Le coeur brisé d`une mignonnette de chocolat
Transcription
Le coeur brisé d`une mignonnette de chocolat
Chronique Le cœur brisé d’une mignon ignonnette de chocolat… Ah ! Enfin la soirée ! Après ces satanés devoirs de math et d’anglais, je m’installe confortablement dans mon lit les orteils en éventail. Je prends une petite mignonnette de chocolat pur noir de « Côte d’or » pour ne pas faire la pub. Je l’ouvre, casse un petit morceau et le glisse doucement dans ma bouche… Le chocolat commence à fondre lentement et à s’insinuer dans tous les recoins de ma cavité buccale. « Mmmh, Divin ! » Je reprends un morceau et je vois soudain sous le premier emballage en aluminium une phrase… « En Amour comme en art, l’instinct suffit. » Un silence s’installe, pas un silence de création, ni de lampe à lave cette fois, mais un silence de compréhension… « L’instinct suffit. » Je quitte mon lit en trombe, descends les escaliers à toute vitesse et me dirige vers mon piano laqué noir. Je prends les feuilles du morceau auquel j’ai pensé directement en lisant cette phrase et commence à le jouer… La pièce autour de moi s’estompe, un brouillard s’installe, opaque et lourd. Le goût amer du chocolat noir me remonte dans la bouche, je commence à pleurer mais pas n’importe quels pleurs non, des pleurs chantants, douloureux et étonnamment calmes… Soudain, une cloche d’église retentit, m’obligeant à ravaler mes sanglots. Je commence à parler lentement, je conte la tristesse et l’amour passionné que je ressentais… Ensuite, en élevant légèrement le ton, je continue… Mon coup de foudre, mes premiers mots pour l’aborder… Ma voix retombe dans le chuchotement, un chuchotement presque réconfortant. Il commence à prendre une forme joyeuse, il me donne une petite étincelle d’espoir, une étincelle que j’essaye d’atteindre en tendant le bras lentement, mais elle retombe inexorablement dans l’obscur de mon amour perdu… Il était pourtant si heureux et bienfaiteur, si fondant, si passionné… Cet amour perdu est la dure conséquence de la vérité terrible qui m’a éclaté aux oreilles et au visage comme une bombe de haine et de destruction ! Les sanglots recommencent, les larmes roulent sur mes joues rosies par l’émotion. Ils montent en intensité, en instabilité, en spasmes incontrôlés… Ma vie défile devant mes yeux ! Je crois mourir ! « Non ! Pourquoi ? » Je hurle ! Et toujours ces sanglots chantants… Mais ici, qui déchargent leur haine, qui souffrent… Je chante d’une voix rauque d’un hurlement interminable, chante mon désespoir, mon envie de mettre fin aux battements de mon cœur blessé, mon envie d’oublier que je l’aime ! Le brouillard s’estompe, je retire mes mains du clavier blanc et noir, essuie la dernière larme… L’instinct m’a suffi à décrire la fantaisie de Mendelssohn, l’instinct m’a suffi à écrire cette chronique, l’instinct m’a suffi à interpréter la citation… Mais surtout l’instinct m’a suffi pour t’aimer… Hans Mathieu, 5Aa