Histoire de la chorale
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Histoire de la chorale
AVANT- PROPOS L'idée d'une reconstitution historique de la Chorale m'est venue lors du deuxième séjour des Anciens à Parent, en Puy- de - Dôme, au mois de mai 2001. Au vu des multiples documents exposés à cette occasion, beaucoup exprimèrent leur étonnement : «J'avais complètement oublié la date de ce camp!»... « Tiens, on avait donc chanté ça à Pleyel, cette année-là ? », etc. C'est pour rafraîchir nos mémoires que j'ai donc proposé de réaliser une rétrospective qui retracerait les étapes successives d'un passé qui nous a tous si profondément marqués. Il va sans dire que rien n'aurait pu être entrepris sans les très nombreuses réponses au questionnaire adressé à chaque Ancien par Chantai Mortgat et collectées le 1er mai 2002 à Esmans. Puis c'est à partir de la collection du journal de la Chorale, devenu « Le Courrier du Chœur », des programmes de nos concerts à Pleyel et d'autres sources , que cette rétrospective, conçue au départ comme une simple chronologie, a pu prendre de l'ampleur. Un grand merci à ceux qui ont bien voulu me confier leurs archives : Danie Bougler, Jean-Claude Guérin, Jean Richez, Roger Van Reeth . Et une mention spéciale à Claude Ragu et Jean-Pierre Béchu : grâce à eux l'histoire de notre Chorale a pu être relatée jusqu'à son terme. Bien entendu, tout ne figure pas dans cette reconstitution : il fallait faire un choix. En outre, faute de données, certaines années, parmi les toutes premières et les toutes dernières, pourront paraître un peu « courtes »... Pour autant, si à propos de tel ou tel fait évoqué dans les pages qui suivent chacun se remémore soudain un souvenir qui lui avait échappé, eh bien, cet ouvrage aura pleinement atteint son but. J'ajoute que, pour ne pas terminer sur une note triste - la fin de la Chorale en 1967 - un dernier chapitre est consacré aux retrouvailles des Anciens. Ainsi le passé est-il relié au présent dans la continuité d'une commune aventure que l'on peut bien qualifier d' exemplaire. Yves MICHELE! Orsay, février 2004 Nota : On lira en annexes les derniers témoignages et souvenirs recueillis ou retrouvés depuis Parent 2003, les enregistrements de la Chorale, des extraits de presse et un récapitulatif chronologique des Chefs de Chœur, des tournées hors métropole et des camps. P.S. // est possible que des inexactitudes apparaissent ici ou là. Elles donneront lieu à des errata, une fois lesdites erreurs signalées. 1 La façon dont un musicien tient sa partie dans un chœur est le modèle de la façon dont un citoyen doit tenir son rôle dans la cité. Confucius PRÉFACE II était une fois un ensemble de jeunes gens, venus d'horizons bien différents mais acquis aux rêves d'idéal du scoutisme. Par chance, ils étaient sensibles aux harmonies de la musique, 1 quoique bien souvent ignorants des données fondamentales de sa beauté. Bien sûr, ils faisaient partie d'un monde en recherche, aux préoccupations multiples, parfois désordonnées et pas toujours cohérentes. Mais cependant, lorsqu'ils se réunissaient, il surgissait de cet apparent désordre une image d'équilibre, de gaieté et d'accords affectueux. Les uns entraient, les autres s'en allaient, certains duraient dans ce groupe et assuraient sa continuité. Tous y apportaient une partie d'eux-mêmes. Les dons de chacun ont bâti un chœur qui chanta pendant plus de vingt ans un souffle de légende dont le rayonnement porta très loin. Ce fut un feu qui brilla grâce à l'étincelle jaillie du cœur de César Geoffroy au premier tiers du vingtième siècle. Cette belle aventure a laissé des traces qu'il ne fallait pas perdre. C'est pourquoi ce recueil a été désiré par tous les acteurs. Les témoignages patiemment collectés et mis en forme par Yves Michelet réjouiront ceux qui ont vécu ces moments de grâce et éclaireront ceux qui en ont capté quelques échos. Merci à la Musique génératrice de ce vivant tableau. « Lorsque les voix s'unissent les cœurs sont bien près de se comprendre ». Marcel GOUGE 2 Comment tout a commencé Prélude et ouverture Par Marcel Gouge D'une terre profondément défoncée, labourée, peut naître une récolte surprenante. Tel fut le cas pour notre pays écrasé et meurtri par la défaite de 1940. Tout était à faire revivre, et la vie s'exprime par un souffle, un chant. Ce fut celui que César Geoffray, rappelé de sa communauté d'artistes par Jacques Chaveyriat, nouveau commissaire national de la Route, fit chanter à une vingtaine de guides et scouts lyonnais. Les ondes de la Radio locale diffusèrent, en ce début d'automne, une ballade d'espoir. « O ma belle aurore », quel titre prometteur ! J'eus la chance de faire partie de ce premier chœur et partager avec César trois années de félicité musicale jusqu'à faire partie de la première Psalette de Lyon. Nous n'étions pas encore « A Cœur Joie », mais étions tous membres actifs du scoutisme, épris d'esprit chevaleresque. Avec César, nous chantions des musiques composées pour nous, éditées en petits cahiers par les Scouts de France et portant le titre inventé par Jacques Astruc. Au long de ces années de guerre, les membres de cette première chorale se dispersèrent en donnant naissance à de nouvelles chorales, tout autour de Lyon, puis jusqu'en zone occupée. Paris fut bien naturellement teint, notamment par Serge Leclerc, André Bérof et moi-même, chacun chantant dans des groupes divers. Notre groupe atteignit rapidement 40 à 50 choristes, mais André dut nous quitter pour des raisons professionnelles. J'assurai donc l'intérim entre les visites mensuelles de César, jusqu'au moment où l'Armée me mobilisa au loin. C'était encore la guerre. Il y eut des moments de flottements, mais César, plus libre de ses déplacements, poursuivit avec Serge Leclerc et Guimard, un jeune musicien. A la rentrée de 1946, Guimard, peu familier avec l'ambiance scoute, me céda la direction de la chorale. Celle-ci était alors bien structurée, bien qu'elle fut errante dans des locaux de fortune pour ses répétitions. Nous sommes passés de la rue de la Bienfaisance à la rue Gît-le-Cœur, de la rue du Cherche Midi à un grand studio de la Salle Pleyel, suivi d'une salle d'œuvres du Moulin Vert avant de nous installer confortablement chez Hatton de la Goupillère à Saint-Germain-des-Prés. Dans les premiers temps, il n'y avait pas de places assises pour tous car les effectifs s'étaient étoffés. Nous avons beaucoup travaillé cette année scolaire 1946-1947. Nous fûmes sollicités souvent pour diverses manifestations scoutes ou autres. On peut relever notamment la participation à un meeting au Stade de Colombes et la tournée des chorales scoutes de Lyon, Lille et Paris en Belgique, suivie du premier enregistrement chez Lumen sur cire 78 tours. Dès la Libération, nous n'eûmes qu'une pensée : reconstituer une chorale du scoutisme telle que nous l'avions connue en zone dite libre. Alors que la circulation était encore très contingentée, César obtint, grâce aux autorités de Paris, un permis pour venir par l'autorail de Lyon. La conclusion de cette époque se présenta avec le premier camp choral au Jamboree de la Paix à Moisson. Quelle fête de chanter avec les autres chorales scoutes de France au milieu des scouts du monde entier ! A la rentrée scolaire de 1947, nous étions mûrs pour nous présenter seuls auprès d'un public désirant nous connaître mieux. Après un trimestre bien rempli, nous nous retrouvions devant une Salle Pleyel comble le dimanche 21 décembre. César et moi-même assurions la direction en alternance. Ce premier concert Salle Pleyel fut vraiment une consécration. Son programme était bien le reflet de notre personnalité. Il allait être suivi par beaucoup d'autres. La première réunion des scouts chanteurs se tint en novembre 1944, dans les locaux d'une école de la rue de la Bienfaisance. L'enchantement de la direction de César saisit alors ce premier noyau parisien, comme cela avait été le cas à Lyon, quatre années auparavant, bien qu'il fut convenu de poursuivre nos réunions malgré les difficultés de déplacement. André et moi-même prîmes le relais de César rentré à Lyon, mais bénéficiant d'un sauf-conduit mensuel. 3 1947 - 1948 Chef de chœur : Marcel Gouge - 2l décembre : Concert à la Salle Pleyel. - 28 décembre : Petit concert au Théâtre National de Chaillot à l'occasion d'une manifestation scoute. - 6 mars 1948 : Soirée musicale et dansante à la Cité Universitaire. Projection du film sur le Jamboree. - 31 mars au 6 avril : Tournée en Belgique. - 10 avril : Concert à la Salle Pleyel. -14 au 29 août : Camp et tournée en Suisse. Programme du concert à la Salle Pleyel du 21 décembre 1947 Direction : César Geoffray et Marcel Gouge Avec le concours de : Guy-Lambert, organiste, Martine Dupuy, harpiste, Anatole Joukowsky et Jana Wassiliewa, danseurs Carillon du Jamboree Liebart Chant du Jamboree Liebart Ensemble W. Lemit La Pêche des moules V. d'Indy Appel de la Route Regrettier Amour de Moy G. Aubanel Ma femme est morte (16eme s.) Harm. Gevaert Chant de la Mariée H. Vasseur La Belle Aronde Amitié Liberté César Geoffray Gloria Patri Palestrina C. Lejeune W. Lemit Sous la direction de Marcel Gouge Sous la direction de Marcel Gouge Appel scout César Geoffray Nous formons la chaîne La Terre de nos Pères Harm. C. Geoffray Alléluia Automne F. Cockenpot Quatrain du Vent César Geoffray (paroles de Lanza del Vasto) Harm. C. Geoffray Au Clair de la Lune A. Ravizé La Route du Ciel Regrettier César Geoffray Noël Alsacien César Geoffray Noël Vellave César Geoffray Le Feu Sous la direction de César Geoffray Struberg Jacques Chailley Sous la direction de César Geoffray 4 Programme du concert à la Salle Pleyel du 10 avril 1948 Direction : Marcel Gouge En intermèdes : Les Gais Compagnons Projection de deux films : « Le Jamboree » et « Joie de Vivre » Ensemble Femme est morte La Belle Aronde Le P'tit Quinquin W. Lemit Harm. A. Béon Claude Le Jeune Harm. C. Geoffray Au Clair de la Lune La Pêche des Moules Harm. A. Ravizé Harm. V. d'Indy La Terre de nos Pères Clair Matin L. Simon, César Geoffray Harm. C. Geoffray La Route du Ciel Quatrain du Vent Le Chant de la Mariée L. Simon. C. Geoffray Regrettier C.Geoffray Harm. Vasseur Belle et Ressemblante Le Feu Eluard. F. Poulenc R.P. Doncoeur Jacques Chailley Gloria Patri Palestrina En Belgique : Août 1948 6 concerts en une semaine La Suisse et le Chant des Oiseaux... avant la quête au bord du Lac de Genève Cette tournée en Belgique, avec César et Marcel, est marquée par une série de concerts donnés au profit de l'Aide aux Etudiants des Universités françaises prétuberculeux, organisée par le Comité de l'Université de Louvain. Ces concerts ont lieu : - le mercredi 31 mars à l'Hôtel de Ville de Charleroi, er - le jeudi 1 avril au Cercle Royal artistique d'Anvers, - le samedi 3 au Collège Sainte-Barbe de Gand, - le dimanche 4 au Collège SaintMichel de Bruxelles, - le lundi 5 au Conservatoire Royal de Liège, - le mardi 6 au grand Amphi de l'Université de Louvain. Lu dans la presse : « Lundi soir, nous eûmes l'heur d'entendre, dans un répertoire du meilleur choix, la Chorale du Scoutisme français (...). Les voix sélectionnées sont jolies et homogènes, la diction impeccable, l'interprétation d'un extrême bon goût musical (...)..La première partie du programme fut excellemment dirigée par M. Marcel Gouge.(...). La deuxième partie par le maître Geoffray (...).L'exécution de ces chœurs fut du plus vif intérêt. Un public nombreux applaudit longuement et chaleureusement les directeurs et leurs vaillants choristes. La séance prit fin sur une majestueuse Brabançonne et une vibrante Marseillaise. L'Art choral renaîtra par la jeunesse française ». J. DUMOULIN. « Réveillez-vous cœurs endormis... » : en moins de quinze jours, les participants au camp de Lenzerheide vont apprendre par cœur Le Chant des Oiseaux et le donner en - 4 audition à leurs concerts ! Accueillie par des groupes scouts suisses, la Chorale a pour animateurs Marcel, Maurice Leleu et Jacques Douai. Je me souviens fort bien du camp de Lenzerheide. Nous étions 80 sous des tentes et descendions au village chanter avec Jacques Douai. Il nous apprenait « Sur la Route de Châtillon » et « Allons en vendanges ». On le faisait un peu « marcher » ! Puis nous avons chanté à Berne, à Lausanne, au Grand Hôtel de Lenzerheide, et en arrivant à Genève il n'y avait plus d'argent pour le dernier jour. Nous sommes allés chanter, par petits groupes, dans les rues au bord du Lac, et avec l'argent récolté, nous avons pu dîner avant de donner notre dernier concert ! (Témoignage de Denise Prud 'hon). Commentaires du concert donné à Genève : « La Chorale fédérale du scoutisme français, composée d'une centaine de jeunes gens et jeunes filles, ( un peu moins hier ),aux voix nettes et charmantes, est un ensemble remarquablement homogène, précis dans ses attaques, dans ses accents, soucieux d'une diction intelligente et expressive. Son jeune chef, que la discrétion du programme laisse dans l'anonymat, a de la fougue, de l'autorité, et ses indications expressives, simples et directes, montrent une saine musicalité. Et l'on chante parfaitement juste, même dans des pièces aux modulations traîtresses comme la Reine de Saba, de Poulenc (...). Le public fit le plus chaleureux accueil à ce sympathique groupement, qui bissa de la meilleure grâce du monde les morceaux les plus applaudis de son programme.(...) ». (dans le journal « La Suisse » du dimanche 29 août). 5 1948 -1949 Chef de chœur : Marcel Gouge - Octobre : Premier bizutage. -19 décembre d'Entreprise. : Petit concert à La Belle Jardinière pour le Noël du Comité - 2 février 1949 : Concert Salle de La Mutualité. - 6 mars : Concert à la Salle Pleyel. - 28 mai : Concert au Cirque d'Hiver. - 20 août -26 septembre : Tournée au Canada et aux U.S.A. Programme du concert à la Salle Pleyel du 6 mars 1949 Direction : César Geoffray et Marcel Gouge En intermèdes : Danses, par Jania Wassiliewa et Anatol Joukowski M'y promenant sur le vert gazon Chez nous y a des chansons Le vin doux de l'Anjou Le cœur des fillettes Tenez-la de près Là-haut sur la colline Le chant des oyseaux Le Vigneron Harm. L. Liebard César Geoffray César Geoffray César Geoffray Harm. Carlo Boller Harm. César Geofîray Clément Janequin Ham. Carlo Boller E.J. Regrettier E.J. Regrettier E.J. Regrettier Swing low Deep River (1ère audition) Gloria Patri Prière à Sainte-Claire (1ère audition) Prière bressane Choral 179 Adaptation J. Doyen Harm, André Beroff Harm. Georges Aubanel Palestrina César Geofîray César Geoffray J.-S. Bach Berceuse Belle et ressemblante La Reine de Saba Le Quatrain du Vent Jean Bouvart Francis Poulenc Francis Poulenc César Geofîray Quand mon mari vient de dehors La Mère Michel Le P'tit Quinquin Le Ramoneur Clair Matin La Terre de nos pères Paul Eluard Jean Legrand Lanza del Vasto Roland de Lassus Harm. Madeleine Perissas Harm. César Geoffray Harm. Joseph Samson César Geoffray César Geoffray Desrousseaux Louis Simon Chant finlandais 6 Août-Septembre 1949 La grande tournée Outre-Atlantique : ce cher Canada... Le Havre, Québec, Trois-Rivières, Montréal, Ottawa, retour à Montréal, puis Lowell, Boston et NewYork... : du 20 août au 25 septembre, 40 choristes, sous la direction de Marcel, participent à ce qui va devenir la plus longue et la plus lointaine tournée de l'histoire de la Chorale. La plus chère également, aussi bien au cœur des Anciens qui traversèrent l'Atlantique.. .qu'au portefeuille. accueil enthousiaste et les mêmes éloges dans la presse. C'est pour resserrer les liens entre le scoutisme français et le scoutisme canadien, et faire connaître notre chant choral renaissant que cette tournée a été décidée et préparée. Elle va remporter un immense succès auprès de nos « cousins » mais se solder en même temps par une énorme dette. La dévaluation du dollar canadien et l'exigence d'Air France à être payée en francs pour le retour n'étaient pas prévues au programme ! La Chorale devra, dans les années qui suivront, faire le plein de ses concerts à Pleyel et se produire aussi souvent que possible pour « payer le Canada » .(i) La chorale se trouve pourtant « en concurrence » avec « La Faluche » qui. sous la direction de Louis Liébard, effectue elle aussi une tournée au Canada. Après avoir écouté Tune et l'autre, à quelques jours d'intervalle, un journaliste de Montréal ne peut s'empêcher d'établir une comparaison : Ces deux chorales, écrit-il, « révèlent des chefs compétents : Marcel Gouge, en charge d ' « A Cœur Joie », insiste sur la qualité sonore de son ensemble alors que Louis Liébard, compositeur et harmonisateur, se plaît à diriger des œuvres plus élaborées (...). Il arrive que le groupe scout atteint plus souvent son but que l'ensemble universitaire (..). «La Faluche », la plupart du temps, s'en tient à faire connaître les adaptations folkloriques de M. Liébard Son répertoire est interprété dans un style fleuri qui sacrifie parfois l'esprit de l'œuvre à celui du chef (...) ». Le samedi 20 août, le « Scythia », de la Cunard White Star, quitte le Havre. A son bord nos choristes et 1200 étudiants canadiens du groupement « Youth Argosy » qui regagnent leur pays après deux mois de vacances en Europe. Ce paquebot charter a été trouvé par Roger Van Reeth dans une petite annonce d'un journal des armateurs... Un véritable triomphe î Après cinq jours de traversée durant laquelle ils se produisent deux fois, les choristes débarquent à Québec, première étape de leur séjour en terre canadienne. Accueillis dans des familles de scouts, ils obtiennent, dès leur premier concert, le 29 août à l'Université Laval, un véritable triomphe ! Voici ce que Ton peut lire, le lendemain, dans « Le Soleil » : « Un vaste auditoire a vibré à l'unisson avec la chorale « A Cœur Joie ». Cette chorale fédérale du Scoutisme français fait véritablement honneur non seulement aux Scouts français, mais aussi à la France elle-même, paradis de l'art. La chorale est composée de quarante voix mixtes, parfaitement disciplinées, qui se marient splendidement dans l'exécution (...). M. Marcel Gouge est un directeur artistique accompli. Les yeux de ses chanteurs sont constamment sur lui et sa virtuosité comme directeur contribue puissamment à l'éclat de l'interprétation (...). « La chorale a un répertoire de quelque cinquante pièces. Elle interprète avec une égale aisance les chants classiques et populaires, le chant sacré et profane. Au cours de la soirée, les chanteurs ont rendu avec un exceptionnel brio environ vingt-cinq pièces. (...). Bref, ce concert laissera à Québec l'impression la plus heureuse. Les chanteurs scouts français vivront longtemps dans la mémoire des privilégiés qui les ont entendus hier soir ». Des concerts, il y en aura quasi tous les jours, parfois même deux par jour. Concerts à TroisRivières, à Montréal, enregistrement à Radio Carabin, concerts à Ottawa...Et partout, le même Mourir de rire... Après avoir visité Ottawa, et en particulier l'ambassade de France, nous sommes passes sur la rive gauche du Saint-Laurent qui fait partie de la province de Québec : à Hull. Entre Hull et Montréal, notre circuit nous a permis, le soir du 18 septembre, de nous arrêter à Montebello où nous avons été logés. Dans une petite salle de spectacle, gérée par la communauté catholique, nous avons été accueillis par un prêtre du Québec. Les 40 choristes sont sur scène et Marcel s'apprête à lancer le premier chant. Mais notre hôte tient à saluer et présenter cette chorale française. Or les journaux ont, depuis huit jours, mentionné la présence au Canada de « La Faluche ». Et le brave père curé se lance dans une présentation très enthousiaste de ces Français venus rencontrer leurs cousins d'Outre-Atlantique , pour finir, après un long discours, par nous appeler : « La Faluche ». Marcel et les filles du premier rang sont obligés de rester stoiques, mais le deuxième rang et les garçons sont plies en deux ou même, pour certains, écroulés allongés au fond de la scène derrière les gradins ! Puis tout le monde reprend ses esprits et le concert se déroule sans anicroche. 7 (Témoignage d'André Pointef). Cinq jours aux U.S.A. Le mardi 20 septembre. la Chorale quitte Montréal et le Canada pour rejoindre en car Lowell (Massachussets) où elle est reçue à 3ras ouverts par la communauté Tanco-américaine. « Bienvenue aux chanteurs de Paris », titre à la une « L'Etoile ». Le journal publie la liste des choristes et es noms et adresses des familles qui vont les accueillir à l'issue de leur concert donné en la salle St Joseph.. Le lendemain, à Boston, concert à FUniversité. Et c'est enfin la découverte de New-York, où la chorale se produit à la « Community Church» le jeudi 22 (billets à $ 1.20). Les deux derniers jours sont consacrés à la visite de NewYork, avec montée au sommet de / 'Empire State Buiding.. Et le 25 septembre, à 10 h (16 h GMT), l'avion d'Air France ramène nos choristes qui débarquent à Paris après 18 heures de vol. dont une heure d'escale à TerreNeuve, précédée d'un « trou d'air » mémorable. Il va falloir maintenant rembourser la dette... (!) C'est M. Van Reeth qui, alerté d'urgence, et dans l'impossibilité de joindre les parents des choristes, avait dû avancer la somme nécessaire pour permettre à la Chorale de rentrer. Les 41 participants au voyage * Geneviève * Françoise * Bertrand * André * Claude * Monique * Ginette * Jacques * Jacques * Catherine * Jean * Martine * Michèle * Marie-Claire * Annette * Basile * Antoinette * Marcel * Jacques * Cécile * Bernadette * Claude * Madeleine * Marie-Geneviève * Françoise * Danielle * Jean-Claude * Louis * André * Yvonne (?) * Robert (?) * Christian * Françoise * Geneviève * Pierre (?) * Liliane * Marcelle * Renée * Pierre * Paul * Roger Arozena Augem (Mme Morice) Basquin Cauchemez Crouvisier ( ) Daroux (Mme Chevalier) Demy (Mme Van Reeth) Deshayes ( ) Dora Dresch ( ) Ducroux Dupuy (Mme... Dupuy (Mme... Enginger (Mme... Gauthier (Mme Hautenne) Ginger Gouge (Mme Poulain) Gouge, Chef de Choeur Host ( ) Lacheret ( ) Ledoux (Mme Furnon) Lefebvre Leflambe (Mme Guîiioux) Lejeune (Mme Lefebvre) Longepierre (MmeComot) ( ) Marie (Mme Ricque) Marx de Menthon Pointet Porcher Ramoin Renoult ( ) Rialan (Mme Pace) Robinet (Mme Catel) Rouillon Sorel (Mme... Soustrot (Mme Pradel) Tanguy ( ) Thomas Van Reeth Van Reeth 8 1949-1950 Chefs de chœur : Marcel Gouge, puis Pierre Chevallier et Paulette Bonhomme - 17 et 18 décembre De retour d'Amérique... 5 concerts à Auxerre. - 26 février 1950 Messe chantée et petit concert au sana de Magnanville, près de Mantes. - 4 et 5 mars - 12 et 17 février - 19 mars Concert à la Salle Pleyel.au Gala de « Jeunesse et Avenir » ère avec, en 1 partie, « les premiers films en couleurs tournés en A.E.F. » par Albert Mahuzier. - 1er avril Sortie du N°l du journal de la Chorale. - 6 avril Répétition avec César. - 22 avril Bal de la Chorale. - 23 avril Fête de la Saint-Georges avec les chefs et cheftaines d'Ile-de-France. - 25 avril Concert à Mantes. - 26 avril Répétition avec César. - 30 avril Messe chantée et concert à Coeuvres pour le banquet des Tireurs à l'Arc. - 6 et 7 mai Chants au préventorium de Champrosay.. - 8 mai Répétition avec César. - 18 mai Chants à la kermesse des mouvements de la jeunesse protestante aux Fête de district des Scouts à Pontoise. Concert du Vè anniversaire de la chorale, Salle Pleyel. Tuileries. - 27 et 28 mai Festival Choral de Lille. - 31 mai Concert salle de l'ancien Conservatoire. - 10 au 17 septembre Premier Rassemblement national A Cœur Joie à Chamarande. 9 Programme du concert du Verne anniversaire à la Salle Pleyel les 12 et 17 février 1950 Direction : César Geofîray et Marcel Gouge Avec Denise Beauchiamp, ondisle, et Marie-Louise Girod, organiste La fleur au chapeau L'eau de la source Trois jeunes tambours O ma belle aurore Le Chant des marais Le bon village Mon Père n'avait... A la Claire Fontaine Go down Moses Le secret du Ruisseau Andulko Quand j'étais chez mon père W. Lemittt Harm. César Geoffray Harm. Marce de Ranse Harm.César Geoffrav Harm. César Geoffrav EJ. Regrettier R.F. Vaucher Chanson canadienne Chanson canadienne Negro spiritual Carlo Boller Harm. Carlo Boller Harm.César Geoffrav Bovet Gavet Carlo Boller Noels des Provinces françaises (Poitou, Alsace, Vivarais, Velay Franche-Comté) Harm. C.Geoffray Ce sont gallans Allons gay, gay, Bergères Dieu, qu'il la fait bon regarder Le temps a laissé son manteau Prince et bergère Le Passant de Passy Berceuse du petit zébu Clément Janequin Guillaume Costeley Claude Debussy César Geoffrav Florent Schmitt Florent Schmitt Jacques Ibert ere L'Arbre du Paradis (l audition) La Passion selon Saint Mathieu Frère Jacques Ch. D'Orléans Ch. D'Orléans Nino L.Chancerel Trois chorals César Geoffray J.-S. Bach Marc de Ranse Avril 1950 : le premier journal de la Chorale Sous le titre : A CŒUR JOIE PARIS, le N°l de ce qui deviendra le journal de la Chorale est daté er du... 1 avril 1950. Six pages ronéotypées avec, à la « une », un article sur « Conscience et Responsabilité » signé P.L.L, et cet envoi : Compte-rendu des dernières activités, calendrier des er activités à venir... : tous les articles de ce 1 numéro sont signés d'initiales. Il faudra attendre le N°2, daté er du 1 mai, pour que Serge Soyez, chargé de collecter les « papiers » , révèle que ces initiales correspondent aux totems de leurs auteurs. Ainsi P.L.L. n'est autre que Pierre Host, M .E., Denise Hussar, B., Cécile Lacheret, M. D., Madeleine Rault, K.L., André Pointet. Au fil des mois et des années, le bulletin va s'étoffer, donnant une très large place aux articles de fond sur les œuvres du répertoire, sur les rapports entre le Scoutisme et la Chorale, etc. ; aux Tribunes Libres, aux reportages sur les camps, les tournées.... Et le Carnet du Chœur se remplira des annonces de mariages - si nombreux entre choristes !-, puis de naissances. Bref, ce journal sera un lien irremplaçable. A Marcel Quitter les filles de la chorale Ça rend certain tout malheureux... Mais il n'est point de chagrin Qui ne se noie dans une bonne pinte de Chambertin : C'est le vœu que nous formons pour notre cher maestro. Qu'il nous revienne rubicond et joufflu ! En page 2, le bulletin publie la lettre adressée aux choristes par Marcel. « D'ici quelques heures, écrit-il notamment, je me trouverai au milieu des neiges (...). Me voici obligé de reprendre des vacances. Habituellement, c'est avec vous que je les passe. Mais je suis persuadé que cette séparation sera profitable à tous. (...)». Tout le mérite en revient aux différentes équipes de la Rédaction qui se sont succédé depuis 1950. 10 CHAM 50 : LA BIEN-AIMEE … « Ce Rassemblement est une FOLIE, un MIRACLE, une NECESSITE... FOLIE parce que nous y avons cru, malgré l'indifférence quasi générale et prévoyant un déficit presque inévitable !- MIRACLE, parce que nous sommes là, non pas 300, mais plus de 700 ; parce que, enfin ! chaque rouage du Rassemblement est à sa place.- NECESSITE, parce que le Mouvement n'est pas né : il DOIT naître de ce Rassemblement. Chacune de nos activités est prévue pour mettre en évidence notre UNITE dans la DIVERSITE. Entre la veillée de ce soir, qui retracera la première étape du Mouvement 1940-1950, et le concert de Pleyel qui, par la CANTATE, marquera notre ouverture à VART et à l'HOMME, il y aura les ATELIERS, les VEILLEES et surtout le CHANT ! Si le temps est gris, si les lits sont durs, si les sièges sont rares, peu importe, Amis : grande est la joie de nous connaître ! belles seront nos chansons ! A TOUS, BON RASSEMBLEMENT ! » REINE BRUPPACHER, dans le journal « CHAM 50 » du 10 septembre 1950 Dans l'enthousiasme ! Concert Salle Pleyel 17 septembre 1950 L'eau du ciel nous arrosa chaque jour mais notre enthousiasme fut le plus fort ! Des ateliers de discussion quotidiens nous réunirent avec des thèmes variés : politique du chant choral en France, le problème du répertoire, l'itinéraire du chant, de l'enfant à l'homme, les rencontres du chant et des autres moyens d'expression, le chant religieux... Chaque chorale présente avait son heure de rencontre pour travailler son propre répertoire et se faire entendre. Les veillées nous firent participer à de beaux spectacles : Musique et Cinéma, prestations de différentes chorales, Fête de nuit d'époque Louis XIII et veillée finale qui fut notre répétition générale avant Pleyel. Le concert fut l'aboutissement espéré de notre travail, le matin en pupitre, et l'après-midi sous la direction de César. J'ai gardé la nostalgie des « pianissimo » que nous étions capables de faire à sa demande ! Mais mon plus vif souvenir se situe à la fin du concert, lorsque chaque chorale partit sur une place de Paris qui lui avait été attribuée : nous étions Place du Tertre à Montmartre, et jusqu'à 3 heures du matin nous avons chanté, debout, sur les bancs, entourés de badauds qui semblaient aussi heureux que nous. PROGRAMME A la campagne Canteloube Dans ce joli bois J. Samson Quand j'étais chez mon père C. Boller Le Ruisseau Bovet La Route est longue F. Cockenpot - Harm .Houette La Champagne Harm. César Geoffray Ave Maria Arcadelt XVIè Crucifïxus Lotti XVIIè Madrigal Monteverdi L LE JOUR N'A POINT D'OMBRE Cantate pour chœurs, récitants et danseurs, orgue et timbales Poème de Jean FALLAK Musique de César GEOFFRAY Chorégraphie de Jean SERRY Mise en scène de Marie GEOFFRAY Costumes dessinés par Roger LAMBERT,réalisés par Jeannette PLANCHEREL et Germaine GOTHLAND Timbalière : Guillemerte BOYER et Germaine GOTHLAND Timbalière : Guillemerte BOYER Direction musicale : César GEOFFRAY LES PERSONNAGES La mère Monique Louis L'adolescent La mort La jeune fille Le jeune homme Le printemps L'être Commentaire lu dans la presse : « Que n'ont-ils de plus longues vacances, ces garçons et ces filles ! On les enverrait chanter dans les salles où se réunissent ceux qui décident au sort au monde, cela réchaufferait l'atmosphère, et l'harmonie contagieuse s'en donnerait « à cœur joie » pour la Paix ! ». Marie GEOFFRAY Françoise MICHAUD Jean VIDAUD Dominique DUPUIS Anne GARDON Suzanne REMON Oleg BRIANSKY Jean SERRY Pierre SERRY La Bien-Aimée est pareille A la lumière de l'été Pareille à l'eau sous le soleil Où se redouble la clarté. T ous les oiseaux y tournoient Voici le jour de ma joie. Il se lève dans ses yeux. (...) L'amour ne sait plus rien craindre Il voit la vie et la mort Comme deux choses égales, Comme deux faces du jour. La vie et la mort se valent Dès qu'on entre dans l'Amour. Témoignage de Brigitte GUERINROUSSEAU 11 1950-1951 Chefs de chœur : Pierre Chevallier et Paulette Bonhomme - 25 octobre Bizutage des nouveaux. - 16 décembre Concert de Noël à Saint-Séverin avec les six autres chorales ACJ de la région parisienne. César nous dirige. - 17 décembre Concert à La Belle Jardinière. - 26 décembre au 1er janvier 1951 Tournée en Allemagne - 18 février - 4 et 9 mars Concert annuel Salle Pleyel. - Pâques - 9 et 10 juin Week-end choral et Assemblée générale au château de la Morlaye. - 3 au 15 août Concert à la Mairie du Verne. Concerts dans les sanas de Hauteville (Ain). Camp à Treignac (Corrèze) Le mois d'avril est marqué par la démission de Pierre Chevallier. Il s'en explique dans le journal N°7 de laChorale : « A partir d'aujourd'hui [17 avril], c'est Paulette Bonhomme qui prend, seule, la direction de la Chorale .Il est beaucoup plus normal que la Chorale soit dirigée par un seul chef, et le jour était proche où, de mon plein gré, j'allais vous quitter. L'indiscipline notoire des garçons a prématurément brusqué mon départ, vous le savez (...). Souvenez-vous de deux choses : le manque de discipline est intolérable dans une chorale et, à plus forte raison, dans une chorale du Scoutisme Français ; il ne suffît pas de faire mieux que les médiocres. Le concert a été réussi, tant mieux ! Mais cela tenait quand même du miracle ». Dans ce même journal, Paulette « regrette profondément son départ qui nous prive tous de son amicale présence et l'empêchera de recueillir les fruits du gros travail qu 'il a fourni à la Chorale ». Enfin, le journal publie une longue lettre adressée par César à la Chorale « qui connaît aujourd'hui quelques difficultés (...) ». Après avoir rappelé tout ce que celle-ci doit à Marcel qui, à la suite de sa maladie, a dû céder le pupitre à Pierre et à Paulette, César ajoute : « Or, depuis peu, Pierre Chevallier nous quitte à son tour...N'essayons pas de percer les raisons de cette décision (...). Que ce soit l'occasion de remarquer combien est lourde la direction d'un grand groupe comme le vôtre ! Pour y arriver, il faut que soit rempli un certain nombre de conditions auxquelles chaque chanteur est lié. Les plus immédiates pour celui qui s'engage dans une communauté qui se dit... « musicale » sont : bonne volonté, régularité, persévérance, attention, silence, volonté de qualité, confiance. Quand une seule de ces conditions vient à manquer, la banalité, la médiocrité, l'indifférence s'installent et le chef responsable sent peu à peu la fatigue le gagner. Remerciez Pierre comme vous avez remercié Marcel, pour toute la fatigue accumulée que représente un programme qu'on construit semaine après semaine et qu 'on mène à bien jusqu 'au concert ». Et César de conclure : « Paulette Bonhomme accepte de prendre, seule, la direction de la Chorale. Je la connais assez pour savoir qu'avec ses compétences et ses dernières expériences chorales, elle devrait réussir parfaitement. Toutefois, si vous l'aimez ,si vous désirez durer et grandir avec elle, il faut absolument que vous l'aidiez ». 12 Mon bizutage Décembre 1950 : C'est le mercredi 25 octobre 1950 que je franchis le seuil du 44 rue de Rennes. Autour de moi, les 26 autres nouveaux qui vont subir les épreuves de leur entrée à « LA » Chorale. Un quidam déguisé en pompier, deux jumeaux en uniforme nous accueillent...Mais laissons la plume à Basile Ginger et Guy Raisin qui ont si bien relaté cette soirée mémorable dans le journal. Y.M. De Karlsruhe à Fancfort Lumières éteintes, au son d'accords qui veulent être parfaits, les «catéchumènes se dirigent, entre une double haie de choristes, vers l'estrade disposée au fond de la salle. Là, le Maître de Cérémonie, après quelques mots de bienvenue, leur présente les divers « responsables ». Bizuts et bizutes se prêtent de bonne grâce à la Désinfection. C'est avec un intérêt ironique qu'ils écoutent les sages conseils prodigués par l'Agence matrimoniale. La péroraison du pompier de service est interrompue par une nouvelle : César va venir, il est là, attendant pour entrer une invitation bruyante sur l'air des lampions... Enfin, il apparaît...un peu maigri et rapetissé de quelques têtes, mais plus dynamique que jamais ! Après avoir dirigé La Fanfare et l'avoir bissé d'autorité, il prie les nouveaux de montrer ce qu'ils savent faire. L'un d'eux, qui semblait n'attendre que cela, leur fait exécuter, sur l'instigation de César, un chant très peu connu ( Etoile des Neiges) à 27 voix (autant que de nouveaux). Les Commissaires aux Fausses Notes remettent à leur place quelques demi-tons chromatiques et diatoniques. C'est alors que font leur entrée le Maestro Cavalier et la Reine Paulette, en grande tenue de soirée. Et vient enfin le solennel instant de la prestation de serment : impassible, la Fée « Clé de Sol », en toge blanche et chapeau pointu, fait répéter à chacun, le bras tendu, des paroles aussi dignes que grandiloquentes. La soirée se clôture par une surprise : un grand ami de la Chorale, Jacques Douai, vient nous charmer de sa belle voix, claire et mélancolique. Quarante choristes participent à cette tournée en Allemagne. Après une nuit dans le train, ils débarquent le mardi 26 à Strasbourg où un tram les dépose au Pont de Kehl. Là, sous la neige, en attendant le car qui doit les conduire à Karlsruhe. leur premier concert est donné devant un cercle (admiratif) de douaniers... Vers midi, à la Maison des Jeunes de Karlsruhe, ils sont accueillis par la Chorale ACJ et l'entendent, avec émotion, interpréter A la campagne Le soir, premier hôpital, premier concert, premier succès... Le lendemain, direction Baden-Baden. L'après-midi se passe en batailles de boules de neige, répétition, concert à l'hôpital et, en soirée, concert au « Kurhaus ». Jeudi matin a lieu la fameuse traversée du Rhin en bac, par la non moins fameuse chorale qui, sur les routes blanches, parvient à Spire. Une surprise attend les choristes : la visite de la plus...(qualificatifs nombreux) cathédrale du monde. Ils ont cependant le plaisir d'y entendre les « plus belles voix »...du monde (tant qu'on y est !). Le soir, concert comme tous les concerts, avec présentation en deux langues. Vendredi, petite escale à Worms pour sa cathédrale, puis arrivée à Mayence. Après le déjeuner à la Citadelle, série de concerts dans les hôpitaux, devant des publics les plus variés, tant et si bien que plusieurs voix sont réduites au silence. Samedi soir, dernier concert à Francfort. Et, dimanche matin, chants à l'église St Quentin de Mayence. puis à celle de Gonsenheim . Le réveillon de la Saint-Sylvestre se passe dans une cave « existentialo-mayençaise » et, à minuit, les choristes tombent les uns dans les bras des autres. Puis, pour la plupart, c'est un grand nuage jusqu'au lendemain .Retour sans histoire jusqu'à Strasbourg, histoires nombreuses dans certains compartiments, dernière Fanfare Gare de l'Est et...répétition aprèsdemain ! (d'après Bernard Michelet, journal N° 6). Pâques 1951 A Hautevîlle en P.45 Nous devions partir en train le Samedi-Saint. C'était sans compter sur la grève...Un enfantillage dont Pierre Thomas se joua. Quelques démarches, une série de coups de fil, et, le Vendredi-Saint à 21 heures, nos 30 choristes se retrouvent à bord d'un P.45 de l'Armée, imposant avec sa bâche camouflée et ses croix rouges...Confort des plus sobres sur des banquettes en bois. « La route estlongue, longue, longue... ». Chacun tente de mettre au point une technique personnelle qui permettra un assoupissement tout en évitant un réveil agrémenté de torticolis et de côtes en long. Basile résoud la question : allongé de tout son long sous la banquette, il dort en rêvant aux qualités pratiques (sic) du calcul intégral. Bonne méthode ! Il a dormi jusqu'au matin... Durant ces treize heures de voyage, et malgré les recommandations de Gisèle, le répertoire entier y passe, de la Renaissance à « Nini peau d'chien ». Ainsi atteignons-nous Marcel et Hauteville à 10 heures, alors que la neige commence à tourbillonner. L'accueillante Villa « Jeanne-Marie » nous offre enfin des lits et des lavabos. Dans l'après-midi, Paulette nous rejoint. L'Inter, premier sana, premier concert, premier succès. Dîner à l'O.R.S.A.C et nouveau concert. Le lendemain , Pâques, carillon, grand'messe chantée. Concert à Angeville. Et lundi matin, dernier sana, dernier concert. Nous intitulerons le retour : « Le camion qui s'endort »... (d'après Louis Delorme et Gérard Deserbais, journal N°7) 13 Août 1951 A Treignac, un vrai camp scout chantant...malgré la pluie Départ le 3 août, gare d'Austerlitz. La nuit en chemin de fer va se dérouler en quatre épisodes : express, omnibus, petite micheline, cage à poules... Voici enfin Treignac, petit bourg aux rues tortueuses, aux maisons anciennes, aux toits d'ardoises. Le « Cinéma » nous accueille. Lieu de travail quotidien, il deviendra un lieu de détente et un abri. Car il pleut ! il pleut et pleuvra tous les jours que Dieu a faits. Qui a dit : « II n'y a plus de Scouts à la chorale » ? J'ai vu de mes yeux un camp fort bien monté ! Et quel bonheur de jouer aux petits Scouts, de se retrouver en patrouilles II y a les « Dièses » et les « Dièses...elles », les « Ratons laveurs » et les « Ratonnes »... Au bout de quelques jours, survient un tout jeunet chef de chœur. Digne élève de César, il ne rechigne, pas devant l'ouvrage, et nous déchiffrons ensemble les premières mesures de « Quand le ber... quand... » et du « Furet ». La mise au point de ces deux œuvres nous tiendra en haleine pendant toute la durée du camp. A ce travail s'ajoutent des cours de solfège, de rythme et de direction avec Paulette et Stéphane, et même des cours...de danse. Georgette n'est pas une choriste mais un charmant professeur venu de Paris avec nous. Nos séances manquent peut-être de grâce mais non pas d'humour. Les soirées sont souvent consacrées à l'audition de disques commentés par Stéphane. Quant à Marcel, il utilise son magnétophone à toutes les répétitions pour déceler les fautes d'exécution. Aujourd'hui, grande nom elle ! Treignac reçoit la Radiodiffusion et la chorale est appelée à participer aux reportages Les enregistrements ont lieu, comme d'habitude, de façon rapide et distrayante. Dimanche : ce matin, durant la messe chantée, Stéphane s'est déchaîné à l'harmonium ; nous chantons en fin d'après-midi à l'Hospice, et le soir donnons un petit concert au « Cinéma ». Notre aumônier, l'abbé Franck ViIatte. a voulu montrer à ses ouailles ce qu'est une chorale qui sait chanter...Pour nous récompenser, il nous projette « Trois Artilleurs en vadrouille ». Ah ! la bonne nuit que nous passons là ! L'inconvénient est la dureté des sièges. Nous quittons Treignac avec regret. Brive nous attend eme pour le tirage de la 29 tranche de la Loterie Nationale. L'occasion pour nous d'interpréter pour la première fois « Quand le berger.. ». Le mercredi 15 août, après la messe chantée, un car nous emporte vers Padirac et Rocamadour. Du premier on retiendra l'impression que donne la Cantate dans une cathédrale souterraine. La journée se termine à Brive où nous avons la chance d'être accueillis par la famille de Monique Boutot. Le dîner est épique : nombreux convives et petites tables. Aucune chance de s'ennuyer : ping-pong, pick-up fournissent les éléments d'une agréable soirée, en attendant le train du retour... (d'après Dominique Freudenberg et Louis Delorme, journal N° 9). Programme du concert à la Salle Pleyel des 4 et 9 mars 1951 Direction : P. Chevallier et P. Bonhomme En intermède : Danses populaires par « La Prairie » de Madame Paleau A la campagne Harm. J Canteloube Ballade G. Plettener Le bout du chemin. C. Geoffray La Mère Antoine Konzert Harm. J. Canteloube W. Geissler Or sus filles Madrigal 3 Goélettes R. de Lassus G. Fauré F. Schmitt Cloches du soir Quand l'ennuy... Le Ramoneur Harm C. Geoffray G.. Costeley Harm. J.. Samson Messe « O Magnum mysterium » Kyrie et Sanctus Vittoria Crucifixus A. Lotti Dere's a man Harm. Liebart Belle et ressemblante F. Poulenc La Chanson du meunier Harm. A Beroff A Saint Malo Harm. M. Perissas 14 Les trois fillettes Harm. C Geoffray La route est longue La Bien Aimée Harm C. Geoffray César Geoffray Jean Fallaix 1951 -1952 Chef de chœur : Stéphane Caillât - 7 octobre Assemblée générale. Stéphane élu chef de chœur. Paulette garde la direction de l'ensemble vocal. - 31 octobre Bizutage des 50 nouveaux sur le thème de l'entrée au couvent - 2 décembre. Dimanche choral au Prieuré de Béran. - 24 décembre Messe de Minuit au cinéma Le Péreire. - 26 décembre au 1er janvier 1952 Camp à Saint Gervais. - 6 janvier Deux messes chantées à l'église St François- de-Salés. - 2 et 3 février - 6 février Répétition publique des chorales ACJ - Région parisienne sous la direction de César à l'amphi Richelieu de la Sorbonne. - 16 février Bal de la Chorale sur le thème des chansons. - 8 mars Emission d'une demi-heure à la Radio (chants enregistrés les 1er et 6 mars) - 12 mars Répétition avec César. - 15 et 21 mars Concert annuel Salle Pleyel. - 12 au 21 avril Tournée au Danemark - 11 mai - 31 mai - 2 juin - 4 juin Répétition avec César. - 7 et 8 juin Fêtes de la Libération à Sainte Mère Eglise. - 11 juin Assemblée générale. Pierre Thomas quitte la chorale. Louis Delorme lui succède à la direction administrative. - 2 juillet Concert à Clamait pour la fête scoute de district. - 4 au 18 août Week-end à Villecresnes. Promesse scoute de Stéphane. Défilé, chants et concert à Montgeron. Journées nationales des Scouts de France à Jambville avec César. Camp à l'Ile de Groix. 15 Transmission de pouvoirs Au cours de l'Assemblée générale du 7 octobre. Paulette transmet ses pouvoirs à Stéphane. Le journal N°9 publie les messages de l'une et de l'autre. En voici l'essentiel : Chers amis, Voici que, à nouveau, la chorale est en possession d'un conseiller technique officiel. Ce poste, créé à mon usage, ne pouvait se passer de titulaire, et c'est avec joie que je reviens Voccuper. Je n'avais voulu assurer la direction que jusqu'au moment de trouver à Marcel un digne successeur. Je crois que c'est chose faite : un nouveau bail vient d'être signé avec la gloire, ce qui est peu de choses, mais aussi avec la joie, et c'est là l'important Stéphane n'aura aucun conseil d'ordre musical à solliciter de moi, mais je suis prête à l'aider dans les premiers contacts, assez difficiles avec un groupe aussi important que le nôtre. Et comme il sentira, je pense, le même appui parmi vous, tout se fera dans la joie et dans l'enthousiasme. Paulette Bonhomme Chers amis, Me voici donc avec, à la fois, la grande joie et la grande crainte de vous diriger. Ce n'est pas sans appréhension que j'ai accepté ce rôle. Le climat d'amitié que j'ai trouvé au camp de Treignac m'a rassuré sur l'avenir. Je vous en remercie. Je dois aussi remercier très fort ceux qui ont eu la chorale en main avant moi. Ce sont eux qui l'ont faite ce qu'elle est On vous a tout dit sur le chant choral. Je vous dirai simplement ceci : la qualité d'un chœur dépend de l'exigence que Von a envers soi et envers les autres. C'est vrai pour le chef comme pour les choristes. Vous avez le droit d'être terriblement exigeants envers celui qui vous dirige. Et celui qui vous dirige a le même droit sur vous, bien sûr. A l'oeuvre donc...Plus que jamais la qualité doit être notre Décembre 1951 A Saint-Gervais : un camp de ski mouvementé A peine arrivés à notre hôtel, Roger Ricque trouve le moyen de « prendre son pied » sous la roue d'un autocar. Puis c'est André Farge qui, sur la piste, va s'ouvrir le poignet avec le carre d'un ski ! Sous le titre « MéliMélo », Monique Brun relate ses souvenirs dans le journal N°ll. Extraits : Je pars en voyage et je mets dans ma valise...Une gare, têtes inconnues, sourires timides, des crampes et des fourmis, c'est tout pour la première nuit... Mains bien sales, yeux hébétés, nous sommes arrivés. Vent frais, le Bon Nant, une route, et voilà Sainl-Gervais. Mais qu'est-ce ? un choc, un cri, du sang ! un accident, têtes pâles, appétit coupé. c'est la première journée... et pas de skis ! C'est exquis, ce pays ...Mais écoutez,taisez-vous ! Chut, oui tout arrive... 1, 2, 3, chants , neige, champs de neige.. .7, 8, 9, gros succès... 10, 11, 12 paires de skis, et des bûches formidables à ne plus compter...et même des paquets, et du courrier... C'est la deuxième journée... Des gens qui montent, d'autres qui descendent, des qui s'en font beaucoup, d'autres pas du tout, une petite répétition, un faux piano (... ) de très belles journées, et pour l'hôtelier, un bon marché ! Et on s'aime bien, nouveaux, anciens, ça ne fait plus qu'un et c'est très bien, mais c'est la fin... Dernier télé, un ski cassé, et des skis perdus, et retrouvés, et reperdus...Ah ! c'est trop ! ...n'en parlons plus ! La préparation de Pleyel 1952 - 16 - - Sur le plan vocal Dès sa prise de fonction, Stéphane met l'accent sur Veffort de qualité que la Chorale doit poursuivre en permanence. Il l'écrit dans le journal N°10 : La chorale est repartie. Elle a fait son plein avec cinquante nouveaux que nous avons été très heureux d'accueillir et qui trouveront chez nous le climat nécessaire à un épanouissement par la musique et dans l'amitié. Et nous songeons, comme les années précédentes, aux concerts de Pleyel. En cinq mois et demi, il s'agit d'assimiler un programme très copieux. On dit, on répète : « la qualité, la qualité avant tout ». Bien sûr. Mais encore ? On monte un chœur, il est « en place », il sonne agréablement à nos oreilles. Pouvons-nous être satisfaits ? La Chorale du Scoutisme de Paris est classée parmi les bonnes chorales, c'est une chose établie, immuable, n'est-ce pas ? Mais la qualité est toujours à remettre en question. Dans ce domaine-là comme dans d'autres, quand on n'avance pas, on recule. L'effort spécial que je vous propose, c'est la recherche de la qualité vocale. César nous le disait, à la fin du stage de Marly, en août dernier : il faut que ce soit là une de nos grandes préoccupations actuelles. Nous ne demandons aucune culture vocale pour entrer chez nous. Ne pas forcer, fondre sa voix dans le groupe, et voilà. Notre force est une force de cohésion. - Sur le plan matériel Voici les consignes données par Pierre Thomas : II nous faut 4500 auditeurs. Or, nous sommes 150 à la chorale, chacun doit donc amener en moyenne trente personnes. Prévenez vos amis, le ban et l'arrière ban de votre famille, vos anciens groupes scouts, etc. Distribuez vos tracts à bon escient, sans les transformer en papier brouillon. Posez vos affiches aux endroits stratégiques .11 faut que Pleyel soit une grande réussite, dans tous les sens du terme. Cette réussite dépende de vous. La réussite sera au rendez-vous. On chantera même à guichets fermés le 21 mars. Pour mémoire, le prix des places oscille alors entre 150 F. ( 2*" balcon ) et 300 F. ( loges balcon ). 16 Programme du concert à la Salle Pleyel des 15 et 21 mars 1952 Direction : Stéphane Caillat. Ensemble vocal : Paulette Thomas-Bonhomme En intermède : « La Prairie » de Jacques Douai et Thérèse Paleau Villa de Cambéry La belle Jeanneton Mon village Cadet Rousselle Or sus filles Allons au vert bocage Marie Salve Regina Le P'tit Quinquin La grosse Claudine La Marion et le bossu La Mer'Michel Harm. C. Geoffray Harm. S. Caillat J. Chailley Harm. V. d'Indy R. de Lassus G. Costeley F. Poulenc F. Poulenc Harm. C. Geoffray Harm. P. Vellones Harm. M. Weynandt Harm. M.Perissas Quand le berger La sortie des gendarmes Regina coeli Crucifixus J'ai du bon tabac La vache égarée Sonnerie de Noël G. Costeley Claude Le Jeune G. Aichinger A. Lotti Harm. A. Ravizé Harm. Gevaert Harm. G. Plettener Pénélope Il court le furet C. Geoffray Harm. M. de Ranse Choral « Freuet euch » J.S. Bach ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Avril 1952 8 juin 1952 à Ste-Mère-Eglise Au Danemark : quand la chorale coule un cargo allemand... Nous défilons, nous défilons... Dans la nuit du 17 au 18 avril, après notre dernier concert en terre danoise, à Copenhague, notre car reprend la route pour Cologne, dernière étape avant le retour en France. Vers lh.30, à bord du ferry qui relie la Seeland et la Fionie, bridgeurs et amateurs de café tuent le temps dans le bar. Soudain, un grand choc ! Affolement général ! Les garçons de café deviennent aussi blancs que leur veste... On se précipite sur le pont pour constater que notre ferry est entré en collision avec un petit cargo allemand ...qui va couler en quelques minutes. L'équipage sera, Dieu merci, recueilli sain et sauf et nos bridgeurs pourront reprendre leur partie interrompue... Mais , s'il est le plus...frappant, ce souvenir n'est pas le seul que nous garderons de cette tournée. Sont toujours présents dans nos mémoires 1' hospitalité de nos hôtes découverts au hasard des « marchés aux esclaves », les « smorebrod » et la bière danoise, nos concerts à Aalborg et à Odense, nos photos à la une du journal, la visite d'Elseneur...Avec, tous les jours, un soleil resplendissant ! Et comment oublier notre retour? Partis de Cologne, le 19 au matin, nous devons être impérativement à 22 heures au Palais de Chaillot pour chanter à la Nuit d'Air France. Notre chauffeur va écraser le champignon durant tout le trajet et à 22 heures pile, comme prévu, nous débarquons au Trocadéro...sous un orage. Nous filons dans les coulisses pour enfiler nos uniformes, montons derrière le plateau où Jean Marais, en Britannicus, s'apprête à entrer en scène. Vient enfin notre tour. Complètement « vaseux » et abrutis par la fatigue, nous parvenons quand même à chanter, entre autre, le « Méli Mélo » et la « Fanfare ». La salle est plutôt froide, mais nous avons rempli notre contrat ! 17 Y.M. Départ le samedi 7 à 5h30 de la Place de l'Etoile. Le convoi des militaires, des vedettes et des choristes se traîne à 45 kms/h. Petit déjeuner à Lisieux. Arrivée vers 13 h. à Ste-Mère-Eglise. Repas servi oans un hangar décoré. Bons petits plats normands bien arrosés. Cidre à discrétion et, bien sûr, calvados. Nous déjeunons avec les soldats de la Musique militaire qui, ce soir, donnent leur concert. Dimanche, nous défilons. Nous défilons dans le village, dans l'église, re-dans le village, au monument aux Morts et re-re-dans le village ! Après le déjeuner, nous allons faire trempette dans la mer. Pour y arriver : 100 kms/h dans un camion conduit par un soldat assez gai...Et nous redéfilons. L'après-midi, nous sursaturons des Vaillantes Sportives de Clichy, et nous chantons...presque pour la gloire ! Le soir, séance de variétés suivie de notre feu de camp d'un quart d'heure...sous la pluie. (D'après l'article de Michel Morin) Août 1952 Le camp de Groix (vu par un semblant de poète, à la manière d'écrivains célèbres, eux !) Sur la plage sonore où le grand Océan Déroule ses flots verts au pied des rocs tranchants II est à Kermarec, non loin des tamaris. Un lieu tout comme un autre, mais point indifférent Aux pas d'un groupe de choristes... C'est là que nous campions... Bernard, notre gazier à la parole douce Et coiffé d'un chapeau qu'il aimait entre tous. Parcourait au troquet, un soir de fort grand vent. Le sol couvert des corps de choristes nonchalants. Il tint à peu près ce langage : « Hé. bonjour. Messieurs les choristes, « Voici Jeanne au Bûcher, poème de Paul Claudel « Musique d'un aut'corniaud ; « Oh ! vous, la-d'dans, museau, « Regardez le pick-up, «saturne » ; « Quant à l'explication, elle va de soi : « toute seule ». J'entendis quelqu'un dire à sa voisine, bas : « Avouez, chère duchesse, que ce fut bien sympa ; « Ces œuvres modernes demandent des initiés : «Notre gazier l'était, il nous a transportés ! ». (...) Groix, l'unique emplacement de notre joyeux camp, Groix où nous avons tous passé de gais moments. Groix qui nous a vus jouer, nager, rire et chanter Groix enfin qui nous plaît pour ces quinz'jours d'été ! Notre chef, euh ! Louis, chaque jour s'est montré Comme nous le savions tous, sincèrement dévoué ; Nos malheurs n'ont jamais abattu sa gaîté, Euh ! il a su trouver le moyen le plus sage Pour réparer du vent l'irréparable outrage. C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit ; II ventait ; on était vaincu par la tempête, Pour la première fois, les tentes perdaient leur faîte. Songe, songe choriste à cette nuit ventée Qui fut pour tous, ou presque, une nuit écourtée. Figure-toi Foufoune, cheveux ébouriffés, Chapeau vert, yeux hagards et valises à la main. Trébuchant sous la pluie, en chantant un refrain ! (...) Brigitte Rousseau ( in Courrier du Chœur) Dans l'attente et la détente... Nous débarquons avec nos tentes, nos gamelles et nos bidons et, en plus, un électrophone et l'œuvre complète (en 78 tours) de « Jeanne au Bûcher » d'Arthur Honegger...que Bernard tient à nous faire écouter en s'installant...dans le bistrot du coin (la seule prise de courant disponible, tiens...) en sirotant un petit blanc, ou des petits blancs... ce, jusqu'à la Revue de camp finale - qu'il faudrait s'en passer. Donc, ce fut volley-ball, grâce à une installation existant sur place. Puis nous avons chanté avec deux jeunes futurs grands chefs prestigieux, un répertoire très réduit: Le Bateau qui s'endort, ...La Bohème.,...Le Bateau qui chante et qui danse,...LaBohème qui s'endort... Il faut bien faire un geste pour dédommager l'hôte généreux. Le temps a passé ainsi très vite... Le luxe suprême est que nous avions dans nos bagages deux adorables cuistots... Au retour, visite de Sainte-Anne d'Auray et magnifique Salve Regina de Poulenc dans la basilique. Les tentes montées, notre vénérable Chef n'était toujours pas arrivé et nous avons compris très vite – et Quinze jours, c'est court.... M.R. Réflexion d'un auditeur après le petit concert donné à Locmaria : « Pourquoi vous ne chantiez pas tous ensemble la même chose ? ». 18 1952-1953 Chef de chœur : Stéphane Caillat Ensemble vocal sous la direction de Paulette Thomas-Bonhomme - Octobre Bizutage des nouveaux sur le thème de l'entrée au Paradis - 6 novembre Concert spirituel à Saint-Séverin avec les chorales ACJ Région parisienne. - 14 novembre Concert dirigé par César, Salle Pleyel, à la Soirée du Scoutisme Français, en présence de Lord Rowallan, chef des Scouts de Grande-Bretagne. - 26 décembre au au 1er janvier 1953 Camp de ski au Lioran. - 28 janvier Répétition avec César. - 17 février Concert à La Mutualité pour les Auberges de la Jeunesse. - 21 février Bal de la Chorale. - 28 fév.- 1er mars Week-end à Villecresnes. 15 et 20 mars Concert annuel Salle Pleyel. - 4 au 10 avril Camp à Vézelay. - 25 avril Concert à Bois-Colombes - 6 mai Répétition avec César - 10 mai Rassemblement régional ACJ avec César - 14 mai Concert à Sézanne pour la kermesse des Scouts et Guides. - 23-25 mai Week-end de Pentecôte à Coucy-le-Château pour la fête scoute de district. - 27 mai Assemblée générale - 7 au 3 août Premières Choralies de Vaison-la-Romaine. 19 Octobre 1952 Noël 1952 L'entrée des nouveaux au Paradis-Choral Au camp du Lioran : 80 skis, deux concerts mais...un seul « téléphone » ! Bizutage... 12 nouvelles, nouvelles, 6 nouveaux, nouveaux, 6 anciennes nouvelles... Lieu de camp : Maison de Loisirs et Plein Air, Le Lioran (Cantal), er 1.160m, Style : camp de ski. Dates : 25 décembre au soir au 1 janvier au matin. Prix : 6.500 frs tout compris. Détails : deux l étages : /2 pour les filles, */2 pour les garçons. Une salle pour le travail choraL Lavabos à chaque étage. Un réfectoire. Chauffage au butagaz (dortoirs, salle de réunion, réfectoire). Dieu le Père dans son Paradis, pas d'Enfer, peut-être un Purgatoire, mais sept ciels, et des saints...innombrables. Auréoles de carton blanc, avec ou sans laiton, 30 cms de diamètre, draps blancs et mousseline à volonté... Dieu le Père ne serait-il pas vraiment Dieu le Père ? On tenta de nous faire croire qu'il parlait : on lui fit ouvrir la bouche en cadence, avec quelques gestes éloquents. Mais je l'ai vu le magnétophone dans un coin du Paradis ! Quant aux saints, ils sont répartis en quatre catégories : alti, soprani, basses et ténors...à raison d'un saint ou une sainte par catégorie : St Zano, St Emilion, St Lazare, St Phonie, St Plait, St Gleton, St Pathique, St Intendant, St Uron, St Illant,...Et il y a les sept saints préfets, St Pierre, archange disciplinaire... Que tous prêtent serment ! Que tous crient : «Je le jure !». Que nouveaux et anciens se taisent pour écouter les commandements du parfait choriste : « Lalalala, Chanter juste Etre à l'heure Cotisations... ». Et tous sont mis dans cette prière : Pour la ronde des Saints, sois béni, Pour notre Paradis, sois béni Pour toutes nos voix si justes Et nos ténors nombreux, 0, Seigneur, à jamais sois béni... (D'après l'article de Danièle Marie) Un petit détail manquait, que Louis DELORME, organisateur du camp, ne pouvait pas supposer : il n'y avait qu'un seul « téléphone » pour les 40 choristes. Ce qui donna lieu à des gags permanents. Sous le titre : « Inventaire » (ou le camp vu par les filles), NONHNON (Anne Leroy) et NICA (Monique Devèche) relatent leurs souvenirs dans le journal de la chorale. 1 jeudi soir - 80 skis hissés - 1 train - Quelques petits sommes - Des bonbons, des gâteaux 1 vendredi - 80 skis descendus - 1 flocon de neige - 1 plaque de neige - 10 plaques de neige - 1 champ de neige - 1 p'tit déjeuner. Et 1 téléphone... 1 plat de morue - 40 pommes - 80 skis qui glissent 100 chutes - 36 chandelles -1 arbre de Noël - 40 feux d'artifice – 1 Stéphane. Et 1 téléphone... 1 samedi - 1 téléphone bouché - 1 débouchage de téléphone – 1 moniteur séminariste - 1 train - 1 Aurillac pluvieux - 1 troquet – 1 concert - 3 pelés - 1 tondu - 1 applaudissement anémié – 1 séminaire. Et un p'tit téléphone...(de province). 1 dimanche - 1 troquet - 1 train - 1 Saint-Flour ensoleillé. Et 2 téléphones de luxe. 1 évêque - 1 cathédrale - 2 messes - 1 marché aux esclaves - 1 poulet au moins -X bouteilles - 40 voix avinées - 5 pelés - 2 tondus – 2 applaudissements déliquescents - 1 séminaire. Et 1 téléphone introuvable. 1 billard - 1 grog - 1 train 1 lundi - 2 moniteurs séminaristes - 79 skis (80 - 1) - 1 remonte-pente 8 bridges - 40 pommes - 1 orateur - 1 discussion - 5 curés. Et 1 téléphone bouché pour toujours. 1 mardi - 77 skis (80 - 3) - 1 remonte-pente qui ne remonte plus – 1 séance d'habillage - 1 cravatage de garçons - 1 coupe de cheveux de filles - 1 soirée dansante - 1 Michelet groggy - 1 fête de Roger – 40 embrassades - 1000 et 1 confettis - 40 serpentins . Et 1 téléphone... 1 mercredi - 1 troquet - 1 potage P.T.T. -1 plat de haricots – 40 dernières pommes. Et 1 ultime téléphone... 1 départ glacé - 1 train - 1 réveillon - 5 bouteilles - 40 fois 40 embrassades - 13 dans un compartiment - 10 « Allô Robert » - 1 « C'était Lucien » - 1 poivrot de l'Ecole de l'Air - 22 sandwiches – 1 Paris - 2 centimètres de neige - 1 troquet - 100 croissants au moins. Et naturellement.. .un téléphone familial ! ! ! 20 Programme du concert à la Salle Pleyel des 15 et 20 mars 1953 Direction : Stéphane Caillat - Ensemble vocal : Paulette Thomas-Bonhomme En intermèdes : Françoise et Dominique et leur Compagnie de danses L'hiver ne reviendra plus Chanson de mai Were you there ? O houp ! César Geoffray Ph. Buhler harm. Stéphane Caillat harm. J.Canteloube Regina caeli Danses anciennes Listen to thé lambs Rec.par Cl.Gervaise Negro spiritual Choeurs extraits du « De Profundis » M.R. de Lalande Requiem aeternam Et lux perpétua à l'orgue: Pierre-Yves Menge Les femmes A peine défigurée Prière à Sainte Claire Joseph Kosma Francis Poulenc César Geoffray Quand j'étais chez mon père Cantique des créatures Ce sont gallans Cl. Janequin Ouvrez-moi l'huis Cl. Janequin « O doux Seigneur » A. Honegger Marchons dans le vent harm. W. Lemit Pâques 1953 à Vézelay Un froid glacial, le samedi 4 avril, pour la veillée pascale puis la messe chantée dans la basilique. L'agneau grillé et le vin chaud qui suivirent parviendront à peine à nous réchauffer ! Mais quelle splendeur, cette basilique que nous aurons eu tout le temps d'admirer, notre logement étant à quelques mètres du parvis ! Pour le reste, et selon les souvenirs publiés dans le journal par Patrice et Lucienne, « la principale activité d u camp ne fut pas la musique ou le chant, mais le ballon prisonnier »... Il y eut aussi des balades pédestres à St Père et à PierrePerthuis. Puis une petite virée jusque chez les Bénédictins de la Pierre-Qui-Vire. Seuls les garçons, bien sûr, eurent le droit de pénétrer dans le couvent... Mais la chorale put tout de même chanter dans le narthex de l'abbatiale. G.Aichinger César Geoffray harm .Carlo Boller Virez les gars II court le furet Chanson de marins h. Marc de Ranse Le chant de la St-Georges César Geoffray Avant Vaison... // est en France un mouvement populaire groupant près de 200 chorales : A CŒUR JOIE. Au pied du mont Ventoux, en plein cœur de la Provence, à 30 kilomètres d'Orange, il est une petite ville aux remarquables antiquités romaines et médiévales : Vaison-la-Romaine. Du 6 au 13 août 1953, un immense rassemblement de choristes transformera la ville : huit jours pendant lesquels nous profiterons au maximum des richesses du lieu, huit jours remplis de musique. Deux expositions de peinture, trois concerts dans le théâtre antique en seront les manifestations marquantes. Peut-être étiez-vous dans cette salle en septembre 1950, où A CŒUR JOIE donnait le concert final de son premier rassemblement national ? C'est le second qui se déroulera cet été à Vaison-la-Romaine. Peut-être serez-vous dans le Midi au mois d'août ? Peut-être alors viendrez-vous dans ce haut-lieu vous asseoir sur les gradins deux fois millénaires pour entendre une des chorales étrangères que nous aurons invitées, ou la masse exceptionnelle des chanteurs qui auront répondu à l'appel de César Geoffray ? (Texte publié dans le programme du concert à la Salle Pleyel) 21 Les premières Choralies : Bienvenus sont tous les pays de la Terre... Le choix de Vaison « Après Chamarande, le moment était venu pour A Cœur Joie de sortir des lieux clos et de se mêler à la population en grande majorité ignorante de toute musique chorale. Il fallait donc trouver une ville (...). « L'abbé Durand, qui dirigeait alors une chorale en Avignon et appartenait dès l'origine à A Cœur Joie proposa Vaison-la-Romaine et se chargea des premiers contacts « Le samedi 30 novembre 1952, une délégation composée de César, Reine Bruppacher, René Déroudille, Christian Legros, Marcel Gouge, l'abbé Durand, Jacques Oudin, Jacques Devillers, Nicole Bigot et moi vint officiellement visiter Vaison et prendre contact avec la municipalité (...) « Nous avions dîné le samedi soir à l'hôtel de l'Orient sur la place Monfort (...). C'est au cours de ce dîner que le nom de « choralies » fut trouvé par Marcel Gouge (...) »*. François Jaeger, in César Geoffroy et A Cœur foie Presses d'Ile-de-France et Editions A Cœur Joie. Salut au Monde * C'est nous qui soulignons. Lorsque le moment fut venu où Raph Passaquet nous expliqua les thèmes poétiques de la Cantate, et comment il avait réalisé ses traductions en collaboration avec César, beaucoup comprirent le sens magnifique de cette œuvre qui définit à elle seule la raison d'être du Rassemblement de Vaison. En effet, explique Raph, à une époque socialement troublée comme la nôtre où les esprits sont torturés et divisés (...) , il était opportun de nous imprégner tous ensemble, pendant huit jours, dans un même bain. Les faits sont là. Withman nous les expose simplement. Nous retrouvons l'homme moderne, ses espérances, ses inquiétudes, ses joies et ses peines. Aucune solution, sinon de passer à l'action, n'est proposée. Libre à nous d'avoir chacun nos conclusions ( ...)». Jean Richez, Journal d'octobre 1953 Les 61 choristes de notre Chorale qui eurent la chance de « faire » le premier Vaison ne l'oublieront jamais ! Cinquante ans après, les souvenirs rejaillissent, s'accumulent, se bousculent...Pour remettre un peu d'ordre dans nos mémoires, voici quelques points de repère. - Quelque 1300 jeunes, venus de tous les coins de France, d'Afrique du Nord, de Suisse, d'Angleterre et d'Allemagne participent aux premières Choralies. - Les filles campent au stade, à 2 kms du Théâtre Antique .Chaque matin, au lever, le pompier de service (et, à la fin. presque toute la caserne) vient leur distribuer l'eau. Le camp des garçons est installé au-dessus des fouilles, entre Saint-Quenin et la Cathédrale. Les ménages campent à l'école - Les repas, cuisinés sur des « roulantes » de l'Armée, sont pris sous les platanes de la Place du Marché. - Plus de 40 ateliers sont proposés aux Choralistes. Cela va du grégorien à la danse d'expression, de l'orgue à la langue d'oc, de l'esthétique musicale (avec Raph Passaquet), à la musique française (avec Stéphane Caillat), de l'électroacoustique aux fouilles romaines (avec le chanoine Sautel). - Des excursions sont organisées pour la découverte des principaux sites de la région : le Ventoux, Grignan, Fontaine de Vaucluse, Sénanque, Orange, etc. - Chaque jour, Vaison 53, Journal des Choralies, est le témoin fidèle de ce emc 2 Rassemblement et suit l'évolution de la grève générale des services publics : SNCF ; PTT... - Le travail de la cantate Salut au Monde, de César, sur des poèmes de Walt Whitman traduits et adaptés par Raph (lire ci-contre) demande de longues heures de « chaudes » répétitions. Les chapeaux Choralies (tonkinois pour les filles, sombreros pour les garçons) s'arrachent comme des petits pains ! - La veillée médiévale, dans la Ville Haute illuminée de torches, avec Raph en héraut d'armes au sommet du Château, sera l'un des temps forts de la semaine. - Quant au concert final, l'exécution de la Cantate « fut médiocre », comme le notera César dans le N°1 de « La Bulle » (novembre 53), avant d'enchaîner à l'intention des chefs de chœur : « Mais vous n'êtes pas en cause »... Le calendrier Jeudi 6 août Rencontre A Cœur Joie* au Théâtre Antique Vendredi 7 Découverte de Vaison au Théâtre Antique Samedi 8 Concert Oubradous au Théâtre Antique Dimanche 9 Grand'messe chantée à la cathédrale Concert « Jeunesse » à 18 h. 30 au Théâtre Antique Danses populaires et veillée-promenade* Place de la Poste Lundi 10 Veillée médiévale dans la Vieille Ville Mardi 11 Chœurs étrangers au Théâtre Antique : Chorale de Fribourg, avec Pierre Kaelin, Les Chanteurs de Cologne, avec Egon Kraus Mercredi 12 «La Nuit des Rois », de Shakespeare* au Théâtre Antique Jeudi 13 Concert final « Salut au Monde » au Théâtre Antique *Réservé aux Choristes 22 1953 – 1954 Chef de chœur : Stéphane Caillat, puis Marcel Gouge - 1 octobre Répétition avec César - 7-8 novembre Week-end à Bierville. Bizutage des nouveaux. - 4 décembre Concert ACJ-Région parisienne, Salle Adyar - 9 décembre Répétition ACJ-Paris avec César aux Jeunes Aveugles. - 12-13 décembre Week-end et concert aux Mureaux - 24 décembre Messe de Minuit à Meudon-Bellevue - 2 janvier 1954 Concert à Montfort-FAmaury pour le congrès des chefs Routiers. - 30 janvier Bal de la Chorale. - 4 février Concert cantate « Salut au monde » aux Jeunes Aveugles avec César. - 20-21 février Week-end à Villecresnes. - 6 mars Evocation des Choralies, Salle Adyar, avec César. Chants et film. - 7 mars Gala du Scoutisme, Salle Pleyel, avec César. - 19 et 26 mars Concert du Xème anniversaire de la chorale, Salle Pleyel. - 16-26 avril Tournée en Algérie. - 22-23 mai Week-end à Reims avec la Chorale de Passy-Muette. - 26 mai Stéphane annonce son départ. Retour de Marcel. - 2 juin Enregistrement pour un film avec César et Jacques Astruc. - 4 juin Concert à Bagneux. - 13 juin Fête du Xème anniversaire au Manoir de Miraville - 23 juin Répétition avec César. - 26-27 juin Week-end à Marly-le-Roi. Assemblée générale et concert. - 18 juillet Concert à la Centrale pénitentiaire de Melun. - 6 - 15 août Festival international de Neustadt (Allemagne ) 23 Programme du concert du Xème anniversaire les 15 et et 20 mars 1954 à la Salle Pleyel Direction : Stéphane Caillat En intermède : le groupe « Danse et Vie ». dirigé par Jean Serry. de l'Opéra et le Groupe d'instruments anciens de Paris animé par Roger Cotte Extraits de la cantate « Salut au Monde » Deux branles du Jura..............Harm. J. Samson A Saint-Malo................................ M. Perissas La belle se sied............................. F. Poulenc Le Chant des trépassés................... C. Geoffray Mon père n'avait fille que moi............ C. Boller Messe « Douce mémoire ».............R. de Lassus .... C. Geoffray Je marche avec la tendre nuit Et toi souris, terre voluptueuse Toi, mer, à toi aussi Bienvenus sont tous les pays La Reine de Saba............... F. Poulenc 0 Mère de Jésus............... S. Caillat I want to be ready............ Negro-spiritual Who did ?........................ Negro-spiritual D était un petit navire....Harm. M. Perissas Kyrie-Christe-Kyrie Sanctus Hosanna Benedictus Agnus Dei Je vois des glissantes eaux.............G. Costeley Ma foline folinette P. Guédron Mon père m'a mariée......... C. Boller ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pâques 1954 en Algérie : d'un concert « houleux »... jusqu'à Bou-Saada Lancé par Louis Delorme à l'Assemblée générale de mai 1953, le projet d'une tournée Outre-Mer fut à deux doigts de...tomber à Veau. A la mi-février, Louis en annonce même l'abandon, les facilités financières escomptées ne pouvant plus nous être accordées pour Pâques. Mais en même temps, et sans nous le dire, avec l'équipe de direction, il modifie le plan initial et, en moins de trois semaines, retourne la situation. Le succès de Pleyel aura été à la base de l'équilibre financier de ce voyage en Algérie dont les 45 participants garderont un souvenir enthousiaste. Vendredi 16 avril, à 5h00, notre autocar quitte la place St Germain-des-Prés. Déjeuner à Moulins où André Pointet nous rejoint, puis passage à Lyon pour prendre Stéphane. Coucher à Vaison-laRomaine que nous quittons très tôt le samedi pour rejoindre Marseille. Embarquement à l0h00 sur le « Ville d'Oran » qui lève l'ancre à midi. La mer est déjà houleuse et va le devenir de plus en plus...A tel point que Louis eme nous obtient de quitter la 4 classe pour nous installer beaucoup plus haut et à l'air libre. En échange de cette faveur, nous donnerons un concert dans la soirée pour les passagers. Ah ! ce concert ! Il y a tellement de roulis que, sur les marches de l'escalier du salon, nous devons nous tenir les uns les autres pour chanter devant un auditoire clairsemé, vu les circonstances. Stéphane se cramponne comme il peut pour nous diriger sans tomber ! Après quoi nous rejoignons nos duvets dans les coursives du pont supérieur et essayons de nous endormir en calculant la hauteur des vagues. Pour éviter le plus gros de la tempête, le paquebot a dû changer de cap et aller croiser au large des côtes espagnoles. Nous débarquons à Alger à l0h00 au lieu de 7h00. Mais le soleil brille et André Carreau, Walter Kessel et leur Baraka nous accueillent à bras ouverts. Installation à « La Robertsau ». En ce matin de Pâques, nous devions chanter à la messe de 11 heures en l'église St-Augustin. Nous chanterons à 17 heures en l'église St Charles dont les piliers de la nef nous paraissent, eux aussi, touchés par le roulis...Auparavant, sous la conduite d'André Garrreau, nous avons visité les hauts d'Alger. Lundi, découverte de la Casbah et des souks avant de donner un petit concert à l'Hôpital militaire. Mardi, excursion en Kabylie, concert à Mennerville et retour à Alger. Mercredi, départ pour Bou-Saada (250 kms). Déjeuner à Tizi-Ouzou chez les Pères Blancs. Et, en fin d'après-midi, ce sont les militaires de BouSaada qui nous accueillent dans leur caserne où nous passerons la nuit, après notre concert à l'hôtel Transatlantique puis un spectacle des «Ouled Nails», fort court vêtues. Certains choristes prolongeront même la soirée en allant en voir d'autres...encore moins vêtues ! Jeudi, retour à Alger. Nous passons la soirée à chanter avec nos amis de la Baraka. Vendredi, temps libre jusqu'en fin d'aprèsmidi, hormis un enregistrement au Conservatoire pour la Radio. Le soir, grand concert à l'Université d'Alger. Le samedi 24 avril, à midi, c'est à bord du «Ville d'Alger» que nous quittons l'Afrique du Nord Traversée monotone sur une mer d'huile, concert sur les marches (stables) du salon, messe chantée à 7h00 dimanche matin. Et deux heures plus tard, Marseille. L'autocar, la route, Lyon, et à 5hOO, lundi matin, la place St Germain-des-Prés. La boucle est bouclée, non sans regret... Y.M. 24 Ce n'est qu'un au revoir 13 juin 1954 La fête du Xème anniversaire Nous venons de fêter dignement le dixième anniversaire de la Chorale. Sur ces dix années de vie, j'en ai assuré trois. Il y exactement trois ans, en effet, Paulette et Marcel m'initiaient aux secrets de la Chorale. Je me sentais alors très honoré et... craintif. Puis, ce fut Treignac ; du contact sympathique qui s'établit entre les choristes et leur nouveau chef autant que du travail musical qui s'y fît, je garde un excellent souvenir. Et trois ans ont passé, trois Pleyel, trois programmes à monter, note après note. Des heures joyeuses, des heures glorieuses, et des heures douloureuses aussi, n'est-ce pas, chers choristes, si exigeants envers leurs chefs et... un peu moins envers eux-même ? (...) Je me réjouis que ce soit Marcel qui vous reprenne en mains : juste restitution après tout ! Je le remercie d'avoir accepté cette ! lourde tâche, malgré son troï aii professionnel important. (...). Bonne route ! Et chantez aussi parfaitement que possible, tout le reste vous sera donné par surcroît. Manoir de Miraville. à Sarcelles. Chacun arrive avec un peu d'anxiété : quelle journée allons-nous passer ? Qui allons-nous revoir ? Fera-t-il beau ? Dès l'entrée du Parc, un tête connue, qu'on n'avait pas vue depuis cinq ans, depuis moins ou depuis plus. Puis une autre tête...et une foule de «petites» têtes, la jeune classe. L'émotion de se revoir est telle que. au beau milieu du Gloria, à la grand-messe, il y a quelque chose qui ne va plus, et ça aussi c'est d'aujourd'hui et de toujours : quel est le concert où il n'y a pas eu panne sèche ou faux départ ? Non, la chorale n'a pas changé. Stéphane Caillat, Courrier du Chœur de juin 1954. Arrivée à Neustadt, le lendemain, marché aux esclaves et ouverture officielle du Festival qui rassemble , entre autres, des Italiens, des Ecossais, des Autrichiens, des Indiens (de l'Inde), des Allemands, bien sûr, et des Français : nous ! Bonjour ! Pendant huit jours, nous n'aurons guère le temps de souffler !. Défilé, répétitions, danses, concerts donnés ou entendus à l'église ,à la caserne, sur les places, balade en bateau sur la Baltique, concerts, danses, répétitions, enregistrement, défilé, promenade en car dans la Suisse du Holstein -précédée de la visite... d'une fabrique de lait concentré -, petite virée jusqu'à Eutin pour donner un concert à l'église (*). Bref, des journées bien remplies ! Le tout jusqu'à la soirée finale sur la grande Place, avec quatre heures ininterrompues de chants et de danses. Après avoir évoqué, dimanche passé, quelques bons souvenirs, un peu comme dans un rêve, me voici tout à coup parmi vous. Bonjour à tous, et j'espère que se poursuivra le bon travail fait par Stéphane (...).Je veux vous dire le plaisir que j'ai eu à nous entendre enchaîner quelques beaux accords. Je dis « nous » car chacun d'entre nous, j'espère, s'est complu à écouter le son des voix voisines se mêler à celui de sa propre voix. Il n 'est pas besoin de vous apprendre que pour bien chanter, il faut d'abord savoir écouter (...). Merci à Stéphane pour le temps qu 'il a De cela, on s'en aperçoit à table : les appétits sont toujours aussi vigoureux que dans ces camps et ces tournées faits ensemble. Quant aux « boires », n'en parlons pas, c'est préférable ! Après un grand tour dans le Parc, la Musique nous réunit dans le hall dont l'escalier massif semble une image de notre solidité. Evocation de tout ce qui a fait la chorale telle qu'elle est aujourd'hui, de tous ceux qui l'ont successivement dirigée et qui la dirigeront encore : on peut constater notre souplesse à suivre les différents chefs de chœur : démonstration évidente des bienfaits de la méthode ! Je ne sais si finalement la Musique a été séduite par nos chants, mais la réciproque est indéniable, et pour longtemps ! D'après l'article de Foufoune (Françoise Augem), Courrier du Chœur de juin 1954 Août 1954 Neustadt : la Baltique, des chants et des danses Premier souvenir : la petite trentaine de choristes qui, sous la direction de Marcel et d'André Pointet (pour l'organisation) va participer au Festival International Folklorique a droit à une heureuse surprise dès son départ, le vendredi 6 août en fin d'après-midi, gare du Nord : un wagon entier lui a été réservé ! La dernière nuit fut d'autant plus courte que le réveil sonna , dimanche 15 août, à 5h30. Départ en train, direction Hambourg, changement de train, arrivée à Cologne pour assister à la messe de 18h30 à la cathédrale. Moins de trois heures plus tard, et après une succulente choucroute, le train du retour vers Paris. Sans wagon réservé, hélas ! YM (*) concert à l'issue duquel le Maestro d'une chorale italienne en queue de pie nous félicita avec force gesticulations pour notre interprétation de la Messe Douce Mémoire de Lassus chantée... un ton au-dessus ! 25 1954-1955 Chef de chœur : Marcel Gouge - 22 septembre Rentrée chorale. Le journal devient « Le Courrier du Chœur ». - 13 octobre Répétition avec César. - 3 novembre Bizutage des nouveaux - 10 novembre Répétition avec César. - 20-21 novembre Week-end à Villecresnes. - 2 décembre Concert à Clamart pour la fête de district. - 4-5 décembre Week-end aux Mureaux. Concert. - 8 décembre Répétition avec César. - 24 décembre Veillée de Noël à Ménilmontant. - 12 février 1955 Bal Chorale. - 19 et 25 mars Concert annuel, Salle Pleyel. - 11 avril Concert à Mantes - 28 - 30 mai Journées nationales des Scouts de France à Jambville, avec César. - 12 juin Concours international de chorales à la Schola Cantorum - 15 juin Répétition avec César. - 22 juin Enregistrement de disques Erato Salle Adyar - 25-26 juin Week-end et Assemblée générale à Aulnoy. Raph Passaquet succède à Marcel. - 31 juillet- 13 août Camp à Quiers ( Aveyron ). 26 Programme du concert à la Salle Pleyel des 19 et 25 mars 1955 Direction : Marcel Gouge En intermèdes : Pantomimes par Roger Desmare et sa troupe - Danses par Claudine Allegra Le Tourdion Tanzen und springen Chanson à boire H.L Hassler Ce ris plus doux... Eco A .de Bertrand R de Lassus Lamento d'Ariane Lou Tinte di Moulin Cl. Monteverdi Harm. H.Cazeres Le Vira du Minho Zum lobe der Musik Plaine, ma Plaine Chanson de route Harm. J.Chailley J. Driessler J. Vuillermoz Harm. L.Knipper L'autre jour en voulant danser Harm. J. Canteloube Deux Branles du Jura Chaînes de Bourrées Berceuse du petit Loir Le Chemin creux Villancico Harm. J. Canteloube Harm. J. Samson S. Ratel- S. Plé J. Richepin - S. Plé Harm. C.Geoffray Les Marie Geoffray Descende in hortum Trois beaux oiseaux du Paradis Les trois Fendeurs Oublions les amours En Hiver Le bon Village H. Morel;- C. Ant. Fevin Maurice Ravel Harm. J. Canteloube Harm. W. Lemit Rilke - P. Hindemith Carlo Boller Vagabondages Marcel Corneloup Au camp de Quiers La Fête de l'Electricité Relevé au cours de la Fête de l'Electricité donnée le vendredi 12 août au Manoir de Quiers en l'honneur de Marcel Gouge. (Courrier du Chœur d'octobre 1955). Air : « Fanchon, quoique bonne chrétienne...». I Not'Chef, un gars universe-elle II sait tout faire, c'est épatant II est à s'tap, il est géant Transpoil et même sensationne-elle IV Le gigot d'mouton il préfère A d'autres mets plus délicats Mais son teint prend un autre éclat Quand un bon melon il digère. Refrain Ah ! vraiment qu'Marcel a du goût Qu 'il a de mérite et de gloire II aime à rire, il aime à boire II aime à chanter comme nous. V Marcel est un grand cinéaste Au petit jour il s'est assis Pour filmer ceux qu'étaient partis Téléphoner dans la campagne. II Marcel ne se montre revêche Que quand on lui parle de bougies « J'y veux voir clair » nous a-t-il dit En s'en allant avec sa bêche. VI Marcel n'est pas d'humeur sévère En homme sage il sait goûter Les avantages et les bienfaits De vivre parmi les Bergères. III Au début il était sceptique Mais il ne nous a pas déçus Au risque de se crever /'... // monta les fils électriques VII En bref, il faut toujours que vainque. Après ce camp très réussi II peut aller faire à Paris Des étincelles chez Rhône Poulen-enque. 27 CE QUE J'AI VOULU APPORTER A LA CHORALE Par Raph Passaquet Lorsqu'au printemps 1955 on m'a demandé de prendre la direction de la Chorale à la suite de Marcel, qui ne s'était réengagé que pour l'année scolaire 54-55, j'étais tout à fait prêt à accepter, d'autant plus que depuis 4 ans que j'étais venu vivre à Paris, j'avais volontairement renoncé à toute activité chorale régulière, éprouvant le besoin de compléter d'abord mes connaissances d'histoire et d'esthétique musicales, ainsi que d'approfondir mes techniques d'écnture et de composition. Ce temps « sabbatique » nécessaire me paraissait avoir été suffisamment long. Bien engagé dans la vie d'A Cœur Joie (j'étais membre du Conseil d'Administration), je me faisais une joie de reprendre une responsabilité à la tête d'un groupe dont j'avais eu fréquemment l'occasion d'apprécier les concerts, l'enthousiasme et la chaleur humaine... Mais j'aime à raconter que j'ai posé au Conseil d'Administration d'alors deux conditions : je n'avais jamais fait de Scoutisme et n'avais pas l'intention de m'y engager à 30 ans, donc me dispenserait-on de « faire ma promesse » comme en leur temps l'avaient fait César ou Stéphane ? Et si l'on acceptait, conséquence logique, pourrais-je diriger le concert en pantalon et non en endossant un uniforme culotte courte qui ne serait pour moi qu'un fauxsemblant ? Il va sans dire que ces deux conditions ont été volontiers acceptées : j'avais connu et vécu l'esprit mouvements de jeunesse non certes dans le Scoutisme, mais au sein de la JEC, j'avais suivi des stages de direction chorale avec César, et chanté avec ACJ depuis 1948, et le mouvement lui-même, issu du Scoutisme, s'était largement ouvert à d'autres jeunes, ce qui, lors des concerts ou rassemblements tels que Chamarande ou les 1ères Choralies avait fait adopter « l'uniforme A Cœur Joie » : chemisiers blancs et jupes multicolores pour les filles, chemises blanches col ouvert et pantalon sombre pour les garçons (tiens, c'est curieux, on disait encore « les garçons et les filles », la majorité des participants étant jeunes et célibataires...) Mes fonctions professionnelles s'exerçaient au Ministère de la Jeunesse et des Sports, dans le secteur de l'Education populaire : j'y avais été recruté pour diriger des stages et animer soirées ou week-ends « d'initiation à la musique par le disque ». Je me suis donc dit que je saisirais toutes les occasions pour faire bénéficier la Chorale de ces opportunités. J'estimais que ma responsabilité de chef de chœur ne consistait pas seulement à faire chanter de belles œuvres polyphoniques, mais au travers et au-delà du chant choral à ouvrir les choristes à toute musique. Je crois m'y être employé activement. Et par ailleurs, j'avais d'éminents collègues dans les différents domaines de l'art et de l'expression (art dramatique, théâtre, arts plastiques, cinéma, danse, folklore...) et ressortais toujours très enrichi de mes contacts avec eux. J'ai donc eu le souci, à la Chorale, de vous mettre en contact avec d'autres formes d'expression, avec ces milieux et ces réalités de « l'Education populaire » : je me souviens d'une semaine culturelle à Amiens où nous avons participé activement en partenariat avec d'autres groupes, d'un concert de Pleyel où autour du thème du printemps nous avons alterné poèmes dits par des comédiens et pièces polyphoniques, je me souviens de sorties communes pour assister à tel concert, tel opéra, telle pièce de théâtre, du séjour d'été à Espinasses autour de la construction du barrage de SerrePonçon, et en jumelage avec un stage de théâtre dirigé par Gabriel Monnet... Et j'évoquerai plus loin comment ces préoccupations se sont également concrétisées dans la « tournée d'Auvergne » de l'été 1959, de glorieuse mémoire... Raph, avril 2004. 28 1955-1956 Chef de chœur : Raph Passaquet - 7 septembre Rentrée chorale. - 5-6 novembre Week-end à Villecresnes. Bizutage des nouveaux. - 12 novembre Mariage de Marcel Gouge et d' Anne-Marie Boutroux à Saint-Séverin - 16 novembre Répétition avec César. - 4 décembre Messe de Minuit et réveillon à Boussy-Saint-Antoine. - 8 janvier 1956 Chants pour les vieillards à La Salpêtrière. - 28 janvier Bal de la Chorale. - 4-5 février Week-end à Montry. - 16 et 23 mars Concert annuel Salle Pleyel - 31 mars au 8 avril Tournée en Hollande - 15, 21 et 22 avril Festival d'Amiens. Concert le 15, en commun avec l'Ensemble vocal S.Caillat dans un spectacle de danses « La Ronde des Saisons », puis les 21 et 22, concert de la Chorale dans le spectacle « La Liberté ». - 6 mai Concours international de la « Fédération Musicale Populaire », à la Schola Cantorum. La Chorale gagne un voyage en R.D.A. (Premier prix ex-aequo avec une chorale tchèque). - 12-13 mai Week-end à Gournay/Marne. - 26-27 mai Rallye de District à Jambville. - 7 juin Petit concert à la Cité Universitaire pour les Olympiades de la F.M.P. - 9 et 10 juin Concert à Saint-Denis et à Vincennes. - 11 juin Film présenté par le Scoutisme, Salle Pleyel, sur Jamboree 54 au Canada sonorisé par les disques de la Chorale. - 1er juillet Assemblée générale à Brunoy. Michel Brunetti sucède à Louis Delorme à la direction administrative. - 6 au 12 août 2èmes Choralies de Vaison-la-Romaine. - 12 au 21 septembre Tournée en Allemagne de l'Est. Festival J.S. Bach à Eisenach 29 12 novembre 1955 à Saint-Séverin Ils les ont mis en calèche... Jusque là, c'était terriblement classique, sous l'angle « A Cœur Joie » parlant ! C'est à peine s'il faut souligner la présence d'une notable proportion d'anciens choristes venus grossir le contingent déjà confortable des effectifs actuels de la Chorale : ce n 'est pas un événement minime que le mariage de Marcel Gouge et d'Anne-Marie Boutroux. Cependant rien du cérémonial n'était inhabituel : ce furent la « Messe », le « O vous tous... », le « O Jésus ô tendre maître ». Très émouvant... mais tout le monde s'y attendait. On était demeuré sagement dans le style semiconventionnel qui s'imposait en un tel jour. Et l'aimable corvée des félicitations menée à son terme, l'imposant cortège traversa Saint Séverin, maintenant déserte, et le « Noir » et « Blanc » du jeune couple déboucha sous le grand portail... Adieu sérieux, raideur et protocole ! Finis les sages petits choristes : une double haie bruyante et oscillante les remplace. Le milieu ambiant est très cosmopolite ; l'Europe, l'Afrique et l'Amérique sont là, symbolisées par une débauche de couvre-chefs dont chacun veut évoquer un pays où la Chorale a voyagé. Au fond du cercle que forme cette meute bariolée, se dresse un pylône stylisé qu'un électricien très bien travesti surveille attentivement (l'Electricité de France sans doute se souvenait des importants travaux réalisés à Quiers). Une note de gravité, fort heureusement : notre photographe officiel (en jaquette et melon) fixe pour l'éternité le touchant tableau que forme le jeune couple, provoquant ainsi l'émoi d'un autre photographe - - officiellement officieL celui-là ! - qui s'indigne de ce qu'il prend pour une concurrence déloyale. Ne nous inquiétons pas, les mariés ne partiront pas à pied car une charrette à deux roues, très « Bougnat et Cie, Bois et Charbons », capitonnée de vert, agrémentée d'un baldaquin, ornementée d'un rat en cage, de banderolles et guirlandes, immatriculée à l'arrière d'un « Juste married » de circonstance, vient se ranger le long du trottoir .. .Et en avant la musique sous une pluie de riz ! Les rues St-Séverin, de La Harpe, le Boulevard St-Germain, bref, tout le quartier, y vont de leur franc éclat de rire au passage du défilé... Les mariés vont enfin avoir la paix. La charrette cède le pas à la Citroën, et comme l'humour ne veut pas capituler trop vite, l'ami :Pierre s'est composé un extérieur de chauffeur de grande maison, avec casquette et une trompette enfantine qui servira d'avertisseur.. .Les indigènes-autochtones-originaires-habitants-du-quartier ont peut-être cru que c'était du cinéma... Louis Delorme ( Courrier du Chœur de décembre 1955) Programme du concert à la Salle Pleyel des 16 et 23 mars 1956 Direction : Raphaël Passaquet En intermèdes : la Compagnie des Ballets modernes de Paris, de Françoise et Dominique Amor Vittorioso Chanson à boire Lune rousse La Vieille Ya se van los pastores L'Arche de Noë Giovanni Gastoldi G. Bataille Rest. A. Verchaly Harm. S.Wiechowiez Harm. L.Liébard Harm. C. Geoffray F. Schmitt Az elado lany La pauvre Paysanne Jeux Bela Bartok Harm. R. Passaquet Bela Bartok La Buse La Chèvre Itzava Bela Bartok Harm. J. Canteloube Harm. R. Usandizaga Steal away Noël capital Adoramus te Negro spiritual Harm. C.Boller Harm. C. Geofffray Qurino Gasparini La Sérénade brouillée W.A. Mozart Rozette J.P. Sweelinck Au clair de la Lune Harm. A.Ravizé Chansons pour les enfants L'hiver Prévert-Kosma Harm. RPassaquet Le Ramoneur Joseph Samson La mort du Berger Harm. C. Geoffray Chanson de troupe Harm. C. Boller . 30 Pâques 1956 en Hollande Un couvent, beaucoup de chahut, mais de très beaux concerts ! Culemborg, 31 mars : les Pères de St Augustin nous ouvrent les portes de leur couvent. Installation des garçons dans de petits boxes coquets, et des filles dans un pavillon éloigné de la « slot » ( clôture ) .On assiste à l'office du Samedi Saint. Le lendemain, visite d'Utrecht. Le soir, à l'heure du coucher dans « notre » couvent, un « Chataignon-satyre » déclenche un formidable chahut qui pendant plus d'une heure, trouble la quiétude des bons Pères jusqu'au moment où l'un d'eux survenant, un mot « historique » est lancé, qui donne le signal de la retraite... Lundi, Haarlem et les tulipes de Kukenhof. visite d'Amsterdam en bateau, avant d'aller contempler la Ronde de Nuit au Rijksmuseum. Le soir, à Culemborg, premier concert sous la direction de Colette Hu. A Arnhern, ce sont les Sœurs qui. à leur tour, nous ouvrent leur couvent, où nous passerons la nuit...sous bonne garde ! Puis concert à Huissen où Colette, notre « petite femme » (sic), dirige ses « oiseaux du Sud » (re-sic) avec beaucoup de maestria. Mercredi, on cueille Raph à Amsterdam avant de traverser le Zuiderzée. Puis direction Venlo . Réception et concert avec le Venloos Vocaal Ensemble. Commentaires du journal « Maasbode » : « Cette chorale de 60 membres, Scouts et Guides de Paris, a obtenu un beau succès en exécutant un certain nombre d'œuvres de Palestrina, Van Berkeim, Gasparini, Lassus et Mozart, d'une façon très nuancée. En peu de temps, ces jeunes Parisiens et Parisiennes ont appris, grâce à leur chef, à chanter impeccablement et leur interprétation n'a rien de commun avec le côté superficiel de la vie à Paris (sic)... ». A Nimègue, rompant avec la tradition cléricale, nous logeons chez l'habitant et donnons un petit concert à la clinique St Martin où nous faisons la connaissance d'Emile, un Français qui a fait souche en Hollande. Enfin, samedi 7 avril, arrivée à Aardenburg. Les édiles et les Scouts nous réservent une superbe réception avant de nous convier à un défilé dans la ville. Ultime et encore très beau concert, dans le temple à l'acoustique sublime ! Au cours de la soirée d'adieux, le chef des Scouts offre son aigrette à notre chef « non uniformé » (re-re-sic). Dimanche, nous prenons le chemin du retour, avec une escale ultra-courte à Bruges. Y.M. 4 au 12 août 1956 Corde raide et Olympiades Cité Universitaire, jeudi 7 juin 21hl5. Nous devrions être sur le plateau depuis 1/4 d'heure... « Non. Raph ne vient pas ce soir... », lance Michel avec son éternel sourire. 21h30. « Allez, vas-y, Bernard. Il faut que tu diriges quelque chose ». « Les s.... ! Diriger ! Et quoi ? » 21h35. Tout le monde en piste ! Et on embraye aussi sec (façon de parler, c'est la Saint Médard). Petit discours : « La Fédération Musicale Populaire a l'honneur de vous présenter la célèbre chorale A Cœur Joie, du Scoutisme de Paris (On n'ose pas dire qu'elle vient de remporter un premier prix) dirigée ce soir par Bernard Michelet...» Applaudissements... Rires... et gloussements dans nos rangs). Tutti veni... Ouf ! et d'un ! Loin, loin, loin, loin...(Les ténors improvisent joliment quelques modulations). Et de deux ! Pam ! Pam ! Pam !...Quelle fanfare ! On se croirait à un défilé de chasseurs alpins ! Et de quatre ! Car j'oubliais le troisième qui, heureusement, sauva un peu la face. Steal Away.. .Daniel est toujours en forme ! Et de quatre, donc. Rideau ! C'est terminé ! Bernard a eu très chaud...Nous aussi...Mais la corde n'a pas lâché.... Courrier du Chœur, juin 1956 Les 2èmes Choralies 2000 choristes, plus de 50 ateliers, des concerts de très haut niveau ( le Quintet à vent, avec Rampai, le Gloria de Vivaldi, l'ensemble Per Sonar...), une Nuit Romaine mémorable avec César en César, sur son char, et en final, « Le Baladin du Monde », la cantate européenne apprise pendant une semaine : voilà résumées en quelques mots ces 2èmes Choralies. Plutôt que de détailler tel et tel point, laissons une de nos choristes tirer les leçons de ce qu 'elle a vécu. « Ce que j'aimerais dire à ceux qui sont allés à Vaison et à ceux qui n'ont pas eu cette chance, c'est ma joie d'avoir vu fleurir une belle amitié spontanée, non seulement entre les différents pays ou même les nombreuse chorales françaises, mais tout simplement au cœur de notre Chorale du Scoutisme de Paris. Il fut question à l'Assemblée Générale de « coupure » entre anciens et nouveaux, d'activités un peu trop éloignées de l'esprit de communauté, etc. Or, à Vaison, aussi bien au Théâtre Antique qu'au restaurant de la Clé de Sol, aux terrasses des cafés, place Monfort, et ailleurs, tous étaient manifestement heureux de se retrouver, d'échanger les multiples impressions choraliennes, et de chanter ensemble, n ftit même possible de monter un spectacle (et quel spectacle !) pour la veillée romaine au cours de réunions où (phénomène incroyable), nous nous retrouvions presque tous à l'heure prévue. Les anciens ont eu le plaisir de retrouver Marcel GOUGE, et les nouveaux de le connaître, mais ce terme d'anciens et nouveaux me semble complètement dénué de sens, car jamais je n'ai senti la moindre faille à notre homogénéité. Les seules absences à déplorer furent parfois celle de notre chef RAPH, requis par ses nombreuses activités, et celles de choristes particulièrement dévoués qui apportaient leur concours à différentes chorales, ou même à des manifestatons théâtrales. Mais ces absences volontaires ont encore renforcé ma conviction que les velléités d'esprit de clan ( au sens défavorable ) seront bientôt reléguées au rayon des mauvais souvenirs à oublier. ». Françoise Crespin, Courrier du Chœur de novembre 1956 31 D'Eisenach à Leipzig Sur les traces de J.-S. Bach... derrière le Rideau de Fer Aller à Eisenach. ce ne sera pas seulement bénéficier du prix fort appréciable de la F.M.P., ce sera porter au-delà de nos frontières, comme nous l'avons déjà fait en Hollande, le nom d'A Cœur Joie. Ce sera essayer de représenter dignement le chant choral français. Nous avons là une responsabilité, agréable certes. mais sérieuse aussi, et exigeante. Du 12 au 21 septembre 1956, quarante choristes vont participer en Allemagne de l'Est au festival J.-S. Bach organisé à Eisenach, sa ville natale et suivre ses traces jusqu'à Leipzig, en passant par Erfurt, Weimar et Halle.Voici quelques anecdotes et quelques souvenirs. Ce sera, dans le cadre de ce Festival international, l'occasion de contacts nouveaux pour nous, puisque nous serons dans un pays de l'Est. Peut-on pénétrer en République Démocratique Allemande sans passeport ni visa ? Eh bien ! oui, je le fais! Avec pour seules pièces d'identité ma carte A Cœur Joie et une lettre officielle du commandant du B.A.117, m'autorisant à sortir du territoire français en qualité...d'artiste. Il y aura quand même un moment d'incertitude devant le regard inquisiteur du camarade policier... C'est devenu un lieu commun, une banalité, de dire que les rencontres « culturelles » contribuent à la compréhension des hommes et à la paix... A Eisenach, nous retrouvons l'Ensemble vocal de Stéphane. Lequel Stéphane aura le privilège déjouer sur l'orgue de l'église son air préféré : « Le voici l'Agneau si doux... ». Et cependant, lorsque je pense à ceux d'entre nous qui ont été rappelés en Algérie, à la menace qui en guette d'autres sans doute, à l'inquiétude qui pèse sur nous tous, je me dis que cela nous rappelle douloureusement où conduisent l'incompréhension et l'ignorance d'autrui, l'absurdité de la force, en regard de la richesse de l'esprit. Je me dis qu'effectivement, rien de ce qui peut combler, si peu soit-il, les fossés qui séparent les êtres, n 'est négligeable. C'est pourquoi, outre un plaisir, outre une responsabilité musicale, j'attache une importance humaine à notre voyage à Eisenach, et surtout qu'il en soit de même pour vous. Raph Courrier du Chœur de juin 1956. Le Rideau de Fer existe bel et bien. A notre arrivée à la frontière, les rideaux des wagons sont tirés. Interdiction de regarder à l'extérieur. A Weimar, nous logeons dans l'hôtel où descendait Hitler...On nous permet de jeter un œil par le trou de la serrure pour apercevoir sa chambre, gardée en l'état. A Buchenwald où certains choristes ont tenu à aller se recueillir, on frôle l'incident diplomatique à la vue des grands portraits des « pères » et «petit père » du régime, et en entendant les commentaires du camarade guide... Y. M. Impressions d'un nouveau venu à la Chorale « Et le chant, me direz-vous ? Ici, je serai franc et modeste à la fois : je n'ai jamais sérieusement cru que les applaudissements nourris qui partout accueillirent la présentation de la chorale s'adressaient à moi tout particulièrement. Non, non.. .Ce n'est pas que dans « La Chèvre », par exemple, je n'aie pas fait mon « bê » comme tout un chacun, mais lorsqu'il s'agissait du « Bon Village », eh bien ! mon Dieu. ..vous ne pouvez pas vous imaginer comme il est fatigant d'ouvrir la bouche pour avoir l'air de chanter ! Souvenirs hilarants, souvenirs souriants ; il y a aussi des souvenirs sérieux. La Saxe et la Thuringe ayant été particulièrement fertiles en grands hommes, nous n'avions que l'embarras du choix. Bach et Goethe ont dû être satisfaits de voir pénétrer dans leurs maisons des visiteurs aussi avertis ! (...) Ce que chacun de nous aura rapporté de ce voyage, il le gardera en lui, pour l'essentiel. Point de commune mesure entre ces souvenirs-là et les « souvenirs » dont j'ai une pleine boîte dans un tiroir : médailles de la FDGB, ou plaques russes de l'express Leipzig-Francfort (un aveu qui va me mener en Sibérie !). Oui, chère Chorale, en vivant simplement, gaiement, comme tu le fais sans doute tous les jours de l'année, tu t'es fait de nouveaux amis, qui voudront le rester ». Extraits de l'article de Marcel Bienfait ,Courrier du Chœur de novembre 1956 32 1956 -1957 Chef de chœur : Raph Passaquet - 3 octobre - 26 octobre . - 17-18 novembre Rentrée Chorale Week-end à Cormeilles. - 27 décembre Réception de la Chorale de Barcelone et concert le 29 à Saint-Séverin. - 13 janvier 1957 Enregistrement complémentaire des Choralies avec César au Studio S.M. à Neuilly. - 27 janvier Concert au Couvent du Bon Pasteur à Charenton. - 2 février Bal de la Chorale sur le thème « Stations de Métro » - 16-17 février Week-end à Villecresnes. - 22 février Enregistrement Salle Adyar pour Decca. - 17 mars Répétition générale à Pleyel. - 23-24 mars Week-end à Villecresnes.: - 29 mars et 5 avril Concert annuel Salle Pleyel, en présence de César. - 19 au 28 avril Voyage au Portugal. - 5 mai Assemblée générale à Versailles. Pierre Morel succède à Michel Brunetti à la direction administrative. - 8 mai Paris Inter diffuse des extraits du concert de Pleyel. - 8 au 10 juin Camp à Dampierre, Ozouar. Concert à la Basilique de St-Benoît. - 16 juin Concert à Bagneux - 21 juin Petit concert à Neuilly. - juillet Concert à Chevilly-Larue. - 12/21 août Participation de la Chorale au 4ème stage d'Art dramatique de Serres - Ponçon (lire en annexe). Concert Salle Gaveau (retour d'Einsenach). 33 Programme du concert à la SallePleyel des 29 mars et 5 avril 1957 (1) Direction : Raph Passsaquet Doux accords de la Musique Le temps a laissé son manteau Chaîne de Bourrées Jean Bart Chant des Trépassés La Bien Aimée Printemps John Hilton C. Geoffray Cantelouble C. Geoffray C. Geoffray C. Geoffray Hindemith « Odi et Amo » et « Vivamus mea Lesbia », extraits de « Catulli Carmina » CarlOrff Air et chœur final de « Didon et Enée » Purcell Choral « O Jésus ô tendre Maître » J.-S. Bach Puse mis Amores Vagabonde Berceuse du Berry Coclicot Chœur des Buveurs Le Coucou Les Trois Scarabés Le Chalet Renaissance espagnole Negro spiritual Raph Passaquet Carlo Boller Philidor Air populaire Martin Blummer Anonyme En groupe restreint : Madrigal Le Roi Dagobert Monteverdi Ch. Trenet, Raph Passaquet (1) NDLR : Programme non définitif, figurant dans le Courrier du Chœur --------------------------------------------------------------------------------------------------------------Avril au Portugal Lisbonne, Sintra, Estoril, Cascais, Obidos, Nazaré, Fatima, sanatorium de Ontao, Setubal : telles sont les étapes de cette tournée, du 19 au 28 avril 1957, avec dans le train du retour, le déraillement d'un wagon à Villadrigan et deux heures d'arrêt... Raph n'ayant pas pu venir, c'est Bernard qui va diriger le premier concert avant que Marcel Corneloup rejoigne la Chorale pour la suite du voyage. Logés dans des familles (hormis la première nuit, en bivouac à St Louis des Français de Lisbonne), les choristes ont reçu des consignes très strictes pour leur tenue : surtout pas de shorts, uniforme scout avec un pantalon pour les garçons, etc. Décidé à la rentrée 1956. ce voyage avait été organisé par Anne Leroy (Nonhnon). Ce qui lui valut les remerciement de Michel Brunetti sous forme de « Ballade.. .au Portugal », dans le Courrier du Chœur. Extraits : Un soir, î 'en souviens-tu, en Conseil de Chorale Certains nous demandaient de faire une tournée Et ayant décidé d'aller au Portugal II nous manquait quelqu 'un pour tout organiser. Et soudain ce qu 'on vit fut si épouvantable Que tout le monde s'est tu (fait vraiment remarquable ! Une fille, dans un coin, s'était timidement Proposé pour lancer les premiers éléments. (...) Stupéfaits, mais ravis d'une telle intention Nous t'ouvrîmes les bras pour t'accueillir, Nonhnon. Plusieurs mois ont passé Et les difficultés Semblaient s'amonceler. (...) Mais l'on partit quand même pleins de crainte et d'espoir. Après deux jours de train, nous arrivâmes un soir A Lisbonne, rayonnants, mais complètement crevés. Oh ! cette nuit de Pâques passée sur l'escalier, Ce marché aux esclaves, ces craintes justifiées : Où allons-nous demain ? Sera-ce à Setubal ? Et quel jour, le concert des Jeunesses Musicales ? Mais toujours tout s'arrange... et sans se tracasser. Jeudi et vendredi nous virent surchargés, Jouant aux grands seigneurs pour un enregistrement : « Combien ? Non ; c 'est trop peu, nous ne pouvons, vraiment ». Mais finie l'ironie, je veux te remercier : « Odi » et Amo » sont là pour le prouver Ne te tracasse pas, je sais mieux que chacun T out ce que tu as fait, et ce fut très très bien. 34 1957-1958 Chef de chœur : Raph Passaquet - 24 novembre Journée régionale A.C.J. à Versailles. - 30 novembre Concert à la fête de District scout à Issy-les-Moulineaux. - 1er décembre Concert à Boulogne. - 5 décembre Concert pour le Scoutisme. - 2 février 1958 Assemblée Générale A.C.J. à Vincennes, avec un récital Jacques Douai. - 15 février Bal Chorale. - 19 février Répétition avec les 4 Barbus. - 22 et 23 février Week-end au Château du Vieux Manoir à Rambouillet. - 24 février Enregistrement avec les 4 Barbus. - 26 février Suite de l'enregistrement - 22 et 23 mars Week-end à Villecresnes. - 26 et 29 mars Concert annuel Salle Pleyel. - 5 au 13 avril Pâques à Venise, en remplacement d'un voyage prévu au Maroc. - 16 mai Concert régional en l'église Saint Roch - 22 juin Petit concert dans le 18e"16 arrondissement. - 1er au 12 septembre Camp à Cheylade (Auvergne). 35 Programme du concert à la Salle Pleyel des 13 et 21 mars 1958 Direction : Raphaël Passaquet En intermède : Les Préfets Poèmes mimés de Claude Rousseau Sourires et complaintes à 'hier ou d'aujourd'hui In Stiller Nacht Brahms Un Cygne Rilke. Hindemith Odi et Amo Extrait de « Catulli Carmina » C.Orff Vivamus, Mea Lesbia C.Orff Sur les bords de la Rivière harm. C. Geoffray Le Beau Vigneron — R. Passaquet La Violette — J. Samson La Chasse aux Papillons G.Brassens Le Retour du Marin harm. C. Geoffray Pauvre Martin G.Brassens Musique d'inspiration religieuse Exultate Justi Viadana Quam Pulchra est Monteverdi O Vos Omnes Vittoria Petite histoire de la Musique et. .. du Courrier du Chœur Motet : Belle Ysabelot Anonyme XlIIè siècle Petit Nymphe Folâtre C.Janequin Quel Augellin Che Canta Monteverdi Ma Bergère non légère G.Bataille, A. Verchaly La Sérénade brouillée Mozart Chansons de Marche et d'Etapes Ensemble W. Lemit L'Oiseau harm. Clémens Kremer Old Black Joe adapt.G.Darcy, harm. Passaquet Le Roi Dagobert Ch.Trenet, arr. R.Passaquet Le Feu harm. Jacques Chailley -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Avril 1958 Pâques à Venise : un retour qui faillit être dramatique A Venise, je me « permis » d'oublier, au couvent qui nous avait hébergés, ma serviette de trésorier, avec environ 1 million de francs (anciens, mais tout de même !). La récupération fut des plus simples et je retrouvai mon calme. Le retour, qui s'effectua par le col de Sestrières, faillit être dramatique. En effet, dans l'ascension du col, enneigé et verglacé, le conducteur voulut changer de vitesse. Mauvaise manœuvre car le véhicule, à la reprise, se mit à patiner et à...glisser en marche arrière ! La chance voulut qu'une borne, sur le bas-côté, arrêta le car. Une partie de la roue arrière gauche était déjà engagée dans le vide Mais nous sommes quatre ou cinq à nous souvenir du contenu d'une bouteille, extraite de la boîte à outils du camion dépanneur, contenu qui nous permit, incontestablement, de résister à la rigueur de la tempête de neige qui tombait au moment du dépannage ! (Témoignage de Roger Mellet) Au camp de Cheylade : quelle ambiance ! er Du 1 au 12 septembre, une vingtaine de choristes se retrouvent à Cheylade, en Auvergne. Ce séjour reste mémorable pour son ambiance ; pour sa bataille à coups de bouses (bien fraîches) de vaches ; pour ses traversées, en deux groupes se rejoignant en milieu de parcours, dans les Monts d'Auvergne ; pour son aurore boréale vue vers 22 heures, si ma mémoire est bonne ; pour sa messe chantée en l'église de Cheylade. Au cours de l'office, Maguy Masson-Savorat à l'orgue, et moi à la clarinette avons joué, à l'Elévation, l'andante du concerto de Mozart. Mais., .il n'y a pas concordance de temps entre la durée de l'Elévation et celui du concerto. D'où une grande inquiétude - pour commencer - puis quand même un brin d'impatience du bon père curé qui célébrait la messe. (Témoignage de Roger Mellet) Deux déplacements en « week-end » au cours de ce camp. Le premier au nord : nous chantons à Orcival, à St Nectaire, à Besse (rallye avec nos 4 voitures), puis concert à Tauves, avec danses sur la place. Le deuxième au sud : concert à Montsalvy, danses sur la place, chants à Conques, concert à Salers dont le curé nous offre un « Pisse-Mémée » et nous parle des vaches, concert à Cheylade et danses sur la place. A la messe de Cheylade, le curé étant sourd et ému, nous présente comme la Chorale de la ...« Gymnastique française » ! (Témoignage de Chantal Mongat) 36 1958-1959 Chef de chœur : Raph Passaquet - 1er octobre Rentrée Chorale. - 6 novembre Enregistrement chez Philips. - 8 et novembre Week-end à Rambouillet. Bizutage des nouveaux. - 10 et 12 novembre Suite de l'enregistrement chez Philips. - 21 novembre Concert à l'Institution Ste Perrine, rue Chardon-Lagache. - 10 décembre Répétition (avec C.Ragu) interrompue ... par un incendie au 44 rue de Rennes. - 27 décembre Petit concert à ... la caserne des Pompiers (!) de Château-Landon. - 17 et 18 janvier 1959 Week-end de travail. - 21 janvier - 23 et 24 janvier Concert à la Maison de la Chimie, sur St Dominique. Assemblée générale ACJ à Vincennes. - 31 janvier Bal de la Chorale. - 21 et 22 février Week-end de travail à Rambouillet. - 7 et 8 mars Week-end de travail à Paris. - 13 et 21 mars Concert annuel Salle Pleyel. - 23 avril Concert à la Maison de la Chimie. - 26 avril Enregistrement chez Philips. - 24 juin eux de la St Jean à Boulogne. - 4 et 5 juillet Week-end à Quincy-Voisins. - 23 juillet / 3 août Tournée de concerts en Auvergne, précédant Vaison. - 3 au 11 août 5èmes Choralies. Cantate « En ovale comme un jet d'eau » texte de Edmond Lequien, musique de Jean Langlais. 37 Rentrée 58 Raph : « Les raisons d'être de la Chorale » Voici les principaux points de l'article de Raph dans le numéro de rentrée du Courrier du Chœur. « Les choristes passent, la Chorale demeure... ». Nous pourrions inscrire cette originale (!) formule sous l'auguste portrait de Monsieur Haton de la Goupillière qui, depuis 13 ans, est le témoin impassible de la vie de la Chorale, de sa permanence et de ses renouvellements. Comparant pour ma part le visage actuel de la Chorale à celui que je trouvais devant moi à ma première répétition, il y a 3 ans, je suis frappé de le trouver presque méconnaissable en si peu de temps. Beaucoup d'anciens dont quelques uns étaient de longue date des piliers de la Chorale, nous ont peu à peu quittés. Beaucoup de nouveaux ont demandé à rentrer parmi nous et y ont trouvé leur place. Et ce qui est vrai des choristes l'est aussi des responsables : Louis navigue sur les mers, Michel arbore l'uniforme. Pierre va donner des cours loin de Paris. Aussi ne sera-t-il pas inutile, en cette Rentrée 58, de rappeler les raisons d'être de la Chorale : - La Chorale est une école de chant. Pour le Scout qui aime chanter dans le cadre de ses activités et qui désire faire chanter ceux qui sont placés sous sa responsabilité, la Chorale a voulu être le lieu où il pourrait apprendre les règles élémentaires d'un chant de qualité : justesse, rythme, précision dans l'exécution collective, vie des paroles.(...). Premier but de la Chorale : être un service directement utilisable. - La Chorale est un foyer de culture musicale. Elle a voulu aussi se donner le but de faire découvrir à ses membres -par la pratique - des formes plus hautes de chant que celles pratiquée dans les unités. Dites-vous donc bien que lorsque nous travaillons telle œuvre un peu importante, un Exultate, un O vos omnes, un Da mi basia, ce n'est pas d'abord pour l'exécution pour le concert, c'est d'abord pour vous : pour vous faire rencontrer la beauté musicale, avec ses joies comme ses exigences (...). - Vis-à-vis de l'extérieur, la Chorale est un témoignage. Par son titre même de Chorale Fédérale du Scoutisme Français, elle se pose comme l'expansion du scoutisme chantant .Elle témoigne auprès du public de la valeur éducative d'une de ses branches. Elle engage le Scoutisme par ses qualités comme par ses défauts (...) Que chacun donc s'interroge et fasse le point quant à l'esprit qu'il se doit d'apporter parmi vous. Programme du concert à la Salle Pleyel des 13 et 21 mars 1959 Direction : Raphaël Passaquet En intermèdes : Les Mimes Jean Lancelot et Emile Noël. Le chanteur canadien Jean Lelarte De Noël à Pâques par la chanson populaire Faisons réjouissance Noël poitevin Villancico Noël franc-comtois Mardi Gras Le Canon du Coucou Nous quittons les Pâques Quatre siècles d'expression religieuse Harm. R. Passaquet Harm. C. Geoffray ------C. Geoffray ------C. Geoffray ------R. Passaquet Anonyme XlIIè siècle Harm. J. Bouvard Super Flamina Babylonis Choral final de la Passion selon Saint Jean Tenebrae Factae sunt Esa Eina El Heharim J.-S.Bach M.Haydn Ben Haïm Chansons de route ou d'étapes Sur la Route dure Chansons poétiques Las, je n'eusse jamais pensé Ouvrez-moi l'Huis Je vois des glissantes eaux La Reine de Saba Hava Nagila R. de Lassus Le Chalet Old Black Joe G. Costeley C.Janequin G. Costeley F. Poulenc Daniel Pactori Par le Monde (Spiritual) La Route est longue 38 F. Cockenpot Harmn Ph. Caillard Anonyme adapt. G.Darcy. harm. R.Passaquet adapt. Salabert F. Cockenpot Harm. Robert Mouette Juillet-Août 1959 Avant Vaison : la tournée de concerts en Auvergne Elle a lieu du samedi 25 juillet (départ de Paris ) jusqu 'au lundi 3 août (arrivée à Vaison ). Selon la circulaire de Chantai Mortgat, qui a organisé cette tournée, le matériel à emporter est le suivant : matelas pneumatique, duvet, couverts personnels ( assiette, fourchette, couteau, quart), maillot de bain, uniforme «A Cœur Joie», partitions (dont la liste sera donnée avec les consignes musicales ), portemanteaux. Pour le courrier : poste restante de chaque localité...Prix maximum : 5.000 Frs (1.000 Frs d'inscription avant le 5 juillet) ; 500 Frs par jour pour ceux qui ne participent à l'ensemble de la tournée. Pour cette tournée, Raph avait élaboré un programme musical sur lequel il revient dans les pages qui suivent. Voici le programme de chaque journée . Samedi 25 juillet : Paris – Orcival Départ de Paris à l'aube. Emporter un déjeuner froid. Dîner et coucher à Orcival. Eviter de crever en route ! Dimanche 26 juillet : Orcivai Messe chantée à la basilique, chants sur les places, concert à la basilique à 17h. Lundi 27 juillet : Orcival – St Nectaire Roches Tuilière et Sanadoire, Puy de Sancy, Lac Chambon. Concert à 20h30 à 1 église de Si Nectaire. Mardi 28 juillet : St Nectaire - Cheylade Besse-en-Chandesse : apéritif-concert au Beffroi. Lac Pavin. Gorges de la Rhue . Cheylade : concert à 20h30. Mercredi 29 juillet : Chevlade - St Jacques-des-Blats. Le Lioran. Concert à l'église de St Jacques-des-Blats à 20h30. Jeudi 30 juillet : St Jacuues-des-Blats Journée de détente. Balade à Vie, Salers... Vendredi 31 juillet : St-Jacques-des-Blats - Montsalvy Vallée de la Cère, Aurillac, concert à l'abbatiale de Montsalvy à 20h30. Samedi 1er août : Montsalw - Estaing Conques, Entraygues...Concert poétique au Château d'Estaing à 20h30. Dimanche 2 août : Estaing- Ste Enimie Les Gorges du Tarn par le point sublime, Château de La Caze, concert poétique et spirituel en la salle capitulaire de Ste Enimie. Lundi 3 août : Ste-Enimie - Vaison L'arrivée Place Montfort, à Vaison, se fera en fanfare et enfile indienne, avec en tête, étala demande de Raph, la Rosengart décapotable de Claude Ragu...La Chorale avait pris la responsabilité de l'organisation et de l'animation de la première veillée, voulant symboliser l'implantation des chorales ACJ dans les différentes régions et les différents pays, et leurs marches convergentes vers Vaison pour l'aventure commune des Choraties. 39 Nos concerts en Auvergne Accorder le poème des sons au poème de la nature et au poème de la pierre Par Raph A la suite du camp de Cheylade, où Chantai nous avait fait découvrir les merveilleux paysages et le riche patrimoine architectural de l'Auvergne, l'idée s'est fait jour tout naturellement, pour aller participer aux Choralies 1959, de délaisser l'itinéraire rapide par le Morvan et la vallée du Rhône, au profit d'une calme et lente traversée de l'Auvergne, tout en y donnant une série de concerts. Dans le souci mentionné plus haut de correspondance entre les différents modes d'expression, de cohérence entre le regard et l'écoute, de construction signifiante d'un programme, et exploitant ce que nous avions alors en répertoire, j'avais préparé une « conduite » qui a alors fait ses preuves et a été plusieurs fois reprise depuis. Je souhaite la reproduire dans cet historique, car à travers elle, c'est un cadeau d'une part intime de moi-même que je vous avais fait … Sur l'affiche générale des différents concerts, j'avais imaginé et fait figurer la « devise » suivante : Accorder le poème des sons au poème de la nature et au poème de la pierre *** La partie la plus importante de notre programme était faite de musique religieuse, que nous donnions en première partie dans les églises romanes. La partie profane, plus courte, était ensuite chantée à l'extérieur de l'église, sous le ciel limpide d'été. J'avais imaginé d'introduire les différentes pièces religieuses par quelques commentaires et surtout de beaux textes poétiques en rapport avec chacune d'elles, ou encore par la traduction des œuvres en langue étrangère. C'est à Orcival que nous avons expérimenté pour la première fois cette formule, utilisée de nombreuses fois par la suite, et qui peut encore servir à encadrer et introduire d'autres œuvres chorales de même esprit. Les textes justifiés à gauche et précédés du tiret (-) étaient dits par moi. Tous ceux imprimés en retrait étaient dits par divers choristes. Centré et souligné, le titre des œuvres chantées. NOTRE CONCERT SPIRITUEL Conduite et présentation Au fond de l'église, derrière l'autel, invisibles Prière des Frères moraves (à bouche fermée) Puis on vient s 'installer, silencieusement Installés, on commence La route est longue qui se poursuit pendant le texte : - Nous marchons dans la campagne isolée... Bientôt surgit à l'horizon la silhouette d'un clocher... C'est lui qui indique la présence d'autres êtres humains... La silhouette familière de l'église domine et signale nos villages. La masse élancée de la cathédrale émerge encore de nos villes. On continue et termine La route est longue (Francine Cockenpot, harmonisation Robert Houette} puis Ainsi nous naviguons vers votre cathédrale. De loin en loin surnage un chapelet de meules, Rondes comme des tours, opulentes et seules Comme un rang de châteaux sur la barque amirale. Vous nous voyez marcher sur cette route droite, Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents. 40 Sur ce large éventail ouvert à tous les vents La route nationale est notre porte étroite. Nous allons devant nous, les mains le long des poches, Sans aucun appareil, sans fatras, sans discours, D'un pas toujours égal, sans hâte ni recours, Des champs les plus présents vers les champs les plus proches. Nous sommes nés au bord de votre plate Beauce Et nous avons connu dès nos plus jeunes ans Le portail de la ferme et les durs paysans Et l'enclos dans le bourg et la bêche et la fosse. Un homme de chez nous, de la glèbe féconde A fait jaillir ici d'un seul enlèvement, Et d'une seule source et d'un seul portement, Vers votre assomption la flèche unique au monde. Un homme de chez nous a fait ici jaillir, Depuis le ras du sol jusqu'au pied de la croix, Plus haut que tous les saints, plus haut que tous les rois, La flèche irréprochable et qui ne peut faillir. C'est la pierre sans tache et la pierre sans faute, La plus haute oraison qu'on ait jamais portée, La plus droite raison qu'on ait jamais jetée, Et vers un ciel sans bord la ligne la plus haute. Nous avons eu bon vent de partir dès le jour. Nous coucherons ce soir à deux pas de chez vous, Dans cette vieille auberge où pour quarante sous Nous dormirons tout près de votre illustre tour. Et quand se lèvera le soleil de demain, Nous nous réveillerons dans une aube lustrale, A l'ombre des deux bras de votre cathédrale, Heureux et malheureux et perclus du chemin. (Charles PÉGUY. Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres) Vagabonde par le monde (/'m a rolling, negro-spîritual) - Nous approchons, nous entrons. Si l'architecture en est belle, l'église nous apparaît d'abord comme un symbole vivant de la Création. Toutes les lignes de l'édifice s'élancent et se joignent comme un univers solide, bien ordonné, où tout a sa place. Le chapiteau, le vitrail s'ornent de feuillages, de fruits, d'animaux, de scènes humaines. Tout le monde minéral, végétal, animal, humain, est ici rassemblé. Gloria Patri (PALESTRINA) Soyez loué, Seigneur, pour toutes créatures, Soyez loué pour Messire le soleil Qui donne le jour. Il est beau, et rayonnant d'une grande splendeur. Soyez loué, Seigneur, pour notre sœur la lune Et pour les étoiles. Vous les avez formées claires, et précieuses, et belles. Soyez loué, Seigneur, pour frère le vent, Et pour l'air et pour les nuages, Et pour le ciel serein Et pour tous autres temps. 41 Soyez loué, Seigneur, pour notre sœur l'eau Qui est très utile, et humble, et précieuse et chaste. Soyez loué, Seigneur, pour frère le feu Par lequel vous illuminez la nuit. Il est beau et agréable, et robuste et fort. Soyez loué, Seigneur, Pour notre sœur, pour notre mère la terre Qui nous gouverne et qui nous porte Et fait éclore par milliers fruits et fleurs multicolores. (Saint FRANÇOIS D'ASSISE. Cantique des créatures) II y eut un soir, il y eut un matin (Marie-Claire PICHAUD} (chanté par soprano solo, mais invisible) - Et c'est d'abord au silence, au recueillement que nous sommes invités. Prière des Frères Moraves (adaptation MAHOT} - Psaume « Levavi oculos meos » : Je lève mes regards vers les montagnes : D'où me viendra mon secours ? Mon secours me viendra du Seigneur, Maître du ciel et de la terre. Levavi oculos meos in montes (Daniel PA CTORI} - Souvent nos sanctuaires sont dédiés à la Vierge, qui y tient toujours une place d'honneur. Ne rien dire mais seulement chanter Parce qu'on a le cœur trop plein, Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains. Parce que vous êtes belle, Parce que vous êtes immaculée... Parce que vous êtes là pour toujours, Simplement parce que vous êtes Marie, Simplement parce que vous existez, Mère de Jésus-Christ, Soyez remerciée. (Paul CLAUDEL} Comme tu es belle, Quel plaisir à te regarder, Mon amie, ma colombe, ma bien faite. Viens vers moi, ma bien-aimée. Car ta voix est toute douceur Et ton visage toute lumière. {BIBLE, Cantique des Cantiques} Quam pulchra es (Claudio MONTEVERDI} - Mais tout dans les lignes fait converger les regards vers le chœur, vers l'autel... Tout est centré sur la vie du Christ, en particulier sur le drame de son arrestation, de sa condamnation injuste et de sa mort -et sur le triomphe de sa résurrection. - La vie du Christ, c'est d'abord la joyeuse naissance de Noël. Venez, mes enfants (Noëlpopulaire d'Alsace, harmonisation César GEOFFRAY} 42 -Le drame de la mort : dans un poignant dialogue, Jésus révèle à sa mère comment il doit mourir. O mon fils, mon Dieu et mon Sire, Veuille ta divine sagesse Excuser l'humaine simplesse De moi ton indigne servante, Qui d'amour maternel fervente Ai fait telles requêtes vaines, Elles sont douces et humaines, Procédantes de charité, Mais la divine volonté A prévu qu'autrement se fasse. Au moins veuillez par votre grâce Mourir de mort brève et légère. Ce sera de mort très amère ! Non pas fort vilaine et honteuse ! Mais très fort ignominieuse ! Doncques bien loin, s'il est permis ! Au milieu de tous mes amis ! Soit donc, je vous prie, de nuit ! Mais en pleine heure de midi ! Mourez donc comme les barons ! Je mourrai entre deux larrons ! Que ce soit sous terre et sans voix ! Ce sera haut pendu en croix ! Vous serez au moins revêtu ? J'y serai attaché tout nu. Attendez l'âge de vieillesse ? En la force de la jeunesse. C'est très ardente charité, Mais, pour l'honneur d'humanité, Ne soit votre sang répandu ! Je serai tiré et tendu, Tant qu'on nombrera tous mes os, Et dessus tout mon humain dos Forgeront pécheurs, de mal pleins, Puis fouiront et pieds et mains De fosses et plaies très grandes. A mes maternelles demandes Ne donnez que réponses dures. Accomplir faut les écritures (Jean MICHEL :Le Mystère de la Passion, Angers 1486} - Motet « Tenebrae factae sunt » : Le ciel se couvrit de ténèbres à l'heure où l'on crucifia Jésus. Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte : « Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » Et, inclinant la tête, il rendit le dernier souffle. S'écriant d'une voix forte, Jésus dit : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » Et, inclinant la tête, il rendit le dernier souffle. Tenebrae factae sunt (Michel HAYDN) 43 Pleure la terre, pleure la mer, Pleure le poisson dans sa nage, Pleurent les bêtes dans leur pré, Pleurent les oiseaux dans leur vol, Pleurent les fleuves, les ruisseaux, Pleurent pierres et arbrisseaux. Pleurons tous des pleurs nouveaux, Et moi, plus dolent que quiconque. Pleure le soleil, pleure la lune, Pleure chacune des planètes; Que l'air et le feu rougeoyant Soient partout livrés aux pleurs. Pleure le bien, pleure le mal, Et pleurent tous les gens aussi : Mort est le roi céleste, Et non de sa mort naturelle. Mortes sont lumière et splendeur, Morte est la manne de douceur, D'ambre et de musc morte est l'odeur, De neige et de rosé morte la couleur. Mort est celui qui était si doux À regarder, à respirer, À entendre et à goûter, Et à serrer entre nos bras. (ANONYME italien, XlIIe siècle) - Motet « O vos omnes » O vous tous qui passez sur la route, Arrêtez-vous et regardez : Est-il une douleur comparable à ma douleur ? Prêtez attention, peuples de l'univers entier, Regardez, voyez ma douleur : Est-il une douleur comparable à ma douleur ? O vos omnes (VICTORIA - Gloire et triomphe de la Résurrection... « Ne craignez rien » dit l'Ange aux femmes venues pleurer sur le tombeau de Jésus, « Ne craignez rien. Vous cherchez Jésus de Nazareth qui a été crucifié. Il n'est plus ici. Il est ressuscité ». Nolite timere (GRÉGORIEN. Par les voix de femmes') Joyeuse lumière de la gloire sainte et immortelle du Père, Saint et bienheureux Jésus-Christ, Arrivés à l'heure du coucher du soleil Et voyant apparaître l'astre du soir, Nous chantons le Père, le Fils, et le Saint-Esprit de Dieu. Tu es digne en tous temps d'être chanté par des voix saintes, Fils de Dieu qui donnes la Vie. Amen. Joyeuse lumière (Hymne du Ile siècle (Phôs hilaron, toujours en usage dans la liturgie grecque) César Geoffroy) *** 44 Musique instrumentale (On part s'asseoir} (ou courte pause) *** - Vie du Christ, image parfaite de la vie de l'homme... Ainsi la pierre bâtie en l'honneur de Jésus-Christ est-elle aussi maison pour l'homme. La croix, dont elle a la forme, et qui est partout représentée, résume toutes les peines, toutes les détresses, toutes les souffrances de l'homme. - Se répondant par-dessus les siècles, trois chants nés dans la douleur de l'exil, les deux premiers alors que le peuple juif déporté à Babylone pleurait sa patrie perdue, le troisième né dans les camps de prisonniers pendant la dernière guerre. Exilés auprès des fleuves de Babylone, Nous demeurions assis et nous pleurions Au souvenir de toi, terre d'Israël. Super flumina Babylonis (Roland de LASSUS) Estans assis aux rives aquatiques (Claude GOUDIMEL} Mort d'Ophélie (RAPH}, pendant laquelle : Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à i'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importé comment s'appelle Cette clarté sur leurs pas Que l'un fût de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au cœur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Nos sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle 45 Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas II coule il coule et se mêle A la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise et mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rosé et le réséda. (Louis ARAGON} Chant des marais (harmonisation César GEOFFRAY} - Mystère de Jésus-Christ ressuscité, élan de la pierre, symbole de toutes les espérances, de toutes les aspirations humaines. Seigneur, Veuillent tes Anges à mon heure dernière porter mon âme dans le sein d'Abraham. Puisse mon corps reposer dans le doux sommeil de la mort sans tourment ni peine, jusqu'au jour où tout sera renouvelé. Alors, éveille-moi de la mort, Fais que mes yeux te voient face à face en toute joie, O Fils de Dieu, Sauveur et Source de Vie. Seigneur Jésus-Christ, exauce-moi : Je te louerai éternellement. Ach, Herr. lass dein lieb'Engelein (J.S. BACH : Choral final de la Passion selon StJean} - Sur un thème de negro-spiritual : Old black Joe. Un noir a travaillé toute sa vie et vieilli au milieu des champs de cotonniers; tous les siens l'ont déjà quitté. Il dit son espoir de les rejoindre bientôt. Old black Joe (Stephen Col lins FOSTER, harmonisation Raph} - Humbles églises ou splendides cathédrales, dépositaires dans l'immobilité de leur pierre d'un message de paix, d'un message d'amour, d'un message de joie sans faille. Bienheureux ceux qui se savent pauvres, le royaume de Dieu leur appartient. Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Bienheureux ceux qui sont doux, ils posséderont la terre. 46 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. Bienheureux ceux qui ont le cœur bon : ils ne rencontreront que bienveillance. Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu. Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu. Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la Justice : le royaume de Dieu leur appartient. (ÉVANGILE selon Saim-Matthieu, 5 : 3-10) II y a des mots qui font vivre Et ce sont des mots innocents Le mot Chaleur le mot Confiance Amour Justice et le mot Liberté Le mot Enfant et le mot Gentillesse Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits Le mot Courage et le mot Découvrir Et le mot Frère et le mot Camarade Et certains noms de pays et de villages Et certains noms de femmes et d'amis. (Paul ÉLUARD) 7 Notre Père (RIMSKY-KORSAKOl } Eclatez de joie dans le Seigneur, homme justes, L'allégresse convient aux cœurs droits. Louez le Seigneur sur la cithare, Louez-le sur le psaltérion à dix cordes, Faites sonner pour lui tous vos instruments. Chantez-lui un hymne nouveau, Faites pour lui de bonne musique, Clamez à belles voix, Eclatez de joie, L'allégresse convient aux cœurs droits. Exsultate justi in Domino (Lodovico da 17ADANA) *** 47 1959 - 1960 Chef de chœur : Jacques Grindel - 25 octobre Dimanche régional ACJ. - 14 et 15 novembre Week-end à Sèvres. - 28 novembre Concert à St Benoît, à Vincennes. - 2 et 13 décembre Week-end à Sèvres. - 3 février 1960 Enregistrement pour la Radio. - 13 et 14 février Week-end à Sèvres. - 12 et 13 mars Concert pour une fête scoute à Boulogne. - 16 mars Concert annuel Salle Pleyel. - 26 mars Concert rue Censier. - 27 mars Concert Salle Adyar - 24 avril Concert à Notre-Dame de Lorette. - 27 avril Enregistrement chez Philips. - 7 mai Concert à Sèvres. - 8 mai A Jambville - 12 mai Enregistrement chez Philips (suite). - 23 mai Enregistrement du disque « 4 Chansons de Jacques Brel ». - 17 mai Enregistrement pour la Radio. - 18 juin Assemblée générale à Quincy-Voisins. J. Grindel donne sa démission « pour contrecarrer le projet de « Conseil de discipline ». - 26 juin Concert dans le XVème. - 30 juillet 715 août Tournée en Autriche. Concerts à Schruns et à Saalbach. 48 Programme du concert à la Salle Pleyel du 16 mars 1960 Direction : Jacques Grindel En intermède : Les 3 Horaces ROUTES ET ETAPES Vagabondage Feu de camp Les Crapauds L'Eau de la Source File la Laine Kyrie des Gueux Méli Mélo MUSIQUE ET POESIE Harm. Salabert Harm. C. Geoffray Harm. R. Passaquet Harm. M. de Ranse Jacques Douai Jacques Chailley Joseph Bovet Deliette L'Alauda Les Scarabés Rosé des Bruyères In Stiller Nacht La Biche La Blanche Neige PAR MONTS ET PAR VAUX Campana Harm. APerez Moyar La Romance de l'Aveugle -----José Maria Marti Le Vira du Minho Harm. J. Chailley Berceuse Corse Henri Tomasi Ma Forêt Harm. J.Grimbert Vieux Pèlerin Harm. J. Grindel Hava Naguila Harm. D. Pactori MUSIQUE D'INSPIRATION RELIGIEUSE O vos omnes Tenebrae factae sunt Timor et Tremor Du Caurroy Harm. M. de Ranse Martin Blumer R. Schumann Brahms P. Hindemith F. Poulenc Vittoria M. Haydn F. Poulenc 49 1960-1961 Chefs de chœur : Claude Ragu et Alain Penot - 2l septembre Reprise de la Chorale par Claude Ragu et Alain Penot. - 22 octobre Concert à l'Hôpital de Garches. - 5 et 6 novembre Week-end au C.I.T. de Rambouillet. Bizutage : « Fête grecque ». - 17 et 18 décembre Week-end au Foyer Cimade de Sèvres. - 8 janvier 1961 Noël à l'Hôpital Broca. - 11 et 12 février Week-end à Rambouillet. - 19 février - 22 février 20eme anniversaire d'A.C.J. La Chorale chante Jephlé de Carissimi au Théâtre de la Cité Universitaire, sous la direction de Ph. Gaillard. Par décision du Conseil de Chorale, le concert à Pleyel est annulé - 1er mars Envoyé par ACJ, Lucien Jean-Baptiste prend contact avec la Chorale. - 4 mars Bal de Chorale à la Mairie du XlVème. - 11 et 12 mars Week-end de travail à Choisy-le-Roi, sans Lucien Jean-Baptiste pourtant attendu. Préparation du prochain disque et petit concert au Foyer Mermoz, sous la direction de C.Ragu. - 8 et 9 avril Week-end au Val d'Ajol, avec J.Grindel. - 3 et 4 mai Enregistrement aux studios Philips du S6"16 disque de « Chansons de marche, Chansons d'étapes » , sous la direction, au pied levé, de L.Jean-Baptiste. - 3 et 4 juin Concerts à Notre- Dame de Lorette, sous la direction de C. Ragu. - 24 et 25 juin Week-end à Montargis. L. Jean-Baptiste prend officiellement la direction de la Chorale. 50 1961 - 1962 Chef de chœur : Lucien Jean-Baptiste - Octobre à décembre - 3 janvier 1962 Noël des Hôpitaux à La Pitié. - 6 et 7 janvier Week-end de détente à Boisy-1 a-Rivière, près d'Etampes. - 14 janvier Messe chantée à Feucherolles. - -10 et 11 février Week-end à Boissy-la-Rivïère. - 28 février / 3 mars Accueil de la Chorale de Tùbingen. Concert le 1er mars à Saint-Séverin. - 17 et 18 mars Week-end à Noisy-sur-Oise. - 25 mars / 5 avril Enregistrements à la Schola Cantorum et rue Cognacq-Jay. - 6 avril Concert Salle Pleyel : Récital César Geoffray. - 5 et 6 mai Week-end au Mesnil-le-Roi (Maison des Cœurs Vaillants). - 12 et 13 mai - Concerts à Bruxelles, Palais des Beaux Arts. - 2/12 août 4 èmes Choralies de Vaison-la-Romaine. Programme du Récital César Geoffray Salle Pleyel, 6 avril 1962 Chorale Fédérale du Scoutisme Français - Ensemble vocal R. Passaquet Ensemble vocal L. Jean-Baptiste - Chanteries A Cœur Joie de Paris 2eme partie 1ère partie Via l'bon Vent Voici le mois de mai Larmes Dextera Domini Sérénade pour violon et chœur, de C. Geoffray (1èr6 audition à Paris ) L'Hiver ne reviendra plus La Terre de nos Pères L'Oiseau - Mouche Hardi, suivons les Mages Le Bateau qui s'endort Si gentille 3eme partie Naissance d'une Cité Cantate de C. Geoffray pour grand chœur, chœur solistes, chœur d'enfants et percussions (1èr* audition à Paris ) NDLR Cette cantate a été donnée en première audition à Lyon, en 1959. 51 1962-1963 Chef de chœur : Lucien Jean-Baptiste - 20 et 21 octobre Week-end à Boissy-la-Rivière. - 17 et 18 novembre Week-end au Château de Bierville, près d'Etampes. - 15 et 16 décembre Week-end à La Rochette. - 31 décembre / 5 janvier Réception de la Chorale San Jordi. Concert aux Blancs - Manteaux. - 7 février Concert à Marly-le-Roi. - 27 avril Concert à la Salle Pleyel. - 29 mai Réunion du Conseil de Chorale, arbitrée par Philippe Caillard, pour exprimer le malaise ressenti dans la Chorale. - 16 et 17 mars Week-end à Boissy-la-Rivière, à la même date que le mariage de Michel Morel et Simone Matton. Déclaré obligatoire par L. Jean-Baptiste, ce week-end marque le départ de fait des Anciens Scouts de la Chorale. - 19 juin Assemblée générale. Plusieurs Anciens se retirent du Conseil de Chorale. - 30 juin Dernière répétition Rue de Rennes... Programme du concert à la Salle Pleyel du 27 avril 1963 Direction : Lucien Jean-Baptiste En intermèdes : Les Trois Horaces 1ère partie O Musica Dans le vent de France Là-bas au fond des bois J'entends l'alouette Petite bergerette Dedans la cour du roi 2ème partie Viens chanter avec nous Les savetiers La Saint-Jean Avril Pilons l'orge Si le roi m'avait donné Le charbonnier Berceuse J'entends ma Lisette Oh ! revenez-y toutes Nos avons trois belles filles Ubers Gebirg Maria geht Bascia-mi vita mia Wie schôn leuchtet Laudate Jehovam Cantate N°106 « Actus Tragicus »de J.S. Bach 52 1963-1964 Chef de chœur : Lucien Jean-Baptiste - Octobre Rentrée Chorale au nouveau lieu de répétitions : la crypte de N.D. des Champs, 23 rue du Montparnasse. - 14 et 15 décembre Week-end à Rambouillet, par un verglas terrible, pour le bizutage des nouveaux. - 1er mars 1964 Enregistrement pour la Radio. - 4 et 11mars Participation de nombreux anciens aux répétitions. - 17 mars Concert du 20eme anniversaire à la Salle Pleyel. 120 Anciens y participent. - 14 juin Week-end à Quincy-Voisins. Programme du concert du 20ème anniversaire mardi 17 mars 1964 à la Salle Pleyel Sous la Présidence d'honneur de Monsieur Maurice Herzog, Ministre de la Jeunesse et des Sports Direction : Lucien Jean-Baptiste lèrc partie : la Chorale Viens chanter avec nous Réveillez-vous Picards Tant que vivrai... 2èmc partie : avec les Anciens O Sari Mares Vieux refrains Si vous n'êtes en bon point Margot labourez les vignes Din,dirindin... Dans le Vent de France Intermède Soleils couchants J'entends l'Alouette Le petit Ramoneur Mon Père m'a donné un mari Mes bons Amis Au Chant de l'Alouette. Intermède Da pacem Domine Intermèdes dansés par Les Cardils, groupe folklorique périgourdin. « La Chorale Fédérale du Scoutisme Français de Paris est le modèle par excellence de ces Chorales dites « populaires » - ouvertes à tous - que depuis plus de vingt ans le Mouvement A Cœur Joie a formées ». César Geoffray 53 Les trois dernières années de la Chorale 1964 – 1965 Guy Reibel! succède à Lucien Jean-Baptiste, devenu attaché musical du Mouvement ACJ. La Chorale répète toujours 23 rue du Montparnasse. - 27 mars 1965 Concert Salle Gaveau avec l'Ensemble Vocal Universitaire de Tours dirigé par Jean-Michel Vaccaro. - Du 4 au 12 août Participation individuelle des choristes aux 5 èmes Choralies de Vaison-la-Romaine. Programme du concert à la Salle Gaveau le 27 mars 1965 Direction : Guy Reibel (Chorale du Scoutisme) et Jean-Michel Vaccaro (Ensemble Vocal Universitaire de Tours) La C.F.S.F. L'E.V.U.T. Viva tutte les vezzose J'ai posé les mains dans l'herbe Ecoute dans le vent Je t'ayme ma belle Viele verachten die edele Musik Demandes-tu douce ennemie Mon doux ami A la campagne Tant que vivray Pavane Et ! non ! non ! Automne Trois danses C'est une damoiselle Matona mia... O vos omnes Exultate justi C.F.S.F. et E.V.U.T. Passant le gué Wie schôn leuchtet.. Dans le serein de sa jumelle flamme Frères, louons tous ensemble Intermède La Compagnie du Verbe 1965-1966 En octobre 1965, retour de Lucien Jean-Baptiste comme chef de chœur. - 22 mai 1966 Rallye de la Chorale au Château de Champs et à Quincy-Voisins. - 8 iuin Concert à l'American Students. - 15 juin Dernière répétition boulevard du Montparnasse. 54 1966 -1967 : la fin de l'histoire - 28 septembre Reprise de la Chorale, réduite à une vingtaine de membres, o par Lucien Jean-Baptiste. Décision de faire adhérer les choristes à l'U.S.E.R. (Union Sportive et Educative Rosalienne ) de la Paroisse Sainte Rosalie, rue Corvisart (13ème) - 19 octobre Essai d'un deuxième chef de chœur. - 19 novembre Concert à Sainte Rosalie - 23 novembre Yves Dulac reprend la Chorale - 13 février 1967 Réunion du Bureau confirmant l'intégration à l'U.S.E.R. au mois de mars mais avec une proposition d'Yves Dulac. . . de quitter l'U.S.E.R. - 18-19 mars Week-end à Vallangougeard ( Institution de caractériels de Brécourt). - 9 avril Concert à l'U.S.E.R. - 12 avril Nouveau lieu de répétitions : 70 rue Falguière, local paroissial de Saint Jean-Baptiste de la Salle. - 6 mai Concert au Collège Stanislas, rue N D. des Champs. - 13 au 15 mai Week-end de la Pentecôte en Bourgogne. Concerts à Dijon, à Beaune et à Saulieu. - 19 mai Inauguration de l'U.S.E.R., avec petit concert, malgré le changement de lieu de répétitions, (cf la lettre ci-dessous). Extraits de la lettre d'Yves Dulac à la Chorale Tout d'abord, je vous rappelle que nous avons accepté de chanter au Repas des Vieillards de l'U.S.E.R. le dimanche 9 avril (...) Or nous avons la possibilité de trouver des effectifs nouveaux en changeant de lieu de répétitions : il s'agit d'un petit groupe qui n 'a plus personne pour le diriger et que nous pourrions intégrer (...). A partir du 12 avril, nous nous réunirons 70 rue Falguière dans une salle qui nous sera prêtée par la paroisse St Jean-Baptiste de la Salle. La répétition du mercredi 5 se fera comme d'habitude rue Corvlsart. Enfin, nous avons envisagé de faire un week-end les 13,14 et 15 mai à Beaune, en Côte d'Or, week-end de détente et de repos. Ce sera aussi un week-end musical avec un ou deux concerts (...). A la rentrée d'octobre 1967, la Chorale du Scoutisme deviendra la « Chorale Harmonie » d'Yves Dulac. Sic transit notre Chorale formée de ses derniers survivants.., 55 LES RETROUVAILLES DES ANCIENS L'histoire de notre Chorale a donc pris fin en 1967. Mais l'aventure collective que nous avons vécue les uns et les autres ne pouvait s'arrêter là. Issus du Scoutisme, formés à l'école de César, conquis par son charisme puis imprégnés de l'esprit A Cœur Joie, nous avons, à différentes époques, tissé entre nous des liens si étroits - et même conjugaux, pour beaucoup - que nous devions, par la force des choses, nous retrouver tôt ou tard. Déjà, à la rentrée 1952, une Page des Anciens est ouverte dans le Journal par Marcel Gouge ( lire ciaprès). Mais c'est trois ans avant la disparition de la Chorale que Pierre et Jeannine Blanc, en collaboration avec Jacques et Monique Delaneau, organisent une première rencontre des choristes de Raph Passaquet et de Jacques Grindel. Elle a lieu le 14 juin 1964 au Château de Quincy-Voisins (Seine-et-Marne). C'est le début de la longue suite de nos retrouvailles. En voici le détail. - 23 mai 1965 Journée à la maison d'accueil des Roches à Morsang-sur-Seine ( Essonne). - 22 mai 1966 Le « cercle » des Anciens est élargi. Rallye auto au départ de Paris XIXème arrivée au Château de Quincy-Voisins, avec étapes à Grosbois et Champssur-Marne. Rallye. Départ du Sacré-Cœur de Montmartre, arrivée à Bessancourt, dans le Val d'Oise, étapes : Moulin de Sannois, Montmorency, Taverny et Auvers-sur-Oise. 25eme anniversaire de la fondation de la Chorale au Château de Quincy-Voisins. Rassemblement à la Maison russe de Ste Geneviève- des -Bois (Essonne). - 24 septembre 1967 - 15 juin 1969 - 24 mai 1970 - 4 juin 1972 Journée à Quincy-Voisins. Pierre et Jeannine Blanc passent le relais de l'organisation des rencontres à Claude et Françoise Chataignon. - 22 septembre 1974 Nouveau rassemblement à la Maison russe de Ste- Geneviève-des-Bois. Colette Lembert pilote la rencontre. - 9 mai 1976 Journée à Jambville. - 17 septembre 1978 Journée au Centre d'Animation de Porchefontaine à Versailles. Rencontre pilotée par Michel Brunetti. - 16 juin 1979 Chez Jean Richez, « Le Foulon Michaux », à Avallon. - 21 septembre 1980 Nouveau rassemblement à Versailles (cf ci-dessus). 40eme anniversaire d'A Cœur Joie. - 12 septembre 1982 Chez Jean et Monique Lousteau à Esmans. - 11 septembre 1983 Chez Françoise et Jean Richez à Avallon. - 11 mars 1984 Journée au Conservatoire municipal du 12eme arrondissement, rue de Picpus - 11 octobre 1987 Journée à la maison paroissiale de St-Francois-Xavier, rue Oudinot. Rassemblement piloté par Jeanine Michelet. - 27 juin 1992 Chez Jean et Marguerite Dumonthier à Dormelles. . 56 - Décembre 1997 Création de ['Association des Anciens de la Chorale. - 20 / 25 mai 1998 Premier séjour à Parent, organisé par Chantai Mortgat. Approbation des statuts de l'Association lors de FA.G. du 23 mai. Concert à Saint-Austremoine d'Issoire. - 25 septembre 1999 Rassemblement à Dormelles. - 14 mai 2000 50erae anniversaire de Chamarande. Une centaine d'Anciens participe à la journée de petits concerts organisée par ACJ-Paris Sud- Essonne. - 16 / 21 mai 2001 2eme séjour a Parent. - 1er mai 2002 Rassemblement à Esmans. - 7 / 12 mai 2003 3ème séjour à Parent. ***** La Page des Anciens Voici le texte de l'article publié par Marcel Gouge dans le Journal N°9 d'octobre 1952 En janvier 1945, la chorale comptait déjà 79 inscrits et depuis, le nombre s'est accru en plafonnant aux environs de 160. Puisque nous acceptons toujours des nouveaux et que notre nombre n'augmente pas, c'est que, petit à petit, les anciens leur ont cédé la place. Mais à l'heure actuelle, où en sommes-nous ? Depuis sept ans, environ 550 anciens, dont les noms nous sont connus, ont quitté la chorale. C'est un chiffre impressionnant. En faisant le recensement, j'ai relevé 18 Jacques, 16 Michel, 16 Jeanine, 13 Geneviève, 12 Jacqueline, 15 Pierre, 7 Paul et seulement 3 Roger...Je ne citerai pas tous les prénoms, il y en a près de 150 différents, sans compter les noms composés. Ces anciens sont encore très fidèles à la chorale mais se trouvent dispersés aux quatre coins du monde, mariés ou non. Ils sont toujours très heureux de recevoir des nouvelles et ne demandent qu'à retrouver l'ambiance A Cœur Joie. Voici quelles sont les principales suggestions faites par certains, en réponse à une circulaire que leur adressait Jacques Sagnes, il y a un an : • • • • Etre tenus au courant des principales activités ou événements notables, Savoir quels sont les chants nouvellement appris, Etre prévenus suffisamment à temps de la date des concerts, Avoir une occasion ou deux de se rencontrer pendant l'année. On suggère bal, répétition ou week-end. Je pense que, comme moi, vous estimez ces souhaits réalisables. En tout cas, nous tenterons quelques expériences dans ce sens cette année et je suis certain que nous y trouverons tous beaucoup de joie. Dès maintenant sont prévues une Page des Anciens dans le journal et une formule combinée d'abonnement et de réduction aux concerts de la chorale dont les détails seront communiqués aux intéressés. Marcel Gouge ***** 57 Les 40 ans d'A Cœur Joie avec les anciens du Scoutisme de Paris Extraits de l'article publié dans le Journal A Cœur Joie N° 204 de décembre 1980 Depuis plusieurs années, bon nombre de celles et de ceux qui constituèrent la Chorale Fédérale du Scoutisme Français de Paris ont pris l'habitude de se retrouver pour une journée ou pour un week-end. Non pas à la manière de vétérans tenant leur assemblée générale. Ici, les seules structures sont celles de l'amitié. Et elles sont tellement solides que chaque rendez-vous annuel rassemble une bonne centaine d'anciens (...). Ainsi, le dimanche 21 septembre, au Centre d'Animation de Versailles-Porchefontaine, nous voici de nouveau réunis. Retrouvailles...Il y a ceux de la vieille garde qui chantaient déjà sous la direction de César au Jamboree de Moissons ; ceux qui « firent » Chamarande ; ceux qui inaugurèrent les premières Choralies de Vaison ; ceux qui vinrent ensuite... Souvenirs... Des photos circulent mêlées à des programmes de concerts : Pleyel avec César ou Marcel Gouge, avec Paulette Bonhomme et Pierre Chevallier, avec Stéphane Caillât, avec Raph Passaquet. Le passé ressurgit. La Belle Aurore est toujours là comme le Feu de Chailley, le Bateau qui s'endort., comme le Ruissseau tranquille, Costeley avec son Berger et sa Bergère., Poulenc et sa Reine de Saba, Brassens et sa Chasse aux Papillons...Les partitions ne servent qu'à retrouver quelques paroles oubliées. La musique, elle, revient d'elle-même. Nostalgie ? Mais non ! On n'est pas venu pour s'attendrir. Simplement pour le plaisir d'être ensemble, pour partager ce que nous avons eu et continuons d'avoir en commun, sans même peut-être nous en rendre compte : un je ne sais quoi, un certain état d'esprit, indéfinissable mais à coup sûr indélébile. Et cela, grâce à César dont il n'est pas nécessaire d'évoquer la mémoire tant il nous est encore présent. Grâce à A Cœur joie qu'il fonda il y a quarante ans. Pour marquer cet anniversaire, Claude Carrot et Bernard Lallement sont venus se joindre à nous. L'une et l'autre nous parlent de l'A Cœur Joie d'aujourd'hui, nous disent comment le mouvement s'est agrandi, développé, étendu, comment il fait face à son évolution. Les Cantilènes, vous connaissez ? Voici quelques toutes jeunes filles (...) qui ayant passé l'âge d'en être (...) ont constitué un petit groupe. Elles nous donnent, avec Claude Carrot, un bel aperçu de leur talent. Puis voici la Chorale franco-allemande de Bernard Lallement. En l'écoutant, nous les « vieux », pouvonsnous vraiment réaliser qu'A Cœur Joie a déjà 40 ans ? Allons donc ! il n'a pas pris une seule ride. Alors, nous les anciens qui avons dû nous éloigner de la famille, sans jamais l'oublier pour autant, il nous vient soudain une furieuse envie de la retrouver. De reprendre le temps de chanter pour mieux prendre le temps de vivre. Yves Michelet ***** Extraits de l'article publié dans La Montagne du dimanche 24 mai 1998 RETROUVAILLES Les choristes tiennent toujours la corde Cent vingt choristes uniront leurs voix cet après-midi, en l'abbatiale Saint-Austremoine. Une manière défaire renaître la chorale des scouts qui a existé de 1945 à 1965. Trente-trois ans après, la passion et les voix sont toujours intactes. Ce printemps, c'est la saison des retrouvailles. Des retrouvailles autour des partitions et du plaisir de chanter. Cent vingt fidèles, membres de l'ex-chorale du scoutisme français (...) se sont entraînés, comme au bon vieux temps, au village de vacances de Parent. Un concert est prévu aujourd'hui, en l'abbatiale (...). Cent vingt, c'est encore beaucoup, et Chantal Mortgat qui est l'instigatrice de cette rencontre, en est plutôt fière. « On se rencontre épisodiquement, constate-t-elle. Là, on vérifie qu'on peut toujours chanter ensemble ! ». Bien sûr, tous ont pris des cheveux blancs, mais la voix reste intacte. Et puis, quatre chefs de chœur qui ont dirigé la chorale sont au rendez-vous, comme au bon vieux temps. Parmi eux, Raphaël Passaquet, qui est également compositeur. Sa dernière création sera chantée cet après-midi, à Issoire. Trente-trois ans après, les choristes jouent toujours sur le registre de la nouveauté. 58 Mille souvenirs pour les anciens de la chorale du Scoutisme A Cœur Joie de Paris Extraits de l'article publié dans Chant Choral Magazine N° 63 de juillet / septembre 1998 Pendant quatre jours, nous étions plus de cent vingt réunis en Auvergne en compagnie de quatre chefs s'étant succédé de 1945 à 1965 à la tête de cette formation : Marcel Gouge, Paulette Thomas-Bonhomme, Raphaël Passaquet, Jacques Gnidel. (...). Tourisme local et travail choral se pratiquèrent dans l'enthousiasme. Un exposition rappelant les moments forts de la chorale fut présentée. Notre passion du chant choral étant restée intacte, nous avons pu monter un programme mêlant des œuvres de Mozart, Monteverdi, Bach, les classiques de César, bien sûr, et une dernière composition de Raph Passaquet : Père de nous qui es là-haut. Toutes ces œuvres furent données en public sous les voûtes romanes de Saint-Austremoine dTssoire, faisant renaître, le temps d'un petit concert, « notre » chorale. Ces superbes journées nous permirent d'évoquer César Geoffray avec les témoignages sonores enregistrés quelques mois avant sa mort par Marcel Gouge. La copie intégrale de « L'Evangéliaire » nous fit saisir sa pensée profonde. La présence de Gilka-Béclu Geoffray conféra à ces beaux souvenirs une intensité émouvante. Merci à Chantai Mortgat pour l'organisation remarquable de ces journée, et rendez-vous en 2001. Yves Michelet Contact : Association des anciens de la Chorale Fédérale du Scoutisme français de Paris. er Président Marcel Gouge, 7, rue Albert 1 92330 Sceaux. *************** 59 Annexe 1 Témoignages, souvenirs...(suite) Sur la tournée au Danemark (avril 1952) - 60 - Le « marché aux esclaves » était le moment où nous étions appelés, par deux ou seul, pour être logés chez l'habitant C'est ainsi que l'un d'entre nous s'est retrouvé chez un boxeur qui lui a fait enfiler des gants de boxe pour un entraînement matinal ! Un autre choriste s'est vu réveillé aux aurores pour visiter la ville avant le rendez-vous du matin donné par la chorale. Quant à un autre, logé dans une famille ayant une charmante jeune fille, il est revenu tout fier de nous montrer un mouchoir brodé à son prénom. Mais le plus amusant fut le cas de deux altos logées chez un monsieur célibataire qui, après le dîner, leur fit admirer des photos où il se baladait...nu sur son cheval î II leur offrit de leur apporter le petit-déjeuner au lit...ce qu'elles refusèrent poliment. Puis, une fois rentrées dans leur chambre, elles poussèrent une commode contre la porte fermée pour profiter d'un sommeil plus serein ! Les conversations dans le car étaient fort animées à l'écoute de ces aventures inattendues. Au terme du voyage, une fois arrivés au Palais de Chaillot pour chanter au Gala d'Air France, nos ténors et basses - en culottes courtes de l'uniforme – avaient bonne mine, dans les coulisses, à côté de Jean Marais dans sa toge de Britannicus. L'un d'entre eux n'hésita pas à signer une dédicace pour un spectateur, à la suite du comédien ! Tous ces bons souvenirs de voyages forment la joyeuse mémoire de notre passé de choristes A Cœur Joie. Cortège funèbre : les agents entourent la voiture et les pleureurs suivent tout en conversant avec les morts...Puis le groupe se disperse. Pourtant, il se retrouve à la porte du Commissariat pour prendre des nouvelles. Une aimable discussion s'engage avec un agent, ancien Scout. Pendant ce temps, François danse d'un pied sur l'autre, Marcel se gratte la tête et Gisèle rêve. Enfin, au bout d'une heure, les prisonniers sont Les dix commandements du parfait choriste La chorale toujours serviras La nuit, le jour, parfaitement Répétition ne manqueras Ou 'en cas de mort uniquement. En retard point n'arriveras Sinon troubleras gens et chants. Cotisation tu payeras Sans rechigner aucunement Aux activités tu seras Hiver, été, régulièrement Jamais un chant n'entonneras Si ne le sais suffisamment Par moins vingt-cinq tu sortiras En chemisette simplement Brigitte Guérin – Rousseau Ta voix toujours tu soigneras Ne fumant pas ni ne buvant Arrêtez la musique Dans le journal tu écriras Critique ou autre boniment Décor : rue St Séverin, à l'ombre d'un réverbère. Un groupe susurre une berceuse ; au coin de la rue, une ombre fait le guet mais, lassée, revient Soudain, coup de frein, claquement de portières, la police entoure le chœur. Cinq minutes de palabre et deux garçons, l'un parce qu'il semblait diriger, l'autre, parce qu'il était le plus grand, sont embarqués dans le car, ainsi qu'une fille qui protestait. Le sourire « scout » tu garderas Même à Pleyel superbement Pierre Kurtz, Journal de novembre 1951 relâchés, ayant payé leurs frais de transport en panier à salade... 120 francs. 60 Renée Tanguy, Journal d'octobre 1952 Verbalisé au Val-d'Ajol Du 12 au 21 août 1957 Au stage de Serres-Ponçon En 1960, la Chorale est allée chanter en l'église du Val-d'Ajol pour la première messe de Jean-Paul.... ? emf Une vingtaine de choristes participe au 4 stage d'Art dramatique qui se déroule sur le site du barrage en construction. Ce stage est animé par Gabriel Monnet, pour le théâtre, et Raph Passaquet, pour la musique. L'œuvre jouée est Antigone, de Sophocle. Avec les costumes conçus pour la pièce « Les Coréens », interdite par le gouvernement pour cause de guerre...de Corée. A ce stage, participent également J.C. Malgloire (hautbois), J.P. Mathieu (trombone), Daniel Bourgues (cor). Au cours de ce séjour, quelques choristes (mâles) devaient se faire les muscles en lançant de grosses pierres dans une cascade. Un garde-champêtre ( ou forestier ) passait par là et ce qui devait arriver arriva : il verbalisa ! Ce qui me valut, ayant participé à cet «exercice», d'être convoqué, à mon retour à Paris, par le commissariat du 14eme arrondissement ! L'adieu au village... Le 17 août, les choristes donnent un concert à Savines pour « l'enterrement du village » qui va être recouvert par le lac de Serres-Ponçon. Voici le chant : D'autres connurent-ils le même désagrément ? (Témoignage de Roger Mellet ) Quand le lac aura de sa morne étendue Couvert le village et ses longues rues Alors on dira : où est le village Au pied du Grand Morgan ? Où est le village dont on a perdu le nom ?... Pleurs... (Témoignages de Roger Mellet et Chantal Mortgat) 61 Annexe 2 Les enregistrements de la Chorale 1947 - 1949 sur disques Lumen 781. Dir. : C. Geoffroy et M. Gouge Noëls villageois 0 vous tous, gens de la terre - Joyeuse Lumière - Noël poitevin - Le Chant des marais - La Fleur au chapeau La main dans la main. Le Quatrain du vent - Le Temps a laissé son manteau - J'ai couru tous ces bocages - Clair matin - La Route du ciel -Automne. Noël alsacien - Bénédicité - Noël vellave - Noël franccomtois - Noël vivarois. Au Clair de la lune - Tenez-la de près - La Reine de Saba -L'Arbre du Paradis - Le Ramoneur - Amitié. Liberté -Noël bressan - Mon Dieu, je vais me coucher. Avec les Quatre Barbus Dir. R. Passaquet Venez, mes enfants - Où s'en vont ces gais bergers ? -Faisons réjouissance - Tous les Bourgeois de Châtre -Villancico - Promptement levez-vous, mon voisin Noël de Juliénas - Bonnes gens du voisinage - A Noël, les carènes. 331.25 cm ******************************************************** Chansons de marche, chansons d'étapes N°2 ********************************************************* 1954 — 1955 sur disques Erato 331.17 on Dir. J. Grindel Marchons dans le vent - Le Feu - Le Kyrie des Gueux - Les Crapauds - L'Eau de la Source - Dans la troupe Sur la Route dure - Le Vent - L'Alauda - Méli - Mélo . Chansons populaires et folkloriques Dir. M. Gouge (1 et 2) et R. Passaquet (3) N° 1 : Le Bon Village - Plaine, ma plaine - O houp ! – Les Branles - Le tic-tac du moulin - Chaîne de bourrées. N°2 : Cadet Rousselle - La Route est longue - Vive Henry IV ! - II court, il court, le furet - Chant des Adieux. N° 3 : Vagabondages - Le Bateau qui s'endort Konzert - Au clair de la Lune - Steel away - Eco 331. 25 cm ************************************************************* 4 chansons de Jacques Brel Dir. J. Grindel L'Aventure - La Tendresse - Les Flamandes - Voir. 45t. ******************************************************** 1957 - 1962 sur disques Philips 33t. 17 cm ******************************************************** Chansons au gré du Vent Chansons de marche, chansons d'étapes N°3 Dir. R. Passaquet Dir. L. Jean-Baptiste La Belle Fille - Le beau Vigneron - Par le Monde - Le Retour du Marin. Voici venir la belle saison - A la claire Fontaine - Le Chant des marais - Tourdion - A Lauterbach L'Orchestre - Trois jeunes Tambours - O Sari Mares La Mère Michel - A la Campagne. ******************************************************* Chansons de marche, chansons d'étapes N°1 331.25 cm Avec les Quatre Barbus ***************************************************** 1962 sur disques Parsifal Dir. R Passaquet Amitié, Liberté - Automne - Le Feu - Le Retour du Marin - Ensemble - L'Homme de Cromagnon – Clair Matin - Les Compagnons - Jo, le Vieux NoirChoral des Adieux. 331.25 cm Récital César Geoffray Dir. L. Jean-Baptiste Avec l'Ensemble vocal Raph Passaquet et l'Ensemble vocal L. Jean-Baptiste ******************************************************* Extraits de la cantate « Naissance d'une Cité » - La Terre de nos Pères - Si gentille - Larmes - L'Cnseaumouche -Dextera Domini - Chansons canadiennes pour baryton et chœur - Sérénade pour violon et chœur. En vacances... marche ! Avec les Quatre Barbus Dir. R. Passaquet La Fanfare de Bagnolet-Sur la Route de Dijon -Sur la Route de Châtillon - La Vieille de Paris - Sur la Route de Louviers - Le Chameau - Sont les Filles de La Rochelle - L'Eau vive - L'Alouette - Mariez -vous la Belle - La Marche des Gosses, du film « L'Auberge du (F™ Bonheur ». 331. 25 cm ***************************************************** 62 Annexe 3 Extraits de presse Sur Chamarande Chamarande, quelque part en Ile-de-France. Des projecteurs embrasent la façade d'un délicieux château Louis XIII autour duquel on devine, dans la nuit tombante, un vaste domaine avec des arbres centenaires et des pièces d'eau donnante. Devant le château, une estrade , où trône un harmonium et autour de laquelle 700 jeunes gens et jeunes filles sont assis en demi-cercle (...) Pas un mot. Ici on ne parle pas : on chante. Au signal d'une monitrice (...) 700 voix si bien contenues et fondues qu'elles n'en forment qu'une seule, entonnent une phrase musicale qui se déroule dans l'air léger, accentuant encore la sérénité de cette nuit d'automne (...) . « La route est longue, longue, longue... ». De la grille du château, l'effet est saisissant : les quatre voix s'harmonisent à la perfection, le refrain est si bien scandé qu'on voit, semble-t-il, la route étalant son ruban de kilomètres... La dernière partie s'achève « bouches fermées » dans un murmure infiniment doux... Mais voici que paraît sur l'estrade celui qui est à l'origine de telles réussites (...). Sa silhouette massive, son sourire, ses colères subites suivies de compliments affectueux exercent une véritable fascination sur tous les choristes « A cœur joie » venus des quatre coins de France et de 1 ' étranger pour leur premier Grand Rassemblement National (...) Celui qui est allé passer quelques heures à Chamarande n'en peut oublier l'atmosphère...Atmosphère joyeuse d'abord, comme il convient à une réunion de jeunes campeurs, car les choristes ont apporté leur toit (...) Mais atmosphère laborieuse surtout. A Chamarande, une seule chose compte : la musique, ou plus exactement le chant. On lui sacrifie même le tabac, qui gâte la voix, et la coopérative a vendu en quelques jours plusieurs dizaines de milliers de sucettes, petit « truc » inventé pour faire oublier la pipe. Toute la matinée, les quatre groupes de voix travaillent (...) Et l'après-midi, César Geoffray, pendant trois heures d'horloge, conduit la Grande Chorale. Il faut encore ajouter à cela les veillées, les concerts donnés par les formation régionales à leurs camarades, les choristes n'ont pas une minute. Le croiriez-vous ? Insatiables, ils chantent encore en se rendant au réfectoire, à la bergerie où s'effectue la répétition...11 s se rassemblent dans la cour d'honneur et il suffit d'un bras qui se lève pour battre la mesure : hop ! l'élan est donné. Il faut que César Geoffray se fâche pour faire stopper ces concerts improvisés où tous pourraient perdre leurs voix. Et le soir, quand le cor de chasse a sonné l'extinction des feux, il faut encore assagir quelques irréductibles... A l'heure où paraîtront ces lignes, le Grand Rassemblement National de Chamarande aura trouvé sa conclusion dans un concert public donné à la Salle Pleyel. César Geoffray y aura présenté, en plus d'une sélection des chants populaires qu'il a harmonisés ,une cantate que 700 choristes ont apprise en quelques jours... Ce sera la manifestation éclatante de l'essor du mouvement choral « A cœur joie ». Mais plus encore que cette réalisation grandiose, restera dans notre mémoire l'application, le recueillement presque, de tous ces jeunes épris de beauté, qui acceptent joyeusement la discipline de la chorale pour exprimer la joie qui les habite. Robert DARMANCE, Radio-Cinéma - Télévision du 24 septembre 1950 63 Sur A Cœur Joie . César et la Chorale du Scoutisme S'il est une opinion solidement ancrée dans les esprits, c'est celle qui veut que les Français ne sachent pas chanter. Il est vrai que ce n'est pas simplement une boutade. Combien en avons-nous entendu de ces chorales qui, au cours de manifestations plus ou moins charitables, distillent un irrémédiable ennui. Il y a longtemps certes que s'est évanouie en France la tradition populaire du chant choral, et, malgré de louables efforts, trop souvent les tentatives de résurrection de ce répertoire oublié ont la tristesse des poussiéreux musées d'où ont été exhumées les partitions. Mais toute règle a son exception qui parfois devient à son tour la règle. Nous n'en voulons pour exemple que l'effort entrepris dans ce domaine par le mouvement « A Cœur Joie ». Sur le plateau de la grande Salle Pleyel, nous venons d'assister à l'une des ultimes répétitions des concerts annuels que la chorale fédérale du scoutisme français de Paris, « A Cœur Joie », présentera les samedi 15 mars et vendredi 21 mars. Sous la direction de Stéphane Caillât, alternent chants populaires, chœurs de la Renaissance et quelques pièces de Francis Poulenc. On ne saurait manquer d'être frappé à l'audition de cet ensemble de 150 exécutants, par l'extraordinaire force d'expression qui anime l'interprétation, par l'intense émotion qui se dégage des thèmes les plus simples pour faire de chaque œuvre un véritable acte de foi. Mais pour comprendre l'originalité profonde de l'esprit qui anime cet ensemble vocal, il nous faut retourner à la genèse du mouvement « A Cœur Joie ». Lorsqu'en 1940 César Geoffray créa à Lyon la première chorale, il sentit profondément qu'une telle entreprise ne pouvait être valable que si elle était animée d'un souffle vivant, sous peine de n'être qu'un instrument anonyme (...) « A Cœur Joie » : rien que le titre qu'il donnait à son ensemble suffirait à préciser la direction qu'il entendait poursuivre. Professeur d'harmonie au Conservatoire de Lyon, mais aussi membre influent de cercles artistiques où se retrouvaient, entre autres, peintres et sculpteurs, il n'avait pas manqué de sentir profondément que dans toute œuvre artistique, les moyens techniques ne sont rien sans un perpétuel échange d'émotion. Susciter l'émotion de chaque participant, telle fut donc la préoccupation première de Geoffray, développer chez chaque choriste le sentiment qu'il n'est pas un exécutant passif, mais un interprète vivant, un acteur qui participe activement à la création commune et qui doit apporter à celle-ci autant d'émotion intime qu'il peut s'attendre à en recevoir. (...) . C'est dans le cadre des associations de scoutisme que s'est développée la chorale parisienne. Mais dans toute la France, 160 chorales recrutent actuellement dans tous les milieux (....) . Le but du mouvement en effet n'est pas seulement de constituer des ensembles vocaux qui prêteront leur concours à diverses manifestations mais aussi et surtout d'oeuvrer pour l'expansion du chant choral comme source d'enrichissement accessible à tous. Est-il encore besoin de dire que le mouvement « A Cœur Joie » ne compte plus les réussites. Primée au festival de Lille, la chorale parisienne, entre autres, a été sollicitée pour de nombreuses manifestations à l'étranger, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis et au Canada. Guy MONTASSUT, « Combat » du mercredi 12 mars 1952 64 Annexe 4 Récapitulatif Les Chefs de Chœur 1944 - 1946 César Geoffray, Marcel GougeAndré Bérof, Serge Leclerc, Guimard. 1946 - 1949 Marcel Gouge. Les tournées hors métropole 1946 1948 1949 1950 1952 1954 Belgique. Belgique (mars-avril). Suisse (août ). Canada et U.S.A. (août-septembre). Allemagne (fin décembre). Danemark (avril ). Algérie (avril ). Allemagne (Neustadt, août). 1949 - 1951 Paulette Thomas-Bonhomme et Pierre Chevallier. 1956 Hollande (avril). Ex Allemagne de l'Est (Eisenach, septembre). 1957 1958 1960 Portugal (avril). Italie (Venise, avril ). Autriche (fin juillet-août ). 1951 - 1954 Stéphane Caillat. 1954 – 1955 Marcel Gouge 1955 - 1959 Raph Passaquet. 1959 - 1960 Les camps Jacques Grindel. 1960 - 1961 1951 Treignac ( août ). Saint-Gervais ( décembre ). 1952 Groix ( août ). Le Lioran ( décembre ). 1953 1955 1957 1958 1959 Vézelay (avril) Quiers ( août ). Serres-Ponçon (août ). Cheylade (septembre ). Auvergne (juillet-août ) avec tournée de concerts Claude Ragu et Alain Penot. 1961 - 1964 Lucien Jean-Baptiste. 1964 - 1965 Guy Reibel. 1965 - 1967 Lucien Jean-Baptiste, puis Yves Dulac. 65 notes personnelles 66