Lettre ouverte à Messieurs Jean-Charles Decaux et Thierry Raulin
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Lettre ouverte à Messieurs Jean-Charles Decaux et Thierry Raulin
Lettre ouverte à Messieurs Jean-Charles Decaux et Thierry Raulin. Monsieur Jean-Charles Decaux, Monsieur Raulin, Nous sommes à l’aube d’une crise dont personne ne peut prédire aujourd’hui l’issue mais nous restons convaincus que le groupe Decaux dispose des moyens nécessaires pour l’affronter et est en capacité de se positionner au mieux pour renouer avec la croissance au moment de la sortie de crise. Dans ce contexte, l’objectif de progrès social qui anime les représentants du personnel est un facteur de motivation des salariés, autant que toute autre mesure managériale. Lorsque nous réussissons la négociation d’un accord équilibré, nous en sommes tous bénéficiaires. Mais au travers de vos décisions récentes, nous constatons avec regrets votre volonté d’inscrire le groupe Decaux dans la voie du recul social, ce qui est inacceptable pour nos organisations syndicales en charge de défendre les intérêts des salariés. Votre volonté de réduire à tout prix les moyens humains du comité d’entreprise est contraire à vos engagements affichés par ailleurs, notamment dans votre récente « Charte des Valeurs Sociales Fondamentales de JCDecaux » et les valeurs de respect des personnes qu’elle comporte. Manifestement, nos sorts sont liés. Aucune entreprise ne peut progresser durablement sans dialogue social. Le succès de ce dialogue social nécessite un minimum de confiance réciproque et, pour le moins, le respect de la parole donnée et des engagements pris. Comme vous le savez, la détermination du nombre de représentants du personnel a souvent été conflictuelle dans l’entreprise. Après la suppression des comités d’établissement, un consensus a été trouvé, notamment grâce au maintien de 15 élus titulaires au comité d’entreprise. Le nombre d’élus au comité d’entreprise de quinze titulaires et quinze suppléants est d’ailleurs acté dans les accords de concertation sociale de 2007 et de 2011. Malgré la restructuration des entités juridiques françaises et la disparition des instances représentatives des salariés d’AVENIR et de JCDecaux Airport qui intégrent désormais l’UES JCDecaux, malgré votre proposition de maintenir 15 titulaires CE (cf. projet protocole élections CE-DP – 31 mai 2013), vous nous annoncez au cours de la réunion du 27 juin 2013 remettre en cause ce consensus sur le nombre d’élus au prétexte que les représentants du personnel feraient valoir leurs droits au sein des instances CHSCT. Peut importe l’artifice choisi, le résultat se concrétise par un retour sur la parole donnée. Dans quel but ? En ces temps difficiles, ne vaudrait-il pas mieux privilégier un accord qu’attiser un conflit en voie d’extinction ? Nous n’avons pas de réponse à ces questions et la voie conflictuelle choisie par la Direction nous inquiète. Les organisations syndicales ont montré leur responsabilité en accompagnant la réorganisation décidée par la Direction. Nous attendons aujourd’hui que la Direction donne les moyens aux instances représentatives du personnel d’exercer l’ensemble de leurs missions, sur tout le territoire national, dans le respect des valeurs sociales que nous partageons. Les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, FO et SNPub CFTC.