Bilan à l`issue 14ème débrayage - Syndicat CGT CPAM du Val d`Oise
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Bilan à l`issue 14ème débrayage - Syndicat CGT CPAM du Val d`Oise
POINT SUR LE MOUVEMENT DE GREVE DE LA CPAM DE BAYONNE (Situation au 23 juillet 2015) I. Historique Ce mouvement trouve son origine fin 2014. Il a pour cause les conditions de travail, le manque de reconnaissance, et l’inégalité des évolutions salariales. 1. Conditions de travail La situation de la CPAM de Bayonne est critique en fin d’année, et début d’année 2015 avec des retards dans les services difficilement résorbables du fait du manque d’effectif. Pour exemple, en novembre 2014, des CMU complémentaires ont été attribuées automatiquement (sans contrôle des ressources) à des personnes qui ont demandé soit la CMU-C, soit l’Aide à la Complémentaire Santé, du fait d’un retard de plus de 2 mois. La direction prétexte que c’est la grève des médecins (décembre 2014), qui a engendré ce retard (septembre / novembre 2014), ce qui est anachronique. Nous l’avons interpellé lors du Comité d’Entreprise de février 2015 sur la situation dans les services, et la direction a mis en ligne un message sur l’intranet en suivant, argumentant que la situation était normale. 2. Manque de reconnaissance Depuis des années, la direction ne fait que parler de « missions nationales » au personnel de la CPAM, des « nouvelles missions de l’assurance maladie », et les techniciens des services de production se voient conseiller de changer de service pour pouvoir évoluer ! En outre, en octobre 2014, la direction a réorganisé la CPAM en « ingénieries » (qui se résument à des pôles de compétences dirigés de façon pyramidale avec des N+1 / N+2 / N+3 / N+4), faisant s’accroître le sentiment de non-reconnaissance de la part des techniciens : avant, ils n’avaient qu’un voire deux cadres au-dessus d’eux, maintenant, ils en ont 3 ou 4… et tous ces cadres se sont vus attribuer des niveaux supplémentaires en 2014. De plus, notre directeur, en plus de 5 agents de direction (en comptant le médecin Responsable du Centre d’Examen de Santé qui est niveau 13E), s’est entouré ces dernières années d’une attachée de direction, d’un cadre spécialiste en marketing, d’un cadre chargé de la Communication, de 3 cadres chargés du Contrôle de Gestion, de 2 cadres chargés de la mission IJ, etc., sur un organisme qui compte seulement 250 salariés. Aucune de ces personnes n’est issue de la CPAM de Bayonne ; elles ont toutes été recrutées en externe, alors que des agents de la caisse auraient pu être formés et bénéficier de promotions ! 3. Inégalité dans la politique salariale Lors de la dernière campagne de promotions (novembre 2014), une grande partie des promotions ont été distribuées à l’encadrement (10 % de l’effectif qui a capté plus de 42 % de l’ensemble des promotions). La CPAM de Bayonne est 10ème au CPG, et les résultats sont en grande partie obtenus par les techniciens, qui se sont sentis exclus. II. Début du mouvement Début 2015, la situation de l’organisme est critique. Alors que l’ensemble des organisations syndicales interpellent la direction lors des IRP, que les files d’attentes ne cessent de s’accroître et que les délais de traitement augmentent, la direction affiche un message sur l’intranet, en se vantant d’une situation «stable». La CGT lance un préavis de grève illimité. Le 24 mars 2015 (1er débrayage avec assemblée générale), environ 40 % du personnel suit le mouvement et le reconduit semaines après semaines. La CGT fait le tour des services, élabore une lettre de revendications, et le personnel attend le directeur à l’entrée du Comité d’Entreprise pour lui remettre le courrier, le 26 mars 2015. Le Directeur n’a jamais répondu ! Le 12 mai 2015, un nouveau courrier est élaboré et les salariés le remettent à la Directrice-Adjointe, lui demandant de répondre… Aucune nouvelle ! Début juin 2015, après 7 débrayages et presqu’autant de tentatives de mettre à mal le mouvement, le syndicat Force Ouvrière se joint au mouvement, forcé par les salariés. Le directeur, voyant les syndicats s’allier, organise une réunion avec l’ensemble du personnel, fermant l’organisme pendant près de 3 heures le vendredi 12 juin 2015. Il interpelle les salariés qui osent lui poser des questions, et le mardi 16 juin, plus de 48% du personnel a débrayé à l’appel des deux syndicats (CGT et FO). Le 18 juin, le directeur a annoncé vouloir «discuter», mais que sur le passage de certains techniciens au niveau 4 de la classification. III. Les revendications des salariés de la CPAM 1. Embauches supplémentaires Les salariés en ont marre de voir que la direction embauche des cadres surdiplômés pour des missions abstraites, alors que dans leur métier de tous les jours, ils sont confrontés aux usagers et à l’impossibilité de traiter correctement leurs demandes. Ils réclament le remplacement de tous les départs en retraites en 2015 (taux de remplacement 60 %). 2. Augmentation générale des salaires Le syndicat CGT a fait le calcul pour une augmentation des salaires de 20 points pour 200 personnes, cotisations patronales comprises, mais SANS déduire les réductions bas salaires (dispositif Fillon). Cette augmentation hypothétique correspond à 0,06 % du budget de l’organisme (nous avons annoncé 0,07% car nous voulions nous laisser une marge d’erreur), passerait les frais de personnel de 1,97 % à 2,04 %. La direction refuse de parler d’augmentation générale des salaires, ni d’aucune mesure «automatique», prônant l’individualisation des salaires. 3. Reconnaissance de l’expertise des techniciens (niv 4 de la classification) Nous voulons des passages au niveau 4 pour tous les techniciens devenus experts dans leur métier, et que ce passage soit objectivé par des éléments concrets (et non pas subjectifs, «à la tête du client»). Il nous semble normal d’attribuer le niveau 4 de qualification à tout technicien après 5 ans d’expérience. IV. Situation actuelle 1. Résultats obtenus 3 réunions ont été organisées par la Direction (18 juin, 23 juin et 2 juillet). Ce ne sont pas des négociations, mais seulement des «discussions», pour reprendre les termes. Lors de ces réunions, plusieurs points ont été abordés Embauches Nous avons obtenu 8 embauches de CDI en plus sur l’année 2015, dont 2 embauches de cadres pour des missions nationales. En outre, le directeur a pu obtenir 4 CDI supplémentaires sur un droit à embauche de 2014. Notre revendication est quasi atteinte (taux de remplacement en 2015 quasi à 100 %). Mesures salariales - Salariés qui n’ont pas d’augmentation depuis des années La Direction annonce que les salariés qui n’ont pas bénéficié de mesure individuelle lors des 3 derniers exercices se verront attribuer des points de compétence cette année (sauf avis contraire de leur encadrement ou agent de direction) - Salariés presque au plafond Les salariés qui sont à moins d’un pas de compétence du plafond de leur niveau de qualification se verront attribuer des points pour qu’ils l’atteignent. - Reconnaissance de l’expertise des techniciens (niveau 4) Il a annoncé 30 passages de techniciens au niveau 4 sur les deux prochaines années. En outre, il a annoncé faire 14 passages niveau 4 niveau 5A ou niveau 5A niveau 5B sur cette même période de 2 ans ; - Augmentation générale des salaires Le directeur ne veut pas négocier dessus, et nous dit qu’il n’en a pas le droit. Pourtant, la CPAM de Bayonne souffre d’une courbe de salaires inégale, avec des niveaux 3 quasiment tous en deçà de la moyenne des salaires, et les hauts niveaux qui captent une grande partie des promotions 2. Poursuite du mouvement Les salariés ont voulu faire un débrayage le 22 juin 2015 lors de la venue de la délégation chinoise. Le 30 juin 2015, les salariés ont envahi le Conseil de l’organisme. Les annonces de la direction ne suffisent pas au personnel de l’organisme, qui n’a plus aucune confiance en eux. La direction réplique par des mesures de rétorsion (elle a annoncé vouloir faire débadger les pauses des salariés, alors que cela n’avait jamais posé problème depuis 40 ans), ce qui exacerbe les tensions. Nous avons fait parvenir une lettre à Nicolas REVEL, Directeur de la CNAMTS, afin qu’un médiateur soit nommé, le 17 juillet 2015. Les salariés prévoient de continuer le mouvement tout l’été, et bien au-delà. ANNEXE 1 – historiques des débrayages Dates Pourcentage Nombres débrayages grévistes grévistes 24/03/2015 42,79% 92 26/03/2015 32,74% 73 09/04/2015 43,37% 85 07/05/2015 34,60% 82 12/05/2015 37,23% 86 19/05/2015 30,89% 76 26/05/2015 52,07% 126 02/06/2015 50,00% 121 09/06/2015 27,57% 67 16/06/2015 48,74% 116 22/06/2015 40,28% 85 30/06/2015 44,78% 103 07/07/2015 33,49% 71 16/07/2015 34,48% 70 21/07/2015 38,39% 81 Les salariés remettent une lettre au directeur Date grève Moyenne Pourcentage 39,43% Nb de grévistes 89 Nouvelle lettre remise à la direction en mains propres. Pas de réponse La direction annonce l’organisation d’une réunion du personnel le 12 juin 2015 avec fermeture de l’accueil Réunion de la direction 18 juin 2015 Invitation des organisations syndicales pour « discuter » 2 juillet 2015 Fin des « discussions »