Histoire de la chorale

Transcription

Histoire de la chorale
AVANT- PROPOS
L'idée d'une reconstitution historique de la Chorale m'est venue lors du deuxième séjour des
Anciens à Parent, en Puy- de - Dôme, au mois de mai 2001.
Au vu des multiples documents exposés à cette occasion, beaucoup exprimèrent leur
étonnement : «J'avais complètement oublié la date de ce camp!»... « Tiens, on avait donc chanté
ça à Pleyel, cette année-là ? », etc. C'est pour rafraîchir nos mémoires que j'ai donc proposé de
réaliser une rétrospective qui retracerait les étapes successives d'un passé qui nous a tous si
profondément marqués.
Il va sans dire que rien n'aurait pu être entrepris sans les très nombreuses réponses au
questionnaire adressé à chaque Ancien par Chantai Mortgat et collectées le 1er mai 2002 à
Esmans. Puis c'est à partir de la collection du journal de la Chorale, devenu « Le Courrier du
Chœur », des programmes de nos concerts à Pleyel et d'autres sources , que cette
rétrospective, conçue au départ comme une simple chronologie, a pu prendre de l'ampleur.
Un grand merci à ceux qui ont bien voulu me confier leurs archives : Danie Bougler, Jean-Claude
Guérin, Jean Richez, Roger Van Reeth . Et une mention spéciale à Claude Ragu et Jean-Pierre
Béchu : grâce à eux l'histoire de notre Chorale a pu être relatée jusqu'à son terme.
Bien entendu, tout ne figure pas dans cette reconstitution : il fallait faire un choix. En outre, faute
de données, certaines années, parmi les toutes premières et les toutes dernières, pourront
paraître un peu « courtes »...
Pour autant, si à propos de tel ou tel fait évoqué dans les pages qui suivent chacun se remémore
soudain un souvenir qui lui avait échappé, eh bien, cet ouvrage aura pleinement atteint son but.
J'ajoute que, pour ne pas terminer sur une note triste - la fin de la Chorale en 1967 - un dernier
chapitre est consacré aux retrouvailles des Anciens. Ainsi le passé est-il relié au présent dans la
continuité d'une commune aventure que l'on peut bien qualifier d' exemplaire.
Yves MICHELE!
Orsay, février 2004
Nota : On lira en annexes les derniers témoignages et souvenirs recueillis ou retrouvés depuis
Parent 2003, les enregistrements de la Chorale, des extraits de presse et un récapitulatif
chronologique des Chefs de Chœur, des tournées hors métropole et des camps.
P.S. // est possible que des inexactitudes apparaissent ici ou là. Elles donneront lieu à des errata, une fois lesdites
erreurs signalées.
1
La façon dont un musicien tient sa partie dans un chœur
est le modèle de la façon dont un citoyen doit tenir son
rôle dans la cité.
Confucius
PRÉFACE
II était une fois un ensemble de jeunes gens, venus d'horizons bien différents mais
acquis aux rêves d'idéal du scoutisme. Par chance, ils étaient sensibles aux harmonies de
la musique, 1 quoique bien souvent ignorants des données fondamentales de sa beauté.
Bien sûr, ils faisaient partie d'un monde en recherche, aux préoccupations multiples,
parfois désordonnées et pas toujours cohérentes. Mais cependant, lorsqu'ils se
réunissaient, il surgissait de cet apparent désordre une image d'équilibre, de gaieté et
d'accords affectueux.
Les uns entraient, les autres s'en allaient, certains duraient dans ce groupe et
assuraient sa continuité. Tous y apportaient une partie d'eux-mêmes.
Les dons de chacun ont bâti un chœur qui chanta pendant plus de vingt ans un souffle de
légende dont le rayonnement porta très loin. Ce fut un feu qui brilla grâce à l'étincelle
jaillie du cœur de César Geoffroy au premier tiers du vingtième siècle.
Cette belle aventure a laissé des traces qu'il ne fallait pas perdre. C'est pourquoi ce
recueil a été désiré par tous les acteurs. Les témoignages patiemment collectés et mis
en forme par Yves Michelet réjouiront ceux qui ont vécu ces moments de grâce et
éclaireront ceux qui en ont capté quelques échos.
Merci à la Musique génératrice de ce vivant tableau.
« Lorsque les voix s'unissent
les cœurs sont bien près de se comprendre ».
Marcel GOUGE
2
Comment tout a commencé
Prélude et ouverture
Par Marcel Gouge
D'une terre profondément défoncée, labourée, peut
naître une récolte surprenante.
Tel fut le cas pour notre pays écrasé et meurtri par
la défaite de 1940. Tout était à faire revivre, et la
vie s'exprime par un souffle, un chant. Ce fut celui
que César Geoffray, rappelé de sa communauté
d'artistes par Jacques Chaveyriat, nouveau
commissaire national de la Route, fit chanter à une
vingtaine de guides et scouts lyonnais.
Les ondes de la Radio locale diffusèrent, en ce
début d'automne, une ballade d'espoir. « O
ma belle aurore », quel titre prometteur !
J'eus la chance de faire partie de ce premier
chœur et partager avec César trois années de
félicité musicale jusqu'à faire partie de la première
Psalette de Lyon.
Nous n'étions pas encore « A Cœur Joie », mais
étions tous membres actifs du scoutisme, épris
d'esprit chevaleresque. Avec César, nous
chantions des musiques composées pour nous,
éditées en petits cahiers par les Scouts de France
et portant le titre inventé par Jacques Astruc.
Au long de ces années de guerre, les membres de
cette première chorale se dispersèrent en donnant
naissance à de nouvelles chorales, tout autour de
Lyon, puis jusqu'en zone occupée. Paris fut bien
naturellement teint, notamment par Serge Leclerc,
André Bérof et moi-même, chacun chantant dans
des groupes divers.
Notre groupe atteignit rapidement 40 à 50
choristes, mais André dut nous quitter pour des
raisons professionnelles. J'assurai donc l'intérim
entre les visites mensuelles de César, jusqu'au
moment où l'Armée me mobilisa au loin. C'était
encore la guerre. Il y eut des moments de
flottements, mais César, plus libre de ses
déplacements, poursuivit avec Serge Leclerc et
Guimard, un jeune musicien.
A la rentrée de 1946, Guimard, peu familier avec
l'ambiance scoute, me céda la direction de la
chorale. Celle-ci était alors bien structurée, bien
qu'elle fut errante dans des locaux de fortune pour
ses répétitions. Nous sommes passés de la rue de
la Bienfaisance à la rue Gît-le-Cœur, de la rue du
Cherche Midi à un grand studio de la Salle Pleyel,
suivi d'une salle d'œuvres du Moulin Vert avant de
nous installer confortablement chez Hatton de la
Goupillère à Saint-Germain-des-Prés. Dans les
premiers temps, il n'y avait pas de places assises
pour tous car les effectifs s'étaient étoffés.
Nous avons beaucoup travaillé cette année
scolaire 1946-1947. Nous fûmes sollicités souvent
pour diverses manifestations scoutes ou autres. On
peut relever notamment la participation à un
meeting au Stade de Colombes et la tournée des
chorales scoutes de Lyon, Lille et Paris en
Belgique, suivie du premier enregistrement chez
Lumen sur cire 78 tours.
Dès la Libération, nous n'eûmes qu'une pensée :
reconstituer une chorale du scoutisme telle que
nous l'avions connue en zone dite libre. Alors que
la circulation était encore très contingentée, César
obtint, grâce aux autorités de Paris, un permis pour
venir par l'autorail de Lyon.
La conclusion de cette époque se présenta avec le
premier camp choral au Jamboree de la Paix à
Moisson. Quelle fête de chanter avec les autres
chorales scoutes de France au milieu des scouts
du monde entier !
A la rentrée scolaire de 1947, nous étions mûrs
pour nous présenter seuls auprès d'un public
désirant nous connaître mieux. Après un trimestre
bien rempli, nous nous retrouvions devant une
Salle Pleyel comble le dimanche 21 décembre.
César et moi-même assurions la direction en
alternance.
Ce premier concert Salle Pleyel fut vraiment une
consécration. Son programme était bien le reflet de
notre personnalité. Il allait être suivi par beaucoup
d'autres.
La première réunion des scouts chanteurs se tint
en novembre 1944, dans les locaux d'une école
de la rue de la Bienfaisance. L'enchantement de la
direction de César saisit alors ce premier noyau
parisien, comme cela avait été le cas à Lyon,
quatre années auparavant, bien qu'il fut convenu
de poursuivre nos réunions malgré les difficultés de
déplacement.
André et moi-même prîmes le relais de César
rentré à Lyon, mais bénéficiant d'un sauf-conduit
mensuel.
3
1947 - 1948
Chef de chœur : Marcel Gouge
- 2l décembre
: Concert à la Salle Pleyel.
- 28 décembre
: Petit concert au Théâtre National de Chaillot à l'occasion d'une
manifestation scoute.
- 6 mars 1948
: Soirée musicale et dansante à la Cité Universitaire.
Projection du film sur le Jamboree.
- 31 mars au 6 avril
: Tournée en Belgique.
- 10 avril
: Concert à la Salle Pleyel.
-14 au 29 août
: Camp et tournée en Suisse.
Programme du concert à la Salle Pleyel
du 21 décembre 1947
Direction : César Geoffray et Marcel Gouge
Avec le concours de :
Guy-Lambert, organiste, Martine Dupuy, harpiste, Anatole Joukowsky et Jana Wassiliewa, danseurs
Carillon du Jamboree
Liebart
Chant du Jamboree
Liebart
Ensemble
W. Lemit
La Pêche des moules
V. d'Indy
Appel de la Route
Regrettier
Amour de Moy
G. Aubanel
Ma femme est morte (16eme s.) Harm. Gevaert
Chant de la Mariée
H. Vasseur
La Belle Aronde
Amitié Liberté
César Geoffray
Gloria Patri
Palestrina
C. Lejeune
W. Lemit
Sous la direction de Marcel Gouge
Sous la direction de Marcel Gouge
Appel scout
César Geoffray
Nous formons la chaîne
La Terre de nos Pères
Harm. C. Geoffray
Alléluia
Automne
F. Cockenpot
Quatrain du Vent
César Geoffray
(paroles de Lanza del Vasto)
Harm. C. Geoffray
Au Clair de la Lune
A. Ravizé
La Route du Ciel Regrettier
César Geoffray
Noël Alsacien
César Geoffray
Noël Vellave
César Geoffray
Le Feu
Sous la direction de César Geoffray
Struberg
Jacques Chailley
Sous la direction de César Geoffray
4
Programme du concert à la Salle Pleyel du 10 avril 1948
Direction : Marcel Gouge
En intermèdes : Les Gais Compagnons
Projection de deux films : « Le Jamboree » et « Joie de Vivre »
Ensemble
Femme est morte
La Belle Aronde
Le P'tit Quinquin
W. Lemit Harm.
A. Béon
Claude Le Jeune
Harm. C. Geoffray
Au Clair de la Lune
La Pêche des Moules
Harm. A. Ravizé
Harm. V. d'Indy
La Terre de nos Pères
Clair Matin
L. Simon, César Geoffray
Harm. C. Geoffray
La Route du Ciel
Quatrain du Vent
Le Chant de la Mariée
L. Simon. C. Geoffray
Regrettier C.Geoffray
Harm. Vasseur
Belle et Ressemblante
Le Feu
Eluard. F. Poulenc
R.P. Doncoeur
Jacques Chailley
Gloria Patri
Palestrina
En Belgique :
Août 1948
6 concerts en une semaine
La Suisse et le Chant des Oiseaux... avant
la quête au bord du Lac de Genève
Cette tournée en Belgique, avec César et
Marcel, est marquée par une série de
concerts donnés au profit de l'Aide aux
Etudiants des Universités françaises
prétuberculeux, organisée par le Comité
de l'Université de Louvain. Ces concerts
ont lieu :
- le mercredi 31 mars à l'Hôtel de Ville
de Charleroi,
er
- le jeudi 1 avril au Cercle Royal
artistique d'Anvers,
- le samedi 3 au Collège Sainte-Barbe
de Gand,
- le dimanche 4 au Collège SaintMichel de Bruxelles,
- le lundi 5 au Conservatoire Royal de
Liège,
- le mardi 6 au grand Amphi de
l'Université de Louvain.
Lu dans la presse : « Lundi soir, nous
eûmes l'heur d'entendre, dans un
répertoire du meilleur choix, la Chorale
du Scoutisme français (...). Les voix
sélectionnées sont jolies et homogènes,
la diction impeccable, l'interprétation d'un
extrême bon goût musical (...)..La
première partie du programme fut
excellemment dirigée par M. Marcel
Gouge.(...). La deuxième partie par le
maître Geoffray (...).L'exécution de ces
chœurs fut du plus vif intérêt. Un public
nombreux applaudit longuement et
chaleureusement les directeurs et leurs
vaillants choristes. La séance prit fin sur
une majestueuse Brabançonne et une
vibrante Marseillaise.
L'Art choral renaîtra par la jeunesse
française ».
J. DUMOULIN.
« Réveillez-vous cœurs endormis... » : en moins de quinze
jours, les participants au camp de Lenzerheide vont
apprendre par cœur Le Chant des Oiseaux et le donner en
- 4 audition
à leurs concerts !
Accueillie par des groupes scouts suisses, la Chorale a pour
animateurs Marcel, Maurice Leleu et Jacques Douai.
Je me souviens fort bien du camp de Lenzerheide. Nous étions 80
sous des tentes et descendions au village chanter avec Jacques
Douai. Il nous apprenait « Sur la Route de Châtillon » et « Allons en
vendanges ». On le faisait un peu « marcher » !
Puis nous avons chanté à Berne, à Lausanne, au Grand Hôtel de
Lenzerheide, et en arrivant à Genève il n'y avait plus d'argent pour
le dernier jour. Nous sommes allés chanter, par petits groupes, dans
les rues au bord du Lac, et avec l'argent récolté, nous avons pu
dîner avant de donner notre dernier concert !
(Témoignage de Denise Prud 'hon).
Commentaires du concert donné à Genève :
« La Chorale fédérale du scoutisme français, composée d'une
centaine de jeunes gens et jeunes filles, ( un peu moins hier ),aux
voix nettes et charmantes, est un ensemble remarquablement
homogène, précis dans ses attaques, dans ses accents, soucieux
d'une diction intelligente et expressive.
Son jeune chef, que la discrétion du programme laisse dans
l'anonymat, a de la fougue, de l'autorité, et ses indications
expressives, simples et directes, montrent une saine musicalité.
Et l'on chante parfaitement juste, même dans des pièces aux
modulations traîtresses comme la Reine de Saba, de Poulenc (...).
Le public fit le plus chaleureux accueil à ce sympathique groupement,
qui bissa de la meilleure grâce du monde les morceaux les plus applaudis
de son programme.(...) ».
(dans le journal « La Suisse » du dimanche 29 août).
5
1948 -1949
Chef de chœur : Marcel Gouge
- Octobre
: Premier bizutage.
-19 décembre
d'Entreprise.
: Petit concert à La Belle Jardinière pour le Noël du Comité
- 2 février 1949
: Concert Salle de La Mutualité.
- 6 mars
: Concert à la Salle Pleyel.
- 28 mai
: Concert au Cirque d'Hiver.
- 20 août -26 septembre
: Tournée au Canada et aux U.S.A.
Programme du concert à la Salle Pleyel
du 6 mars 1949
Direction : César Geoffray et Marcel Gouge
En intermèdes : Danses, par Jania Wassiliewa et Anatol Joukowski
M'y promenant sur le vert gazon
Chez nous y a des chansons
Le vin doux de l'Anjou
Le cœur des fillettes
Tenez-la de près
Là-haut sur la colline
Le chant des oyseaux
Le Vigneron
Harm. L. Liebard
César Geoffray
César Geoffray
César Geoffray
Harm. Carlo Boller
Harm. César Geofîray
Clément Janequin
Ham. Carlo Boller
E.J. Regrettier
E.J. Regrettier
E.J. Regrettier
Swing low
Deep River (1ère audition)
Gloria Patri
Prière à Sainte-Claire (1ère audition)
Prière bressane
Choral 179
Adaptation J. Doyen
Harm, André Beroff
Harm. Georges Aubanel
Palestrina
César Geofîray
César Geoffray
J.-S. Bach
Berceuse
Belle et ressemblante
La Reine de Saba
Le Quatrain du Vent
Jean Bouvart
Francis Poulenc
Francis Poulenc
César Geofîray
Quand mon mari vient de dehors
La Mère Michel
Le P'tit Quinquin
Le Ramoneur
Clair Matin
La Terre de nos pères
Paul Eluard
Jean Legrand
Lanza del Vasto
Roland de Lassus
Harm. Madeleine Perissas
Harm. César Geoffray
Harm. Joseph Samson
César Geoffray
César Geoffray
Desrousseaux
Louis Simon
Chant finlandais
6
Août-Septembre 1949
La grande tournée Outre-Atlantique : ce cher Canada...
Le Havre, Québec, Trois-Rivières, Montréal, Ottawa, retour à Montréal, puis Lowell, Boston et NewYork... : du 20 août au 25 septembre, 40 choristes, sous la direction de Marcel, participent à ce qui va
devenir la plus longue et la plus lointaine tournée de l'histoire de la Chorale. La plus chère également,
aussi bien au cœur des Anciens qui traversèrent l'Atlantique.. .qu'au portefeuille.
accueil enthousiaste et les mêmes éloges dans la
presse.
C'est pour resserrer les liens entre le scoutisme français
et le scoutisme canadien, et faire connaître notre chant
choral renaissant que cette tournée a été décidée et
préparée. Elle va remporter un immense succès auprès
de nos « cousins » mais se solder en même temps par
une énorme dette. La dévaluation du dollar canadien et
l'exigence d'Air France à être payée en francs pour le
retour n'étaient pas prévues au programme !
La Chorale devra, dans les années qui suivront, faire le
plein de ses concerts à Pleyel et se produire aussi
souvent que possible pour « payer le Canada » .(i)
La chorale se trouve pourtant « en concurrence » avec «
La Faluche » qui. sous la direction de Louis Liébard,
effectue elle aussi une tournée au Canada. Après avoir
écouté Tune et l'autre, à quelques jours d'intervalle, un
journaliste de Montréal ne peut s'empêcher d'établir une
comparaison :
Ces deux chorales, écrit-il, « révèlent des chefs
compétents : Marcel Gouge, en charge d ' « A Cœur
Joie », insiste sur la qualité sonore de son ensemble
alors que Louis Liébard, compositeur et harmonisateur,
se plaît à diriger des œuvres plus élaborées (...). Il arrive
que le groupe scout atteint plus souvent son but que
l'ensemble universitaire (..). «La Faluche », la plupart du
temps, s'en tient à faire connaître les adaptations
folkloriques de M. Liébard Son répertoire est interprété
dans un style fleuri qui sacrifie parfois l'esprit de l'œuvre
à celui du chef (...) ».
Le samedi 20 août, le « Scythia », de la Cunard White
Star, quitte le Havre. A son bord nos choristes et 1200
étudiants canadiens du groupement « Youth Argosy »
qui regagnent leur pays après deux mois de vacances
en Europe. Ce paquebot charter a été trouvé par Roger
Van Reeth dans une petite annonce d'un journal des
armateurs...
Un véritable triomphe î
Après cinq jours de traversée durant laquelle ils se
produisent deux fois, les choristes débarquent à
Québec, première étape de leur séjour en terre
canadienne. Accueillis dans des familles de scouts, ils
obtiennent, dès leur premier concert, le 29 août à
l'Université Laval, un véritable triomphe ! Voici ce que
Ton peut lire, le lendemain, dans « Le Soleil » :
« Un vaste auditoire a vibré à l'unisson avec la chorale
« A Cœur Joie ». Cette chorale fédérale du Scoutisme
français fait véritablement honneur non seulement aux
Scouts français, mais aussi à la France elle-même,
paradis de l'art. La chorale est composée de quarante
voix mixtes, parfaitement disciplinées, qui se marient
splendidement dans l'exécution (...). M. Marcel Gouge
est un directeur artistique accompli. Les yeux de ses
chanteurs sont constamment sur lui et sa virtuosité
comme directeur contribue puissamment à l'éclat de
l'interprétation (...).
« La chorale a un répertoire de quelque cinquante
pièces. Elle interprète avec une égale aisance les
chants classiques et populaires, le chant sacré et
profane. Au cours de la soirée, les chanteurs ont rendu
avec un exceptionnel brio environ vingt-cinq pièces. (...).
Bref, ce concert laissera à Québec l'impression la plus
heureuse. Les chanteurs scouts français vivront
longtemps dans la mémoire des privilégiés qui les ont
entendus hier soir ».
Des concerts, il y en aura quasi tous les jours,
parfois même deux par jour. Concerts à TroisRivières, à Montréal, enregistrement à Radio
Carabin, concerts à Ottawa...Et partout, le même
Mourir
de
rire...
Après
avoir
visité
Ottawa,
et
en
particulier l'ambassade de France, nous
sommes passes sur la rive gauche du
Saint-Laurent qui fait partie de la
province de Québec : à Hull. Entre Hull
et Montréal, notre circuit nous a permis,
le soir du 18 septembre, de nous arrêter
à Montebello où nous avons été logés.
Dans une petite salle de spectacle, gérée
par la communauté catholique, nous avons
été accueillis par un prêtre du Québec.
Les 40 choristes sont sur scène et Marcel
s'apprête à lancer le premier chant. Mais
notre hôte tient à saluer et présenter
cette chorale française. Or les journaux
ont, depuis huit jours, mentionné la
présence au Canada de « La Faluche ». Et
le brave père curé se lance dans une
présentation très enthousiaste de ces
Français venus rencontrer leurs cousins
d'Outre-Atlantique , pour finir, après un
long discours, par nous appeler : « La
Faluche ».
Marcel et les filles du premier rang sont
obligés de rester stoiques, mais le
deuxième rang et les garçons sont plies
en deux ou même, pour certains, écroulés
allongés au fond de la scène derrière les
gradins !
Puis tout le monde reprend ses esprits et
le concert se déroule sans anicroche.
7
(Témoignage d'André Pointef).
Cinq jours aux U.S.A.
Le mardi 20 septembre. la
Chorale quitte Montréal et le
Canada pour rejoindre en car
Lowell (Massachussets) où elle
est reçue à 3ras ouverts par la
communauté Tanco-américaine.
« Bienvenue aux chanteurs de
Paris », titre à la une « L'Etoile ».
Le journal publie la liste des
choristes et es noms et adresses
des familles qui
vont les accueillir à l'issue de leur
concert donné en la salle St
Joseph..
Le
lendemain,
à
Boston, concert à FUniversité.
Et c'est enfin la découverte de
New-York, où la chorale se
produit à la « Community
Church» le jeudi 22 (billets à $
1.20).
Les deux derniers jours sont
consacrés à la visite de NewYork, avec montée au sommet
de / 'Empire State Buiding.. Et le
25 septembre, à 10 h (16 h
GMT), l'avion d'Air France
ramène
nos choristes qui débarquent à
Paris après 18 heures de vol.
dont une heure d'escale à TerreNeuve, précédée d'un « trou d'air
» mémorable. Il va falloir
maintenant rembourser la dette...
(!) C'est M. Van Reeth qui, alerté
d'urgence, et dans l'impossibilité de
joindre les parents des choristes, avait dû
avancer la somme nécessaire pour
permettre à la Chorale de rentrer.
Les 41 participants au voyage
* Geneviève
* Françoise
* Bertrand
* André
* Claude
* Monique
* Ginette
* Jacques
* Jacques
* Catherine
* Jean
* Martine
* Michèle
* Marie-Claire
* Annette
* Basile
* Antoinette
* Marcel
* Jacques
* Cécile
* Bernadette
* Claude
* Madeleine
* Marie-Geneviève
* Françoise
* Danielle
* Jean-Claude
* Louis
* André
* Yvonne (?)
* Robert (?)
* Christian
* Françoise
* Geneviève
* Pierre (?)
* Liliane
* Marcelle
* Renée
* Pierre
* Paul
* Roger
Arozena
Augem (Mme Morice)
Basquin
Cauchemez
Crouvisier ( )
Daroux (Mme Chevalier)
Demy (Mme Van Reeth)
Deshayes ( )
Dora
Dresch ( )
Ducroux
Dupuy (Mme...
Dupuy (Mme...
Enginger (Mme...
Gauthier (Mme Hautenne)
Ginger
Gouge (Mme Poulain)
Gouge, Chef de Choeur
Host ( )
Lacheret ( )
Ledoux (Mme Furnon)
Lefebvre
Leflambe (Mme Guîiioux)
Lejeune (Mme Lefebvre)
Longepierre (MmeComot) ( )
Marie (Mme Ricque)
Marx
de Menthon
Pointet
Porcher
Ramoin
Renoult ( )
Rialan (Mme Pace)
Robinet (Mme Catel)
Rouillon
Sorel (Mme...
Soustrot (Mme Pradel)
Tanguy ( )
Thomas
Van Reeth
Van Reeth
8
1949-1950
Chefs de chœur : Marcel Gouge, puis Pierre Chevallier et Paulette Bonhomme
-
17 et 18 décembre
De retour d'Amérique... 5 concerts à Auxerre.
-
26 février 1950
Messe chantée et petit concert au sana de Magnanville, près de Mantes.
-
4 et 5 mars
-
12 et 17 février
-
19 mars
Concert à la Salle Pleyel.au Gala de « Jeunesse et Avenir »
ère
avec, en 1 partie, « les premiers films en couleurs tournés en A.E.F. »
par Albert Mahuzier.
-
1er avril
Sortie du N°l du journal de la Chorale.
-
6 avril Répétition avec César.
-
22 avril
Bal de la Chorale.
-
23 avril
Fête de la Saint-Georges avec les chefs et cheftaines d'Ile-de-France.
-
25 avril
Concert à Mantes.
-
26 avril
Répétition avec César.
-
30 avril
Messe chantée et concert à Coeuvres pour le banquet des Tireurs à l'Arc.
-
6 et 7 mai
Chants au préventorium de Champrosay..
-
8 mai Répétition avec César.
-
18 mai Chants à la kermesse des mouvements de la jeunesse protestante aux
Fête de district des Scouts à Pontoise.
Concert du Vè anniversaire de la chorale, Salle Pleyel.
Tuileries.
-
27 et 28 mai
Festival Choral de Lille.
-
31 mai Concert salle de l'ancien Conservatoire.
-
10 au 17 septembre
Premier Rassemblement national A Cœur Joie à Chamarande.
9
Programme du concert du Verne anniversaire à la Salle Pleyel
les 12 et 17 février 1950
Direction : César Geofîray et Marcel Gouge
Avec Denise Beauchiamp, ondisle, et Marie-Louise Girod, organiste
La fleur au chapeau
L'eau de la source
Trois jeunes tambours
O ma belle aurore
Le Chant des marais
Le bon village
Mon Père n'avait...
A la Claire Fontaine
Go down Moses
Le secret du Ruisseau
Andulko
Quand j'étais chez mon père
W. Lemittt
Harm. César Geoffray
Harm. Marce de Ranse
Harm.César Geoffrav
Harm. César Geoffrav
EJ. Regrettier
R.F. Vaucher
Chanson canadienne
Chanson canadienne
Negro spiritual
Carlo Boller
Harm. Carlo Boller
Harm.César Geoffrav
Bovet
Gavet
Carlo Boller
Noels des Provinces françaises
(Poitou, Alsace, Vivarais, Velay Franche-Comté)
Harm. C.Geoffray
Ce sont gallans
Allons gay, gay, Bergères
Dieu, qu'il la fait bon regarder
Le temps a laissé son manteau
Prince et bergère
Le Passant de Passy
Berceuse du petit zébu
Clément Janequin
Guillaume Costeley
Claude Debussy
César Geoffrav
Florent Schmitt
Florent Schmitt
Jacques Ibert
ere
L'Arbre du Paradis (l audition)
La Passion selon Saint Mathieu
Frère Jacques
Ch. D'Orléans
Ch. D'Orléans
Nino
L.Chancerel
Trois chorals
César Geoffray
J.-S. Bach
Marc de Ranse
Avril 1950 : le premier journal de la Chorale
Sous le titre : A CŒUR JOIE PARIS, le N°l de ce
qui deviendra le journal de la Chorale est daté
er
du... 1 avril 1950. Six pages ronéotypées avec, à
la « une », un article sur « Conscience et
Responsabilité » signé P.L.L, et cet envoi :
Compte-rendu des dernières activités, calendrier des
er
activités à venir... : tous les articles de ce 1 numéro
sont signés d'initiales. Il faudra attendre le N°2, daté
er
du 1 mai, pour que Serge Soyez, chargé de
collecter les « papiers » , révèle que ces initiales
correspondent aux totems de leurs auteurs. Ainsi
P.L.L. n'est autre que Pierre Host, M .E., Denise
Hussar, B., Cécile Lacheret, M. D., Madeleine
Rault, K.L., André Pointet.
Au fil des mois et des années, le bulletin va s'étoffer,
donnant une très large place aux articles de fond sur
les œuvres du répertoire, sur les rapports entre le
Scoutisme et la Chorale, etc. ; aux Tribunes Libres,
aux reportages sur les camps, les tournées.... Et le
Carnet du Chœur se remplira des annonces de
mariages - si nombreux entre choristes !-, puis de
naissances.
Bref, ce journal sera un lien irremplaçable.
A Marcel
Quitter les filles de la chorale
Ça rend certain tout malheureux...
Mais il n'est point de chagrin
Qui ne se noie dans une bonne pinte de Chambertin :
C'est le vœu que nous formons pour notre cher maestro.
Qu'il nous revienne rubicond et joufflu !
En page 2, le bulletin publie la lettre adressée aux
choristes par Marcel. « D'ici quelques heures,
écrit-il notamment, je me trouverai au milieu des
neiges (...). Me voici obligé de reprendre des
vacances. Habituellement, c'est avec vous que je
les passe. Mais je suis persuadé que cette
séparation sera profitable à tous. (...)».
Tout le mérite en revient aux différentes équipes de la
Rédaction qui se sont succédé depuis 1950.
10
CHAM 50 : LA BIEN-AIMEE …
« Ce Rassemblement est une FOLIE, un MIRACLE, une NECESSITE... FOLIE parce que nous y avons cru,
malgré l'indifférence quasi générale et prévoyant un déficit presque inévitable !- MIRACLE, parce que nous
sommes là, non pas 300, mais plus de 700 ; parce que, enfin ! chaque rouage du Rassemblement est à sa
place.- NECESSITE, parce que le Mouvement n'est pas né : il DOIT naître de ce Rassemblement. Chacune de
nos activités est prévue pour mettre en évidence notre UNITE dans la DIVERSITE.
Entre la veillée de ce soir, qui retracera la première étape du Mouvement 1940-1950, et le concert de Pleyel
qui, par la CANTATE, marquera notre ouverture à VART et à l'HOMME, il y aura les ATELIERS, les VEILLEES
et surtout le CHANT ! Si le temps est gris, si les lits sont durs, si les sièges sont rares, peu importe, Amis :
grande est la joie de nous connaître ! belles seront nos chansons ! A TOUS, BON RASSEMBLEMENT ! »
REINE BRUPPACHER, dans le journal « CHAM 50 » du 10 septembre 1950
Dans l'enthousiasme !
Concert Salle Pleyel 17 septembre 1950
L'eau du ciel nous arrosa chaque jour
mais notre enthousiasme fut le plus
fort !
Des ateliers de discussion quotidiens
nous réunirent avec des thèmes
variés : politique du chant choral en
France, le problème du répertoire,
l'itinéraire du chant, de l'enfant à
l'homme, les rencontres du chant et
des autres moyens d'expression, le
chant religieux...
Chaque chorale présente avait son
heure de rencontre pour travailler
son propre répertoire et se faire
entendre. Les veillées nous firent
participer à de beaux spectacles :
Musique et Cinéma, prestations de
différentes chorales, Fête de nuit
d'époque Louis XIII et veillée finale
qui fut notre répétition générale avant
Pleyel.
Le concert fut l'aboutissement espéré
de notre travail, le matin en pupitre,
et l'après-midi sous la direction de
César. J'ai gardé la nostalgie des «
pianissimo » que nous étions
capables de faire à sa demande !
Mais mon plus vif souvenir se situe à
la fin du concert, lorsque chaque
chorale partit sur une place de Paris
qui lui avait été attribuée : nous
étions Place du Tertre à Montmartre,
et jusqu'à 3 heures du matin nous
avons chanté, debout, sur les bancs,
entourés de badauds qui semblaient
aussi heureux que nous.
PROGRAMME
A la campagne
Canteloube
Dans ce joli bois
J. Samson
Quand j'étais chez mon père C. Boller
Le Ruisseau
Bovet
La Route est longue
F. Cockenpot - Harm .Houette
La Champagne
Harm. César Geoffray
Ave Maria
Arcadelt XVIè
Crucifïxus
Lotti XVIIè
Madrigal
Monteverdi
L
LE JOUR N'A POINT D'OMBRE
Cantate pour chœurs, récitants et danseurs, orgue et timbales
Poème de Jean FALLAK
Musique de César GEOFFRAY
Chorégraphie de Jean SERRY
Mise en scène de Marie GEOFFRAY
Costumes dessinés par Roger LAMBERT,réalisés par Jeannette
PLANCHEREL et Germaine GOTHLAND
Timbalière : Guillemerte BOYER et Germaine GOTHLAND
Timbalière : Guillemerte BOYER
Direction musicale : César GEOFFRAY
LES PERSONNAGES
La mère
Monique
Louis
L'adolescent
La mort
La jeune fille
Le jeune homme
Le printemps
L'être
Commentaire lu dans la presse :
« Que n'ont-ils de plus longues
vacances, ces garçons et ces filles
! On les enverrait chanter dans les
salles où se réunissent ceux qui
décident au sort au monde, cela
réchaufferait
l'atmosphère,
et
l'harmonie
contagieuse
s'en
donnerait « à cœur joie » pour la
Paix ! ».
Marie GEOFFRAY
Françoise MICHAUD
Jean VIDAUD
Dominique DUPUIS
Anne GARDON
Suzanne REMON
Oleg BRIANSKY
Jean SERRY
Pierre SERRY
La Bien-Aimée est pareille
A la lumière de l'été
Pareille à l'eau sous le soleil
Où se redouble la clarté. T
ous les oiseaux y tournoient
Voici le jour de ma joie.
Il se lève dans ses yeux.
(...)
L'amour ne sait plus rien craindre
Il voit la vie et la mort
Comme deux choses égales,
Comme deux faces du jour.
La vie et la mort se valent
Dès qu'on entre dans l'Amour.
Témoignage de Brigitte GUERINROUSSEAU
11
1950-1951
Chefs de chœur : Pierre Chevallier et Paulette Bonhomme
-
25 octobre Bizutage des nouveaux.
-
16 décembre
Concert de Noël à Saint-Séverin avec les six autres chorales ACJ de la
région parisienne. César nous dirige.
-
17 décembre
Concert à La Belle Jardinière.
-
26 décembre au
1er janvier 1951
Tournée en Allemagne
-
18 février
-
4 et 9 mars Concert annuel Salle Pleyel.
-
Pâques
-
9 et 10 juin Week-end choral et Assemblée générale au château de la Morlaye.
-
3 au 15 août
Concert à la Mairie du Verne.
Concerts dans les sanas de Hauteville (Ain).
Camp à Treignac (Corrèze)
Le mois d'avril est marqué par la démission de Pierre Chevallier. Il s'en explique dans le journal N°7 de
laChorale :
« A partir d'aujourd'hui [17 avril], c'est Paulette Bonhomme qui prend, seule, la direction de la Chorale .Il est
beaucoup plus normal que la Chorale soit dirigée par un seul chef, et le jour était proche où, de mon plein gré,
j'allais vous quitter. L'indiscipline notoire des garçons a prématurément brusqué mon départ, vous le savez (...).
Souvenez-vous de deux choses : le manque de discipline est intolérable dans une chorale et, à plus forte raison,
dans une chorale du Scoutisme Français ; il ne suffît pas de faire mieux que les médiocres. Le concert a été réussi,
tant mieux ! Mais cela tenait quand même du miracle ».
Dans ce même journal, Paulette « regrette profondément son départ qui nous prive tous de son amicale présence et
l'empêchera de recueillir les fruits du gros travail qu 'il a fourni à la Chorale ».
Enfin, le journal publie une longue lettre adressée par César à la Chorale « qui connaît aujourd'hui quelques
difficultés (...) ». Après avoir rappelé tout ce que celle-ci doit à Marcel qui, à la suite de sa maladie, a dû céder le
pupitre à Pierre et à Paulette, César ajoute : « Or, depuis peu, Pierre Chevallier nous quitte à son tour...N'essayons
pas de percer les raisons de cette décision (...). Que ce soit l'occasion de remarquer combien est lourde la direction
d'un grand groupe comme le vôtre ! Pour y arriver, il faut que soit rempli un certain nombre de conditions auxquelles
chaque chanteur est lié. Les plus immédiates pour celui qui s'engage dans une communauté qui se dit... « musicale
» sont : bonne volonté, régularité, persévérance, attention, silence, volonté de qualité, confiance. Quand une seule
de ces conditions vient à manquer, la banalité, la médiocrité, l'indifférence s'installent et le chef responsable sent
peu à peu la fatigue le gagner. Remerciez Pierre comme vous avez remercié Marcel, pour toute la fatigue
accumulée que représente un programme qu'on construit semaine après semaine et qu 'on mène à bien jusqu 'au
concert ».
Et César de conclure : « Paulette Bonhomme accepte de prendre, seule, la direction de la Chorale. Je la connais
assez pour savoir qu'avec ses compétences et ses dernières expériences chorales, elle devrait réussir parfaitement.
Toutefois, si vous l'aimez ,si vous désirez durer et grandir avec elle, il faut absolument que vous l'aidiez ».
12
Mon bizutage
Décembre 1950 :
C'est le mercredi 25 octobre 1950
que je franchis le seuil du 44 rue de
Rennes. Autour de moi, les 26 autres
nouveaux qui vont subir les épreuves
de leur entrée à « LA » Chorale. Un
quidam déguisé en pompier, deux
jumeaux
en
uniforme
nous
accueillent...Mais laissons la plume à
Basile Ginger et Guy Raisin qui ont si
bien relaté cette soirée mémorable
dans le journal.
Y.M.
De Karlsruhe à Fancfort
Lumières éteintes, au son d'accords
qui
veulent
être
parfaits,
les
«catéchumènes se dirigent, entre une
double haie de choristes, vers l'estrade
disposée au fond de la salle. Là, le
Maître de Cérémonie, après quelques
mots de bienvenue, leur présente les
divers « responsables ». Bizuts et
bizutes se prêtent de bonne grâce à la
Désinfection. C'est avec un intérêt
ironique qu'ils écoutent les sages
conseils prodigués par l'Agence
matrimoniale.
La
péroraison
du
pompier de service est interrompue par
une nouvelle : César va venir, il est là,
attendant pour entrer une invitation
bruyante sur l'air des lampions... Enfin,
il apparaît...un peu maigri et rapetissé
de
quelques
têtes,
mais
plus
dynamique que jamais ! Après avoir
dirigé La Fanfare et l'avoir bissé
d'autorité, il prie les nouveaux de
montrer ce qu'ils savent faire. L'un
d'eux, qui semblait n'attendre que cela,
leur fait exécuter, sur l'instigation de
César, un chant très peu connu ( Etoile
des Neiges) à 27 voix (autant que de
nouveaux). Les Commissaires aux
Fausses Notes remettent à leur place
quelques demi-tons chromatiques et
diatoniques. C'est alors que font leur
entrée le Maestro Cavalier et la Reine
Paulette, en grande tenue de soirée. Et
vient enfin le solennel instant de la
prestation de serment : impassible, la
Fée « Clé de Sol », en toge blanche et
chapeau pointu, fait répéter à chacun,
le bras tendu, des paroles aussi dignes
que grandiloquentes. La soirée se
clôture par une surprise : un grand ami
de la Chorale, Jacques Douai, vient
nous charmer de sa belle voix, claire et
mélancolique.
Quarante choristes participent à cette tournée en Allemagne. Après
une nuit dans le train, ils débarquent le mardi 26 à Strasbourg où un
tram les dépose au Pont de Kehl.
Là, sous la neige, en attendant le car qui doit les conduire à Karlsruhe.
leur premier concert est donné devant un cercle (admiratif) de
douaniers...
Vers midi, à la Maison des Jeunes de Karlsruhe, ils sont accueillis par
la Chorale ACJ et l'entendent, avec émotion, interpréter A la campagne
Le soir, premier hôpital, premier concert, premier succès...
Le lendemain, direction Baden-Baden. L'après-midi se passe en
batailles de boules de neige, répétition, concert à l'hôpital et, en soirée,
concert au « Kurhaus ».
Jeudi matin a lieu la fameuse traversée du Rhin en bac, par la non
moins fameuse chorale qui, sur les routes blanches, parvient à Spire.
Une surprise attend les choristes : la visite de la plus...(qualificatifs
nombreux) cathédrale du monde. Ils ont cependant le plaisir d'y
entendre les « plus belles voix »...du monde (tant qu'on y est !). Le soir,
concert comme tous les concerts, avec présentation en deux langues.
Vendredi, petite escale à Worms pour sa cathédrale, puis arrivée à
Mayence.
Après le déjeuner à la Citadelle, série de concerts dans les hôpitaux,
devant des publics les plus variés, tant et si bien que plusieurs voix
sont réduites au silence.
Samedi soir, dernier concert à Francfort. Et, dimanche matin, chants à
l'église St Quentin de Mayence. puis à celle de Gonsenheim .
Le réveillon de la Saint-Sylvestre se passe dans une cave «
existentialo-mayençaise » et, à minuit, les choristes tombent les uns
dans les bras des autres.
Puis, pour la plupart, c'est un grand nuage jusqu'au lendemain .Retour
sans histoire jusqu'à Strasbourg, histoires nombreuses dans certains
compartiments, dernière Fanfare Gare de l'Est et...répétition aprèsdemain !
(d'après Bernard Michelet, journal N° 6).
Pâques 1951
A Hautevîlle en P.45
Nous devions partir en train le Samedi-Saint. C'était sans compter sur
la grève...Un enfantillage
dont Pierre Thomas se joua. Quelques
démarches, une série de coups de fil, et, le Vendredi-Saint à 21
heures, nos 30 choristes se retrouvent à bord d'un P.45 de l'Armée,
imposant avec sa bâche camouflée et ses croix rouges...Confort des
plus sobres sur des banquettes en bois. « La route estlongue, longue,
longue... ».
Chacun
tente de mettre au point une technique personnelle qui
permettra un assoupissement tout en évitant un réveil agrémenté de
torticolis et de côtes en long. Basile résoud la question : allongé de tout
son long sous la banquette, il dort en rêvant aux qualités pratiques (sic)
du calcul intégral. Bonne méthode ! Il a dormi jusqu'au matin...
Durant ces treize heures de voyage, et malgré les recommandations
de Gisèle, le répertoire entier y passe, de la Renaissance à « Nini peau
d'chien ». Ainsi atteignons-nous Marcel et Hauteville à 10 heures,
alors que la neige commence à tourbillonner. L'accueillante Villa «
Jeanne-Marie » nous offre enfin des lits et des lavabos.
Dans l'après-midi, Paulette nous rejoint. L'Inter, premier sana, premier
concert, premier succès. Dîner à l'O.R.S.A.C et nouveau concert. Le
lendemain , Pâques, carillon, grand'messe chantée. Concert à Angeville. Et
lundi matin, dernier sana, dernier concert.
Nous intitulerons le retour : « Le camion qui s'endort »...
(d'après Louis Delorme et Gérard Deserbais, journal N°7)
13
Août 1951
A Treignac, un vrai camp scout chantant...malgré la pluie
Départ le 3 août, gare d'Austerlitz. La nuit en chemin de
fer va se dérouler en quatre épisodes : express,
omnibus, petite micheline, cage à poules...
Voici enfin Treignac, petit bourg aux rues tortueuses,
aux maisons anciennes, aux toits d'ardoises. Le «
Cinéma » nous accueille. Lieu de travail quotidien, il
deviendra un lieu de détente et un abri. Car il pleut ! il
pleut et pleuvra tous les jours que Dieu a faits.
Qui a dit : « II n'y a plus de Scouts à la chorale » ? J'ai
vu de mes yeux un camp fort bien monté ! Et quel
bonheur de jouer aux petits Scouts, de se retrouver en
patrouilles II y a les « Dièses » et les « Dièses...elles »,
les « Ratons laveurs » et les « Ratonnes »... Au bout de
quelques jours, survient un tout jeunet chef de chœur.
Digne élève de César, il ne rechigne, pas devant
l'ouvrage, et nous déchiffrons ensemble les premières
mesures de « Quand le ber... quand... » et du « Furet ».
La mise au point de ces deux œuvres nous tiendra en
haleine pendant toute la durée du camp.
A ce travail s'ajoutent des cours de solfège, de rythme
et de direction avec Paulette et Stéphane, et même
des cours...de danse. Georgette n'est pas une choriste
mais un charmant professeur venu de Paris avec nous.
Nos séances manquent peut-être de grâce mais non
pas d'humour.
Les soirées sont souvent consacrées à l'audition de
disques commentés par Stéphane. Quant à Marcel, il
utilise son magnétophone à toutes les répétitions pour
déceler les fautes d'exécution.
Aujourd'hui, grande nom elle ! Treignac reçoit la
Radiodiffusion et la chorale est appelée à participer aux
reportages Les enregistrements ont lieu, comme
d'habitude, de façon rapide et distrayante.
Dimanche : ce matin, durant la messe chantée,
Stéphane s'est déchaîné à l'harmonium ; nous chantons
en fin d'après-midi à l'Hospice, et le soir donnons un
petit concert au « Cinéma ». Notre aumônier, l'abbé
Franck ViIatte. a voulu montrer à ses ouailles ce qu'est
une chorale qui sait chanter...Pour nous récompenser, il
nous projette « Trois Artilleurs en vadrouille ». Ah ! la
bonne nuit que nous passons là ! L'inconvénient est la
dureté des sièges.
Nous quittons Treignac avec regret. Brive nous attend
eme
pour le tirage de la 29
tranche de la Loterie
Nationale. L'occasion pour nous d'interpréter pour la
première fois « Quand le berger.. ».
Le mercredi 15 août, après la messe chantée, un car
nous emporte vers Padirac et Rocamadour. Du
premier on retiendra l'impression que donne la Cantate
dans une cathédrale souterraine. La journée se termine
à Brive où nous avons la chance d'être accueillis par la
famille de Monique Boutot. Le dîner est épique :
nombreux convives et petites tables. Aucune chance de
s'ennuyer : ping-pong, pick-up fournissent les éléments
d'une agréable soirée, en attendant le train du retour...
(d'après Dominique Freudenberg et Louis Delorme,
journal N° 9).
Programme du concert à la Salle Pleyel
des 4 et 9 mars 1951
Direction : P. Chevallier et P. Bonhomme
En intermède : Danses populaires par « La Prairie » de Madame Paleau
A la campagne
Harm. J Canteloube
Ballade
G. Plettener
Le bout du chemin. C. Geoffray
La Mère Antoine
Konzert
Harm. J. Canteloube
W. Geissler
Or sus filles
Madrigal
3 Goélettes
R. de Lassus
G. Fauré
F. Schmitt
Cloches du soir
Quand l'ennuy...
Le Ramoneur
Harm C. Geoffray
G.. Costeley
Harm. J.. Samson
Messe « O Magnum mysterium »
Kyrie et Sanctus
Vittoria
Crucifixus
A. Lotti
Dere's a man
Harm. Liebart
Belle et ressemblante
F. Poulenc
La Chanson du meunier Harm. A Beroff
A Saint Malo
Harm. M. Perissas
14
Les trois fillettes
Harm. C Geoffray
La route est longue
La Bien Aimée
Harm C. Geoffray
César Geoffray Jean Fallaix
1951 -1952
Chef de chœur : Stéphane Caillât
-
7 octobre
Assemblée générale. Stéphane élu chef de chœur.
Paulette garde la direction de l'ensemble vocal.
-
31 octobre Bizutage des 50 nouveaux sur le thème de l'entrée au couvent
-
2 décembre.
Dimanche choral au Prieuré de Béran.
-
24 décembre
Messe de Minuit au cinéma Le Péreire.
-
26 décembre au
1er janvier 1952
Camp à Saint Gervais.
-
6 janvier
Deux messes chantées à l'église St François- de-Salés.
-
2 et 3 février
-
6 février
Répétition publique des chorales ACJ - Région parisienne sous la
direction de César à l'amphi Richelieu de la Sorbonne.
-
16 février
Bal de la Chorale sur le thème des chansons.
-
8 mars
Emission d'une demi-heure à la Radio
(chants enregistrés les 1er et 6 mars)
-
12 mars
Répétition avec César.
-
15 et 21 mars
Concert annuel Salle Pleyel.
-
12 au 21 avril
Tournée au Danemark
-
11 mai
-
31 mai - 2 juin
-
4 juin Répétition avec César.
-
7 et 8 juin
Fêtes de la Libération à Sainte Mère Eglise.
-
11 juin
Assemblée générale. Pierre Thomas quitte la chorale.
Louis Delorme lui succède à la direction administrative.
-
2 juillet
Concert à Clamait pour la fête scoute de district.
-
4 au 18 août
Week-end à Villecresnes. Promesse scoute de Stéphane.
Défilé, chants et concert à Montgeron.
Journées nationales des Scouts de France à Jambville avec César.
Camp à l'Ile de Groix.
15
Transmission de pouvoirs
Au cours de l'Assemblée générale
du 7 octobre. Paulette transmet
ses pouvoirs à Stéphane. Le
journal N°9 publie les messages
de l'une et de l'autre. En voici
l'essentiel :
Chers amis,
Voici que, à nouveau, la chorale
est
en
possession
d'un
conseiller technique officiel. Ce
poste, créé à mon usage, ne
pouvait se passer de titulaire, et
c'est avec joie que je reviens
Voccuper. Je n'avais voulu
assurer
la
direction
que
jusqu'au moment de trouver à
Marcel un digne successeur. Je
crois que c'est chose faite : un
nouveau bail vient d'être signé
avec la gloire, ce qui est peu de
choses, mais aussi avec la joie,
et c'est là l'important Stéphane
n'aura aucun conseil d'ordre
musical à solliciter de moi, mais
je suis prête à l'aider dans les
premiers
contacts,
assez
difficiles avec un groupe aussi
important que le nôtre. Et
comme il sentira, je pense, le
même appui parmi vous, tout se
fera dans la joie et dans
l'enthousiasme.
Paulette Bonhomme
Chers amis,
Me voici donc avec, à la fois, la
grande joie et la grande crainte
de vous diriger. Ce n'est pas
sans appréhension que j'ai
accepté ce rôle.
Le climat d'amitié que j'ai trouvé
au camp de Treignac m'a
rassuré sur l'avenir. Je vous en
remercie.
Je
dois
aussi
remercier très fort ceux qui ont
eu la chorale en main avant moi.
Ce sont eux qui l'ont faite ce
qu'elle est
On vous a tout dit sur le chant
choral. Je vous dirai simplement
ceci : la qualité d'un chœur
dépend de l'exigence que Von a
envers soi et envers les autres.
C'est vrai pour le chef comme
pour les choristes. Vous avez le
droit
d'être
terriblement
exigeants envers celui qui vous
dirige. Et celui qui vous dirige a
le même droit sur vous, bien
sûr. A l'oeuvre donc...Plus que
jamais la qualité doit être notre
Décembre 1951
A Saint-Gervais : un camp de ski mouvementé
A peine arrivés à notre hôtel, Roger Ricque trouve le moyen de « prendre
son pied » sous la roue d'un autocar. Puis c'est André Farge qui, sur la
piste, va s'ouvrir le poignet avec le carre d'un ski ! Sous le titre « MéliMélo », Monique Brun relate ses souvenirs dans le journal N°ll. Extraits :
Je pars en voyage et je mets dans ma valise...Une gare, têtes inconnues,
sourires timides, des crampes et des fourmis, c'est tout pour la première nuit...
Mains bien sales, yeux hébétés, nous sommes arrivés. Vent frais, le Bon Nant,
une route, et voilà Sainl-Gervais.
Mais qu'est-ce ? un choc, un cri, du sang ! un accident, têtes pâles, appétit
coupé. c'est la première journée... et pas de skis ! C'est exquis, ce pays ...Mais
écoutez,taisez-vous ! Chut, oui tout arrive... 1, 2, 3, chants , neige, champs de
neige.. .7, 8, 9, gros succès... 10, 11, 12 paires de skis, et des bûches
formidables à ne plus compter...et même des paquets, et du courrier... C'est la
deuxième journée...
Des gens qui montent, d'autres qui descendent, des qui s'en font beaucoup,
d'autres pas du tout, une petite répétition, un faux piano (... ) de très belles
journées, et pour l'hôtelier, un bon marché ! Et on s'aime bien, nouveaux,
anciens, ça ne fait plus qu'un et c'est très bien, mais c'est la fin...
Dernier télé, un ski cassé, et des skis perdus, et retrouvés, et reperdus...Ah !
c'est trop ! ...n'en parlons plus !
La préparation de Pleyel 1952
- 16 -
- Sur le plan vocal
Dès sa prise de fonction, Stéphane met l'accent sur Veffort de qualité que
la Chorale doit poursuivre en permanence. Il l'écrit dans le journal N°10 :
La chorale est repartie. Elle a fait son plein avec cinquante nouveaux que nous
avons été très heureux d'accueillir et qui trouveront chez nous le climat
nécessaire à un épanouissement par la musique et dans l'amitié. Et nous
songeons, comme les années précédentes, aux concerts de Pleyel. En cinq
mois et demi, il s'agit d'assimiler un programme très copieux. On dit, on répète :
« la qualité, la qualité avant tout ». Bien sûr. Mais encore ? On monte un
chœur, il est « en place », il sonne agréablement à nos oreilles. Pouvons-nous
être satisfaits ? La Chorale du Scoutisme de Paris est classée parmi les bonnes
chorales, c'est une chose établie, immuable, n'est-ce pas ? Mais la qualité est
toujours à remettre en question. Dans ce domaine-là comme dans d'autres,
quand on n'avance pas, on recule. L'effort spécial que je vous propose, c'est la
recherche de la qualité vocale. César nous le disait, à la fin du stage de Marly,
en août dernier : il faut que ce soit là une de nos grandes préoccupations
actuelles. Nous ne demandons aucune culture vocale pour entrer chez nous.
Ne pas forcer, fondre sa voix dans le groupe, et voilà. Notre force est une force
de cohésion.
- Sur le plan matériel
Voici les consignes données par Pierre Thomas :
II nous faut 4500 auditeurs. Or, nous sommes 150 à la chorale, chacun doit
donc amener en moyenne trente personnes. Prévenez vos amis, le ban et
l'arrière ban de votre famille, vos anciens groupes scouts, etc. Distribuez vos
tracts à bon escient, sans les transformer en papier brouillon. Posez vos
affiches aux endroits stratégiques .11 faut que Pleyel soit une grande réussite,
dans tous les sens du terme. Cette réussite dépende de vous.
La réussite sera au rendez-vous. On chantera même à guichets fermés le
21 mars. Pour mémoire, le prix des places oscille alors entre 150 F. ( 2*"
balcon ) et 300 F. ( loges balcon ).
16
Programme du concert à la Salle Pleyel
des 15 et 21 mars 1952
Direction : Stéphane Caillat. Ensemble vocal : Paulette Thomas-Bonhomme
En intermède : « La Prairie » de Jacques Douai et Thérèse Paleau
Villa de Cambéry
La belle Jeanneton
Mon village
Cadet Rousselle
Or sus filles
Allons au vert bocage
Marie
Salve Regina
Le P'tit Quinquin
La grosse Claudine
La Marion et le bossu
La Mer'Michel
Harm. C. Geoffray
Harm. S. Caillat
J. Chailley
Harm. V. d'Indy
R. de Lassus
G. Costeley
F. Poulenc
F. Poulenc
Harm. C. Geoffray
Harm. P. Vellones
Harm. M. Weynandt
Harm. M.Perissas
Quand le berger
La sortie des gendarmes
Regina coeli
Crucifixus
J'ai du bon tabac
La vache égarée
Sonnerie de Noël
G. Costeley
Claude Le Jeune
G. Aichinger
A. Lotti
Harm. A. Ravizé
Harm. Gevaert
Harm. G. Plettener
Pénélope
Il court le furet
C. Geoffray
Harm. M. de Ranse
Choral « Freuet euch »
J.S. Bach
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Avril 1952
8 juin 1952 à Ste-Mère-Eglise
Au Danemark : quand la chorale
coule un cargo allemand...
Nous défilons, nous
défilons...
Dans la nuit du 17 au 18 avril, après notre dernier concert en
terre danoise, à Copenhague, notre car reprend la route pour
Cologne, dernière étape avant le retour en France.
Vers lh.30, à bord du ferry qui relie la Seeland et la Fionie,
bridgeurs et amateurs de café tuent le temps dans le bar.
Soudain, un grand choc ! Affolement général ! Les garçons de
café deviennent aussi blancs que leur veste... On se précipite sur
le pont pour constater que notre ferry est entré en collision avec
un petit cargo allemand ...qui va couler en quelques minutes.
L'équipage sera, Dieu merci, recueilli sain et sauf et nos
bridgeurs pourront reprendre leur partie interrompue...
Mais , s'il est le plus...frappant, ce souvenir n'est pas le seul que
nous garderons de cette tournée. Sont toujours présents dans
nos mémoires 1' hospitalité de nos hôtes découverts au hasard
des « marchés aux esclaves », les « smorebrod » et la bière
danoise, nos concerts à Aalborg et à Odense, nos photos à la
une du journal, la visite d'Elseneur...Avec, tous les jours, un
soleil resplendissant !
Et comment oublier notre retour? Partis de Cologne, le 19 au
matin, nous devons être impérativement à 22 heures au Palais
de Chaillot pour chanter à la Nuit d'Air France. Notre chauffeur
va écraser le champignon durant tout le trajet et à 22 heures pile,
comme prévu, nous débarquons au Trocadéro...sous un orage.
Nous filons dans les coulisses pour enfiler nos uniformes,
montons derrière le plateau où Jean Marais, en Britannicus,
s'apprête à entrer en scène.
Vient enfin notre tour. Complètement « vaseux » et abrutis par la
fatigue, nous parvenons quand même à chanter, entre autre, le «
Méli Mélo » et la « Fanfare ». La salle est plutôt froide, mais nous
avons rempli notre contrat !
17
Y.M.
Départ le samedi 7 à 5h30 de la
Place de l'Etoile. Le convoi des
militaires, des vedettes et des
choristes se traîne à 45 kms/h. Petit
déjeuner à Lisieux. Arrivée vers 13
h. à Ste-Mère-Eglise. Repas servi
oans un hangar décoré. Bons petits
plats normands bien arrosés. Cidre à
discrétion et, bien sûr, calvados.
Nous déjeunons avec les soldats de
la Musique militaire qui, ce soir,
donnent leur concert.
Dimanche, nous défilons. Nous
défilons dans le village, dans l'église,
re-dans le village, au monument aux
Morts et re-re-dans le village !
Après le déjeuner, nous allons faire
trempette dans la mer. Pour y arriver
: 100 kms/h dans un camion conduit
par un soldat assez gai...Et nous
redéfilons.
L'après-midi, nous sursaturons des
Vaillantes Sportives de Clichy, et
nous chantons...presque pour la
gloire ! Le soir, séance de variétés
suivie de notre feu de camp d'un
quart d'heure...sous la pluie.
(D'après l'article de Michel Morin)
Août 1952
Le camp de Groix
(vu par un semblant de poète, à la manière d'écrivains célèbres, eux !)
Sur la plage sonore où le grand Océan
Déroule ses flots verts au pied des rocs tranchants
II est à Kermarec, non loin des tamaris.
Un lieu tout comme un autre, mais point indifférent
Aux pas d'un groupe de choristes...
C'est là que nous campions...
Bernard, notre gazier à la parole douce Et coiffé d'un
chapeau qu'il aimait entre tous. Parcourait au troquet,
un soir de fort grand vent. Le sol couvert des corps de
choristes nonchalants.
Il tint à peu près ce langage :
« Hé. bonjour. Messieurs les choristes,
« Voici Jeanne au Bûcher, poème de Paul Claudel
« Musique d'un aut'corniaud ;
« Oh ! vous, la-d'dans, museau,
« Regardez le pick-up, «saturne » ;
« Quant à l'explication, elle va de soi : « toute seule ».
J'entendis quelqu'un dire à sa voisine, bas :
« Avouez, chère duchesse, que ce fut bien sympa ;
« Ces œuvres modernes demandent des initiés :
«Notre gazier l'était, il nous a transportés ! ».
(...)
Groix, l'unique emplacement de notre joyeux camp,
Groix où nous avons tous passé de gais moments.
Groix qui nous a vus jouer, nager, rire et chanter
Groix enfin qui nous plaît pour ces quinz'jours d'été !
Notre chef, euh ! Louis, chaque jour s'est montré
Comme nous le savions tous, sincèrement dévoué ;
Nos malheurs n'ont jamais abattu sa gaîté, Euh ! il a
su trouver le moyen le plus sage Pour réparer du vent
l'irréparable outrage.
C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit ; II
ventait ; on était vaincu par la tempête, Pour la
première fois, les tentes perdaient leur faîte. Songe,
songe choriste à cette nuit ventée Qui fut pour tous,
ou presque, une nuit écourtée. Figure-toi Foufoune,
cheveux ébouriffés, Chapeau vert, yeux hagards et
valises à la main. Trébuchant sous la pluie, en
chantant un refrain !
(...)
Brigitte Rousseau ( in Courrier du Chœur)
Dans l'attente et la détente...
Nous débarquons avec nos tentes, nos gamelles et
nos bidons et, en plus, un électrophone et l'œuvre
complète (en 78 tours) de « Jeanne au Bûcher »
d'Arthur Honegger...que Bernard tient à nous faire
écouter en s'installant...dans le bistrot du coin (la seule
prise de courant disponible, tiens...) en sirotant un petit
blanc, ou des petits blancs...
ce, jusqu'à la Revue de camp finale - qu'il faudrait s'en
passer.
Donc, ce fut volley-ball, grâce à une installation
existant sur place. Puis nous avons chanté avec deux
jeunes futurs grands chefs prestigieux, un répertoire
très réduit: Le Bateau qui s'endort, ...La Bohème.,...Le
Bateau qui chante et qui danse,...LaBohème qui
s'endort...
Il faut bien faire un geste pour dédommager l'hôte
généreux.
Le temps a passé ainsi très vite...
Le luxe suprême est que nous avions dans nos
bagages deux adorables cuistots...
Au retour, visite de Sainte-Anne d'Auray et magnifique
Salve Regina de Poulenc dans la basilique.
Les tentes montées, notre vénérable Chef n'était
toujours pas arrivé et nous avons compris très vite – et
Quinze jours, c'est court....
M.R.
Réflexion d'un auditeur après le petit concert donné à Locmaria : « Pourquoi vous ne chantiez pas tous ensemble la
même chose ? ».
18
1952-1953
Chef de chœur : Stéphane Caillat
Ensemble vocal sous la direction de Paulette Thomas-Bonhomme
- Octobre
Bizutage des nouveaux sur le thème de l'entrée au Paradis
- 6 novembre
Concert spirituel à Saint-Séverin avec les chorales ACJ Région parisienne.
- 14 novembre
Concert dirigé par César, Salle Pleyel, à la Soirée du Scoutisme Français, en
présence de Lord Rowallan, chef des Scouts de Grande-Bretagne.
- 26 décembre au
au 1er janvier 1953
Camp de ski au Lioran.
- 28 janvier
Répétition avec César.
- 17 février
Concert à La Mutualité pour les Auberges de la Jeunesse.
- 21 février
Bal de la Chorale.
- 28 fév.- 1er mars
Week-end à Villecresnes.
15 et 20 mars
Concert annuel Salle Pleyel.
- 4 au 10 avril
Camp à Vézelay.
- 25 avril
Concert à Bois-Colombes
- 6 mai
Répétition avec César
- 10 mai
Rassemblement régional ACJ avec César
- 14 mai
Concert à Sézanne pour la kermesse des Scouts et Guides.
- 23-25 mai
Week-end de Pentecôte à Coucy-le-Château pour la fête scoute de district.
- 27 mai
Assemblée générale
- 7 au 3 août
Premières Choralies de Vaison-la-Romaine.
19
Octobre 1952
Noël 1952
L'entrée des nouveaux au
Paradis-Choral
Au camp du Lioran : 80 skis, deux concerts
mais...un seul « téléphone » !
Bizutage... 12 nouvelles, nouvelles,
6 nouveaux, nouveaux, 6
anciennes nouvelles...
Lieu de camp : Maison de Loisirs et Plein Air, Le Lioran (Cantal),
er
1.160m, Style : camp de ski. Dates : 25 décembre au soir au 1
janvier au matin. Prix : 6.500 frs tout compris. Détails : deux
l
étages : /2 pour les filles, */2 pour les garçons. Une salle pour le
travail choraL Lavabos à chaque étage. Un réfectoire. Chauffage
au butagaz (dortoirs, salle de réunion, réfectoire).
Dieu le Père dans son Paradis, pas
d'Enfer, peut-être un Purgatoire, mais
sept
ciels,
et
des
saints...innombrables. Auréoles de
carton blanc, avec ou sans laiton, 30
cms de diamètre, draps blancs et
mousseline à volonté...
Dieu le Père ne serait-il pas vraiment
Dieu le Père ? On tenta de nous faire
croire qu'il parlait : on lui fit ouvrir la
bouche en cadence, avec quelques
gestes éloquents. Mais je l'ai vu le
magnétophone dans un coin du
Paradis !
Quant aux saints, ils sont répartis en
quatre catégories : alti, soprani,
basses et ténors...à raison d'un saint
ou une sainte par catégorie : St Zano,
St Emilion, St Lazare, St Phonie, St
Plait, St Gleton, St Pathique, St
Intendant, St Uron, St Illant,...Et il y a
les sept saints préfets, St Pierre,
archange disciplinaire...
Que tous prêtent serment ! Que tous
crient : «Je le jure !». Que nouveaux
et anciens se taisent pour écouter les
commandements du parfait choriste :
« Lalalala,
Chanter juste
Etre à l'heure
Cotisations... ».
Et tous sont mis dans cette prière :
Pour la ronde des Saints, sois béni,
Pour notre Paradis, sois béni
Pour toutes nos voix si justes
Et nos ténors nombreux,
0, Seigneur, à jamais sois béni...
(D'après l'article de Danièle Marie)
Un petit détail manquait, que Louis DELORME, organisateur du
camp, ne pouvait pas supposer : il n'y avait qu'un seul « téléphone
» pour les 40 choristes. Ce qui donna lieu à des gags permanents.
Sous le titre : « Inventaire » (ou le camp vu par les filles),
NONHNON (Anne Leroy) et NICA (Monique Devèche) relatent leurs
souvenirs dans le journal de la chorale.
1 jeudi soir - 80 skis hissés - 1 train - Quelques petits sommes - Des
bonbons, des gâteaux
1 vendredi - 80 skis descendus - 1 flocon de neige - 1 plaque de
neige - 10 plaques de neige - 1 champ de neige - 1 p'tit déjeuner.
Et 1 téléphone... 1 plat de morue - 40 pommes - 80 skis qui glissent 100 chutes - 36 chandelles -1 arbre de Noël - 40 feux d'artifice –
1 Stéphane. Et 1 téléphone...
1 samedi - 1 téléphone bouché - 1 débouchage de téléphone –
1 moniteur séminariste - 1 train - 1 Aurillac pluvieux - 1 troquet –
1 concert - 3 pelés - 1 tondu - 1 applaudissement anémié –
1 séminaire. Et un p'tit téléphone...(de province).
1 dimanche - 1 troquet - 1 train - 1 Saint-Flour ensoleillé.
Et 2 téléphones de luxe.
1 évêque - 1 cathédrale - 2 messes - 1 marché aux esclaves - 1 poulet
au moins -X bouteilles - 40 voix avinées - 5 pelés - 2 tondus –
2 applaudissements déliquescents - 1 séminaire.
Et 1 téléphone introuvable. 1 billard - 1 grog - 1 train
1 lundi - 2 moniteurs séminaristes - 79 skis (80 - 1) - 1 remonte-pente 8 bridges - 40 pommes - 1 orateur - 1 discussion - 5 curés.
Et 1 téléphone bouché pour toujours.
1 mardi - 77 skis (80 - 3) - 1 remonte-pente qui ne remonte plus –
1 séance d'habillage - 1 cravatage de garçons - 1 coupe de cheveux de
filles - 1 soirée dansante - 1 Michelet groggy - 1 fête de Roger –
40 embrassades - 1000 et 1 confettis - 40 serpentins .
Et 1 téléphone...
1 mercredi - 1 troquet - 1 potage P.T.T. -1 plat de haricots –
40 dernières pommes. Et 1 ultime téléphone...
1 départ glacé - 1 train - 1 réveillon - 5 bouteilles - 40 fois 40
embrassades - 13 dans un compartiment - 10 « Allô Robert » - 1 «
C'était Lucien » - 1 poivrot de l'Ecole de l'Air - 22 sandwiches –
1 Paris - 2 centimètres de neige - 1 troquet - 100 croissants au moins.
Et naturellement.. .un téléphone familial ! ! !
20
Programme du concert à la Salle Pleyel
des 15 et 20 mars 1953
Direction : Stéphane Caillat - Ensemble vocal : Paulette Thomas-Bonhomme
En intermèdes : Françoise et Dominique et leur Compagnie de danses
L'hiver ne reviendra plus
Chanson de mai
Were you there ?
O houp !
César Geoffray
Ph. Buhler
harm. Stéphane Caillat
harm. J.Canteloube
Regina caeli
Danses anciennes
Listen to thé lambs
Rec.par Cl.Gervaise
Negro spiritual
Choeurs extraits du
« De Profundis »
M.R. de Lalande
Requiem aeternam
Et lux perpétua
à l'orgue: Pierre-Yves Menge
Les femmes
A peine défigurée
Prière à Sainte Claire
Joseph Kosma
Francis Poulenc
César Geoffray
Quand j'étais chez mon père
Cantique des créatures
Ce sont gallans
Cl. Janequin
Ouvrez-moi l'huis
Cl. Janequin
« O doux Seigneur »
A. Honegger
Marchons dans le vent harm. W. Lemit
Pâques 1953 à Vézelay
Un froid glacial, le samedi 4 avril,
pour la veillée pascale puis la
messe chantée dans la basilique.
L'agneau grillé et le vin chaud qui
suivirent parviendront à peine à
nous réchauffer !
Mais quelle splendeur, cette
basilique que nous aurons eu tout
le
temps
d'admirer,
notre
logement étant à quelques mètres
du parvis !
Pour le reste, et selon les
souvenirs publiés dans le journal
par Patrice et Lucienne, « la
principale activité d u camp ne fut
pas la musique ou le chant, mais
le ballon prisonnier »...
Il y eut aussi des balades
pédestres à St Père et à PierrePerthuis. Puis une petite virée
jusque chez les Bénédictins de la
Pierre-Qui-Vire.
Seuls
les
garçons, bien sûr, eurent le droit
de pénétrer dans le couvent...
Mais la chorale put tout de même
chanter dans le narthex de
l'abbatiale.
G.Aichinger
César Geoffray
harm .Carlo Boller
Virez les gars
II court le furet
Chanson de marins
h. Marc de Ranse
Le chant de la St-Georges
César Geoffray
Avant Vaison...
// est en France un mouvement populaire groupant près de 200
chorales : A CŒUR JOIE.
Au pied du mont Ventoux, en plein cœur de la Provence, à 30
kilomètres d'Orange, il est une petite ville aux remarquables
antiquités romaines et médiévales : Vaison-la-Romaine.
Du 6 au 13 août 1953, un immense rassemblement de choristes
transformera la ville : huit jours pendant lesquels nous
profiterons au maximum des richesses du lieu, huit jours
remplis de musique. Deux expositions de peinture, trois
concerts dans le théâtre antique en seront les manifestations
marquantes.
Peut-être étiez-vous dans cette salle en septembre 1950, où A
CŒUR JOIE donnait le concert final de son premier
rassemblement national ? C'est le second qui se déroulera cet
été à Vaison-la-Romaine.
Peut-être serez-vous dans le Midi au mois d'août ? Peut-être
alors viendrez-vous dans ce haut-lieu vous asseoir sur les
gradins deux fois millénaires pour entendre une des chorales
étrangères que nous aurons invitées, ou la masse
exceptionnelle des chanteurs qui auront répondu à l'appel de
César Geoffray ?
(Texte publié dans le programme du concert à la Salle Pleyel)
21
Les premières Choralies : Bienvenus sont tous les pays de la Terre...
Le choix de Vaison
« Après Chamarande, le moment
était venu pour A Cœur Joie de
sortir des lieux clos et de se mêler à
la population en grande majorité
ignorante de toute musique chorale.
Il fallait donc trouver une ville (...). «
L'abbé Durand, qui dirigeait alors
une chorale en Avignon et
appartenait dès l'origine à A Cœur
Joie proposa Vaison-la-Romaine et
se chargea des premiers contacts «
Le samedi 30 novembre 1952, une
délégation composée de César,
Reine Bruppacher, René Déroudille,
Christian Legros, Marcel Gouge,
l'abbé Durand, Jacques Oudin,
Jacques Devillers, Nicole Bigot et
moi vint officiellement visiter Vaison
et prendre contact avec la
municipalité (...)
« Nous avions dîné le samedi soir à
l'hôtel de l'Orient sur la place
Monfort (...). C'est au cours de ce
dîner que le nom de « choralies » fut
trouvé par Marcel Gouge (...) »*.
François Jaeger, in César Geoffroy et A
Cœur foie Presses d'Ile-de-France et
Editions A Cœur Joie.
Salut au Monde
* C'est nous qui soulignons.
Lorsque
le moment fut venu où Raph
Passaquet nous expliqua les thèmes
poétiques de la Cantate, et comment
il avait réalisé ses traductions en
collaboration avec César, beaucoup
comprirent le sens magnifique de
cette œuvre qui définit à elle seule la
raison d'être du Rassemblement de
Vaison.
En effet, explique Raph, à une
époque socialement troublée comme
la nôtre où les esprits sont torturés et
divisés (...) , il était opportun de nous
imprégner tous ensemble, pendant
huit jours, dans un même bain.
Les faits sont là. Withman nous les
expose simplement. Nous retrouvons
l'homme moderne, ses espérances,
ses inquiétudes, ses joies et ses
peines.
Aucune solution, sinon de passer à
l'action, n'est proposée. Libre à nous
d'avoir chacun nos conclusions ( ...)».
Jean Richez, Journal d'octobre 1953
Les 61 choristes de notre Chorale qui eurent la chance de
« faire » le premier Vaison ne l'oublieront jamais !
Cinquante
ans
après,
les
souvenirs
rejaillissent,
s'accumulent,
se
bousculent...Pour
remettre
un
peu
d'ordre dans nos mémoires, voici quelques points de
repère.
- Quelque 1300 jeunes, venus de tous les coins de France, d'Afrique du Nord,
de Suisse, d'Angleterre et d'Allemagne participent aux premières Choralies.
- Les filles campent au stade, à 2 kms du Théâtre Antique .Chaque matin, au
lever, le pompier de service (et, à la fin. presque toute la caserne) vient leur
distribuer l'eau. Le camp des garçons est installé au-dessus des fouilles, entre
Saint-Quenin et la Cathédrale. Les ménages campent à l'école
- Les repas, cuisinés sur des « roulantes » de l'Armée, sont pris sous les
platanes de la Place du Marché.
- Plus de 40 ateliers sont proposés aux Choralistes. Cela va du grégorien à la
danse d'expression, de l'orgue à la langue d'oc, de l'esthétique musicale (avec
Raph Passaquet), à la musique française (avec Stéphane Caillat), de l'électroacoustique aux fouilles romaines (avec le chanoine Sautel).
- Des excursions sont organisées pour la découverte des principaux sites de
la région : le Ventoux, Grignan, Fontaine de Vaucluse, Sénanque, Orange,
etc.
- Chaque jour, Vaison 53, Journal des Choralies, est le témoin fidèle de ce
emc
2
Rassemblement et suit l'évolution de la grève générale des services
publics : SNCF ; PTT...
- Le travail de la cantate Salut au Monde, de César, sur des poèmes de
Walt Whitman traduits et adaptés par Raph (lire ci-contre) demande de
longues heures de « chaudes » répétitions. Les chapeaux Choralies (tonkinois
pour les filles, sombreros pour les garçons) s'arrachent comme des petits
pains !
- La veillée médiévale, dans la Ville Haute illuminée de torches, avec Raph
en héraut d'armes au sommet du Château, sera l'un des temps forts de la
semaine.
- Quant au concert final, l'exécution de la Cantate « fut médiocre »,
comme le notera César dans le N°1 de « La Bulle » (novembre 53), avant
d'enchaîner à l'intention des chefs de chœur : « Mais vous n'êtes pas en
cause »...
Le calendrier
Jeudi 6 août
Rencontre A Cœur Joie* au Théâtre Antique
Vendredi 7
Découverte de Vaison au Théâtre Antique
Samedi 8
Concert Oubradous au Théâtre Antique
Dimanche 9
Grand'messe chantée à la cathédrale
Concert « Jeunesse » à 18 h. 30 au Théâtre Antique
Danses populaires et veillée-promenade*
Place de la Poste
Lundi 10
Veillée médiévale dans la Vieille Ville
Mardi 11
Chœurs étrangers au Théâtre Antique :
Chorale de Fribourg, avec Pierre Kaelin,
Les Chanteurs de Cologne, avec Egon Kraus
Mercredi 12
«La Nuit des Rois », de Shakespeare* au Théâtre Antique
Jeudi 13
Concert final « Salut au Monde » au Théâtre Antique
*Réservé aux Choristes
22
1953 – 1954
Chef de chœur : Stéphane Caillat, puis Marcel Gouge
-
1 octobre
Répétition avec César
-
7-8 novembre
Week-end à Bierville. Bizutage des nouveaux.
-
4 décembre
Concert ACJ-Région parisienne, Salle Adyar
-
9 décembre
Répétition ACJ-Paris avec César aux Jeunes Aveugles.
-
12-13 décembre
Week-end et concert aux Mureaux
-
24 décembre
Messe de Minuit à Meudon-Bellevue
-
2 janvier 1954
Concert à Montfort-FAmaury pour le congrès des chefs Routiers.
-
30 janvier
Bal de la Chorale.
-
4 février
Concert cantate « Salut au monde » aux Jeunes Aveugles avec César.
-
20-21 février
Week-end à Villecresnes.
-
6 mars
Evocation des Choralies, Salle Adyar, avec César. Chants et film.
-
7 mars
Gala du Scoutisme, Salle Pleyel, avec César.
-
19 et 26 mars
Concert du Xème anniversaire de la chorale, Salle Pleyel.
-
16-26 avril
Tournée en Algérie.
-
22-23 mai
Week-end à Reims avec la Chorale de Passy-Muette.
-
26 mai
Stéphane annonce son départ. Retour de Marcel.
-
2 juin
Enregistrement pour un film avec César et Jacques Astruc.
-
4 juin
Concert à Bagneux.
-
13 juin
Fête du Xème anniversaire au Manoir de Miraville
-
23 juin
Répétition avec César.
-
26-27 juin
Week-end à Marly-le-Roi. Assemblée générale et concert.
-
18 juillet
Concert à la Centrale pénitentiaire de Melun.
-
6 - 15 août
Festival international de Neustadt (Allemagne )
23
Programme du concert du Xème anniversaire
les 15 et et 20 mars 1954 à la Salle Pleyel
Direction : Stéphane Caillat
En intermède : le groupe « Danse et Vie ». dirigé par Jean Serry. de l'Opéra
et le Groupe d'instruments anciens de Paris animé par Roger Cotte
Extraits de la cantate
« Salut au Monde »
Deux branles du Jura..............Harm. J. Samson
A Saint-Malo................................ M. Perissas
La belle se sied............................. F. Poulenc
Le Chant des trépassés................... C. Geoffray
Mon père n'avait fille que moi............ C. Boller
Messe « Douce mémoire ».............R. de Lassus
.... C. Geoffray
Je marche avec la tendre nuit
Et toi souris, terre voluptueuse
Toi, mer, à toi aussi
Bienvenus sont tous les pays
La Reine de Saba...............
F. Poulenc
0 Mère de Jésus...............
S. Caillat
I want to be ready............ Negro-spiritual
Who did ?........................ Negro-spiritual
D était un petit navire....Harm. M. Perissas
Kyrie-Christe-Kyrie
Sanctus Hosanna Benedictus
Agnus Dei
Je vois des glissantes eaux.............G. Costeley
Ma foline folinette
P. Guédron
Mon père m'a mariée.........
C. Boller
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pâques 1954 en Algérie : d'un concert « houleux »... jusqu'à Bou-Saada
Lancé par Louis Delorme à l'Assemblée générale de mai 1953, le projet d'une tournée Outre-Mer fut à deux
doigts de...tomber à Veau. A la mi-février, Louis en annonce même l'abandon, les facilités financières
escomptées ne pouvant plus nous être accordées pour Pâques. Mais en même temps, et sans nous le dire,
avec l'équipe de direction, il modifie le plan initial et, en moins de trois semaines, retourne la situation. Le
succès de Pleyel aura été à la base de l'équilibre financier de ce voyage en Algérie dont les 45 participants
garderont un souvenir enthousiaste.
Vendredi 16 avril, à 5h00, notre autocar quitte la
place St Germain-des-Prés. Déjeuner à Moulins où
André Pointet nous rejoint, puis passage à Lyon
pour prendre Stéphane. Coucher à Vaison-laRomaine que nous quittons très tôt le samedi pour
rejoindre Marseille.
Embarquement à l0h00 sur le « Ville d'Oran » qui
lève l'ancre à midi. La mer est déjà houleuse et va
le devenir de plus en plus...A tel point que Louis
eme
nous obtient de quitter la 4
classe pour nous
installer beaucoup plus haut et à l'air libre. En
échange de cette faveur, nous donnerons un concert
dans la soirée pour les passagers.
Ah ! ce concert ! Il y a tellement de roulis que, sur les
marches de l'escalier du salon, nous devons nous
tenir les uns les autres pour chanter devant un
auditoire clairsemé, vu les circonstances. Stéphane
se cramponne comme il peut pour nous diriger sans
tomber ! Après quoi nous rejoignons nos duvets dans
les coursives du pont supérieur et essayons de nous
endormir en calculant la hauteur des vagues.
Pour éviter le plus gros de la tempête, le paquebot a
dû changer de cap et aller croiser au large des côtes
espagnoles.
Nous débarquons à Alger à l0h00 au lieu de 7h00.
Mais le soleil brille et André Carreau, Walter Kessel et
leur Baraka nous accueillent à bras ouverts.
Installation à « La Robertsau ». En ce matin de
Pâques, nous devions chanter à la messe de 11
heures en l'église St-Augustin. Nous chanterons à 17
heures en l'église St Charles dont les piliers de la nef
nous paraissent, eux aussi, touchés par le
roulis...Auparavant, sous la conduite d'André
Garrreau, nous avons visité les hauts d'Alger.
Lundi, découverte de la Casbah et des souks avant
de donner un petit concert à l'Hôpital militaire. Mardi,
excursion en Kabylie, concert à Mennerville et
retour à Alger. Mercredi, départ pour Bou-Saada (250
kms). Déjeuner à Tizi-Ouzou chez les Pères Blancs.
Et, en fin d'après-midi, ce sont les militaires de BouSaada qui nous accueillent dans leur caserne où nous
passerons la nuit, après notre concert à l'hôtel
Transatlantique puis un spectacle des «Ouled Nails»,
fort court vêtues. Certains choristes prolongeront
même la soirée en allant en voir d'autres...encore
moins vêtues !
Jeudi, retour à Alger.
Nous passons la soirée à chanter avec nos amis de la
Baraka. Vendredi, temps libre jusqu'en fin d'aprèsmidi, hormis un enregistrement au Conservatoire
pour la Radio. Le soir, grand concert à l'Université
d'Alger.
Le samedi 24 avril, à midi, c'est à bord du «Ville
d'Alger» que nous quittons l'Afrique du Nord
Traversée monotone sur une mer d'huile, concert sur
les marches (stables) du salon, messe chantée à
7h00 dimanche matin. Et deux heures plus tard,
Marseille. L'autocar, la route, Lyon, et à 5hOO, lundi
matin, la place St Germain-des-Prés. La boucle est
bouclée, non sans regret...
Y.M.
24
Ce n'est qu'un au
revoir
13 juin 1954
La fête du Xème anniversaire
Nous venons de fêter dignement
le
dixième
anniversaire de la Chorale. Sur
ces dix années de vie, j'en ai
assuré trois. Il y exactement trois
ans, en effet, Paulette et Marcel
m'initiaient aux secrets de la
Chorale. Je me sentais alors très
honoré et... craintif. Puis, ce fut
Treignac
;
du
contact
sympathique qui s'établit entre
les choristes et leur nouveau
chef autant que du travail
musical qui s'y fît, je garde un
excellent souvenir. Et trois ans
ont passé, trois Pleyel, trois
programmes à monter, note
après
note.
Des
heures
joyeuses, des heures glorieuses,
et des heures douloureuses
aussi, n'est-ce pas, chers
choristes, si exigeants envers
leurs chefs et... un peu moins
envers eux-même ? (...)
Je me réjouis que ce soit Marcel
qui vous reprenne en mains :
juste restitution après tout ! Je le
remercie d'avoir accepté cette
!
lourde tâche, malgré son troï aii
professionnel important. (...).
Bonne route ! Et chantez aussi
parfaitement que possible, tout
le reste vous sera donné par
surcroît.
Manoir de Miraville. à Sarcelles. Chacun arrive avec un peu d'anxiété : quelle
journée allons-nous passer ? Qui allons-nous revoir ? Fera-t-il beau ? Dès l'entrée
du Parc, un tête connue, qu'on n'avait pas vue depuis cinq ans, depuis moins ou
depuis plus. Puis une autre tête...et une foule de «petites» têtes, la jeune classe.
L'émotion de se revoir est telle que. au beau milieu du Gloria, à la grand-messe, il
y a quelque chose qui ne va plus, et ça aussi c'est d'aujourd'hui et de toujours :
quel est le concert où il n'y a pas eu panne sèche ou faux départ ? Non, la chorale
n'a pas changé.
Stéphane Caillat, Courrier du
Chœur de juin 1954.
Arrivée à Neustadt, le lendemain, marché aux esclaves et ouverture officielle du
Festival qui rassemble , entre autres, des Italiens, des Ecossais, des Autrichiens,
des Indiens (de l'Inde), des Allemands, bien sûr, et des Français : nous !
Bonjour !
Pendant huit jours, nous n'aurons guère le temps de souffler !. Défilé, répétitions,
danses, concerts donnés ou entendus à l'église ,à la caserne, sur les places,
balade en bateau sur la Baltique, concerts, danses, répétitions, enregistrement,
défilé, promenade en car dans la Suisse du Holstein -précédée de la visite...
d'une fabrique de lait concentré -, petite virée jusqu'à Eutin pour donner un
concert à l'église (*). Bref, des journées bien remplies ! Le tout jusqu'à la soirée
finale sur la grande Place, avec quatre heures ininterrompues de chants et de
danses.
Après avoir évoqué, dimanche
passé, quelques bons souvenirs,
un peu comme dans un rêve, me
voici tout à coup parmi vous.
Bonjour à tous, et j'espère que
se poursuivra le bon travail fait
par Stéphane (...).Je veux vous
dire le plaisir que j'ai eu à nous
entendre enchaîner quelques
beaux accords. Je dis « nous »
car
chacun
d'entre
nous,
j'espère, s'est complu à écouter
le son des voix voisines se mêler
à celui de sa propre voix. Il n 'est
pas besoin de vous apprendre
que pour bien chanter, il faut
d'abord savoir écouter (...). Merci
à Stéphane pour le temps qu 'il a
De cela, on s'en aperçoit à table : les appétits sont toujours aussi vigoureux que
dans ces camps et ces tournées faits ensemble. Quant aux « boires », n'en
parlons pas, c'est préférable !
Après un grand tour dans le Parc, la Musique nous réunit dans le hall dont
l'escalier massif semble une image de notre solidité. Evocation de tout ce qui a
fait la chorale telle qu'elle est aujourd'hui, de tous ceux qui l'ont successivement
dirigée et qui la dirigeront encore : on peut constater notre souplesse à suivre les
différents chefs de chœur : démonstration évidente des bienfaits de la méthode !
Je ne sais si finalement la Musique a été séduite par nos chants, mais la
réciproque est indéniable, et pour longtemps !
D'après l'article de Foufoune (Françoise Augem), Courrier du Chœur de juin 1954
Août 1954
Neustadt : la Baltique, des chants et des danses
Premier souvenir : la petite trentaine de choristes qui, sous la direction de Marcel
et d'André Pointet (pour l'organisation) va participer au Festival International
Folklorique a droit à une heureuse surprise dès son départ, le vendredi 6 août en
fin d'après-midi, gare du Nord : un wagon entier lui a été réservé !
La dernière nuit fut d'autant plus courte que le réveil sonna , dimanche 15 août, à
5h30. Départ en train, direction Hambourg, changement de train, arrivée à
Cologne pour assister à la messe de 18h30 à la cathédrale.
Moins de trois heures plus tard, et après une succulente choucroute, le train du
retour vers Paris. Sans wagon réservé, hélas !
YM
(*) concert à l'issue duquel le Maestro d'une chorale italienne en queue de pie
nous félicita avec force gesticulations pour notre interprétation de la Messe Douce
Mémoire de Lassus chantée... un ton au-dessus !
25
1954-1955
Chef de chœur : Marcel Gouge
-
22 septembre
Rentrée chorale. Le journal devient « Le Courrier du Chœur ».
-
13 octobre
Répétition avec César.
-
3 novembre
Bizutage des nouveaux
-
10 novembre
Répétition avec César.
-
20-21 novembre
Week-end à Villecresnes.
-
2 décembre
Concert à Clamart pour la fête de district.
-
4-5 décembre
Week-end aux Mureaux. Concert.
-
8 décembre
Répétition avec César.
-
24 décembre
Veillée de Noël à Ménilmontant.
-
12 février 1955
Bal Chorale.
-
19 et 25 mars
Concert annuel, Salle Pleyel.
-
11 avril
Concert à Mantes
-
28 - 30 mai
Journées nationales des Scouts de France à Jambville, avec César.
-
12 juin
Concours international de chorales à la Schola Cantorum
-
15 juin
Répétition avec César.
-
22 juin
Enregistrement de disques Erato Salle Adyar
-
25-26 juin
Week-end et Assemblée générale à Aulnoy.
Raph Passaquet succède à Marcel.
-
31 juillet- 13 août
Camp à Quiers ( Aveyron ).
26
Programme du concert à la Salle Pleyel
des 19 et 25 mars 1955
Direction : Marcel Gouge
En intermèdes : Pantomimes par Roger Desmare et sa troupe - Danses par Claudine Allegra
Le Tourdion
Tanzen und springen
Chanson à boire
H.L Hassler
Ce ris plus doux...
Eco
A .de Bertrand
R de Lassus
Lamento d'Ariane
Lou Tinte di Moulin
Cl. Monteverdi
Harm. H.Cazeres
Le Vira du Minho
Zum lobe der Musik
Plaine, ma Plaine
Chanson de route
Harm. J.Chailley
J. Driessler
J. Vuillermoz
Harm. L.Knipper
L'autre jour en voulant danser Harm. J. Canteloube
Deux Branles du Jura
Chaînes de Bourrées
Berceuse du petit Loir
Le Chemin creux
Villancico
Harm. J. Canteloube
Harm. J. Samson
S. Ratel- S. Plé
J. Richepin - S. Plé
Harm. C.Geoffray
Les Marie
Geoffray
Descende in hortum
Trois beaux oiseaux du Paradis
Les trois Fendeurs
Oublions les amours
En Hiver
Le bon Village
H. Morel;- C.
Ant. Fevin
Maurice Ravel
Harm. J. Canteloube
Harm. W. Lemit
Rilke - P. Hindemith
Carlo Boller
Vagabondages
Marcel Corneloup
Au camp de Quiers
La Fête de l'Electricité
Relevé au cours de la Fête de l'Electricité donnée le vendredi 12 août
au Manoir de Quiers en l'honneur de Marcel Gouge.
(Courrier du Chœur d'octobre 1955). Air : « Fanchon, quoique bonne chrétienne...».
I
Not'Chef, un gars universe-elle
II sait tout faire, c'est épatant
II est à s'tap, il est géant
Transpoil et même sensationne-elle
IV
Le gigot d'mouton il préfère
A d'autres mets plus délicats
Mais son teint prend un autre éclat
Quand un bon melon il digère.
Refrain
Ah ! vraiment qu'Marcel a du goût
Qu 'il a de mérite et de gloire
II aime à rire, il aime à boire
II aime à chanter comme nous.
V
Marcel est un grand cinéaste
Au petit jour il s'est assis
Pour filmer ceux qu'étaient partis
Téléphoner dans la campagne.
II
Marcel ne se montre revêche
Que quand on lui parle de bougies
« J'y veux voir clair » nous a-t-il dit
En s'en allant avec sa bêche.
VI
Marcel n'est pas d'humeur sévère
En homme sage il sait goûter
Les avantages et les bienfaits
De vivre parmi les Bergères.
III
Au début il était sceptique
Mais il ne nous a pas déçus
Au risque de se crever /'...
// monta les fils électriques
VII
En bref, il faut toujours que vainque.
Après ce camp très réussi
II peut aller faire à Paris
Des étincelles chez Rhône Poulen-enque.
27
CE QUE J'AI VOULU APPORTER A LA CHORALE
Par Raph Passaquet
Lorsqu'au printemps 1955 on m'a demandé de prendre la direction de la Chorale à la suite de
Marcel, qui ne s'était réengagé que pour l'année scolaire 54-55, j'étais tout à fait prêt à
accepter, d'autant plus que depuis 4 ans que j'étais venu vivre à Paris, j'avais volontairement
renoncé à toute activité chorale régulière, éprouvant le besoin de compléter d'abord mes
connaissances d'histoire et d'esthétique musicales, ainsi que d'approfondir mes techniques
d'écnture et de composition. Ce temps « sabbatique » nécessaire me paraissait avoir été
suffisamment long. Bien engagé dans la vie d'A Cœur Joie (j'étais membre du Conseil
d'Administration), je me faisais une joie de reprendre une responsabilité à la tête d'un groupe
dont j'avais eu fréquemment l'occasion d'apprécier les concerts, l'enthousiasme et la chaleur
humaine... Mais j'aime à raconter que j'ai posé au Conseil d'Administration d'alors deux
conditions : je n'avais jamais fait de Scoutisme et n'avais pas l'intention de m'y engager à 30
ans, donc me dispenserait-on de « faire ma promesse » comme en leur temps l'avaient fait
César ou Stéphane ? Et si l'on acceptait, conséquence logique, pourrais-je diriger le concert en
pantalon et non en endossant un uniforme culotte courte qui ne serait pour moi qu'un fauxsemblant ?
Il va sans dire que ces deux conditions ont été volontiers acceptées : j'avais connu et vécu
l'esprit mouvements de jeunesse non certes dans le Scoutisme, mais au sein de la JEC, j'avais
suivi des stages de direction chorale avec César, et chanté avec ACJ depuis 1948, et le
mouvement lui-même, issu du Scoutisme, s'était largement ouvert à d'autres jeunes, ce qui,
lors des concerts ou rassemblements tels que Chamarande ou les 1ères Choralies avait fait
adopter « l'uniforme A Cœur Joie » : chemisiers blancs et jupes multicolores pour les filles,
chemises blanches col ouvert et pantalon sombre pour les garçons (tiens, c'est curieux, on
disait encore « les garçons et les filles », la majorité des participants étant jeunes et
célibataires...)
Mes fonctions professionnelles s'exerçaient au Ministère de la Jeunesse et des Sports, dans le
secteur de l'Education populaire : j'y avais été recruté pour diriger des stages et animer soirées
ou week-ends « d'initiation à la musique par le disque ». Je me suis donc dit que je saisirais
toutes les occasions pour faire bénéficier la Chorale de ces opportunités. J'estimais que ma
responsabilité de chef de chœur ne consistait pas seulement à faire chanter de belles œuvres
polyphoniques, mais au travers et au-delà du chant choral à ouvrir les choristes à toute
musique. Je crois m'y être employé activement.
Et par ailleurs, j'avais d'éminents collègues dans les différents domaines de l'art et de
l'expression (art dramatique, théâtre, arts plastiques, cinéma, danse, folklore...) et ressortais
toujours très enrichi de mes contacts avec eux. J'ai donc eu le souci, à la Chorale, de vous
mettre en contact avec d'autres formes d'expression, avec ces milieux et ces réalités de «
l'Education populaire » : je me souviens d'une semaine culturelle à Amiens où nous avons
participé activement en partenariat avec d'autres groupes, d'un concert de Pleyel où autour du
thème du printemps nous avons alterné poèmes dits par des comédiens et pièces
polyphoniques, je me souviens de sorties communes pour assister à tel concert, tel opéra, telle
pièce de théâtre, du séjour d'été à Espinasses autour de la construction du barrage de SerrePonçon, et en jumelage avec un stage de théâtre dirigé par Gabriel Monnet... Et j'évoquerai
plus loin comment ces préoccupations se sont également concrétisées dans la « tournée
d'Auvergne » de l'été 1959, de glorieuse mémoire...
Raph, avril 2004.
28
1955-1956
Chef de chœur : Raph Passaquet
-
7 septembre
Rentrée chorale.
-
5-6 novembre
Week-end à Villecresnes. Bizutage des nouveaux.
-
12 novembre
Mariage de Marcel Gouge et d' Anne-Marie Boutroux à Saint-Séverin
-
16 novembre
Répétition avec César.
-
4 décembre
Messe de Minuit et réveillon à Boussy-Saint-Antoine.
-
8 janvier 1956
Chants pour les vieillards à La Salpêtrière.
-
28 janvier
Bal de la Chorale.
-
4-5 février
Week-end à Montry.
-
16 et 23 mars
Concert annuel Salle Pleyel
-
31 mars au 8 avril
Tournée en Hollande
-
15, 21 et 22 avril
Festival d'Amiens. Concert le 15, en commun avec l'Ensemble vocal
S.Caillat dans un spectacle de danses « La Ronde des Saisons »,
puis les 21 et 22, concert de la Chorale dans le spectacle « La Liberté ».
-
6 mai
Concours international de la « Fédération Musicale Populaire », à la
Schola Cantorum. La Chorale gagne un voyage en R.D.A. (Premier prix
ex-aequo avec une chorale tchèque).
-
12-13 mai
Week-end à Gournay/Marne.
-
26-27 mai
Rallye de District à Jambville.
-
7 juin
Petit concert à la Cité Universitaire pour les Olympiades de la F.M.P.
-
9 et 10 juin
Concert à Saint-Denis et à Vincennes.
-
11 juin
Film présenté par le Scoutisme, Salle Pleyel, sur Jamboree 54 au Canada
sonorisé par les disques de la Chorale.
-
1er juillet
Assemblée générale à Brunoy. Michel Brunetti sucède à Louis
Delorme à la direction administrative.
-
6 au 12 août
2èmes Choralies de Vaison-la-Romaine.
-
12 au 21 septembre
Tournée en Allemagne de l'Est. Festival J.S. Bach à Eisenach
29
12 novembre 1955 à Saint-Séverin
Ils les ont mis en calèche...
Jusque là, c'était terriblement classique, sous l'angle « A Cœur Joie » parlant ! C'est à peine s'il faut
souligner la présence d'une notable proportion d'anciens choristes venus grossir le contingent déjà
confortable des effectifs actuels de la Chorale : ce n 'est pas un événement minime que le mariage de Marcel
Gouge et d'Anne-Marie Boutroux.
Cependant rien du cérémonial n'était inhabituel : ce furent la « Messe », le « O vous tous... », le « O Jésus ô tendre
maître ». Très émouvant... mais tout le monde s'y attendait. On était demeuré sagement dans le style semiconventionnel qui s'imposait en un tel jour. Et l'aimable corvée des félicitations menée à son terme, l'imposant
cortège traversa Saint Séverin, maintenant déserte, et le « Noir » et « Blanc » du jeune couple déboucha sous le
grand portail...
Adieu sérieux, raideur et protocole ! Finis les sages petits choristes : une double haie bruyante et oscillante les
remplace. Le milieu ambiant est très cosmopolite ; l'Europe, l'Afrique et l'Amérique sont là, symbolisées par une
débauche de couvre-chefs dont chacun veut évoquer un pays où la Chorale a voyagé. Au fond du cercle que forme
cette meute bariolée, se dresse un pylône stylisé qu'un électricien très bien travesti surveille attentivement
(l'Electricité de France sans doute se souvenait des importants travaux réalisés à Quiers). Une note de gravité, fort
heureusement : notre photographe officiel (en jaquette et melon) fixe pour l'éternité le touchant tableau que forme le
jeune couple, provoquant ainsi l'émoi d'un autre photographe - - officiellement officieL celui-là ! - qui s'indigne de ce
qu'il prend pour une concurrence déloyale.
Ne nous inquiétons pas, les mariés ne partiront pas à pied car une charrette à deux roues, très « Bougnat et Cie,
Bois et Charbons », capitonnée de vert, agrémentée d'un baldaquin, ornementée d'un rat en cage, de banderolles et
guirlandes, immatriculée à l'arrière d'un « Juste married » de circonstance, vient se ranger le long du trottoir .. .Et en
avant la musique sous une pluie de riz ! Les rues St-Séverin, de La Harpe, le Boulevard St-Germain, bref, tout le
quartier, y vont de leur franc éclat de rire au passage du défilé...
Les mariés vont enfin avoir la paix. La charrette cède le pas à la Citroën, et comme l'humour ne veut pas capituler
trop vite, l'ami :Pierre s'est composé un extérieur de chauffeur de grande maison, avec casquette et une trompette
enfantine qui servira d'avertisseur.. .Les indigènes-autochtones-originaires-habitants-du-quartier ont peut-être cru
que c'était du cinéma...
Louis Delorme ( Courrier du Chœur de décembre 1955)
Programme du concert à la Salle Pleyel
des 16 et 23 mars 1956
Direction : Raphaël Passaquet
En intermèdes : la Compagnie des Ballets modernes de Paris, de Françoise et Dominique
Amor Vittorioso
Chanson à boire
Lune rousse
La Vieille
Ya se van los pastores
L'Arche de Noë
Giovanni Gastoldi
G. Bataille
Rest. A. Verchaly
Harm. S.Wiechowiez
Harm. L.Liébard
Harm. C. Geoffray
F. Schmitt
Az elado lany
La pauvre Paysanne
Jeux
Bela Bartok
Harm. R. Passaquet
Bela Bartok
La Buse
La Chèvre
Itzava
Bela Bartok
Harm. J. Canteloube
Harm. R. Usandizaga
Steal away
Noël capital
Adoramus te
Negro spiritual
Harm. C.Boller
Harm. C. Geofffray
Qurino Gasparini
La Sérénade brouillée W.A. Mozart
Rozette
J.P. Sweelinck
Au clair de la Lune
Harm. A.Ravizé
Chansons pour les enfants
L'hiver
Prévert-Kosma
Harm. RPassaquet
Le Ramoneur
Joseph Samson
La mort du Berger Harm. C. Geoffray
Chanson de troupe Harm. C. Boller
.
30
Pâques 1956 en Hollande
Un couvent, beaucoup de chahut, mais de très beaux concerts !
Culemborg, 31 mars : les Pères de St Augustin nous ouvrent les portes de leur couvent. Installation des garçons
dans de petits boxes coquets, et des filles dans un pavillon éloigné de la « slot » ( clôture ) .On assiste à l'office du
Samedi Saint.
Le lendemain, visite d'Utrecht. Le soir, à l'heure du coucher dans « notre » couvent, un « Chataignon-satyre »
déclenche un formidable chahut qui pendant plus d'une heure, trouble la quiétude des bons Pères jusqu'au moment
où l'un d'eux survenant, un mot « historique » est lancé, qui donne le signal de la retraite...
Lundi, Haarlem et les tulipes de Kukenhof. visite d'Amsterdam en bateau, avant d'aller contempler la Ronde de Nuit
au Rijksmuseum. Le soir, à Culemborg, premier concert sous la direction de Colette Hu.
A Arnhern, ce sont les Sœurs qui. à leur tour, nous ouvrent leur couvent, où nous passerons la nuit...sous bonne
garde ! Puis concert à Huissen où Colette, notre « petite femme » (sic), dirige ses « oiseaux du Sud » (re-sic) avec
beaucoup de maestria.
Mercredi, on cueille Raph à Amsterdam avant de traverser le Zuiderzée. Puis direction Venlo . Réception et concert
avec le Venloos Vocaal Ensemble. Commentaires du journal « Maasbode » : « Cette chorale de 60 membres,
Scouts et Guides de Paris, a obtenu un beau succès en exécutant un certain nombre d'œuvres de Palestrina,
Van Berkeim, Gasparini, Lassus et Mozart, d'une façon très nuancée. En peu de temps, ces jeunes Parisiens
et Parisiennes ont appris, grâce à leur chef, à chanter impeccablement et leur interprétation n'a rien de
commun avec le côté superficiel de la vie à Paris (sic)... ».
A Nimègue, rompant avec la tradition cléricale, nous logeons chez l'habitant et donnons un petit concert à la
clinique St Martin où nous faisons la connaissance d'Emile, un Français qui a fait souche en Hollande. Enfin, samedi
7 avril, arrivée à Aardenburg. Les édiles et les Scouts nous réservent une superbe réception avant de nous convier
à un défilé dans la ville. Ultime et encore très beau concert, dans le temple à l'acoustique sublime ! Au cours de la
soirée d'adieux, le chef des Scouts offre son aigrette à notre chef « non uniformé » (re-re-sic). Dimanche, nous
prenons le chemin du retour, avec une escale ultra-courte à Bruges.
Y.M.
4 au 12 août 1956
Corde raide et
Olympiades
Cité Universitaire, jeudi 7 juin
21hl5. Nous devrions être sur le
plateau depuis 1/4 d'heure... « Non.
Raph ne vient pas ce soir... », lance
Michel avec son éternel sourire.
21h30. « Allez, vas-y, Bernard. Il faut
que tu diriges quelque chose ». « Les
s.... ! Diriger ! Et quoi ? » 21h35. Tout
le monde en piste ! Et on embraye
aussi sec (façon de parler, c'est la
Saint Médard).
Petit discours : « La Fédération
Musicale Populaire a l'honneur de
vous présenter la célèbre chorale A
Cœur Joie, du Scoutisme de Paris
(On n'ose pas dire qu'elle vient de
remporter un premier prix) dirigée ce
soir
par
Bernard Michelet...»
Applaudissements...
Rires...
et
gloussements dans nos rangs).
Tutti veni... Ouf ! et d'un !
Loin, loin, loin, loin...(Les ténors
improvisent
joliment
quelques
modulations). Et de deux !
Pam ! Pam ! Pam !...Quelle fanfare !
On se croirait à un défilé de
chasseurs alpins ! Et de quatre !
Car j'oubliais le
troisième
qui,
heureusement, sauva un peu la face.
Steal Away.. .Daniel est toujours en
forme ! Et de quatre, donc. Rideau !
C'est terminé ! Bernard a eu très
chaud...Nous aussi...Mais la corde
n'a pas lâché....
Courrier du Chœur, juin 1956
Les 2èmes Choralies
2000 choristes, plus de 50 ateliers, des concerts de très haut niveau ( le
Quintet à vent, avec Rampai, le Gloria de Vivaldi, l'ensemble Per
Sonar...), une Nuit Romaine mémorable avec César en César, sur son
char, et en final, « Le Baladin du Monde », la cantate européenne
apprise pendant une semaine : voilà résumées en quelques mots ces
2èmes Choralies.
Plutôt que de détailler tel et tel point, laissons une de nos choristes tirer
les leçons de ce qu 'elle a vécu.
« Ce que j'aimerais dire à ceux qui sont allés à Vaison et à ceux qui n'ont pas
eu cette chance, c'est ma joie d'avoir vu fleurir une belle amitié spontanée,
non seulement entre les différents pays ou même les nombreuse chorales
françaises, mais tout simplement au cœur de notre Chorale du Scoutisme de
Paris.
Il fut question à l'Assemblée Générale de « coupure » entre anciens et
nouveaux, d'activités un peu trop éloignées de l'esprit de communauté, etc.
Or, à Vaison, aussi bien au Théâtre Antique qu'au restaurant de la Clé de
Sol, aux terrasses des cafés, place Monfort, et ailleurs, tous étaient
manifestement heureux de se retrouver, d'échanger les multiples impressions
choraliennes, et de chanter ensemble, n ftit même possible de monter un
spectacle (et quel spectacle !) pour la veillée romaine au cours de réunions
où (phénomène incroyable), nous nous retrouvions presque tous à l'heure
prévue.
Les anciens ont eu le plaisir de retrouver Marcel GOUGE, et les nouveaux de
le connaître, mais ce terme d'anciens et nouveaux me semble complètement
dénué de sens, car jamais je n'ai senti la moindre faille à notre homogénéité.
Les seules absences à déplorer furent parfois celle de notre chef RAPH,
requis par ses nombreuses activités, et celles de choristes particulièrement
dévoués qui apportaient leur concours à différentes chorales, ou même à des
manifestatons théâtrales. Mais ces absences volontaires ont encore renforcé
ma conviction que les velléités d'esprit de clan ( au sens défavorable ) seront
bientôt reléguées au rayon des mauvais souvenirs à oublier. ».
Françoise Crespin, Courrier du Chœur de novembre 1956
31
D'Eisenach à Leipzig
Sur les traces de J.-S. Bach...
derrière le Rideau de Fer
Aller à Eisenach. ce ne sera pas
seulement bénéficier du prix fort
appréciable de la F.M.P., ce
sera porter au-delà de nos
frontières, comme nous l'avons
déjà fait en Hollande, le nom d'A
Cœur Joie. Ce sera essayer de
représenter dignement le chant
choral français. Nous avons là
une responsabilité, agréable
certes. mais sérieuse aussi, et
exigeante.
Du 12 au 21 septembre 1956, quarante choristes vont participer en
Allemagne de l'Est au festival J.-S. Bach organisé à Eisenach, sa
ville natale et suivre ses traces jusqu'à Leipzig, en passant par
Erfurt, Weimar et Halle.Voici quelques anecdotes et quelques
souvenirs.
Ce sera, dans le cadre de ce
Festival international, l'occasion
de contacts nouveaux pour
nous, puisque nous serons
dans un pays de l'Est.
Peut-on pénétrer en République Démocratique Allemande sans
passeport ni visa ? Eh bien ! oui, je le fais! Avec pour seules pièces
d'identité ma carte A Cœur Joie et une lettre officielle du commandant du
B.A.117, m'autorisant à sortir du territoire français en qualité...d'artiste. Il
y aura quand même un moment d'incertitude devant le regard inquisiteur
du camarade policier...
C'est devenu un lieu commun,
une banalité, de dire que les
rencontres
« culturelles »
contribuent à la compréhension
des hommes et à la paix...
A Eisenach, nous retrouvons l'Ensemble vocal de Stéphane. Lequel
Stéphane aura le privilège déjouer sur l'orgue de l'église son air préféré :
« Le voici l'Agneau si doux... ».
Et cependant, lorsque je pense
à ceux d'entre nous qui ont été
rappelés en Algérie, à la
menace qui en guette d'autres
sans doute, à l'inquiétude qui
pèse sur nous tous, je me dis
que
cela
nous
rappelle
douloureusement où conduisent
l'incompréhension et l'ignorance
d'autrui, l'absurdité de la force,
en regard de la richesse de
l'esprit.
Je
me
dis
qu'effectivement, rien de ce qui
peut combler, si peu soit-il, les
fossés qui séparent les êtres, n
'est négligeable.
C'est pourquoi, outre un plaisir,
outre
une
responsabilité
musicale,
j'attache
une
importance humaine à notre
voyage à Eisenach, et surtout
qu'il en soit de même pour vous.
Raph
Courrier du Chœur de juin 1956.
Le Rideau de Fer existe bel et bien. A notre arrivée à la frontière, les
rideaux des wagons sont tirés. Interdiction de regarder à l'extérieur.
A Weimar, nous logeons dans l'hôtel où descendait Hitler...On nous
permet de jeter un œil par le trou de la serrure pour apercevoir sa
chambre, gardée en l'état.
A Buchenwald où certains choristes ont tenu à aller se recueillir, on frôle
l'incident diplomatique à la vue des grands portraits des « pères » et
«petit père » du régime, et en entendant les commentaires du camarade
guide...
Y. M.
Impressions d'un nouveau venu à la Chorale
« Et le chant, me direz-vous ? Ici, je serai franc et modeste à la fois : je n'ai
jamais sérieusement cru que les applaudissements nourris qui partout
accueillirent la présentation de la chorale s'adressaient à moi tout
particulièrement. Non, non.. .Ce n'est pas que dans « La Chèvre », par
exemple, je n'aie pas fait mon « bê » comme tout un chacun, mais lorsqu'il
s'agissait du « Bon Village », eh bien ! mon Dieu. ..vous ne pouvez pas vous
imaginer comme il est fatigant d'ouvrir la bouche pour avoir l'air de chanter !
Souvenirs hilarants, souvenirs souriants ; il y a aussi des souvenirs sérieux.
La Saxe et la Thuringe ayant été particulièrement fertiles en grands hommes,
nous n'avions que l'embarras du choix. Bach et Goethe ont dû être satisfaits
de voir pénétrer dans leurs maisons des visiteurs aussi avertis ! (...)
Ce que chacun de nous aura rapporté de ce voyage, il le gardera en lui, pour
l'essentiel. Point de commune mesure entre ces souvenirs-là et les «
souvenirs » dont j'ai une pleine boîte dans un tiroir : médailles de la FDGB,
ou plaques russes de l'express Leipzig-Francfort (un aveu qui va me mener
en Sibérie !).
Oui, chère Chorale, en vivant simplement, gaiement, comme tu le fais sans
doute tous les jours de l'année, tu t'es fait de nouveaux amis, qui voudront le
rester ».
Extraits de l'article de Marcel Bienfait ,Courrier du Chœur de novembre 1956
32
1956 -1957
Chef de chœur : Raph Passaquet
- 3 octobre
- 26 octobre
.
- 17-18 novembre
Rentrée Chorale
Week-end à Cormeilles.
- 27 décembre
Réception de la Chorale de Barcelone et concert le 29 à Saint-Séverin.
- 13 janvier 1957
Enregistrement complémentaire des Choralies avec César
au Studio S.M. à Neuilly.
- 27 janvier
Concert au Couvent du Bon Pasteur à Charenton.
- 2 février
Bal de la Chorale sur le thème « Stations de Métro »
- 16-17 février
Week-end à Villecresnes.
- 22 février
Enregistrement Salle Adyar pour Decca.
- 17 mars
Répétition générale à Pleyel.
- 23-24 mars
Week-end à Villecresnes.:
- 29 mars et 5 avril
Concert annuel Salle Pleyel, en présence de César.
- 19 au 28 avril
Voyage au Portugal.
- 5 mai
Assemblée générale à Versailles. Pierre Morel succède à
Michel Brunetti à la direction administrative.
- 8 mai
Paris Inter diffuse des extraits du concert de Pleyel.
- 8 au 10 juin
Camp à Dampierre, Ozouar. Concert à la Basilique de St-Benoît.
- 16 juin
Concert à Bagneux
- 21 juin
Petit concert à Neuilly.
- juillet
Concert à Chevilly-Larue.
- 12/21 août
Participation de la Chorale au 4ème stage d'Art dramatique de
Serres - Ponçon (lire en annexe).
Concert Salle Gaveau (retour d'Einsenach).
33
Programme du concert à la SallePleyel
des 29 mars et 5 avril 1957 (1)
Direction : Raph Passsaquet
Doux accords de la Musique
Le temps a laissé son manteau
Chaîne de Bourrées
Jean Bart
Chant des Trépassés
La Bien Aimée
Printemps
John Hilton
C. Geoffray
Cantelouble
C. Geoffray
C. Geoffray
C. Geoffray
Hindemith
« Odi et Amo » et « Vivamus
mea Lesbia », extraits de
« Catulli Carmina »
CarlOrff
Air et chœur final de « Didon et Enée » Purcell
Choral « O Jésus ô tendre Maître »
J.-S. Bach
Puse mis Amores
Vagabonde
Berceuse du Berry
Coclicot
Chœur des Buveurs
Le Coucou
Les Trois Scarabés
Le Chalet
Renaissance espagnole
Negro spiritual
Raph Passaquet
Carlo Boller
Philidor
Air populaire
Martin Blummer
Anonyme
En groupe restreint :
Madrigal
Le Roi Dagobert
Monteverdi
Ch. Trenet, Raph Passaquet
(1) NDLR :
Programme non définitif, figurant dans le Courrier du Chœur
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------Avril au Portugal
Lisbonne, Sintra, Estoril, Cascais, Obidos, Nazaré, Fatima, sanatorium de Ontao, Setubal : telles sont les étapes de
cette tournée, du 19 au 28 avril 1957, avec dans le train du retour, le déraillement d'un wagon à Villadrigan et deux
heures d'arrêt...
Raph n'ayant pas pu venir, c'est Bernard qui va diriger le premier concert avant que Marcel Corneloup rejoigne la Chorale pour
la suite du voyage.
Logés dans des familles (hormis la première nuit, en bivouac à St Louis des Français de Lisbonne), les choristes ont reçu des
consignes très strictes pour leur tenue : surtout pas de shorts, uniforme scout avec un pantalon pour les garçons, etc.
Décidé à la rentrée 1956. ce voyage avait été organisé par Anne Leroy (Nonhnon). Ce qui lui valut les remerciement de Michel
Brunetti sous forme de « Ballade.. .au Portugal », dans le Courrier du Chœur. Extraits :
Un soir, î 'en souviens-tu, en Conseil de Chorale
Certains nous demandaient de faire une tournée
Et ayant décidé d'aller au Portugal
II nous manquait quelqu 'un pour tout organiser.
Et soudain ce qu 'on vit fut si épouvantable
Que tout le monde s'est tu (fait vraiment remarquable !
Une fille, dans un coin, s'était timidement
Proposé pour lancer les premiers éléments.
(...)
Stupéfaits, mais ravis d'une telle intention
Nous t'ouvrîmes les bras pour t'accueillir, Nonhnon.
Plusieurs mois ont passé Et les difficultés
Semblaient s'amonceler.
(...)
Mais l'on partit quand même pleins de crainte et d'espoir.
Après deux jours de train, nous arrivâmes un soir
A Lisbonne, rayonnants, mais complètement crevés.
Oh ! cette nuit de Pâques passée sur l'escalier,
Ce marché aux esclaves, ces craintes justifiées :
Où allons-nous demain ? Sera-ce à Setubal ?
Et quel jour, le concert des Jeunesses Musicales ?
Mais toujours tout s'arrange... et sans se tracasser.
Jeudi et vendredi nous virent surchargés,
Jouant aux grands seigneurs pour un enregistrement :
« Combien ? Non ; c 'est trop peu, nous ne pouvons, vraiment ».
Mais finie l'ironie, je veux te remercier :
« Odi » et Amo » sont là pour le prouver
Ne te tracasse pas, je sais mieux que chacun T
out ce que tu as fait, et ce fut très très bien.
34
1957-1958
Chef de chœur : Raph Passaquet
- 24 novembre
Journée régionale A.C.J. à Versailles.
- 30 novembre
Concert à la fête de District scout à Issy-les-Moulineaux.
- 1er décembre
Concert à Boulogne.
- 5 décembre
Concert pour le Scoutisme.
- 2 février 1958
Assemblée Générale A.C.J. à Vincennes, avec un récital
Jacques Douai.
- 15 février
Bal Chorale.
- 19 février
Répétition avec les 4 Barbus.
- 22 et 23 février
Week-end au Château du Vieux Manoir à Rambouillet.
- 24 février
Enregistrement avec les 4 Barbus.
- 26 février
Suite de l'enregistrement
- 22 et 23 mars
Week-end à Villecresnes.
- 26 et 29 mars
Concert annuel Salle Pleyel.
- 5 au 13 avril
Pâques à Venise, en remplacement d'un voyage
prévu au Maroc.
- 16 mai
Concert régional en l'église Saint Roch
- 22 juin
Petit concert dans le 18e"16 arrondissement.
- 1er au 12 septembre
Camp à Cheylade (Auvergne).
35
Programme du concert à la Salle Pleyel
des 13 et 21 mars 1958
Direction : Raphaël Passaquet
En intermède : Les Préfets Poèmes mimés de Claude Rousseau
Sourires et complaintes à 'hier ou d'aujourd'hui
In Stiller Nacht
Brahms
Un Cygne
Rilke. Hindemith
Odi et Amo Extrait de « Catulli Carmina »
C.Orff
Vivamus, Mea Lesbia
C.Orff
Sur les bords de la Rivière harm. C. Geoffray
Le Beau Vigneron
— R. Passaquet
La Violette
— J. Samson
La Chasse aux Papillons
G.Brassens
Le Retour du Marin
harm. C. Geoffray
Pauvre Martin
G.Brassens
Musique d'inspiration religieuse
Exultate Justi
Viadana
Quam Pulchra est
Monteverdi
O Vos Omnes
Vittoria
Petite histoire de la Musique et.
.. du Courrier du Chœur
Motet : Belle Ysabelot
Anonyme XlIIè siècle
Petit Nymphe Folâtre
C.Janequin
Quel Augellin Che Canta
Monteverdi
Ma Bergère non légère
G.Bataille, A. Verchaly
La Sérénade brouillée
Mozart
Chansons de Marche et d'Etapes
Ensemble
W. Lemit
L'Oiseau
harm. Clémens Kremer
Old Black Joe adapt.G.Darcy, harm. Passaquet
Le Roi Dagobert
Ch.Trenet, arr. R.Passaquet
Le Feu
harm. Jacques Chailley
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Avril 1958
Pâques à Venise : un retour qui faillit être dramatique
A Venise, je me « permis » d'oublier, au couvent qui
nous avait hébergés, ma serviette de trésorier, avec
environ 1 million de francs (anciens, mais tout de
même !). La récupération fut des plus simples et je
retrouvai mon calme. Le retour, qui s'effectua par le
col de Sestrières, faillit être dramatique. En effet, dans
l'ascension du col, enneigé et verglacé, le conducteur
voulut changer de vitesse. Mauvaise manœuvre car le
véhicule, à la reprise, se mit à patiner et à...glisser en
marche arrière ! La chance voulut qu'une borne, sur le
bas-côté, arrêta le car. Une partie de la roue arrière
gauche était déjà engagée dans le vide Mais nous
sommes quatre ou cinq à nous souvenir du contenu
d'une bouteille, extraite de la boîte à outils du camion
dépanneur,
contenu
qui
nous
permit,
incontestablement, de résister à la rigueur de la
tempête de neige qui tombait au moment du
dépannage !
(Témoignage de Roger Mellet)
Au camp de Cheylade : quelle ambiance !
er
Du 1 au 12 septembre, une vingtaine de choristes se retrouvent à Cheylade, en Auvergne. Ce séjour reste
mémorable pour son ambiance ; pour sa bataille à coups de bouses (bien fraîches) de vaches ; pour ses traversées,
en deux groupes se rejoignant en milieu de parcours, dans les Monts d'Auvergne ; pour son aurore boréale vue vers
22 heures, si ma mémoire est bonne ; pour sa messe chantée en l'église de Cheylade. Au cours de l'office, Maguy
Masson-Savorat à l'orgue, et moi à la clarinette avons joué, à l'Elévation, l'andante du concerto de Mozart. Mais., .il
n'y a pas concordance de temps entre la durée de l'Elévation et celui du concerto. D'où une grande inquiétude - pour
commencer - puis quand même un brin d'impatience du bon père curé qui célébrait la messe.
(Témoignage de Roger Mellet)
Deux déplacements en « week-end » au cours de ce camp. Le premier au nord : nous chantons à Orcival, à St
Nectaire, à Besse (rallye avec nos 4 voitures), puis concert à Tauves, avec danses sur la place.
Le deuxième au sud : concert à Montsalvy, danses sur la place, chants à Conques, concert à Salers dont le curé
nous offre un « Pisse-Mémée » et nous parle des vaches, concert à Cheylade et danses sur la place. A la messe de
Cheylade, le curé étant sourd et ému, nous présente comme la Chorale de la ...« Gymnastique française » !
(Témoignage de Chantal Mongat)
36
1958-1959
Chef de chœur : Raph Passaquet
- 1er octobre
Rentrée Chorale.
- 6 novembre
Enregistrement chez Philips.
- 8 et novembre
Week-end à Rambouillet. Bizutage des nouveaux.
- 10 et 12 novembre
Suite de l'enregistrement chez Philips.
- 21 novembre
Concert à l'Institution Ste Perrine, rue Chardon-Lagache.
- 10 décembre
Répétition (avec C.Ragu) interrompue ... par un incendie
au 44 rue de Rennes.
- 27 décembre
Petit concert à ... la caserne des Pompiers (!) de Château-Landon.
- 17 et 18 janvier 1959
Week-end de travail.
- 21 janvier
- 23 et 24 janvier
Concert à la Maison de la Chimie, sur St Dominique.
Assemblée générale ACJ à Vincennes.
- 31 janvier
Bal de la Chorale.
- 21 et 22 février
Week-end de travail à Rambouillet.
- 7 et 8 mars
Week-end de travail à Paris.
- 13 et 21 mars
Concert annuel Salle Pleyel.
- 23 avril
Concert à la Maison de la Chimie.
- 26 avril
Enregistrement chez Philips.
- 24 juin
eux de la St Jean à Boulogne.
- 4 et 5 juillet
Week-end à Quincy-Voisins.
- 23 juillet / 3 août
Tournée de concerts en Auvergne, précédant Vaison.
- 3 au 11 août
5èmes Choralies. Cantate « En ovale comme un jet d'eau »
texte de Edmond Lequien, musique de Jean Langlais.
37
Rentrée 58
Raph : « Les raisons d'être de la Chorale »
Voici les principaux points de l'article de Raph dans le numéro de rentrée du Courrier du Chœur.
« Les choristes passent, la Chorale demeure... ». Nous pourrions inscrire cette originale (!) formule sous
l'auguste portrait de Monsieur Haton de la Goupillière qui, depuis 13 ans, est le témoin impassible de la vie
de la Chorale, de sa permanence et de ses renouvellements.
Comparant pour ma part le visage actuel de la Chorale à celui que je trouvais devant moi à ma première
répétition, il y a 3 ans, je suis frappé de le trouver presque méconnaissable en si peu de temps. Beaucoup
d'anciens dont quelques uns étaient de longue date des piliers de la Chorale, nous ont peu à peu quittés.
Beaucoup de nouveaux ont demandé à rentrer parmi nous et y ont trouvé leur place. Et ce qui est vrai des
choristes l'est aussi des responsables : Louis navigue sur les mers, Michel arbore l'uniforme. Pierre va
donner des cours loin de Paris.
Aussi ne sera-t-il pas inutile, en cette Rentrée 58, de rappeler les raisons d'être de la Chorale :
- La Chorale est une école de chant. Pour le Scout qui aime chanter dans le cadre de ses activités et qui
désire faire chanter ceux qui sont placés sous sa responsabilité, la Chorale a voulu être le lieu où il
pourrait apprendre les règles élémentaires d'un chant de qualité : justesse, rythme, précision dans
l'exécution collective, vie des paroles.(...). Premier but de la Chorale : être un service directement
utilisable.
- La Chorale est un foyer de culture musicale. Elle a voulu aussi se donner le but de faire découvrir à
ses membres -par la pratique - des formes plus hautes de chant que celles pratiquée dans les unités.
Dites-vous donc bien que lorsque nous travaillons telle œuvre un peu importante, un Exultate, un O vos
omnes, un Da mi basia, ce n'est pas d'abord pour l'exécution pour le concert, c'est d'abord pour vous :
pour vous faire rencontrer la beauté musicale, avec ses joies comme ses exigences (...).
- Vis-à-vis de l'extérieur, la Chorale est un témoignage. Par son titre même de Chorale Fédérale du
Scoutisme Français, elle se pose comme l'expansion du scoutisme chantant .Elle témoigne auprès du
public de la valeur éducative d'une de ses branches. Elle engage le Scoutisme par ses qualités comme
par ses défauts (...) Que chacun donc s'interroge et fasse le point quant à l'esprit qu'il se doit d'apporter
parmi vous.
Programme du concert à la Salle Pleyel
des 13 et 21 mars 1959
Direction : Raphaël Passaquet
En intermèdes : Les Mimes Jean Lancelot et Emile Noël. Le chanteur canadien Jean Lelarte
De Noël à Pâques par la chanson populaire
Faisons réjouissance
Noël poitevin
Villancico
Noël franc-comtois
Mardi Gras
Le Canon du Coucou
Nous quittons les Pâques
Quatre siècles d'expression religieuse
Harm. R. Passaquet
Harm. C. Geoffray
------C. Geoffray
------C. Geoffray
------R. Passaquet
Anonyme XlIIè siècle
Harm. J. Bouvard
Super Flamina Babylonis
Choral final de la Passion
selon Saint Jean
Tenebrae Factae sunt
Esa Eina El Heharim
J.-S.Bach
M.Haydn
Ben Haïm
Chansons de route ou d'étapes
Sur la Route dure
Chansons poétiques
Las, je n'eusse jamais pensé
Ouvrez-moi l'Huis
Je vois des glissantes eaux
La Reine de Saba
Hava Nagila
R. de Lassus
Le Chalet
Old Black Joe
G. Costeley
C.Janequin
G. Costeley
F. Poulenc
Daniel Pactori
Par le Monde (Spiritual)
La Route est longue
38
F. Cockenpot
Harmn Ph. Caillard
Anonyme
adapt. G.Darcy.
harm. R.Passaquet
adapt. Salabert
F. Cockenpot
Harm. Robert Mouette
Juillet-Août 1959
Avant Vaison : la tournée de concerts en Auvergne
Elle a lieu du samedi 25 juillet (départ de Paris ) jusqu 'au lundi 3 août (arrivée à Vaison ).
Selon la circulaire de Chantai Mortgat, qui a organisé cette tournée, le matériel à emporter est le suivant :
matelas pneumatique, duvet, couverts personnels ( assiette, fourchette, couteau, quart), maillot de bain,
uniforme «A Cœur Joie», partitions (dont la liste sera donnée avec les consignes musicales ), portemanteaux.
Pour le courrier : poste restante de chaque localité...Prix maximum : 5.000 Frs (1.000 Frs d'inscription avant
le 5 juillet) ; 500 Frs par jour pour ceux qui ne participent à l'ensemble de la tournée.
Pour cette tournée, Raph avait élaboré un programme musical
sur lequel il revient dans les pages qui suivent.
Voici le programme de chaque journée .
Samedi 25 juillet : Paris – Orcival
Départ de Paris à l'aube. Emporter un déjeuner froid. Dîner et coucher à Orcival. Eviter de crever en route !
Dimanche 26 juillet : Orcivai
Messe chantée à la basilique, chants sur les places, concert à la basilique à 17h.
Lundi 27 juillet : Orcival – St Nectaire
Roches Tuilière et Sanadoire, Puy de Sancy, Lac Chambon. Concert à 20h30 à 1 église de Si Nectaire.
Mardi 28 juillet : St Nectaire - Cheylade
Besse-en-Chandesse : apéritif-concert au Beffroi. Lac Pavin. Gorges de la Rhue . Cheylade : concert à 20h30.
Mercredi 29 juillet : Chevlade - St Jacques-des-Blats.
Le Lioran. Concert à l'église de St Jacques-des-Blats à 20h30.
Jeudi 30 juillet : St Jacuues-des-Blats
Journée de détente. Balade à Vie, Salers...
Vendredi 31 juillet : St-Jacques-des-Blats - Montsalvy
Vallée de la Cère, Aurillac, concert à l'abbatiale de Montsalvy à 20h30.
Samedi 1er août : Montsalw - Estaing
Conques, Entraygues...Concert poétique au Château d'Estaing à 20h30.
Dimanche 2 août : Estaing- Ste Enimie
Les Gorges du Tarn par le point sublime, Château de La Caze, concert poétique et spirituel en la salle
capitulaire de Ste Enimie.
Lundi 3 août : Ste-Enimie - Vaison
L'arrivée Place Montfort, à Vaison, se fera en fanfare et enfile indienne, avec en tête, étala demande de Raph,
la Rosengart décapotable de Claude Ragu...La Chorale avait pris la responsabilité de l'organisation et de
l'animation de la première veillée, voulant symboliser l'implantation des chorales ACJ dans les différentes
régions et les différents pays, et leurs marches convergentes vers Vaison pour l'aventure commune des
Choraties.
39
Nos concerts en Auvergne
Accorder le poème des sons
au poème de la nature et au poème de la pierre
Par Raph
A la suite du camp de Cheylade, où Chantai nous avait fait découvrir les merveilleux paysages et le riche patrimoine
architectural de l'Auvergne, l'idée s'est fait jour tout naturellement, pour aller participer aux Choralies 1959, de
délaisser l'itinéraire rapide par le Morvan et la vallée du Rhône, au profit d'une calme et lente traversée de
l'Auvergne, tout en y donnant une série de concerts. Dans le souci mentionné plus haut de correspondance entre les
différents modes d'expression, de cohérence entre le regard et l'écoute, de construction signifiante d'un programme,
et exploitant ce que nous avions alors en répertoire, j'avais préparé une « conduite » qui a alors fait ses preuves et a
été plusieurs fois reprise depuis. Je souhaite la reproduire dans cet historique, car à travers elle, c'est un cadeau
d'une part intime de moi-même que je vous avais fait …
Sur l'affiche générale des différents concerts, j'avais imaginé et fait figurer la « devise » suivante :
Accorder le poème des sons au poème de la nature et au poème de la pierre
***
La partie la plus importante de notre programme était faite de musique religieuse, que nous donnions en
première partie dans les églises romanes. La partie profane, plus courte, était ensuite chantée à l'extérieur de
l'église, sous le ciel limpide d'été.
J'avais imaginé d'introduire les différentes pièces religieuses par quelques commentaires et surtout de
beaux textes poétiques en rapport avec chacune d'elles, ou encore par la traduction des œuvres en langue
étrangère. C'est à Orcival que nous avons expérimenté pour la première fois cette formule, utilisée de
nombreuses fois par la suite, et qui peut encore servir à encadrer et introduire d'autres œuvres chorales de
même esprit.
Les textes justifiés à gauche et précédés du tiret (-) étaient dits par moi. Tous ceux imprimés en retrait étaient dits par
divers choristes. Centré et souligné, le titre des œuvres chantées.
NOTRE CONCERT SPIRITUEL
Conduite et présentation
Au fond de l'église, derrière l'autel, invisibles
Prière des Frères moraves (à bouche fermée)
Puis on vient s 'installer, silencieusement
Installés, on commence La route est longue qui se poursuit pendant le texte :
- Nous marchons dans la campagne isolée... Bientôt surgit à l'horizon la silhouette d'un clocher...
C'est lui qui indique la présence d'autres êtres humains... La silhouette familière de l'église domine
et signale nos villages. La masse élancée de la cathédrale émerge encore de nos villes.
On continue et termine La route est longue (Francine Cockenpot, harmonisation Robert Houette} puis
Ainsi nous naviguons vers votre cathédrale.
De loin en loin surnage un chapelet de meules,
Rondes comme des tours, opulentes et seules
Comme un rang de châteaux sur la barque amirale.
Vous nous voyez marcher sur cette route droite,
Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents.
40
Sur ce large éventail ouvert à tous les vents
La route nationale est notre porte étroite.
Nous allons devant nous, les mains le long des poches,
Sans aucun appareil, sans fatras, sans discours,
D'un pas toujours égal, sans hâte ni recours,
Des champs les plus présents vers les champs les plus proches.
Nous sommes nés au bord de votre plate Beauce
Et nous avons connu dès nos plus jeunes ans
Le portail de la ferme et les durs paysans
Et l'enclos dans le bourg et la bêche et la fosse.
Un homme de chez nous, de la glèbe féconde
A fait jaillir ici d'un seul enlèvement,
Et d'une seule source et d'un seul portement,
Vers votre assomption la flèche unique au monde.
Un homme de chez nous a fait ici jaillir,
Depuis le ras du sol jusqu'au pied de la croix,
Plus haut que tous les saints, plus haut que tous les rois,
La flèche irréprochable et qui ne peut faillir.
C'est la pierre sans tache et la pierre sans faute,
La plus haute oraison qu'on ait jamais portée,
La plus droite raison qu'on ait jamais jetée,
Et vers un ciel sans bord la ligne la plus haute.
Nous avons eu bon vent de partir dès le jour.
Nous coucherons ce soir à deux pas de chez vous,
Dans cette vieille auberge où pour quarante sous
Nous dormirons tout près de votre illustre tour.
Et quand se lèvera le soleil de demain,
Nous nous réveillerons dans une aube lustrale,
A l'ombre des deux bras de votre cathédrale,
Heureux et malheureux et perclus du chemin.
(Charles PÉGUY. Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres)
Vagabonde par le monde (/'m a rolling, negro-spîritual)
- Nous approchons, nous entrons. Si l'architecture en est belle, l'église nous apparaît d'abord comme un symbole
vivant de la Création. Toutes les lignes de l'édifice s'élancent et se joignent comme un univers solide, bien ordonné,
où tout a sa place. Le chapiteau, le vitrail s'ornent de feuillages, de fruits, d'animaux, de scènes humaines. Tout le
monde minéral, végétal, animal, humain, est ici rassemblé.
Gloria Patri (PALESTRINA)
Soyez loué, Seigneur, pour toutes créatures,
Soyez loué pour Messire le soleil
Qui donne le jour.
Il est beau, et rayonnant d'une grande splendeur.
Soyez loué, Seigneur, pour notre sœur la lune
Et pour les étoiles.
Vous les avez formées claires, et précieuses, et belles.
Soyez loué, Seigneur, pour frère le vent,
Et pour l'air et pour les nuages,
Et pour le ciel serein
Et pour tous autres temps.
41
Soyez loué, Seigneur, pour notre sœur l'eau
Qui est très utile, et humble, et précieuse et chaste.
Soyez loué, Seigneur, pour frère le feu
Par lequel vous illuminez la nuit.
Il est beau et agréable, et robuste et fort.
Soyez loué, Seigneur,
Pour notre sœur, pour notre mère la terre
Qui nous gouverne et qui nous porte
Et fait éclore par milliers fruits et fleurs multicolores.
(Saint FRANÇOIS D'ASSISE. Cantique des créatures)
II y eut un soir, il y eut un matin (Marie-Claire PICHAUD} (chanté par soprano solo, mais invisible)
- Et c'est d'abord au silence, au recueillement que nous sommes invités.
Prière des Frères Moraves (adaptation MAHOT}
- Psaume « Levavi oculos meos » :
Je lève mes regards vers les montagnes :
D'où me viendra mon secours ?
Mon secours me viendra du Seigneur,
Maître du ciel et de la terre.
Levavi oculos meos in montes (Daniel PA CTORI}
- Souvent nos sanctuaires sont dédiés à la Vierge, qui y tient toujours une place d'honneur.
Ne rien dire mais seulement chanter
Parce qu'on a le cœur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains.
Parce que vous êtes belle,
Parce que vous êtes immaculée...
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ,
Soyez remerciée.
(Paul CLAUDEL}
Comme tu es belle,
Quel plaisir à te regarder,
Mon amie, ma colombe, ma bien faite.
Viens vers moi, ma bien-aimée.
Car ta voix est toute douceur
Et ton visage toute lumière.
{BIBLE, Cantique des Cantiques}
Quam pulchra es (Claudio MONTEVERDI}
- Mais tout dans les lignes fait converger les regards vers le chœur, vers l'autel... Tout est centré sur la vie du Christ,
en particulier sur le drame de son arrestation, de sa condamnation injuste et de sa mort -et sur le triomphe de sa
résurrection.
- La vie du Christ, c'est d'abord la joyeuse naissance de Noël.
Venez, mes enfants (Noëlpopulaire d'Alsace, harmonisation César GEOFFRAY}
42
-Le drame de la mort : dans un poignant dialogue, Jésus révèle à sa mère comment il doit mourir.
O mon fils, mon Dieu et mon Sire,
Veuille ta divine sagesse
Excuser l'humaine simplesse
De moi ton indigne servante,
Qui d'amour maternel fervente
Ai fait telles requêtes vaines,
Elles sont douces et humaines,
Procédantes de charité,
Mais la divine volonté
A prévu qu'autrement se fasse.
Au moins veuillez par votre grâce
Mourir de mort brève et légère.
Ce sera de mort très amère !
Non pas fort vilaine et honteuse !
Mais très fort ignominieuse !
Doncques bien loin, s'il est permis !
Au milieu de tous mes amis !
Soit donc, je vous prie, de nuit !
Mais en pleine heure de midi !
Mourez donc comme les barons !
Je mourrai entre deux larrons !
Que ce soit sous terre et sans voix !
Ce sera haut pendu en croix !
Vous serez au moins revêtu ?
J'y serai attaché tout nu.
Attendez l'âge de vieillesse ?
En la force de la jeunesse.
C'est très ardente charité,
Mais, pour l'honneur d'humanité,
Ne soit votre sang répandu !
Je serai tiré et tendu,
Tant qu'on nombrera tous mes os,
Et dessus tout mon humain dos
Forgeront pécheurs, de mal pleins,
Puis fouiront et pieds et mains
De fosses et plaies très grandes.
A mes maternelles demandes
Ne donnez que réponses dures.
Accomplir faut les écritures
(Jean MICHEL :Le Mystère de la Passion, Angers 1486}
- Motet « Tenebrae factae sunt » :
Le ciel se couvrit de ténèbres à l'heure où l'on crucifia Jésus.
Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte :
« Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Et, inclinant la tête, il rendit le dernier souffle.
S'écriant d'une voix forte, Jésus dit :
« Père, entre tes mains je remets mon esprit »
Et, inclinant la tête, il rendit le dernier souffle.
Tenebrae factae sunt (Michel HAYDN)
43
Pleure la terre, pleure la mer,
Pleure le poisson dans sa nage,
Pleurent les bêtes dans leur pré,
Pleurent les oiseaux dans leur vol,
Pleurent les fleuves, les ruisseaux,
Pleurent pierres et arbrisseaux.
Pleurons tous des pleurs nouveaux,
Et moi, plus dolent que quiconque.
Pleure le soleil, pleure la lune,
Pleure chacune des planètes;
Que l'air et le feu rougeoyant
Soient partout livrés aux pleurs.
Pleure le bien, pleure le mal,
Et pleurent tous les gens aussi :
Mort est le roi céleste,
Et non de sa mort naturelle.
Mortes sont lumière et splendeur,
Morte est la manne de douceur,
D'ambre et de musc morte est l'odeur,
De neige et de rosé morte la couleur.
Mort est celui qui était si doux
À regarder, à respirer,
À entendre et à goûter,
Et à serrer entre nos bras.
(ANONYME italien, XlIIe siècle)
- Motet « O vos omnes »
O vous tous qui passez sur la route,
Arrêtez-vous et regardez :
Est-il une douleur comparable à ma douleur ?
Prêtez attention, peuples de l'univers entier,
Regardez, voyez ma douleur :
Est-il une douleur comparable à ma douleur ?
O vos omnes (VICTORIA
- Gloire et triomphe de la Résurrection... « Ne craignez rien » dit l'Ange aux femmes venues pleurer sur le tombeau
de Jésus, « Ne craignez rien. Vous cherchez Jésus de Nazareth qui a été crucifié. Il n'est plus ici. Il est ressuscité ».
Nolite timere (GRÉGORIEN. Par les voix de femmes')
Joyeuse lumière de la gloire sainte et immortelle du Père,
Saint et bienheureux Jésus-Christ,
Arrivés à l'heure du coucher du soleil
Et voyant apparaître l'astre du soir,
Nous chantons le Père, le Fils, et le Saint-Esprit de Dieu.
Tu es digne en tous temps d'être chanté par des voix saintes,
Fils de Dieu qui donnes la Vie.
Amen.
Joyeuse lumière (Hymne du Ile siècle (Phôs hilaron, toujours en usage dans la liturgie grecque) César Geoffroy)
***
44
Musique instrumentale (On part s'asseoir}
(ou courte pause)
***
- Vie du Christ, image parfaite de la vie de l'homme... Ainsi la pierre bâtie en l'honneur de Jésus-Christ est-elle aussi
maison pour l'homme. La croix, dont elle a la forme, et qui est partout représentée, résume toutes les peines, toutes
les détresses, toutes les souffrances de l'homme.
- Se répondant par-dessus les siècles, trois chants nés dans la douleur de l'exil, les deux premiers alors que le
peuple juif déporté à Babylone pleurait sa patrie perdue, le troisième né dans les camps de prisonniers pendant la
dernière guerre.
Exilés auprès des fleuves de Babylone,
Nous demeurions assis et nous pleurions
Au souvenir de toi, terre d'Israël.
Super flumina Babylonis (Roland de LASSUS)
Estans assis aux rives aquatiques (Claude GOUDIMEL}
Mort d'Ophélie (RAPH}, pendant laquelle :
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à i'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importé comment s'appelle
Cette clarté sur leurs pas
Que l'un fût de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
45
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
II coule il coule et se mêle
A la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise et mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rosé et le réséda.
(Louis ARAGON}
Chant des marais (harmonisation César GEOFFRAY}
- Mystère de Jésus-Christ ressuscité, élan de la pierre, symbole de toutes les espérances, de toutes les aspirations
humaines.
Seigneur,
Veuillent tes Anges à mon heure dernière
porter mon âme dans le sein d'Abraham.
Puisse mon corps reposer dans le doux sommeil de la mort
sans tourment ni peine, jusqu'au jour où tout sera renouvelé.
Alors, éveille-moi de la mort,
Fais que mes yeux te voient face à face
en toute joie,
O Fils de Dieu, Sauveur et Source de Vie.
Seigneur Jésus-Christ, exauce-moi :
Je te louerai éternellement.
Ach, Herr. lass dein lieb'Engelein (J.S. BACH : Choral final de la Passion selon StJean}
- Sur un thème de negro-spiritual : Old black Joe. Un noir a travaillé toute sa vie et vieilli au milieu des champs de
cotonniers; tous les siens l'ont déjà quitté. Il dit son espoir de les rejoindre bientôt.
Old black Joe (Stephen Col lins FOSTER, harmonisation Raph}
- Humbles églises ou splendides cathédrales, dépositaires dans l'immobilité de leur pierre d'un message de paix,
d'un message d'amour, d'un message de joie sans faille.
Bienheureux ceux qui se savent pauvres,
le royaume de Dieu leur appartient.
Bienheureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Bienheureux ceux qui sont doux,
ils posséderont la terre.
46
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice,
car ils seront rassasiés.
Bienheureux ceux qui ont le cœur bon :
ils ne rencontreront que bienveillance.
Bienheureux les cœurs purs,
ils verront Dieu.
Bienheureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu.
Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la Justice :
le royaume de Dieu leur appartient.
(ÉVANGILE selon Saim-Matthieu, 5 : 3-10)
II y a des mots qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot Chaleur le mot Confiance
Amour Justice et le mot Liberté
Le mot Enfant et le mot Gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot Courage et le mot Découvrir
Et le mot Frère et le mot Camarade
Et certains noms de pays et de villages
Et certains noms de femmes et d'amis.
(Paul ÉLUARD)
7
Notre Père (RIMSKY-KORSAKOl }
Eclatez de joie dans le Seigneur, homme justes,
L'allégresse convient aux cœurs droits.
Louez le Seigneur sur la cithare,
Louez-le sur le psaltérion à dix cordes,
Faites sonner pour lui tous vos instruments.
Chantez-lui un hymne nouveau,
Faites pour lui de bonne musique,
Clamez à belles voix,
Eclatez de joie,
L'allégresse convient aux cœurs droits.
Exsultate justi in Domino (Lodovico da 17ADANA)
***
47
1959 - 1960
Chef de chœur : Jacques Grindel
- 25 octobre
Dimanche régional ACJ.
- 14 et 15 novembre
Week-end à Sèvres.
- 28 novembre
Concert à St Benoît, à Vincennes.
- 2 et 13 décembre
Week-end à Sèvres.
- 3 février 1960
Enregistrement pour la Radio.
- 13 et 14 février
Week-end à Sèvres.
- 12 et 13 mars
Concert pour une fête scoute à Boulogne.
- 16 mars
Concert annuel Salle Pleyel.
- 26 mars
Concert rue Censier.
- 27 mars
Concert Salle Adyar
- 24 avril
Concert à Notre-Dame de Lorette.
- 27 avril
Enregistrement chez Philips.
- 7 mai
Concert à Sèvres.
- 8 mai
A Jambville
- 12 mai
Enregistrement chez Philips (suite).
- 23 mai
Enregistrement du disque « 4 Chansons de Jacques Brel ».
- 17 mai
Enregistrement pour la Radio.
- 18 juin
Assemblée générale à Quincy-Voisins. J. Grindel donne sa démission
« pour contrecarrer le projet de « Conseil de discipline ».
- 26 juin
Concert dans le XVème.
- 30 juillet 715 août
Tournée en Autriche. Concerts à Schruns et à Saalbach.
48
Programme du concert à la Salle Pleyel
du 16 mars 1960
Direction : Jacques Grindel
En intermède : Les 3 Horaces
ROUTES ET ETAPES
Vagabondage
Feu de camp
Les Crapauds
L'Eau de la Source
File la Laine
Kyrie des Gueux
Méli Mélo
MUSIQUE ET POESIE
Harm. Salabert
Harm. C. Geoffray
Harm. R. Passaquet
Harm. M. de Ranse
Jacques Douai
Jacques Chailley
Joseph Bovet
Deliette
L'Alauda
Les Scarabés
Rosé des Bruyères
In Stiller Nacht
La Biche
La Blanche Neige
PAR MONTS ET PAR VAUX
Campana
Harm. APerez Moyar
La Romance de l'Aveugle -----José Maria Marti
Le Vira du Minho
Harm. J. Chailley
Berceuse Corse
Henri Tomasi
Ma Forêt
Harm. J.Grimbert
Vieux Pèlerin
Harm. J. Grindel
Hava Naguila
Harm. D. Pactori
MUSIQUE D'INSPIRATION RELIGIEUSE
O vos omnes
Tenebrae factae sunt
Timor et Tremor
Du Caurroy
Harm. M. de Ranse
Martin Blumer
R. Schumann
Brahms
P. Hindemith
F. Poulenc
Vittoria
M. Haydn
F. Poulenc
49
1960-1961
Chefs de chœur : Claude Ragu et Alain Penot
- 2l septembre
Reprise de la Chorale par Claude Ragu et Alain Penot.
- 22 octobre
Concert à l'Hôpital de Garches.
- 5 et 6 novembre
Week-end au C.I.T. de Rambouillet. Bizutage : « Fête grecque ».
- 17 et 18 décembre
Week-end au Foyer Cimade de Sèvres.
- 8 janvier 1961
Noël à l'Hôpital Broca.
- 11 et 12 février
Week-end à Rambouillet.
- 19 février
- 22 février
20eme anniversaire d'A.C.J. La Chorale chante Jephlé de Carissimi au Théâtre
de la Cité Universitaire, sous la direction de Ph. Gaillard.
Par décision du Conseil de Chorale, le concert à Pleyel est annulé
- 1er mars
Envoyé par ACJ, Lucien Jean-Baptiste prend contact avec la Chorale.
- 4 mars
Bal de Chorale à la Mairie du XlVème.
- 11 et 12 mars
Week-end de travail à Choisy-le-Roi, sans Lucien Jean-Baptiste pourtant
attendu. Préparation du prochain disque et petit concert au Foyer Mermoz,
sous la direction de C.Ragu.
- 8 et 9 avril
Week-end au Val d'Ajol, avec J.Grindel.
- 3 et 4 mai
Enregistrement aux studios Philips du S6"16 disque de « Chansons de
marche, Chansons d'étapes » , sous la direction, au pied levé,
de L.Jean-Baptiste.
- 3 et 4 juin
Concerts à Notre- Dame de Lorette, sous la direction de C. Ragu.
- 24 et 25 juin
Week-end à Montargis. L. Jean-Baptiste prend officiellement
la direction de la Chorale.
50
1961 - 1962
Chef de chœur : Lucien Jean-Baptiste
- Octobre à décembre
- 3 janvier 1962
Noël des Hôpitaux à La Pitié.
- 6 et 7 janvier
Week-end de détente à Boisy-1 a-Rivière, près d'Etampes.
- 14 janvier
Messe chantée à Feucherolles.
- -10 et 11 février
Week-end à Boissy-la-Rivïère.
- 28 février / 3 mars
Accueil de la Chorale de Tùbingen. Concert le 1er mars à
Saint-Séverin.
- 17 et 18 mars
Week-end à Noisy-sur-Oise.
- 25 mars / 5 avril
Enregistrements à la Schola Cantorum et rue Cognacq-Jay.
- 6 avril
Concert Salle Pleyel : Récital César Geoffray.
- 5 et 6 mai
Week-end au Mesnil-le-Roi (Maison des Cœurs Vaillants).
- 12 et 13 mai -
Concerts à Bruxelles, Palais des Beaux Arts.
- 2/12 août
4 èmes Choralies de Vaison-la-Romaine.
Programme du Récital César Geoffray
Salle Pleyel, 6 avril 1962
Chorale Fédérale du Scoutisme Français - Ensemble vocal R. Passaquet
Ensemble vocal L. Jean-Baptiste - Chanteries A Cœur Joie de Paris
2eme partie
1ère partie
Via l'bon Vent
Voici le mois de mai
Larmes
Dextera Domini
Sérénade pour violon et chœur, de C. Geoffray
(1èr6 audition à Paris )
L'Hiver ne reviendra plus
La Terre de nos Pères
L'Oiseau - Mouche
Hardi, suivons les Mages
Le Bateau qui s'endort
Si gentille
3eme partie
Naissance d'une Cité
Cantate de C. Geoffray pour grand chœur, chœur solistes, chœur d'enfants et percussions
(1èr* audition à Paris )
NDLR Cette cantate a été donnée en première audition à Lyon, en 1959.
51
1962-1963
Chef de chœur : Lucien Jean-Baptiste
- 20 et 21 octobre
Week-end à Boissy-la-Rivière.
- 17 et 18 novembre
Week-end au Château de Bierville, près d'Etampes.
- 15 et 16 décembre
Week-end à La Rochette.
- 31 décembre / 5 janvier
Réception de la Chorale San Jordi. Concert aux
Blancs - Manteaux.
- 7 février
Concert à Marly-le-Roi.
- 27 avril
Concert à la Salle Pleyel.
- 29 mai
Réunion du Conseil de Chorale, arbitrée par Philippe Caillard,
pour exprimer le malaise ressenti dans la Chorale.
- 16 et 17 mars
Week-end à Boissy-la-Rivière, à la même date que le mariage de
Michel Morel et Simone Matton. Déclaré obligatoire par
L. Jean-Baptiste, ce week-end marque le départ de fait des
Anciens Scouts de la Chorale.
- 19 juin
Assemblée générale. Plusieurs Anciens se retirent du
Conseil de Chorale.
- 30 juin
Dernière répétition Rue de Rennes...
Programme du concert à la Salle Pleyel
du 27 avril 1963
Direction : Lucien Jean-Baptiste
En intermèdes : Les Trois Horaces
1ère partie
O Musica
Dans le vent de France
Là-bas au fond des bois
J'entends l'alouette
Petite bergerette
Dedans la cour du roi
2ème partie
Viens chanter avec nous
Les savetiers
La Saint-Jean
Avril
Pilons l'orge
Si le roi m'avait donné
Le charbonnier
Berceuse
J'entends ma Lisette
Oh ! revenez-y toutes
Nos avons trois belles filles
Ubers Gebirg Maria geht
Bascia-mi vita mia
Wie schôn leuchtet
Laudate Jehovam
Cantate N°106 « Actus Tragicus »de J.S. Bach
52
1963-1964
Chef de chœur : Lucien Jean-Baptiste
- Octobre
Rentrée Chorale au nouveau lieu de répétitions : la crypte de
N.D. des Champs, 23 rue du Montparnasse.
- 14 et 15 décembre
Week-end à Rambouillet, par un verglas terrible, pour le bizutage
des nouveaux.
- 1er mars 1964
Enregistrement pour la Radio.
- 4 et 11mars
Participation de nombreux anciens aux répétitions.
- 17 mars
Concert du 20eme anniversaire à la Salle Pleyel.
120 Anciens y participent.
- 14 juin
Week-end à Quincy-Voisins.
Programme du concert du 20ème anniversaire
mardi 17 mars 1964 à la Salle Pleyel
Sous la Présidence d'honneur de Monsieur Maurice Herzog, Ministre de la Jeunesse et des Sports
Direction : Lucien Jean-Baptiste
lèrc partie : la Chorale
Viens chanter avec nous
Réveillez-vous Picards
Tant que vivrai...
2èmc partie : avec les Anciens
O Sari Mares
Vieux refrains
Si vous n'êtes en bon point
Margot labourez les vignes
Din,dirindin...
Dans le Vent de France
Intermède
Soleils couchants
J'entends l'Alouette
Le petit Ramoneur
Mon Père m'a donné un mari
Mes bons Amis
Au Chant de l'Alouette.
Intermède
Da pacem Domine
Intermèdes dansés par Les Cardils, groupe folklorique périgourdin.
« La Chorale Fédérale du Scoutisme Français de Paris est le modèle par excellence de ces Chorales dites
« populaires » - ouvertes à tous - que depuis plus de vingt ans le Mouvement A Cœur Joie a formées ».
César Geoffray
53
Les trois dernières années de la Chorale
1964 – 1965
Guy Reibel! succède à Lucien Jean-Baptiste, devenu attaché musical du Mouvement ACJ.
La Chorale répète toujours 23 rue du Montparnasse.
- 27 mars 1965
Concert Salle Gaveau avec l'Ensemble Vocal Universitaire de Tours
dirigé par Jean-Michel Vaccaro.
- Du 4 au 12 août
Participation individuelle des choristes aux 5 èmes Choralies de
Vaison-la-Romaine.
Programme du concert à la Salle Gaveau
le 27 mars 1965
Direction : Guy Reibel (Chorale du Scoutisme)
et Jean-Michel Vaccaro (Ensemble Vocal Universitaire de Tours)
La C.F.S.F.
L'E.V.U.T.
Viva tutte les vezzose
J'ai posé les mains dans l'herbe
Ecoute dans le vent
Je t'ayme ma belle
Viele verachten die edele Musik
Demandes-tu douce ennemie
Mon doux ami
A la campagne
Tant que vivray
Pavane
Et ! non ! non !
Automne
Trois danses
C'est une damoiselle
Matona mia...
O vos omnes
Exultate justi
C.F.S.F. et E.V.U.T.
Passant le gué
Wie schôn leuchtet..
Dans le serein de sa jumelle flamme
Frères, louons tous ensemble
Intermède
La Compagnie du Verbe
1965-1966
En octobre 1965, retour de Lucien Jean-Baptiste comme chef de chœur.
- 22 mai 1966
Rallye de la Chorale au Château de Champs et à Quincy-Voisins.
- 8 iuin
Concert à l'American Students.
- 15 juin
Dernière répétition boulevard du Montparnasse.
54
1966 -1967 : la fin de l'histoire
- 28 septembre
Reprise de la Chorale, réduite à une vingtaine de membres,
o par Lucien Jean-Baptiste. Décision de faire adhérer les choristes à
l'U.S.E.R. (Union Sportive et Educative
Rosalienne ) de la Paroisse
Sainte Rosalie, rue Corvisart (13ème)
- 19 octobre
Essai d'un deuxième chef de chœur.
- 19 novembre
Concert à Sainte Rosalie
- 23 novembre
Yves Dulac reprend la Chorale
- 13 février 1967
Réunion du Bureau confirmant l'intégration à l'U.S.E.R. au mois de mars
mais avec une proposition d'Yves Dulac. . . de quitter l'U.S.E.R.
- 18-19 mars
Week-end à Vallangougeard ( Institution de caractériels de Brécourt).
- 9 avril
Concert à l'U.S.E.R.
- 12 avril
Nouveau lieu de répétitions : 70 rue Falguière, local paroissial de
Saint Jean-Baptiste de la Salle.
- 6 mai Concert au Collège Stanislas, rue N D. des Champs.
- 13 au 15 mai
Week-end de la Pentecôte en Bourgogne. Concerts à Dijon,
à Beaune et à Saulieu.
- 19 mai
Inauguration de l'U.S.E.R., avec petit concert, malgré le changement de lieu
de répétitions, (cf la lettre ci-dessous).
Extraits de la lettre d'Yves Dulac à la Chorale
Tout d'abord, je vous rappelle que nous avons accepté de chanter au Repas des Vieillards de l'U.S.E.R. le
dimanche 9 avril (...) Or nous avons la possibilité de trouver des effectifs nouveaux en changeant de lieu
de répétitions : il s'agit d'un petit groupe qui n 'a plus personne pour le diriger et que nous pourrions
intégrer (...).
A partir du 12 avril, nous nous réunirons 70 rue Falguière dans une salle qui nous sera prêtée par la
paroisse St Jean-Baptiste de la Salle. La répétition du mercredi 5 se fera comme d'habitude rue Corvlsart.
Enfin, nous avons envisagé de faire un week-end les 13,14 et 15 mai à Beaune, en Côte d'Or, week-end
de détente et de repos. Ce sera aussi un week-end musical avec un ou deux concerts (...).
A la rentrée d'octobre 1967, la Chorale du Scoutisme deviendra la
« Chorale Harmonie »
d'Yves Dulac.
Sic transit notre Chorale formée de ses derniers survivants..,
55
LES RETROUVAILLES DES ANCIENS
L'histoire de notre Chorale a donc pris fin en 1967. Mais l'aventure collective que nous avons
vécue les uns et les autres ne pouvait s'arrêter là.
Issus du Scoutisme, formés à l'école de César, conquis par son charisme puis imprégnés de
l'esprit A Cœur Joie, nous avons, à différentes époques, tissé entre nous des liens si étroits - et
même conjugaux, pour beaucoup - que nous devions, par la force des choses, nous retrouver tôt
ou tard.
Déjà, à la rentrée 1952, une Page des Anciens est ouverte dans le Journal par Marcel Gouge ( lire ciaprès). Mais c'est trois ans avant la disparition de la Chorale que Pierre et Jeannine Blanc, en
collaboration avec Jacques et Monique Delaneau, organisent une première rencontre des choristes
de Raph Passaquet et de Jacques Grindel. Elle a lieu le 14 juin 1964 au Château de Quincy-Voisins
(Seine-et-Marne). C'est le début de la longue suite de nos retrouvailles. En voici le détail.
- 23 mai 1965
Journée à la maison d'accueil des Roches à Morsang-sur-Seine ( Essonne).
- 22 mai 1966
Le « cercle » des Anciens est élargi. Rallye auto au départ de Paris XIXème
arrivée au Château de Quincy-Voisins, avec étapes à Grosbois et Champssur-Marne.
Rallye. Départ du Sacré-Cœur de Montmartre, arrivée à Bessancourt,
dans le Val d'Oise, étapes : Moulin de Sannois, Montmorency, Taverny et
Auvers-sur-Oise.
25eme anniversaire de la fondation de la Chorale au Château de
Quincy-Voisins.
Rassemblement à la Maison russe de Ste Geneviève- des -Bois (Essonne).
- 24 septembre 1967
- 15 juin 1969
- 24 mai 1970
- 4 juin 1972
Journée à Quincy-Voisins. Pierre et Jeannine Blanc passent le relais de
l'organisation des rencontres à Claude et Françoise Chataignon.
- 22 septembre 1974
Nouveau rassemblement à la Maison russe de Ste- Geneviève-des-Bois.
Colette Lembert pilote la rencontre.
- 9 mai 1976
Journée à Jambville.
- 17 septembre 1978
Journée au Centre d'Animation de Porchefontaine à Versailles.
Rencontre pilotée par Michel Brunetti.
- 16 juin 1979
Chez Jean Richez, « Le Foulon Michaux », à Avallon.
- 21 septembre 1980
Nouveau rassemblement à Versailles (cf ci-dessus).
40eme anniversaire d'A Cœur Joie.
- 12 septembre 1982
Chez Jean et Monique Lousteau à Esmans.
- 11 septembre 1983 Chez Françoise et Jean Richez à Avallon.
- 11 mars 1984
Journée au Conservatoire municipal du 12eme arrondissement, rue de Picpus
- 11 octobre 1987
Journée à la maison paroissiale de St-Francois-Xavier, rue Oudinot.
Rassemblement piloté par Jeanine Michelet.
- 27 juin 1992
Chez Jean et Marguerite Dumonthier à Dormelles.
.
56
- Décembre 1997
Création de ['Association des Anciens de la Chorale.
- 20 / 25 mai 1998
Premier séjour à Parent, organisé par Chantai Mortgat.
Approbation des statuts de l'Association lors de FA.G. du 23 mai.
Concert à Saint-Austremoine d'Issoire.
- 25 septembre 1999
Rassemblement à Dormelles.
- 14 mai 2000
50erae anniversaire de Chamarande. Une centaine d'Anciens participe à
la journée de petits concerts organisée par ACJ-Paris Sud- Essonne.
- 16 / 21 mai 2001
2eme séjour a Parent.
- 1er mai 2002
Rassemblement à Esmans.
- 7 / 12 mai 2003
3ème séjour à Parent.
*****
La Page des Anciens
Voici le texte de l'article publié par Marcel Gouge dans le Journal N°9 d'octobre 1952
En janvier 1945, la chorale comptait déjà 79 inscrits et depuis, le nombre s'est accru en plafonnant aux
environs de 160. Puisque nous acceptons toujours des nouveaux et que notre nombre n'augmente pas,
c'est que, petit à petit, les anciens leur ont cédé la place. Mais à l'heure actuelle, où en sommes-nous ?
Depuis sept ans, environ 550 anciens, dont les noms nous sont connus, ont quitté la chorale. C'est un
chiffre impressionnant. En faisant le recensement, j'ai relevé 18 Jacques, 16 Michel, 16 Jeanine, 13
Geneviève, 12 Jacqueline, 15 Pierre, 7 Paul et seulement 3 Roger...Je ne citerai pas tous les prénoms, il y
en a près de 150 différents, sans compter les noms composés.
Ces anciens sont encore très fidèles à la chorale mais se trouvent dispersés aux quatre coins du monde,
mariés ou non. Ils sont toujours très heureux de recevoir des nouvelles et ne demandent qu'à retrouver
l'ambiance A Cœur Joie. Voici quelles sont les principales suggestions faites par certains, en réponse à
une circulaire que leur adressait Jacques Sagnes, il y a un an :
•
•
•
•
Etre tenus au courant des principales activités ou événements notables,
Savoir quels sont les chants nouvellement appris,
Etre prévenus suffisamment à temps de la date des concerts,
Avoir une occasion ou deux de se rencontrer pendant l'année. On suggère bal, répétition ou week-end.
Je pense que, comme moi, vous estimez ces souhaits réalisables.
En tout cas, nous tenterons quelques expériences dans ce sens cette année et je suis certain que nous y
trouverons tous beaucoup de joie.
Dès maintenant sont prévues une Page des Anciens dans le journal et une formule combinée
d'abonnement et de réduction aux concerts de la chorale dont les détails seront communiqués aux
intéressés.
Marcel Gouge
*****
57
Les 40 ans d'A Cœur Joie avec les anciens du Scoutisme de Paris
Extraits de l'article publié dans le Journal A Cœur Joie N° 204 de décembre 1980
Depuis plusieurs années, bon nombre de celles et de ceux qui constituèrent la Chorale Fédérale du
Scoutisme Français de Paris ont pris l'habitude de se retrouver pour une journée ou pour un week-end.
Non pas à la manière de vétérans tenant leur assemblée générale. Ici, les seules structures sont celles de
l'amitié. Et elles sont tellement solides que chaque rendez-vous annuel rassemble une bonne centaine
d'anciens (...).
Ainsi, le dimanche 21 septembre, au Centre d'Animation de Versailles-Porchefontaine, nous voici de
nouveau réunis.
Retrouvailles...Il y a ceux de la vieille garde qui chantaient déjà sous la direction de César au Jamboree de
Moissons ; ceux qui « firent » Chamarande ; ceux qui inaugurèrent les premières Choralies de Vaison ;
ceux qui vinrent ensuite...
Souvenirs... Des photos circulent mêlées à des programmes de concerts : Pleyel avec César ou Marcel
Gouge, avec Paulette Bonhomme et Pierre Chevallier, avec Stéphane Caillât, avec Raph Passaquet.
Le passé ressurgit. La Belle Aurore est toujours là comme le Feu de Chailley, le Bateau qui s'endort.,
comme le Ruissseau tranquille, Costeley avec son Berger et sa Bergère., Poulenc et sa Reine de Saba,
Brassens et sa Chasse aux Papillons...Les partitions ne servent qu'à retrouver quelques paroles oubliées.
La musique, elle, revient d'elle-même.
Nostalgie ? Mais non ! On n'est pas venu pour s'attendrir. Simplement pour le plaisir d'être ensemble, pour
partager ce que nous avons eu et continuons d'avoir en commun, sans même peut-être nous en rendre
compte : un je ne sais quoi, un certain état d'esprit, indéfinissable mais à coup sûr indélébile. Et cela,
grâce à César dont il n'est pas nécessaire d'évoquer la mémoire tant il nous est encore présent. Grâce à A
Cœur joie qu'il fonda il y a quarante ans.
Pour marquer cet anniversaire, Claude Carrot et Bernard Lallement sont venus se joindre à nous. L'une et
l'autre nous parlent de l'A Cœur Joie d'aujourd'hui, nous disent comment le mouvement s'est agrandi,
développé, étendu, comment il fait face à son évolution.
Les Cantilènes, vous connaissez ? Voici quelques toutes jeunes filles (...) qui ayant passé l'âge d'en être
(...) ont constitué un petit groupe. Elles nous donnent, avec Claude Carrot, un bel aperçu de leur talent.
Puis voici la Chorale franco-allemande de Bernard Lallement. En l'écoutant, nous les « vieux », pouvonsnous vraiment réaliser qu'A Cœur Joie a déjà 40 ans ? Allons donc ! il n'a pas pris une seule ride.
Alors, nous les anciens qui avons dû nous éloigner de la famille, sans jamais l'oublier pour autant, il nous
vient soudain une furieuse envie de la retrouver. De reprendre le temps de chanter pour mieux prendre le
temps de vivre.
Yves Michelet
*****
Extraits de l'article publié dans La Montagne du dimanche 24 mai 1998
RETROUVAILLES
Les choristes tiennent toujours la corde
Cent vingt choristes uniront leurs voix cet après-midi, en l'abbatiale Saint-Austremoine. Une manière
défaire renaître la chorale des scouts qui a existé de 1945 à 1965. Trente-trois ans après, la passion
et les voix sont toujours intactes.
Ce printemps, c'est la saison des retrouvailles. Des retrouvailles autour des partitions et du plaisir de
chanter. Cent vingt fidèles, membres de l'ex-chorale du scoutisme français (...) se sont entraînés, comme
au bon vieux temps, au village de vacances de Parent. Un concert est prévu aujourd'hui, en l'abbatiale
(...).
Cent vingt, c'est encore beaucoup, et Chantal Mortgat qui est l'instigatrice de cette rencontre, en est plutôt
fière. « On se rencontre épisodiquement, constate-t-elle. Là, on vérifie qu'on peut toujours chanter
ensemble ! ». Bien sûr, tous ont pris des cheveux blancs, mais la voix reste intacte. Et puis, quatre chefs
de chœur qui ont dirigé la chorale sont au rendez-vous, comme au bon vieux temps. Parmi eux, Raphaël
Passaquet, qui est également compositeur. Sa dernière création sera chantée cet après-midi, à Issoire.
Trente-trois ans après, les choristes jouent toujours sur le registre de la nouveauté.
58
Mille souvenirs pour les anciens
de la chorale du Scoutisme A Cœur Joie de Paris
Extraits de l'article publié dans Chant Choral Magazine N° 63 de juillet / septembre 1998
Pendant quatre jours, nous étions plus de cent vingt réunis en Auvergne en compagnie de quatre chefs
s'étant succédé de 1945 à 1965 à la tête de cette formation : Marcel Gouge, Paulette Thomas-Bonhomme,
Raphaël Passaquet, Jacques Gnidel. (...).
Tourisme local et travail choral se pratiquèrent dans l'enthousiasme. Un exposition rappelant les moments
forts de la chorale fut présentée.
Notre passion du chant choral étant restée intacte, nous avons pu monter un programme mêlant des
œuvres de Mozart, Monteverdi, Bach, les classiques de César, bien sûr, et une dernière composition de
Raph Passaquet : Père de nous qui es là-haut. Toutes ces œuvres furent données en public sous les
voûtes romanes de Saint-Austremoine dTssoire, faisant renaître, le temps d'un petit concert, « notre »
chorale.
Ces superbes journées nous permirent d'évoquer César Geoffray avec les témoignages sonores
enregistrés quelques mois avant sa mort par Marcel Gouge. La copie intégrale de « L'Evangéliaire » nous
fit saisir sa pensée profonde. La présence de Gilka-Béclu Geoffray conféra à ces beaux souvenirs une
intensité émouvante.
Merci à Chantai Mortgat pour l'organisation remarquable de ces journée, et rendez-vous en 2001.
Yves Michelet
Contact : Association des anciens de la Chorale Fédérale du Scoutisme français de Paris.
er
Président Marcel Gouge, 7, rue Albert 1 92330 Sceaux.
***************
59
Annexe 1
Témoignages, souvenirs...(suite)
Sur la tournée au Danemark
(avril 1952)
- 60 -
Le « marché aux esclaves » était le moment où
nous étions appelés, par deux ou seul, pour être
logés chez l'habitant
C'est ainsi que l'un d'entre nous s'est retrouvé chez
un boxeur qui lui a fait enfiler des gants de boxe
pour un entraînement matinal !
Un autre choriste s'est vu réveillé aux aurores pour
visiter la ville avant le rendez-vous du matin donné
par la chorale. Quant à un autre, logé dans une
famille ayant une charmante jeune fille, il est revenu
tout fier de nous montrer un mouchoir brodé à son
prénom.
Mais le plus amusant fut le cas de deux altos
logées chez un monsieur célibataire qui, après le
dîner, leur fit admirer des photos où il se
baladait...nu sur son cheval î II leur offrit de leur
apporter le petit-déjeuner au lit...ce qu'elles
refusèrent poliment. Puis, une fois rentrées dans
leur chambre, elles poussèrent une commode
contre la porte fermée pour profiter d'un sommeil
plus serein !
Les conversations dans le car étaient fort animées
à l'écoute de ces aventures inattendues.
Au terme du voyage, une fois arrivés au Palais
de Chaillot pour chanter au Gala d'Air France, nos
ténors et basses - en culottes courtes de l'uniforme
– avaient bonne mine, dans les coulisses, à côté de
Jean Marais dans sa toge de Britannicus. L'un
d'entre eux n'hésita pas à signer une dédicace pour
un spectateur, à la suite du comédien !
Tous ces bons souvenirs de voyages forment la
joyeuse mémoire de notre passé de choristes A
Cœur Joie.
Cortège funèbre : les agents entourent la voiture et
les pleureurs suivent
tout
en
conversant
avec les morts...Puis le groupe se disperse.
Pourtant, il se retrouve à la porte du Commissariat
pour prendre des nouvelles. Une aimable
discussion s'engage avec un agent, ancien Scout.
Pendant ce temps, François danse d'un pied sur
l'autre, Marcel se gratte la tête et Gisèle rêve.
Enfin, au bout d'une heure, les prisonniers sont
Les dix commandements du
parfait choriste
La chorale toujours serviras
La nuit, le jour, parfaitement
Répétition ne manqueras
Ou 'en cas de mort uniquement.
En retard point n'arriveras
Sinon troubleras gens et chants.
Cotisation tu payeras
Sans rechigner aucunement
Aux activités tu seras
Hiver, été, régulièrement
Jamais un chant n'entonneras
Si ne le sais suffisamment
Par moins vingt-cinq tu sortiras
En chemisette simplement
Brigitte Guérin – Rousseau
Ta voix toujours tu soigneras
Ne fumant pas ni ne buvant
Arrêtez la musique
Dans le journal tu écriras
Critique ou autre boniment
Décor : rue St Séverin, à l'ombre d'un réverbère.
Un groupe susurre une berceuse ; au coin de la
rue, une ombre fait le guet mais, lassée, revient
Soudain, coup de frein, claquement de portières, la
police entoure le chœur. Cinq minutes de palabre et
deux garçons, l'un parce qu'il semblait diriger,
l'autre, parce qu'il était le plus grand, sont
embarqués dans le car, ainsi qu'une fille qui
protestait.
Le sourire « scout » tu garderas
Même à Pleyel superbement
Pierre Kurtz, Journal de novembre 1951
relâchés, ayant payé leurs frais de transport en
panier à salade... 120 francs.
60
Renée Tanguy, Journal d'octobre 1952
Verbalisé au Val-d'Ajol
Du 12 au 21 août 1957
Au stage de Serres-Ponçon
En 1960, la Chorale est allée chanter en
l'église du Val-d'Ajol pour la première messe
de Jean-Paul.... ?
emf
Une vingtaine de choristes participe au 4 stage d'Art
dramatique qui se déroule sur le site du barrage en
construction.
Ce stage est animé par Gabriel Monnet, pour le
théâtre, et Raph Passaquet, pour la musique. L'œuvre
jouée est Antigone, de Sophocle. Avec les costumes
conçus pour la pièce « Les Coréens », interdite par le
gouvernement pour cause de guerre...de Corée.
A ce stage, participent également J.C. Malgloire
(hautbois), J.P. Mathieu (trombone), Daniel Bourgues
(cor).
Au cours de ce séjour, quelques choristes
(mâles) devaient se faire les muscles en
lançant de grosses pierres dans une cascade.
Un garde-champêtre ( ou forestier ) passait
par là et ce qui devait arriver arriva : il
verbalisa ! Ce qui me valut, ayant participé à
cet «exercice», d'être convoqué, à mon retour
à Paris, par le commissariat du 14eme
arrondissement !
L'adieu au village...
Le 17 août, les choristes donnent un concert à
Savines pour « l'enterrement du village » qui va être
recouvert par le lac de Serres-Ponçon. Voici le chant :
D'autres connurent-ils le même désagrément ?
(Témoignage de Roger Mellet )
Quand le lac aura de sa morne étendue
Couvert le village et ses longues rues
Alors on dira : où est le village
Au pied du Grand Morgan ?
Où est le village dont on a perdu le nom ?...
Pleurs...
(Témoignages de Roger Mellet et Chantal Mortgat)
61
Annexe 2
Les enregistrements de la Chorale
1947 - 1949 sur disques Lumen 781.
Dir. : C. Geoffroy et M. Gouge
Noëls villageois
0 vous tous, gens de la terre - Joyeuse Lumière - Noël
poitevin - Le Chant des marais - La Fleur au chapeau La main dans la main.
Le Quatrain du vent - Le Temps a laissé son manteau
- J'ai couru tous ces bocages - Clair matin - La Route
du ciel -Automne.
Noël alsacien - Bénédicité - Noël vellave - Noël franccomtois - Noël vivarois.
Au Clair de la lune - Tenez-la de près - La Reine de
Saba -L'Arbre du Paradis - Le Ramoneur - Amitié.
Liberté -Noël bressan - Mon Dieu, je vais me coucher.
Avec les Quatre Barbus
Dir. R. Passaquet
Venez, mes enfants - Où s'en vont ces gais bergers ?
-Faisons réjouissance - Tous les Bourgeois de Châtre
-Villancico - Promptement levez-vous, mon voisin Noël de Juliénas - Bonnes gens du voisinage - A Noël,
les carènes.
331.25 cm
********************************************************
Chansons de marche, chansons d'étapes N°2
*********************************************************
1954 — 1955 sur disques Erato 331.17 on
Dir. J. Grindel
Marchons dans le vent - Le Feu - Le Kyrie des Gueux
- Les Crapauds - L'Eau de la Source - Dans la troupe Sur la Route dure - Le Vent - L'Alauda - Méli - Mélo .
Chansons populaires et folkloriques
Dir. M. Gouge (1 et 2) et R. Passaquet (3)
N° 1 : Le Bon Village - Plaine, ma plaine - O houp ! –
Les Branles - Le tic-tac du moulin - Chaîne de
bourrées.
N°2 : Cadet Rousselle - La Route est longue - Vive
Henry IV ! - II court, il court, le furet - Chant des
Adieux.
N° 3 : Vagabondages - Le Bateau qui s'endort Konzert - Au clair de la Lune - Steel away - Eco
331. 25 cm
*************************************************************
4 chansons
de Jacques Brel
Dir. J. Grindel
L'Aventure - La Tendresse - Les Flamandes - Voir.
45t.
********************************************************
1957 - 1962 sur disques Philips 33t. 17 cm
********************************************************
Chansons au gré du Vent
Chansons de marche, chansons d'étapes N°3
Dir. R. Passaquet
Dir. L. Jean-Baptiste
La Belle Fille - Le beau Vigneron - Par le Monde - Le
Retour du Marin.
Voici venir la belle saison - A la claire Fontaine - Le
Chant des marais - Tourdion - A Lauterbach L'Orchestre - Trois jeunes Tambours - O Sari Mares La Mère Michel - A la Campagne.
*******************************************************
Chansons de marche, chansons d'étapes N°1
331.25 cm
Avec les Quatre Barbus
*****************************************************
1962 sur disques Parsifal
Dir. R Passaquet
Amitié, Liberté - Automne - Le Feu - Le Retour du
Marin - Ensemble - L'Homme de Cromagnon –
Clair Matin - Les Compagnons - Jo, le Vieux NoirChoral des Adieux.
331.25 cm
Récital César Geoffray
Dir. L. Jean-Baptiste
Avec l'Ensemble vocal Raph Passaquet
et l'Ensemble vocal L. Jean-Baptiste
*******************************************************
Extraits de la cantate « Naissance d'une Cité » - La
Terre de nos Pères - Si gentille - Larmes - L'Cnseaumouche -Dextera Domini - Chansons canadiennes
pour baryton et chœur - Sérénade pour violon et
chœur.
En vacances... marche !
Avec les Quatre Barbus
Dir. R. Passaquet
La Fanfare de Bagnolet-Sur la Route de Dijon -Sur la
Route de Châtillon - La Vieille de Paris - Sur la Route
de Louviers - Le Chameau - Sont les Filles de La
Rochelle - L'Eau vive - L'Alouette - Mariez -vous la
Belle - La Marche des Gosses, du film « L'Auberge
du (F™ Bonheur ».
331. 25 cm
*****************************************************
62
Annexe 3
Extraits de presse
Sur Chamarande
Chamarande, quelque part en Ile-de-France. Des projecteurs embrasent la façade d'un délicieux château Louis
XIII autour duquel on devine, dans la nuit tombante, un vaste domaine avec des arbres centenaires et des
pièces d'eau donnante.
Devant le château, une estrade , où trône un harmonium et autour de laquelle 700 jeunes gens et jeunes filles
sont assis en demi-cercle (...) Pas un mot. Ici on ne parle pas : on chante. Au signal d'une monitrice (...) 700
voix si bien contenues et fondues qu'elles n'en forment qu'une seule, entonnent une phrase musicale qui se
déroule dans l'air léger, accentuant encore la sérénité de cette nuit d'automne (...) . « La route est longue,
longue, longue... ». De la grille du château, l'effet est saisissant : les quatre voix s'harmonisent à la perfection,
le refrain est si bien scandé qu'on voit, semble-t-il, la route étalant son ruban de kilomètres... La dernière partie
s'achève « bouches fermées » dans un murmure infiniment doux...
Mais voici que paraît sur l'estrade celui qui est à l'origine de telles réussites (...). Sa silhouette massive, son
sourire, ses colères subites suivies de compliments affectueux exercent une véritable fascination sur tous les
choristes « A cœur joie » venus des quatre coins de France et de 1 ' étranger pour leur premier Grand
Rassemblement National (...)
Celui qui est allé passer quelques heures à Chamarande n'en peut oublier l'atmosphère...Atmosphère
joyeuse d'abord, comme il convient à une réunion de jeunes campeurs, car les choristes ont apporté leur toit
(...)
Mais atmosphère laborieuse surtout. A Chamarande, une seule chose compte : la musique, ou plus
exactement le chant. On lui sacrifie même le tabac, qui gâte la voix, et la coopérative a vendu en quelques
jours plusieurs dizaines de milliers de sucettes, petit « truc » inventé pour faire oublier la pipe.
Toute la matinée, les quatre groupes de voix travaillent (...) Et l'après-midi, César Geoffray, pendant trois
heures d'horloge, conduit la Grande Chorale.
Il faut encore ajouter à cela les veillées, les concerts donnés par les formation régionales à leurs camarades,
les choristes n'ont pas une minute. Le croiriez-vous ? Insatiables, ils chantent encore en se rendant au
réfectoire, à la bergerie où s'effectue la répétition...11 s se rassemblent dans la cour d'honneur et il suffit d'un
bras qui se lève pour battre la mesure : hop ! l'élan est donné.
Il faut que César Geoffray se fâche pour faire stopper ces concerts improvisés où tous pourraient perdre leurs
voix. Et le soir, quand le cor de chasse a sonné l'extinction des feux, il faut encore assagir quelques
irréductibles...
A l'heure où paraîtront ces lignes, le Grand Rassemblement National de Chamarande aura trouvé sa
conclusion dans un concert public donné à la Salle Pleyel. César Geoffray y aura présenté, en plus d'une
sélection des chants populaires qu'il a harmonisés ,une cantate que 700 choristes ont apprise en quelques
jours... Ce sera la manifestation éclatante de l'essor du mouvement choral « A cœur joie ».
Mais plus encore que cette réalisation grandiose, restera dans notre mémoire l'application, le recueillement
presque, de tous ces jeunes épris de beauté, qui acceptent joyeusement la discipline de la chorale pour
exprimer la joie qui les habite.
Robert DARMANCE, Radio-Cinéma - Télévision du 24 septembre 1950
63
Sur A Cœur Joie . César et la Chorale du Scoutisme
S'il est une opinion solidement ancrée dans les esprits, c'est celle qui veut que les Français ne sachent pas
chanter. Il est vrai que ce n'est pas simplement une boutade. Combien en avons-nous entendu de ces
chorales qui, au cours de manifestations plus ou moins charitables, distillent un irrémédiable ennui.
Il y a longtemps certes que s'est évanouie en France la tradition populaire du chant choral, et, malgré de
louables efforts, trop souvent les tentatives de résurrection de ce répertoire oublié ont la tristesse des
poussiéreux musées d'où ont été exhumées les partitions.
Mais toute règle a son exception qui parfois devient à son tour la règle. Nous n'en voulons pour exemple que
l'effort entrepris dans ce domaine par le mouvement « A Cœur Joie ».
Sur le plateau de la grande Salle Pleyel, nous venons d'assister à l'une des ultimes répétitions des concerts
annuels que la chorale fédérale du scoutisme français de Paris, « A Cœur Joie », présentera les samedi 15
mars et vendredi 21 mars. Sous la direction de Stéphane Caillât, alternent chants populaires, chœurs de la
Renaissance et quelques pièces de Francis Poulenc.
On ne saurait manquer d'être frappé à l'audition de cet ensemble de 150 exécutants, par l'extraordinaire force
d'expression qui anime l'interprétation, par l'intense émotion qui se dégage des thèmes les plus simples pour
faire de chaque œuvre un véritable acte de foi.
Mais pour comprendre l'originalité profonde de l'esprit qui anime cet ensemble vocal, il nous faut retourner à
la genèse du mouvement « A Cœur Joie ».
Lorsqu'en 1940 César Geoffray créa à Lyon la première chorale, il sentit profondément qu'une telle entreprise
ne pouvait être valable que si elle était animée d'un souffle vivant, sous peine de n'être qu'un instrument
anonyme (...)
« A Cœur Joie » : rien que le titre qu'il donnait à son ensemble suffirait à préciser la direction qu'il entendait
poursuivre. Professeur d'harmonie au Conservatoire de Lyon, mais aussi membre influent de cercles
artistiques où se retrouvaient, entre autres, peintres et sculpteurs, il n'avait pas manqué de sentir
profondément que dans toute œuvre artistique, les moyens techniques ne sont rien sans un perpétuel
échange d'émotion.
Susciter l'émotion de chaque participant, telle fut donc la préoccupation première de Geoffray, développer
chez chaque choriste le sentiment qu'il n'est pas un exécutant passif, mais un interprète vivant, un acteur qui
participe activement à la création commune et qui doit apporter à celle-ci autant d'émotion intime qu'il peut
s'attendre à en recevoir. (...) .
C'est dans le cadre des associations de scoutisme que s'est développée la chorale parisienne. Mais dans
toute la France, 160 chorales recrutent actuellement dans tous les milieux (....) . Le but du mouvement en
effet n'est pas seulement de constituer des ensembles vocaux qui prêteront leur concours à diverses
manifestations mais aussi et surtout d'oeuvrer pour l'expansion du chant choral comme source
d'enrichissement accessible à tous.
Est-il encore besoin de dire que le mouvement « A Cœur Joie » ne compte plus les réussites. Primée au
festival de Lille, la chorale parisienne, entre autres, a été sollicitée pour de nombreuses manifestations à
l'étranger, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis et au Canada.
Guy MONTASSUT, « Combat » du mercredi 12 mars 1952
64
Annexe 4
Récapitulatif
Les Chefs de
Chœur
1944 - 1946
César Geoffray, Marcel GougeAndré
Bérof, Serge Leclerc, Guimard.
1946 - 1949
Marcel Gouge.
Les tournées hors métropole
1946
1948
1949
1950
1952
1954
Belgique.
Belgique (mars-avril).
Suisse (août ).
Canada et U.S.A. (août-septembre).
Allemagne (fin décembre).
Danemark (avril ).
Algérie (avril ).
Allemagne (Neustadt, août).
1949 - 1951
Paulette Thomas-Bonhomme
et Pierre Chevallier.
1956
Hollande (avril).
Ex Allemagne de l'Est
(Eisenach, septembre).
1957
1958
1960
Portugal (avril).
Italie (Venise, avril ).
Autriche (fin juillet-août ).
1951 - 1954
Stéphane Caillat.
1954 – 1955
Marcel Gouge
1955 - 1959
Raph Passaquet.
1959 - 1960
Les camps
Jacques Grindel.
1960 - 1961
1951
Treignac ( août ).
Saint-Gervais ( décembre ).
1952
Groix ( août ).
Le Lioran ( décembre ).
1953
1955
1957
1958
1959
Vézelay (avril)
Quiers ( août ).
Serres-Ponçon (août ).
Cheylade (septembre ).
Auvergne (juillet-août )
avec tournée de concerts
Claude Ragu et Alain Penot.
1961 - 1964
Lucien Jean-Baptiste.
1964 - 1965
Guy Reibel.
1965 - 1967
Lucien Jean-Baptiste,
puis Yves Dulac.
65
notes personnelles
66