RAPPORT DE RECHERCHE Développement de la frite congelée
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RAPPORT DE RECHERCHE Développement de la frite congelée
RAPPORT DE RECHERCHE Développement de la frite congelée au Québec Projet no 124-T réalisé dans le cadre du Fonds Végétal du CRAAQ Rédigé par ProgesT2001 inc. Octobre 2002 INTRODUCTION Au printemps 2001, le CRAAQ octroyait une aide financière aux entreprises Michel StArneault inc. et Nutrite inc. dans le cadre du Fonds Végétal, pour la réalisation d’un projet de recherche sur le développement de la frite congelée au Québec (CV. Russet Burbank), en collaboration avec La Banque Royale. Le présent rapport présente les résultats relatifs aux activités réalisées dans le cadre de ce projet, principalement celles associées aux parcelles expérimentales. En plus des résultats de recherche, le rapport fait état du transfert d’information vers les producteurs et discute des possibilités d’avenir. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 2 PROBLÉMATIQUE De 1980 à 2001, la capacité de transformation de la pomme de terre a progressé de 82% aux États-Unis, passant de 5 400 000tm à 9 800 000tm. Au cours de la même période, le Canada connaissait une croissance fulgurante de plus de 260%, passant sa capacité de transformation de 600 000tm à 2 200 000tm. Cette progression canadienne étant localisée principalement dans les maritimes (153%) et au Manitoba (245%). Il est évident que ces fortes augmentations des capacités de transformation se sont traduites par d’importants accroissements des superficies cultivées. Au cours de cette même période, les superficies québécoises de pomme de terre ont stagné. Cette situation était confirmée par M. Yvan Lajoie, agro-économiste du MAPAQ, lors du conférence présentée en 2001. Selon M. Lajoie, de 1989 à 1999, la production québéquoise de pomme de terre s’est accrue de 28% alors que celle de l’ensemble du Canada progressait de plus de 52%. La croissance du Québec étant due principalement aux augmentations de rendements. L’absence du Québec dans le marché de la transformation de masse coûte cher à la filière pomme de terre. Toujours selon M. Lajoie, de 1994 à 1998, les exportations canadiennes de pomme de terre se sont accrue de 20% par année pour atteindre 700 millions de dollars. Cette croissance importante étant permise grâce au développement du marché de la frite congelée aux Etats-Unis. Cette tendance étant toujours actuelle en 2002. Absent de ce marché, le Québec représente qu’un faible 2% des exportations canadiennes de pomme de terre. Il importe donc de se positionner rapidement à l’intérieur de ce lucratif marché en plein expansion. Michel St-Arneault inc. transforme actuellement, en frites congelées, environ 40 800tm (1400 remorques) de pommes de terre annuellement et prévoit progresser à un rythme de Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 3 20 % par année. Comme le cv. Russet Burbank n’est presque pas cultivé au Québec, son degré d’approvisionnement en pommes de terre du Québec se situe à environ 40 % (560 remorques). Le reste est importé des Maritimes et du Maine. Le marché de la frite congelée est accessible à condition de rencontrer des critères de qualité bien précis. L’atteinte de ces critères repose sur la possibilité de transformer le cultivar Russet Burbank. Comme ce cultivar a un mode de croissance unique ( tardif et indéterminée ) , les producteurs doivent donc apprendre à ajuster leur mode de gestion afin de répondre aux besoins spécifiques de cette variété. Plusieurs études et intervenants prétendent que la progression future et la stabilité du secteur de la pomme de terre sont directement reliées à la possibilité, pour les producteurs du Québec, d’avoir accès au marché de la transformation de frites congelées. En constatant la concentration des acheteurs dans le marché de la table et sa relative stagnation, il est d’autant plus intéressant de constater que les objectifs d’achats de pommes de terre par Michel St-Arneault inc. pour la saison 2003 sont de 2400 ha, dont 400 ha de la variété Russet Burbank. Il est donc essentiel de maîtriser l’ensemble de la régie de culture du cultivar Russet Burbank, sous nos conditions, pour permettre aux producteurs d’avoir accès au marché de la transformation de masse. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 4 OBJECTIF GÉNÉRAL Ce projet avait comme objectif général de démontrer aux producteurs que la culture de la variété Russet Burbank est possible et rentable sous nos conditions. Les fournisseurs d’intrants seront donc en mesure d’élaborer, avec les producteurs, des plans de culture et des interventions agronomiques qui sauront rencontrer les besoins spécifiques de la Russet Burbank cultivées sous nos conditions. Ce projet permettra aussi aux producteurs d’obtenir des informations sur des aspects secondaires mais très importants pour maximiser les rendements et la rentabilité de cette culture. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 5 REVUE DE LITTÉRATURE Homologuée en 1874, la Russet Burbank est la plus vieille variété de pomme de terre encore utilisée aujourd’hui. Depuis plus de 50 ans, elle domine le marché de la frite et ce, malgré les efforts considérables des améliorateurs génétiques qui travaillent au développement de nouvelles variétés plus performantes. Compte tenu de ce long historique, la Russet Burbank a été l’objet de nombreux projets de recherche en Amérique du Nord et ce, pour tous les aspects de sa régie, tant pour l’irrigation, la fertilisation, la plantation, l’entreposage, etc. De plus dans les zones de production associées à la transformation, on retrouve de nombreux intervenants qui possèdent une solide expertise de la culture de la Russet Burbank. Comme l’objet du présent projet n’était pas de mettre en doute les connaissances actuelles sur la production de Burbank mais plutôt d’adapter cette culture aux conditions québécoises, les diverses expériences ont été développées en se basant sur la multitude d’informations existantes. Entre autres, des visites ont été organisées avec des producteurs et des spécialistes des provinces maritimes. Suite à ces rencontres, il a été possible de rédiger ce bref résumé des conditions de culture : Ø Espacement : 41cm Ø Plantons : 50g Ø Densité de plantation : 1260kg/ha Ø Date de plantation : tôt Ø Vigueur : 2-3 tiges/planton Ø Azote : 190 unités Ø Phosphore : 160 unités Ø Potassium : 200 unités Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 6 En fonction de cette information de base, une revue de littérature exhaustive a été réalisée pour évaluer l’impact des différents éléments nutritifs sur le développement et la qualité de la Russet Burbank. Les informations obtenues ont dicté le design des différents dispositifs expérimentaux. Les pages qui suivent présentent un résumé des informations colligées selon quatre blocs distincts : La régie de plantation, La fertilisation azotée, la valorisation des fumiers et l’influence des autres éléments nutritifs. La régie de plantation La variété Russet Burbank est très tardive. Les tubercules sont longs et possèdent une quantité importante de yeux distribués uniformément sur le tubercule. Cette situation se traduit généralement par un très grand nombre de tiges, ce qui entraîne un nombre élevé de tubercules de petits calibres et par le fait même, une baisse du rendement commercialisable. La préoccupation majeure est donc de réussir à contrôler le de tiges par plant. Selon plusieurs spécialistes, l’optimum serait de 2 à 3 tiges par plant. En raison de sa capacité de produire un nombre élevé de tiges, il importe de planter des semences d’âge physiologique assez jeune. Bien qu’il soit difficile d’évaluer l’âge physiologique des tubercules, certains facteurs sont associés à un vieillissement prématuré de la semence. Des stress subits au cours de la saison précédente, des fluctuations de la température d’entreposage et une température du sol trop chaude à la plantation sont autant de paramètres qui accélèrent le vieillissement. Bien souvent, le producteur n’a pas de contrôle sur ce qui se passe avant la réception de ses semences au printemps. Il peut toutefois travailler sur la date de plantation pour ce qui touche la température du sol. Selon des recherches effectuées au Nouveaux Brunswick, il a été démontré qu’une plantation effectuée le 10 mai plutôt que le 20 mai produisait des rendements vendables supérieurs de 50 quintaux à l’acre. De l’autre côté, une plantation plus tardive (5 juin), se traduit par des pertes de rendement de l’ordre de 15-20 quintaux/acre. Cependant, la température du sol doit être supérieure à 7 degrés Celcius. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 7 La grosseur des plantons et l’espacement sont également corrélés au nombre de tiges obtenus. Au cours d’une étude réalisée de 1995 à 1997, les chercheurs ont fait varier simultanément l’espacement de 38cm à 46cm et la grosseur des germes de 42g à 57g. En fonction des résultats obtenus et du coût de la semence, la combinaison optimum favorise l’utilisation de plantons de 42g à 50g, à une distance de plantation de 42cm. Ces derniers paramètres ont été utilisés dans le cadre du présent projet. Références consultées : IRITANI, W.M. et R.E. Thornton. 1984. Potatoes : Influencing Seed Tuber Behavior. PNW 248. 15 pp. KLEINKOPF, G.E. et J.L. Barta. 1991. Seed Quality for Commercial and seed growers. Proceeding of the Idaho Potato School. 23:255-257 THORNTON, R.E., G.M. Hyde et K. Zhoa. 1986. Adressing the Potato Stand Problems in the West. Proceedings of the North American Seed Seminar. Denver, p. 104-123 VOGT, G.E., F.H. Jacobs, R.E. Ohms. 1973. Seed Piece Size, Key to maximum Potato Yield and profits. CIS 207. University of Idaho. KLEINKOPF, G.P. Nolte, M.K. Thornton. 1993. Potato seed Tuber Quality Factors: Physiological Age and Physical Characteristics. Proceeding of the Idaho Potato School. 21:205-210 NIELSON, M.W.M. Iritani, L.D. Weller. 1986. Factors influencing Eye number per seed piece. Proceeding of the Washington State Potato Conference 25:70-80 SCHOTZKO, R.T., G.M. Hyde, R.E. Thornton. 1983. The dollars and cents of the 1982 Potato Seed Size and Spacing Survey. Proceeding of the Washington State Potato Conference 22:2329 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 8 La fertilisation azotée La variété Russet Burbank est l’une des rares variétés de pomme de terre à croissance indéterminée.. Cela signifie que le développement foliaire et l’assimilation des éléments nutritifs se poursuit très tard en saison, même en période de croissance active des tubercules. Ce phénomène doit être considéré et compris pour instaurer un programme de fertilisation. Au cours de la période de grossissement des tubercules, la forte demande en éléments nutritifs pour les tubercules peut causer une translocation des éléments du feuillage vers les tubercules. Ce phénomène induit un jaunissement du feuillage qui entraîne le plant dans un cercle vicieux. Le jaunissement provoque une diminution de la photosynthèse, qui à son tour entraîne une baisse de l’activité du plant, donc moins de captage de la solution nutritive du sol et par conséquent moins de translocation du feuillage vers les tubercules. On observe alors une mort prématurée du plant et une baisse significative des rendements. Pour maximiser ses rendements, le producteur doit s’assurer de maintenir un feuillage vert pour la période août-septembre. Cependant, il peut également être néfaste d’appliquer une trop grande quantité d’azote à la plantation. En effet, les études prouvent que la Russet Burbank développe une trop grande quantité de feuillage par rapport aux racines lorsqu’elle est surfertilisée à la plantation. Selon une étude réalisée au Minnessota, pour une quantité totale de 240 unités d’azote, il n’est pas recommandé d’appliquer plus de 1/3 de l’azote au moment de la plantation. Des résultats similaires ont été obtenus au Maine, en Idaho et au Wisconsin. Dans ce dernier état, une étude réalisée en 1992-93 a démontré qu’il est préférable de retarder l’application de l’azote restant jusqu’au renchaussage. La source d’azote est également un facteur à considérer. Traditionnellement au Québec, la source d’azote utilisée dans les programmes de fertilisation de la pomme de terre est le nitrate d’ammonium alors qu’au Nouveau Brunswick et au Maine, l’utilisation du sulfate Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 9 d’ammoniaque est pratique courante. Au Wisconsin, une étude réalisée sur cinq ans a démontré des rendements plus élevés quatre années sur cinq pour le sulfate face au nitrate. Cet aspect mérite une attention particulière pour les conditions de culture québécoises et est considéré dans le présent rapport. Références consultées ROBERTS, W.H. et al. 1982. Effect of rate and time of fertilization on nitrogen and yield of Russet Burbank potatoes under center pivot irrigation. American Potato Jounal 59:77-86 WILNER, S.A. et all. 1997 Influence of Nitrogen Timing and irrigation methods on Russet Burbank potatoes. Proceeding of Wisconsin conference, p.43-51 Nutrient Management guide:central Washington irrigated potatoes. EB 1882 LOVE, S. 1986. Seed spacing and preplant nitrogen requirements of three potato cultivars. Idaho Potato Conference, 188-194 ROSEN, C. 1995 Nitrogen Management studies in Minnessota, Idaho Potato conference, 15-23 ERREBHI, M. et all. 1988. Potato yield response and nitrate leaching as influenced by nitrogen management. Agronomy Journal 90:10-15 KLEINKOPH G.E. et all. 1981. Dry matter production and nitrogen utilisation by six potato cultivars. Agronomy Journal 73: 799-802 BUNDY, L.G. and all. 1986. Nitrogen source for Potato production on irrigated sandy soils. American Potato Journal 63: 385-397 La valorisation du fumier Comme il a été souligné à la section précédente, le mode de croissance indéterminée de la Russet Burbank demande de maintenir un feuillage vert en fin de saison. Une façon envisagée pour atteindre cet objectif est l’utilisation des engrais organiques qui se Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 10 minéralisent tout au long de la saison de croissance. D’autres recherches menées sur cette variété ont également démontré que 85-90% des racines se retrouvent dans les 30 premiers centimètres de sol. Il importe donc de s’assurer que l’azote disponible demeure dans la zone racinaire. De très nombreuses études ont déjà prouvé qu’une gestion efficace des fumiers améliore la structure du sol, augmente la capacité de rétention en eau et libère progressivement des quantités importantes d’azote. De plus, ces périodes coïncident avec les besoins de la Burbank. Certains projets de recherche se sont attardés plus spécifiquement à l’utilisation du fumier pour la culture de Russet Burbank. Une étude réalisée sur 10 ans a comparé l’impact du fumier en fonction de la pluviométrie des saisons. Les résultats obtenus démontrent que les années pluvieuses, l’utilisation de fumier peut être compensée par l’ajout de N minéral. Pour les années sèches, par contre, même avec l’ajout de 158 unités d’azote minéral, les traitements avec fumier présentent des rendements plus élevés de l’ordre de 5 quintaux à l’acre. Toutefois, ces études ne précisent pas si ces augmentations de rendements sont attribuables à une plus grande disponibilité des éléments nutritifs ou sont simplement causées par un accroissement de la capacité de rétention en eau du sol. En 1996, au Nouveau Brunswick, une recherche a été réalisée sur l’utilisation du fumier de volaille pour la culture de Russet Burbank. Une dose de 3.5t/ha (150kg de N /ha) a été appliquée une semaine avant la plantation. Les parcelles amendées ont également reçu des doses de 0, 75 et 150 unités d’azote minéral. Ces trois traitements ont été comparés à un témoin recevant 150 unités d’azote minéral. Les résultats obtenus démontrent que l’application de fumier, peu importe la dose de N minéral, favorise des tubercules de plus gros calibre, donc un rendement vendable supérieur, De plus, selon cette étude, l’ajout de fumier, l’année de culture, n’aurait pas d’impacts négatifs sur les défauts et la gale. L’utilisation de fumier dans la production de pomme de terre est relativement récente. Plusieurs recherches sont actuellement en cours. Bien que les données préliminaires Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 11 semblent intéressantes, les résultats sont variables en fonction des types de sol, des variétés et des climats. Les producteurs de pomme de terre doivent donc demeurer prudents, surtout pour les marchés de transformation ou la gestion de l’azote est cruciale pour la coloration du produit fini. Il est donc opportun de vérifier les effets du fumier sur la production de russet Burbank sous nos conditions de culture. Références consultées : WASTERMANN, D. et all. 1999. Effects of Dairy compost on potato production and soil Quality. Idaho Potato School. 139-143 CONN, K.L., G. Lazarovits. 1999. Impact of animal manures on verticillium wilt, potato scab, and soil microbial populations. Can. J. Plant Pathol. 21:81-92 VOLKMAR, K. et all. In-Crop application of liquid hog manure in irrigated potato production. Agriculture and Agri-Food Canada, Brandon Reasearch Center LAVOIE, J. Y. Martineau. Le fumier de volaille comme source d’azote dans la production de pomme de terre : partie 1 : évaluation agronomique Les autres éléments nutritifs Bien que l’azote soit l’élément nutritif principal et qu’il soit régulièrement un facteur limitant à l’obtention de rendements supérieurs, il importe également d’optimiser les autres éléments nutritifs de façon à maximiser les profits du producteur. Si l’azote est fortement associée à la notion de rendement, les autres éléments nutritifs sont le plus souvent associés à des aspects de qualité des tubercules. Dans certaines régions, la Russet Burbank peut atteindre des rendements supérieurs à 600 quintaux à l’acre. Pour obtenir ces résultats, il est essentiel d’optimiser l’ensemble du programme de fertilisation. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 12 Le Phosphore est un élément important à l’obtention de tubercules de gros calibres, recherchés par l’industrie de la transformation. De l’autre côté, les pressions environnementales visent à réduire les applications de phosphore au champ. Dans ce contexte, quelle devra être la fertilisation optimale en P de la Russet Burbank cultivée au Québec? À l’Ile du Prince Edward, comme pour d’autres régions, les fortes doses de fertilisants appliquées depuis les 15-20 dernières années ont entraîné une augmentation des taux de P et de K des sols. Les doses de 200-240 unités habituellement appliquées dans la Burbank sont donc supérieures à la quantité de P prélevée par la plante. Une étude menée dans cette province visait à réduire les quantités de P appliquées sur les variétés de pomme de terre destinées au marché de la frite congelée. Les résultats ont démontré que la variété Shepody pouvait profiter de réduction des taux de fertilisation en P et K. De son côté, la Burbank doit être maintenue aux pleines recommandations. Une autre étude a même démontré des augmentations de rendements corrélées à des augmentation de P jusqu’à 500 unités. En Idaho, ou les rendements sont de beaucoup supérieurs, une récente étude suggère même d’accroître les recommandations en K de 50 unités pour chaque 100 quintaux de rendements supérieurs à 400 qt. La fertilistion en P et K de la Burbank au Québec devra donc être ajustée en fonction des rendements obtenus et selon la richesse des sols utilisés. Après l’azote, le phosphore et le potassium, le souffre est l’élément qui peut le plus influencé les rendements de la pomme de terre. Un projet de recherche mené au Nouveau Brunswick, en 1995, a démontré que l’utilisation de sulfate d’ammoniaque procurait des rendements vendables 25% supérieurs. Selon cette même étude, la quantité de Souffre optimale se situerait à 25kg/ha de S. Du côté de la qualité des tubercules, le Calcium est l’élément critique à contrôler. En considérant l’impact négatif du chaulage sur la gale, différentes sources de Ca doivent être évaluées pour assurer des concentrations de Ca suffisantes à l’intérieur des Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 13 tubercules. Le Calcium étant impliqué directement dans la santé des membranes et de la paroi cellulaire, les déficiences provoquent des désordres internes tels le cœur brun et le cœur creux. Ces désordres sont également liés à des déficiences en Bore. Pour éviter le problème de gale associé au chaulage, le nitrate de Ca soluble a été évalué dans le cadre de nombreuses recherches. L’urée technique est également considérée dans certaines études. Bien que les résultats soient variables selon les conditions climatiques, il a été démontré que les applications foliaire de Ca induisaient un accroissement de la concentration en Ca dans les tubercules. Cette plus grande quantité de Ca permet de prévenir les risques de désordres internes et procure une meilleure aptitude à supporter l’entreposage. Dans le cas ou le bore est recommandé, le programme de fertilisation devra être développé avec soin et respecté avec rigueur, puisque l’écart entre la déficience et la toxicité est très mince. Comme il a été mentionné précédemment, la Russet Burbank demande de fortes doses de K et de P pour produire les meilleurs rendements. Ces fertilisations élevées induisent des effets antagonistes avec le Mg et le Zn. Il importe donc de s’assurer d’une bonne calibration de ces oligo-éléments pour nos sols québécois. Références consultées : WALSH J. 1998. P&K reduction. McCain agronomy and research meeting MOOREHEAD S. et all. 1998. Phosphorus needs of processing potato varieties. Better Crops. 82:6-7 WESTERMANN D.T. T.A. Tindall. 1998. Potassium Fertilization of Russet Burbank potatoes. Better Crops. 82:8-10 CHAPMAN S.R., et all. 1992. Potassium nutrition of Kennebeck and Russet Burbank potatoes in Tasmania: effect of soil and fertiliser potassium on yield, petiole and tuber potassium concentrations, and tuber quality. Australian Journal of Experimental Agriculture. 32: 521-527 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 14 MARTINEAU Y., J. Lavoie. 1996. Influence des sources de souffre et de leur taux d,application sur le rendement et la qualité des tubercules de pomme de terre, c.v. Russet Burbank. IRITANI W.M. et all. 1984. Factors influencing incidence of internal brown spot in Russet Burbank. American Potato Journal. 61: 335343 LAMBERT D. H., F.E. Manzer. 1991. Relationship of Calcium to potato scab. American Journal of Phytopatholoy. 81: 632-636 PALTA J.P. 1997. Impact of calcium Nutrition on tuber Quality and Yield. The Badger Common’tater. 25-42 OZGEN S. et all. 1999. Response of potatoes (c.v. Russet Burbank) to supplemetal calcium applications: Tuber yiel, internal quality and tuber calcium concentration SANDERSON J.B. U.C. Gupta. 1990. Copper and zinc nutrition of Russet Burbank potatoes grown on Prince Edward Island. Can. J. Plant sci. 70: 357-362 ROBERTS S., J.K. Rhee. 1990. Boron utilization by potato in nutrient cultures and in field plantings. Soil Sci. Plant Anal. 21:921-932 FONTES P.C.R., et all. 1999. Effects of zinc Fungicides and different Zinc Fertiliser Application methods on soluble and total zinc in potato plant shoots. Soil Sci. Plant Anal. 30:18471859 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 15 MATÉRIEL ET MÉTHODES Des pommes de terre de variétés Russet Burbank ont été plantées sur un loam sableux Pont-Rouge, le 23 mai 2001, à Ste-Catherine de la Jacques-Cartier, dans le comté de Portneuf. L’analyse de fertilité du champ était la suivante : PH eau : 5.5 PH tampon : 5.9 M.O. 5.2 Phosphore 270 % saturation P : 7.2 Potassium : 265 Magnésium : 205 Les plants ont été sarclés le 12 juin et rechaussés le 26 juin. La récolte s’est effectuée mécaniquement le 8 octobre. Dispositif expérimental Sept expériences distinctes ont été réalisées pour chacun des éléments nutritifs évalués. Le tableau 1. présente les différents traitements évalués pour l’ensemble du projet. À l’annexe A, vous retrouverez les différents dispositifs expérimentaux. Pour chaque expérience, des parcelles de quatre rangs de huit mètres de longueur ont été réalisées pour chaque traitement. Ces dernier ont été répétés quatre fois à l’intérieur d’un dispositif en blocs complets aléatoires. Données recueillies Le rendement total : Poids total des tubercules récoltés pour chaque parcelle. Le rendement vendable : Poids total des tubercules des calibres supérieurs à 47mm. Le Calibre : Poids total de tous les tubercules de calibre supérieur à 10cm de longueur. La densité relative : Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 16 Tableau 1. Présentation des expériences et des traitements sous expérimentation Expériences Traitements Azote et fumier F0, 200N, Urée0 F0, 165N, Urée F0, 200N, Urée F(2X), 130N, Urée F0, 130N, Urée0 F(1X), 200N, Urée0 F0, 130N, Urée0 F(1X), 165N, Urée F(2X), 130N, Urée0 F(1X), 200N, Urée F0, 165N, Urée0 F(1X), 165N, Urée0 Souffre 50 unités 80 unités 110 unités 140 unités Urée vs Nitrate de Ca Témoin Urée Nitrate de Ca Bore-Zinc-Ca B Herbicide Ca 0.5 B Témoin 0.5B + 4Zn 4Zn B Herbicide +Ca Phosphore 30 unités 70 unités 110 unités 150 unités Potassium 160 unités 200 unités 240 unités Magnésium Témoin 15 unités 30 unités Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 17 Analyse statistique Une analyse de variance (ANOVA) a été effectuée sur les variables dépendantes en utilisant le logiciel Statistix. Afin d’obtenir un maximum d’information, un test de t a été réalisé à l’aide de la procédure LSD, de façon à déterminer les probabilités de différence entre les traitements. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 18 RÉSULTATS ET DISCUSSION Les pages qui suivent présentent les principaux résultats obtenus pour chacune des expériences du présent projet de recherche. L’azote; expériences 1 et 2 L’azote étant l’élément fertilisant le plus important un effort de recherche plus grand a été consacré à ce dernier. La première expérience combine trois facteurs à savoir, l’azote minéral, l’amendement par du fumier de volaille et l’utilisation d’urée foliaire. Pour l’azote minéral, trois doses ont été appliquées soient : 130, 165 et 200 unités. Les traitements de 165N et 200N ont été évalués avec et sans fumier (35 unités N), alors que le traitement à 130N a été évalué sans fumier et avec une double dose de fumier (70 unités N). Chacun des traitements décrits précédemment ont été considérés avec et sans urée foliaire. Pour ce dernier traitement, 5 arrosages ont lieu les 8-15-22 et 29 août et le 5 septembre au taux de 7kg/ha. La figure 1 présente les rendements Figure1: Rendement vendable de pomme de terre Russet Burbank en fonction des traitements azotés 500 vendables pour tous les traitements. façon comme générale il De 450 et 400 était 350 d c d b c d b c d b c d b c d b c d b c d b c a b a b a prévisible, plus les plants recevaient d’azote et plus ils présentaient des 300 250 200 1F 200 1F 130 2F 130 2F 165 1F 200 urée urée urée urée Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 200 165 130 165 1F 165 urée urée 130 page 19 rendements vendables élevés. La même tendance a été observée pour le rendement total (données non présentées). À l’exception du traitement 165N avec fumier, tous les traitements avec ajout de fumier ont permis d’obtenir des rendements supérieurs. Les résultats les plus intéressants sont observés à 130N avec l’ajout de 70 unités d’azote sous forme de fumier. Ces derniers sont 120% plus élevés qu’avec l’azote minéral seul (130N). Tel que prévu, l’ajout de fumier est un facteur de réussite important dans la culture de la Russet Burbank. Selon les disponibilités, le prix de revient et la qualité des Figure 2. Effet isolé du fumier sur le calire des tubercules de Russet Burbank 500 400 408 426 fumiers disponibles, il est donc 421 362 300 213 222 200 148 100 172 0 PETITE SANS FUMIER MOY de substituer une partie importante de l’azote minérale par une source 46 41 RDMT BRUT RDMT VEND possible GROSSE AVEC FUMIER organique. Ces résultats ouvrent une importante porte à la valorisation du fumier pour la culture de la pomme de terre, sur des sols qui présentent souvent des taux de matière organique assez faibles. La figure 2 présente l’effet du fumier sur le calibre des tubercules. Bien que non significatif, l’ajout de fumier réduit le nombre de tubercules de petit calibre et augmente les moyens et les gros tubercules. Ce facteur est important pour l’industrie, qui paye un bonus pour les tubercules Figure 3. Effet de l'urée foliaire sur le rendement vendable de Russet Burbank plus long que 10cm. Pour le traitement 130N, l’ajout d’urée a permis une augmentation significative des rendements vendables 420 410 400 390 380 370 360 350 340 330 415 407 413 387 360 367 130 N sans U 130 N avec U 165 N sans U 165 N avec U 200 N sans U 200 N avec U Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 20 de 52%. Pour les traitements à 165N, l’effet observé diffère avec et sans fumier. La figure 3. présente l’effet isolé de l’urée sur les rendements vendables. L’expérience 2 sur l’azote foliaire permet de confirmer ces résultats. Figure 4. Effet de la fertilisation foliaire sur les rendements de Russet Burbank 400 300 200 effet, lorsque les plants sont 336 286 bc ab 266 236 c a 281 a 213 en déficience azotée (130N), b l’utilisation d’urée foliaire 100 permet 0 Rdmt Brut Rdmt Vend CaNO3 vendables (fig. 4). En urée témoin significativement d’accroître les rendements, tant bruts que Pour ces derniers, l’utilisation de Nitrate de Calcium foliaire (10kg/ha) a également permis d’accroître les rendements de Burbank. L’ajout d’azote foliaire peut donc aider à maintenir un feuillage vert en fin de saison, alors que les plants peuvent devenir en déficience azotée, due à une sous fertilisation ou à un lessivage important des éléments nutritifs. Dans les Maritimes, l’azote foliaire (urée) fait partie des programmes de culture recommandés par les entreprises de transformation. Une telle pratique devrait être considérée au Québec. Le souffre; expérience 3 Selon les informations recueillies l’utilisation du Sulfate d’ammoniaque procure des rendements supérieurs 80% du temps. Dans cette expérience, cinq taux de souffre ont été comparés entre eux soient : 50S, 80S, 110S et 140S. La variation du taux de souffre a été obtenue en faisant varier la teneur en sulfate d’ammoniaque dans le mélange d’engrais. Le sulfate contenant 24% de Souffre. Les autres éléments ont conservé le même ratio d’une parcelle à l’autre. La figure 5 présente l’effet des doses de souffre sur les rendements totaux et les rendements vendables de Russet Burbank. Pour les rendements bruts, aucune différence significative n’a été observée. Cependant, les traitements 80S, 110S et 140S présentent Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 21 des rendements plus Figure 5. Effet des doses de souffre sur les rendements totaux et vendables de Russet Burbank élevés que le 50S. Cette tendance est confirmée 450 400 350 300 250 200 statistiquement 0,05 Rdmt Brut les Rdmt Vend 50 S 80 S 110 S 140 S avec rendements vendables, ou le traitement 50S est moins élevé. Selon les prix du marché, cette baisse de rendement correspond à une perte de revenu de plus de 300$ l’acre pour le Figure 6. Effet des doses de souffre sur le calibre des tubercules Russet Burbank producteur. À la lumière de ces résultats, il apparaît que l’ajout de souffre à l’intérieur des formulations d’engrais serait une pratique 250 200 150 0,02 100 50 0 PETITES avantageuse. L’augmentation MOYENNES 50 S des 80 S 110 S GROSSES 140 S rendements vendables observée est attribuable à une plus forte proportion de tubercules de gros calibre. Cette différence de calibre se traduit par des bonus d’environ 38$/acre, ce qui renforce les recommandations face à l’utilisation du sulfate. Selon les résultats obtenus, il ne serait pas nécessaire de recommander des taux de 110S et 140S. Une dose de 80S semble suffisante. Le phosphore; expérience 4 Figure 7. Effet du phosphore sur les rendements de la Russet Burbank 500 L’essai phosphore comparait l’effet de quatre doses de P : 30P, 70P, 110P et 150P. Aucune différence n’a été 400 300 200 100 0 Rdmt Brut 30 P Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 Rdmt net 70 P 110 P 150 P page 22 observée, Figure 8. Effet des doses de phophore sur le calibre de la Russet Burbank tant pour les rendement totaux que pour les rendements vendables (figure 300 7.). 200 100 Par contre, pour les calibres, le traitement à 150P 0 Petites Moyennes 30 P 70 P 110 P Grosses est celui qui a donné plus de 150 P tubercules de gros calibre (figure 8.). Cette augmentation se traduit par un bonus sur les grosses de 41$/acre et ce, même sur un sol déjà riche en phosphore. Le potassium; expérience 5 Pour le potassium, trois traitements ont été évalués : 160K, 200K et 240K. Aucune différence de rendement n’a été Figure 9. Effet du potassium sur les rendements de observée entre les traitements de potassium, tant pour les rendements totaux que pour les vendables (figure 9.). Comme pour le phosphore et le souffre, l’augmentation des doses Russet Burbank. 500 400 300 200 100 0 Rdmt Brut de Rdmt Net 160 K 200 K 240 K potassium a eu un effet positif sur le calibre des tubercules. Le traitement le plus faible, à Figure 10. Effet du potassium sur le calibre des tubercules de Russet Burbank 250 160K, a donné significativement plus de petites et moins de grosses que les deux autres traitements 200 150 (figure 10.). Uniquement en bonus 100 pour les grosses, le traitement à 50 0 Petites Moyennes 160 K 200 K Grosses 240 K 160K procure des revenus à l’acre inférieurs de 53$. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 23 Le Magnésium; expérience 6 Des parcelles témoins, sans magnésium, ont été comparées à des traitements à 15 unités Fgure 11. Effet du magnésium sur les rendements de la Russet Burbank et 30 unités de Mg. différence significative Aucune n’a été observée entre les différentes doses 500 400 de magnésium et ce, tant pour les 300 200 rendements que pour le calibre des 100 0 Rdmt Brut tubercules (figures 11 et 12.). Ces Rdmt Net 0 Mg 15 Mg 30 Mg résultats peuvent s’expliquer par la richesse du sol ou ont été conduites les expériences. En effet, avec une analyse de sol qui présente une concentration de 205 en magnésium, il est fort possible que les plants n’étaient pas carencés en Mg. Comme Figure 12. Effet du magnésium sur le calibre des tubercules de Russet Burbank plusieurs sols québécois sont pauvres en Mg, il est préférable de prendre une analyse de sol complète et de considérer la fertilisation magnésienne pour la culture de Burbank si les concentrations 250 200 150 100 50 0 Petites du sol sont moyennes et pauvres. moyennes 0 Mg 15 Mg grosses 30 Mg Les Oligo-éléments; expérience 7 Cette expérience a été élaborée pour vérifier l’importance des éléments mineurs pour la culture de Burbank. Six traitements ont été comparés à un témoin. Pour les quatre premiers traitements, les éléments nutritifs ont été ajoutés à l’engrais de plantation : 0.5B, 0.5B+4Zn, 4Zn et 60Ca. Pour le 5e traitement, 0.7B a été appliqué foliaire avec les herbicides en plus du 60Ca. Le 6e traitement comportait uniquement le 0.7B foliaire. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 24 La figure 13 présente l’effet des éléments mineurs sur les rendements bruts et vendables de Russet Burbank. Aucun des traitements n’a présenté de différence de rendement face au témoin. Par contre, pour le calibre des tubercules (figure 14.) Figure 13. Influence des éléments mineurs sur les rendements de Russet Burbank 500 400 300 200 100 0 Rdmt Brut B B-Zn Rdmt Net BH BH + Ca Ca Zn Témoin les traitements 0.5B+4Zn, 0.7B Herbicide, 0.7B Herbicide+60Ca et le 60Ca seul, ont permis d’obtenir EFFET DU Ca - B - Zn SUR LES CATÉGORIES significativement tubercules 285 moins moyens et de par conséquent plus de tubercules 265 245 plus long que 10cm, ce qui 225 205 185 augment les bonus de grosseur. 165 145 Il est donc important de porter 125 moyennes grosses une attention particulière aux éléments mineurs, pour optimiser la culture de la Russet Burbank sous nos conditions. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 25 TRANSFERT DE L’INFORMATION L’objectif général du présent projet étant de démontrer la faisabilité de cultiver de la Russet Burbank au Québec, un effort particulier a été porté au transfert d’information vers les producteurs. Au mois d’août 2001, une journée porte ouverte a été organisée. En plus de présenter les parcelles de recherche, les organisateurs ont présenté les particularités d’entreposage de la Burbank. Les producteurs intéressés par cette culture ont pu échanger entre-eux. Plus de 50 personnes, représentants plusieurs milliers d’acrages, ont participé à cet événement. En février dernier, une journée d’information a été organisée pour présenter les résultats de recherche, tels que décrits dans le présent rapport. De plus, lors de cette journée, une représentante de la Banque Royale est venue présenter les aspects économiques liés à la production de Burbank vs la table et la croustille. La conférence est présentée à l’annexe B. Finalement, Michel St-Arneault est venu présenter les perspectives de développement de son entreprise et l’évolution des besoins en Russet Burbank pour les années à venir (annexe C). En plus des parcelles de recherche, un réseau de producteurs (RÉSEAU 2001) a été mis en place, afin d’encadrer des essais de culture de Burbank à l’échelle commerciale. Les producteurs étaient accompagnés par des conseillers pour un meilleur suivi de la production. Même en considérant la sécheresse de l’été 2001, tous les producteurs qui ont participé au réseau se sont déclarés satisfaits des résultats obtenus comparativement aux autres cultivars en culture sur leur entreprise. Finalement, avec toute l’information recueillie, 4 feuillets techniques ont été produits à l’intention des producteurs intéressés par la culture de la Russet Burbank. Les sujets traités sont : la régie de plantation, la gestion de l’azote, les fumiers et l’entreposage. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 26 REMERCIEMENTS Un projet de cette envergure n’aurait pu être possible sans la participation financière du CRAAQ, de Nutrite et des Entreprises Michel St-Arneault inc.. L’implication de la Banque Royale et du Centre Technique Banville et Michaud a également contribué au succès du projet. Un merci tout spécial est adressé à la ferme Roger-Steve Cantin inc. chez qui se sont déroulés les essais. Finalement, on se doit de souligner le travail colossal réalisé par André Lachance, agronome chez Maxi Plants, qui a colligé toute l’information scientifique et technique, qui a développé les designs expérimentaux et qui a participé activement à l’implantation et au suivi des parcelles. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 27 CONCLUSION À la lumière des résultats obtenus dans les parcelles de recherche, ou des rendements supérieurs à 400 quintaux ont été observés et en fonction des essais pré-commerciaux qui ont été réalisés directement chez les producteurs, il ne fait aucun doute que la production de Russet Burbank est possible et peut être rentable sous nos conditions québécoises. Les résultats des différentes expériences permettront de développer un programme de fertilisation adapté aux particularités du cultivar et qui sera également fonction des exigences de l’industrie de la transformation et des bonus payés. Avec un suivi serré de la production à l’échelle commerciale à la saison 2002, l’industrie québécoise de la frite congelée pourra poursuivre son développement en se basant sur des connaissances solides dans la culture de Russet Burbank. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 28 ANNEXE A – DISPOSITIFS EXPÉRIMENTAUX AZOTE-FUMIER ET URÉE PARCELLES TRAITEMENTS ORGANIQUE MINÉRAL FOLIAIRE 1 11 aucun 200 N aucun 2 10 aucun 165 N urée 3 12 aucun 200 N urée 4 2 fumier (2X) 130 N urée 5 7 aucun 130 N aucun 6 5 fumier 200 N aucun 7 8 aucun 130 N urée 8 4 fumier 165 N urée 9 1 fumier (2X) 130 N aucun 10 6 fumier 200 N urée 11 9 aucun 165 N aucun 12 3 fumier 165 N aucun PARCELLES TRAITEMENTS ORGANIQUE MINÉRAL FOLIAIRE 1 5 fumier 200 N aucun 2 9 aucun 165 N aucun 3 2 fumier (2X) 130 N urée 4 3 fumier 165 N aucun 5 7 aucun 130 N aucun 6 11 aucun 200 N aucun 7 10 aucun 165 N urée 8 1 fumier (2X) 130 N aucun 9 8 aucun 130 N urée 10 12 aucun 200 N urée 11 4 fumier 165 N urée 12 6 fumier 200 N urée PARCELLES 1 1 TRAITEMENTS ORGANIQUE fumier (2X) MINÉRAL 130 N FOLIAIRE aucun 2 4 fumier 165 N urée 3 8 aucun 130 N urée 4 5 fumier 200 N aucun 5 6 fumier 200 N urée 6 12 aucun 200 N urée 7 3 fumier 165 N aucun 8 2 fumier (2X) 130 N urée 9 10 aucun 165 N urée 10 7 aucun 130 N aucun 11 9 aucun 165 N aucun 12 11 aucun 200 N aucun PARCELLES TRAITEMENTS ORGANIQUE MINÉRAL FOLIAIRE 2 8 aucun 130 N urée 3 5 fumier 200 N aucun 4 11 aucun 200 N aucun 5 10 aucun 165 N urée 6 6 fumier 200 N urée 7 7 aucun 130 N aucun 8 4 fumier 165 N urée 9 9 aucun 165 N aucun 10 2 fumier (2X) 130 N urée 11 12 aucun 200 N urée 12 1 fumier (2X) 130 N aucun 1 3 fumier 165 N aucun Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 29 FERTILISATION FOLIAIRE 1 1 témoin 2 3 Nitr. Ca 3 2 urée 1 2 urée 2 1 témoin 3 3 Nitr. Ca 1 1 témoin 2 2 urée 3 3 Nitr. Ca 1 3 Nitr. Ca 2 2 urée 3 1 témoin Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 30 SOUFFRE PARCELLES TRAITEMENTS SOUFRE 1 3 110 2 1 50 3 4 140 4 2 80 PARCELLES TRAITEMENTS SOUFRE 1 4 140 2 2 80 3 1 50 4 3 110 PARCELLES TRAITEMENTS SOUFRE 1 1 50 2 3 110 3 2 80 4 4 140 PARCELLES TRAITEMENTS SOUFRE 1 2 80 2 4 140 3 3 110 4 1 50 R E P 1 R E P 2 R E P 3 R E P 4 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 31 PHOSPHORE PARCELLES TRAITEMENTS PHOSPHORE 1 3 110 2 1 30 3 4 70 4 2 150 PARCELLES TRAITEMENTS PHOSHORE 1 4 70 2 2 150 3 1 30 4 3 110 PARCELLES TRAITEMENTS PHOSPHORE 1 1 30 2 3 110 3 2 150 4 4 70 PARCELLES TRAITEMENTS PHOSPHORE 1 2 150 2 4 70 3 3 110 4 1 30 R E P 1 R E P 2 R E P 3 R E P 4 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 32 POTASSIUM PARCELLES TRAITEMENTS POTASSIUM 1 1 160 2 3 240 3 2 200 PARCELLES TRAITEMENTS POTASSIUM 1 2 200 2 1 160 3 3 240 PARCELLES TRAITEMENTS POTASSIUM 1 2 200 2 3 240 3 1 160 PARCELLES TRAITEMENTS POTASSIUM 1 3 240 2 1 160 3 2 200 R E P 1 R E P 2 R E P 3 R E P 4 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 33 MAGNÉSIUM PARCELLES TRAITEMENTS MAGNESIUM 1 1 30 2 3 0 3 2 15 PARCELLES TRAITEMENTS MAGNESIUM 1 2 15 2 1 30 3 3 0 PARCELLES TRAITEMENTS MAGNESIUM 1 2 15 2 3 0 3 1 30 PARCELLES TRAITEMENTS MAGNESIUM 1 3 0 2 1 30 3 2 15 R E P 1 R E P 2 R E P 3 R E P 4 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 34 ÉLÉMENTS MINEURS PARCELLES TRAITEMENT 1 3 B herbicide 2 6 Ca 3 2 0.5 B 4 1 Témoin 5 5 0.5B - 4Zn 6 4 4 Zn 7 7 B herbi Ca PARCELLES TRAITEMENT 1 5 0.5B - 4Zn 2 1 Témoin 3 6 Ca 4 7 B herbi Ca 5 4 4 Zn 6 2 0.5 B 7 3 B herbicide PARCELLES TRAITEMENT 1 3 B herbicide 2 2 0.5 B 3 4 4 Zn 4 7 B herbi Ca 5 6 Ca 6 5 0.5B - 4Zn 7 1 Témoin PARCELLES TRAITEMENT 1 2 0.5 B 2 6 Ca 3 5 0.5B - 4Zn 4 3 B herbicide 5 1 Témoin 6 7 B herbi Ca 7 4 4 Zn R E P 1 R E P 2 R E P 3 R E P 4 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 35 ANNEXE B – DONNÉES ÉCONOMIQUES RUSSET BURBANK VS TABLE VS NISKA Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 36 TABLEAU 1A: COÛT À L’ACRE TABLE VS RUSSET TABLE SELON L’ASRA SEMENCES $223.36 ENGRAIS $260.72 FONGICIDES $ 98.98 INT. M/C $ 56.10 TOTAL $639.16 DIFFERENCE TABLERUSSET $171.00 - 12 sacs de 100 lbs à $14.25 ($52.36) $279.72 –Selon recommandations Nutrite $ 19.00 $11.98 - 2arrosages supplémentaires $ 20.00 $ 55.30 ( ($13.36) – 9 mois à 8%) ($ 0.80) $625.00 ($ 14.16) RUSSET TABLEAU 1B: COÛT À L’ACRE TABLE VS NISKA SEMENCES TABLE DIFFERENCE SELON NISKA TABLE-NISKA L’ASRA $223.36 $448.00 - 28 sacs de 100 lbs à $16.00 $224.64 ENGRAIS $260.72 FONGICIDE S INT. M/C TOTAL ($ 11.00) $ 98.98 $249.72 – Selon recommandations Nutrite $ 98.98 - $ 56.10 $ 68.92 - $ 12.82 $639.16 $803.62 ($213.64 – 9 mois à 8%) Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 - $226.46 page 37 TABLEAU 2: POTENTIEL NET DE VENTES TABLE RUSSET NISKA 290 303 290 Rendement brut Petites 1 7/8 - 2 ¼ po 8.71% 1 ½ - 1 7/8 po 2% Rendement commercialisable avant entreposage 25 0% 6 10% 0 30 259 0% 5% 273 0 15 276 6% 16 7% 19 12% 33 12% 29 2% 5 10 Perte en entrepôt 4% Perte au criblage Rendement commercialisable après entreposage 214 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 249 233 page 38 TABLEAU 3A: REVENUS ANTICIPÉS À L’ACRE REVENUS Rendement net > 2 ¼ po ou > 1 7/8 po Tolérance petites TABLE RUSSET NISKA 214 249 233 x $8.73 ________ $1,868.22 x $8.35 ________ $2,079.15 x $10.45 ________ $2,434.85 5% = 11 3% =7.5 3.6% = 8 x $8.73 _______ $96.03 x $8.35 ______ $62.36 x $10.45 _______ $83.86 TABLEAU 3B: REVENUS ANTICIPÉS À L’ACRE REVENUS Rejet petites Revenus/acre ± différence coût production TABLE RUSSET NISKA 20 x $2.50 ______ $50.00 22.5 x $2.80 ______ $63.00 7 x $2.50 ______ $17.50 $2,014.25 ________ $2,014.25 $2,204.51 _______ $2,204.51 $2,535.95 ________ $2,535.95 0 ________ $ 14.16 ________ ($ 226.46) ________ $2,014.25 $2,218.87 $2,309.49 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 39 2 900.00 $ 2 800.00 $ 2 700.00 $ 348 334 319 2 600.00 $ 2 500.00 $ 2 400.00 $ 2 300.00 $ 2 200.00 $ 2 100.00 $ 2 000.00 $ 305 290 349 333 318 Table 348 334 303 290 ACTUEL 364 319 305 5% de + 10% de + Burbank 15% de + 20% de + Croustilles BONNE CHANCE À TOUS Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 40 ANNEXE C – PERSPECTIVES D’AVENIR PRODUCTION ET EXPORTATIONS CANADIENNES DE FRITES SURGELÉES (en milliers de tonnes) 1200 1000 800 600 400 200 0 n tio ta 1997 n io at m m so on C r po Ex n ti o uc od Pr 1996 1998 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 1999 2000 page 41 Part de marché du Québec : en constante diminution Production (tonnes) Croissance de la production au Canada et au Québec 4 500 000 5 %/an 4 000 000 3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 3 %/an 1 000 000 500 000 Année Canada : croissance de 5 %/an Québec : croissance de 3 %/an Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 99 19 98 19 97 19 96 19 95 19 94 19 93 19 92 19 91 19 90 19 19 89 0 page 42 PRODUCTION de POMME de TERRE UTILISÉE POUR LA TRANSFORMATION (en milliers d’acres) 160 140 120 1996 100 1997 80 1998 60 1999 40 2000 20 0 Canada Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 43 RÉPARTION PAR PROVINCE (EN MILLIERS DE CWT) 14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0 PEI NB 2000 QUÉ MAN ALB 1980 Pommes de terre transformées en frites surgelées Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 44 CROISSANCE DE LA FRITE ANNUELLEMENT z CANADA : 3 % Soit 5000 acres de + z U.S : 3,5 % 22000 “ “ z MONDIALE : 8 % 46000 “ “ POUR LES 10 PROCHAINES ANNÉES NAPMN Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 45 Consommation MSTA Inc. 3500 3000 2500 1996 2000 1997 1500 1998 1000 1999 500 2000 0 vans 1 van = 2.5 acres cwt acres Croissance de 72 % sur 5 ans Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 46 Quels sont nos marchés ? z Food service ( HRI ) z - Québec Ontario z - Nord-Est américain z - Caraïbes z Chaînes de détails z - Québec Ontario z - Nord-Est américain Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 47 Qu’est-ce qui nous démarque des autres ? z - Nous sommes les plus petits, donc un service plus personnalisé. z - Évidemment nous sommes une alternative aux joueurs majeurs qui ont leurs marques de commerce (détail). z - Flexibilité au niveau des volumes plus petits. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 48 Plan futur z 1- Augmenter la capacité en 2002 z z z z de 30 millions de livres finis. 2- Introduire ligne de By-Product. 3- Construction d’un nouveau plan plus près de la matière première. 2003 4- Démenagement de la ligne de surgelée. 2004 5- Augmentation de capacité de cette ligne. 2005 Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 49 Pourquoi ? Et avantages ? z En augmentant graduellement les coûts financiers sont moins importants et aléatoires. z Permettre que les ventes suivent. z Permettre aux producteurs d’augmenter leurs acrages graduellement et de façon sécuritaire. z Nous assurer une source d’approvisionnement fiable. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 50 Prévisions des besoins en acres Année Tonnes Acres 2002 57000 3800 2003 71000 4700 2004 75000 5000 2005 91500 6100 2006 97500 6500 300 cwt à l’acre Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 51 Conclusion z Nous avons démontré par le passé que nous respections nos ententes avec les producteurs z Nous avons démontré aujourd’hui que produire la Russet Burbank est non seulement possible mais aussi rentable. z Nous avons démontré qu’il y a des opportunités dans les frites surgelées pour chacun de nous. z Il ne reste qu’à passer à l’action. Développement de la frite congelée au Québec (cv. Russet Burbank) Rapport 2002 page 52