre excessif de visites de suivi (Miller et al., 1998; Shelton et al., 1992; Stanback et al., 2001). Perspectives des prestataires Les perspectives des prestataires — leurs attitudes, leurs motivations, leurs besoins ainsi que leurs connaissances et leurs compétences — constituent une variable importante dans les programmes de prestation de services dont il convient de tenir compte (Shelton, 2001). Par exemple, est-ce qu’un prestataire serait mieux « récompensé » (surcroît de prestige, revenu accru ou diminution de la charge de travail, par exemple) s’il se mettait à dispenser davantage de DIU ? Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 12 L’insertion de DIU représente un surcroît de travail et elle comporte d’autres désavantages pour les prestataires. Il faut donc organiser la charge de travail en tenant compte de ces exigences supplémentaires. Il faut appuyer convenablement les prestataires qui sont prêts à fournir cette méthode. Dans les pays où la prévalence du DIU est faible, il est fréquent que les prestataires ne mentionnent pas cette méthode pendant les séances de counseling avec les clientes de la planification familiale. Quand ils le font, ils fournissent en général un minimum d’informations. Le manque d’équipement, les ruptures de stocks de DIU, le manque de confiance des prestataires dans leurs compétences techniques et le manque de temps sont les principales raisons avancées par les prestataires qui ne fournissent pas cette méthode (Brambila et al., 2003; Katz et al., 2002). Même dans les établissements qui remplissent les conditions nécessaires à la fourniture de services relatifs au DIU (par exemple s’ils disposent de l’équipement voulu et d’un personnel adéquatement formé), beaucoup de prestataires s’abstiennent de fournir cette méthode (Brambila et al., 2003). Craintes, mythes et idées fausses parmi les prestataires Dans beaucoup de pays, les prestataires potentiels de services de DIU ont des idées fausses sur le mécanisme d’action de cette méthode, sur ses effets secondaires et sur les critères de recevabilité (par exemple, ils croient, à tort, qu’elle peut accroître le risque de MIP, de grossesse extra-utérine, de stérilité et de cancer, et/ou qu’elle ne convient pas aux femmes séropositives pour le VIH). De même, beaucoup croient, à tort, que le DIU migre dans le corps, qu’il gêne les relations sexuelles parce que les partenaires peuvent sentir sa présence ou qu’il peut provoquer des douleurs pendant les rapports (Gyapong et al., 2003; Katz et al., 2002). Des interventions multiples et répétés s’avèrent nécessaires pour répondre aux craintes, aux mythes et aux idées fausses des prestataires (Salem et al., 2008). La dissémination passive des preuves scientifiques et de nouvelles lignes directrices n’a souvent guère ou peu d’effet sur les pratiques des prestataires. Les approches efficaces qui facilitent l’application des résultats de la recherche sont notamment les services d’extension en matière d’éducation, les ateliers interactifs, le soutien et la supervision, les aide-mémoire en lieu de travail, l’engagement des chefs d’opinion et l’intervention des parties prenantes locales (Postlethwaite, 2007; Grimshaw, 1999). Cependant, ces stratégies ne sont pas toutes efficaces dans tous les contextes (Wesson, 2008; Hubacher, 2006). Considérations relatives au coût De toutes les méthodes réversibles, le DIU est la plus rentable — du point de vue tant du coût par unité de protection que de l’ensemble des coûts liés au programme (c’est-à-dire y compris les coûts du matériel et du personnel impliqué dans la visite initiale et les visites de suivi) (Chiou et al., 2003; Hubacher et al., 1999; Trussell, 1974). L’insertion d’un DIU revient à près de deux fois moins cher quand elle est pratiquée avant que la femme ne quitte l’hôpital après avoir accouché que lorsqu’elle a lieu dans le cadre d’une consultation externe (Foreit et al., 1993). Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 13 VII. Fournitures et logistique Les programmes qui dispensent des services annoncent souvent que l’équipement et les fournitures dont ils ont besoin sont en rupture de stock. Il est donc essentiel de se pencher sur les questions de logistique parce que la pénurie de DIU ou du matériel et de l’équipement nécessaires à son insertion entraîne forcément l’indisponibilité des services. Le matériel et l’équipement nécessaires regroupent les draps d’examen, du tissu propre pour couvrir la table d’examen, des spéculums, une source de lumière pour visualiser le col de l’utérus, des sondes utérines, des ténaculums, des ciseaux, des forceps, des bols/autres récipients, des produits désinfectants, des antiseptiques, des gants (ils n’ont pas besoin d’être stériles), du coton, de la gaze et des éponges (Miller et al., 1998). Les DIU doivent être conservés à température ambiante (15-30°C) et à l’abri d’une humidité excessive et de la lumière directe du soleil. Il arrive que les DIU au cuivre se ternissent dans leur emballage stérile, mais ce ternissement n’affecte ni leur efficacité ni leur innocuité et il ne signifie pas non plus que l’emballage a été altéré (Sivin, 1992). Il ne faut pas confondre la durée de conservation avec la durée d’utilisation après l’insertion. La durée de conservation du DIU au cuivre T-380A est de sept ans à compter de la date de fabrication, à condition que le produit soit stocké dans de bonnes conditions et qu’il reste dans son emballage stérile. Il faut jeter les DIU qui n’ont pas été insérés avant la date de péremption. Comme il a été indiqué précédemment, le DIU peut rester dans l’utérus pendant au moins 12 ans. VIII. Principaux documents d’orientation Le document intitulé Critères de recevabilité pour l’adoption et l’utilisation continue de méthodes contraceptives (2005) est l’un des deux documents d’orientation fondés sur les preuves scientifiques qu’a publiés l’OMS sur le thème de la contraception ; il s’adresse aux décideurs, aux responsables de programmes et à la communauté scientifique afin d’aider les programmes nationaux à élaborer des lignes directrices relatives à la prestation de services. Ce document passe en vue les critères de recevabilité médicale pour l’utilisation de méthodes contraceptives et contient des recommandations relatives à l’emploi sans danger de 19 méthodes, féminines et masculines, au regard de caractéristiques précises ou d’états médicaux connus. Ces recommandations sont déterminées par un consensus d’experts et elles se fondent sur l’examen systématique de la recherche clinique et épidémiologique disponible (Organisation mondiale de la Santé, 2004a). Un résumé de cette publication de l’OMS est présenté dans le premier numéro d’INFO Reports « L’OMS met à jour les critères de recevabilité pour les contraceptifs » et dans la Fiche FHI de consultation rapide. Le second document, intitulé Une sélection de recommandations pratiques relatives à l’utilisation de méthodes contraceptives (2005), présente des recommandations sur l’utilisation sans danger et efficace d’une vaste gamme de méthodes contraceptives. Ces recommandations, qui apportent la réponse à 33 questions, ont été élaborées par un Rivera, R., Jacobstein, R., McGinn, E., Shelton, J., Salem, R. et Hubacher, D. Juillet 2009 14 consensus d’experts de l’OMS, sur la base de l’examen systématique de la recherche clinique et épidémiologique. Onze de ces questions concernent l’utilisation du DIU et des sujets connexes (Organisation mondiale de la Santé, 2004b). 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