Gestion de la lutte anti-fraude dans les transports
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Gestion de la lutte anti-fraude dans les transports
INSIGHT DECEMBRE 2015 GESTION DE LA LUTTE ANTI-FRAUDE DANS LES TRANSPORTS PUBLICS COMMENT LUTTER CONTRE LES VOYAGEURS SANS BILLETS ? Depuis le début des années 2000, la fréquentation des transports publics connaît une constante et forte hausse, tant à l’échelle régionale (+2,5% en 2014 et +18,2% sur les 10 dernières années en Ile de France par exemple) que nationale (+29% 1 entre 2000 et 2012) . Cependant, cette hausse ne parvient pas à couvrir l’effet ciseau auquel font actuellement face les opérateurs : leurs coûts augmentent (agrandissement et modernisation des réseaux, augmentation de la gamme de services offerts…) mais leurs recettes diminuent (chute des voyages plein tarif, accumulation des avantages, multiplication des abonnements, plafond du versement transport atteint). Dans ce contexte financier en berne, la lutte contre la fraude concernant les voyageurs sans billets revêt donc une importance capitale. En effet, les opérateurs lui imputent un manque à gagner annuel estimé à 500 millions d’euros : 300 M€ pour la SNCF, 110 M€ pour la RATP et 90 M€ pour le reste des opérateurs. Ramené aux résultats nets respectifs de ces acteurs (600 M€ 2 pour la SNCF, 298 M€ pour la RATP ), ce manque à gagner se révèle colossal. Symbole de l’importance grandissante de cette lutte contre la fraude, le début de l’année 2015 a été marqué par de nombreuses initiatives telles que le lancement du nouveau plan de lutte antifraude de la SNCF ou encore la sélection de la lutte anti-fraude comme thématique N°1 du tour de France GART-UTP et comme l’un des axes d’amélioration principaux du rapport annuel de la 3 cour des comptes . La fraude dans les transports publics, un phénomène d’ampleur… Partagé par l’ensemble des Organisateurs Autonomes de Transports (OAT) … Début 2015, le GART et l’UTP tirent la sonnette d’alarme devant l’accélération de la fraude dans les transports publics en organisant une grande consultation nationale afin de débattre de ce phénomène et des moyens de lutte mis en œuvre. Car loin d’être concentrée en région parisienne, la fraude dans les transports en commun touche toutes les grandes villes de France : à Marseille elle est estimée à près de 20% pour un manque à 4 gagner de 20 M€ ; à Lyon on est proche des 11% 5 en 2012 avec un coût associé de 11 M€. Même constat à Nancy où 15% des usagers du réseau seraient en infraction d’après les chiffres de fin 6 d’année 2014 . Les Organisateurs Autonomes de Transports mesurent en général le taux de fraude en se basant sur 2 ratios : Le taux de fraude apparent qui correspond au nombre de voyageurs en infraction rapporté au nombre de personnes contrôlées. C’est une valeur mesurée, donc dépendante des moyens mobilisés. Le taux de fraude réel correspond à la part des voyageurs en infraction parmi le total des usagers du service. C’est une valeur estimée. 7 Dans son rapport public annuel 2015 , la Cour des Comptes reprend des estimations de CEREMA de 2013 qui indiquait que les taux de fraude réels sont généralement 4 fois supérieurs aux taux de fraude apparents. En matière de lutte contre la fraude dans les transports publics, la France possède sans nul doute des marges d’amélioration dans plusieurs domaines tel le taux de recouvrement des amendes : il serait inférieur à 50% sur la majorité des réseaux de transports des grandes villes même si quelques contre-exemples existent (proche des 50 % à Nancy). Du côté de la loi et des peines encourues, ces dernières sont peu enclin à décourager les fraudeurs : le prix des amendes en cas d’infraction reste modique comparativement aux chances de se faire contrôler et verbaliser : de 33 € à 60 € par exemple à la RATP en réglant sur place et de 30 € à 45 € sur le Régie des Transports de Marseille. Du point de vue de la loi, le délit de fraude d’habitude est caractérisé dès lors que « la personne concernée a fait l'objet, sur une période inférieure 1 Données OMNIL (Observatoire de la mobilité en Ile de France) 2 Rapport annuel SNCF Rapport annuel RATP 3 Cour des comptes – février 2015 4 www.laprovence.com Sytral 6 www.ici-c-nancy.fr 7 Cour des comptes – rapport annuel 5 Sia Partners | INSIGHT | GESTION DE LA LUTTE ANTI-FRAUDE DANS LES TRANSPORTS PUBLICS | Décembre 2015| 2 ou égale à douze mois, de plus de dix contraventions pour avoir voyagé sans titre de transport ou munie d'un titre de transport non valable ou non complété ». La probabilité de se voir reprocher un tel délit reste donc très faible et n’incite pas les fraudeurs occasionnels à s’arrêter. lancement de son nouveau plan de lutte antifraude, la SNCF a initié une campagne d’affichage incitant à la validation, à la fois parlante et dissuasive (exemple ci-dessous). …ainsi que certains usagers-fraudeurs très bien organisés Du côté des usagers, les fraudeurs les plus téméraires ont su mettre à contribution leurs smartphones, qui deviennent de véritables outils collaboratifs de fraude : Facebook compte ainsi plusieurs communautés de fraudeurs, échangeant des informations comme la localisation des contrôleurs ; Twitter permet de prévenir en temps réel des contrôles en cours. Des applications dédiées ont même vu le jour. Mais cette logique d’organisation va plus loin, puisque dans certaines universités ont été mises en place des mutuelles de fraudeurs. Le principe est simple : moyennant une cotisation mensuelle modique (5 € à 7 €) et le respect de certaines règles, les membres voyageant sans ticket peuvent se faire rembourser leurs amendes. Des moyens mis en place pour sensibiliser et faciliter l’achat et ainsi limiter la fraude Face à un tel constat, nombre de réseaux de transport ont, depuis plusieurs années, mis en place des actions tout au long du « parcours » de l’usager, qui visent tant à prévenir tout comportement frauduleux, qu’à le sanctionner. Une sensibilisation accrue, en amont, des usagers La mise en place d’actions de communication est systématique chez tous les opérateurs de transports. Celles-ci visent à mieux informer les usagers sur la nécessité de valider leur titre de transport et d’une manière générale, d’être toujours en règle. Ainsi, la RATP a mis en place des affiches incitant les usagers de leurs bus à valider leur titre électronique à chaque montée, ceci permettant de mieux connaître la charge d’une ligne et ainsi mieux répondre aux attentes des usagers (budgets supplémentaires, nouveaux investissements justifiés en cas de forte fréquentation…etc.). De même, en parallèle du Exemple d’affiche anti-fraude déployée par la SNCF depuis février 2015 A Strasbourg, la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS) a mis en place des partenariats avec des associations permettant de sensibiliser les jeunes aux comportements à 8 adopter dans les transports en commun . A Nancy, le réseau Stan a fait appel depuis mai 2014 à une entreprise d’insertion qui accompagne son personnel afin de sensibiliser les usagers à valider 9 leur titre de transport. Des évolutions sur les titres de transport Le titre de transport est également un levier privilégié pour lutter contre la fraude. Tant au niveau du titre en lui-même que de la sécurisation à apporter lors de son achat. En 2014, la SNCF a fait évoluer drastiquement à la baisse la durée de validité de ses titres de transport sans réservation sur son réseau TER, la faisant passer de 61 jours à 7 jours, ce qui lui permet de réduire l’utilisation de titres n’ayant fait l’objet d’aucune validation. Depuis plusieurs années, les organismes de transports incitent continuellement l’usager à dématérialiser son titre de transport, mais surtout 8 9 www.cts-strasbourg.eu www.ici-c-nancy.fr Sia Partners | INSIGHT | GESTION DE LA LUTTE ANTI-FRAUDE DANS LES TRANSPORTS PUBLICS | Décembre 2015| 3 à s’abonner sur le long terme afin de sécuriser de plus en plus leurs recettes : c’est le cas pour la carte Navigo mis en place par la RATP, qui propose par exemple une ristourne sur l’abonnement annuel comparativement à l’abonnement mensuel. Chez l’ensemble des organismes de transports, ce type d’argument fait d’ailleurs partie du discours tenu par les agents en charge du contrôle des titres de transport, lors de leurs verbalisations. La facilitation de l’achat des titres de transports constitue un autre levier pour lutter contre la fraude. En effet, il n’est pas rare de voir les usagers frauder tout simplement parce qu’ils n’ont pas le temps d’acheter leur titre avant l’arrivée du train ou parce qu’ils sont découragés par la file d’attente en guichet ou en borne. Les opérateurs cherchent donc plus que jamais à diversifier les canaux d’achat et moyens de paiement mis à disposition des usagers en misant notamment sur l’usage quasi-systématique d’internet voire des terminaux mobiles que constituent les smartphones. Côté nouvelles technologies, on peut par exemple citer l’application U’Go développée par la CTS et récemment vendue à Kéolis et qui permet d’acheter et de valider son titre de transport via son smartphone. Le contrôle du titre peut se faire même téléphone déchargé, et peut même se passer de la présence de réseau 3G/4G. En parallèle, d’autres idées innovantes ont pu voir le jour comme le chargeur de Navigo à domicile commercialisé par la RATP. Afin d’inciter les gens à voyager dans les règles et à recharger leurs cartes en début de mois sans faire la queue, la régie parisienne propose des petits boitiers interfaçables en USB avec un ordinateur et permettant le rechargement à domicile du Navigo. Des dispositifs de contrôle repensés et renforcés En parallèle de la sensibilisation et du panel d’outils mis à disposition des voyageurs pour faciliter l’achat et la validation de leur titre de transport, les mesures de contrôle ont elles aussi évolué et été repensées. Une intensification et un re-ciblage des contrôles Les contrôles (dits classiques) effectués par les différents acteurs du transport au sein de leurs réseaux respectifs représentent la principale mesure de répression des fraudeurs. En place depuis de nombreuses années, ils ont vu leur fréquence augmenter et leur élaboration refaçonnée : Une forte intensification de ces contrôles a été observée sur certains réseaux tant au niveau de leur fréquence qu’au niveau des plages horaires sur lesquels ils sont effectués (7/7, soir et weekend sans exception) Les contrôles reposent désormais sur des outils d’analyse et de « data-crunching » visant à définir les zones les plus sensibles et les plus exposées à la fraude. La RATP a par exemple ainsi pu définir une liste de 140 points de contrôle considérés comme prioritaires au vu des données observées. De la même manière, les informations quantitatives et statistiques fournies par ces outils permettent quotidiennement aux contrôleurs Transilien de cibler des plages horaires ou des lignes spécifiques sur lesquelles être présents. L’idée n’est donc pas simplement d’augmenter les effectifs, mais d’optimiser la répartition des ressources. Les opérateurs également ont su adapter leurs organisations respectives pour prendre à bras le corps cette problématique. La RATP emploie plus de 1 000 agents dédiés à la lutte antifraude et a également décidé de réunifier ses équipes et de quitter son système modal précédent au sein duquel les agents étaient assignés à un type de transport spécifique. TER a également mis sur pieds des équipes dévouées à la lutte anti-fraude, et capables d’intervenir à la fois à quai et à bord des trains. Enfin, de plus en plus d’actions communes mêlant opérateurs et forces de l’ordre voient le jour. Ce fut notamment le cas au début du mois de novembre à travers une opération de contrôle au sein de la Gare du Nord, mobilisant plus de 500 personnes parmi lesquels des agents de la SNCF, de la RATP ainsi que des forces de police. L’apparition de nouvelles mesures Au-delà de ces contrôles « traditionnels » bien que remodelés, les opérateurs multiplient les nouvelles initiatives pour intensifier la lutte contre la fraude tout au long du parcours voyageur. Sia Partners | INSIGHT | GESTION DE LA LUTTE ANTI-FRAUDE DANS LES TRANSPORTS PUBLICS | Décembre 2015| 4 Illustration la plus parlante de cette politique de continuité des contrôles, la nouvelle politique mise en place par la SNCF. En effet, alors que les contrôles étaient historiquement concentrés à bord des trains, ils peuvent désormais être effectués à la montée comme à la descente, garantissant un contrôle systématique des voyageurs. Le STIF a également évolué comme en témoigne la création d’une amende en cas de carte Navigo non validée. Plus qu’une mesure de lutte anti-fraude à proprement parler, cette mesure permet de mieux connaître les habitudes de déplacement des voyageurs (trajets effectués, fréquentation par plage horaire…) avec trois objectifs : Concentrer les efforts sur les besoins réels des usagers, en optimisant les ressources, les dessertes, les fréquences… Designer les offres de services telles que l’aménagement de parkings, la création de kiosques, les horaires d’ouverture des guichets … Assurer une meilleure répartition entre les trois opérateurs de transport (RATP, Transilien, Optile), la répartition actuelle se basant sur des enquêtes usagers A ce titre, Transilien cherche à augmenter le nombre de gares équipées de valideurs (aussi appelé CAB pour Contrôles Automatiques Banlieue). Seuls 42% des gares sont aujourd’hui équipées de CAB. La SNCF prévoit d’investir près de 49 M€ pour en équiper de nouvelles entre 2016 et 2019 L’annonce du passage à venir des contrôleurs sur une ligne de bus ou de tramway pour dissuader les fraudeurs. Un durcissement des sanctions et un processus de recouvrement plus efficace Enfin, en parallèle de toutes ces mesures, la phase post-contrôle a elle-aussi fortement évolué tant au niveau de la dureté des sanctions appliquées qu'au niveau des moyens donnés aux opérateurs pour garantir le recouvrement des amendes infligées. Une hausse des amendes forfaitaires en cas d’infraction Lors du lancement de son nouveau plan antifraude, la SNCF a décidé de frapper un grand coup en matière d’amendes infligées aux fraudeurs. L’opérateur a ainsi revu à la hausse le montant de l’ensemble de ses amendes forfaitaires, ces dernières se basant désormais sur 3 critères 11 principaux (voir figure ci-dessous ) : La distance parcourue La découverte de l’irrégularité (présentation spontanée au contrôleur versus contrôle à bord) Le type de trajet (réservation obligatoire ou non) 10 Enfin, du côté de Kéolis et de Transdev, de nombreuses mesures ont vu le jour ces dernières années comme par exemple : L’obligation de monter par l’avant dans le cas des bus La forte sensibilisation des collaborateurs et notamment des conducteurs, qui représentent la première barrière contre la fraude dans les bus. En effet une lutte anti-fraude n’est efficace sur le terrain que si elle s’inscrit dans une culture d’entreprise anti-fraude profondément ancrée. L’implication des conducteurs est donc un levier primordial pour garantir une politique de lutte anti-fraude partagée mais surtout portée par tous. 10 www.keolis.com 11 Dossier de presse SNCF Sia Partners | INSIGHT | GESTION DE LA LUTTE ANTI-FRAUDE DANS LES TRANSPORTS PUBLICS | Décembre 2015| 5 En ce qui concerne les transports urbains, l’élaboration des montants des amendes à l’échelle nationale est différente. En effet, ces dernières sont indexées sur les montants définis par la RATP, eux-mêmes basés sur le prix unitaire d’un billet (article 80-4 du décret du 22 Mars 1942). Ainsi lorsque le prix du billet unitaire augmente, les montants des différentes classes d’amende augmentent également, sur l’ensemble du territoire (métro lyonnais, tramway montpelliérain par exemple …). Evolution du prix de l’amende forfaitaire en fonction du prix unitaire du billet Une amélioration recouvrement du processus de Le montant des amendes dressées à l’encontre des fraudeurs est un élément primordial pour dissuader ces derniers et pour optimiser la génération de revenus. Mais il n’est dissuasif que si les moyens de recouvrement sont efficaces. Or c’est à ce niveau-là que le bât blesse, les opérateurs faisant face à des taux de recouvrement extrêmement faibles (10% pour la 12 13 SNCF , 14% pour la RATP par exemple). Dans cette optique les politiques se mobilisent pour permettre aux opérateurs d’augmenter de manière drastique les taux de recouvrement observés. Sur les 6 derniers mois, pas moins de 3 propositions de loi ont été déposées à l’assemblée afin d’instaurer de nouvelles mesures favorisant le recouvrement des PV établis. Deux ont tout d’abord vu le jour : La première, déposée par Mme Valérie 14 Pécresse en Juin 2015, basée principalement sur l’obligation pour les utilisateurs des transports publics de posséder une pièce d’identité et l’autorité pour les contrôleurs de leur demander (ainsi que les sanctions en cas de refus) La seconde, déposée par une quarantaine de 8 sénateurs également en Juin 2015 , reprenant le thème ci-dessus mais proposant également un durcissement de la caractérisation de la fraude d’habitude, en diminuant le nombre d’irrégularités observées à 3 en 12 mois. Cependant, la plus à même de présenter de rapides résultats est celle déposée par le député 9 Gilles Savary . Dans un contexte plus large et lié à la récente attaque du Thalys, ce texte a été engagé à l’Assemblée sous l’égide de la procédure accélérée, et plusieurs articles relatifs à la lutte anti-fraude ont été insérés, autour des thèmes suivants : Une nouvelle caractérisation du délit d’habitude, diminuant de 10 à 5 occurrences le nombre d’irrégularités définissant ce délit d’habitude sur une période de 12 mois. Un droit de communication entre les exploitants des transports publics et certaines administrations publiques (telles que la sécurité sociale ou des administrations financières) afin de faciliter les recherches d’adresses où adresser les PV établis. Ce droit de communication deviendrait un outil puissant pour pouvoir s’assurer de la légitimité des renseignements fournis, d’autant plus si cette mesure se retrouvait couplée à l’obligation de présenter d’une pièce d’identité. En attendant que cette (ces) mesure(s) soi(en)t entérinée(s), la SNCF a déjà commencé à travailler dans ce sens. En effet, en collaboration avec différentes trésoreries générales, elle a instauré un processus d’envoi des PV impayés à ces administrations pour que ces dernières s’occupent de relancer les fraudeurs via les informations dont elles disposent. Ce principe (assez proche de celui proposé par le texte de loi) a permis selon la SNCF de passer « de 10 à 50% de taux de 15 recouvrement » . 12 http://www.senat.fr/leg/ppl14-532.pdf http://www.assembleenationale.fr/14/propositions/pion3109.asp 14 http://www.assembleenationale.fr/14/propositions/pion2845.asp 13 15 www.lefigaro.fr Sia Partners | INSIGHT | GESTION DE LA LUTTE ANTI-FRAUDE DANS LES TRANSPORTS PUBLICS | Décembre 2015| 6 Conclusion La fraude reste un phénomène en très forte croissance et touche tous les opérateurs de transport du marché. Conscients de l’urgence, politiciens et opérateurs prennent le sujet à bras le corps. Mais comme exposé précédemment, même s’il doit être renforcé et optimisé, le contrôle seul est inefficace et doit être couplé à des mesures comme la sensibilisation, la facilitation à l’achat ou l’amélioration du recouvrement. Enfin, les organisations doivent continuer à s’adapter, défi encore mis en lumière par les tragiques évènements récents. Certaines mesures législatives prises en urgence telles que l’installation de portiques de sécurité dans les gares (demandée par Mme Ségolène Royal) pourraient remettre en question les stratégies anti-fraude mises en place à date par les différents opérateurs. Copyright © 2015 Sia Partners . Reproduction totale ou partielle strictement interdite sur tout support sans autorisation préalable de Sia Partners. Sia Partners | INSIGHT | GESTION DE LA LUTTE ANTI-FRAUDE DANS LES TRANSPORTS PUBLICS | Décembre 2015| 7 A PROPOS DE SIA PARTNERS Sia Partners est devenu en quinze ans le leader des cabinets de conseil français indépendants. Cofondé en 1999 par Matthieu Courtecuisse, Sia Partners compte 600 consultants pour un chiffre d’affaires de 88 millions d’euros. Le Groupe est présent dans douze pays, les Etats-Unis représentant le deuxième marché. Sia Partners est reconnu pour son expertise pointue dans l’énergie, les banques, l’assurance, les télécoms et le transport. 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