Industrie graphique

Transcription

Industrie graphique
Observatoire Régional de la Formation et de l’Emploi (ORFE)
Le domaine professionnel
INDUSTRIE GRAPHIQUE
Caractéristiques – Tendances 1982-1999
Directeur de la publication : Jean-Claude GAPIN-FREHEL, Délégué général du GIP ALFA CENTRE
Conception, méthodologie : Marie-Béatrice ROCHARD, directrice de l’O.R.F.E.
Ce cahier a été réalisé par : Marion HILLAU, chargée d'études O.R.F.E
La préparation du cahier ainsi que les recherches bibliographiques ont été réalisées par
Janique CLERC et Jean-Philippe FOUQUET, Université François Rabelais - Tours
Bases de données, cartographie, maquettage : Claude CHOUILLET, chargée de mission
Mise en ligne le :
Dernière mise à jour le :
2
SOMMAIRE
TENDANCES
Présentation du domaine .......................................................... 4
Synthèse………………………………………………………5
CARACTERISTIQUES
Présentation du domaine ......................................................... 6
Répartition des emplois par secteurs d’activité........................ 7
Répartition des emplois par types de contrat ........................... 8
Répartition des emplois par temps de travail ........................... 9
Répartition des emplois par niveaux de diplôme ..................... 10
Répartition des emplois par sexes et par tranches d’âge.......... 11
Répartition des emplois par zones d’emploi ............................ 12
Évolution des effectifs .................................................................13
Évolution des emplois par secteurs d’activité .............................14-15
Évolution des emplois par niveaux de diplôme ...........................16
Évolution des emplois par statuts ................................................17
Évolution des emplois par sexes et âges......................................18-19
Évolution des emplois par zones d’emploi..................................20
APPROCHE QUALITATIVE
Eléments explicatifs des évolutions des métiers………………...21
Bibliographie succincte …………………………………………22-24
3
SYNTHESE
Industrie graphique
Caractéristiques
Une sur-représentation des ouvriers par rapport au niveau national (p.5)
Avec 7 392 actifs occupés en 1999, le domaine « Industrie graphique » est
légèrement mieux représenté en région (0,8 % de l’emploi) qu’au niveau
national (0,6 %) (p.5).
Le domaine « Industrie graphique » est composé de deux familles
professionnelles :
- La famille professionnelle des ouvriers des industries graphiques est
très nettement majoritaire (72,8 %) et sur-représentée par rapport à la
France (64,4 %).
- Celle des techniciens, agents de maîtrise des industries légères et
graphiques regroupe quant à elle 27,2 % des effectifs du domaine.
Ces deux familles professionnelles se subdivisent en neuf professions et
catégories socioprofessionnelles. Seuls les « ouvriers de l’impression » et
« ouvriers qualifiés de la brochure, reliure et façonnage du papier-carton »
sont proportionnellement mieux représentés qu’au niveau national, indiquant
la présence d’entreprises d’imprimerie dans la région (Maury imprimeurs,
Reliure Brun, Bussiere Camedan).
59,3 % des emplois de l’« Industrie graphique » dans le secteur de
l’Edition - imprimerie - reproduction (p.7)
Le secteur Edition – imprimerie - reproduction recense 59,3 % des emplois du
domaine « Industrie graphique ». Il concentre une part plus importante
d’emplois du domaine en région qu’au niveau national (49,5 %).
Les secteurs Edition – imprimerie - reproduction et Industries du bois et du
papier (17,8 % contre 14,6 % en France) concentrent les ¾ des emplois du
domaine.
Très forte part des contrats à durée indéterminée et des temps complets
(pp 8-9)
85,3 % des emplois du domaine Industrie graphique sont des contrats à durée
indéterminée. Ce type de contrat est très nettement sur-représenté par rapport
à la moyenne régionale (57,9 %). La précarité reste faible dans ce domaine,
les emplois en CDD, d’intérim, et en contrat d’apprentissage représentent 7 %
dans le domaine contre un peu moins de 11 % tous domaines confondus (p.8).
Toutefois, la part de ces contrats a tendance à augmenter dans un secteur où
elle est traditionnellement très faible1.
97,1 % de personnes travaillent à temps complet (contre 83,9 % en moyenne
régionale) et 2,9 % à temps partiel (p.9).
82,3 % des personnes qui occupent un emploi dans le domaine Industrie
graphique sont titulaires au plus d’un CAP ou d’un BEP (p. 10)
37,7 % des personnes en emploi sont titulaires au plus d’un BEPC et 47,6 %
d’un CAP-BEP.
Ces données varient selon la famille professionnelle observée. 85,3 % des
ouvriers des industries graphiques sont titulaires au plus d’un CAP – BEP. Les
techniciens et agents de maîtrise sont à 73,9 % titulaires au plus d’un BEPC et
44,3 % d’un CAP-BEP. Ils sont plus d’un quart (26,1 %) à posséder au moins
le niveau BAC-BP.
Des métiers majoritairement exercés par des hommes âgés de 30 à 49 ans
(p.11)
En moyenne, les 30-49 ans représentent plus de 60 % des personnes en
emploi.
Les métiers de l’Industrie graphique sont aux ¾ exercés par des hommes. Les
femmes représentent seulement 20,7 % des techniciens et agents de maîtrise.
Tendances
Après une hausse entre 1982 et 1990, les effectifs du domaine Industrie
graphique décroissent entre 1990 et 1999 (p.13)
La baisse des effectifs du domaine enregistrée à partir des années 90 (-12,5 %
soit -1 052 emplois entre 1990 et 1999) correspond à l’intensification de
nouvelles technologies informatiques des chaînes de production graphique
(PAO, GPAO, DAO, Offset couleur, techniques CTP/CTF, automatisation des
machines de façonnage et de découpe). Les conséquences sur les métiers des
1
Historiquement, les syndicats des « ouvriers du livre » ont la particularité de
disposer de bureaux de placement qui recrutent le personnel.
4
industries graphiques sont visibles sur les effectifs, particulièrement pour les
ouvriers des industries. Les technologies performantes ont accéléré la
diminution de nombreuses unités d’imprimerie et de façonnage, entraînent une
régression des postes moins qualifiés au fur et à mesure des départs. Leurs
effectifs diminuent, entre 1982 et 1999, de 4,9 % (contre 2 % chez les
techniciens et agents de maîtrise).
Les Services opérationnels enregistrent la plus forte hausse (pp. 14-15)
Entre 1990 et 1999, les effectifs des secteurs Edition - imprimerie reproduction et Cuir - textile - habillement diminuent (respectivement - 650 et
- 284 emplois).
Parallèlement, le secteur Services opérationnels devient le troisième secteur
d’activité employeur. L’ensemble des services divers que comprend ce secteur
(location de personnes et/ou de matériels…) atteste d’une tendance à
l’externalisation de certaines tâches pratiquées de plus en plus par les
entreprises.
A partir des années 80, l’informatisation au niveau du prépresse,
l’informatique appliqué, la numérisation de la chaîne graphique et le
développement des activités relevant du multimédia (notamment Internet),
ainsi que la concentration de la presse en grands groupes expliquent en partie
la diminution des effectifs d’ouvriers des industries graphiques dans le secteur
de l’Edition – Imprimerie. De plus, l’outil informatique permet aux entreprises
d’autres secteurs d’activité de réintégrer l’activité de maquettage et
d’imprimerie en leur sein et explique la ventilation plus grande de ces métiers
dans l’ensemble des secteurs d’activité, particulièrement pour les emplois
d’ouvriers.
Une élévation du niveau de diplôme (p.16)
La diminution des emplois non qualifiés correspond à l'introduction de
nouvelles technologies.
Les ouvriers des industries graphiques titulaires au plus d’un BEPC sont de
moins en moins nombreux. Le niveau CAP-BEP devient le niveau de diplôme
nécessaire à l’appréhension de tâches plus complexes.
La hausse des niveaux de diplôme des techniciens et agents de maîtrise,
notamment celle du BAC+2, s’explique par les fonctions de préparation, de
contrôle et d’analyse ou encore d’assistance des ingénieurs auxquelles ils sont
assignés. Dès lors, les formations plus techniques, en lien avec les nouveaux
outils et équipements, sont plus recherchées (Bac Pro technique,
BTS/DUT…). Le niveau de diplôme des plus jeunes, plus élevé que celui des
autres tranches d’âge, confirme l’exigence de compétences nouvelles de la
part des employeurs en matière de formation initiale (plus élevée au moment
du recrutement). Les opérateurs en pré-presse doivent de plus en plus
maîtriser l’ensemble du processus de traitement numérisé. Les tendances au
tout numérique conduit à intégrer certaines activité du multimédia pour être
capable de traités des fichiers destinés à être transférés et utilisés sur différents
supports. Les matériels intégrant de plus en plus la numérisation des données,
la séparation entre préparation de la forme imprimante et l’impression tend à
disparaître. Les opérateurs voient leur tâche s’élargir en amont et en aval de
leur métier d’origine.
Une structure des emplois vieillissante (pp. 17-19)
Après une hausse des effectifs entre 1982 et 1990 qui a surtout bénéficié aux
tranches d’âge les plus âgées, 40-49 ans et 50-59 ans, le domaine Industrie
graphique enregistre une baisse entre 1990 et 1999 qui affecte surtout les 1529 ans (plus de la moitié de la diminution totale enregistrée au niveau du
domaine sur cette période). Pour les ouvriers, nous notons une baisse des
effectifs les plus jeunes et une hausse de ceux des tranches d'âge les plus
âgées. Se pose la question du renouvellement de la main-d’œuvre et des
difficultés à venir en matière de renouvellement des générations. La famille
des techniciens quant à elle se régénère peu. La hausse des effectifs des 30-34
ans s’explique en partie par la diminution des recrutements aux âges plus
jeunes et le vieillissement des générations précédentes.
1990-1999 marque une forte diminution des emplois du domaine
Industrie graphique en région Centre (p.21-22)
Après une période de hausse sur l’ensemble du territoire régional entre 1982
et 1990, le domaine Industrie graphique perd des effectifs (- 1 052 emplois) au
cours de la seconde période intercensitaire dans 17 des 23 zones d'emploi,
particulièrement dans les zones préfectures. Dans ce contexte de baisse
généralisée, les hausses à Gien, Pithiviers et Nogent Le Rotrou sont à
souligner.
5
CARACTERISTIQUES
Industrie graphique
Présentation du domaine
Les métiers du domaine Industrie graphique
Le domaine "industries graphiques" se compose de deux familles
professionnelles :
• Les « ouvriers des industries graphiques »
- qui préparent l'impression par le développement des photos, la
photogravure et la composition (PCS 6281, PCS 6282),
- qui préparent et surveillent les machines qui impriment (PCS 6283),
- qui font la finition des documents imprimés par la reliure, le brochage ou
le façonnage (PCS 6284),
- des artisans qui réalisent tout ou partie de ces activités (PCS 2141).
• Les "techniciens, agents de maîtrise des industries légères ", famille
hétérogène où l'on distingue :
- "les assistants techniques de l'imprimerie et de l'édition" (PCS 4771) qui
préparent, organisent ou contrôlent les différentes activités de l'imprimerie
et définissent les moyens nécessaires à leur exécution,
Famille professionnelle
FC4 Ouvriers des industries graphiques
- des techniciens et agent de maîtrise des industries légères (textile,
habillement, cuir, transformation de bois, papier carton, menuiserie
industrielle).
En comparaison avec la France, des particularités apparaissent en région
Centre.
• Le domaine est sur-représenté en région Centre (0,8 % de l’emploi total) par
rapport au niveau national (0,6 %),
• Les ouvriers représentent 72,8 % du domaine contre seulement 64,4 % en
France.
• Les métiers dont la proportion est plus élevée qu’au niveau national sont
ceux d’ouvriers de l'impression et de la finition (53,5 % des emplois du
domaine contre 40,3 % en France). En revanche, l’ensemble des autres
métiers est sous-représentés.
Effectifs
Part dans le
domaine en
région (%)
Part dans le
domaine en
France (%)
Artisans de l’imprimerie et de l’édition
Ouvriers de la photogravure et des labo. photographiques et cinémat.
Ouvriers de la composition
Ouvriers de l’impression
Ouvriers qual. de la brochure, reliure et façonnage du papier-carton
389
490
549
3050
907
5 385
5,2
6,6
7,4
41,3
12,3
72,8
8,2
8,0
8,0
30,8
9,4
64,4
Assistants techniques de l’imprimerie et de l’édition
Techniciens des industries légères
Agents de maîtrise 2ème niv. fabrication en industrie légère
Agents de maîtrise 1er niv. fabrication en industrie légère
397
238
317
1055
2 007
7 392
5,4
3,2
4,3
14,3
27,2
100
7,1
6,9
4,9
16,7
35,6
100
Professions et catégories socioprofessionnelles
Ensemble
FC5 Techniciens, agents de maîtrise des
industries légères et graphiques
Ensemble
Total
6
CARACTERISTIQUES
Industrie graphique
Répartition des emplois par secteurs d’activité
Répartition des emplois selon les secteurs d’activité en 1999 (%)
Définition du secteur de l’Edition – imprimerie - reproduction
NES 36
Région
France
L’édition correspond à la production de médias individualisables (livres, journaux,
disques, cassettes, Cdrom…) destinés à la vente en réunissant les moyens techniques
et financiers nécessaires. L’édition intègre certaines activités exercées en amont
(imprimerie, reproduction). L’imprimerie est constituée d’une palette d’activités de
services industriels à forte composante technique pouvant être exercées isolément
(impression, reliure, finition, composition, photogravure…) ou regroupées, pour le
compte de tiers ou intégrées à l’activité édition. La reproduction d’enregistrement est
un service comparable à l’imprimerie, relativement à d’autres supports que le papier.
La production des médias eux-mêmes relève de l’édition.
Edition, imprimerie, reproduction
59,3
49,5
Industries du bois et du papier
17,8
14,6
Services opérationnels
4,3
6,3
Cuir, textile et habillement
3,8
4,6
Industries des équipements du foyer
2,2
3,2
Administration publique
2,0
1,9
Autres secteurs
10,6
19,9
Définitions nomenclatures INSEE : site http://www.insee.fr/fr.nom
Total
100,0
100,0
Effectif total
7 392
136 688
Edition – imprimerie – reproduction : premier secteur employeur
Ce secteur d’activité emploie 59,3 % des effectifs du domaine en région
contre 49,5 % au niveau national. Le deuxième secteur employeur est celui de
l’Industrie du bois et du papier qui regroupe 17,8 % des emplois du domaine.
77,1 % de l’effectif total du domaine est donc concentré dans ces deux
secteurs contre 64,1 % au niveau national.
Les quatre autres principaux secteurs employeurs sont : les Services
opérationnels (4,3 %), Cuir – textile - habillement (3,8 %), les Industries des
équipements du foyer (2,2 %) et l’Administration publique (2,0 %).
Toutefois, la répartition des emplois dans les secteurs d’activité varie selon la
famille professionnelle.
Très forte concentration des ouvriers dans le secteur de l’Edition
Représentant environ les trois quarts du domaine, les ouvriers des industries
graphiques se concentrent à 70,7 dans le secteur Edition – Imprimerie reproduction contre seulement 59,3 % des emplois du domaine.
Une dispersion plus importante des emplois de techniciens dans les
secteurs d’activité
Les secteurs Edition - imprimerie - reproduction et Industries du bois et du
papier ne concentrent que 53 % des techniciens et agents. Ainsi, d’autres
secteurs d’activité se trouvent être des employeurs importants pour cette
famille professionnelle : Cuir – textile - habillement (14 % des techniciens et
agents), Industries des équipements du foyer (7,7 %). Le contenu hétérogène
de cette famille professionnelle explique, en grande partie, cette dispersion.
7
CARACTERISTIQUES
Industrie graphique
Répartition des emplois par types de contrat
Une faible part de fonctionnaires et de non salariés
Répartition des emplois par types de contrat
en 1999 (%)
Les titulaires de la fonction publique ne sont que 2 % dans le domaine et sont
fortement sous-représentés par rapport à la moyenne régionale (17,1 %). Ils
sont 1,5 % parmi les ouvriers des industries graphiques et 3,4 % parmi les
techniciens et agents de maîtrise.
De même, les employeurs et les indépendants ne représentent que 5,2 % des
effectifs du domaine (part des artisans, cf. p. 6) contre 10,5 % en moyenne
régionale. Aucun technicien et agent de maîtrise n’est concerné par ce type de
statut.
100
85,3
80
57,9
60
40
17,1
5,6 3,1 4,9
1,1
0,1
pl
oy
eu
rs
A
id
ef
am
ili
al
e
I
2,1
Em
CD
Fo
nc
tio
n
Ti
t.
2
CD
6,9
4,2
D
0,6
0,1
ia
ire
s
0,4 1,9
St
ag
A
pp
re
nt
is
0
2,4
1,2 1,5 1,6
pu
bl
iq
ue
20
Domaine Industrie graphique
tous domaines
85,3 % de contrats à durée indéterminée
Avec 85,3 % de personnes en emploi travaillant en CDI, le domaine
« Industrie graphique » se situe très largement au-dessus de la moyenne
régionale tous domaines confondus (57,9%). Les techniciens et agents de
maîtrise des industries légères et graphiques sont à 92,7 % en CDI, contre 82,6
% des ouvriers des industries graphiques.
Les professionnels du domaine « Industrie graphique » sont très
majoritairement des ouvriers et des employés de petites et moyennes
entreprises privées des secteurs Edition - imprimerie - reproduction,
Industries du bois et du papier et Cuir - textile - habillement. Entreprises où
l’emploi est relativement stable et le turn-over beaucoup plus faible que pour
la moyenne des métiers.
Peu d’emplois précaires
Notons que les contrats précaires sont en proportion relativement faibles dans
ce domaine puisque les emplois atypiques (intérim, CDD) ou encore
l’apprentissage sont moins nombreux que dans la plupart des autres domaines,
pour les ouvriers, où ce type d’emplois représente souvent plus de 10 % de
l’emploi total2. Cela s’explique en partie par l’importance historique de la
structuration syndicale de ces emplois.
2
DARES, base de données, évolution des métiers et des qualifications,(site
www.travail.gouv.fr/etudes/etudes)
8
CARACTERISTIQUES
Industrie graphique
Répartition des emplois par temps de travail
Répartition des emplois par temps de travail en 1999 (%)
100%
1,6
1,4
1,2
1,2
97,1 % des emplois exercés à temps complet
80%
Temps partiel, à mitemps ou moins
60%
97
97,6
40%
Temps partiel, plus
d'un mi-temps
Temps complet
97,1 % des personnes en emploi dans le domaine « Industrie graphique »
travaillent à temps complet (contre 83,9 % en moyenne régionale). Nous
retrouvons cette forte proportion de temps complet de façon identique pour
chacune des familles professionnelles du domaine : 97,0 % des ouvriers des
industries graphiques et 97,6 % des techniciens et agents de maîtrise des
industries légères et graphiques. Les emplois à temps partiel demeurent rares
dans ce domaine (seulement 2,9 % des emplois contre 16,1 % tous emplois
confondus en région Centre).
Les femmes sont légèrement plus nombreuses à temps partiel
20%
0%
Ouvriers des industries
graphiques
Techniciens, agents de
maîtrise des industries
légères et graphiques
Comme leurs homologues masculins, les femmes exercent en grande majorité
à temps complet, 94,5 % au niveau du domaine (98,1 % pour les hommes),
94,3 % pour les ouvriers des industries graphiques (98 % pour les hommes) et
95,2 % pour les techniciens et agents de maîtrise (98,1 % pour les hommes).
Elles sont toutefois plus nombreuses à travailler à temps partiel, (5 % contre
2 % pour les hommes).
9
CARACTERISTIQUES
Industrie graphique
Répartition des emplois par niveaux de diplôme
Répartition des emplois par niveaux de diplôme en 1999 (%)
47,6
50
40
37,7
34,6
35
30
Ouvriers des industries graphiques
44,3
45
Techniciens agents de maîtrise
des industries légères et
graphiques
Tous domaines
31,4
29,6
25
20
15
10,1
12,8 13,9
11,5
10
3,3
5
10,9
9,1
1,3 1,8
0
Titulaires au plus
d'un BEPC
CAP-BEP
Bac-BP
Bac+2
Diplômes
supérieurs à
Bac+2
Titulaires au plus d’un CAP – BEP : 82,3 % des personnes en emploi
Dans le domaine, 35,5 % des personnes en emploi sont titulaires au plus d’un
BEPC et 46,7 % d’un CAP-BEP. Avec 82,3 % de titulaires au plus d’un CAPBEP, le domaine « Industrie graphique » se situe très au-dessus de la moyenne
tous domaines confondus en région (66 %).
(47,6 %) forment la catégorie de diplômés la plus représentée. Si les non
diplômés demeurent nombreux, les ouvriers de cette famille professionnelle
sont plus diplômés que les ouvriers des autres filières tous secteurs
confondus3. 15 % d’entre eux environ possèdent au moins un BAC. Le
niveau de qualification exigé par les métiers des industries graphiques
explique en partie ces niveaux de diplôme. Parmi les moins de 30 ans, nous
notons même qu’un quart des ouvriers de cette famille est bachelier.
Des pratiques de promotions internes
Les techniciens et agents de maîtrise des industries légères et graphiques sont
44,3 % titulaires d’un CAP-BEP (46,8 % dans le domaine) et 29,6 % titulaires
au plus d’un BEPC (35,5 % dans le domaine).
Deux niveaux de diplôme de diplôme peuvent être mis en en évidence pour
les techniciens et les agents de maîtrise :
- 11,5 % de titulaires d'un diplôme de niveau BAC+2 : cette proportion est
plus élevée pour cette famille professionnelle que pour le domaine
« Industrie graphique » (5,5 % ) et pour l'ensemble des emplois (10,9 %).
- 44,3 % de titulaires d'un CAP ou d'un BEP : cette forte proportion peut
indiquer une pratique de promotion interne. Il est vrai que 68,4 % des
emplois de cette famille professionnelle sont des agents de maîtrise.
La famille professionnelle des techniciens et agents de maîtrise se régénère
peu. Les flux d’embauches et de sorties sont nettement plus faibles que pour
l’ensemble des métiers4. C’est le signe d’une gestion particulière par
promotion interne.
Des ouvriers au niveau de formation élevé
Les ouvriers des industries graphiques sont à 85,3 % titulaires au plus d’un
CAP-BEP (contre 82,3 % dans le domaine). Les titulaires d’un CAP-BEP
3
DARES, base de données, évolution des métiers et des qualifications, site www.travail.gouv.fr
Op. Cit.
4
10
CARACTERISTIQUES
Industrie graphique
Répartition des emplois par sexe et par tranches d’âge
¾ des emplois occupés par des hommes
Répartition des emplois par sexe en 1999 (%)
25,8
Domaine Industrie graphique
Techniciens, agents de maîtrise des industries
légères et graphiques
Le domaine se compose d’un quart de femmes. Elles représentent 27,7 % des
ouvriers des industries graphiques et seulement 20,7 % des techniciens et
agents de maîtrise. Les femmes sont ainsi en proportion plus nombreuses sur
les emplois les moins qualifiés.
74,2
20,7
79,3
Une majorité des actifs âgés de 30 à 49 ans
27,7
Ouvriers des industries graphiques
0
10
72,3
20
30
40
50
60
Femmes
70
80
90 100
Hommes
Le domaine « Industrie graphique » compte 61,2 % des emplois occupés par
des personnes de 30 à 49 ans. 60,5 % des ouvriers et 63,1 % des techniciens et
agents de maîtrise se trouvent dans cette tranche d’âge.
Ainsi, les actifs occupés du domaine « Industrie graphique » sont
majoritairement des hommes âgés entre 30 et 49 ans.
Répartition des emplois par tranches d'âge en 1999 (%)
35
31,1
30
28,3
30
30,5
32
29,8
24,6
25
20,1
20,2
20
15
Ouvriers des
industries graphiques
18,7
19,8
Techniciens agents
de maîtrise des
industries légères et
graphiques
Tous domaines
11
10
5
1,9
0,6 1,2
0
15-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60 ans et plus
Une pyramide des âges beaucoup plus jeune pour les ouvriers des
industries graphiques
Si les proportions d’emplois occupés par des personnes d’âge « moyen » sont
quasiment identiques dans les deux familles professionnelles, elles divergent
fortement aux âges « extrêmes ».
Les ouvriers présentent une structure par âge plus jeune avec 20,1 % de
personnes de 15-29 ans et 19,3 % de « 50 ans et plus ». En revanche, les
techniciens et agents de maîtrise ne sont que 11,0 % âgés de 15-29 ans et
25,8 % de « 50 ans et plus ».
L’arrivée tardive des techniciens et agents de maîtrise sur le marché du travail
peut s’expliquer par différents facteurs :
- les niveaux de formation élevés demandés au recrutement,
- la promotion interne d’ouvriers sur ces postes
- l’effet du vieillissement de classes d’âge importantes en nombre suivi
de classe d’âge faiblement représentée (diminution de recrutements de
jeunes)
11
CARACTERISTIQUES
Industrie graphique
Répartition des emplois par zones d’emploi
Faible concentration des emplois dans les zones préfectures
Poids du domaine dans les zones d'emploi en 1999 (% )
20
15
Les six zones d’emploi préfectures concentrent 62,7 % de l’emploi régional et
seulement 56,7 % des emplois de l’industrie graphique.
Ces métiers sont fortement sous-représentés dans les zones de Bourges et
d’Orléans.
Industrie graphique
tous domaines
Les métiers de l’industrie graphique : une spécificité dans l’emploi local
de trois zones d’emploi
10
5
To
O u rs
Pi rléa
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iv
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A rzo
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to
n
0
Trois zones d’emploi se caractérisent par une sur-représentation notable des
métiers de l’industrie graphique dans l’emploi local, notamment du fait de la
présence d’imprimeries :
- Pithiviers compte 9,6 % des emplois du domaine contre 2,3 % de l’emploi
régional (+7,3 points)
- St Amand Montrond (+4,8 points)
- Nogent le Rotrou (+2,1 points)
Une répartition par département hétérogène
Les départements du Loiret et de l’Indre-et-Loire représentent 51,0 %
(respectivement 27,9 % et 23,1 %) des emplois du domaine. En revanche, le
département de l’Indre ne compte que 8,8 % des emplois.
12
TENDANCES
Industrie graphique
Évolution des effectifs
Principalement touchés par les suppressions d’emploi : les ouvriers
Effectifs aux trois recensements
7000
1982
6000
5000
5664
1990
6172
1999
5385
4000
3000
2000
2048
1000
2272
2007
0
Ouvriers des industries graphiques
Techniciens, agents de maîtrise des
industries légères et graphiques
Recul de l’emploi dans le domaine « Industrie graphique » depuis 1990
Entre 1982 et 1999, l’emploi dans le domaine « Industrie graphique » a
diminué de - 0,30 % en moyenne par an (contre - 0,90 % au niveau national).
Après une première période intercensitaire au cours de laquelle l’emploi du
domaine a progressé de 1,08 % en moyenne par an (soit 732 emplois
supplémentaires), il a enregistré une baisse de –1,50 % en moyenne par an
(soit 1 052 emplois de moins). Le même retournement de tendance est observé
au niveau national.
Si les deux familles professionnelles ont enregistré un recul de l’emploi, la
situation est légèrement plus favorable aux techniciens et agents de maîtrise.
Entre 1982 et 1999, les ouvriers diminuent en moyenne de - 0,25 % par an
contre seulement - 0,12 % pour les techniciens et agents de maîtrise. Au
niveau national, l’écart est encore plus important. Les ouvriers enregistrent un
recul de –1,0 % en moyenne par an, contre – 0,7 % seulement pour les
techniciens.
La hausse des emplois entre 1982 et 1990 est proportionnellement plus
bénéfique aux techniciens et agents de maîtrise (+1,31 %) qu’aux ouvriers
(+1,14 %). De plus, les suppressions d’emplois entre 1990 et 1999 touchent
plus les ouvriers (–1,47 %) que les techniciens et agents de maîtrise (1,37 %). En 1999, les deux familles professionnelles enregistrent des effectifs
inférieurs à ceux de 1982.
Evolution et changement technique : principales causes des diminutions
d’emplois
La baisse des effectifs des personnes en emploi du domaine « Industrie
graphique » résulte du développement croissant des équipements et de
l’informatisation des chaînes de production graphique. Ces changements
techniques ont affecté plus massivement les ouvriers des industries
graphiques. En effet, la diffusion massive dans les entreprises des imprimantes
et photocopieuses performantes, ainsi que de nombreux logiciels de
traitements de texte et de mise en page, a accéléré la disparition de
nombreuses unités d’imprimerie et de façonnage.
13
TENDANCES
Industrie graphique
Évolution des emplois du domaine par secteurs d’activité entre 1990-1999
Evolution des emplois dans les secteurs d'activité entre 1990 et 1999
Edition, imprimerie, reproduction -650
Cuir, textile et habillement
-284
Industries des équipements du foyer
-109
Construction
-86
Commerce de gros
-83
Définition du secteur des Services opérationnels
Chimie, caoutchouc, plastique
29
Transport
29
Conseils et assistance
36
Commerce de détail, réparations
42
Services opérationnels
-700
123
-600
-500
-400
-300
-200
-100
0
100
Secteurs d’activité dans lesquels le domaine Industrie graphique enregistre les plus fortes
augmentations et les plus fortes diminutions d’emplois entre 1990 et 1999
Secteurs d’activités
Edition, imprimerie, reproduction
Cuir, textile, habillement
Industries des équipements du foyer
Construction
Commerce de gros
Chimie, caoutchouc, plastique
Transports
Conseils et assistance
Commerce de détail, réparations
Services opérationnels
Autres secteurs
Total
Effectifs
1990
Effectifs
1999
Évolution
effectif annuel
moyen
Taux d’évolution
annuel moyen %
5036
564
272
164
120
72
8
48
36
192
1936
8444
4386
280
163
74
37
101
37
84
78
315
1837
7392
-72
-32
-12
-10
-9
3
3
4
5
14
-11
-117
-1,5
-7,5
-5,5
-8,2
-12,3
3,8
18,5
6,4
9,0
5,7
-0,6
-1,5
Ce secteur comprend un ensemble de services divers :
fourniture (et sélection) de personnel, activités liées à la
sécurité ou au nettoyage, activités opérationnelles
(photographie,
conditionnement,
routage,
traduction,
organisation d’exposition, affacturage…) au service
principalement des entreprises. Les activités de service visent
par principe des services rendus à des tiers dans le cadre d’une
économie de marché. Leur développement accompagne une
externalisation des services pouvant toutefois exister de façon
interne. Ce sont alors des activités auxiliaires pour le compte
de l’unité elle-même ou au bénéfice d’unités contrôlées.
DARES, base de données, évolution des métiers et des
qualifications, site www.travail.gouv.fr
14
TENDANCES
Industrie graphique
Évolution des emplois du domaine par secteurs d’activité entre 1990-1999
Forte baisse des effectifs dans les secteurs Edition – imprimerie reproduction et Cuir - textile - habillement
Entre 1990 et 1999, les plus fortes suppressions ont eu lieu dans le secteur
Edition - imprimerie - reproduction (- 650 emplois) et Cuir – textile habillement (- 284). En revanche, le secteur des Services opérationnels
enregistre la plus forte hausse d’effectifs (+123) entre 1990 et 1999 et devient
le troisième secteur d’activité employeur après celui de l’Edition - imprimerie
– reproduction et des Industries du bois et du papier.
partie par les évolutions technologiques qui ont touché ces secteurs et qui ont
eu pour conséquence une redéfinition de l’organisation du travail et une
élévation des niveaux de qualification.
Des secteurs porteurs
Entre 1990 et 1999, certains secteurs sont créateurs d’emplois d’ouvriers et de
techniciens : Services opérationnels, Commerce de détail – réparations,
Conseils et assistance, Transports.
Des secteurs en difficulté
Entre 1990 et 1999, la famille professionnelle des ouvriers des industries
graphiques a perdu 787 emplois alors que celle des techniciens et agents de
maîtrise des industries légères et graphiques en a perdu 265.
Recul des ouvriers et hausse des techniciens dans les secteurs
« traditionnellement » employeurs : une élévation des qualifications
Entre 1990 et 1999, les secteurs Edition - imprimerie – reproduction et
Industries du bois et du papier suppriment des emplois d’ouvriers
(respectivement - 752 emplois et - 68 emplois) et créent des emplois de
techniciens (+ 102 et + 93 emplois). Ces évolutions peuvent s’expliquer en
Les ouvriers comme les techniciens des industries graphiques subissent
particulièrement les suppressions d’emplois qui ont lieu dans les secteurs en
difficulté.
- Cuir, textile et habillement, dans lequel les effectifs de
techniciens sont divisés par deux entre 1990 et 1999.
- Industrie des équipements du foyer
- Construction
- Commerce de gros.
15
TENDANCES
Industrie graphique
Évolution des emplois par niveaux de diplôme
60
Évolution des emplois d'ouvriers des industries graphiques par
niveaux de diplôme (%)
58,6
51,5
50
40
42,7
37,7
Evolution des emplois de techniciens, agents de maîtrise des
industries légères et graphiques par niveaux de diplôme (%)
60
1982
47,6
30
4 4,3
3,3
0,2 1
0,4 0,5 1,3
CAP-BEP
BAC-BP
Bac+2
Diplômes
supérieurs à
Bac+2
Une élévation marquée du niveau de diplôme des ouvriers
Depuis 1982, les titulaires au plus d’un BEPC diminuent et les titulaires de
niveaux de diplômes plus élevés augmentent.
L’importante diminution du nombre de titulaires au plus d’un BEPC (-1 290)
peut s’expliquer en partie par les suppressions d’emplois qui ont touché la
famille professionnelle des ouvriers. Les emplois supprimés étaient en grande
partie occupés par des non diplômés.
En revanche, les titulaires d’un CAP – BEP ont fortement augmenté
(particulièrement chez les jeunes), pour devenir en 1999 la catégorie de
diplômés la plus représentée. De même, les titulaires du niveau BAC - BP
(+ 314) et, dans des proportions moindres, les titulaires de diplômes
supérieurs au BAC (+218) connaissent un fort accroissement qui s’observe
particulièrement pour les jeunes. Cette élévation résulte de l’introduction de
nouvelles technologies qui nécessite une appréhension du métier plus large et
des connaissances théoriques plus importantes, validées par des diplômes
supérieurs5.
1999
29,3
11,9
16,5
11,5
12,8
10
2
3,9
0,4
0,4
1,8
0
0
Titulaires au plus
d'un BEPC
29,6
20
10,1
1990
38,9
40
30
10
44,3
40,3
1999
20
1982
50
1990
36,8
56,4
Titulaires au plus
d'un BEPC
CAP-BEP
Bac-BP
Bac+2
Diplômes
supérieurs à
Bac+2
Une augmentation prépondérante des techniciens et agents de maîtrise
titulaires d’un CAP - BEP et BAC+2
Outre la chute extrêmement marquée du nombre de titulaires au plus d’un
BEPC (-561), entre 1982 et 1999, nous retenons la forte progression des
titulaires d’un CAP-BEP (+289), signe de pratique de promotion interne et des
titulaires d’un BAC+2 (+191).
Cette élévation du niveau de diplôme des techniciens et agents de maîtrise des
industries légères et graphiques s’explique par les nouvelles fonctions
auxquelles sont assignés ces professionnels6 en particulier dans les activités de
l’imprimerie, des besoins plus importants de personnels de préparation,
d’analyse et de contrôle.
5
SITNIKOFF F., 1995, Culture de métier, changement technique et savoirs ouvriers. Le cas de
l’imprimerie, Thèse de sociologie, Université de Nantes.)
6
Evolution des métiers et des qualifications, DARES
16
TENDANCES
Industrie graphique
Évolution des emplois par statuts
Répartition des emplois selon le statut aux trois recensements 1982 – 1990 - 1999 (%)
1982
Ouvriers des industries
graphiques
Techniciens, agents de
maîtrise des industries
légères et graphiques
Industrie graphique
1990
Un pourcentage de non salariés en légère hausse mais toujours très faible
1999
Salariés
Non
salariés
Salariés
Non
salariés
Salariés
Non
salariés
94,1
5,9
93,3
6,7
92,8
7,2
100
0
100
0
100
0
95,6
4,4
95,1
4,9
94,7
5,3
La part des non salariés est passée de 4,4 % des emplois du domaine en 1982
à 5,3 % en 1999. Cette variation au détriment des salariés indique que
l'évolution des emplois d'artisans est plus favorable que celle des ouvriers, des
agents de maîtrise et des techniciens.
Évolution des emplois par sexe et par âges
Une répartition femmes - hommes qui reste stable
Entre 1982 et 1999, la répartition entre hommes et femmes est restée stable.
Les hommes occupent les trois quarts des emplois du domaine.
Une situation différente selon les familles professionnelles
C’est au sein de la famille des ouvriers des industries graphiques que nous
observons proportionnellement le plus de femmes mais aussi une tendance
régulière à la féminisation. Ainsi, le pourcentage de femmes est passé de
23,9 % en 1982 à 27,7 % en 1999 (soit 137 emplois de plus).
Nous constatons le phénomène inverse au sein de la famille professionnelle
des techniciens et agents de maîtrise. Entre 1982 et 1999, le pourcentage de
femmes a considérablement chuté, passant 27,3 % à 20,7 % (soit une perte de
144 emplois).
Une augmentation des effectifs de 40 - 59 ans entre 1982 et 1999, une
diminution des effectifs des autres tranches d’âge
L’augmentation des emplois du domaine au cours de la première période
intercensitaire (+732 emplois) a surtout profité aux tranches d’âge les plus
âgées, 40-49 ans et 50-59 ans, qui ont concentré la majorité des
augmentations. En revanche, les effectifs de moins de 40 ans et les « 60 ans et
plus » ont diminué.
Au cours de la seconde période intercensitaire, le domaine « Industrie
graphique » a perdu 1 052 emplois. Toutes les tranches d’âge, à l’exception de
celle des 50-60 ans (+169 emplois), ont été touchées par les suppressions
d’emplois. Mais ce sont principalement les 15-29 ans qui ont diminué. A eux
seuls, ils perdent plus que toutes les autres tranches d’âge réunies.
17
TENDANCES
Industrie graphique
Évolution des emplois par sexe et par âge
hommes 99
60 ans et +
55-59 ans
Comparativement à 1990, la pyramide des âges de 1999 s'étoffe entre 45 et 54
ans et se rétrécit pour les autres âges. Ce rétrécissement est très marqué pour
les âges inférieurs à 45 ans. L'âge moyen de la population est passé de 39 ans
en 1990 à 41 ans en 1999.
Cette évolution est liée à un double phénomène :
Industrie graphique
femmes 99
femmes 90
hommes 90
50-54 ans
Un vieillissement des effectifs du domaine « Industrie graphique »
45-49 ans
40-44 ans
En 1990, les populations les plus nombreuses ont entre 35 et 44 ans et
atteignent les âges compris entre 45 et 54 ans en 1999.
35-39 ans
30-34 ans
Des recrutements de jeunes moins nombreux et plus tardifs
25-29 ans
Les recrutements des jeunes sont moins nombreux et plus tardifs. Si les
recrutements concernaient des personnes de 15 – 24 ans en 1990, ils
concernent essentiellement les « 25 – 34 ans » en 1999.
20-24 ans
15-19 ans
-1200
-1000
-800
-600
-400
-200
0
200
400
Des suppressions d’emplois
De fortes suppressions d’emplois ont touché toutes les personnes âgées de
plus de 34 ans en 1990. Ce qui a accentué la diminution des effectifs des
tranches d’âges de 35 – 44 ans et 55 – 59 ans, et fortement réduit la
progression de la population de 45-54 ans en 1999.
18
TENDANCES
Industrie graphique
Évolution des emplois par sexe et par âge
Les ouvriers : une famille professionnelle vieillissante et confrontée aux
innovations techniques
Ouvriers des industries graphiques
hommes 99
60 ans et +
femmes 99
55-59 ans
femmes 90
50-54 ans
hommes 90
45-49 ans
40-44 ans
35-39 ans
30-34 ans
25-29 ans
20-24 ans
15-19 ans
-1000
-800
-600
-400
-200
0
200
400
Depuis le début des années 90, les effectifs de cette famille sont orientés à la
baisse. Seules les tranches les plus âgées enregistrent des hausses d’effectifs,
dans des proportions légèrement plus faibles pour les femmes.
Les suppressions d’emplois s’expliquent en partie par le fait que les tâches qui
incombaient traditionnellement aux ouvriers ont été largement automatisées
(progrès techniques et informatiques des équipements de bureau,
photocopieuses, imprimantes, logiciels…). Nous notons d’ailleurs que le
chômage de longue durée s’est accrû depuis le milieu des années 90. Il touche
environ 45 % des ouvriers des industries graphiques demandeurs d’emplois
inscrits à l’ANPE, notamment les ouvriers du façonnage5.
Une famille qui se régénère peu et où les femmes diminuent
T e c h n ic ie n s , a g e n ts d e m a îtr is e d e s in d u s tr ie s lé g è r e s e t g r a p h iq u e s
Entre 1990 et 1999, les techniciens et agents de maîtrise des industries
graphiques perdent 265 emplois.
Les femmes sont touchées par les suppressions à toutes les tranches d’âges.
En revanche, les recrutements d’hommes de 30-34 ans augmentent. Au – delà
de 34 ans les hommes connaissent, eux aussi, des suppressions d’emplois.
6 0 an s et +
5 5 -5 9 a n s
5 0 -5 4 a n s
4 5 -4 9 a n s
4 0 -4 4 a n s
3 5 -3 9 a n s
3 0 -3 4 a n s
h om m es 9 9
2 5 -2 9 a n s
fe m m es 9 9
2 0 -2 4 a n s
fe m m es 9 0
1 5 -1 9 a n s
h om m es 9 0
-4 0 0
-3 5 0
-3 0 0
-2 5 0
-2 0 0
-1 5 0
-1 0 0
-5 0
0
50
100
150
200
5
DARES, évolution des métiers et des qualifications, www.travail.gouv.fr
19
TENDANCES
Industrie graphique
Evolution des emplois du domaine "Industrie graphique"
Taux de croissance annuel moyen
1982/1990
E≥8%
1990/1999
0 % > E ≥ -4 %
E < -4 %
8 %> E ≥ 4 %
4 %> E ≥ 0 %
DREUX
DREUX
DREUX
CHARTRES
CHARTRES
CHARTRES
NOGENT
NOGENT
NOGENT
PITHIVIERS
PITHIVIERS
PITHIVIERS
CHATEAUDUN
CHATEAUDUN
CHATEAUDUN
MONTARGIS
MONTARGIS
ORLEANS
VENDOME
ORLEANS
VENDOME
ORLEANS
MONTARGIS
VENDOME
GIEN
GIEN
GIEN
AMBOISE
AMBOISE
AMBOISE
BLOIS
ROMORANTIN
BLOIS
AUBIGNY
ROMORANTIN
AUBIGNY
BLOIS
ROMORANTIN
TOURS
AUBIGNY
TOURS
TOURS
VIERZON
LOCHES
CHINON
CHINON
BOURGES
ISSOUDUN
VIERZON
CHINON
VIERZON
LOCHES
BOURGES
LOCHES
BOURGES
ISSOUDUN
ISSOUDUN
CHATEAUROUX
CHATEAUROUX
CHATEAUROUX
ST-AMAND
ST-AMAND
ARGENTON
ST-AMAND
ARGENTON
LA CHATRE
1982
LA CHATRE
1990
ARGENTON
LA CHATRE
1999
Poids du domaine "Industrie graphique" dans la zone
Tx ≥ 3 %
3 % > Tx ≥ 2 %
2 % > Tx ≥ 1 %
Tx < 1 %
20
TENDANCES
Industrie graphique
Évolution des emplois par zones d’emploi
1982 - 1990 : une hausse des effectifs concentrés sur quelques zones
d’emploi
Entre 1982 et 1990, les effectifs du domaine « Industrie graphique » ont
augmenté. Cette hausse ne se produit pas sur l’ensemble du territoire régional.
Elle concerne onze zones d’emploi sur les vingt trois composant la région. Les
augmentations marquées des zones de Pithiviers, Nogent-le-Rotrou et Loches
ainsi que Blois et Chartres compensent et annulent les suppressions d’emploi
relativement faibles qui touchent douze zones d’emploi.
1990-1999 : une diminution des effectifs qui se généralise sur le territoire
régional
La diminution des effectifs du domaine « Industrie graphique » concerne dixsept zones d’emploi sur vingt-trois dans les années 90.
Seules quelques zones d’emploi résistent aux suppressions d’emploi. Les
zones de Gien (+ 152), La Châtre, Loches, Amboise, Nogent le Rotrou (+
72) et Pithiviers (+ 54) enregistrent des augmentations d’effectifs.
Des ouvriers plus touchés par les suppressions d’emplois
Les évolutions, à la baisse comme à la hausse, apparaissent plus modérées
pour les techniciens et agents de maîtrise que pour les ouvriers.
Il semble que les techniciens aient mieux résisté aux transformations du
domaine. Alors que les innovations techniques ont eu des effets sur l’emploi
des ouvriers, les techniciens ont bénéficiés des besoins d’encadrement et de
contrôle.
1999 : Pithiviers et Saint Amand, des zones d’implantation spécifiques
des imprimeries
En 1999, seules les zones de Pithiviers et Saint Amand enregistrent un poids
des métiers de l’industrie graphique dans l’emploi local supérieur à 3 %.
L’implantation de grandes entreprises du secteur Edition – imprimerie –
reproduction dans ces zones explique cette spécificité : Maury imprimeur,
Reliure Brun, Maury euros-livre à Pithiviers et Bussiere Camedan imprimeries
à Saint Amand.
Notons que les zones d’Amboise et Gien font exception sur les tendances
générales observées puisqu’elles connaissent une diminution des personnes
exerçant un métier de l’industrie graphique pendant la première période
intercensitaire puis une hausse de ces dernières sur la deuxième période.
21
APPROCHE QUALITATIVE
Industrie graphique
Eléments explicatifs des évolutions des métiers
Parmi les transformations observées au sein du domaine Industrie graphique,
nous abordons ici celles qui contribuent le plus à expliquer les évolutions
repérées par l’approche quantitative.
Tendance à la concentration des entreprises du secteur
Composé de nombreuses petites entreprises de type artisanal régionales, le
domaine Industrie graphique profite depuis le milieu des années 90 aux grands
groupes industriels, au rayonnement national et international, qui intègrent les
différentes activités du secteur graphique.
La concurrence très forte, notamment du fait de clients qui n’hésitent pas à se
tourner vers des imprimeurs européens, se traduit par des baisses des prix que
les plus petites entreprises parviennent difficilement et durablement à
proposer. Par ailleurs, le profil de cette clientèle a considérablement évolué
puisque aux interlocuteurs « d’avant » qu’étaient les typographes, ont succédé
des maquettistes et informaticiens qui méconnaissent parfois les règles de
faisabilité. D’où un développement du conseil à la clientèle et des activités
commerciales pour lesquels les grands groupes apparaissent plus efficaces. A
ce sujet, la recherche de marchés de pointes et le développement des
prestations de services sont perçues comme des priorités stratégiques.
secteur à repenser leur fonctionnement traditionnel. L’existence du travail à la
commande sur certains marchés se traduit par une augmentation structurelle
ou conjoncturelle du travail en continu : 2x8 et de plus en plus en 3x8 sur des
postes plus sophistiqués ou sur certaines machines performantes (à pression, à
ondulation, à découpage...).
Le secteur de l’industrie graphique est en évolution très forte, suite au progrès
des machines informatisées. Les évolutions les plus notables résultent de
l’intégration de différentes machines et outils (PAO, GPAO, DAO, Offset
couleur, les techniques CTP / CTF) et de l’automatisation des machines de
façonnage et de découpe (qui permettent de recevoir le modèle du client via
mail ou disquette directement sur la plaque d’impression d’où une rapidité par
rapport au montage traditionnel). Les prochaines années devraient voir le
développement des procédures d’impression numériques. Les métiers de prépresse pourraient être les plus impactés. Actuellement exécuté du cliché au fil
polymère, le pré-presse tend à devenir une activité d’intégration de données
numérisées et de transfert en temps réel de ces données vers différents types
de supports. Les conséquences sur les métiers ouvriers des industries
graphiques sont importantes, aussi bien en nombre d’effectifs (régression des
postes moins qualifiés au fur et à mesure des départs) qu’en élévation du
niveau de connaissances, en informatique notamment.
Innovations technologies et réorganisation du travail
Sur le plan de l’organisation du travail, les exigences en terme de délais de
fabrication et de livraison des marchandises obligent les entreprises de ce
22
APPROCHE QUALITATIVE
Industrie graphique
SITNIKOFF F., 1995, Culture de métier, changement technique et savoirs ouvriers.
Le cas de l’imprimerie, Thèse de sociologie, Université de Nantes.
La thèse porte sur les métiers de la composition dans l’imprimerie de labeur, et
plus précisément sur le changement technique et la culture de métier. Elle repose
sur des enquêtes de terrain qui se sont déroulées, entre 1986 et 1991, dans trois
imprimeries industrielles de labeur, situées dans la région Centre. L’auteur s’est
intéressé aux transformations induites par l’introduction de la photocomposition,
tant du point de vue des postes de travail (contenu des tâches, savoirs requis,
organisation du travail) que des représentations et valeurs propres à la culture de
métiers des compositeurs. L’accent est également mis sur le rôle des collectifs de
travail, leur histoire et leur mode de socialisation spécifique, dans le processus
d’appropriation des nouvelles techniques et de recomposition du métier. Celui-ci
étant observé à partir des modalités d’acquisition et de transmission des savoirfaire et des pratiques de formation des entreprises.
Cette recherche, qui constitue le cœur de la thèse, a été confrontée avec des
travaux portant sur d’autres aspects de ce secteur d’activité : une enquête réalisée
par l’auteur en 1993 sur une entreprise de conception de systèmes de composition
graphiques, et sur les nouvelles formes d’organisation des relations sociales qui
s’établissent entre les constructeurs de matériel et les imprimeries ; l’observation
d’une association paritaire qui gère la formation initiale pour les métiers des
industries graphiques dans la région Centre. À travers cette structure, les
organisations professionnelles et syndicales ont orienté leur action vers un
réinvestissement de la formation, accélérant ainsi le processus d’appropriation des
nouvelles techniques et de recomposition du métier.
Cette confrontation a permis d’intégrer l’analyse des changements rencontrés
dans les ateliers, dans un mouvement plus vaste de transformation de leur
environnement et de recomposition de la communauté professionnelle à laquelle
appartiennent les compositeurs. Ceci en restant dans les limites du champ d’étude
du changement technique. Cet élargissement de l’espace d’observation, ainsi que
l’étalement de la recherche, ont conduit à analyser ce changement technique non
pas en terme de changement d’outil, mais en terme de changement de
configuration sociale induit par ce dernier.
Le processus d’informatisation des ateliers de composition s’est accompagné
d’une recomposition des savoir-faire, d’une restructuration des postes de travail,
d’une transformation des relations entre ce secteur et les autres secteurs de
l’imprimerie, entre les imprimeries et les constructeurs de matériels de
composition. Il s’est également accompagné d’une nouvelle hiérarchisation des
métiers à l’intérieur de la composition et d’un réaménagement des représentations
et valeurs qui leur sont attachées.
CHAUMARD F., 1998, Le commerce du livre en France : entre économie et
culture, Paris, Ed. L’Harmattan, collection Géographie et cultures.
L’ouvrage n’a pas pour objet de faire état de la production éditoriale française ou
de présenter l’édition dans son ensemble, ni de détailler les différentes études
sociologiques qui ont pu être faites sur le marché du livre et son public. L’auteur
se propose d’indiquer les tendances de la production ainsi que l’évolution de la
consommation de livre, facteurs qui influent directement sur la conception et la
distribution du livre en France.
A l’heure de l’harmonisation des législations nationales dans le cadre de l’Europe
communautaire, cet ouvrage tire un bilan de quinze années d’application de la loi
sur le prix unique du livre en France votée en 1981. Il revient sur les évolutions
économiques et spatiales du commerce du livre depuis cette date. L’édition
française se distingue par son hyper-concentration à Paris et dans la région
parisienne, ainsi que par le regroupement des entreprises et l’émergence de grands
groupes. Ce cadre législatif a modifié fortement les relations entre les détaillants
et les éditeurs, sans toutefois parvenir à limiter l’érosion des parts de marché de la
librairie traditionnelle qui commercialise désormais deux livres sur cinq. Cette loi
a toutefois transformé les règles de la concurrence en la transférant du domaine
des prix vers celui de la qualité et des diverses prestations. Le commerce du livre
s’est aussi déplacé, désertant les quartiers pour se limiter au centre-ville et en
périphérie. Derrière l’apparente diversification des projets d’entreprises se profile
une tendance à la concentration commerciale et capitalistique (développement de
chaîne de librairie et de magasins multimédias, nouvelles technologies, nouveaux
métiers…). La librairie traditionnelle affronte la nouvelle concurrence, la logique
de chaînes et de grands groupes mais de profondes incertitudes planent sur le
devenir de ses identités et culture professionnelles.
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APPROCHE QUALITATIVE
Industrie graphique
BIGOT G., 1997, L’imprimerie. De l’écrit à l’écran, Le 4 pages des statistiques
industrielles, SESSI n°83.
L’imprimerie française, deuxième en Europe après l’Allemagne, consolide en 1997
une reprise graduelle amorcée dès 1993, point bas de la dépression du début des
années 90. Sa structure est empreinte de dualisme. Si elle demeure une industrie de
proximité, présente dans toutes les zones urbaines du territoire, si le grand nombre de
petites entreprises peu capitalistiques lui confère un certain aspect artisanal,
l’imprimerie se trouve dans une phase de recomposition forte favorisant l’émergence
de grands groupes. Les cinq dernières années révèlent des difficultés financières en
particulier pour ces entreprises. Depuis 1990, le rythme des fusions et prises de
participation s’intensifie. La part et les pressions des entreprises étrangères sont fortes
sur le marché intérieur français. Relativement faible au début des années 90, le taux de
contrôle des entreprises étrangères dépasse 14 % en 1994 (Canadiens en tête, suivis
des Britanniques et des Allemands).
Cette situation sur les marchés des industries graphiques oblige les imprimeurs à
investir dans les nouvelles technologies alors que les outils en place ne sont pas
toujours rentabilisés. Ce secteur fait aujourd’hui appel à des technologies de pointe
telles que les rotatives offset (plus de 75 % des installations). En 1995, les
investissements informatiques (deux fois plus importants que dans l’industrie
française) et les automatismes industriels des secteurs Edition, imprimerie et
reproduction représentent 32 % de l’investissement productif total (4 % de plus que
pour l’industrie hors-énergie). A terme, les machines d’impression à commandes
numériques « direct to paper » devraient s’imposer à l’ensemble des entreprises du
secteur.
Toutefois, des disparités existent entre entreprises et les technologies à venir vont
contribuer à redéfinir encore les relations concurrentielles entre elles. L’imprimerie
est une industrie particulièrement tributaire de son contexte économique national et
européen. Depuis 1993, les investissements baissent dans la plupart des pays et
régions. En France, les effectifs décroissent proportionnellement plus fortement
(30000 emplois depuis 1992). Mais la concentration du secteur ne signifie pas pour
autant la disparition des petites unités. Les restructurations sont en cours dans
l’ensemble des entreprises, toutes sont confrontées à des mutations technologiques
tant dans la conception des supports à imprimer que les processus d’impression,
confrontées à une clientèle plus exigeante (échange de données informatisé en « temps
réel » via Internet). Des technologies qui modifieront les métiers, en faisant disparaître
certains et accroissant la part d’autres.
BIGOT G., 2004, L’imprimerie. De Gutenberg au numérique, Le 4 pages des
statistiques industrielles, SESSI n°190.
Dans cet article, l’auteur évoque les différentes transformations en cours dans le
secteur de l’imprimerie, leurs effets sur la diversité des entreprises et les métiers.
Après une première partie sur l’évolution des marchés et la croissance de la
production, l’auteur aborde l’attitude d’une clientèle de plus en plus exigeante et qui
n’hésite pas faire jouer la concurrence, très forte dans le secteur, pour tirer les prix
vers le bas.
Ainsi, si elle demeure une activité de proximité, principalement grâce au nombre très
important de petites unités artisanales qu’elle comprend, l’imprimerie se trouve dans
une phase de réorganisation, aussi bien logistique, commerciale que technologique.
Pour l’instant, les imprimeries les plus petites maintiennent un niveau d’activité
satisfaisant. Toutefois, les restructurations se poursuivent et un tiers des entreprises de
moins de 20 salariés a disparu au cours de la dernière décennie au profit d’unités plus
importantes. Les années à venir paraissent devoir profiter aux groupes de dimension
internationale, qui donnent à ce secteur très ancien un caractère industriel qu’il ne
possédait pas jusqu’alors.
Plus facilement et plus rapidement, les grands groupes ont su et pu investir dans des
équipements techniques et informatiques de pointe et recruter de nouveaux
collaborateurs maîtrisant ces nouvelles technologies, notamment le numérique.
Fortement mobilisées dans le processus de production (moyen de transfert et
d’intégration des données) et couplées avec de nouveaux équipements, ces
technologies changent la gamme de produits proposés en apportant souplesse et
réactivité. Les systèmes d’impression en tout numérique favorisent les gains de temps
et limitent souvent la perte de papier au démarrage.
Très contrasté selon ses marchés et ses clients, le secteur de l’imprimerie souffre
actuellement de certains handicaps majeurs. Malgré les restructurations, de
nombreuses entreprises restent positionnées sur ce secteur et leurs équipements sont
globalement trop importants pour des débouchés papier dont la croissance est
insuffisante. Face à ces difficultés, la diversification vers le multimédia (cédéroms,
gestion de bases de données, création de sites Internet) offre des opportunités de
développement. Elles sont cependant plus faciles à saisir pour les imprimeurs déjà
dotés d’un secteur prépresse qui repose sur des compétences analogues et les grands
groupes aux activités diversifiées. Dans l’avenir, pourraient coexister des imprimeurs
producteurs de « feuilles » et des sociétés de services spécialisées en produits
numérisés.
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APPROCHE QUALITATIVE
Industrie graphique
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