Histoire de la mode, 19e-20e siècles.

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Histoire de la mode, 19e-20e siècles.
Histoire de la mode, 19e-­20e siècles. L’objectif du séminaire est de présenter et discuter la recherche en cours sur l’histoire de la mode. Cet objet d’étude induit de travailler de manière pluridisciplinaire en croisant histoire, économie et gestion, histoire de l’art, culture matérielle, et histoire du droit, pour citer les disciplines concernées les plus évidentes. L’approche multidisciplinaire poursuivie dans ce séminaire permet de fédérer les chercheurs qui viennent y assister. Le public est composé d’étudiants de Master, de doctorants, post-­‐doctorants, chercheurs et enseignants confirmés, professionnels de la mode, et représentants des institutions (musées, archives, bibliothèques). Le champ étudié dans le cadre du séminaire inclut la mode et le vêtement. La mode est comprise comme un processus de transformation, notamment de l’élément matériel du vêtement vers des dimensions de distribution, de consommation, mais aussi des dimensions immatérielles liées à la médiatisation de la mode (voir notamment, à ce sujet, le Système de la Mode de Roland Barthes). La production peut donc, de ce fait, concerner, pour reprendre les termes utilisés par Barthes, le vêtement/objet, le vêtement/image, le vêtement/texte, etc. La question de la production conduit aussi à s’interroger sur les économies et sur le statut de la création. La création constitue-­‐t-­‐elle le fruit d’un travail individuel ou de celui d’un écosystème ? Doit-­‐elle être considérée comme un produit artistique, seulement commercial, ou un statut d’entre-­‐deux est-­‐il possible ? Considérant ce statut de la création, quelles en sont les conséquences légales ? Faut-­‐il protéger la création de mode, et si oui, sous quelles modalités ? La distribution peut être élargie à la circulation des modes, pour inclure leurs mécanismes de diffusion. Cette question inclut les mécanismes de reproduction, depuis les laboratoires de création (par exemple la haute couture depuis les années 1860 ; les stylistes depuis les années 1960), mais aussi de copie et de contrefaçon. La distribution pose donc la question de la transmission et de la popularisation des modes. La mode encourage le développement de modes de distribution adaptés. Des professions intermédiaires, telles que celle d’acheteurs, se développent depuis le 19e siècle, ainsi que des entreprises plus ou moins spécialisées, l’objet de mode investissant progressivement un spectre plus large de distributeurs. La distribution de mode est également soumise à un calendrier saisonnier très précis, souvent théorisé sous la formule des cycles de mode. Il est possible de provoquer une obsolescence, ou, au contraire, d’essayer de la retarder, par exemple en évitant de populariser trop rapidement certains styles par le prêt-­‐à-­‐porter. Les mécanismes de la copie ont cependant eu tendance à accélérer les cycles de mode, jusqu'à mettre en question leur existence pendant les dernières décennies du 20e siècle. La consommation de mode constitue également un véritable enjeu. La consommation ostentatoire, définie en premier lieu par Thorstein Veblen dans The Theory of the Leisure Class, est essentielle au mécanisme du système de la mode. Le secteur de la mode permet d’explorer la question complexe du pouvoir du consommateur, soit en termes de produit, de marketing, mais aussi de son influence possible sur le créateur, incluant tout le spectre des hypothèses, depuis le couturier-­‐
dictateur de formes au consommateur tout-­‐puissant. Depuis plusieurs années, la question, émise par certains consommateurs, de l’éthique de la production de mode, a donné lieu à un nombre croissant de travaux. La question de la consommation implique de s’interroger également sur les circuits alternatifs de distribution et de consommation, tels que le recyclage et le commerce de seconde main ; sur le refus de la mode ; ou encore sur les stratégies de consommation en temps de pénurie, notamment pendant les deux guerres mondiales. 

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