Hector LaVoe€: El Cantante

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Hector LaVoe€: El Cantante
Hector LaVoe : El Cantante
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Hector LaVoe : El
Cantante
Hector LaVoe : le poète
maudit de la rue. Partie II
Chabelita
samedi 1er juillet 2006
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La Voz
A partir de "La Voz" Hector est consacré en tant que chanteur fondamental de la salsa. Son
enracinement populaire était fort et croissait sans cesse. Mais désordre et irresponsabilité le
caractérisaient. Malgré des ventes fabuleuses, il n'enregistra pas avec régularité.
De Ti Depende
En 1976, il lance "De Ti Depende" (Cela dépend de toi), avec le classique "Periódico de ayer" de Tite
Curet Alonso. Les violons jusqu'ici réservés aux charangas entrent dans la guaracha avec une
fonction mélodique. Les paroles marquent les esprits grâce au jeu sur la nouvelle journalistique, le
thème de l'amour au quotidien et les doubles sens. Ce titre récolta un succès phénoménal alors que
la salsa vivait son âge d'or. Dans un concert au Panama on lui demandera de chanter 6 fois ce
morceau (3 fois dans le 1er set, 3 fois dans le second). Il faut dire que si un concert de LaVoe
commençait tard, il pouvait durer jusqu'à 8 heures du matin !
Hector LaVoe
En 1977 il n'est rien de moins qu'El Cantante de la salsa, personne ne lui faisait d'ombre. Le
calendrier d'Hector était plein : concerts, TV, tournées,... Mais ses problèmes croissaient. Son
manque de ponctualité ne faisait que s'aggraver, il ne prenait aucun soin de sa voix, il ne lui venait
même pas à l'esprit de chercher à en améliorer la qualité, bref il donnait des angoisses à tous ceux
qui travaillaient avec lui. Cette situation aboutit à son retrait temporaire des scènes pour suivre un
traitement contre l'addiction de drogues. Dans sa vie il subira plusieurs hospitalisations de ce genre.
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Comedia
Des mois plus tard, il récupère son public avec l'album "Comedia" (1978) illustré par une photo de
LaVoe déguisé en Charlot, un des plus gros succès de sa carrière qui comprend les chansons "La
verdad", "Comedia" et "El Cantante". Ce dernier morceau fut écrit par Rubén Blades ; Willie Colon y
répèta son travail avec les violons produisant un arrangement extraordinaire. Le succès inimaginable
de ce morceau est dû aux paroles dans lesquelles Blades décrit l'état d'esprit du chanteur flottant
entre le mythe populaire et les soucis personnels. Après les déboires de LaVoe rendus publics, cela
a été pris comme une sorte de confession personnelle.
Après cette production, sortent "Recordando a Felipe Pirela" (1979), "Feliz Navidad" (1979), "El
sabio" (1980), "Qué sentimiento" (1981) et "Vigilante" (1983), où on trouve le thème "Juanito Alimaña
", écrit par Tite Curet Alonso nouveau reflet de l'époque.
La célébrité lui a apporté une fortune considérable qu'il a laissé filer. LaVoe vivait dans l'opulence et
en faisait profiter un large entourage.
En 1985 sort "Reventó", avec les succès "La vida es bonita" et "La fama", et en 1987 il lance son
dernier travail en solitaire : "Strikes Back", qui comprend le morceau "Loco". [1]
Hector LaVoe
La nuit du 25 juin 1988 il se présenta au colisée "Rubén Rodríguez" de Bayamón, aux côtés d'autres
étoiles latines de la salsa, pour un évènement qui ne récolta pas le succès habituel de ses années
de gloire.
Cette nuit là, seule une poignée de fans (environ 300) étaient présents. Héctor LaVoe alla sur scène
mais les producteurs marris l'empêchèrent de chanter, coupant micro et lumières.
Saturé et frustré, il rentra à l'hôtel Regency de San Juan, où il résidait et le dimanche 26 juin 1988 il
se lança dans le vide du 8ème étage, miraculeusement sauvé par une grille de climatisation.
On a beaucoup spéculé sur les causes qui l'ont poussé à ce geste : dispute avec son épouse, décès
de son fils, dépression, drogue, sida. Le geste marqua le crépuscule d'une vie glorieuse et
tourmentée qui accabla le salsero et le laissa grièvement blessé (multiples fractures aux bras et aux
jambes), au point de perdre ses cordes vocales.
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Après le suicide manqué, il tenta de revenir au chant sans succès et sans que personne ne
compatisse à sa peine. Des producteurs peu scrupuleux l'exploitèrent, organisèrent des concerts,
alors qu'il pouvait à peine entonner ses fameuses mélodies.
A la fin de sa vie, LaVoe fut abandonné de tous, laissé dans une déchéance totale. [2]
Le 29 juin 1993, cinq ans après sa tentative ratée de suicide, il décède des complications
engendrées par le SIDA à New York.
Son enterrement fut un évènement d'ampleur incroyable, puisque l'ensemble du Barrio l'accompagna
au rythme de la Plena et de ses chansons. La foule était telle que le cortège s'étira pendant plus de
six heures entre le Barrio et le cimetière Saint Raymond, dans le Bronx. Tout cela créant un
monumental encombrement dans les rues de New-York. Le même engouement et la même
démonstration d'amitié se reproduisit en 2002 lorsque ses restes furent rapatriés à Porto Rico (où il
repose aux côtés de son épouse et de son fils).
Preuve que LaVoe était entré dans le coeur des gens.
Hector LaVoe
Car à travers son chant doux et blessé se retrouvaient tous les portoricains qui ont émigré à New
York avec l'illusion de changer leurs vies et qui ont trouvé un monde empli de violence, de
marginalisation et d'inégalités. Personne ne doutait qu'il connaissait la rue, qu'il fut un reporter et un
acteur de bien des succès qu'il narra et que ses pas parcoururent les quartiers les plus ordinaires.
Dans ce contexte, ses interprétations furent parmi les préférées du public salsero car il dépeignait
avec critique la société de son époque. Ses chansons étaient de véritables radiographies sociales,
capables d'aborder tous les sujets de la drogue, des crises, de l'urbanité, de l'amour, du désamour ("
Periódico de ayer"), de faits délictueux ("Juanito Alimaña"), de faits divers représentatifs de la société
("Calle luna, calle sol"), de la religion ("Todopoderoso") et de récits personnels ("El día de mi suerte
").
Ses inconditionnels préfèrent garder de lui l'image du chanteur souriant avec ses maracas à la main
abordant la partie improvisée d'une chanson avec ses blagues, ses rimes, ses imitations de Chuíto
De Bayamon, Ramito ou Vicentico Valdes ,... LaVoe était un incomparable improvisateur et à chaque
concert de nouvelles trouvailles sortaient de sa bouche. Il n'aura jamais chanté deux fois la même
chose dans ses imporvisations.
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Celia Cruz, Hector LaVoe, Tito Puente
Treize ans après sa mort l'artiste se transforme en mythe. Il continue à vendre des milliers de
disques, des videos, des tee-shirts à son effigie,... tandis que des comédies musicales [3], des
documentaires, des karaoké,...etc lui rendent hommage.
Cette année 2006, pas un, mais deux films [4] basés sur la vie d'Hector LaVoe sont en tournage.
Celui qui fera sans doute le plus parler est celui où Marc Anthony joue le rôle d'Hector et où Jennifer
Lopez incarne Puchi, l'épouse de LaVoe. De quoi se retourner dans sa tombe pour le Sonero ! En
effet, le meilleur improvisateur de tous les temps incarné par quelqu'un qui ne sait pas improviser
cela ne lui aurait sûrement pas plu... Mais attendons de voir le résultat.
El Cantante - Le film
Post-scriptum :
Sources :
Interview with Johnny Pacheco about Hector Lavoe by Mary Kent ©1997 voir ICI.
livre "Cada cabeza es un mundo : Relatos e historia de Hector LaVoe" de Jaime Torres Torres.
Journaux portoricains (Primera Hora, El Nuevo Dia, Vocero).
"El Libro de la Salsa" de Cesar Miguel Rondon.
[1] Un autre disque est sorti alors que LaVoe n'avait pas eu le temps de le finir : The Master and The Protégé (1993,
JMM674), où Van Lester a mis sa voix là où LaVoe n'a pas eu le temps de le faire.
[2] Dans les premiers temps qui suivirent sa tentative de suicide, les musiciens de le Fania l'aidèrent financièrement en
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organisant un concert à son profit pour payer les frais médicaux et de logement. Mais ensuite il fut délaissé.
[3] Par ex. : "Qui a tué Hector LaVoe" est une comédie musicale qui marche très fort à Porto Rico et New York depuis
quelques années.
[4] L'un du producteur Anthony Felton avec la participation de La India, l'autre de León Ichaso avec Marc Anthony, Jennifer
Lopez, Ismael Miranda,...
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