enqueteur - Services État Haute
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1 Enquête publique relative au projet de réalisation d'une plate-forme de recherche halieutique comportant un dispositif de prélèvement d'eau de mer, sur le territoire de la commune de Biguglia. RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR Commissaire enquêteur : François Marie SASSO TA E13000012/20 2 TEXTES REGISSANT L’ENQUETE : Vu le code de l'urbanisme, partie législative, livre IV, titre II, et partie réglementaire, livre IV, titre II ; Vu le code de l'environnement, partie législative, livre l, titre II, chapitres II et m, et partie réglementaire, livre l, titre II, chapitres II Vu la demande de permis de construire en vue de réaliser une plateforme de recherche halieutique comportant un dispositif de prélèvement d'eau de mer sur le territoire de la commune de Biguglia, déposée le 27 novembre 2012 par l'université de Corse, représentée par son président, Monsieur Paul-Marie ROMANI; Vu le dossier annexé à la présente demande, comprenant notamment une étude d'impact; Vu l'avis de l'autorité environnementale, daté du 4 avril 2013 ; Vu la décision du président du tribunal administratif de Bastia, en date du 21 mars 2013, portant désignation de Monsieur François SASSO, en tant que commissaire enquêteur titulaire, et de Monsieur PierreOlivier BONNOT, en tant que commissaire enquêteur suppléant; Considérant que ce projet doit être soumis à enquête publique, conformément aux dispositions du code de l'environnement précitées; Sur proposition du secrétaire général de la préfecture, Il a été procédé à une ENQUETE PUBLIQUE relative à la demande de permis de construire déposée le 27 novembre 2012 par Monsieur Paul-Marie ROMANI, en qualité de président de l'université de Corse, en vue de réaliser une plate-forme de recherche halieutique comportant un dispositif de prélèvement d'eau de mer, sur le territoire de la commune de Biguglia. du mardi 30 avril 2013 au mercredi 29 mai 2013 inclus à la mairie de Biguglia, pendant les heures habituelles d'ouverture des bureaux. TA E13000012/20 3 Objet de la procédure L’université de Corse, souhaite installer sur la commune de Biguglia, au lieu dit Casone (Pinetto), une Plateforme, de transfert de technologie en biologie marine et aquaculture. Les objectifs de l’université sont de mettre en place les moyens et les méthodes nécessaires à la maîtrise et à la gestion durable des ressources littorales et halieutiques de Corse. Compte tenu de l’importance du projet et des incidences sur l’environnement, la demande de PC de l’université de Corse est soumise à l’avis de l’autorité environnementale, conformément aux articles L.122-1 à 3 et R.122-1 à 16 du code de l’environnement à savoir : Le contenu de l'étude d'impact, qui comprend au minimum une description du projet, une analyse de l'état initial de la zone susceptible d'être affectée et de son environnement, l'étude des effets du projet sur l'environnement ou la santé humaine, y compris les effets cumulés avec d'autres projets connus, les mesures proportionnées envisagées pour éviter, réduire et, lorsque c'est possible, compenser les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine … L'étude d'impact expose également une esquisse des principales solutions de substitution qui ont été examinées par le maître d'ouvrage et une indication des principales raisons de son choix, eu égard aux effets sur l'environnement ou la santé humaine ; La présente enquête publique est relative au projet de réalisation de la plate-forme de recherche halieutique comportant un dispositif de prélèvement d'eau de mer, sur le territoire de la commune de Biguglia. Présentation sommaire du projet : Le projet Stella mare fonctionne depuis le mois d’avril 2011 avec une base avancée de 200 m² équipée de bassins qui sont installés dans un bâtiment existant « le Casone ». Bassins bâtiments existants TA E13000012/20 4 « Afin d’assurer la continuité de l’activité de recherche scientifique, garantir la poursuite et la bonne fin des programmes en cours sur le site ainsi que la gestion administrative de la structure, en activité depuis maintenant deux ans dans deux des bâtiments existants : Celui dit du « Casone » et la « Villa Bonin », il est indispensable de scinder la réalisation des travaux projetés sur la plate forme en deux phases : - Dans un premier temps, il sera ainsi procédé à l’édification – hors la bande des 100 mètres - d’un bâtiment à vocation de pôle de transfert de technologies, la réhabilitation et l’extension de deux constructions existantes ainsi que la réhabilitation d’une troisième (Toutes trois également situées en dehors de la bande des 100 mètres). Une demande de permis de construire sera déposée à cet effet par le maître d’ouvrage Pole de transfert de technologies (Construction) Bâtiment 1 (Réhabilitation) Bâtiment 3 (Réhabilitation) Base mer (Réhabilitation) Dans un second temps, l’Université réhabilitera le bâtiment dit du « Casone », lequel conservera la même destination qu’actuellement, ainsi que les bungalows existants, toujours sans changement de destination, dans le cadre d’une autorisation d’urbanisme distincte. Cette seconde phase n’entraînera la création d’aucune surface de plancher nouvelle. » La Plateforme de recherche en aquaculture marine sera installée dans le nouveau bâtiment et abritera 122 bassins d’expérimentation de tailles variées pour un volume total d’expérimentation de 260 m3. Le projet prévoit la construction d’un bâtiment nouveau sur le terrain, appelé pôle de transfert de technologies ainsi que la réhabilitation de trois bâtiments existants (dont deux avec une extension limitée), outre la réhabilitation, sans création de surface de plancher supplémentaire ni changement de destination, des bungalows implantés sur le site, destinés à l’hébergement des étudiants chercheurs. L’ancien restaurant de plage et sa terrasse, inoccupés, seront parallèlement détruits. TA E13000012/20 5 Bâtiment et terrasse détruits en totalité DEROULEMENT DE L’ENQUETE : PHASE PREPARATOIRE : Après avoir pris connaissance du dossier le commissaire enquêteur a pris contact avec la mairie de BIGUGLIA et les services de la DDTM organisateurs de l’enquête, afin de mettre en place les différentes journées de permanence et la durée de l'enquête L'enquête se déroule à la mairie de Biguglia aux heures d'ouverture du 30 avril 2013 au 29 mai 2013 inclus J’ai donc ouvert en mairie, aux dates et heures indiquées ci-dessus, le registre d’enquête mis à la disposition de toutes les personnes susceptibles notamment sur la commune de BIGUGLIA, d’apporter éventuellement des remarques ou observations intéressant le dit projet. Les registres d’enquête ont été préalablement cotés et paraphés et déposés en mairie. J’ai constaté aux jours d’ouverture de mes permanences en mairies que : Le dossier d’enquête était bien déposé à la mairie de BIGUGLIA Les dossiers contenaient toutes les pièces et documents réglementaires utiles et nécessaires à la compréhension du projet. TA E13000012/20 6 permanences en mairie de BIGUGLIA: - mardi 30 avril 2013, de 8 h 30 à Il h 30; mercredi 15 mai 2013, de 8 h 30 à 11 h 30; mercredi 22 mai 2013, de 8 h 30 à II h 30; mercredi 29 mai 2013, de 14 h 00 à 16 h 00. OBSERVATIONS RECUES FILIPPI Jean José MARENGO Michel GAVINI Alexandre SANTONI Andrea REVEL Antonia PIERI Marie France BASTIEN Marion HARO Fabien QUAGLIETTI Sébastien BASTIEN Romain DOMINICI Sophie A titre individuel, indiquent leur intérêt pour le projet, - pour la « sensibilisation des jeunes au milieu marin », - le fait qu’il sera générateur d’emplois, - qu’il remplit les conditions du développement durable, - que c’est un projet qui a un impact positif sur le plan écologique, - qu’il est une opportunité incroyablement importante pour les étudiants et la recherche scientifique, - qu’il va concourir à l’équilibre des écosystèmes marins, - qu’il va aider au développement de la pêche et de l’ostréiculture, - qu’il participe du rayonnement de la corse, Qu’en résumé ils se disent fortement favorables à ce projet. FRANCESCHI Henri Président du syndicat des aquaculteurs Corses Président du Conseil Economique Social et Culturel de la Corse Soutient également le projet Aucune opposition n’a été relevée sur le registre d’enquête. TA E13000012/20 7 AVIS DE L’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE La directive 8S/337/CEE relative à l'évaluation des incidences des projets sur l'environnement, consolidée par la directive 2001/42/CE relative aux plans et programmes, a posé les bases de l'évaluation environnementale. La loi n° 200S-1319 a introduit dans le droit français la production d'un avis de l'autorité de l'État compétente en matière d'environnement pour les projets soumis à étude d'impact. Le projet présenté par l'Université de Corse entre dans le champ d'application de ces dispositions. 1-2 - Modalités d'application Le projet est soumis aux dispositions des articles L122-1 à LI22-3 du code de l'environnement relatifs aux études d'impacts des projets de travaux, d'ouvrages et d'aménagements. En conséquence, le porteur de projet a produit une étude d'impact. Ce dossier a été déclaré recevable et soumis à l'avis de l'autorité environnementale en application des articles R122-1 et R122-14 du code de l'environnement. Le présent avis porte d'une part, sur la qualité de l'étude d'impact, et d'autre part, sur la manière dont l'environnement est pris en compte dans le projet. ANALYSE DE LA QUALITÉ DE L'ÉTUDE D'IMPACT Sur le contexte et le contenu du projet La plate-forme "Stella Mare", projetée par l'Université de Corse, a pour objet l'étude et la mise au point de protocoles de reproduction et d'élevage d'espèces marines, nécessitant de ce fait des prélèvements d'eau de mer. Le projet est localisé sur un terrain de 14306 m' (parcelles nO AC29, AC31, AC32 et ACSO) au lieu-dit "U Casane", sur le territoire de la commune de BIGUGLIA, et qui accueille déjà une première installation de recherche aquacole. Le projet présenté consiste à réhabiliter trois constructions existantes et à édifier un nouveau bâtiment en rez-de-chaussée, d'une superficie d'environ 1200 m', qui abritera le "pôle de transfert de technologie". Des canalisations de pompage seront installées afin d'alimenter les bassins en eau de mer prélevée à proximité immédiate. L'ancien restaurant de plage et sa terrasse seront détruits, tandis qu'un passage balisé sera aménagé pour rejoindre la plage. Enfin, les cinq bungalows existants dans la bande des 100 m seront réhabilités ultérieurement aux fins d'héberger des étudiants (opération non incluse dans le dossier faisant l'objet du présent avis). TA E13000012/20 8 Sur le caractère complet de l'étude d'impact L'article R122-S du code de l'environnement modifié par le décret 2011-2019 du 29 décembre 2011 réformant les études d'impact définit le contenu de l'étude d'impact, - une description du projet comportant des informations relatives à sa conception et à ses dimensions, - une analyse de l'état initial du site et de son environnement, - une évaluation des effets positifs et négatifs du projet sur l'environnement, - une analyse des effets cumulés du projet avec d'autres projets connus, - une justification du projet au regard de ces incidences sur l'environnement et la santé et sa compatibilité avec l'affectation des sols définie par le document d'urbanisme opposable, - des mesures de suppression, de réduction, ou de compensation des impacts, - une estimation du coût du projet et des mesures d'accompagnement, - des informations sur les méthodes d'étude et d'analyse, - un résumé non-technique, Le dossier présenté par l'Université de Corse est incomplet sur la forme, deux chapitres prescrits par le décret du 29 décembre 2011 susvisé étant absents, à savoir l'analyse des effets cumulés avec d'autres projets connus et les estimations de coûts des mesures d'accompagnement. Sur la méthodologie employée pour caractériser les enjeux environnementaux Pour évaluer les effets du projet sur son environnement, l'élude d'impact s'appuie sur un travail bibliographique thématique et un recueil de données auprès des administrations concernées. Des inventaires floristiques et faunistiques ont été réalisés à des dates appropriées en 2012. Leur analyse a conduit à la production·de cartes identifiant les enjeux de biodiversité. Le maître d'ouvrage a intégré dans son analyse la sensibilité des milieux environnants (Natura 2000, ZNJEFF, Réserve naturelle) et les objectifs d'amélioration de la qualité des eaux, tels que signalés dans le Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) de l'étang de Biguglia. Les niveaux de bruits ont été mesurés dans l'environnement proche. Les argumentaires présentés en matière d'identification des enjeux environnementaux et d'analyse des impacts ont été correctement développés, en particulier pour la biodiversité et les rejets d'eau de mer des bassins. En revanche, les risques naturels TA E13000012/20 9 (inondation, incendie, submersion marine) et leurs conséquences prévisibles sur le fonctionnement du site en phase d'exploitation, ne sont pas abordés. De même, l'évaluation de la consommation énergétique du projet en phase d'exploitation fait défaut. 11-4 - Sur la caractérisation des enjeux environnementaux • Les enjeux relatifs à la qualité des eaux issues des bassins d'élevage et rejetées en mer, se révèlent pour ce projet. les plus significatifs et sont présentés comme tels. Bien qu'elle soit aujourd'hui dégradée sur les parcelles du projet, la qualité du paysage local a également été identifiée comme un enjeu fort de ce site exceptionnel que constitue le cordon de la Marana, entre la mer et la lagune de Biguglia. • S'agissant des risques naturels, l'étude d'impact ne les évoque pas. à noter que le site se trouve inclus dans le périmètre d'un Plan de prévention du risque incendie. Par ailleurs, même si aujourd'hui aucun périmètre n'est défini, la situation du projet rentrera vraisemblablement dans un secteur d'étude du risque de submersion marine. • En matière de biodiversité, le lido est une zone sensible et protégée à plusieurs titres (réserve Naturelle, Natura 2000 et ZNIEFF). Toutefois, du fait de leur anthropisation ancienne, les parcelles du projet ont été exclues de tous les périmètres de protection de la nature. De fait, les inventaires floristiques et faunistiques réalisés sur l'ensemble du site ne mettent pas en évidence d'enjeux significatifs, à l'exception de la dune, milieu spécifique qui accueille au printemps et en été une population d'Euphorbe péplis (Euphorbia peplis), plante menacée d'extinction el, à ce titre, protégée. Un volet particulier du projet mérite d'être signalé, à savoir la présence de la Patelle géante (Patella feruginea) parmi les dix espèces dont l'élevage est programmé. L'étude d'impact souligne à juste titre qu'il s'agit d'une espèce protégée dont le prélèvement dans la nature et la manipulation sont réglementés, et pour laquelle le porteur de projet doit donc solliciter l'octroi d'une dérogation. Le maintien ou la restauration de la continuité écologique sur le lido constitue un autre enjeu pour le projet, du fait de sa localisation au coeur d'habitats naturels protégés par la directive européenne Habitats (CEE 92/43). Ce sujet est mentionné dans l'étude. L'évaluation des incidences du projet sur l'état de conservation des trois sites Natura 2000 adjacents conclut à l'absence d'impact. Cette conclusion apparaît satisfaisante au regard des faibles impacts potentiels du projet sur les espèces et les habitats d'intérêt communautaire ayant conduit à la désignation de ces sites. • Du point de vue de la santé publique, le dossier ne présente pas d'évaluation spécifique des risques sanitaires pour le voisinage, mais TA E13000012/20 10 cela n'est pas préjudiciable, en raison de l'éloignement des zones habitées et de la faiblesse du risque de transmission par l'air, le sol ou l'eau. Les nuisances sonores seront essentiellement générées par les équipements motorisés de traitement de l'eau, regroupés dans une zone située au centre du pôle. Se référant uniquement aux niveaux de bruit à respecter en limite de propriété et aux données constructeurs. L’étude aurait pu être davantage étayée sur le sujet. • L'étude indique logiquement que les déchets d'élevage devraient être limités au regard de la faiblesse de la biomasse maintenue dans les installations. Enfin, il convient d'indiquer que le dispositif de pompage n'engendrera pas de risque pour la baignade et les activités de plongée. Sur la pertinence des mesures d'évitement, de réduction et compensation Au regard de la nature et de la localisation du projet, plusieurs impacts parmi ceux relevés appellent des réponses spécifiques qui doivent faire l'objet d'un chiffrage des coûts. • Sur la qualité des rejets d'eau de la plate-forme: le fonctionnement de la plate-forme privilégie ingénieusement l'utilisation de circuits d'élevage en eau recyclée afin de limiter les prélèvements et rejets. L'eau de mer de certains bassins est renouvelée régulièrement. Les rejets sont alors filtrés, stérilisés par UV, puis envoyés dans l'émissaire de la station d'épuration de la Marana (en aval de la station) où ils dilueront les effluents de la station. Les résidus filtrés, estimés à 3 Kg/jour, sont évacués par le réseau des eaux usées vers la station d'épuration, qui traite 1 800 Kg/jour de matière en suspension. Toutes ces dispositions apparaissent satisfaisantes du point de vue sanitaire. Si le suivi régulier de la qualité des rejets est annoncé, la fréquence des contrôles de qualité des eaux devrait toutefois être précisée. · Sur le paysage: une attention particulière est accordée à la limitation des impacts visuels des constructions et travaux prévus: nouveau bâtiment à un seul niveau et de forme circulaire, bardage de bois, revêtement du stationnement perméable et végétalisé, plantation d'essences locales, cheminement piéton en lame de bois... Ces mesures, ainsi que la destruction du restaurant en bord de mer et le balisage d'un accès unique vers la plage, contribueront à restaurer la qualité paysagère de la zone. • Sur la préservation des milieux et de la biodiversité : le porteur de projet présente diverses mesures adaptées afin de limiter à la fois les impacts du chantier sur les milieux jugés sensibles, et les risques de TA E13000012/20 11 pollution. Le respect des emprises de chantier et le choix de la période de travaux (d'octobre à mai) prend en compte le cycle de vie de l'espèce Euphorbe péplis, contribuant ainsi à éviter sa destruction. Une action de sensibilisation des entreprises est opportunément prévue. La destruction du restaurant de plage est l'occasion de mettre en oeuvre la restauration de la dune. A ce titre, des actions sont proposées qui devraient être programmées et budgétées dans le cadre de mesures compensatoires. • Sur le volet sanitaire: des mesures de prophylaxie et de médication seront prises afin de préserver les espèces marines. Des dispositions visant l'hygiène et la sécurité du personnel sont développées. Ces mesures, adaptées, devraient être complétées pour ce qui concerne les causes possibles d'atteinte à la santé, notamment en cas de mortalité massive des animaux. Toutefois, les espèces élevées étant issues de prélèvements dans les populations locales, il n'existe pas, a priori, de risque fort d'apport de pathogènes autres que ceux déjà présents dans le milieu naturel local Il n'est pas fait référence à des dispositions à inclure dans la conception des ouvrages, ainsi que dans la conduite et la finition des chantiers afin d'éviter la création de gîtes à moustiques, alors qu'il conviendrait d'agir en ce sens. · Sur le volet déchets: les animaux morts seront évacués vers une station d'équarrissage ou vers une unité d'incinération après congélation selon leur volume, dispositions qui apparaissent appropriées. ANALYSE DE LA PRISE EN COMPTE DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE PROJET AU REGARD DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX Le choix du site est convenablement justifié par la proximité indispensable d'une source d'eau de mer de qualité pour alimenter les bassins d'élevage. Le fonctionnement de la plate-forme privilégie l'utilisation de circuits d'élevage en eau recyclée afin de limiter les prélèvements et rejets. Le site n'est concerné par aucun des périmètres de protection de la nature (réserve Naturelle, Natura 2000 et ZNIEFF Si l'implantation des bâtiments est bien prévue en dehors des périmètres d'aléas identifiés par le Plan de Prévention des Risques Inondation (PPRI) de la commune de BIGUGLIA, en revanche, le projet se situe à l'intérieur du secteur concerné par le Plan de Prévention du Risque incendie de forêt (PPRif). TA E13000012/20 12 Du point de vue du paysage, le projet vise incontestablement à réhabiliter le site en créant une ambiance conforme à son environnement exceptionnel: - en proposant une architecture sobre et intégrée. - en faisant le choix d'une large renaturation des parcelles concernées, privilégiant les espèces locales. - en contribuant à la restauration d'un habitat dunaire aujourd'hui dégradé et sur-piétiné, Au final, la conception du projet et les mesures prises pour supprimer, réduire et/ou compenser ses impacts sur l'environnement, incluant la santé, apparaissent donc globalement appropriés au contexte et aux enjeux du site tout en étant techniquement viables. En conclusion, l'autorité environnementale: estime que le projet d'agrandissement de la plate-forme STELLA MARE, malgré quelques incomplétudes de l'étude d'impact, prend correctement en compte les enjeux environnementaux présents sur le site, à l'exception notable des risques naturels ; invite le maître d'ouvrage à compléter les volets "bruit", "consommation énergétique" et "risques naturels" de l'étude d'impact; considère que les mesures de réduction des impacts proposées répondent globalement et correctement à la nécessité de limiter les effets négatifs du projet tout en privilégiant un traitement esthétique du site; invite le maître d'ouvrage à chiffrer les mesures compensatoires, en particulier en faveur de la restauration de la dune. Association U Levante Mail du 22 ami 2013, La direction de U Levante à Monsieur le Maire de Biguglia Monsieur Sasso, commissaire enquêteur, nous a averti que le dossier d’enquête publique était à notre disposition à la mairie mais qu’il fallait aller l’y chercher. C’est la première fois qu’une mairie “refuse” de nous l’adresser (à nos frais) par voie postale. En conséquence nous donnons mandat à Monsieur Pierre-Laurent Santelli de le récupérer pour U Levante et nous vous demandons de bien vouloir le lui remettre. Nous vous avons demandé ce dossier par mail le 10 mai. Nous sommes déjà le 22 mai. La durée d’étude de ce dossier par la direction de U Levante demandera du temps et nous contraindra à ne vous adresser nos observations qu’en fin d’enquête publique. TA E13000012/20 13 En espérant que plus aucun retard n’interviendra et en vous en remerciant. Le 22/05/13 14:56, le commissaire enquêteur répond : Je pense qu'il y a une incompréhension sur le déroulé des faits. Dès que j'ai eu connaissance de votre courrier lors de ma permanence en mairie du 15 mai, j'ai demandé à l'Université de Corse de me communiquer une copie de l'ensemble des documents. Je précise ici que logiquement ça aurait été à vous de venir en mairie et de réaliser les photocopies. Ce matin j'ai donc récupéré l'ensemble des documents, M. Santelli étant présent sur place j'ai proposé de lui remettre directement ceux-ci. Ce dernier a purement et simplement refusé. Le Maire de Biguglia pourrait procéder à l'envoi des documents, mais dans ce cas vous n'auriez les documents qu'en début de semaine prochaine soit la semaine de clôture de l'enquête. C'est donc pour vous faire gagner du temps que j'ai pris l'initiative de vouloir remettre les documents à M. Santelli, puis ensuite devant le refus de ce dernier de vous adresser un mail vous précisant que vous pouviez récupérer de façon immédiate les documents. J'espère que mon mail vous permettra de mieux comprendre les faits et d'éviter une polémique de forme qui n'a pas lieu d'être. 22 mai 2013 La direction de l’association U Levante indique : Merci de votre réponse. Le mail pour la mairie est parti le 10, les deux courriers postaux pour la mairie et vous- même ont été postés, en même temps, le 13. Le votre était également adressé "en mairie de Biguglia". Puisque la mairie semble refuser un envoi postal de ce dossier (c'est bien la première fois que cela nous arrive), nous demandons à P.L. Santelli de le récupérer au nom de U Levante. Les deux associations s'entendront ensuite. Nous sommes le 22 et nous n'aurons donc que fort peu de temps pour étudier ce dossier. En simple conséquence, et en le regrettant, nous ne pourrons hélas vous l'envoyer qu'en fin d'enquête... observations du commissaire enquêteur : Il est regrettable que l’association, qui a une pratique quotidienne de ces procédures, n’ait pas réalisé que la mairie de Biguglia n’est que le lieu d’accueil de l’enquête puisque le projet se situe sur le territoire communal. De ce fait, la commune n’a strictement aucun autre lien avec le dossier que celui d’accueillir le commissaire enquêteur et le public ou les associations intéressées par le dossier dans ses locaux, TA E13000012/20 14 le Maître d’ouvrage, porteur du projet Stella Mare étant l’Université de Corse et l’organisation de l’enquête étant assumée par les services de l’Etat de la DDTM. Malgré toutes ces « péripéties » l’association a produit le mémoire ci-dessous L’association U LEVANTE soulève quatre points de nature, selon elle, à interdire le projet. Le premier est une étude du risque de submersion de la zone (étude signalée manquante par l’autorité environnementale, noter que la courbe de niveau +2m rentre largement vers l’intérieur du cordon au niveau des terrains universitaires, concernant la zone inondée à la suite d’une tempête d’ordre centennale. Dans le cas des zones à lido on observe une inondation des terres également coté lagune la surface hors d’eau de la parcelle Stella Mare est excessivement réduite. La nouvelle construction est en partie sous l’eau et la zone des bungalows est cernée au nord et au sud; pour la zone concernée, la hauteur d’eau est comprise : Entre 0 et 50cm pour les zones jaunes Entre 50cm et 1m pour les zones rouges. Si le parking et une partie du nouveau bâtiment ne serait que sous 0.50 cm maximum, on voit que les bungalows les plus au nord ouest peuvent être sous 1 m d’eau Le deuxième comporte des observations sur « la zone urbanisée » En fait, au Nord une seule construction, collée au bâtiment universitaire et qui faisait partie de la propriété. Au Sud existent les sept villas « Voillemier », construites suite à un permis tacite obtenu (pas de passage en conseil des sites, pas d’enquête publique) en même temps avec les mêmes architectes. Ni le Préfet dans son arrêté, ni l’autorité environnementale ne disent mot En écrivant que le projet « n’entraîne pas de risque sanitaire en raison de l’éloignement de zones habitées » l’autorité environnementale indique qu’elle considère qu’il ne s’agit pas d’une zone urbaine. Le troisième fait état de deux documents universitaires qui placent la limite des deux bandes de 100m côté mer et côté étang. Des bâtiments sont dans la bande des 100m côté mer. Ces bâtiments ne peuvent être « réhabilités » ou reconstruits que si leur fonctionnement nécessite la proximité immédiate de l’eau. Ce qui n’est pas le cas. Notons que la « base mer » ne figure pas sur ce document universitaire. TA E13000012/20 15 Le quatrième (cadastre et photos aériennes) permet de constater, si ces documents sont comparés aux documents soumis à enquête, que dans ces derniers les localisations de bâtiments à réhabiliter (dont la « base mer ») sont fausses. GIOVANNINI Fabienne courriel Date: 29 mai 2013 04:06:26 Mon inquiétude principale repose sur la localisation du projet et je m'en tiendrais à cet argument essentiel. J'ai toujours été étonnée et même offusquée que ce projet, quoiqu'on puisse en penser sur le fond, portée par l'Université de Corse, institution citée en exemple et très respectée dans l'île, trouve sa localisation sur un lido. Par nature, le lido est un cordon dunaire extrêmement fragile. Et le lido de la Marana a cette particularité d'être emprisonné entre la mer et un site marécageux d'une richesse exceptionnelle, l'étang de Biguglia (Chiurlinu), protégé par la Convention de Ramsar, Il constitue une réserve naturelle d'importance internationale qui abrite une faune aquatique considérable et toutes sortes d'oiseaux migrateurs. Il figure aussi comme lieu de nidification d'une grande valeur ornithologique (plus de 120 espèces). L'étang révèle une très grande richesse floristique de caractère "remarquable" avec notamment une trentaine d'espèces classées "très rares". On y note la présence de nombreux herbiers aquatiques. Avec lui, le lido est tout aussi précieux. Il comporte une biodiversité remarquable en faune et en flore, consacrée par plusieurs types de protections également (Natura 2000, Znieff de type 1, réserve naturelle, Directive Oiseaux, ZPS, SIC, Sage, EBC, PPRL...). Il est un poumon vert pour cette région de la Marana. Mais au-delà des règlements administratifs et des protections juridiques, j'en appelle au simple bon sens. Il n'existe pas de lido du même type en Corse et je ne crois pas qu'il en existe ailleurs en Méditerranée. Celui-ci est caractérisé par sa longueur, 11 kilomètres, et son étroitesse, moins d'un kilomètres de large Jamais il n'aurait du être la proie du béton. Or il est en permanence sous la pression immobilière et chaque construction nouvelle l'expose à de futures constructions. Jusqu'à quand ? Le cordon lagunaire traverse quatre communes : Borgu, Lucciana, Biguglia, Furiani. Quatre communes à forte pression démographique, qui pourraient se satisfaire de vastes espaces et possibilités sur la TA E13000012/20 16 plaine, mais c'est le plus souvent vers le littoral hélas que se pressent les tentations immobilières et les projets touristiques. Vous n'êtes pas sans savoir que depuis des années, existe un gros projet sur le lido, porté par la commune de Borgu. Il a été contenu jusqu'ici grâce à l'action des associations de défense de l'environnement qui observent une vigilance bénéfique. Sur la portion du lido de la commune de Biguglia existe aussi un projet hôtelier avec centre de thalassothérapie qui n'a jamais pu voir le jour. Ainsi, le projet Stella Mare est évidemment une brèche qui s'ouvre pour Borgu, pour Biguglia, comme pour tout autre projet actuel ou futur. D'ailleurs, la réalisation de 7 villas sur le terrain qui jouxte celui de l'implantation de Stella Mare coïncide avec sa mise en chantier. Et ce ne peut être un hasard de la part du promoteur qui en a fort astucieusement saisi l'occasion pour imposer ses constructions. Jamais les permis de construire n'aurait du être autorisés pour ces villas vous le savez. Ils ne l'ont d'ailleurs été que sous forme tacite. Sauf erreur, comme élue siégeant au sein du Conseil des Sites, je ne crois pas avoir jamais été saisie d'un passage en Conseil des sites pour ces constructions. Idem d'ailleurs concernant le projet Stella Mare (mise à part la prise d'eau de mer) qui a pourtant déjà fait l'objet de quelques aménagements. La localisation de ce projet Stella Mare se situe sur une zone non urbanisée et n'aurait jamais du faire l'objet d'une demande de construction. Les cinq bungalows existant contreviennent à la loi littoral à double titre au moins (lido, bande des 100 mètres). Idem pour l'ancien restaurant qui n'a jamais eu de permis de construire. Par son ampleur (les constructions existantes, un bâtiment supplémentaire d'une superficie de 1200 m2, avec laboratoires de recherche,bureaux, locaux techniques, salle de conférence de 82 places, parkings pour une soixantaine de places, sans parler des 122 bassins d'expérimentation (260 m3) des canalisations et autres systèmes de pompage etc.), il est clair que ce projet Stella Mare constitue à lui seul ce qui s'imposera par la suite comme un "hameau nouveau" avant même que l'Assemblée de Corse qui en débat actuellement, n'ait apporté ses propres précisions comme l'autorise la loi sur le Padduc. Il est clair aussi que l'existence de cette "enclave" ne pourra plus empêcher d'autres constructions à l'avenir, ne serait-ce que par le biais de la "continuité de l'existant". TA E13000012/20 17 Je vous informe que je siège au Comité Stratégique pour l'élaboration du Padduc et que nos souhaits tendent à ce qu'aucun projet quel qu'il soit, ne puisse interférer dans nos travaux. Ce souhait est né de la polémique sur un autre important projet sur le site de la Testa Ventilegna. Avec mon groupe j'ai déposé une motion pour que tout projet soit gelé avant que le Padduc ne soit adopté par l'Assemblée de Corse. Elle sera examiné le 7 juin prochain. En tout état de cause, par respect pour les travaux en cours au sein de l'Assemblée de Corse et du Comité de pilotage du Padduc, il me semble nécessaire de surseoir au projet Stella Mare qui, s'il devait se réaliser, entraînerait une jurisprudence et donc fausserait le débat démocratique en cours. Vous n'êtes pas sans savoir non plus qu'un inquiétant projet de grand port à la Carbonite existe. Enfin, la proximité de l'aéroport et celui de la RT 193 finissent de condamner le lido de la Marana, voué à une véritable riviera si nous relâchons notre vigilance. Il est très clair que toute la zone du cordon lagunaire est extrêmement convoitée. ce projet encore une fois ouvre une brèche qu'il nous sera impossible de contenir. Il est d'ailleurs décrit comme attrayant sur le plan de la recherche, mais aussi sur le plan touristique. Il est évident qu'il va permettre de fixer de futures constructions qu'il ne sera plus possible à la juridiction administrative d'empêcher. Outre le fait que si l'on se réfère aux dispositions de la loi littoral, les lidos sont inconstructibles, encore une fois sur le plan du simple bon sens, je considère que nous avons l'impérieux devoir de protéger ce qui reste à protéger. Par ailleurs, je souhaiterais soulever un autre souci. Comme membre du Conseil d'Administration de l'Office de l'Environnement de la Corse, je vous informe que la zone est répertoriée comme submersible et très exposée à l'érosion côtière. Cette fragilité est accentuée par les phénomènes du changement climatique qui vont s'aggravant, mais aussi par le projet de grand port à la Carbonite qui pourrait accroître encore les risques littoraux. D'ailleurs je note que l'avis de l'autorité environnementale relève la non prise en compte dans l'étude d'impact des risques naturels. Pour toutes ces raisons, ce projet doit faire l'étude d'une autre localisation. La localisation actuelle contrevient à la loi littoral. Le projet fera jurisprudence pour d'autres projets sur le lido, et le condamne à terme. Et avec lui, l'étang de Biguglia car tout ce qui fragilise le lido, fragilise évidemment l'étang et ses richesses. Enfin, ce projet interfère sur le débat démocratique en cours pour l'élaboration du Padduc. demande d'émettre un avis défavorable. TA E13000012/20 18 GERONIMI Jean Valère Président de l'association U Marinu CPIE Bastia Golo Méditerranée Date: 29 mai 2013 11:14:23 UTC+02:00 L'association U Marinu CPIE Bastia Golo Méditerranée, 20 ans d'existence, avec deux manifestations concernant l'Education et le Développement Durable, adhère totalement aux réalisations et projets de la plateforme de recherche de l'Université de Corse "Stella Mare". Nous comptons encourager et faire connaître, dans nos domaines de compétence (nous avons le label UNESCO Education au Développement Durable) qui sont complémentaires, les résultats de leurs recherches. Notre intervenons déjà au sein de la structure, afin de sensibiliser les scolaires à l'environnement marin de Méditerranée, en complémentarité avec les animations effectuées par les chercheurs de l'Université. *** En application de l’ Art. R. 123-18. : « Dès réception du registre et des documents annexés, le commissaire enquêteur rencontre, dans la huitaine, le responsable du projet, plan ou programme et lui communique les observations écrites et orales consignées dans un procès-verbal de synthèse. Le responsable du projet, plan ou programme dispose d’un délai de quinze jours pour produire ses observations éventuelles », Le commissaire adresse les observations reçues durant l'enquête dans le PV de synthèse joint. concernant l'avis de l'autorité environnementale,il souhaite avoir vos observations sur la demande qui " invite le maître d'ouvrage à compléter les volets "bruit", "consommation énergétique" et "risques naturels" de l'étude d'impact;" concernant l'association U Levante, il est nécessaire de communiquer vos observations sur les 4 points soulevés concernant Mme GIOVANNINI il est souhaitable de répondre sur les points soulevés essentiellement du point de vue écologique. TA E13000012/20 19 procès verbal de synthèse des observations reçues FILIPPI Jean José, MARENGO Michel, GAVINI Alexandre, SANTONI Andrea, REVEL Antonia, PIERI Marie France, BASTIEN Marion, HARO Fabien, QUAGLIETTI Sébastien,BASTIEN Romain,DOMINICI Sophie, chacun à titre individuel, indiquent leur intérêt pour le projet, se disent fortement favorables à ce projet. FRANCESCHI Henri Président du syndicat des aquaculteurs Corses Président du Conseil Economique Social et Culturel de la Corse Soutient également le projet Aucune opposition n’a été relevée sur le registre d’enquête. AVIS DE L’AUTORITE ENVIRONNEMENTALE la conception du projet et les mesures prises pour supprimer, réduire et/ou compenser ses impacts sur l'environnement, incluant la santé, apparaissent donc globalement appropriés au contexte et aux enjeux du site tout en étant techniquement viables. En conclusion, l'autorité environnementale: estime que le projet d'agrandissement de la plate-forme STELLA MARE, malgré quelques incomplétudes de l'étude d'impact, prend correctement en compte les enjeux environnementaux présents sur le site, à l'exception notable des risques naturels ; invite le maître d'ouvrage à compléter les volets "bruit", "consommation énergétique" et "risques naturels" de l'étude d'impact; considère que les mesures de réduction des impacts proposées répondent globalement et correctement à la nécessité de limiter les effets négatifs du projet tout en privilégiant un traitement esthétique du site; invite le maître d'ouvrage à chiffrer les mesures compensatoires, en particulier en faveur de la restauration de la dune. Association U Levante L’association soulève quatre points de nature à interdire le projet: Le premier est une étude du risque de submersion de la zone Le deuxième comporte des observations sur « la zone urbanisée » ou non. Le troisième fait état de deux documents universitaires qui placent la limite des deux bandes de 100m côté mer et côté étang. TA E13000012/20 20 Le quatrième soutient par comparaison de documents que les localisations de bâtiments à réhabiliter (dont la « base mer ») sont fausses. GIOVANNINI Fabienne courriel Date: 29 mai 2013 04:06:26 ce projet doit faire l'étude d'une autre localisation. La localisation actuelle contrevient à la loi littoral. Le projet fera jurisprudence pour d'autres projets sur le lido, et le condamne à terme. Et avec lui, l'étang de Biguglia car tout ce qui fragilise le lido, fragilise évidemment l'étang et ses richesses. Enfin, ce projet interfère sur le débat démocratique en cours pour l'élaboration du Padduc. Demande d'émettre un avis défavorable. GERONIMI Jean Valère Président de l'association U Marinu CPIE Bastia Golo Méditerranée, adhère totalement aux réalisations et projets de la plateforme de recherche de l'Université de Corse "Stella Mare". REPONSES du MAITRE D’OUVRAGE aux OBSERVATIONS RECUES ET TRANSMISES par le COMMISSAIRE ENQUETEUR (Article R 123-18 du code de l’environnement) Sur l’avis de l’autorité environnementale I- Au titre du § II-2 « Sur le caractère complet de l’étude d’impact » I-I Pour ce qui est en premier lieu de l’absence « d’analyse des effets cumulés du projet avec d’autres projets connus », prévue au 4° de l’article R 122-5 du code de l’environnement, ce texte précise que ces derniers sont ceux qui, lors du dépôt de l’étude d’impact : « - ont fait l'objet d'un document d'incidences au titre de l'article R. 214-6 et d'une enquête publique ; -ont fait l'objet d'une étude d'impact au titre du présent code et pour lesquels un avis de l'autorité administrative de l'Etat compétente en matière d'environnement a été rendu public. Sont exclus les projets ayant fait l'objet d'un arrêté au titre des articles R. 214-6 à R.214-31 mentionnant un délai et devenu caduc, ceux dont la décision d'autorisation, d'approbation ou d'exécution est devenue caduque, dont l'enquête publique n'est plus valable ainsi que ceux qui ont été officiellement abandonnés par le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage ; » TA E13000012/20 21 Dans le cas présent, il importe de relever que l’autorité environnementale ne précise absolument pas quels seraient les projets existants susceptibles qui auraient dû être pris en considération par l’auteur de l’étude d’impact. En réalité, il n’en existe aucun. La prescription réglementaire sus rappelée se révèle ainsi sans objet dans le cadre de l’opération projetée par l’Université. I-II S’agissant en second lieu du défaut « d’estimation du coût du projet et des mesures d’accompagnement », il importe là aussi de se référer aux dispositions de l’article R 122-5 du code de l’environnement qui s’y rapportent, à savoir celles de son 7°), en vertu duquel l’étude d’impact doit présenter : « Les mesures prévues par le pétitionnaire ou le maître de l'ouvrage pour : -éviter les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine et réduire les effets n'ayant pu être évités ; -compenser, lorsque cela est possible, les effets négatifs notables du projet sur l'environnement ou la santé humaine qui n'ont pu être ni évités ni suffisamment réduits. S'il n'est pas possible de compenser ces effets, le pétitionnaire ou le maître d'ouvrage justifie cette impossibilité. La description de ces mesures doit être accompagnée de l'estimation des dépenses correspondantes, de l'exposé des effets attendus de ces mesures à l'égard des impacts du projet sur les éléments visés au 3° ainsi que d'une présentation des principales modalités de suivi de ces mesures et du suivi de leurs effets sur les éléments visés au 3° ; » Il ressort clairement de ce texte que l’étude d’impact n’a pas à comporter à ce titre l’estimation du coût du projet, seul celui des dépenses relatives à la mise en oeuvre des mesures de compensation étant évoqué. A cet égard il importe toutefois de préciser que si ces derniers coûts ne sont pas expressément mentionnés, cette circonstance n’a pas été, en l’espèce, de nature à nuire à l’information du public ni à fausser l’appréciation que portera l’administration sur le dossier. En effet, l’étude d’impact détaille les « mesures envisagées pour limiter, compenser, supprimer les impacts », aussi bien en « phase travaux » qu’en « phase exploitation » (Cf. § 2.5 – page 141 du document). Il résulte des développements qui y sont consacrés que les mesures dont s’agit sont particulièrement réduites et soit : - Directement liées aux aménagements projetés (conditions matérielles d’exécution des travaux, intégration au paysage, aménagement des abords …) ; TA E13000012/20 22 - Ou, pour celles relevant de l’exploitation, purement et simplement intégrées dans le coût prévisionnel de maintenance du site, estimé à 22 euros/m² au point 1.6 «Capacités techniques et financières » de l’étude d’impact (Cf. page 30 du document). Aucun déficit substantiel d’information n’est ainsi susceptible d’être utilement retenu. II – Au titre des § II-3 « Sur la méthodologie employée pour caractériser les enjeux environnementaux » et II-IV « Sur la caractérisation des enjeux environnementaux ». L’Université renvoie sur ces points à la note technique établie par le bureau d’études AQUALOG, jointe en annexe aux présentes. Sur les observations de l’association « U Levante » I – Le « risque de submersion » Les réponses sont apportées par le bureau d’études AQUALOG à travers sa note sus évoquées et jointe en annexe. II – Sur le caractère prétendument « non urbanisé » de la zone d’implantation du projet Il résulte des dispositions exhaustives de l’article R 122-5 du code de l’environnement que les considérations d’ordre urbanistique ne sont pas au nombre de celles devant figurer dans l’étude d’impact. L’Université entend néanmoins rappeler que le projet objet de la demande de permis, qui ne conduira qu’à l’édification d’une construction nouvelle à usage de « Pôle de transfert de technologie » décrite au point 1.5.3.1 de l’étude d’impact ( page 22 du document) s’inscrit dans un espace proche du rivage au sens de l’article L 146-4II du code de l’urbanisme, au voisinage de la bande des 100 mètres mais sans y empiéter. Il se situe à proximité immédiate d’une maison à usage d’habitation (« Maison Ferretti »), de trois des bâtiments universitaires de recherche (Laboratoires, bureaux) ainsi que de cinq unités d’habitation relevant également du pôle de « Stella Mare », le tout déjà existant. Au sud, et dans le prolongement de ce tènement foncier, on relève l’existence de cinq villas individuelles de réalisation très récente. Au droit de celles-ci, vers la route départementale se trouvent, toujours du nord au sud, les ensembles immobiliers « Marana Beach 1 » et « Marana Beach 2 », ainsi que trois hangars agricoles, ces derniers un petit peu plus éloignés. Une dizaine d’entre elles s’inscrivent dans un rayon d’environ 200 mètres autour du point d’implantation du projet. Le secteur doit incontestablement être regardé comme un espace urbanisé au sens de la loi littoral. TA E13000012/20 23 III – Sur la localisation du projet par rapport à la bande des 100 mètres L’article L. 146-4-III du Code de l’urbanisme prévoit que la bande des cent mètres part de « la limite haute du rivage ou des plus hautes eaux pour les plans d’eau intérieurs ». Cette délimitation est en général réalisée dans les documents d’urbanisme. En l’absence de tels documents donnant une limite officielle des plus hautes eaux, il convient d’appliquer les dispositions supra telles qu’éclairées par la jurisprudence. La notion de limite haute du rivage fait référence à la notion de rivage au sens du droit du domaine public maritime. La Conseil d’Etat considère que la bande des cent mètres doit être calculée horizontalement de tout point des façades des constructions litigieuses à l’élévation à la verticale du point jusqu’où les plus hautes mers peuvent s’étendre en l’absence de perturbation météorologiques exceptionnelles. En l’espèce, la bande des cents mètres a été définie par le Cabinet Rodriguez. En l’absence de document officiel, il est donc totalement pertinent de se fier à cette délimitation qui respecte les principes établis par la jurisprudence administrative et rappelés supra. Les remarques de l’association « U Levante » reposent pour leur part exclusivement sur des documents antérieurs à l’étude d’impact, dépourvus de toute force probante et d’ailleurs non repris par celle-ci. Le plan dressé par Monsieur RODRIGUEZ, géomètre expert, qui est joint à ladite étude (page 52) démontre on ne peut plus clairement que le bâtiment projeté a vocation à s’implanter au-delà de la bande des 100 mètres. IV – Sur la localisation soi-disant erronée de « certains bâtiments du PC ». Le dossier de demande de permis de construire porte sur l’édification d’un bâtiment à vocation de pôle de transfert de technologies, la réhabilitation et l’extension de deux constructions existantes ( Villa BONNIN et petit abri situé en limite est de la parcelle AS 29), ainsi que la réhabilitation avec changement de destination d’une troisième, dénommée « petite villa », laquelle sera transformée en bureaux. Un seul bâtiment sera donc créé, celui destiné à accueillir le « Pôle de transfert de technologie ». Le seul fait que certains bâtiments n’apparaissent pas sur le plan de géomètre ne saurait sérieusement amener l’association « U Levante » à considérer que leur localisation sur ledit plan serait fausse. On voit mal comment il pourrait en aller de la sorte alors même qu’ils n’y figurent pas… TA E13000012/20 24 Tel n’était toutefois pas la finalité du plan dont s’agit, lequel visait exclusivement à matérialiser la bande des 100 mètres. Au surplus, le plan de masse joint en page 26 de l’étude localise précisément à la fois les constructions existantes et le nouveau bâtiment projeté. Sur les observations de Madame GIOVANNINI Cette dernière invoque en substance : - La fragilité du lido lagunaire de la Marana ; - La « brèche » qu’ouvrirait pour de futures réalisations immobilières le projet « Stella Mare » ; - Les prétendues interférences de ce dernier avec l’élaboration du Padduc ; - Les risques naturels qui affecteraient le lieu-dit « Casone ». I - La fragilité du lido lagunaire de la Marana A titre liminaire, il sera fait observer que c’est précisément la localisation du projet (entre la mer et l’étang de Biguglia) qui lui confère son intérêt scientifique. Et l’Université a particulièrement conscience de la richesse écologique du site. Il est aisé de comprendre les préoccupations de Madame Fabienne GIOVANNINI, préoccupations partagées par le maître d’ouvrage et particulièrement par les acteurs du projet Stella Mare. La problématique est parfaitement appréhendée par l’étude d’impact, à laquelle l’Université entend ici se reporter, non sans observer que les remarques de Madame GIOVANNINI ne remettent à aucun moment en cause le contenu et la pertinence de cette dernière. Etude dont l’autorité environnementale a d’ailleurs expressément admis à travers son avis qu’elle prenait « correctement en compte les enjeux environnementaux. » II – Le « précédent » que constituerait, en termes d’urbanisation, « Stella Mare » Il est à l’évidence peu sérieux de prétendre que la réalisation d’un bâtiment au coeur d’un espace déjà construit pourrait favoriser l’essor de projets immobiliers d’envergure sur d’autres parties de la commune de Biguglia, et a fortiori sur la commune de Borgo. Pour ce qui est des villas implantées à proximité immédiate de la plateforme « Stella Mare »,non seulement le permis de construire qui s’y rapporte, délivré le 8 octobre 2010 est antérieur au projet aujourd’hui porté par l’Université mais, au surplus, définitif. On ne saurait dès lors valablement remettre en cause sa validité, ni plus généralement considérer que le futur le « Pôle de transfert de TA E13000012/20 25 technologie » relèverait d’un espace non urbanisé, ainsi que cela a précédemment été développé à travers la réponse aux observations de l’association « U Levante ». Stella Mare ne représentera jamais un « hameau nouveau », lequel n’est constitué qu’en présence d’un certain nombre de constructions regroupées, à usage différencié, d'habitation, d'activités ou de services, ce dont ne relèvent manifestement pas les infrastructures universitaires dont dispose l’Université au lieu-dit « Casone ». Lesquelles tendent exclusivement, ainsi que le précise l’étude d’impact (Cf. page 11 du document), à « mettre en place les moyens et méthodes nécessaires à la maîtrise et à la gestion durable des ressources littorales et halieutiques de Corse. » C’est ainsi une erreur de rapprocher le projet de l’Université de Corse, à visée exclusivement scientifique et de recherche, de la pression « immobilière », ou « touristique » exercée sur le lido. Les bâtiments de Stella Mare sont des constructions publiques de recherches, qui n’auront aucun but lucratif. Enfin, la simple édification d’un bâtiment, à l’intérieur d’un espace déjà urbanisé, n’est absolument pas susceptible – compte tenu de la localisation du projet, et à partir du moment où celui-ci n’entraînera donc pas d’extension de l’urbanisation existante - de conduire à légaliser la création de nouvelles constructions alentour. III – Le fait que le Padduc soit en cours d’élaboration L’article L 4424-9 du code général des collectivités territoriales précise notamment que le Padduc : « Définit une stratégie de développement durable du territoire en fixant les objectifs de la préservation de l'environnement de l'île et de son développement économique, social, culturel et touristique, qui garantit l'équilibre territorial et respecte les principes énoncés aux articles L. 110 et L. 121-1 du code de l'urbanisme. Il fixe les orientations fondamentales en matière de protection et de mise en valeur du territoire, de développement agricole, rural et forestier, de pêche et d'aquaculture, d'habitat, de transports, d'infrastructures et de réseaux de communication et de développement touristique. Il définit les principes de l'aménagement de l'espace qui en résultent et il détermine notamment les espaces naturels, agricoles et forestiers ainsi que les sites et paysages à protéger ou à préserver, l'implantation des grandes infrastructures de transport et des grands équipements, la localisation préférentielle ou les principes de localisation des extensions urbaines, des activités industrielles, artisanales, commerciales, agricoles, forestières, touristiques, culturelles et sportives. TA E13000012/20 26 Le Padduc – actuellement toujours en cours d’élaboration - n’a aucune vocation à régir directement les autorisations d’occupation du sol, et aucune disposition législative ou réglementaire ne subordonne l’aboutissement de certaines opérations relevant, comme en l’espèce, du régime du permis de construire, à son entrée en vigueur. De plus, l’élaboration du Padduc « dure » depuis 2002. Il apparaît donc difficile de reprocher au projet Stella Mare de fausser le débat démocratique, ou d’invoquer une quelconque urgence. Tous les projets, et en particulier un projet à visée scientifique, ne peuvent être gelés en attendant l’élaboration de ce document. Du reste, la motion dont fait état Madame Fabienne GIOVANNINI à travers ses observations n’a jamais été déposée. Enfin, c’est encore à tort que l’intéressée met sur le même plan deux projet à finalités totalement différentes : celui de grand port de la Carbonite et celui de Stella Mare, alors même qu’ils s’opposent diamétralement aussi bien par leurs dimensions respectives que sur le plan de leur impact sur l’environnement. III - Les risques naturels qui affecteraient le lieu-dit « Casone ». Il importe sur ce dernier point de se rapporter à la note technique établie par le bureau d’études AQUALOG, annexée aux présentes. En conclusion : Sur les éléments recueillis : Aucune opposition n’a été relevée sur le registre d’enquête et toutes les interventions (12) du registre sont favorables L’association U Levante a soulevé 4 points de contestation auxquels le porteur de projet à répondu Les services de l’Etat ont évoqués diverses questions qui ont reçu réponse du maître d’ouvrage L’association U Marinu s’est dit favorable au projet Fabienne GIOVANNINI, élue territoriale, a demandé un avis défavorable s’appuyant sur des arguments réfutés par le maître d’ouvrage dans sa réponse. Sur la forme : les règles ont été respectées. TA E13000012/20 27 Les documents nécessaires à la bonne information du public et le bilan de la concertation étaient présents Sur le fond : Les contestations soulevées concernent essentiellement l’application des règles d’urbanisme et les notions liées aux permis de construire et à la loi littoral… ce qui n’est pas, à priori, l’objet de l’enquête. L’objet principal de cette enquête qui concerne, comme indiqué dans le titre de l’enquête « le projet de réalisation d'une plate-forme de recherche halieutique comportant un dispositif de prélèvement d'eau de mer, sur le territoire de la commune de Biguglia », a donné lieu à des expressions d’adhésion de la part de tous les intervenants. Compte tenu des éléments recueillis, l'ensemble de la procédure ayant été respectée, je soussigné François Marie SASSO, commissaire enquêteur, Clos le présent rapport d’enquête concernant le projet de réalisation d'une plate-forme de recherche halieutique comportant un dispositif de prélèvement d'eau de mer, sur le territoire de la commune de Biguglia. Fait à Bastia le Le Commissaire enquêteur François Marie SASSO TA E13000012/20