L`adoption d`un régime méditerranéen modifié allongerait l

Transcription

L`adoption d`un régime méditerranéen modifié allongerait l
L’adoption d’un régime méditerranéen modifié allongerait
l’espérance de vie chez les personnes âgées indemnes de
maladie cardiovasculaire et de cancer
Le régime méditerranéen se caractérise par une forte
proportion de légumes, de fruits et de céréales, une proportion
moyenne de poisson, une faible proportion de graisses
saturées mais élevée de lipides monoinsaturés apportés en
particulier par l’huile d’olive et de lipides polyinsaturés, une
consommation faible à modérée de fromages et yaourts, peu
de viande et un peu de vin. Peu d’études comparatives ont
montré l’efficacité d’un tel régime sur la durée de vie.
L’objectif de ce travail était d’analyser l’impact sur la
durée de vie de l’adhérence à un régime de type
méditerranéen qui se caractériserait par le remplacement des
graisses mono-insaturées par des lipides poly-insaturés
(régime méditerranéen modifié). Il s’agissait d’une étude
prospective multicentrique à partir de la cohorte EPIC
(European Prospective Investigation into Cancer and
Nutrition Study) dans 9 pays européens (Danemark, France,
Allemagne, Grèce, Italie, Pays-Bas, Espagne, Suède,
Royaume Uni). Elle regroupait 74 607 hommes et femmes,
âgés de 60 ans et plus, sans antécédents cardio-vasculaires et
de cancers. Ils ont été informés sur les composants du régime
alimentaire et suivis de janvier 1999 à décembre 2003.
L’adhérence au régime méditerranéen modifié a été évaluée
sur une échelle allant de 0 à 9, le score augmentant en
fonction de la bonne adhérence au régime. Les personnes ont
été suivies sur une durée médiane de 89 mois contribuant à
541 872 personne-années.
Cette étude nous montre que l’adhérence au régime
modifié était plus forte chez les plus âgés et chez les non
fumeurs. La prise de lipides saturés augmentait le taux de
mortalité de 1,07 (IC à 95% = 1,02 à 1,12). Au contraire, la
prise de lipides mono-insaturés et poly-insaturés avait un
effet protecteur par rapport à la prise de lipides saturés avec
un taux de mortalité respectivement de 0,93 (IC à 95% =
0,88 à 0,99) et de 0,95 (IC à 95% = 0,91 à 0,99).
L’augmentation du score d’adhérence au régime était
associée à une baisse de la mortalité de façon significative,
avec pour un score de 4-5 un taux de mortalité de 0,91 (IC à
95% = 0,85 à 0,98) et de 0,83 (IC à 95% = 0,75 à 0,93) pour
un score de 5-9. On peut traduire ce résultat par une baisse de
8% du taux de mortalité lorsque l’adhérence augmentait de 2
points. Certaines différences apparaissaient entre les pays
avec des résultats qui étaient particulièrement probants en
Grèce et en Espagne mais non significatifs en Allemagne et
aux Pays-Bas.
Ces travaux mettent bien en évidence un effet protecteur
du régime méditerranéen sur la durée de vie des personnes
âgées lorsque l’adhérence augmente. Il s’agit là d’une
première étude comparative sur un grand échantillon de
populations européennes chez des personnes indemnes de
maladies cardio-vasculaires et de cancers à l’inclusion.
M. de Stampa
Hôpital Sainte-Périne, Paris.
Trichopoulou, A, Orfanos P, Norat T, Bueno-de-Mesquita B, Ocké M, Peeters PH, van der Schouw YT, Boeing H, Hoffmann
K, Boffetta P, Nagel G, Masala G, Krogh V, Panico S et al. Modified mediterranean diet and survival : EPIC-elderly
prospective cohort study. Brit Med J. 2005 ; 330 : 991-997.
©2005 Successful Aging SA
Af 343-2005