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L’impression numérique de journaux :
potentiels
et perspectives
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Ifra Special Report
3.32
02
Impressum
Ifra Special Report 3.32
© 2001 Ifra, Darmstadt
Impressum
Special Reports de l’Ifra, rapports de recherche, rapports d’étude concernant la technique et l’organisation ainsi que documents pour la normalisation des techniques d’édition. Editeur : Ifra, Washingtonplatz, 64287 Darmstadt, Allemagne ;
www.ifra.com ; tél. +49.6151.733-6 ; fax +49.6151.733-800. Directeur général : Günther W. Böttcher. Directeur de la
recherche et du consulting : Manfred Werfel. Responsable de la recherche : Uwe Junglas. Toute reproduction – même partielle – n’est autorisée qu’avec le consentement exprès de l’éditeur et une mention claire de la source. Prix : les Special Reports sont vendus au prix de 130 EUR*. Pour les membres de l’Ifra, le prix est compris dans leur cotisation, qui leur
donne droit à un certain nombre d’exemplaires. Les membres de l’Ifra peuvent commander des exemplaires en sus au prix
de 13 EUR* par exemplaire. Imprimé en Allemagne.
* plus 7 % de TVA en Allemagne et pour les sociétés et personnes de la Communauté Européenne n’ayant pas de numéro TVA.
Table des matières
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Ifra Special Report 3.32
Table des matières
1
Introduction ............................................................................................................................................................ 06
2
Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique ................................................................ 08
3
Réflexions systématiques sur l’impression numérique .................................................................................. 11
4
Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché ..................... 14
4.1 CtPress ...................................................................................................................................................................... 14
4.2 CtPrint ....................................................................................................................................................................... 16
5
L’avenir de la production de journaux ................................................................................................................ 18
5.1
5.2
5.3
5.4
5.5
5.6
Production de masse conventionnelle .......................................................................................................................
Production de masse avec tirages partiels (éditions régionales par ex.) ...................................................................
Production de masse personnalisée ..........................................................................................................................
Distribution électronique et impression locale ..........................................................................................................
Distribution électronique et impression individuelle .................................................................................................
Le journal sur Internet ...............................................................................................................................................
6
Aspects techniques des nouveaux modèles de journaux ............................................................................... 22
7
Coûts à l’exemplaire pour les technologies électrostatiques CtPrint .......................................................... 23
8
Résumé .................................................................................................................................................................... 26
18
18
19
19
21
21
03
04
Avant-propos
Ifra Special Report 3.32
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L’impression numérique de journaux :
potentiels et perspectives
En août 2000, constructeurs et imprimeurs de journaux
ont participé pendant deux jours à une réunion de recherche de l’Ifra à Darmstadt, afin de sonder les possibilités offertes par l’impression numérique dans le domaine de
la production de journaux. Les débats ont été animés par
Madame Susann Reuter et Monsieur Arved Carl Hübler de
l’« Institut für Print- und Medientechnik » (institut pour la
technique des produits imprimés et des médias) de l’Université technique de Chemnitz en Allemagne.
Cette réunion de recherche avait pour objectif de faire
l’inventaire d’un sujet encore tout nouveau : l’impression
numérique appliquée à la presse quotidienne. Il s’agissait
non seulement d’élucider ce que les journaux attendent de
l’impression numérique mais aussi de savoir ce que les
constructeurs de machines à imprimer conventionnelles et
de presses numériques peuvent à l’heure actuelle offrir aux
journaux. Parmi les nombreux domaines d’application de
l’impression numérique, la réunion a permis de dégager
trois utilisations présentant un intérêt particulier pour les
journaux :
> réalisation rentable d’une impression décentralisée de
petits tirages,
> réduction des temps de calage lors de l’impression de
petits tirages partiels,
> possibilités de nouvelles applications telles que les
« systèmes d’impression en kiosques » permettant
d’imprimer différents titres en petits tirages directement sur le point de vente.
Nous remercions très sincèrement les personnes présentes à la réunion de recherche de l’Ifra des 24 et 25 août
2000 pour leur participation active à la discussion :
Il est ressorti des débats qu’il existait encore d’importantes divergences entre les besoins des entreprises
de presse et les technologies disponibles sur le marché,
notamment en ce qui concerne le coût et la vitesse des
machines, mais que l’impression numérique pouvait néanmoins représenter un potentiel intéressant pour l’avenir de
la presse écrite.
Le présent rapport rédigé par Susann Reuter et Arved
Carl Hübler présente les résultats de la réunion de recherche et donne un aperçu systématique des tout nouveaux systèmes d’impression numériques adaptés à la
production de journaux. Il n’a pas été approuvé par les
participants à la réunion, ceci ne correspondant pas au but
recherché qui est avant tout d’offrir aux adhérents de
l’Ifra un exposé de la situation actuelle, présenté dans la
perspective d’un institut de recherche possédant déjà une
bonne expérience en matière d’impression numérique. Il ne
fait aucun doute que ce sujet donnera encore lieu à de
nombreuses discussions à l’avenir. Le présent rapport peut
contribuer à amorcer la discussion.
Jürgen Mauser
Clemens Mühl
Dr. Hubert Bitzl
Ove Borndalen
Lieven Callewaert
Dave Collette
John Doyan
Bo Dyrén
Dr.-Ing. Gerhard Fischer
Dr. Ing. Michael Glück
Michael Heller
Frank Detlef Hilfert
Cathy Horan
Prof. Dr.
Arved Carl Hübler
Thomas Landolt
Dipl. Ing.
Hans Jörg Laubscher
Rudolf Lisibach
Erik Ohls
John Poulin
Juha Punnonen
Jean-Luc Renaud
Susann Reuter
Dr.-Ing. Arnim Rudert
Dr. Karl Schaschek
Claes Schönander
Kurt Smits
Olivier Stehlin
Kjell Wagberg
Haindl Papier, Augsbourg, D
IDAB WAMAC International,
Eksjö, S
Xeikon, Mortsel, B
Associated MediaBase,
Londres, GB
CreoScitex Digital Printing,
St. Prex, CH
DN/EX Tryckeriet, Kista, S
Heidelberger Druckmaschinen,
Heidelberg, D
Darmstädter Echo Verlag und
Druckerei, Darmstadt, D
Océ Deutschland, Mülheim, D
Lecloux AG, Bonn, D
Océ Deutschland, Poing, D
TU Chemnitz, Institut für
Print- und Medientechnik,
Chemnitz, D
Ringier Print Adligenswil,
Lucerne, CH
Heidelberger Druckmaschinen
AG, Heidelberg, D
Neue Zürcher Zeitung,
Zurich, CH
Océ Deutschland, Poing, D
Druck- und Verlagshaus
Frankfurt am Main,
Neu-Isenburg, D
UPM-Kymmene Printing
Papers, Helsinki, FIN
Associated MediaBase,
Londres, GB
Alprint Newspaper Printing
Group, Helsinki, FIN
Le Républicain Lorrain, Metz, F
TU Chemnitz, Institut für
Print- und Medientechnik,
Chemnitz, D
IBM Deutschland, Stuttgart, D
Koenig & Bauer AG,
Wurtzbourg, D
Göteborgs-Postens,
Göteborg, S
Agfa-Gevaert, Mortsel, B
Maschinenfabrik WIFAG,
Berne, CH
Dagens Industri, Stockholm, S
Avant-propos
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Les collaborateurs de l’Ifra ayant participé à la réunion
sont les suivants :
Frédéric Fabre
Wolfgang Heil
Takashi Itoh
Uwe Junglas
Johan Leide
Harald Löffler
Jürgen Müller-Stephan
Melanie Shah
Manfred Werfel
Andy Williams
Darmstadt, juillet 2001
Ifra, Darmstadt, D
Ifra, Darmstadt, D
Ifra, Darmstadt, D
Ifra, Darmstadt, D
Ifra, Darmstadt, D
Ifra, Darmstadt, D
Ifra, Darmstadt, D
Ifra, Darmstadt, D
Ifra, Darmstadt, D, secrétaire
Ifra, Darmstadt, D
05
06
1 Introduction
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1 Introduction
Microsoft publie les prévisions suivantes sur Internet :
2001 Publication des premiers manuels scolaires électroniques
2002 PC et livres électroniques dont les écrans présentent
une résolution presque aussi élevée que le papier :
200 dpi
2003 Livres électroniques : poids inférieur à 500 g,
fonctionnent pendant huit heures et ne coûtent pas plus
de 99 dollars US
2004 Apparition de tablettes numériques, pouvant lire les
livres électroniques, saisie manuscrite
2005 Les ventes de livres électroniques dépassent la barre
d’un milliard de dollars US
Si l’on en croit ces prévisions de Microsoft concernant
l’évolution du marché des livres électroniques, les imprimeries et tout particulièrement les imprimeries de journaux
auraient de nombreuses raisons de s’inquiéter quant à leur
stratégie d’investissement future. Or, les prévisions publiées
par Microsoft sont tout à fait sérieuses. Dans le texte explicatif du site Internet, il est fait référence au sérieux et au
savoir-faire des experts de Microsoft. Bien entendu, seul
l’avenir nous dira si l’évolution prédite par Microsoft va se
confirmer ou non (cf. Fig.1). Néanmoins, ces prévisions
montrent quelle est la stratégie de développement poursuivie par Microsoft qui n’est d’ailleurs pas la seule entreprise
à investir énormément dans le développement de nouvelles
technologies susceptibles d’entraîner un bouleversement
du marché des médias.
100%
100 %
76 %
76%
2006 Les livres électroniques sont vendus dans les librairies
traditionnelles et dans les kiosques à journaux
62 %
62%
57 %
57%
2009 Dans de nombreux secteurs, la vente de livres électroniques dépasse celle des livres sur papier
Gedämpfte
Estimation
Abschätzung
modérée
50%
50
%
50%
50 %
39 %
39%
Lineare
Estimation
Abschätzung
linéaire
2010 Livres électroniques : poids 250 g, fonctionnent pendant
24 heures, 1 million de titres disponibles
Prévision
Microsoft
Microsoft-Prognose
10%
10 %
00%
%
2012 Concurrence féroce entre livres électroniques et livres
sur papier
1980
1980
1990
1990
2000
2000
2010
2010
2020
2020
Fig. 1 : Evolution du pourcentage de lecteurs adultes de quotidiens dans la
population des Etats-Unis. Sources : San Jose Magazine 1/2001, Microsoft
2015 Conversion de l’ensemble des ouvrages de la « Library
of Congress » en livres électroniques
2018 Quelques grands journaux impriment leurs derniers
numéros sur papier
2020 90 % de l’ensemble des livres sont distribués sous forme
électronique
2020 Nouvelle définition de « livre » [et de « journal »] :
« Important document écrit, consulté en général sur
ordinateur ou sur tout autre dispositif personnel de
visualisation. »
Tableau 1 : L’avenir de l’imprimerie, source :
www.microsoft.com/reader/news/future.htm, avril 2000,
traduction effectuée par l’Ifra
(cf. ci-dessus) et propre estimation (Université techn. de Chemnitz)
La concurrence entre les médias a déjà commencé depuis longtemps et se poursuit actuellement au moyen de
nouveaux produits et de nouveaux modèles économiques
découlant des derniers développements technologiques.
Les journaux sont tout autant affectés par cette évolution
que les autres médias imprimés. La concurrence souvent
plutôt modérée entre les différents journaux constitue
peut-être même un frein supplémentaire à la mise en place
active de technologies tournées vers l’avenir, chaque journal se consolant plus ou moins que les autres entreprises
de presse enregistrent, elles aussi, une baisse de leurs
tirages.
Face à cette situation, la notion d’innovation technologique dans le domaine de l’imprimerie est donc bien plus
qu’une simple devise à la mode. Il s’agit surtout de savoir
comment ce défi peut être relevé, tant du point de vue
technologique que de celui du personnel. Comment peuton répondre à la baisse continuelle des tirages ? Le journal
n’a-t-il d’avenir que s’il est personnalisé ? Quelles solutions proposent les constructeurs de machines à imprimer
à l’heure actuelle et quelles sont celles qui manquent encore pour assurer la production des journaux de demain ?
07
1 Introduction
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Naturellement, le contenu du journal demeure le seul
et véritable fondement de toute entreprise de presse. La
technologie utilisée détermine « uniquement » sous quelle
forme, à quelle rapidité, avec quelles commodités et à
quels frais ce contenu est transmis aux lecteurs. C’est dans
ce sens que les développements technologiques futurs
auront une incidence sur l’évolution de l’industrie de la
presse.
Ce Special Report de l’Ifra a avant tout pour but
d’éveiller la sensibilité du lecteur quant aux conséquences
que les développements technologiques peuvent avoir sur
l’avenir des journaux et dans ce contexte, de présenter plus
spécifiquement les techniques d’impression numérique et
leurs potentiels. Une chose est certaine : il n’existe pas
encore à l’heure actuelle de « solution technique » pour les
journaux qu’il nous suffirait de présenter dans ce rapport.
Bien que certains fournisseurs de systèmes d’impression
numérique qualifient ces derniers de « systèmes d’impression haute performance », la Figure 2 montre l’écart existant encore entre les machines conventionnelles et les
presses numériques, aussi bien en terme de performances
que de volume d’investissement nécessaire. Toutefois,
même s’il faudra attendre encore bien longtemps avant
de voir des journaux produits en impression laser ou à
jet d’encre, les solutions hybrides alliant les avantages de
différents procédés sont envisageables dans un avenir
beaucoup plus proche.
Ifra Special Report 3.32
Anzahl
Nombre
deMaschinen
machines
Mio €
50
3 500
50 Mio €
3 410
3 000
2 500
2 000
25 Mio €
25
1 500
1 000
10 Mio €
1
4
11
2,5
Mio €
85
0
Rotative offset
Zeitungsde presse
Offset-
Rotative
Illustrationshélio
labeur
Tiefdruck-
Rotative
Akzidenzoffset labeur
Rollenoffset-
Offset
Akzidenzfeuilles
Bogen-labeur
rotation
rotation
rotation
offset
1
Mio €
500
Impression
Digitaler
numérique
Hochleistungslaser haute
laserdruck
performance
Fig. 2 : Investissement nécessaire en moyenne par machine pour une nouvelle installation de
grosse taille [en millions d’euros] pour différents types de machines à imprimer ainsi que nombre
de machines nécessaires pour obtenir la performance équivalente à celle d’une rotative offset
à journaux. Source : propre estimation (Université tech. de Chemnitz)
1
08
2 Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique
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2 Perspectives des médias imprimés
dans un monde électronique
La représentation graphique du processus de diffusion
d’informations permet de distinguer trois étapes (cf. Fig. 3).
A l’intérieur de ces trois étapes, les technologies et médias
électroniques présentent différents avantages et inconvénients par rapport aux médias conventionnels imprimés
sur papier ou aux médias électroniques/analogiques. Voilà
pourquoi cette étude doit être menée de manière nuancée.
L’élément décisif est toujours le rapport existant entre l’efficacité/les avantages d’un média et les coûts nécessaires à
sa production.
La première étape, celle de la production des contenus,
fait appel aujourd’hui presque exclusivement aux technologies numériques. Cela vaut aussi bien pour la production
musicale que pour la télévision ou les médias imprimés.
Sans composition informatisée, sans saisie numérique
d’illustrations et sans techniques de mise en page électronique, toute production de journal est devenue aujourd’hui
impensable. Pour l’étape de production des contenus,
les médias électroniques sont moins coûteux et plus performants que les procédés conventionnels analogiques et
offrent en plus de nouvelles possibilités quant au traite-
Les
trois
principales étapes
de production
d’un produit média
Drei
Hauptstufen
im Leben
eines Medienprodukts
contenu
1. Production
Erzeugungdu
des
Inhalts
auteur,Verleger
éditeur
Autor,
Traitement deder
l’information
2. Handhabung
Information
distribution,Auswahl,
sélection, Lagerung
stockage
Verteilung,
utilisateur
3. Interface
Nutzer-Schnittstelle
lecture, consultation
Lesen,
Betrachten
Fig. 3 a et 3 b : Les trois étapes du processus de diffusion d’informations
ment, à la diffusion et à l’exploitation ultérieure (comme
par ex. la publication multimédias).
Au niveau de la seconde étape, qui concerne de manière générale tous les processus de transport, de sélection,
de distribution, de stockage, etc. des informations, les médias électroniques présentent de plus en plus d’avantages,
surtout en ce qui concerne la vitesse et l’efficacité globale,
sans compter qu’ils sont de moins en moins coûteux. Ceci
entraîne une forte concurrence par rapport aux procédés
conventionnels basés sur papier. Nous ne citerons comme
exemple que le concept de l’impression décentralisée sur
lequel nous reviendrons plus en détail par la suite. Dans
d’autres secteurs médiatiques, on assiste également à une
évolution semblable comme par exemple sur le marché
de la télévision avec la discussion sur les chaînes numériques et la télévision sur Internet ou dans l’industrie de la
musique où le standard MP3 permet la distribution online
de musique comme par l’intermédiaire de Napster. Internet
constitue le principal outil de travail pour tous les processus numériques de cette étape.
2 Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique
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Dans le domaine des supports de sortie, jouant le rôle
d’interface client/lecteur, les travaux de développement ont
donné naissance à de nouvelles technologies « hybrides »
qui essaient de combiner les avantages du papier et de
l’affichage sur écran électronique. Il existe aussi bien de
nouveaux écrans (notamment à diodes électroluminescentes organiques, c’est-à-dire des écrans-feuilles flexibles
polymères) que de nouveaux types de papier dits « papiers électroniques » effaçables et réimprimables. A moyen
terme, les médias conventionnels imprimés sur papier
conserveront deux avantages de taille par rapport à ces
nouveaux types de support. Ces avantages concernent :
1 les coûts techniques : le coût des supports hybrides
sera relativement élevé en exploitation normale.
2 la qualité graphique : la résolution sera notamment
bien inférieure à celle des médias imprimés
(30 fois moins bonne).
Ifra Special Report 3.32
Malgré tous les efforts entrepris pour améliorer la qualité graphique des textes sur supports électroniques comme
par exemple les nouvelles techniques anticrénelage (« Clear
Type » de Microsoft), la qualité des textes imprimés sur papier demeurera encore nettement supérieure au cours des
prochaines années (cf. Fig. 4), ce qui est particulièrement
important pour les textes longs et par conséquent, pour les
journaux. Dans ce domaine, seules les hautes résolutions
obtenues avec les techniques d’impression traditionnelles
garantissent actuellement une lecture rapide, fiable et peu
fatigante des caractères imprimés.
Fig. 4 : Ecarts de résolution. En haut : deux échantillons imprimés en offset et en impression laser. En bas : écran TFT. La lisibilité de certains caractères est
restreinte en cas de résolution faible.
09
10
2 Perspectives des médias imprimés dans un monde électronique
Ifra Special Report 3.32
Un des inconvénients du papier en tant que support
d’impression réside jusqu’à présent dans son insuffisance
de connexion avec les outils de travail numériques (Internet). A l’avenir, nous aurons donc besoin de solutions
créatives permettant de mettre au point non seulement de
nouvelles technologies mais aussi de nouveaux concepts
de produit.
Toutefois, il est possible que la structure des coûts des
supports d’information numériques connaisse une nette
évolution au cours des prochaines années. Les facteurs
pouvant influencer cette évolution sont
1 l’augmentation de la production en masse de
dispositifs de sortie,
2 les nouvelles possibilités techniques dans le domaine
des systèmes de micro-production.
La sortie de documents sur systèmes numériques étant
de moins en moins coûteuse, cela va exercer une pression
de plus en plus forte sur le prix de revient des médias
imprimés sur papier. Il s’avère donc nécessaire de réduire
les coûts de ces médias dans tous les domaines et plus
particulièrement en ce qui concerne
1 le papier,
2 l’impression et la finition,
3 l’organisation de l’entreprise (par une plus grande
automatisation, une gestion du workflow, etc.).
Mis à part tous les efforts nécessaires pour abaisser le
prix de revient des produits imprimés, il est possible que
l’avenir des médias imprimés dépende aussi en grande
partie de l’exploitation que feront ces derniers des possibilités offertes par le monde du numérique. Ceci concerne
non seulement les techniques de rationalisation utilisées en
production conventionnelle mais aussi la possibilité de
définir un nouveau type de journal qui puisse offrir une
valeur ajoutée aux lecteurs et aux annonceurs. L’industrie
graphique se doit de mettre au point un contre-projet en
réponse aux prévisions de Microsoft pour l’an 2020, selon
lesquelles le journal ne sera plus d’ici-là qu’« un important
document écrit, consulté en général sur ordinateur ou sur
tout autre dispositif personnel de visualisation ! »
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L’impression numérique est sans aucun doute la technologie qui jouera le rôle principal dans la redéfinition du
journal en tant que support d’information écrit de demain.
Les techniques d’impression numérique permettront à
l’avenir une production directe et automatique de journaux ou autres imprimés personnalisés suivant les besoins,
directement à partir des données stockées sur ordinateur.
Même si les imprimeurs de journaux ne comprennent pas
toujours pourquoi il serait important qu’ils se penchent sur
cette nouvelle technologie (notamment compte tenu des
données présentées à la Figure 2), il n’en est pas moins
vrai que cette discussion est indispensable. Car dans cette
évolution, les imprimeries de journaux ne doivent pas
seulement procéder à l’évaluation des techniques disponibles sur le marché. Elles doivent également participer
activement au développement technologique et contribuer
à accélérer ce dernier. Elles doivent inciter les fournisseurs
de systèmes conventionnels à mettre au point de nouvelles
technologies ou peut-être même investir eux-mêmes dans
de nouveaux projets de développement. Vu les délais habituels de développement de nouvelles technologies, il n’est
certainement pas trop tard pour se pencher sérieusement
sur la question, étant donné les sommes astronomiques
que des entreprises telles que Microsoft, Philips, Siemens,
Sony, Minolta et Ricoh ou encore Xerox, Kodak, HP et
Agfa, pour citer quelques fournisseurs d’équipements traditionnels, investissent dans la recherche et le développement de systèmes d’impression numérique.
Afin de tirer le maximum de profit des nouvelles technologies, Knight Ridder, un des premiers groupes de presse
des Etats-Unis (chiffre d’affaires annuel : 3,4 milliards de
dollars), a quitté Miami pour aller s’installer dans la Silicon
Valley à San Jose : « Il était clair qu’Internet allait avoir un
impact considérable sur nos activités et d’ailleurs, nous
avions déjà créé un centre de recherche sur les nouveaux
médias dans la Silicon Valley. Les dirigeants de notre
entreprise ayant une bonne intuition en ce qui concerne
les nouvelles technologies, je voulais les plonger dans cet
environnement (celui de Silicon Valley). » (Tony Ridder,
P.D.G. du San Jose Magazine, 1/2001, citation traduite par
l’Ifra).
3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique
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Ifra Special Report 3.32
3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique
Sur le marché des médias imprimés traditionnels, l’impression numérique a connu jusqu’à présent des applications très diverses. La Figure 5 montre les groupes de
produits dans lesquels l’impression numérique est actuellement utilisée. Aujourd’hui, les journaux ne font appel à
cette technologie que pour certaines applications isolées.
100 %
100%
56,2
%
56,2%
50
%
50%
16,7 %
16,7%
7,4
%
7,4%
7,1 %
7,1%
12,6 %
12,6%
00%
%
Werbung Catalogues
Kataloge
Publicité
Bücher
Livres
BedienungsSonstiges
Manuels
Divers
anleitungen
d’utilisation
Fig. 5 : Répartition des utilisateurs de l’impression numérique dans les différents groupes de produits. Source : Pira « digital demand » 1/2000, p. 33
Dans un premier temps, nous allons donner un aperçu
de l’état actuel des technologies. Puis, nous présenterons
quelques systèmes à titre d’exemples afin de mettre en lumière les possibilités des équipements actuels d’impression
numérique. Nous précisons toutefois que cette présentation
n’a pas pour objectif d’être exhaustive.
L’emploi de la terminologie concernant les nouvelles
techniques d’impression numérique n’étant pas encore très
homogène, nous présentons à la Figure 6 un récapitulatif
du principe de fonctionnement de cette technologie.
Tous les procédés d’impression ont pour objectif de
transférer des informations image existant à l’état virtuel
(données) sur un support d’impression, en général le papier. Pour ce faire, ces procédés doivent tous faire appel
aux mêmes opérations :
1 Transformation des données d’image en données de
commande adaptées à la production (RIP)
2 Conversion de ces données sous forme physique
(insolation, flashage)
3 Transfert contrôlé de l’encre sur le support d’impression par l’intermédiaire de la forme imprimante
(impression)
L’offset classique fait appel dans une étape intermédiaire au film qui, de nos jours, est certes exposé numériquement dans la plupart des cas mais qui est ensuite
copié de manière analogique sur la plaque. Dans un souci
d’améliorer leur image de marque, certains constructeurs
de machines à imprimer conventionnelles qualifient aujourd’hui ce procédé classique de computer-to-film (CtFilm).
Contrairement aux technologies classiques, les procédés d’impression numérique tels que le jet d’encre et les
systèmes électrophotographiques (connus sous le nom
d’impression laser mais qu’il serait plus juste d’appeler
« insolation au laser ») n’utilisent aucun support intermédiaire ou uniquement un support intermédiaire latent qui
commande le transfert d’encre directement de manière
électronique. D’où les termes de « computer-to-print » (CtPrint) ou d’impression numérique directe (« Direct Digital
Printing » ou DDP). Les fournisseurs de ce type de systèmes
limitent parfois le terme d’impression numérique à ce seul
procédé, alors que mis à part cette technologie du computer-to-print, il existe également le « computer-to-press »
(CtPress), procédé au cours duquel les données d’image entrent aussi directement dans la machine mais où elles sont
dans un premier temps gravées sur une forme imprimante
avant de pouvoir être imprimées. Pour ce faire, on peut
utiliser deux méthodes : le computer-to cylinder (CtCylinder) et le computer-to-plate (CtPlate). Dans le premier cas,
c’est le cylindre d’impression qui fait office de forme imprimante. A chaque changement de tirage, l’image sur le
cylindre est effacée et remplacée par une autre, gravée sur
le même cylindre. Dans le second cas, celui du CtPlate, la
forme imprimante (film ou plaque) est retirée de la machine à chaque changement de tirage et donc, gravée une
seule fois. La plaque n’a donc pas besoin d’être effacée, ce
qui place cette technique plutôt parmi les procédés de type
conventionnel, au cours desquels l’insolation des plaques
d’impression s’effectue à l’extérieur de la machine.
On distingue de manière générale les procédés d’impression traditionnels et les procédés numériques. En impression traditionnelle, l’insolation des formes imprimantes
et l’impression ont lieu dans des systèmes distincts, alors
que les machines numériques permettent d’intégrer ces
deux opérations : les données rentrent dans la machine
pour en ressortir sous forme de papier imprimé.
Fig. 6 : Principe de fonctionnement de l’impression numérique
11
12
3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique
Ifra Special Report 3.32
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CtPlate
externe
CtCylinder
CtPrint
Offset
Offset et
si possible autres
Jet d’encre, électrophotographie
Caractéristiques
de l’insolation
permanente,
non effaçable
permanente,
effaçable
non permanente,
auto-effaçable
Lieu de
l’insolation
en dehors
de la machine
sur la machine
sur la machine
Changement de
plaque mécanique
oui
non
non
Vitesse RIP détermine
temps de calage
non
oui
non
RIP détermine
la vitesse d’impression
non
non
oui
Procédé d’impression
Tableau 2 : Caractéristiques fondamentales des différentes techniques d’impression
Le tableau 2 présente les caractéristiques fondamentales des différents procédés d’impression. Le principe
de fonctionnement de chacun de ces procédés détermine
notamment la plage de tirages pouvant être respectivement
imprimés, du fait que la performance de calcul des équipements et en particulier celle des RIP, exerce une influence
différente d’un procédé à l’autre. En CtPlate externe, où les
plaques sont insolées en dehors de la machine, le processus
d’impression ne dépend pas de la performance de calcul
des RIPs. Le temps de calage dépend surtout de la rapidité
des changements de plaques. En revanche, en procédé
CtPress, l’insolation des plaques s’effectuant sur la machine-même, elle exerce une influence déterminante sur le
temps de calage. Plus la qualité de l’image à reproduire est
grande, plus le temps de calcul des RIPs sera long, si bien
que l’on aura alors besoin soit de capacités de calcul plus
importantes, soit d’un laps de temps plus long entre les
tirages. La technologie CtPrint ne faisant appel, quant à
elle, à aucune forme imprimante, elle élimine en principe
tout temps de calage. Le contenu de l’image à imprimer
peut être modifié continuellement en cours d’impression.
Néanmoins, ce contenu doit être calculé avant de pouvoir
être imprimé, le calcul s’effectuant « au vol ». Comme l’impression ne peut pas être plus rapide que le calcul des
données d’image, la performance des RIPs utilisés limite
par conséquent la vitesse d’impression possible. Là aussi,
la vitesse d’impression dépend du niveau de qualité de
l’image à imprimer. Le tableau 3 présente les paramètres de
base des systèmes d’impression actuellement disponibles.
Le seuil de rentabilité des technologies CtPlate et CtPress dépend respectivement des temps de calage et des vitesses d’impression réalisables. Plus les tirages sont élevés,
plus le CtPress perd de sa rentabilité du fait que le système
d’insolation relativement coûteux reste inutilisé pendant
l’impression. Un système d’insolation externe pourrait pendant ce temps être utilisé pour une autre machine ou, à
tour de rôle, pour plusieurs groupes d’impression qui, en
CtPress, doivent être préparés au tirage en parallèle. La
technique du CtPlate devient, quant à elle, non-rentable en
cas de tirages courts exigeant l’utilisation de plusieurs unités d’insolation de plaques et lorsque la fréquence des
changements de plaques est trop élevée. Le CtPress permet
d’obtenir une rentabilité optimale lorsque les temps d’insolation et d’impression se situent dans le même ordre de
grandeur. Pour les tirages plus courts, le CtPrint est plus
rentable que le CtPress. Dans ce cas, le seuil de rentabilité
se situe dans la plage à l’intérieur de laquelle la somme des
temps d’impression et de calage du CtPress est supérieur au
temps de production du CtPrint.
Technologies
d’impression
numérique
Temps de
calage
minimum
env. [min]
Vitesse
d’impression
[m/s]
Résolution
de
l’insolation
[dpi]
1 CtPrint (« Systèmes haute performance »)
Electrophotographie
(« impression laser »)
0*
1,1
600
Magnétographie
0*
2
480
Elcographie
0*
2
240
Ionographie/
Electrographie
0*
3
300
Jet d’encre
0*
5
240
CtPlate en ligne
(insolation laser)
12
3
1280/3500
CtCylinder
(transfert thermique
par laser)
8
5- 10
1280-2540
2 CtPress (avec offset)
* l’impression en continu de données variables nécessite un
« prérippage »
Tableau 3 : Comparaison des caractéristiques de base des différents procédés d’impression. Les valeurs indiquées correspondent aux moyennes des
systèmes actuellement les plus performants.
3 Réflexions systématiques sur l’impression numérique
© 2001 Ifra, Darmstadt
Afin d’obtenir une souplesse d’utilisation suffisante en
cas de tirages variables, les systèmes CtPress doivent absolument présenter une grande flexibilité au niveau des
tirages, c’est-à-dire qu’ils doivent permettre l’impression
rentable d’une plage très large de tirages, débordant am-
Fig. 7 : Différentes plages de tirages pour différents systèmes d’impression
Ifra Special Report 3.32
plement sur les possibilités offertes par le CtPrint vers
le bas et le CtPlate vers le haut (cf. Fig. 7). Lorsque cette
plage est trop étroite, il est éventuellement plus rentable
d’utiliser un système CtPrint ou un système CtPlate.
13
14
4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché
Ifra Special Report 3.32
© 2001 Ifra, Darmstadt
4 Exemples de systèmes d’impression numérique
actuellement disponibles sur le marché
4.1 Ctpress
L’emploi des systèmes CtPress a pour principal objectif
de réduire considérablement les temps de calage conventionnels par un « changement de plaques numérique »,
l’impression étant réalisée, quant à elle, suivant le procédé
offset traditionnel, ce qui rend cette technologie inappropriée à la production d’exemplaires uniques et de très
courts tirages.
En ce qui concerne l’insolation des plaques, les
concepts de quelques constructeurs se sont imposés sur
le marché. Quelle que soit la solution technique choisie,
les systèmes d’insolation proviennent en général de CreoScitex, Presstek ou Screen. Toutefois, on peut s’attendre à
l’avenir à ce que d’autres fournisseurs tels que Heidelberg
proposent également des unités d’insolation.
En technologie CtPlate faisant appel à une insolation
des plaques directement sur la machine, la forme imprimante, qui peut être une plaque ou un film photosensible
ou thermique, est insolée à l’aide de systèmes laser de
différentes longueurs d’onde. Afin de réduire la durée
d’insolation, ces systèmes fonctionnent en général avec
plusieurs rayons laser en parallèle. La forme imprimante
est retirée automatiquement de la machine à l’aide d’un
système mécanique, installé presque intégralement sur le
cylindre porte-plaque. Les films se présentant sous forme
de bobines sont déroulés au fur et à mesure des besoins.
Après l’impression, la forme imprimante doit être évacuée
automatiquement. Pour le changement de plaques, les
constructeurs ont pu mettre à profit leur savoir-faire dans
le domaine des systèmes conventionnels de changement de
plaques. Suivant le système de plaques choisi, les presses
fonctionnent en offset humide ou en offset sec.
Jusqu’à présent, il n’existe que des machines offset à
feuilles sur le marché. En principe, ces procédés d’insolation devraient pouvoir être appliqués sans problème à
l’offset à bobines mais pour des raisons de stratégie de
marché, les constructeurs n’ont pas encore développé de
système approprié.
Les machines utilisant ces technologies sont par
exemple : Heidelberg Speedmaster-DI, Heidelberg Quickmaster-DI, KBA 74 Karat, Screen Truepress, Ryobi DI et
Omni-Adast 705 C-DI. A l’heure actuelle, de plus en plus
de machines offset sont équipées de ces systèmes. Parfois,
des groupes d’impression conventionnels sont combinés
à des groupes numérique. Le Tableau 4 donne un aperçu
des principales caractéristiques de quelques modèles de
machines proposés actuellement sur le marché.
La première presse offset sans plaque, fonctionnant
réellement suivant la technique CtCylinder, est la DICOweb
de MAN Roland, présentée pour la première fois à la
Drupa 2000. Son cylindre d’impression est gravé à l’aide
de la technologie TTR (Thermal Transfer Rubber = ruban à
transfert thermique) et peut être effacé directement dans la
machine après l’impression, puis réutilisé. Ce procédé, qui
élimine toute logistique de plaques, a été mis au point
avec CreoScitex. Un schéma de fonctionnement est présenté à la Figure 8 : l’image imprimante est formée point
par point sur un cylindre en inox à l’aide d’un système
laser. Après avoir subi un traitement thermique, qui permet
de fixer l’encre, le cylindre est prêt pour la production en
offset humide. Une fois le tirage achevé, la surface du
cylindre est nettoyée et peut être gravée à nouveau.
Fig. 8a : La DICOweb de MAN
Surface en inox
Liquide de
nettoyage
Ruban
de
transfert
Laser IR
Chauffage
sans contact
Chiffon spécial
Fig. 8 : La technologie TTR utilisée sur la DICOweb, fondement de la première machine sans plaques fonctionnant suivant la technique CtCylinder.
4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché
© 2001 Ifra, Darmstadt
Ifra Special Report 3.32
Une autre variante de la technique CtCylinder a été
présentée par CreoScitex et Agfa à l’occasion du salon
GraphExpo en octobre 2000 : le cylindre devant être gravé
est enduit d’un liquide (« AgfaLite ») avant d’être insolé,
les propriétés lithographiques de sa surface subissant des
modifications locales au cours de l’insolation. Les systèmes
de gravure sont les mêmes que ceux déjà utilisés sur
la Speedmaster 74 DI d’Heidelberg, sur la Project D de Komori et sur la DICOweb de MAN Roland. Après impression,
le cylindre est nettoyé et peut être réutilisé pour le tirage
suivant. Le temps nécessaire au changement de tirage est
évalué à environ 10 minutes. MAN a annoncé que cette
technologie serait également utilisée en alternative sur la
DICOweb.
Dans le monde entier, des laboratoires de recherche
travaillent actuellement au développement de nouveaux
systèmes « Computer to... » qui se trouvent à différents
stades de maturité. Ces systèmes font pratiquement tous
appel au concept CtCylinder, si bien que les solutions
actuelles d’insolation de plaques dans la machine sont
considérées comme une étape technologique intermédiaire. Parmi les nouveaux développements de la technique
CtCylinder, nous citerons entre autres la réaction du cuivre
induite par laser, la gravure par jet d’encre, la céramique
ferroélectrique, le « Gravure Transfer Filling », les « Two
Stage Ceramics » et les polymères sensibles.
Le principal problème de ces procédés provient de
la nécessité d’effacer la forme imprimante entre les différents tirages. Pendant l’impression, la couche conduisant
l’encre doit être la plus stable et la plus résistante possible
mais une fois le tirage terminé, cette couche doit pouvoir
être enlevée intégralement afin d’éviter toute formation
d’images fantômes ou d’autres phénomènes gênants du
même type au cours du tirage suivant. En plus, ces opérations de gravure et d’effacement du cylindre doivent être
reproductibles le plus souvent possible et garantir un fonctionnement sans heurt.
Les expériences pratiques qui seront effectuées sur la
DICOweb, dont la première version est en train d’être mise
en service chez plusieurs clients, montreront dans quelle
mesure cet objectif a déjà été atteint. En tout cas, les prochaines années verront très certainement l’apparition de
nouveaux systèmes dans ce domaine.
Machine
Quickmaster
DI
Speedmaster
74 DI
Omni-Adast
755C DI
74 Karat
TruePress
Constructeur
Heidelberg
Heidelberg
Adast
KBA/Scitex
Screen
Technologie
Offset sec
Offset humide
Offset sec
Offset sec
Offset humide
Format
d’impression (mm)
450 x 330
530 x 740
482 x 660
510 x 735
508 x 374
Résolution (dpi)
1270/2540
2400
1016/2540
3556
3000
Nombre de couleurs
4
4, 5, ou 6
2, 4, ou 5
4
4
Vitesse d’impression
max. (pages/heure)
10 000
15 000
10 000
10 000
4 000 (4 couleurs)
8 000 (2 couleurs)
Modèle de plaques
Film polyester sans
eau, permettant
de réaliser environ
35 tirages
Plaque thermique
n’exigeant aucun
développement
Plaque métallique
sans eau
Plaque thermique
sans eau
Plaque
polyester
Unité d’insolation
Presstek
CreoScitex
Presstek
« ProFire »
CreoScitex
Screen
Sortie
Feuilles
Feuilles
Feuilles
Feuilles
Feuilles
Tableau 4: Caractéristiques techniques de quelques systèmes CtPress
15
16
4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché
Ifra Special Report 3.32
4.2 CtPrint
On peut distinguer à l’heure actuelle deux grands procédés d’impression numérique directe. Le premier concerne
les systèmes à base de jet d’encre qui déposent l’encre
directement sur le support par l’intermédiaire de microbuses. Le second se rapporte aux différentes techniques
à base de toner qui utilisent une encre électrosensible
(appelée « toner ») dont le dépôt sur le support est commandé par des champs électromagnétiques. Dans cette
dernière catégorie, les procédés électrostatiques (« impression laser ») sont de loin les plus répandus. A part ces deux
grands procédés, il existe encore un certain nombre de
technologies CtPrint, comme par exemple le transfert thermique, qui, pour des raisons financières, ne sont toutefois
pas utilisées pour la production de gros volumes.
Le procédé à jet d’encre s’est surtout imposé dans le
domaine de l’impression d’étiquettes, d’adresses et autres
applications de ce type qui acceptent une qualité d’impression et une résolution médiocres mais permettent un
traitement en ligne à vitesses élevées. Dans ce secteur, le
marché est très nettement dominé par les systèmes noir et
blanc de Scitex Digital Printing qui avaient déjà été présentés lors de la Drupa 95, notamment sur une rotative
à journaux KBA, et sont utilisés pour des applications spécifiques en impression labeur heatset. En principe, les systèmes à jet d’encre peuvent permettre d’obtenir des résolutions plus élevées. Scitex propose le système VersaMark
à vitesse réduite et d’une résolution de 300 dpi. A la Drupa
2000, Xaar a présenté de nouvelles têtes à jet d’encre
modulaires qui sont proposées pour différentes résolutions
(jusqu’à 600 dpi) et différentes vitesses.
© 2001 Ifra, Darmstadt
Jusqu’à présent, les fournisseurs de systèmes à jet
d’encre haute performance ont rencontré de très bonnes
conditions de croissance et de vente sur le marché de l’impression de codes barres, d’adresses, etc. et dans certaines
applications spécifiques telles que l’impression de grands
formats. Ils n’étaient donc que peu motivés à conquérir de
nouveaux domaines d’application, surtout que ces derniers
exigeraient des efforts de développement non négligeables.
Néanmoins, les potentiels techniques du jet d’encre pourraient tout à fait être utilisés pour l’impression de journaux.
Dans les procédés à base de toner, c’est l’électrophotographie qui occupe la première place avec les systèmes
proposés entre autres par Agfa, Heidelberg, IBM, Indigo,
NexPress, Océ, Xeikon et Xerox, suivie de l’électrographie
(Xerox/Delphax) et de la magnétographie (Xeikon/Nipson).
Ces procédés sont disponibles aussi bien sur machines à
bobines que sur machines feuilles pour l’impression en
noir et blanc ou en couleur. La qualité obtenue est d’ores et
déjà satisfaisante. Jusqu’à présent, tous les systèmes à part
celui d’Indigo utilisent des toners secs qui sont certes
nécessaires pour les emplois en bureau mais sont relativement coûteux. Pour l’impression de gros volumes, on peut
s’attendre à l’avenir à ce que les constructeurs fassent de
plus en plus appel aux toners liquides. La résolution se
situe en général vers 600 dpi et pourra atteindre jusqu’à
1200 dpi à l’avenir, ce qui ne permet pas d’obtenir une
aussi bonne qualité de rendu des demi-tons qu’en offset
classique mais est en général suffisant pour l’impression de
journaux.
Fig. 9 : VersaMark de Scitex, système à jet d’encre haute vitesse pour applications industrielles, offrant une résolution de 300 dpi et une vitesse d’impression
pouvant atteindre jusqu’à 2,5 m/s.
4 Exemples de systèmes d’impression numérique actuellement disponibles sur le marché
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Ifra Special Report 3.32
Fig. 10 : Docucolor-2000-Serie de Xerox, système d’impression à feuilles quatre couleurs offrant la possibilité d’une finition en ligne.
On remarquera que les constructeurs traditionnels de
presses proposent de plus en plus de systèmes d’impression
numérique. En plus des systèmes CtPress, qui constituent
un complément logique de la technologie conventionnelle,
Heidelberg et MAN Roland ont également développé des
systèmes CtPrint, soit dans leurs propres laboratoires, soit
en coopération avec d’autres constructeurs. D’un autre
côté, en tant que premier fournisseur de systèmes CtPrint,
Xerox essaie de prendre pied dans le secteur de la techno-
logie CtPress grâce à une coopération avec le constructeur
tchèque de machines offset à feuilles Omni Adast. De plus
en plus de constructeurs s’efforcent de proposer un large
éventail de machines en ce qui concerne la vitesse, les
tirages possibles et la qualité.
Dans l’ensemble, les potentiels techniques de l’impression numérique semblent être très importants, aussi bien
en ce qui concerne les vitesses pouvant être atteintes que
les possibilités d’amélioration de la qualité.
Fig.11 : DCP 500 de Xeikon. Ce système est proposé par différents fournisseurs, dont MAN Roland, constructeur « classique » de machines à imprimer.
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18
5 L’avenir de la production de journaux
Ifra Special Report 3.32
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5 L’avenir de la production de journaux
Lorsque l’on étudie d’un peu plus près les perspectives
probables du support d’information « journal », il en ressort les différents cas de figure suivants :
1 Production de masse conventionnelle
2 Production de masse conventionnelle avec petits
tirages partiels régionaux/s’adressant à des groupes
cibles particuliers
3 Production de masse personnalisée
4 Distribution électronique et impression locale
5 Distribution électronique et impression individuelle
6 Journal mobile/électronique et individuel
Dans l’ordre de classement des différents cas de figure
cités ci-dessus, la part de production électronique va en
augmentant. Du journal de masse conventionnel imprimé
uniquement sur papier, tel qu’il existe aujourd’hui, au journal entièrement numérique sur Internet.
A l’heure actuelle, il est encore très difficile d’évaluer
quelle place occupera réellement chacun de ces cas de
figure à l’avenir. Au cours d’un atelier de recherche organisé par l’Ifra en août 2000, une enquête (non-représentative) a été réalisée sur l’évaluation de l’importance de
ces différentes variantes (cf. Tableau 5). Il en ressort que
les personnes interrogées ont donné des évaluations très
divergentes en ce qui concerne leur propre entreprise. Elles
étaient en revanche unanimes pour accorder une importance primordiale à la production conventionnelle comportant une proportion croissante de tirages partiels régionaux de plus en plus ciblés.
Différents cas de figure
1
2
3
4
5
6
Prendra
Je ne sais
de
pas
l’importance
Perdra de
l’importance
76 %
12 %
12 %
100 %
0%
0%
Production de masse
personnalisée
41 %
47 %
12 %
Distribution électronique
et impression locale
71 %
24 %
5%
Distribution électronique
avec impression individuelle
47 %
24 %
29 %
Journal mobile/
électronique et individuel
71 %
12 %
17 %
Production de masse
conventionnelle
Production de masse
conventionnelle avec petits
tirages partiels régionaux/
s’adressant à des groupes
cibles particuliers
Tableau 5 : Evaluation de l’importance des différents concepts de production pour la propre
entreprise
Les paragraphes ci-dessous donnent une description
détaillée des différentes formes de production, tout en proposant des solutions techniques envisageables pour leur
réalisation et en présentant, là où c‘est possible, des projets
qui permettent d’illustrer le potentiel des différentes variantes.
5.1 Production de masse conventionnelle
Personne ne s’étonnera de ce que la forme actuelle de
production de journaux permettant d’obtenir une haute
productivité soit considérée par une grande majorité des
personnes interrogées comme une solution d’avenir. Jusqu’à présent, rien n’indique en effet que la technique d’impression conventionnelle puisse être remplacée par des
systèmes numériques. Lorsque le changement de plaques
« électronique », c’est-à-dire la technologie CtCylinder, se
sera imposé dans l’ensemble de l’industrie graphique, son
utilisation sur rotatives à journaux présentera bien entendu des avantages. Toutefois, la technologie CtPrint ne
constitue pas à moyen terme une solution envisageable
pour la production de journaux.
5.2 Production de masse avec tirages partiels
(éditions régionales par ex.)
Aujourd’hui déjà, un grand nombre de journaux sont
produits avec des tirages partiels plus ou moins volumineux, comme par exemple les éditions régionales. En
Allemagne, il existe par exemple 355 journaux et 1576
éditions locales, pour un tirage total de 24 millions
d’exemplaires.
Ces éditions ne diffèrent parfois que par quelques mots
sur une page, comme par exemple la mention de la ville ou
de la région à laquelle se rapporte l’édition. Dans d’autres
cas, la partie commune aux différentes éditions est relativement faible, se limitant par exemple au cahier rédactionnel principal et aux annonces publicitaires, alors que le
contenu variable est beaucoup plus important (actualités
locales, publicités régionalisées, etc.). Cette catégorie englobe également les journaux dont les éditions contiennent
une partie actualisée, tels que les journaux qui actualisent
leur rubrique boursière en cours de production.
L’augmentation permanente du nombre de tirages partiels et la personnalisation croissante des informations publiées dans les journaux se heurtent actuellement de plus
en plus aux limites des techniques de production conventionnelles. Aujourd’hui, certaines éditions régionales et
certains produits s’adressant à des groupes cibles spécifiques présentent déjà des tirages extrêmement faibles qui
commencent dès 750 exemplaires. Dans ces cas, il serait
concevable de faire appel à la technologie CtPress. Lorsque
le contenu variable est très réduit et imprimé en une seule
couleur, il est aussi techniquement envisageable d’utiliser
des systèmes CtPrint très rapides comme le VersaMark de
Scitex par exemple.
5 L’avenir de la production de journaux
© 2001 Ifra, Darmstadt
Ifra Special Report 3.32
De manière générale, il faut savoir que le prix de vente
du journal est un critère très sensible et que du point de
vue du lecteur, ce prix ne doit pas subir d’augmentation,
même si de par la régionalisation, il présente en fait une
valeur plus élevée. Vis-à-vis des annonceurs, on peut
cependant exploiter l’argument d’un impact plus efficace,
parce que mieux ciblé, auprès des lecteurs pour justifier
éventuellement une augmentation des tarifs. Les entreprises de presse accordent une importance environ égale à
la place occupée par les parties rédactionnelles et par les
annonces.
proposés aux lecteurs, alors que les différentes informations publiées sont lues par un cercle beaucoup plus restreint de personnes. Il sera donc important de trouver des
contenus peu coûteux mais intéressants pour les lecteurs et
de les traiter de manière de plus en plus automatique,
c’est-à-dire sans intervention « manuelle » du personnel
de la rédaction. Il existe déjà des technologies (la plupart
sur la base du standard XML) qui permettent ce genre de
production, même si elles en sont encore au stade de prototypes. Il existe en tout cas de premiers exemples de systèmes de génération automatique de livres.
5.3 Production de masse personnalisée
5.4 Distribution électronique et impression locale
Il est également concevable que certaines parties du
journal soient personnalisées, par la publication par
exemple de certaines annonces ciblées ou de diverses informations adaptées à (chacun) des clients/lecteurs.
Ce type de stratégie suppose naturellement d’un côté
un traitement adéquat des différents contenus du journal
et de l’autre, la saisie et la gestion des informations-client
pouvant présenter une importance. De manière générale,
ces concepts proviennent plutôt du secteur du marketing
direct, ce qui ne correspond pas forcément au marché
typique des entreprises de presse. De plus, ces solutions
exigent d’autres techniques prépresse supplémentaires
(bases de données, administration des profils-clients, etc.).
Elles ne seraient bien entendu intéressantes que pour les
journaux dont le nombre d’abonnés est élevé, puisque
seuls ces journaux auraient la possibilité de saisir et d’exploiter le profil de leurs lecteurs.
A l’échelle de la planète, il existe dans ce domaine des
particularités propres aux différents pays. Aux Etats-Unis,
la pratique du « Data Mining » servant à la création de profils-clients est déjà très répandue et bien acceptée, alors
qu’en Allemagne par exemple, il est beaucoup plus difficile
de réaliser des profils fiables en raison de la législation
informatique et liberté et d’une certaine méfiance générale
de la population face aux enquêtes. Dans d’autres pays, la
plupart des journaux sont vendus à l’unité et n’ont que
très peu d’abonnés, ce qui rend impossible la création de
profils-clients individuels.
Techniquement, ces concepts sont en principe réalisables en impression numérique directe. Il faut néanmoins
préciser que cela supposerait non seulement une modification de l’ensemble de la chaîne de production (y compris
le prépresse et les bases de données y étant reliées) mais
aussi de la distribution, les exemplaires personnalisés
demandant à être livrés de manière individuelle. Cela entraînerait de nouveaux défis pour la logistique des entreprises de presse. On trouve par exemple des concepts de ce
type chez les prestataires de services dans le domaine du
marketing direct.
Mis à part la question de la réalisation technique, les
coûts de production des contenus constitue un élément
déterminant. Une personnalisation du journal suppose une
forte augmentation de la quantité de contenus devant être
Il faut distinguer les deux variantes suivantes :
1 Impression décentralisée et distribution
En raison de la mobilité croissante, aussi bien dans le
monde des affaires que dans le secteur touristique, il existe
une demande de plus en plus forte en faveur d’une impression décentralisée permettant aux journaux d’être présents
au bon moment dans des régions éloignées (ex. : Neue
Zürcher Zeitung à Londres, Süddeutsche Zeitung à NewYork ou éditions spéciales de certains journaux vendues
dans des aéroports, des hôtels, etc.). En principe, les techniques d’impression numérique sont naturellement très
bien adaptées à la production de tirages aussi courts. Pour
ce faire, les fichiers prêts à l’impression (en format PDF,
si possible) peuvent être traités directement par les imprimeries sur place, si bien que la présentation du journal
peut rester la même dans le monde entier.
Dans ce domaine, il serait judicieux de prévoir des coopérations entre plusieurs entreprises de presse ou éditeurs,
du fait qu’en raison des tirages extrêmement courts (comparés aux nombres d’exemplaires imprimés habituellement
par l’industrie de la presse), les équipements de production
ne sont pas exploités à fond, ce qui entraîne des coûts à
l’exemplaire très élevés. Demeure néanmoins le problème
du format, bon nombre de journaux étant trop grands pour
les presses numériques courantes qui n’impriment que
jusqu’au format A3+. Voilà pourquoi les journaux produits
à l’heure actuelle sur presses numériques sont réduits au
format A3, imprimés sur feuilles, puis reliés par agrafage
latéral ou collage. La réduction de la taille des caractères
risque toutefois d’affecter la lisibilité du journal. C’est
pourquoi il serait judicieux de tenir compte, dans la mise
en page d’un journal devant être imprimé numériquement,
des limites de format imposées par la technologie actuelle.
La Figure 12 représente les formats des journaux allemands. Bien que les variations de format ne soient souvent
que de quelques millimètres, un format unique est pour
beaucoup d’entreprises de presse difficilement réalisable.
Une standardisation serait en tout cas nécessaire pour la
mise en œuvre de projets de coopération.
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5 L’avenir de la production de journaux
Ifra Special Report 3.32
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Seitengrössen
Formats des journaux
deutscher
Zeitungen
allemands
210 x 285 mm min.
380 x 530 mm max.
210
12
277
Pour les Jeux Olympiques de Sydney, Heidelberg a également mis en place un concept d’impression décentralisée
qui faisait appel à la technologie CtPlate et à l’offset
feuilles conventionnel. Pendant les Jeux Olympiques, entre
3500 et 5000 exemplaires d’une partie de l’édition de
Hambourg du Bild (10 à 12 pages) étaient imprimés dans
une imprimerie australienne sur une presse 10 couleurs
Speedmaster SM 102-10P. Là aussi, ce projet n’a pu être
réalisé que grâce au transfert par Internet de pages complètes en format PDF.
10
280
8
284
285 mm
6
312
4
317
2
321
0
324
327 mm
327
330
360
370
Source: ZMG 1998
374
285
370
425
430
435
450
466
472
475
479
484
487
490
528
485 mm
430 mm
Fig 12 : Les différents formats de journaux en Allemagne. Dans certains formats, on ne trouve
parfois qu’un seul journal publié mais les variations sont très faibles d’un format à l’autre.
Un concept d’impression décentralisée a été par
exemple mis en place par NewspaperDirect, entreprise active sur ce marché depuis 1999. Ce concept prévoit l’impression de quotidiens sur commande préalable et en très
petits tirages en différents points de la planète. Pendant
les derniers jeux olympiques d’été, des machines ont été
installées dans cinq grands hôtels de Sydney. Les journaux
sont imprimés en format A3, les feuilles étant agrafées
latéralement. Une personnalisation grâce à l’impression du
nom du client (en cas par ex. de commande par un hôtel)
est possible. Le Financial Times (Londres) a même insisté
pour être imprimé sur son papier coloré typique. En automne 2000, des contrats ont été passés avec plus de 50
hôtels. Des presses numériques doivent être installées dans
tous les hôtels Kempinski. Un concept similaire a été mis
sur pied par la société Presspoint mais a dû être suspendu
en octobre 2000. A la fin, ce concept permettait l’impression de 43 journaux d’un tirage total de 250 000 exemplaires par mois. Ces journaux étaient distribués à des
particuliers/abonnés et à des clients tels que chaînes hôtelières, aéroports, etc.
Un autre exemple de projet d’impression décentralisée
est l’impression des exemplaires destinés aux abonnés du
quotidien finlandais « Lapin Kansa ». Jusqu’à présent, il
n’était pas possible de livrer les journaux à ces clients dans
la matinée, leurs lieux de résidence étant très éloignés les
uns des autres et en partie difficilement accessibles. Grâce
au transfert électronique de données (à 23 h 00) et à l’impression numérique, les exemplaires de 70 abonnés au
journal peuvent être maintenant livrés sept jours par
semaine avant 6 h du matin et ceci, sous forme complète
et en quadrichromie. L’impression a lieu à 250 km du
centre de production principal et est réalisée sur une presse
Xerox.
2 Concepts d’impression sur le point de vente
L’impression sur le point de vente constitue une forme
quelque peu différente de l’impression décentralisée. Elle
correspond à l’impression d’exemplaires uniques directement aux bureaux de vente ou dans des endroits très fréquentés (aéroports, gares, librairies, etc.). Pour les photos
d’identité et les cartes de visite, cette méthode s’est déjà
imposée depuis longtemps. Le service est proposé sur des
machines à imprimer automatiques et facturé directement
au client. Pour les journaux, les solutions techniques proposées auraient à tenir compte des particularités liées au
format, à la reliure et au nombre en partie relativement
élevé de pages.
IBM a développé une solution faisant appel au commerce électronique et qui permet à tout client, contre un
règlement par carte de crédit, d’imprimer son « propre »
journal sur un petit terminal installé tout spécialement à
cet effet. Ce service est proposé dans le monde entier par
PEPC qui prévoit dans un premier temps l’installation de
terminaux (« kiosques ») à Amsterdam, à San Diego et à
Bangkok. Il est prévu d’en installer 500 autres en 27
endroits de la planète. Pour l’instant, il est question de distribuer 30 journaux par l’intermédiaire de ce réseau. Le
flux de travail est représenté à la Figure 13.
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ZeitungsJournal
A
Verlag A
ZeitungsJournal
B
Verlag B
Centrale PEPC
PEPC-Zentrale
(Amsterdam)
(Amsterdam)
Décompte
des exemplaires vendus
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ZeitungsJournal
Verlag CC
...
...
Bangkok
Bangkok
...
SanDiego
Diego
San
Amsterdam
Amsterdam
Fig.13 : Représentation schématique du concept PEPC : Les fichiers PDF
sont transmis à la centrale d’Amsterdam, puis distribués aux kiosques du
monde entier. Le client paie par carte de crédit.
5 L’avenir de la production de journaux
© 2001 Ifra, Darmstadt
L’impression locale de journaux alliée à la distribution
électronique offre également des possibilités supplémentaires de personnalisation. Il est par exemple envisageable
de combiner les parties rédactionnelles de plusieurs journaux lorsqu’un lecteur européen séjournant en Australie
souhaite par exemple combiner la partie locale de son quotidien régional aux rubriques politiques et économiques
d’un journal national. Il est également concevable d’imprimer un journal européen en Australie et de le compléter
par des informations pratiques destinées aux touristes ou
aux hommes d’affaires en séjour dans ce pays, y compris
annonces publicitaires. Il apparaît donc nettement que la
distribution électronique de journaux nécessite non seulement des solutions techniques mais aussi un modèle économique de coopération entre les journaux afin que la
plus-value souhaitée puisse être obtenue à des coûts acceptables.
5.5 Distribution électronique et
impression individuelle
Ce concept présente des similitudes avec le projet des
journaux par fax lancé il y a quelques années (cf. Special
Report 5.2 de l’Ifra intitulé « Le journal imprimé à domicile »). Le client appelle les données, aujourd’hui via Internet, et imprime son journal directement à domicile ou sur
son lieu de travail sur une imprimante de bureau.
Cette solution comporte des contraintes pour le lecteur.
Ce dernier doit mettre à disposition et entretenir l’infrastructure nécessaire, c’est-à-dire un ordinateur, des logiciels, une imprimante, du papier et de l’encre ou toner. Le
produit imprimé de cette manière n’a pas l’apparence d’un
journal habituel du fait que le secteur du SOHO (« Small
Office Home Office ») utilise, tout du moins jusqu’à présent, presque uniquement des imprimantes de format A4,
ce qui ne correspond pas du tout au format courant des
journaux. Les contenus du journal devraient donc être
adaptés à ce format, ce qui nécessiterait des opérations
supplémentaires de mise en page et de composition du
texte.
Ifra Special Report 3.32
En revanche cette solution présente l’avantage de pouvoir actualiser continuellement les contenus du journal et
donc, d’échapper à la logique de la clôture de rédaction.
Cela serait par exemple important pour les données d’origine économique (informations boursières). D’autre part, ce
type de production permet aux entreprises de presse de se
décharger de la plus grosse partie du risque technique et
par conséquent, des coûts y étant liés. Ceci peut présenter
des avantages (la télévision a exploité à fond ce genre
de modèle) mais peut aussi, du point de vue du lecteur,
réduire un des grands intérêts présentés par le journal
d’aujourd’hui, à savoir la livraison à domicile d’un exemplaire prêt à la lecture.
5.6 Le journal sur Internet
Le concept des « vrais » journaux électroniques va encore plus loin, du fait qu’il ne fait plus du tout appel à
l’impression. Dans ce type de modèle, le lecteur appelle et
lit les informations directement sur le site Internet du journal, tout en ayant la possibilité de les imprimer s’il le souhaite. Ces concepts s’éloignent de plus en plus du produit
imprimé classique, du fait qu’ils font appel d’un côté aux
habitudes de lecture sur écran (petite surface d’affichage,
mauvaise qualité de l’image, lecture par défilement vertical, etc.) et de l’autre, aux avantages des multimédias. On
peut supposer que ce secteur verra la naissance d’un segment à part qui coexistera avec le marché traditionnel des
journaux imprimés sur papier, tout en offrant de nouveaux
avantages aux lecteurs.
On peut citer en exemple le journal électronique norvégien « Nettavisen » qui dispose d’une rédaction 24 heures
sur 24 et actualise pratiquement sans cesse les informations publiées sur le Web. Pour le lecteur, ceci représente
effectivement une plus-value nettement supérieure par
rapport aux sites Internet plus ou moins figés d’autres
journaux.
21
22
6 Aspects techniques des nouveaux modèles de journaux
Ifra Special Report 3.32
© 2001 Ifra, Darmstadt
6 Aspects techniques des nouveaux modèles de journaux
Pour les variantes 4 et 5 du Tableau 5, c’est-à-dire la
distribution électronique et l’impression locale de journaux, les problèmes à résoudre sont surtout de l’ordre
de l’organisation. Techniquement, ces solutions exigent
l’emploi de systèmes fonctionnant de manière entièrement
autonome en comparaison avec les technologies utilisées
aujourd’hui. Pour ce faire, on devra faire appel aux équipements CtPrint existants sur le marché, le développement de
systèmes destinés spécifiquement à l’impression des journaux distribués électroniquement n’étant certainement pas
rentable. Seul un accord devra être trouvé dans le domaine
du transfert de données mais avec les formats standard
disponibles (PDF, etc.), cela ne devrait pas poser de problèmes majeurs. Pour les réseaux actuels et notamment
pour Internet, les quantités de données nécessaires au
transfert de pages complètes de journaux sont encore très
élevées, rendant donc le transfert trop lent. Mais là encore,
ces problèmes devraient pouvoir être résolus assez facilement. Le cas échéant, il est toujours possible de mettre en
place des lignes prioritaires.
Du point de vue de l’organisation, il restera surtout à
voir qui pourrait se charger de l’impression décentralisée.
L’impression sera-t-elle prise en charge par des entreprises
indépendantes, tel que c’est le cas dans les applications
réalisées jusqu’à présent, ou les entreprises de presse pourraient-elles mettre en place elles-mêmes un service de ce
type et tirer un profit supplémentaire de leur logistique
de distribution ainsi que de leur position sur le marché
publicitaire local ? Il est par exemple envisageable qu’une
entreprise de presse de Bangkok effectue l’impression numérique décentralisée de toute une gamme de journaux
internationaux et complète ces derniers à l’aide d’informations locales et de publicité, avant de procéder à leur distribution.
Sur le plan de l’organisation, il restera également à résoudre les questions du règlement financier et de la gestion
de la clientèle (lorsqu’un lecteur allemand souhaite par
exemple que son quotidien régional lui soit imprimé à
Bangkok pendant les deux mois à venir) mais aussi de
l’exploitation des systèmes d’impression. Vu le laps de
temps très court s’écoulant entre l’heure de clôture de la
rédaction et la livraison des journaux, ces derniers pourraient par exemple faire appel aux capacités de production
de services locaux d’impression numérique.
Les problèmes techniques posés par la personnalisation
d’une édition principale produite de manière centralisée
sont, quant à eux, de tout autre nature. Dans ce cas, c’est
le concept de l’ensemble des techniques d’impression qui
est à revoir. On peut en général partir du principe qu’une
grande partie des contenus fixes peut être produite de manière conventionnelle et que seule une part restante plus
ou moins importante exige une production personnalisée.
On peut, pour ce faire, procéder de deux manières différentes :
1
2
La partie personnalisée est produite entièrement séparément et n’est jointe à la partie principale imprimée
de manière conventionnelle qu’en fin de production.
La partie personnalisée est produite sur la même
machine que la partie principale, sur laquelle certains
groupes d’impression peuvent être commandés numériquement (appelés groupes de repiquage numériques).
A l’heure actuelle, il est très difficile de dire quelle
solution est la mieux adaptée à telle ou telle application,
du fait que jusqu’à présent, aucun projet de ce type n’est
encore connu. Les différentes techniques d’impression numérique se prêtent plus ou moins bien à la réalisation des
diverses variantes. En principe, les technologies disponibles aujourd’hui permettent de réaliser presque tous les
cas de figure mais il existe cependant quelques obstacles,
notamment de nature économique.
1 Format : de nombreux systèmes d’impression numérique sont conçus pour des formats standard, une modification dans ce domaine, notamment pour un
nombre d’exemplaires limité, n’étant pas envisageable
pour les constructeurs.
2 Couleur/Qualité : aujourd’hui, de plus en plus de journaux sont imprimés intégralement en quadrichromie.
L’impression numérique en couleur pose toutefois plus
de problèmes, surtout en ce qui concerne les coûts,
que l’impression en noir et blanc.
3 Coûts de développement : dans plusieurs des cas de
figure décrits ci-dessus, on doit s’attendre à ce que
l’emploi de systèmes d’impression numérique entraîne
dans un premier temps une augmentation des coûts
de production pour les entreprises de presse. Les coûts
de développement nécessaires à la mise en place d’un
système de ce type dans la production d’un journal ne
feront qu’alourdir ce poids financier. Seuls quelques
rares journaux seront donc en mesure de faire face à
eux seuls à ces énormes dépenses.
Le principal obstacle à la mise en œuvre technique des
systèmes d’impression numérique est donc moins lié aux
technologies elles-mêmes qu’à la mise en place d’un large
consensus viable. Dans le domaine des techniques d’impression, les journaux vont devoir faire appel aux développements disponibles sur le marché, une solution spécifique
à la presse n’étant guère envisageable. Cependant, la question reste de savoir comment choisir une technologie généraliste pouvant être appliquée à un nombre suffisamment élevé d’entreprises de presse pour que les coûts de
développement puissent être répartis de manière satisfaisante et que les constructeurs puissent entreprendre
leurs travaux d’adaptation.
7 Coûts à l’exemplaire pour les technologies électrostatiques CtPrint
© 2001 Ifra, Darmstadt
Ifra Special Report 3.32
7 Coûts à l’exemplaire pour les technologies
électrostatiques CtPrint
De nombreuses comparaisons de coûts ont déjà démontré que pour les petits tirages, le coût à l’exemplaire
pour la fabrication d’un produit en technique CtPrint est
beaucoup moins élevé qu’avec un procédé d’impression
conventionnel (tracé presque horizontal de la courbe de
l’électrophotographie à la Fig. 14) mais que ceci n’est
toutefois valable que pour les tirages très courts. En valeur
absolue, les coûts à l’exemplaire d’une production en CtPrint sont donc très élevés. La courbe des coûts de l’électrophotographie est située bien au-dessus de celle des procédés conventionnels pour tirages élevés. En revanche,
pour le client, le prix absolu est le critère décisif, indépendamment du tirage. Or, à l’heure actuelle, ce prix est
déterminé sur le marché par les procédés d’impression
conventionnels. En comparaison, les coûts à l’exemplaire
de la production en CtPrint sont trop élevés pour de nombreux produits (∆2 sur Fig. 14), même si pour les tirages
très courts, cette technologie est beaucoup plus rentable
que l’offset conventionnel (∆1 sur Fig.14).
10
10
∆1
Technische
Stückkosten
[rel. Kosteneinheit]
Coûts techniques
à l’exemplaire
9
Bogenoffset
Offset feuilles
Rollenoffset
Offset à bobines
Tiefdruck
Hélio
ElectrophotoElektrofotografie
(PoD) (POD)
graphie
8
„Break
even“
Seuil de rentabilité
Offset/PoD
offset/POD
77
∆2
6
5
44
3
2
11
0
Tirage
1000
1.000
10 000
10.000
100
000 Auflagenhöhe
100.000
Fig. 14 : Comparaison des coûts à l’exemplaire en fonction du nombre
d’exemplaires imprimés pour différents procédés d’impression. Dans les petits tirages, les coûts de fabrication de la forme imprimante utilisée dans les
procédés d’impression conventionnels entraînent une hausse exponentielle
des coûts à la copie, alors que les systèmes électrophotographiques qui
n’utilisent pas de forme imprimante fixe, présentent une courbe de coûts
presque linéaire quels que soient les tirages.
Les coûts à l’exemplaire de la production en CtPrint
sont déterminés dans un premier temps par le montant
effectif des coûts techniques. L’exploitant de systèmes CtPrint n’a donc qu’une influence relativement restreinte sur
ces coûts (nombre d’opérateurs, taux d’exploitation des
équipements, etc.). La majeure partie de ces coûts est en
effet déterminée par les fournisseurs de systèmes d’impression qui ont introduit un modèle de financement intégral.
Ce modèle prévoit en général une réduction des sommes
devant être investies par l’exploitant grâce à des contrats
de location ou de leasing du matériel ainsi que le paiement
d’une somme forfaitaire par exemplaire imprimé qui englobe les frais de consommables, d’entretien et souvent
même de réparation. Pour chaque exemplaire imprimé sur
la machine et affiché par le compteur, l’exploitant verse
en général un montant fixe au fournisseur du système
qui inclut tous les coûts mentionnés. Pour les exploitants,
cette pratique est avantageuse car les fournisseurs leur
financent de cette manière l’investissement des machines,
ce qui leur évite de faire appel à une banque comme le
font les imprimeries classiques lors de l’achat d’une machine neuve. Cela facilite aussi considérablement le calcul
des coûts à l’exemplaire.
En revanche, l’inconvénient de ce système est que la
somme forfaitaire versée au fournisseur n’est pas très
transparente si bien qu’il est difficile de savoir exactement
pour quelles raisons les coûts à l’exemplaire sont si élevés
par rapport à ceux de l’offset. Mais mis à part les coûts
effectifs, le montant du forfait à l’exemplaire imprimé dépend également de facteurs politiques.
Tous les grands fournisseurs de systèmes CtPrint sont
déjà présents depuis longtemps sur des marchés spécifiques, à savoir essentiellement sur le marché de la photocopie (Xerox, Danka, etc.) et de l’impression de documents
informatiques (IBM, Océ, etc.). Bien que ces marchés stagnent et que les entreprises mentionnées s’efforcent de
trouver d’autres débouchés sur le marché de l’impression,
les prix pratiqués sur ces marchés se sont avérés suffisamment rentables pour les fournisseurs et sont donc transposés actuellement aux autres segments du marché de
l’impression.
23
24
7 Coûts à l’exemplaire pour les technologies électrostatiques CtPrint
Ifra Special Report 3.32
Même si entre temps, les constructeurs cités ont compris que le niveau élevé des coûts à l’exemplaire limitait
considérablement les potentiels de développement des
technologies CtPrint, un abaissement des prix pratiqués se
répercuterait automatiquement sur les secteurs d’activités
courants des fournisseurs et affecterait par conséquent la
structure économique de leurs entreprises. Les fournisseurs
doivent donc évaluer si la perte de revenus entraînée par
une baisse des tarifs pratiqués sur leurs marchés habituels
ne pourrait pas être compensée par la hausse du chiffre
d’affaires sur les nouveaux marchés de l’impression à la
demande. Jusqu’à présent, ceci ne semble pas avoir été le
cas. Les fournisseurs de systèmes CtPrint s’efforcent d’exploiter d’autres potentiels de réduction des coûts, comme
dans le domaine du flux de travail, ce qui leur permet de
stimuler la croissance du marché sans pour cela modifer
leur politique tarifaire. Il est difficile de prévoir si cette
situation va évoluer à moyen terme, surtout que pour l’instant, aucune autre technique d’impression numérique alternative qui pourrait faire son apparition sur le marché
n’est en vue.
Dans les quelques années à venir, on peut s’attendre à
d’importantes avancées dans le domaine du développement technique des systèmes d’impression à la demande.
La qualité des produits imprimés et les coûts de production
doivent toujours être considérés globalement. De manière
générale, on peut faire les remarques suivantes :
1 Le taux encore très élevé d’investissement dans les secteurs de la micro-électronique et des technologies laser
a une incidence directe sur la performance des unités
d’insolation des systèmes d’impression. L’existence de
composants de mieux en mieux intégrés et de plus
en plus petits permettra de construire à l’avenir des
systèmes encore plus simples et plus performants. Les
développements actuellement en cours dans les laboratoires de recherche des grands constructeurs portent à
penser que dans les prochaines années, l’aptitude des
systèmes à reproduire les demi-teintes pourra être très
nettement améliorée, les pixels pouvant alors être commandés à l’aide d’échelles de valeurs tonales de 4 bits
(1 bit, actuellement). D’autre part, la résolution des systèmes devrait également s’améliorer pour atteindre
1200 dpi (à l’heure actuelle, les gros systèmes CtPrint
offrent une résolution de 600 dpi et les petites imprimantes de bureau, 1200 dpi). Si aujourd’hui, on peut
déjà prétendre que la qualité obtenue en production
CtPrint est approximativement aussi bonne que celle
de l’offset, les développements attendus dans les
quelques années à venir permettront d’obtenir une
véritable qualité offset. Il faut toutefois savoir que dans
les différents critères de qualité, il peut y avoir des
divergences vers le haut et vers le bas qui se compensent réciproquement dans l’évaluation de l’ensemble
des critères.
© 2001 Ifra, Darmstadt
2
3
4
Plus la résolution est élevée, plus les systèmes informatiques utilisés doivent être performants. Aujourd’hui déjà, c’est cette performance qui limite la vitesse
de production des systèmes d’impression numérique.
Toutefois, on peut aussi s’attendre à ce que la performance des systèmes informatiques disponibles sur le
marché enregistre une hausse très importante au cours
des prochaines années. Les améliorations qui en découleront au niveau de la qualité, de la vitesse de production ou de la réduction des coûts dépendront essentiellement de la présentation concrète des produits et des
exigences du marché.
Un des consommables les plus coûteux est le tambour
rotatif photoconducteur. Dans ce domaine, d’énormes
progrès ont été réalisés au cours des dernières années,
notamment en ce qui concerne la longévité. A l’avenir,
on peut s’attendre à ce que le développement des techniques de production apporte des améliorations progressives en ce qui concerne les tambours rotatifs mais
aucune avancée technologique spectaculaire n’est à
prévoir dans ce domaine. Un problème subsistera notamment, à savoir que l’agrandissement de la surface
de ces tambours entraînerait une hausse excessive des
coûts de production, ce qui signifie que la largeur des
machines à imprimer ne pourra certainement pas être
augmentée.
Le toner pèse très lourd dans les coûts de production
des systèmes d’impression numérique. Comparé aux
encres d’imprimerie, le toner est un produit chimique
complexe dont la fabrication nécessite un nombre
beaucoup plus important d’opérations. Il doit présenter
des caractéristiques supplémentaires, c’est-à-dire qu’il
ne doit pas seulement posséder un bon pouvoir colorant et une bonne capacité d’adhésion au papier
(comme les encres) mais qu’il doit aussi réagir de manière reproductible en champs électromagnétiques. Les
développements futurs ne pourront rien changer à cet
état de fait. En revanche, un passage des toners secs
utilisés couramment aujourd’hui aux toners liquides
permettrait de réduire considérablement les coûts de
production. Les toners secs, c’est-à-dire sous forme
de poudre, doivent subir pendant leur fabrication des
opérations longues et coûteuses de broyage et de tamisage afin de présenter des grains d’une dimension définie. D’autre part, leur consistance doit répondre à des
exigences très précises, ils ne doivent pas former de
grumeaux, etc., alors que dans les toners liquides, les
composants sont transportés, comme dans les encres, à
l’aide d’un solvant. Jusqu’à présent, l’emploi de toner
sec était inévitable en raison de l’utilisation très fréquente de ces systèmes dans les bureaux où le maniement de solvants n’est pas souhaité. Par contre, dans la
production CtPrint en imprimerie, ces restrictions ne
sont pas nécessaires. Dans ce secteur, les économies
réalisées sur le toner auraient des retombées particulièrement positives en raison des volumes importants de
produits imprimés. Les travaux menés dans les labora-
7 Coûts à l’exemplaire pour les technologies électrostatiques CtPrint
© 2001 Ifra, Darmstadt
5
6
toires de recherche internationaux montrent qu’il
existe de plus en plus d’arguments en faveur des toners
liquides.
Jusqu’à présent, l’impression à la demande n’est envisagée sérieusement que pour les applications en noir et
blanc. Techniquement, l’impression numérique en couleurs est pourtant tout aussi au point que l’impression
en noir et blanc. Toutefois, comparés à ceux de l’offset,
ses coûts de production sont encore plus désavantageux. En ce qui concerne la configuration, les presses
numériques couleur sont conçues exactement comme
les machines offset, à savoir par accouplement sériel de
quatre groupes d’impression pour le noir, le cyan, le
magenta et le jaune. Quant aux coûts d’investissement,
ils sont d’autant plus élevés que les presses numériques
couleur se composent de quatre unités d’impression.
Les coûts étant donc multipliés par quatre (en réalité, le
facteur est inférieur à quatre en raison des effets de
synergie), on devine que ces machines sont loin d’offrir
une bonne rentabilité. A l’heure actuelle, l’impression
numérique en couleur n’est donc intéressante que pour
les tirages extrêmement courts et pour l’instant, aucune
autre solution technique n’est en vue. Les coûts de production des systèmes CtPrint couleur ne pourront donc
baisser que lorsque des développements correspondants
auront été réalisés dans le domaine de l’impression en
noir et blanc. Quand ces coûts auront suffisamment
baissé, ils s’approcheront d’un ordre de grandeur acceptable par rapport à ceux de l’offset conventionnel.
L’optimisation de l’intelligence des systèmes CtPrint
et notamment l’automatisation des logiciels, constitue
actuellement à juste titre un point important des efforts
de développement fournis par les fournisseurs. Par rapport aux technologies d’impression analogiques, l’emploi de données numériques allié à un contrôle beaucoup plus efficace du procédé d’impression représente
un potentiel important d’automatisation de l’ensemble
de la chaîne de production. La solution idéale serait
que chaque tirage puisse être déclenché par le client
lui-même via Internet et que l’ensemble du processus
de production, y compris la finition et la facturation,
puisse être pris en charge de manière entièrement automatique par le système. Techniquement, il n’existe
aucun obstacle à la réalisation de ce modèle. Reste aux
fournisseurs la difficile tâche de convertir le processus
de fabrication complexe et subordonné à un grand
nombre de paramètres en un logiciel réalisable. Même
si certains processus d’intégration s’avèrent encore
nécessaires pour acquérir une plus grande expérience
pratique, on peut s’attendre à assister dans ce domaine
à d’importants progrès au cours des prochaines années,
notamment parce que quelques fournisseurs de systèmes ont concentré leurs efforts de développement sur
ce point.
Ifra Special Report 3.32
7
8
A moyen terme, aucune avancée technologique spectaculaire n’est à attendre en matière de techniques
d’impression alternatives. L’impression à jet d’encre
constitue certes une technologie performante mais
pour l’instant, la production CtPrint à base de jet
d’encre est encore beaucoup trop coûteuse. Comme il
existe de nombreux autres domaines d’application intéressants pour les constructeurs de systèmes à jet
d’encre, aucun d’entre eux ne semble vouloir pour
l’instant s’établir sur le marché déjà bien desservi du
CtPrint.
Parmi les nouvelles conceptions de machine, l’impression par groupage ou « cluster-printing » est une solution actuellement très discutée. Elle consiste à
connecter en réseau plusieurs petites imprimantes de
bureau de manière à obtenir des capacités d’impression
équivalentes à celles d’un système de production CtPrint. Comme en raison de leur fabrication en masse,
les imprimantes de bureau sont beaucoup moins onéreuses qu’un système de production CtPrint approprié,
les coûts d’investissement d’une configuration de ce
type sont donc nettement moins élevés. Toutefois,
contrairement aux systèmes informatiques haute performance (dont la conception est à l’origine de cette
idée), ce sont les frais de fonctionnement courants qui
sont décisifs dans les réseaux d’imprimantes. Or, pour
les petites imprimantes, ces coûts sont relativement
élevés. Voilà pourquoi l’impression par groupage ne
viendra certainement pas bouleverser les techniques de
production CtPrint.
En résumé, on peut constater qu’au cours des prochaines années, la qualité des produits CtPrint va définitivement rejoindre le niveau de la qualité offset habituelle.
Les coûts et la productivité des systèmes CtPrint pourront
être nettement optimisés grâce à diverses options techniques, sans qu’il y ait pourtant d’avancée technologique
spectaculaire. Du point de vue technique, les systèmes
CtPrint vont devenir de plus en plus intéressants et pour
les utilisateurs, la question reste toujours de savoir à quel
moment se convertir à la production CtPrint, suivant la
nature des travaux qu’ils effectuent.
25
26
8 Résumé
Ifra Special Report 3.32
© 2001 Ifra, Darmstadt
8 Résumé
L’impression numérique est une technologie de plus en
plus utilisée pour la production de médias imprimés sur
papier. Elle constitue une des technologies clés pouvant
aider les journaux à s’imposer dans la concurrence qui les
oppose aux médias électroniques. Car à l’avenir, les utilisateurs attendront surtout des médias que ces derniers exploitent de manière systématique les avantages du traitement numérique d’informations (sélection, distribution,
mémorisation, etc.). Comme les journaux ne pourront
guère répondre à ces attentes à l’aide des techniques d’impression conventionnelles, ils devront impérativement
faire appel aux systèmes d’impression numérique et à
Internet.
Cette évolution place les journaux devant une situation
particulièrement difficile. D’un côté, ils perçoivent très nettement la concurrence des médias électroniques et de
l’autre, leurs techniques de production conventionnelles
présentent, en raison de leurs dimensions et de leur productivité, les plus grandes disparités par rapport aux systèmes d’impression numérique actuels. Toutefois, ceci ne
signifie pas pour autant que les journaux doivent subir
cette évolution technologique de manière passive en espérant qu’un jour ou l’autre, quelqu’un trouve une solution
adéquate. Au contraire, face à cette situation, le défi
consiste plutôt à participer activement à la recherche de
solutions et à mettre au point une alternative en réponse
aux prévisions de Microsoft, selon lesquelles la dernière
édition d’un journal sur papier paraîtra en l’an 2018.
A l’heure actuelle, il semble que pour la production de
journaux de demain, les deux formes les plus intéressantes
de l’utilisation des techniques d’impression numérique
soient les suivantes :
1 production de masse avec tirages partiels personnalisés,
2 distribution électronique et impression locale.
La première variante exigera surtout le développement
de solutions CtPress, alors que la seconde doit être fondée
sur les technologies CtPrint. Mis à part le défi technologique, qui consiste moins à développer de nouveaux procédés qu’à adapter les procédés existants pour obtenir un
concept d’application pouvant être accepté par le plus
grand nombre possible d’utilisateurs, les journaux auront
surtout à modifier leur conception, la notion qu’ils ont
d’eux-mêmes, la manière dont ils génèrent leurs contenus,
etc. Pour ce faire, les atouts et les avantages du journal
d’aujourd’hui doivent être clairement définis et intégrés
dans les concepts futurs, qui devront quant à eux tirer
pleinement parti des possibilités de la production numérique afin de permettre au journal de s’établir en tant que
nouveau produit média numérique.
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8 Résumé
Ifra Special Report 3.32
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8 Résumé
L’impression numérique est une technologie de plus en
plus utilisée pour la production de médias imprimés sur
papier. Elle constitue une des technologies clés pouvant
aider les journaux à s’imposer dans la concurrence qui les
oppose aux médias électroniques. Car à l’avenir, les utilisateurs attendront surtout des médias que ces derniers exploitent de manière systématique les avantages du traitement numérique d’informations (sélection, distribution,
mémorisation, etc.). Comme les journaux ne pourront
guère répondre à ces attentes à l’aide des techniques d’impression conventionnelles, ils devront impérativement
faire appel aux systèmes d’impression numérique et à
Internet.
Cette évolution place les journaux devant une situation
particulièrement difficile. D’un côté, ils perçoivent très nettement la concurrence des médias électroniques et de
l’autre, leurs techniques de production conventionnelles
présentent, en raison de leurs dimensions et de leur productivité, les plus grandes disparités par rapport aux systèmes d’impression numérique actuels. Toutefois, ceci ne
signifie pas pour autant que les journaux doivent subir
cette évolution technologique de manière passive en espérant qu’un jour ou l’autre, quelqu’un trouve une solution
adéquate. Au contraire, face à cette situation, le défi
consiste plutôt à participer activement à la recherche de
solutions et à mettre au point une alternative en réponse
aux prévisions de Microsoft, selon lesquelles la dernière
édition d’un journal sur papier paraîtra en l’an 2018.
A l’heure actuelle, il semble que pour la production de
journaux de demain, les deux formes les plus intéressantes
de l’utilisation des techniques d’impression numérique
soient les suivantes :
1 production de masse avec tirages partiels personnalisés,
2 distribution électronique et impression locale.
La première variante exigera surtout le développement
de solutions CtPress, alors que la seconde doit être fondée
sur les technologies CtPrint. Mis à part le défi technologique, qui consiste moins à développer de nouveaux procédés qu’à adapter les procédés existants pour obtenir un
concept d’application pouvant être accepté par le plus
grand nombre possible d’utilisateurs, les journaux auront
surtout à modifier leur conception, la notion qu’ils ont
d’eux-mêmes, la manière dont ils génèrent leurs contenus,
etc. Pour ce faire, les atouts et les avantages du journal
d’aujourd’hui doivent être clairement définis et intégrés
dans les concepts futurs, qui devront quant à eux tirer
pleinement parti des possibilités de la production numérique afin de permettre au journal de s’établir en tant que
nouveau produit média numérique.
Autres Ifra Special Reports concernant le secteur :
3 Rotative
(Situation en juillet 2001)
3.11
Le comportement du repérage du papier journal en impression blanchet contre blanchet et
en impression satellite
3.12
Quels sont les problèmes subsistant en offset anilox ?
3.13
La production de couleurs d’accompagnement dans les journaux avec des couleurs primaires
3.14
Les meilleures conditions pour l’impression en quadrichromie recto-verso
3.15
Eviter l’émulsionnement de l’encre lors de l’impression en offset sans vis
3.16
Spécification, réception techniques et tests d’acceptation d’une rotative offset pour la presse
3.17
Vers des systèmes de commande intégrés dans la salle des rotatives et d’expédition.
Qu’en pensent les constructeurs ?
3.18
Les systèmes de mouillage pour rotatives de presse – recherche systématique de nouvelles
solutions (Résumé)
3.19
Offset sans vis et offset conventionnel : étude comparative de la qualité et des prix de revient
3.20
Variations et écarts de couleur dans les journaux
3.21
Pour un emploi plus économique des fausses plaques
3.22
Les blanchets offset et leur influence sur la qualité d’impression
3.23
L’efficacité des systèmes de contrôle du repérage en impression de journaux
3.24
Des encres et des papiers journal de meilleure qualité permettent-ils de réduire le maculage ?
3.25
Pour un emploi efficace des régulateurs d’hydroexpansion du papier sur les rotatives de presse
3.26
Les causes du maculage par frottement, par contact et par essuyage des encres offset pour
journaux sur le papier
3.27
Amélioration de la qualité d’impression par l’emploi de sécheurs et de papiers de meilleure qualité
3.28
Précision de repérage circonférentiel en quadrichromie de presse
3.29
L’utilisation de robots pour déballer les bobines de papier et préparer la pointe de collage dans
les imprimeries de presse
3.30
Écart et variations colorimétriques en offset de presse
3.31
Contrôle de la qualité à l’aide du mini-élément de mesure
Tous les secteurs des Ifra Special Reports
1 Matériaux
2 Prépresse
3 Rotative
4 Salle d’expédition et distribution
5 Communication
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6 Divers