LES MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES : DES PROGRÈS
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LES MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES : DES PROGRÈS
LES MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES : DES PROGRÈS MÉDICAUX À LEURS CONSÉQUENCES ÉTHIQUES par J.-P. GRÜNFELD* Des progrès considérables ont été accomplis depuis trois décennies dans les maladies génétiques, y compris dans les maladies génétiques rénales. Ces progrès sont flagrants dans les maladies monogéniques rénales et les gènes en cause ont été identifiés dans la plupart d’entre-elles. Ce « triomphalisme » demande à être tempéré. • Certaines maladies rénales héréditaires restent encore mal identifiées et faute d’une bonne caractérisation clinique, ces familles ne sont pas l’objet d’études de génétique moléculaire. Malgré les progrès du Projet Génome Humain, il reste encore quelque 4 000 gènes de maladies monogéniques à identifier [1]. Sans claire description du phénotype, l’analyse du génotype est vaine. • Dans les maladies monogéniques, la mutation d’un seul gène dans une famille donnée entraîne la maladie mais l’hétérogénéité génétique vient compliquer la situation : des mutations de plusieurs gènes, dans des familles différentes, peuvent aboutir au même phénotype. L’exemple le plus frappant est celui du syndrome de Bardet-Biedl où 6 locus génétiques différents ont été identifiés. Trois gènes sur six ont été jusqu’à présent caractérisés. Cette hétérogénéité pouvait suggérer soit que la classification clinique était insuffisante et que des particularités cliniques étaient passées inaperçues, soit que ces différents gènes interagissent en cascade dans une voie physiopathologique commune pour conduire à un même phénotype. Cette dernière hypothèse est confortée par l’observation très intrigante faite par Katsanis et coll. [2] et commentée par Burghes et coll. [3] d’une hérédité tri-allèlique dans ce syndrome : par exemple, parmi huit familles avec des mutations récessives touchant les deux allèles de BBS6, trois avaient également une mutation d’un allèle de BBS2. Les auteurs proposent que les trois allèles mutés agissant de concert sont responsables de la maladie ; il n’ y a pas d’argument en faveur d’un * Hôpital Necker, Service de Néphrologie, Paris. FLAMMARION MÉDECINE-SCIENCES MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES — ACTUALITÉS NÉPHROLOGIQUES 2002 352 J.-P. GRÜNFELD effet « gène modificateur » qui ne ferait que moduler le phénotype. Ces observations ouvrent de nouvelles perspectives pour faire le pont entre l’hérédité mendélienne et l’hérédité multifactorielle. • Enfin l’identification du gène et des mutations n’est qu’une étape : une grande partie du travail reste à faire, comprendre les mécanismes des maladies génétiques et concevoir des traitements. Cette ère de l’après-génome a débuté. Les difficultés rencontrées sont illustrées dans la polykystose rénale autosomique dominante (ADPKD) où les deux gènes principaux PKD1 et PKD2 ont été clonés, respectivement en 1994 et en 1996, et où on comprend encore si mal les liens entre les mutations de ces gènes et la formation des kystes rénaux (une structure pourtant rudimentaire, comportant une paroi épithéliale et une cavité remplie de liquide…). Le triomphalisme que j’évoquais plus haut, tenait au fait qu’on imaginait que l’identification du gène et de ses défauts conduirait directement à comprendre le mécanisme de la maladie. C’est ce qui s’est passé pour les maladies héréditaires métaboliques où connaissant tout d’abord l’enzyme déficiente, on est remonté au gène et revenu ensuite à la maladie en concevant un traitement enzymatique substitutif, comme l’α-galactosidase A humaine dans la maladie de Fabry [4, 5]. Malheureusement, la tâche est plus ardue dans d’autres maladies héréditaires comme l’ADPKD car les partenaires sont multiples et s’intègrent dans une cascade d’événements jusqu’à présent mal compris. Les progrès dans les maladies héréditaires rénales ne relèvent pas aujourd’hui de la seule pratique des tests génétiques. Les progrès de l’imagerie (échographie, scanographie et IRM) ont bouleversé l’exploration et le traitement des kystes hépatiques et des anévrismes cérébraux dans la polykystose rénale autosomique dominante. Dans le syndrome d’Alport, les progrès de la génétique moléculaire ont conduit à concevoir des tests simples utilisant l’examen en immunofluorescence sur des fragments biopsiques du rein ou de la peau. COMPRENDRE LE MÉCANISME DES MALADIES GÉNÉTIQUES : DES IMPLICATIONS BIEN AU-DELÀ DE LA GÉNÉTIQUE Les progrès acquis en génétique médicale ont des implications bien au-delà des malades rénales héréditaires [6] ; ils débouchent sur la compréhension de mécanismes bien plus généraux. Quatre exemples l’illustrent. La maladie de von HippelLindau (VHL) est une maladie autosomique dominante rare ; elle expose notamment au carcinome rénal à cellules claires, souvent bilatéral et multifocal ; 30 à 60 p. 100 des malades en sont atteints. Le gène VHL a été localisé en 3p25 puis cloné en 1993 ; il appartient au groupe des gènes suppresseurs de tumeur. Fait remarquable, des lésions moléculaires de ce gène ont été mises en évidence dans plus de 80 p. 100 des carcinomes rénaux sporadiques à cellules claires, soulignant le rôle primordial de ce gène dans la carcinogenèse rénale. Par la suite ont été découverts plusieurs partenaires moléculaires de la protéine VHL, dont les élongines et le facteur induit par l’hypoxie (hypoxia-inducible factor, HIF1) dont la protéolyse requiert la protéine VHL intacte |7]. Lorsque cette protéine est mutée, la dégradation des ARNm induits par l’hypoxie, dont le VEGF (vascular endothelial MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES 353 growth factor), est diminuée, entraînant l’hypervascularisation des tumeurs observées dans la maladie. La néphropathie à dépôts intercapillaires d’IgA, ou maladie de Berger, est la glomérulonéphrite chronique primitive la plus fréquente dans le monde. On sait depuis longtemps que plusieurs cas peuvent être observés dans une même famille [8] alors que dans la plupart des cas la maladie est sporadique. Son mécanisme reste très mystérieux. Un locus génétique a été identifié dans 18 familles atteintes [9] (voir le texte de Gharavi et coll.). Le gène devrait être cloné prochainement. La fonction de ce gène devrait non seulement nous renseigner sur le mécanisme de la maladie héréditaire, mais aussi et surtout fournir des pistes de recherche pour la maladie sporadique. Le troisième exemple concerne les multiples gènes impliqués dans le développement rénal, conservés dans l’évolution des espèces, de la mouche et du ver aux mammifères (Pax2, WT1, HNF1-β, etc.) dont la fonction a été mieux analysée à partir de l’étude des mutations observées dans des familles atteintes de syndrome rein-colobome, de syndrome de Denys-Drash, etc. (Tableau I) [10, 11]. Le quatrième exemple est l’hypertension artérielle (HTA) dite essentielle. Plusieurs gènes codant divers canaux et transporteurs tubulaires rénaux ont été clonés, la plupart touchant le transport du sodium. Les maladies rénales correspondantes, par perte de fonction ou par hyperactivation, ont été reconnues (syndromes de Liddle, de Gitelman, de Bartter, de Gordon etc.). D’autres protéines sont impliquées dans la transformation du cortisol en cortisone inactive, et le déficit en 11 β-hydroxystéroïde déshydrogénase aboutit à l’occupation « illégitime » du récepteur minéralocorticoïde par le cortisol. Tous ces gènes, comme ceux du sytème rénine-angiotensine-aldostérone, sont à l’étude dans l’HTA essentielle pour savoir si certains polymorphismes, en s’additionnant, ne pourraient pas être à l’origine de l’élévation tensionnelle [12-15]. L’étude des maladies rénales héréditaires vient enrichir nos connaissances audelà de la génétique : à partir d’une maladie héréditaire rare, on identifie sa base moléculaire ; à partir de la protéine isolée, on détermine ses partenaires et dans quels phénomènes biologiques elle est impliquée ; on débouche finalement sur un mécanisme cellulaire plus général. C’est lorsque la génétique moléculaire et la biologie cellulaire se rencontrent et se fécondent que les progrès sont les plus rapides et le domaine d’application le plus vaste. TABLEAU I. — LES GÈNES DU DÉVELOPPEMENT ET LES MALADIES RÉNALES CORRESPONDANTES. GÈNE PAX2 WT1 EYEA1 LMWB JAGGED1 HNF-1β MALADIE/SYNDROME Rein-colobome Denys-Drash ; Frasier Branchio-oto-rénal (BOR) Ostéo-onycho-dysplasie Alagille MODY 5 Maladie glomérulokystique MODY : Maturity-Onset Diabetes of the Young 354 J.-P. GRÜNFELD CLASSIFICATION MOLÉCULAIRE DES MALADIES GÉNÉTIQUES Les progrès de la génétique moléculaire servent la génétique clinique, et viceversa. Ils ont permis à partir de « syndromes » de définir des « maladies ». Ainsi le syndrome d’Alport, qui a été décrit pour la première fois en 1927 et qui associe néphropathie et hypo-acousie, est en fait constitué de plusieurs entités définies par différents défauts moléculaires. Le syndrome d’Alport, au sens contemporain du terme, est dû à des anomalies du collagène de type IV qui est un des constituants principaux des membranes basales, dont la membrane basale glomérulaire. Dans la forme la plus fréquente liée à l’X, le gène COL4A5 qui code la chaîne α5 du collagène de type IV, est le siège de mutations. Dans la forme autosomique récessive, les mutations touchant les gènes COL4A3 ou COL4A4 qui codent les chaînes α3 et α4. Ces mêmes chaînes sont impliquées dans les exceptionnelles formes dominantes. Dans les familles où coexistent une néphropathie et une léiomyomatose diffuse, touchant notamment l’œsophage, le défaut moléculaire est une large délétion touchant deux gènes contigus sur le bras long du chromosome X, codant les chaînes α5 et α6 du collagène de type IV. Pendant longtemps, on a considéré que l’entité autosomique dominante associant néphropathie, surdité et macrothrombocytopénie, appartenait au syndrome d’Alport. On sait depuis peu qu’il n’en est rien et que cet ensemble est caractérisé par des mutations d’un gène MYH9, codant une chaîne lourde d’une myosine non musculaire, alors que le collagène IV est intact [16, 17]. La génétique moléculaire est un remarquable outil pour classer les maladies génétiques. Il est clair que le démembrement du syndrome d’Alport a des conséquences cliniques, par exemple pour le conseil génétique ou le don du rein dans les familles atteintes. TESTS GÉNÉTIQUES DANS LES MALADIES HÉRÉDITAIRES : QUELLE PERTINENCE CLINIQUE, QUELLES PRÉCAUTIONS, POURQUOI DES ÉQUIPES PLURIDISCIPLINAIRES DE GÉNÉTIQUE RÉNALE ? Les tests génétiques (étude de liaison ou recherche de la mutation) ont un intérêt différent selon la présentation clinique de la maladie et son mode de transmission. Dans les maladies liées à l’X, l’intérêt majeur est de permettre l’identification fiable des femmes hétérozygotes qui peuvent être « asymptomatiques », sans anomalies décelables : en fait cela est rarement le cas dans les maladies avec atteinte rénale ; dans le syndrome d’Alport lié à l’X, la plupart des femmes hétérozygotes ont une hématurie microscopique ; dans la maladie de Fabry, 70 à 80 p. 100 des femmes vectrices ont des dépôts cornéens. L’identification des hétérozygotes permet un conseil génétique et éventuellement un diagnostic prénatal quant il est souhaité par le couple ; elle peut également avoir sa place dans la sélection d’un donneur de rein (voir plus loin). Dans le bilan d’activité du groupe d’étude et de MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES 355 travail du diagnostic pré-implantatoire (trois centres en France sont agréés pour le DPI), j’ai relevé un cas de syndrome d’Alport lié à l’X [18]. Dans les maladies autosomiques récessives, les tests génétiques n’ont pas d’intérêt chez les homozygotes (qui développent la maladie) et chez les hétérozygotes (qui sont le plus souvent asymptomatiques). L’intérêt majeur est dans le diagnostic prénatal lorsque les parents ont déjà donné naissance à un enfant atteint et souhaitent y avoir recours. Les maladies rénales concernées sont la polykystose récessive, la cystinose, la néphronophtise, le syndrome de Lowe, le syndrome d’Alport autosomique récessif ou d’autres maladies très rares à révélation précoce. Le diagnostic prénatal et le DPI sont de la compétence des généticiens et des laboratoires agréés, entourés des psychologues compétents. Dans les maladies autosomiques dominantes, divers cas de figure sont rencontrés. Dans les maladies à forte pénétrance et à expression assez précoce dans la vie, les tests génétiques n’ont pas un grand intérêt : l’échographie rénale est un moyen simple et sûr de faire le diagnostic d’ADPKD et d’exclure ce diagnostic s’il n’y a pas de kystes rénaux décelables à l’âge de 30 ans, chez les sujets à risque, appartenant à une famille atteinte. L’exemple des maladies polykystiques héréditaires montre bien qu’à côté du néphrologue et du généticien, peut exister un troisième partenaire, le radiologue [19]. Les précautions prises vis-à-vis des tests génétiques (voir plus loin) devraient également s’appliquer aux explorations radiologiques lorsque celles-ci permettent de poser le diagnostic de maladie polykystique avec toutes les conséquences génétiques et cliniques que cela implique. Dans l’ostéo-onycho-dysplasie, on peut établir simplement le diagnostic de la maladie en examinant les ongles, les rotules et quelques radiographies osseuses, mais la survenue d’une néphropathie est imprévisible parmi les sujets atteints et les tests génétiques ne sont pas prédictifs à cet égard. Dans d’autres maladies autosomiques dominantes dont les manifestations se développent progressivement au cours de la vie, l’identification des hétérozygotes par un test génétique a un grand intérêt clinique : c’est le cas dans la maladie de VHL ; les sujets porteurs de la mutation bénéficient du dépistage des localisations de la maladie, y compris dès l’enfance pour l’hémangioblastome rétinien et le phéochromocytome, de leur traitement précoce et d’un suivi régulier ; à l’inverse des sujets qui n’ont pas la mutation sont dispensés des explorations et de ce suivi et ne risquent pas de transmettre la maladie à leur descendance [20]. La situation est plus complexe dans les maladies autosomiques dominantes à pénétrance variable. Dans la sclérose tubéreuse (où en outre, le taux de néomutations est élevé) l’expression de la maladie varie beaucoup d’un malade à l’autre, y compris dans une même famille. Le phénotype pathologique peut se limiter à quelques discrètes lésions cutanées et/ou à des calcifications intracérébrales. Il en est de même dans le syndrome branchio-oto-rénal, ou dans la glomérulosclérose segmentaire et focale héréditaire ; dans cette dernière maladie, certains adultes porteurs de la mutation de l’α-actinine-4 n’ont pas de protéinurie [21, 22]. Le test génétique est essentiel au conseil génétique, mais son intérêt pour prédire l’avenir rénal est plus limité. Dans le syndrome autosomique dominant associant macrothrombocytopénie, surdité et atteinte rénale, dû à des mutations du gène MYH9, certains hommes vecteurs ont des plaquettes géantes et/ou une hypoacousie, mais ne développent pas de néphropathie, ce qui est totalement différent de ce qu’on observe dans le syndrome d’Alport lié à l’X où tous les hommes atteints évoluent vers l’insuffisance rénale [17, 23]. 356 J.-P. GRÜNFELD Les causes de la pénétrance variable restent encore mystérieuses. Plusieurs explications peuvent être avancées : a) l’importance variable de la fonction de la protéine codée par le gène ; b) les conséquences fonctionnelles différentes d’une mutation à l’autre ; c) l’interaction avec d’autres gènes dits modificateurs qui modulent l’expression ; d) la date de survenue de la mutation somatique, dans le cas où deux évènements déterminent l’apparition de la maladie, ou dans le cas d’un mosaïcisme somatique où la mutation apparaît plus ou moins tôt dans le développement du zygote ; e) l’interaction avec des facteurs d’environnement ; f) enfin l’existence de voies alternatives qui peuvent compenser la perte de fonction d’un gène [24]. Comme l’écrit Jeffrey Lewis, si le génome peut être considéré comme un texte, l’expression phénotyptique peut être vue comme la représentation théâtrale de ce texte, à l’image des acteurs qui sur une scène font vivre et vibrer les mots écrits sur une page [25]. Quelles précautions ? Le décret N˚ 2000-570 du 23 juin 2000, fixe en France « les conditions de prescription et de réalisation des examens des caractéristiques génétiques d’une personne ». On peut souligner deux points essentiels pour le prescripteur. 1. Le consentement « libre et éclairé » doit être donné par écrit par la personne à qui est prescrit l’examen. « Les examens ne peuvent être prescrits chez un mineur que si ce dernier ou sa famille peuvent personnellement bénéficier de mesures préventives ou curatives immédiates ». C’est ce qui justifie ces examens chez un mineur appartenant à une famille atteinte de maladie de VHL, après consentement donné par les titulaires de l’autorité parentale (le consentement du mineur est souhaitable, même s’il n’est pas requis dans le décret). En revanche, ce texte doit exclure l’usage indiscriminé des tests génétiques chez les mineurs, où aucun bénéfice préventif ou curatif n’est escompté. 2. Le résultat de l’examen doit être transmis par le laboratoire « exclusivement au praticien prescripteur » et non à la personne testée. C’est le médecin prescripteur qui a son tour, doit communiquer (et expliquer) le résultat à la personne concernée (ou à celle titulaire de l’autorité parentale s’il s’agit d’un mineur), et seulement à cette personne « dans le cadre d’une consultation médicale individuelle ». La personne concernée peut refuser que les résultats de l’examen lui soient communiqués et ceci doit être consigné par écrit dans le dossier : c’est l’illustration du « droit à ne pas savoir ». Le décret de juin 2000 ainsi qu’un arrêté ultérieur, incitent à la création « d’équipes pluridisciplinaires rassemblant des compétences cliniques et génétiques », pour la « prescription d’un examen des caractéristiques génétiques chez des personnes asymptomatiques, mais présentant des antécédents familiaux ». Dans une structure hospitalière, l’exercice de la génétique clinique ne peut pas se concevoir sans collaboration avec les autres spécialités ; cet échange est nécessaire en pédiatrie (où il s’est développé depuis longtemps) et également en médecine d’adultes. L’une des caractéristiques de la génétique est de concerner une personne et sa famille. C’est une raison, parmi d’autres, pour promouvoir la formation d’équipes pluridisciplinaires de génétique rénale, regroupant généticiens, néphropédiatres et néphrologues. Nous avons beaucoup appris des néphropédiatres. Beaucoup de maladies rénales sont communes à la pédiatrie et à la médecine d’adultes, avec des fréquences souvent différentes. Dans le domaine de la « néphrogénétique », nous avons appris que certaines maladies se révélant habituellement tôt dans l’enfance pouvaient évoluer jusqu’à l’âge adulte (par exemple la polykystose MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES 357 récessive) [25], se révéler tard dans la vie (comme le syndrome d’Alagille) [26], ou même conduire de façon inattendue à des complications rénales chez les enfants parvenant à l’âge adulte grâce aux progrès de la pédiatrie et de la diététique, et aux soins vigilants des familles (comme dans la glycogénose de type I où une glomérulosclérose segmentaire et focale peut se manifester et évoluer à l’âge adulte) [27]. Cette collaboration que nous pratiquons depuis plus de 30 ans avec les néphropédiatres de l’hôpital des Enfants Malades et d’autres hôpitaux parisiens, est au bénéfice des malades et des familles : les enfants qui grandissent sont suivis dans l’hôpital d’adultes, sans discontinuité ; les transferts d’un groupe à l’autre sont facilités ; les difficultés rencontrées chez les adolescents sont atténuées ; par la suite les enfants atteints de 2e génération seront suivis par l’équipe de pédiatrie. Non seulement la qualité des soins est améliorée, mais également les capacités de recherche sont multipliées. Au cours de ce long compagnonnage, je n’oublie pas les familles et les Associations desquelles j’ai beaucoup appris : AIRG (Association pour l’Information et la Recherche sur les Maladies Rénales Génétiques), STB (Sclérose Tubéreuse de Bourneville), VHL, VML (Vaincre les Maladies Lysosomiales), Association française contre l’amylose, Association francophone des glycogénoses – associations regroupées aujourd’hui au sein de l’Alliance Maladies Rares. Comme Micheline Lévy et coll [19], Ginette Albouze, militante de la première heure et bien d’autres, je suis convaincu de la nécessité du dialogue et de l’information, au sein et par l’intermédiaire de ces associations. TRANSPLANTATION DANS LES MALADIES RÉNALES HÉRÉDITAIRES On envisagera successivement les problèmes posés chez le receveur et chez le donneur familial potentiel (Tableau II). Une revue plus complète a été écrite par Pirson et coll. [28] Le receveur Dans la grande majorité des cas, la transplantation rénale ne pose pas de difficultés particulières chez le receveur atteint d’une maladie rénale héréditaire. Dans la polykystose autosomique dominante, l’ablation préalable d’un rein polykystique très volumineux est parfois nécessaire ; en cas de polykystose hépatique massive, une transplantation combinée du rein et du foie peut être indiquée [29]. Dans la polykystose récessive, les complications hépatiques, dues notamment à l’hypertension portale, peuvent rester menaçantes après transplantation rénale et nécessiter une transplantation du foie. Cependant, certaines complications spécifiques ont été signalées. Dans le syndrome d’Alport, lié à l’X ou autosomique récessif (dû à des anomalies du collagène de type IV, constituant principal des membranes basales), des glomérulonéphrites à croissants due à des anticorps anti-membrane basale glomérulaire ont été rapportées chez moins de 5 p. 100 des receveurs, dans les premiers mois après la greffe [30]. Dans la maladie caractérisée par une néphropathie, une surdité et des 358 J.-P. GRÜNFELD TABLEAU II. — TRANSPLANTATION D’ORGANES DANS LES MALADIES RÉNALES HÉRÉDITAIRES 1 – Le receveur 1-1. 1-2. 1-3. 1-4. Guérison : cystinurie, syndrome de Liddle, syndrome de Bartter avec surdité et insuffisance rénale (?), acidémie méthylmalonique. Complications spécifiques par allo-immunisation : syndrome d’Alport ; syndrome néphrotique de type finlandais. Pas de récidive dans le transplant rénal : Fabry ; cystinose. Récidive possible dans le transplant mais évitable : Hyperoxalurie primitive de type I Amylose AA dans la FMF Amylose TTR dans la polyneuropathie amyloïde Transplantation du foie Colchicine Transplantation du foie 2 – Le donneur apparenté 2-1. 2-2. Dans les maladies liées à l’X : quelles hétérozygotes ? Dans les maladies autosomiques récessives : les hétérozygotes ? FMF : fièvre méditerranéenne familiale TTR : transthyrétine plaquettes géantes, la myosine non musculaire mutée n’est pas un constituant de la membrane basale glomérulaire [17] ; il n’y a donc pas de risque d’une telle complication. Dans le syndrome néphrotique autosomique récessif de type finlandais, dû à un défaut de la néphrine, des anticorps anti-néphrine peuvent apparaître après la transplantation rénale et s’accompagnent rarement d’une rechute du syndrome néphrotique, à l’image de ce qu’on observe chez l’animal après injection de tels anticorps [31]. Des complications analogues n’ont jusqu’à présent pas été démontrées, bien qu’évoquées [32], dans les autres variétés de syndromes néphrotiques ou de gloméruloscléroses héréditaires. Dans de rares exemples où l’expression du gène muté se limite au rein, la transplantation rénale guérit la maladie : c’est le cas lorsqu’une lithiase cystinique récidivante a altéré gravement la fonction rénale et qu’une transplantation est effectuée. Le rein transplanté a une capacité normale à réabsorber la cystine ; la cystinurie disparaît. De même, dans le syndrome de Liddle, la transplantation rénale supprime l’HTA et l’hypokaliémie, et dans le syndrome de Bartter avec surdité et insuffisance rénale dont le défaut moléculaire a été récemment reconnu [33], la transplantation rénale devrait corriger l’alcalose hypokaliémique et la fuite urinaire de NaCl. On a suggéré également que dans l’acidémie méthylmalonique, la transplantation du rein seul pourrait améliorer le défaut métabolique [34] Dans les maladies métaboliques héréditaires à localisation rénale, l’avenir du transplant dépend de sa capacité ou non à métaboliser la substance produite en excès. Ainsi dans deux maladies lysosomiales, la maladie de Fabry et la cystinose, il n’y a pas de récidive dans le transplant ; les lysosomes normaux présents dans la greffe protègent celle-ci. En revanche, le dépôt de cystine continue à se produire MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES 359 en dehors du rein, malgré la transplantation. L’apparition d’anticorps anti-α-galactosidase a été décrite chez un malade atteint de maladie de Fabry [35]. La situation est toute différente dans l’hyperoxalurie primitive de type I où la production excessive d’oxalate dépend d’un défaut enzymatique péroxisomal hépatique. En cas de transplantation rénale isolée, le dépôt d’oxalate de calcium se reproduit souvent dans le transplant. La transplantation combinée du foie et du rein restaure une activité enzymatique normale et protège ainsi le greffon rénal (à condition de prévenir la précipitation d’oxalate de calcium secondaire à la mobilisation des dépôts systémiques). Le choix du mode de traitement a été discuté dans d’autres articles [36]. Les problèmes posés par la récidive de l’amylose sont assez comparables. Dans l’amylose AA compliquant une fièvre méditerranéenne familiale (FMF), la récidive sur le transplant était fréquente avant l’usage de la colchicine ; aujourd’hui ce médicament réduit considérablement le risque d’amylose dans la FMF et le risque de récidive de l’amylose après transplantation rénale. Dans l’amylose dérivée d’un variant de la transthyrétine (marquée surtout par une polyneuropathie, mais où l’atteinte rénale est possible [37]), la transplantation hépatique corrige en grande partie l’hyperproduction de transthyrétine mutée et en cas de greffe rénale associée, la récidive sur le transplant devrait être prévenue. Dans les syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) héréditaires, le taux de récidive dans le greffon rénal est élevé, proche de 60 p. 100 dans les formes autosomiques dominantes et dans les formes avec déficit en facteur H [38, 28]. Il en est de même dans les SHU « atypiques » [39]. Le donneur apparenté Le raisonnement médical se base notamment sur le mode de transmission de la maladie et sur les risques encourus par le donneur. Mais beaucoup d’autres éléments entrent en ligne de compte dans le don du rein, probablement amplifiés par la nature héréditaire de la maladie : générosité et solidarité familiales, souci de réparer une « injustice » génétique, dilemme pour les parents s’il y a plusieurs enfants atteints, inquiétude du donneur potentiel, frère ou sœur, sur le risque de transmission à sa propre descendance, si le conseil génétique a été mal interprété ou a laissé place à l’incertitude. • Dans les maladies liées à l’X (syndrome d’Alport, maladie de Fabry, par exemple), il est facile d’identifier les hommes atteints (hémizygotes) et les hommes sains. La difficulté tient à l’identification des femmes hétérozygotes et à évaluer chez elles les conséquences d’une néphrectomie unilatérale. Dans le syndrome d’Alport, plus de 95 p. 100 des femmes hétérozygotes ont une hématurie microscopique, souvent persistante, parfois intermittente. Cependant quelques femmes hétérozygotes (1 à 2 p. 100) n’ont pas d’hématurie microscopique, même sur des examens répétés (combien de fois ?) effectués sur des urines fraîches. L’identification des hétérozygotes peut reposer aujourd’hui sur des tests génétiques, soit étude de liaison, soit mieux, détection de la mutation de COL4A5, à condition que celle-ci ait été déterminée au préalable dans la famille. On ignore quelles sont les conséquences rénales à long terme d’une uninéphrectomie chez les hétérozygotes. On sait qu’environ 15 p. 100 des hétérozygotes évoluent vers l’insuffisance rénale, plus ou moins tôt dans la vie, habituellement plus tard que les hémizygotes de la même famille. Le don du rein doit être formellement découragé 360 J.-P. GRÜNFELD chez les hétérozygotes, mères ou sœurs, qui ont des signes qui font redouter une telle évolution : hématuries macroscopiques récidivantes dans l’enfance, protéinurie permanente (micro-albuminurie ?) associée à la microhématurie, hypertension artérielle précoce, lésions glomérulaires segmentaires ou tubulo-interstitielles sur une éventuelle ponction-biopsie [40]. Dans les autres cas, les données sont plus incertaines. Dans les décennies précédentes, avant les progrès de la génétique moléculaire, des transplantations à partir du rein de femmes hétérozygotes ont dû être effectuées. Certaines observations ont été rapportées dans la littérature [41] ; aucune conséquence néfaste sur la fonction rénale n’a été décelée chez le donneur à moyen terme. Faute d’informations suffisantes, ce type de transplantation est habituellement déconseillé. Cette attitude peut paraître cependant excessive dans le cas où le receveur est un jeune garçon ayant évolué rapidement vers l’insuffisance rénale et où le donneur est sa mère, dont la seule anomalie est ou non une microhématurie, et dont le parenchyme rénal est normal, hormis quelques membranes basales glomérulaires irrégulières en microscopie électronique (si une ponction-biopsie rénale a été faite). La situation est assez proche dans la maladie de Fabry. Les femmes vectrices évoluent rarement vers l’insuffisance rénale. Cependant dans le registre de l’ERAEDTA, comme dans l’USRDS, les femmes représentent 12 à 13 p. 100 des malades dialysés, atteints de maladie de Fabry [42]. Les femmes hétérozygotes ont souvent un taux abaissé d’α-galactosidase A leucocytaire, mais certaines hétérozygotes ont un taux normal, d’où l’intérêt de la génétique moléculaire. Enfin, certaines femmes hétérozygotes, en l’absence de toute protéinurie, ont des lésions caractéristiques des podocytes, probablement non évolutives [43]. Là encore, quelques transplantations ont été effectuées à partir de reins d’hétérozygotes, sans qu’on puisse conclure sur l’effet délétère ou non de la néphrectomie unilatérale à long terme. Peut-on accepter le don du rein d’une hétérozygote sans anomalie rénale ? On ignore si la présence d’une micro-albuminurie a ou non une valeur prédictive ; la ponction biopsie rénale préalable peut permettre d’écarter les donneuses qui ont déjà des lésions rénales patentes, mais certaines hétérozygotes (quel pourcentage ?) ont des lésions glomérulaires irrégulières typiques non évolutives. Nous en avons la preuve dans une observation rapportée en 1975 [44] : le rein d’une hétérozygote asymptomatique a été transplanté chez sa fille atteinte d’une glomérulonéphrite membrano-proliférative ; des lésions glomérulaires typiques ont été retrouvées régulièrement lors des biopsies successives du transplant, laissant supposer que des lésions identiques étaient présentes dans le rein restant de la donneuse. La mère (la donneuse) avait un taux bas d’α-galactosidase leucocytaire alors que sa fille (la receveuse) avait un taux normal. Vingt six ans plus tard, la donneuse a plus de 80 ans et a une fonction rénale normale. • Dans les maladies autosomiques récessives, les sujets hétérozygotes sont généralement asymptomatiques et n’évoluent pas vers l’insuffisance rénale. Dans ces maladies, comme la néphronophtise, la polykystose récessive, ou la cystinose, le don du rein est accepté par les néphropédiatres, habituellement d’un parent à l’enfant homozygote malade. Dans le syndrome d’Alport autosomique récessif environ 50 p. 100 des sujets hétérozygotes ont une hématurie microscopique, mais cette anomalie est bénigne et ne se complique pas d’insuffisance rénale. Le prélèvement du rein chez un sujet hétérozygote est parfois envisagé. Il est possible cependant que les conséquences de la néphrectomie unilatérale ne soient pas identiques dans toutes ces maladies récessives. On peut imaginer que MALADIES RÉNALES GÉNÉTIQUES 361 la réduction de moitié du nombre de néphrons puisse, dans certains cas, s’accompagner d’une insuffisance rénale faute d’une hypertrophie compensatrice suffisante. Cette hypothèse mérite d’être testée. • Dans les maladies autosomiques dominantes, la définition des sujets atteints (hétérozygotes) est le plus souvent simple : c’est le cas dans l’ADPKD où la sélection des donneurs est habituellement facile. En outre la question a été posée du prélèvement d’un rein polykystique chez un sujet décédé ; la greffe d’un tel rein a déjà été effectuée, à condition que la polykystose rénale ne soit pas évoluée [45, 46]. Certaines situations peuvent être plus délicates, par exemple dans certaines très rares maladies glomérulo-kystiques d’évolution lente où la détection des kystes peut être difficile, ou dans les maladies où la pénétrance est variable (voir plus haut) : que faire lorsque le donneur potentiel a un syndrome BOR ou une ostéoonycho-dysplasie sans atteinte rénale apparente , ou est porteur d’une mutation de l’α-actinine-4 sans anomalie rénale, ou même est un homme vecteur de la mutation MYH9 avec une macrothrombocytopénie mais sans atteinte rénale ? Ces sujets peuvent-ils être candidats au don du rein ? La décision ne peut être prise qu’au cas par cas, faute d’informations sur les conséquences et les risques de l’uninéphrectomie chez ces sujets. Remerciements Je remercie toutes celles et tous ceux qui, depuis 30 ans, m’ont accompagné et m’ont appris beaucoup sur les maladies génétiques, les malades et les familles. Merci à Marie-Christine Epaillard pour la préparation du manuscrit. BIBLIOGRAPHIE 1. WEISSENBACH J. Pléthore de données et pénurie de concepts ? Med Sci, 2001, 17, 287-289. 2. KATSANIS N, ANSELY SJ, BADANO JL et al. Triallelic inheritance in Bardet-Biedl syndrome, a Mendelian recessive disorder. Science, 2001, 293, 2256-2259. 3. BURGHES AHM, VAESSIN HEF, DE LA CHAPELLE. The land between Mendelian and multifactorial inheritance. Science, 2001, 293, 2213-2214. 4. SCHIFFMANN R, KOPP JB, AUSTIN III HA et al. Enzyme replacement therapy in Fabry disease. JAMA, 2001, 285, 2743-2749. 5. ENG C, GUFFON N, WILCOX W et al. Safety and efficacy of recombinant human α-galactosidase, a replacement therapy in Fabry’s disease. N Engl J Med, 2001, 345, 9-16. 6. GRÜNFELD JP. 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