Chronique de Bernard Desgagne à Paul Kagame.

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Chronique de Bernard Desgagne à Paul Kagame.
Lettre à Paul Kagame
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Entre deux assassinats
Bernard DESGAGNÉ
Chronique de Bernard Desgagné
lundi 31 mars 2008 157 visites
Monsieur Paul Kagame
Président du Rwanda
Kigali, Rwanda
Monsieur le Président,
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Entre deux assassinats
Me feriez-vous le grand honneur de m’ajouter à votre liste noire de négationnistes,
révisionnistes et racistes, aux côtés des Lugan, Palou-Loverdos, Péan, Philpot et Verlinden ?
L’un de vos apôtres au Québec, Gil Courtemanche, m’a écrit dernièrement que j’étais l’un des
visages du fascisme. Voilà qui devrait vous suffire pour acquiescer à ma demande.
Je vous concède cependant que, pour ce qui est du
révisionnisme, je ne vous arriverai jamais à la cheville. Depuis que vous avez commencé à
vous emparer du pouvoir par la force, avec l’aide de vos amis américains, vous avez réussi à
gommer des pans entiers de l’histoire rwandaise, à un point tel que, dans les manuels
d’histoire désormais prescrits aux écoles secondaires de votre pays, l’histoire du Rwanda
commence en 1994. Grâce à vous, en Occident, la plupart des gens qui ont déjà entendu parler
du Rwanda n’en ont retenu qu’un mot ressassé par les médias depuis des années : génocide.
Le drame rwandais se résume à cent jours en 1994. Rien avant et rien après. Selon la version
officielle de l’histoire, le diable s’est mis à sévir tout à coup, puis vous, le sauveur, êtes arrivé.
Quel virtuose vous êtes !
Vos qualités de grand maitre de la désinformation n’ont d’égal que vos talents de belligérant.
À la tête de quelques divisions de l’armée ougandaise composées de soldats professionnels
ougandais, étrangement surnommées « Armée patriotique rwandaise » (APR) et associées à
l’organisation politique qu’est le « Front patriotique rwandais » (FPR), vous avez
merveilleusement commencé à appliquer les leçons apprises dans un collège militaire
américain. Vous avez réussi à envahir une partie du Rwanda en 1990, à en massacrer la
population, et à exclure totalement les ONG et les médias des zones dont vous vous étiez
emparé. Seuls vos conseillers stratégiques américains faisant la navette avec leur ambassade à
Kigali y avaient accès.
Des centaines de milliers de Hutus expulsés par l’APR/FPR de la zone sous votre emprise se
sont ainsi retrouvés dans des camps de réfugiés intérieurs au Rwanda. L’idéologie génocidaire
que vous aimez brandir n’est-elle pas avant tout la frustration et la colère d’un peuple assiégé
et massacré ? Permettez-moi de faire un parallèle avec le Canada.
Qu’aurait fait le Canada avec les Canadiens d’origine japonaise si…
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Canada a interné la quasi-totalité des Canadiens
d’origine japonaise. Il a fallu au Canada plus d’un demi-siècle pour présenter des excuses aux
civils canadiens innocents qui avaient été ainsi malmenés. Pourtant, aucune armée japonaise
n’avait envahi le pays.
Au Rwanda, en 1990, une puissante armée partie d’Ouganda et équipée du matériel le plus
moderne est entrée sur le territoire avec la complicité des États-Unis. Cette guerre n’a pas été
déclenchée pour mettre fin à des tueries. Le Rwanda n’avait rien d’une dictature sanguinaire.
Une université avait même été fondée à Butare par un Québécois, le père Georges-Henri
Lévesque. Cependant, le Rwanda avait le défaut d’être un pays francophone, ce qui nuisait
considérablement aux visées des États-Unis dans la région.
À la tête des troupes de l’APR/FPR, vous avez envahi le Rwanda en 1990, massacrant des
civils et terrorisant la population en général. Que serait-il arrivé au Canada en pareil cas ? Que
se serait-il produit si les Japonais avaient envahi la Colombie-Britannique et si leur armée, en
route vers Ottawa, avait massacré ou expulsé une partie de la population de l’Ouest
canadien ? Qu’aurait été la réaction des Canadiens si leurs concitoyens d’origine japonaise
s’étaient employés à cacher des vivres et des médicaments pour aider l’armée japonaise dans
sa marche ?
De telles circonstances ne se sont jamais présentées au Canada, mais si l’on se fie à la réaction
des autorités canadiennes pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’elles n’ont pas hésité
à interner massivement des innocents, on peut facilement imaginer que la réaction contre les
Canadiens d’origine japonaise aurait été beaucoup plus violente dans un scénario semblable à
celui du Rwanda.
L’idéologie du génocide, comme vous dites, n’a rien d’une idéologie et tout de la fureur
induite par une guerre d’agression impitoyable. Le génocide a eu lieu, mais il n’était pas le
résultat d’un sombre complot à teneur idéologique. Le génocide rwandais n’a rien à voir avec
le sort réservé aux Juifs par les nazis.
La phase finale de la prise du pouvoir
En 1993, après trois années de carnage, vous avez négocié un semblant de cessez-le-feu à
Arusha, le temps de faire entrer jusqu’au coeur de Kigali les armes lourdes dont vous aviez
besoin pour l’assaut final.
Le 6 avril 1994, vous fichant éperdument du sort des Tutsis de l’intérieur, vous avez fait
abattre, avec un missile acheté à l’URSS par l’Ouganda, l’avion transportant Juvénal
Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, qui étaient alors respectivement présidents du Rwanda
et du Burundi. L’attentat ayant déclenché les massacres que l’on qualifiera plus tard de
génocide, comme vous le prévoyiez, vous vous êtes mis à arroser copieusement Kigali au
moyen des lance-roquettes multiples que vous aviez stockés sur place en contravention de
l’accord de paix d’Arusha.
Pendant le génocide des Tutsis déclenché par vos bons offices, votre APR/FPR a poursuivi
ses massacres, les mettant systématiquement sur le compte des génocidaires hutus. Vos
soldats ont exterminé des Hutus, des opposants gênants ainsi que des étrangers. Comment se
fait-il qu’on ne parle pas de génocide pour qualifier les actes de l’APR/FPR ? Il faudrait peutêtre poser la question à vos Blancs menteurs.
Parmi les victimes de l’APR/FPR en 1994 se trouvent le père Claude Simard, qui avait osé se
plaindre des exécutions sommaires pratiquées par l’APR/FPR, ainsi que la famille de
Corneille Nyungura. Le père de Corneille, un Tutsi ambitieux, avait fondé un parti
d’opposition au Rwanda. C’était un adversaire politique du président Habyarimana, mais il
avait le défaut, aux yeux de l’APR/FPR, d’avoir trop d’accointances hutues et de s’être luimême fait hutu, ce qu’une simple formalité administrative permettait. Les soldats de
l’APR/FPR sont entrés un jour chez lui pour lui trouer la peau. Corneille a eu la vie sauve en
se cachant dans la maison et a pu s’échapper. Il est devenu la grande vedette québécoise que
l’on connait aujourd’hui.
À entendre vos défenseurs au Québec, comme le bon père Callixte Kabayiza, les centaines de
milliers de réfugiés intérieurs et les civils assassinés par l’APR/FPR n’auraient été rien
d’autre que des « dommages collatéraux » de la guerre. Sauf votre respect, permettez-moi de
souligner que c’est l’une des manifestations les plus flagrantes de la culture du mensonge que
vous répandez et à laquelle vos défenseurs adhèrent aveuglément.
Les massacres se poursuivent
Une fois bien installé au pouvoir à Kigali, vous avez
envoyé vos troupes pourchasser les réfugiés qui avaient fui au Congo. Vous avez assassiné
encore une fois des observateurs étrangers gênants pour libérer les zones où votre armée
devait passer sans se faire voir. Vous avez pilonné impitoyablement des camps de réfugiés à
l’arme lourde. Des centaines de milliers de réfugiés sont morts aussi de la faim et du choléra.
Plus tard, vous avez créé de nouveaux réfugiés, cette fois congolais, qui ont dû fuir la terreur
amenée dans votre pays par l’APR/FPR, qui prétend encore aujourd’hui y faire la chasse aux
génocidaires. Votre homme de main au Congo, Laurent Nkunda, parachève votre œuvre làbas. Il a fondé au Kivu, une province du Congo près du Rwanda, le Congrès national pour la
défense du peuple (CNDP), qui se pose en défenseur de la minorité tutsie congolaise, mais qui
n’est rien d’autre que votre cheval de Troie au Kivu.
Certains réfugiés congolais se sont retrouvés au Québec. Ils en ont vraiment ras le bol
d’entendre vos défenseurs dire que vous êtes l’homme qui a « mis fin au génocide rwandais ».
Pour eux, vous ressemblez plutôt à l’un des plus grands criminels de l’histoire de l’humanité.
En tout, la guerre que vous avez transportée au Congo depuis 1994 a fait quatre-millions de
morts. Si l’on ajoute à ce bilan le million de morts du Rwanda, on arrive au total de cinq-
millions de morts, sans compter les blessés et les réfugiés encore vivants. Mes amis congolais
et rwandais n’ont-ils pas un peu raison de se plaindre de vous ?
La culture du mensonge
Si je m’intéresse au Rwanda, c’est que la culture du mensonge dont vous êtes si profondément
imprégné n’est pas du tout l’apanage d’une ethnie rwandaise. Elle existe aussi dans mon pays,
où elle est florissante. C’est cette culture qui a permis, par exemple, aux Trudeau, Chrétien et
Harper de maintenir la nation québécoise sous l’emprise du pouvoir fédéral, notamment en
1970, en 1980, en 1982, en 1990, en 1995 et encore aujourd’hui. Vous connaissez Jean
Chrétien, n’est-ce pas ? C’est lui qui vous a dit, en 1997, qu’il ne vous tiendrait pas rigueur de
l’assassinat de son ancien camarade de classe, le père Guy Pinard.
Guy Pinard en savait trop, n’est-ce pas ? Il venait de découvrir un charnier laissé par
l’APR/FPR. Alors, le 2 février 1997, sur l’ordre de votre chef du renseignement militaire,
Karake Karenzi, qui semble être une personne tout à fait fréquentable aux yeux du ministre
canadien des Affaires étrangères, Maxime Bernier, l’un de vos sbires a assassiné le père
Pinard pendant qu’il célébrait la messe. Le père Pinard venait de donner la communion à
votre homme. Celui-ci a alors dégainé son arme et a tué froidement le pauvre père.
À titre de Québécois, membre d’une nation colonisée, asservie et dominée d’abord par la
force, et ensuite par le mensonge, j’éprouve naturellement de la sympathie pour ceux qui,
ailleurs dans le monde, ont subi des atrocités et qui subissent aujourd’hui le mensonge.
Dans le cas du Rwanda et du Congo, ma sympathie est d’autant plus grande que les
souffrances des Rwandais et des Congolais tirent leur origine de drames récents beaucoup
plus meurtriers que ceux que les ancêtres des Québécois ont connus. En 1837, les
Britanniques ont massacré sans pitié les patriotes québécois et terrorisé la population pour
maintenir leur régime féroce d’exploitation coloniale, mais les Québécois d’aujourd’hui n’ont
pas subi eux-mêmes une violence comparable, et encore moins la violence qu’ont subie les
Rwandais et les Congolais.
Agents, défenseurs et portevoix
Au cours des derniers jours, vos défenseurs au Québec ont redoublé d’ardeur pour cultiver le
mensonge conformément à vos consignes. On retrouve vos défenseurs principalement à La
Presse, à Radio-Canada, au sein des associations sélectives regroupant certaines victimes du
drame rwandais ainsi que dans certains milieux universitaires. Leur stratégie est simple :
bâillonner les chercheurs de vérité.
Il est intéressant de constater qu’en plus d’abriter vos défenseurs, La Presse et Radio-Canada
sont les deux principaux organes de propagande des adeptes de la culture du mensonge qui
visent à asservir la nation québécoise. Le mensonge se porte presque aussi bien au Québec
qu’au Rwanda. Récemment, alors que les statistiques montraient tout le contraire, les
éditorialistes de La Presse et les journalistes de Radio-Canada se sont efforcés de convaincre
le public que le français, langue de la nation québécoise, faisait des progrès au Québec.
À Radio-Canada, on se contente d’entretenir la confusion au sujet du Rwanda. On emploie à
toutes les sauces les mots « génocide » et « génocidaire ». Les journalistes sont en général des
amateurs qui ne comprennent rien à rien, mais qui sont généreusement rémunérés avec des
deniers publics pour ne pas chercher à savoir autre chose que l’information prédigérée fournie
directement par d’autres organes de propagande cultivant le mensonge.
Ainsi, un journaliste du site Web de Radio-Canada écrivait le 28 mars que des mandats d’arrêt
internationaux concernant entre autres le meurtre du père Guy Pinard avaient été délivrés par
l’Espagne deux semaines plus tôt. En fait, les mandats ont été délivrés le 6 février, et j’avais
informé Radio-Canada à l’époque, qui n’avait pas cru bon d’en parler. Il est certain qu’il est
plutôt gênant pour une boite à propagande disposant d’un budget de plus d’un milliard de
dollars de devoir admettre qu’elle est en retard de deux mois dans les nouvelles concernant le
meurtre d’un Québécois, mais le journaliste a quand même admis l’erreur en réponse au
courriel que je lui ai envoyé. Puis, il a apporté la correction dans la page Web.
Malgré ce changement, l’article en question dans le site Web de
Radio-Canada demeure un morceau d’anthologie à la gloire de l’incohérence. Figurez-vous
qu’on y dit en caractères gras que le Père Guy Pinard était un témoin gênant pour les
génocidaires ! Si ce n’était pas si tragique, ce serait franchement drôle. Radio-Canada vous
traite ainsi officiellement, vous et votre camarade Karenzi, de génocidaires. Quel revirement !
Radio-Canada vient de décréter la fin de la théorie du génocide unique des Tutsis. Désormais,
le génocide des Hutus existe bel et bien, lui aussi. Vous m’en voyez comblé de joie pour mes
amis rwandais et congolais qui souffrent en silence, meurtris par la perte de leurs proches,
puis bâillonnés et affligés des accusations les plus ignobles. Mais, si j’étais vous, je
m’empresserais de faire parvenir une note diplomatique de protestation à Maxime Bernier.
À La Presse, André Noël se fait régulièrement le portevoix du père Kabayiza et de son
association, Page-Rwanda, qui jouent le rôle d’agents du FPR au Québec. Les articles de
M. Noël sont souvent constitués essentiellement d’une série de citations reprenant les
déclarations de ces agents. La stratégie entourant ces déclarations est simple : toute personne
crédible osant vous pointer du doigt publiquement pour vos innombrables crimes, vous et vos
camarades de l’APR/FPR, est immédiatement accablée d’accusations de négationnisme, de
révisionnisme et de racisme.
La conférence du 29 mars au Gesù
la conférence du 29 mars peut être visionnée en ligne.
Vous la trouverez à l’adresse suivante :
http://video.google.fr/videoplay ?docid=5847671951466736255
Pourtant, il est difficile d’être plus négationniste que vos défenseurs et vos agents au Québec.
J’ai eu l’occasion de les voir à l’oeuvre en personne lors de la conférence donnée samedi
dernier, le 29 mars 2008, dans l’amphithéâtre du Gesù, à Montréal, par Robin Philpot, Pierre
Péan et Jordi Palou-Loverdos, en présence du modérateur Normand Lester. Une bonne partie
de vos agents avaient été dépêchés à la conférence dans un autocar affrété par l’ambassade du
Rwanda à Ottawa.
Normand Lester a commencé la conférence en affirmant et en répétant plusieurs fois que
personne ne niait que les Tutsis aient été victimes d’un génocide au Rwanda en 1994 et que le
seul négationniste connu était l’ex-président Bill Clinton, qui, comme le prouve la
documentation obtenue à ce sujet, a donné l’ordre à Madeleine Albright, en 1994, de tout faire
pour qu’il ne soit pas question de génocide au Rwanda devant les Nations Unies. Clinton ne
voulait pas que les États-Unis soient forcés d’intervenir au Rwanda.
En effet, il existe une loi aux États-Unis qui oblige ce pays à intervenir militairement en cas
de génocide n’importe où dans le monde. La présence des États-Unis et de ses alliés aurait
peut-être pu arrêter le génocide, mais Clinton a préféré vous laisser le champ libre. Les Tutsis
massacrés n’étaient qu’une quantité négligeable. Les Français ont réussi à sauver bien des
Rwandais d’une mort certaine, grâce à l’opération Turquoise, mais les Américains, les
Canadiens et les Britanniques ont préféré détourner le regard pour que se consume le
massacre devant les aider plus tard à dilapider les richesses minières du Congo.
Mais, revenons à la conférence. Après la déclaration sans ambigüité de Normand Lester, on se
serait attendu à ce que l’auditoire soit rassuré quant aux intentions des conférenciers, qui
avaient déjà fait l’objet dans le passé de nombreuses accusations de négationnisme, de
révisionnisme et de racisme de la part de vos agents. Comme je l’ai dit au début de la présente
lettre, les trois conférenciers sont sur votre liste noire. Mais, au contraire, vos agents et vos
défenseurs ont d’entrée de jeu attaqué le modérateur sans relâche, comme une meute
d’enragés, à coups d’invectives et de hurlements. Sauf à quelques rares occasions, qui n’ont
heureusement pas eu de conséquences fâcheuses, le reste de l’auditoire est demeuré calme
devant ces provocations d’une rare violence verbale.
Dès le début, une femme blanche, à l’accent européen, a essayé d’enterrer le modérateur,
Normand Lester, en l’accusant de tous les maux. Assise dans les premières rangées, elle
gueulait sans cesse des insultes et s’efforçait ainsi de nuire au déroulement de la conférence.
Elle s’est calmée un peu lorsqu’un agent du service d’ordre est venu lui dire que, si la
conférence ne lui plaisait pas, elle pouvait toujours s’en aller.
Une autre femme de race blanche à l’accent européen, qui était assise plutôt à l’arrière, a
également hurlé à plusieurs reprises diverses accusations, notamment lorsque le conférencier
Pierre Péan a demandé à la salle d’observer un moment de silence à la mémoire des victimes
du génocide et des autres massacres perpétrés depuis 1990 au Rwanda et dans la région des
Grands Lacs africains. La femme a refusé d’observer le silence et, pendant que tout le monde
se taisait, a accusé bien fort M. Péan d’instrumentaliser les émotions des gens.
Pendant la période de questions, à la fin de la conférence, une autre femme est allée raconter
au micro que Normand Lester avait été congédié par Radio-Canada pour avoir tenu des
propos haineux, ce qui est évidemment un mensonge pur et simple. Normand Lester a alors
fait preuve du sang-froid et de la dignité remarquables qui l’ont caractérisé ainsi que les
conférenciers tout au long de la conférence. Il a simplement demandé à la dame s’il s’agissait
d’une question. Lorsqu’elle lui a répondu par la négative, il a répliqué : « Je vois. Vous avez
dit ça pour me flétrir. » Puis, il a laissé la dame poser sa question.
Bref, après avoir menacé les propriétaires du Gesù et les Éditions des Intouchables, avant la
conférence, vos agents et vos défenseurs se sont employés à bâillonner les conférenciers.
Heureusement, ils n’ont pas réussi. Et heureusement aussi, la police de Montréal ayant
dépêché sur place une vingtaine d’agents armés, aucune agression physique n’a eu lieu.
Le témoignage de Pierre Péan
Le bilan - Pierre Péan et Jordi Palou-Loverdos à
CIBL
Partie 1 http://cibl1015.com/node/203561
Partie 2 http://cibl1015.com/node/203537
La conférence portant sur le thème de la « difficile recherche de la vérité » à propos du
Rwanda, Pierre Péan a décrit l’enfer qu’il traverse depuis qu’il a entrepris de dénoncer vos
crimes. Il fait l’objet de nombreuses poursuites pour diffamation et pour incitation au racisme
qui lui ont été intentées grâce à votre efficace propagande et grâce à votre argent et à celui de
vos défenseurs. Il n’a jamais été condamné et ne le sera jamais par un tribunal digne de ce
nom, mais il ne fait aucun doute que le fardeau financier de sa défense lui est très lourd à
porter. De plus, sa fille a dû faire ses études accompagnée d’un garde du corps. On a
systématiquement sali sa réputation dans les journaux en le traitant de négationniste,
révisionniste, raciste et xénophobe. Après avoir mené une brillante carrière de journaliste et
d’écrivain, au cours de laquelle il a pourfendu la France pour ses entreprises coloniales et
néocoloniales et révélé de nombreux scandales, notamment sur le passé de François
Mitterrand, on a fait de lui un paria pour avoir osé dénoncer vos crimes.
M. Péan a donné une réponse des plus intéressantes à l’une des nombreuses questions
agressives dont l’ont assailli vos agents et défenseurs à la fin de la conférence. À l’intention
d’un homme agité qui l’accusait de ne rien connaitre du Rwanda pour ne s’y être jamais
rendu, il a expliqué qu’à l’époque de l’URSS, il valait mieux ne pas s’y rendre pour savoir ce
qui s’y passait, mais plutôt se fier aux transfuges qui réussissaient à échapper au régime et qui
pouvaient parler librement des goulags.
Bref, la conférence a eu lieu. La vérité est lâchée. Elle est en liberté et elle va vous mordre. Je
vous le dis avec toute l’irrévérence qui caractérise l’esprit égalitaire des Québécois : gare à
vos fesses présidentielles !
Je reviens à ma demande initiale. Être ajouté à la liste noire des hommes courageux qui
traquent sans relâche l’un des dictateurs les plus sanguinaires que la planète ait connus depuis
Adolphe Hitler serait un immense honneur pour moi. J’attends impatiemment votre réponse,
qui viendra peut-être par la voix de vos défenseurs à La Presse ou de votre grand ami Gil
Courtemanche. Qu’ils me consacrent négationniste, révisionniste, raciste, xénophobe ou
fasciste. Qu’ils jettent sur moi l’anathème. Que je devienne la bête noire des menteurs.