Comptes rendus

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Comptes rendus
Networks and Communication Studies
NETCOM, vol. 14, n° 3-4, 2000
p. 425-435
Comptes rendus
“TeleGeography Inc. and Geocyberspace studies”
The old geography of countries and coast lines is giving way to a new
geography marked by telephone codes, satellite footprints, and Internet addresses.
Electronic networks have made the world smaller. But they also have created
countless new places where people work and play. This expanding electronic new
geographical terrain demands a new cartography. We can call it geocyberspace
(marrying geographic space with cyberspace). The word telegeography is used by a
research group in its name : “TeleGeography, Inc.” located in Washington DC, USA1.
This research group specializing in international network topology, traffic
flow, and emerging industry structures is one authoritative source for international
telecommunications statistics and analysis. It was founded by a Washington DC
lawyer Gregory Staple, and publishes an annual report on the world’s international
telecom traffic flows. Various reports are published (see below) and are used by
communication companies, consultancies, governments, and financial institutions.
The company is also a major provider of data and analysis on global telecom
infrastructure and the ownership of information-communication companies
worldwide.
The company’s flagship report TeleGeography : International Traffic
Statistics and Commentary has been published annually since 1989 2. Other
TeleGeography publications include : International Bandwidth 2000, a guide for
major bandwidth users and investors3 ; Hubs & Spokes. An Internet Reader, a
primer on international Internet architecture4 ; Direction of Traffic, a historical
traffic reference book co-authored with the International Telecommunication
Union (ITU)5; New International Carriers, a three-volume directory of competing
1. TeleGeography, 1730 Rhode Island Ave NW Suite 400, Washington DC 20036, USA. Fax
machine (+1 202 467 0851).
2. TeleGeography 2000 (paper) $985 ; TeleGeography 2000 HTML Edition Single User License
$1995.
3. International Bandwidth 2000 (paper) $1395.
4. Hubs & Spokes : a TeleGeography Internet Reader (paper) $195.
5. Direction of Traffic 1999 (paper only, historical data 1993-1997) $395.
6. New International Carriers (NIC) 1999 - Americas Edition ($595); New International
Carriers (NIC) 1999 - Europe Edition ($595); New International Carriers (NIC) 1999 - Asia/Pacific
Edition ($595); New International Carriers (NIC) 1999 – (three volume) set $1495.
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international telephone companies6 ; Global Communications Cable and Satellite
Map, a poster-sized map of telecom infrastructure7 ; Global Communications
Traffic Map, a wall map of international traffic flows8.— Henry Bakis
“Le colloque UGI de Kwangju, Corée du Sud”9
La Corée du Sud, Nouveau Pays Industrialisé, est assez performante du
point de vue des télécommunications. Le nombre de lignes en téléphonie mobile y
a, par exemple, dépassé le nombre de lignes en téléphonie fixe. Il existe un
système national de satellites de télécommunications. La pénétration d’Internet y
est forte et on compte de nombreuses entreprises actives dans ce secteur (startups). Le téléachat connaît un grand succès et plusieurs chaînes de télévision sont
consacrées à ce type de vente : mais il ne s’agit pas de commerce électronique. Les
téléspectateurs intéressés par un produit appellent un centre d’appels pour passer
commande.
La dynamique des télécommunications en Corée du Sud a été confirmée lors
de la journée d’excursion. Nous avons visité un bureau de poste, dans un chef-lieu
rural, où sont donnés des cours gratuits d’initiation à Internet à des habitants de la
région. Il ne s’agit pas de professionnels, mais de gens qui feront une utilisation
personnelle d’Internet.
Les actes de ce colloque doivent faire l’objet d’une publication spécifique
(Netcom, 2001, vol. 15, n° 12).
Tout d’abord, un texte d’introduction problématique envoyé par le président
Henry Bakis a été lu par le Pr. Huh. Les sujets étudiés ont été la croissance et la
diffusion des usages, la différenciation de l’espace. Avec l’émergence d’Internet, il
faut étudier les liens complexes entre le local et le global. Le contexte est
favorable : désormais il y a de nombreuses équipes, dans divers pays, qui
travaillent sur le sujet de la géographie des télécommunications (enseignement et
recherche).
Toute la session finale a été consacrée au bilan des activités et aux perspectives de la nouvelle Commission “Géographie de la société d’information”. Parmi
les sujets d’études envisagés : les enjeux culturels, les communautés virtuelles, les
conséquences de la mise en relation de toutes les zones du monde, le rôle de
l’État, les différences internationales.— Olivier Lefebvre10
7. Global Communications Cable and Satellite Map (flat) $155.
8. Global Communications Traffic Map (flat) $155.
9. Les actes du colloque paraîtront dans un prochain numéro de Netcom. De retour de Corée,
Olivier Lefebvre, secrétaire général de la Commission du Comité national français (président Emmanuel
Eveno), nous a communiqué ce compte rendu.
10. Ingénieur en chef à France Telecom, BD/DPS/SPE, Paris. [email protected].
NOTES ET COMPTES RENDUS
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TRANSPORTS
“Les transports maritimes sur le Net. Quelques sites”
La multiplication des sites consacrés aux transports est générale en France et
dans le Monde, elle touche tous les thèmes, tous les modes de transport, toutes les
langues, tous les pays. L’internationalisation des économies et des échanges s’accélérant, les places portuaires deviennent à l’échelle du globe des lieux majeurs de la
circulation des hommes et des biens. Dans ces conditions, la floraison des sites
portant sur le transport maritime et sur les ports mérite d’être décryptée. En voici
quelques uns, choisis sur une liste qui est loin d’être exhaustive.
Ports
Association Internationale des Villes et Ports (AIVP) (http ://www.aivp.com).
Ce site regroupe un grand nombre d’adhérents à travers le monde, principalement
des collectivités territoriales (concernées par l’activité d’un port) et des autorités
portuaires. L’AIVP propose des séminaires et conférences, pilote des études et
expertises et dispose d’un centre de documentation.
Port de Rotterdam (http ://www.port.rotterdam.nl/). Parmi les ports européens, voici un site majeur ! Un exemple que tous les ports du continent européen
sont loin de reprendre : le site propose un bilan statistique annuel par grands
produits des ports de la Rangée Nord Européenne (allant du Havre à Hambourg).
Ce site se caractérise surtout par l’exposé des qualités et des conditions qui placent
Rotterdam au premier rang mondial : des liens avec d’autres ports sont signalés,
mais seuls Singapour et Hong Kong sont cités.
Port d’Anvers (http ://www.portofantwerp.be). Un autre site important dans
le transport maritime européen. Les internautes y trouveront plein d’informations,
que ce soit à propos des compagnies, armateurs, etc., installés sur le port (liens
proposés avec les sites propres), ou bien des arrivées de navires ou de ceux à quai,
jour après jour. Ce site traduit surtout la principale qualité d’Anvers : un port pour
l’Europe, plate-forme dans un réseau.
Port de Dunkerque (http ://www.portdedunkerque.fr). Seul ce site est
signalé ici, mais tous les ports autonomes français ont le leur, que le lecteur trouvera dans celui de l’AIVP. Ils sont cependant moins développés que ceux des
voisins nord européens.
Port de Lomé (http ://www.togoport.com). Pour les personnes intéressées
par l’Afrique, l’AIVP renseigne encore mais ne compte que peu de ports africains.
Compagnies, armateurs
Deux sites parmi d’autres : Delmas (http ://www.delmas.com), site présentant
l’activité générale du grand armateur français ; CMA-CGM (http ://www.cmacgm.com), site qui donne seulement la possibilité de lire de gros fichiers d’informations.
Formation
ISEMAR (Institut supérieur d’économie maritime) (http://www.isemar.asso.fr/).
Les études de ce centre de recherches appliquées en économie maritime sont
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destinées à la fois à des professionnels du monde maritime (opérateurs portuaires,
chargeurs, transporteurs…), aux institutions de développement économique
concernées par la dynamique maritime et aux centres de recherche universitaires.
Ce site donne accès à un nombre impressionnant d’autres sites dont ceux des
compagnies maritimes.
Institute of Transport and Maritime Management Antwerp (University of
Antwerp) (http ://tew.ruca.ua.ac.be/ITMMA). Cet Institut de formation donne la
possibilité d’obtenir un Mastère. Peu de liens avec d’autres sites sont indiqués.
Recherche
Réseau NEPTUNE (http ://www.isl.uni-bremen.de/NEPTUNE). Association à
but non lucratif regroupant des instituts de recherche maritime, des universités et
écoles polytechniques de l’Union Européenne. L’objectif principal de NEPTUNE est
de mettre en place un réseau européen ouvert des universités et instituts de
recherche engagés dans des activités de recherche, formation et éducation sur le
transport maritime et fluvial. Ce réseau devrait constituer une base de connaissances européennes pour le soutien de l’amélioration du transport par bateau avec
un axe éducation/formation et un soutien particulier aux petites et moyennes
entreprises.
SITRASS (Solidarité Internationale sur les Transports et la Recherche en
Afrique sub-saharienne) (http ://web.mrash.fr/let/sitrass.htm#début). Ce réseau de
chercheurs européens et africains veut favoriser la constitution et le renforcement
d’équipes africaines de recherche en économie des transports, permettre une
meilleure connaissance du secteur des transports en Afrique sub-saharienne, et
apporter aux différents acteurs les éléments leur permettant d’orienter efficacement
et durablement leurs actions. Les travaux de recherches et d’expertises concernent
principalement les transports terrestres en Afrique, mais un programme sur les
chaînes maritimes de marchandises vient de s’achever : Compétitivité de la chaîne
de transport en Afrique (Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Ghana,
RCA), en Asie (Viêt-nam, Indonésie) et en Amérique latine (Costa Rica).
À signaler trois autres sites de structures françaises de recherche au sein
desquels l’information sur le transport maritime est inégalement présente. Nous
conseillerons le CIRTAI (Centre interdisciplinaire de recherche en transports et en
affaires internationales) (http ://www.univ-lehavre.fr/labo/cirtai/cirtai.htm)
au Havre dont plusieurs thèmes portent sur l’activité maritime ; le Département
d’économie et de sociologie des transports de l’INRETS (http ://www.inrets.fr/) pag
d’accueil, échos des laboratoires, thème transport maritime et fluvial ; et le LET
(Laboratoire d’économie des transports) http ://web.mrash.fr/let/. — Jérôme
Lombard11
11. IRD Dakar. BP 1386, Dakar, Sénégal (tél. : 221 849 35 35 fax : 221 832 43 07) OIM tél. :
221 825 06 04 ; Fax : 221 825 04 74 [email protected]
NOTES ET COMPTES RENDUS
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“Politiques de transport et accessibilité des villes atlantiques12”
La réflexion interdisciplinaire menée conjointement par le CESA et la Faculty
of the Built Environment, interroge13 “la capacité des cités de l’arc atlantique européen à participer au refus du destin périphérique” (p. 6). Les territoires bordant
l’océan, de l’Irlande au Portugal, ont en commun un développement économique et
urbain relativement faible qu’il faut mettre en relation avec leur situation périphérique à l’échelle de l’Europe. Les contributions recueillies par Carrière et Farthing
entendent analyser les politiques menées pour réduire cette “périphéricité”, politiques organisées selon le triptyque transport - projets urbains - actions de promotion du capital humain local.
La seconde partie repose sur l’hypothèse qu’un renforcement des solidarités
territoriales entre les villes peut être un vecteur de métropolisation et d’effacement
de la périphéricité. Les auteurs proposent ainsi d’évaluer “les effets à attendre de
l’amélioration de l’accessibilité” obtenue par les projets infrastructurels (p. 9). On
considère alors que si la distance est un obstacle à l’interaction et à la diffusion de
l’innovation, l’objectif est de réduire la dépendance à la distance physique afin de
limiter la domination du cœur économique de l’Europe.
Dans un chapitre à fort contenu méthodologique (p. 139-171), Laurent
Chapelon développe, à l’aide d’outils spécifiques, une modélisation du réseau
routier français basée sur les graphes14, susceptible de rendre compte des niveaux
d’accessibilité actuels (1998) et de simuler leur évolution à l’échéance du schéma
directeur 2005. l’auteur procède à une déconstruction de la mesure de l’accessibilité en isolant puis en combinant ses éléments constitutifs (position géographique des villes, structure et qualité du réseau). Il montre que la performance de
l’actuel réseau routier de la façade atlantique ne permet pas “de contrebalancer la
périphéricité liée à la seule position géométrique des villes” (p. 157). Au terme des
améliorations prévues en 2005, les contraintes géo-historiques ne seraient qu’inégalement effacées.
Baptiste, Larribe et Mathis poursuivent par une critique de l’orientation et de
l’agencement des réseaux actuels et futurs (p. 171-207). Les réseaux rapides, en
reproduisant l’étoile de Legrand, ne permettraient pas de constituer un réseau de
transport atlantique autonome vis-à-vis de Paris. Baptiste et al. s’appuient sur une
modélisation et une représentation cartographique originale en 3D pour mettre en
12. CARRIÈRE Jean-Paul, FARTHING Stuart, 2000, Les Cités atlantiques : villes périphériques ou
métropoles de demain ?, Paris : Publisud, 356 p. particulièrement 2e partie “Politiques de transport et
accessibilité des villes atlantiques”, articles de CHAPELON Laurent, “Accessibilité routière et périphéricité
des villes atlantiques. Évaluation diachronique 1998-2005 du réseau routier français”, p. 139-170 ;
BAPTISTE Hervé, “La nécessité d'un système de transport littoral à l'échelle de la façade atlantique”,
p. 171-205 ; FARTHING Stuart, “Transport investment for economic development in West Central Scotland”, p. 207-238.
13. Centre d’études supérieures d’aménagement, Tours et University of the West of England,
Bristol.
14. MAP© et NOD©, outils d’aide à la décision en aménagement, L. Chapelon, A. L’Hostis et
P. Mathis, CESA.
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évidence l’“effet éventail” (p. 175) lié à la polarisation des axes sur Paris et à l’absence de liaisons transversales périphérie-périphérie. En introduisant un modèle
gravitaire, les flux illustrent le cloisonnement des aires urbaines et l’attraction parisienne. Les auteurs proposent enfin un système de transport pour la façade atlantique basé sur une nouvelle ligne ferroviaire transversale rapide et sur la création
de routes maritimes pour les acheminements moins urgents. La simulation montre
que l’effet éventail se réduirait, ce qui permettrait la constitution d’un véritable
réseau de ville structuré à partir de métropoles-carrefours qui entretiendraient un
hinterland constitué et intégré.
Stuart Farthing relativise ces approches en invoquant une inflexion dans les
politiques poursuivies (p. 207-239). Dans le cas de Glasgow, les politiques
publiques soutenues par les fonds européens, qui étaient orientées vers l’extension
des réseaux, cèdent le pas à des politiques d’initiatives locales publiques-privées
favorisant le capital humain. Farthing souligne la responsabilité du changement
idéologico-politique (travailliste/État - conservateur/Privé) et scientifique (nouvelle
formulation de la problématique). La relation localisation/développement est pour
lui plus complexe, les “effets structurants” du transport ne peuvent donc être envisagés en dehors de leur contexte socio-économique, idéologique et politique.—
Manuel Appert 15.
“Vitesses et rapidité différenciée”
Lorsqu’un homme d’affaire est assis dans le TGV entre Rennes et Paris et qu’il
communique par e-mail avec une personne localisée à Tokyo, il communique non
pas à une vitesse mais à des vitesses différenciées comprises entre 300 km/h et la
quasi-instantanéité. Par cet exemple, Jean Ollivro16 souligne le bond technologique
commencé 150 ans auparavant17. Plus qu’une évolution, c’est une révolution qui, en
un siècle, a libéré les déplacements humains d’une vitesse jusque-là conditionnée
par la “seule force musculaire humaine et animale” (p. 11). L’auteur retrace en fait
une “géohistoire” de la vitesse de communication, des “temps de la chronométrie” à
“la rapidité différenciée” que nous connaissons à présent. L’auteur conduit cette
“géohistoire” par l’hypothèse que “l’élargissement de l’éventail des rapports entre
l’espace et le temps” formate les pratiques territoriales. Il propose ainsi d’évaluer
l’effet des innovations en matière de transports et de télécommunications, sur les
rapports que l’homme entretient avec l’espace à travers des filtres spatiaux, sociaux
et politiques. La grande vitesse de transport “qui restreint l’aptitude aux haltes”
15. Allocataire-moniteur, doctorant, membre de l’équipe d’accueil UMR ESPACE-GEMS, Université de Montpellier III.
16. Maître de conférences à l’université de Rennes 2.
17. OLLIVRO Jean, 2000, L’homme à toutes vitesses : de la lenteur homogène à la rapidité différenciée, Rennes : Presses Universitaires Rennes (PUR), 179 p. - voir premier chapitre, page 28. On
consultera également : PLASSARD François, 1992, “L’impact territorial des réseaux à grande vitesse”,
p. 243-262, in DERYCKE P.H., Espace et dynamique territoriale, Paris : Economica, 336 p.
NOTES ET COMPTES RENDUS
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(p. 69) est loin d’homogénéiser le territoire puisqu’elle entraîne une négation des
espaces et trajets intermédiaires au profit des pôles terminaux. L’“effet tunnel” est
aussi caractéristique des réseaux de télécommunications qui “avalent de l’espace
[tout en] ignorant les zones proches” (p. 72). Les plus grandes villes deviennent des
nœuds de réseaux multiscalaires, à l’origine d’un renforcement du processus de
métropolisation car “la maîtrise de la rapidité différenciée apporte un différentiel de
maîtrise logistique” (p. 82). L’accessibilité se substitue alors à la proximité, dans la
mesure où il n’y a plus proportionnalité entre le temps et l’espace.
Ainsi, la proximité n’est plus l’armature des pratiques individuelles territorialisées. La multi-appartenance s’impose, l’individu “papillonne” et “butine” (p. 172).
Ceci se traduit par un individualisme accru et par la multiplication de relations
superficielles dans des cercles variés et nombreux (sociabilité extensive p. 167).
Ollivro dénonce toutefois les inégalités sociales de l’accès aux moyens de communications. Seules les classes moyennes et supérieures ont accès aux nouveautés
techniques ce qui renforce la hiérarchisation et la dualisation sociale. Différentiation sociale et imbrication des échelles spatiales semblent en apparence contraires
à un contrôle efficace des masses. En effet, les NTIC ouvrent les “enveloppes [territoriales] étanches” (p. 140) et complexifient l’exercice du pouvoir en imbriquant le
global et le local. Mais la “tension dialectique entre le réseau qui libère et le réseau
qui contrôle” (p. 162) est toujours la même, sauf qu’en ce début de XXIe siècle, le
lien entre dirigeants et dirigés relève davantage de pratiques mercantiles (cyberlibéralisme). Jean Ollivro s’interroge en fait sur l’utilité sociale de la “rapidité différenciée”. En dénonçant ses effets pervers (surconcentration, individualisation,
hiérarchisation et dualisation), il participe aux réflexions philosophiques concernant l’éthique du progrès technique. Réflexions enrichies par de nombreuses références d’historiens, d’ethnologues, de sociologues, de géographes et
d’économistes spatiaux qu’il aurait été judicieux de rassembler dans une bibliographie à la fin de l’ouvrage.— Manuel Appert
Informations
Objectives of the IGU Commission on information society (2000-2004)
The commission intends to provide an international forum for the study of
geographical aspects of emerging information societies. As such it will provide
geographers with an organizational forum for the development and discussion of a
most contemporary social and geographical trend. More specifically the commission will address questions related to communities, global connections and international differences. This subject lends itself easily to collaborative studies with
economic and urban geographers, and, thus, the commission will seek cooperation
with other relevant IGU commissions and study groups.— Aharon Kellermann.
432
NETCOM, vol. 14, n° 3-4, 2000
Objectifs de la commission de l'UGI Géographie de la société de l'information
La commission offre un forum international pour l'étude géographiques des
sociétés de l'information. Elle sera au service du développement des connaissances
et d'un débat approfondi sur l'une des composantes majeure des mutations
spatiales, sociales et économiques contemporaines. Elle s'intéressera notamment
aux questions suivantes : collectivités sociales et territoriales, infrastructures
globales et disparités internationales. Ces sujets impliquent d'une part une ouverture vers d'autres disciplines (économistes, urbanistes, etc.) et, d'autre part, vers les
autres commissions et groupes d'étude de l'Union Géographique Internationale.—
Henry Bakis.
Publications
BAKIS Henry & LU Zi, 2000. “The Change from the Geographical Space to
Geocyberspace. Review on the Western Scholars on Regional Effects by Telecommunications”, ACTA Geographica Sinica, vol.55, n°.1, 2000, p. 104-111 (article en
chinois, et une page de résumé en anglais).
BAHU-LEYSER Danielle & FAURE Pascal, dir., 2000. Nouvelle technologies,
nouvel État. Paris : La Documentation française, collection Territoires de l’information, 216 p.
CAPUL Yves, dir., 2000. “Internet : de la théorie à la pratique”, Cahiers français n° 295, Paris : La Documentation française 112 pages, 57,72 F (8,8 euros). Pour
prendre la mesure d’un phénomène de société, ce volume rassemble des textes sur
les divers enjeux sociaux, économiques, juridiques et politiques.
LASSERRE Bruno (Rapport du groupe présidé par), 2000. L’État et les technologies de l’information. Vers une administration à accès pluriel. Rapport du
Commissariat général au Plan. Paris: La Documentation française. 194 p. 70 F.
(10,67 euros).
Le guide Internet des services publics. Édition 2000. Paris : La Documentation française, 248 p. Index alphabétique. Classement thématique et géographique.
32,80 F (5 euros). Richesse et diversité des sites de l’administration (1 400 sites
répertoriés : des Institutions Internationales aux communes).
MBADINGA Michel, 2000, “Internet et l’Afrique”, Mappemonde, n° 60 (2000/4),
p. 44. L’auteur présente succinctement trois sites sur le web africain
(www.mbolo.com ; www.sn.apc.org/africa/afrmain.htm ; www.africanti.org).
“Penser les réseaux”. Le Colloque du même nom s’est tenu les 20 et 21 mai
1999 à l’Université de Montpellier III sous la responsabilité de Daniel Parrochia,
Professeur de logique et méthodologie des sciences, Directeur du CRATEIR (fax :
04 67 14 25 73). Les actes de ce colloque doivent donne lieu à publication.
VIGNERON Emmanuel, 1997. Géographie et statistique. Paris : Presses Universitaires de France, collection Que sais-je ?, 128 p. Un petit ouvrage bienvenu qui
s’adresse aux géographes qui souhaitent disposer de réponses claires pour analyser
les données utilisées dans leurs recherches. De fait, comme le souligne l’auteur,
professeur à l’université de Montpellier III et membre de l’équipe d’accueil GEOS, la
NOTES ET COMPTES RENDUS
433
statistique, devenue une discipline commune aux diverses sciences impose — sous
peine d’incompréhension — des définitions rigoureuses et une terminologie précise :
son langage étant universel. Nombreux étant les usages de la statistique que les
géographes connaissent — ou pourraient mieux utiliser —, l’auteur les présente à
travers des chapitres aux titres expressifs souvent formulés sous la forme interrogative : “La correction des effets de structure” ; “La mesure de l’hétérogénéité spatiale”
(la répartition spatiale d’une variable pose-t-elle problème ? Dans quelle mesure cet
indicateur révèle-t-il des discontinuités spatiales ?) ; “Les variations spatiales observées
sont-elles le fruit du hasard ?” (mesure de l’adéquation des distributions observées à
des distributions théoriques) ; “Quel est le degré de structuration spatiales des
données ?” ; “Quelle est la précision des observations ?” ; “Ici est-il réellement différent de là ?” ; “Pourquoi ici et pas ailleurs ?” Les géographes recherchent des corrélations entre groupes d’unités spatiales et tel ou tel caractère, ou bien entre caractères
au sein d’unités spatiales : par la mesure de ces liaisons entre distributions on
débouche sur des ‘régionalisations’ (typologies spatiales). En conclusion, l’auteur
appelle de ses vœux une géographie réellement intégrée au domaine scientifique
par l’utilisation de méthodes rigoureuses. Ce faisant, il adopte une position allant
résolument à l’encontre d’une conception courante de l’application des statistiques
en géographie, et faisant grand usage de l’analyse des données. Sans ignorer cette
dernière (p. 119-122) il considère qu’il importe d’abord de promouvoir des techniques analysant l’association de deux variables “bien plus que de rechercher une
sophistication toujours plus grande qui est souvent dangereuse et qui est certainement la cause de la faiblesse de la pratique statistique en géographie” 18(HB).
DIGITAL COMMUNITIES : CITIES IN THE INFORMATION SOCIETY. CALL FOR PAPERS
(from Mark WILSON)
Digital Communities 2001 is a conference scheduled for November 4-7 in
Chicago USA. The details of the conference are listed below and can also be found
on the WWW at www.digitalcommunities2001.org. From computers to cell phones,
electronic communications and information technologies are increasingly part of
daily life. The conference Digital Communities : Cities in the Information Society
provides a forum to explore and discuss the challenges created by the intersection
of information technology and urban life. Our interest is exploring the implications
and impact of these phenomena, avoiding hyperbole as we discuss realistic scenarios of urban life in the Information Age. The four main conference themes are :
• Physical Environment : How do we think about the relationship between
electronic spaces and urban places ? What are appropriate roles for the public and
18. Sur le même thème, on lira aussi : CHARRE Joël, 1995, Statistique et territoire, Montpellier :
RECLUS, collection Espaces mode d’emploi, 120 p., ainsi que LAHOUSSE Philippe et PIÉDANNA Vincent,
1998, L’Outil statistique en géographie. Paris : Armand Colin, 96p.
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NETCOM, vol. 14, n° 3-4, 2000
private sectors in developing and maintaining new infrastructure ? Are certain
spatial arrangements especially conducive, or especially hostile, to the constructive
use of information and communication technologies ?
• Urban Institutions : How have urban institutions — such as schools, libraries, and local governments — evolved in response to the digital network infrastructure ? Are different groups benefiting or suffering disproportionately in
response to institutional changes ? What are appropriate strategies to address
access and equity issues ?
• Social Relationships : In what ways are communities and social interactions changing in response to innovations in information and communications
technology ? Are there measurable changes ? How can we characterize work,
leisure and the rhythms of everyday life in the Information Society ?
• Economy and Urban Development : How do innovations in information
technologies shape the economic base of cities ? What is the relationship between
global financial centers and information centers ? What occupations and skills are
driving urban development, and what skills are no longer sought ?
The conference welcomes participants from the many disciplines that investigate the social and urban impact of information technology. Preferably, papers
will examine at least one of the four conference themes, and can be based on practical experience, empirical research, and/or theoretical concerns. We invite as well
papers that analyze global aspects of these phenomena. For example, what generalizations can one reasonably make across different societies and different
cultures, about the impact on cities of changing technologies ? Potential contributors should submit a short abstract (1 page maximum) by February 1, 2001. Each
abstract should briefly touch on three ideas. 1. What is the main argument of the
paper ? 2. How does the specific topic relate to broad conference themes ? 3. Why is
this topic of interest to a broad conference audience ? Please email your abstract to
Professor Jennifer S. Light, [email protected]. Participants will be notified of
acceptance by April 15, 2001. Papers will be due in full on September 7, 2001.
Digital Communities : Cities in the Information Society is jointly organized by
Michigan State University‚s ESpace : The Electronic Space Project, Northwestern
University‚s Department of Communication Studies, and e-Tropolis Evanston, in
cooperation with Centre for Urban Technology University of Newcastle UK, International Geographical Union’s Commission on the Geography of Information
Society, Center for Spatially Integrated Social Science UC Santa Barbara.
Digital Communities : Cities in the Information Society takes place at the fourstar Allerton Crowne Plaza Hotel, centrally located on Chicago’s Magnificent Mile in
the heart of the cultural and shopping district. Registration for the conference is
US$150 if received by September 7, 2001 and US$175 if received after that date.
For additional information about registration, please visit the conference
web site, www.digitalcommunities2001.org, or contact one of the conference organizers listed below :
NOTES ET COMPTES RENDUS
435
Professor Jennifer S. Light
Northwestern University
Department of Communication Studies
1881 Sheridan Rd.
Evanston, IL 60208-2236
(847) 467-7106
[email protected]
Professor Mark Wilson
Michigan State University
Urban & Regional Planning
201 UPLA Building
East Lansing, MI 48824
(517) 353-2967
[email protected]
Dr Patricia Widmayer
Vice Chair and COO, e-Tropolis Evanston
1603 Orrington, #900
Evanston, IL 60201
(847) 467-5430
[email protected]
Professor Kenneth E. Corey
Office VP Research
Michigan State University
241 Hannah Administration Building
East Lansing, MI 48824-1046
(517) 432-3773
[email protected]
Advisory Board
Professor Stephen Graham and Dr Simon Marvin, Centre for Urban Technology,
University of Newcastle
Professor Aharon Kellerman, Department of Geography, University of Haifa,
International Geographical Union‚s Commission on the Information Society
Professor Don Janelle, Center for Spatially Integrated Social Science, UC Santa Barbara