Ciné-patrimoine-Mr Klein - CLAP Poitou
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Ciné-patrimoine-Mr Klein - CLAP Poitou
CLAP Les petites fugues 6 mai 2 juin 2015 de Yves Yersin, 1979 POITOU CHARENTES ASSOCIATION RÉGIONALE DES CINÉMAS D’ART ET D’ESSAI 1er avril > 5 mai 2015 Monsieur Klein, Joseph Losey, 1976 Du 1er avril au 5 mai 2015 Gençay, le Cinéma......................................................................... Lundi 4 mai 20 h 30 La Crèche, Henri Georges Clouzot............................................... Dimanche 12 avril 17 h Marennes, l’Estran......................................................................... Lundi 13 avril 21 h Melle, le Méliès*...............................Jeudi 23 avril 20 h 30, Dimanche 26 avril 17 h 30* Montmorillon, le Majestic............................................................. Samedi 18 avril 21 h Parthenay, le Foyer...................................................................... Mardi 7 avril 20 h 30 Saint-Jean d’Angély, l’Eden........................................................... Mercredi 8 avril 18 h Saint-Pierre d’Oléron, Eldorado ...................................Du mercredi 22 au mardi 28 avril Saint-Savinien, le Florida........................................................... Dimanche 26 avril 17 h *présentation du film par Fred Abrachkoff Imprimerie Italic 79 certifiée Imprim’Vert • Melle • 05 49 29 03 88 Civray, Ciné-Malice*........................................................................ Lundi 20 avril 18 h Mon Chauvigny, le Rex*................................................................... Dimanche 19 avril 20 h si e Châtellerault, les 400 Coups......................................................... Jeudi 9 avril 20 h 30 r u n i e l K Coordination régionale - Cécile perraud Tél. : 06 31 44 37 72 - http:/www.clappoitoucharentes.fr courriel : [email protected] Rendez-vous avec le cinéma patrimoine Joseph Losey (1909-1984) - Réalisateur Filmographie Monsieur Klein Fr-It-Ang / drame / 1976 / 2 h 03 Réalisation : Joseph Losey Scénario : Franco Solinas / Directeur de la photo : Gerry Fisher, Pierre-William Glenn Compositeur : Egisto Macchi, Pierre Porte / Décors : Alexandre Trauner Le Garçon aux cheveux verts (1948), Le Rôdeur (1951), La Bête s’éveille (1954), L’Enquête de l’inspecteur Morgan (1959), Les Criminels (1960), Eva (1962), The Servant (1963), Modesty Blaise (1966), Accident (1967), Cérémonie secrète (1968), Le Messager (1970), L’Assassinat de Trotsky (1971), Don Giovanni (1979) ... avec : Alain Delon (Robert Klein), Jeanne Moreau (Florence), Michaele Lonsdale (Pierre) Juliet Berto (Janine), Francine Bergé (Nicole), Suzanne Flon (la concierge), Jean Bouise Paris, 1942. Dans la France occupée par les Allemands, Robert Klein, un affairiste alsacien catholique qui profite avec cynisme du besoin d’argent des Juifs qui souhaitent fuir le pays, est victime d’une confusion d’identité avec un homonyme juif. Voulant clarifier la situation auprès des autorités, Robert Klein s’enfonce tout seul dans un cauchemar administratif kafkaïen qui le conduira à partager le destin funeste de son double invisible, en ne cessant jamais de vouloir le retrouver... CESAR 1977 du meilleur Film Français du meilleur Réalisateur des meilleurs Décors Premier film français de Joseph Losey, Monsieur Klein est, selon son auteur, “une fable en guise d’avertissement”. Plongeant Klein dans un cauchemar crépusculaire, Joseph Losey livre une réflexion sur l’identité, son obtention, sa quête et sa perte. Indifférent aux autres, Monsieur Klein profite des conséquences de l’occupation allemande pour faire des affaires. Pris pour un autre Klein (juif et résistant), il se débat pour prouver son identité, mais l’appareil bureaucratique est en marche : plus il se débat, plus il est suspect. Alors il enquête sur cet autre Klein, découvre les lieux et les gens qu’ils fréquentent, son milieu… Losey dessine progressivement un Klein n°2 introuvable mais bien plus réel que le personnage d’Alain Delon. À la recherche de son homonyme, Klein poursuit sa propre identité et interroge sa propre culpabilité. Prisonnier de sa quête, il finira par s’approprier peu à peu l’identité et le destin du Klein n°2. Film sur la dépossession de soi, mais également analyse de l’État policier, Losey intègre à Monsieur Klein des plans abstraits des services de renseignements à l’œuvre, de la mise en place de la rafle du Vél’ d’Hiv’ : pendant que Klein se perd dans une quête sans fin, le “rouleau compresseur détruit lentement mais sûrement”. Monsieur Klein offre à Alain Delon (également producteur du film) un de ses plus beaux rôles. Joseph Losey avait un profond respect pour l’acteur et une juste analyse de l’homme et de son rôle : “Ce personnage est très complexe, et Alain est aussi – c’est mon avis, qu’il ne partage peut-être pas – une personnalité assez autodestructrice et à la recherche de sa propre identité. Tous les aspects de sa vie sont d’une grande complexité et souvent contradictoires”. Michel Ciment, Kazan, Losey – Entretiens, Stock Laissant toute sa place au propos kafkaïen, Joseph Losey adopte une mise en scène sobre. Les décors de Trauner sont – comme toujours – sublimes, et la photo de Gerry Fisher, aux couleurs à la limite du noir et blanc, donne au film une atmosphère très particulière. Losey a évité en particulier deux écueils majeurs : celui de la reconstitution réaliste et celui de la parabole abstraite. C’est contrairement à ce que lui ont reproché certains, cette double démarche à la recherche d’une stylisation du réel et d’une aura fantastique qui fait de cette parabole kafkaïenne la plus terrible accusation que l’on ait portée sur une certaine France. Michel Ciment, Positif, n° 183/184, juillet-août 1976 Pour la scène du Vel’ d’Hiv’, Losey fait appel à plusieurs associations juives pour trouver quelques milliers de figurants. Le premier jour de tournage, bouleversés par le réalisme de la scène, les plus âgés renonceront. Michel Ciment, Kazan, Losey – Entretiens, Stock A propos de Losey : Losey était communiste et Américain. C’est à l’initiative de Mankiewicz et parce qu’il était solidaire d’autres cinéastes et scénaristes, qu’il a menti et signé un serment de loyauté affirmant qu’il n’était pas communiste, ce qu’il a toujours regretté et considéré comme une manière indirecte de justifier la liste noire. Il pensait qu’il aurait suffi qu’une poignée de cinéastes revendique leurs idées pour empêcher la chasse aux sorcières. En raison du maccarthysme, il a été contraint à l’exil en Italie, puis en Angleterre où il a travaillé sous une fausse identité. Il a dû réaliser des œuvres de commande apportant le meilleur de luimême et n’a jamais cessé de tourner et de se battre pour faire simplement son travail. Il n’était pas juif, ni français, mais il était concerné profondément par la question de l’identité et de l’exil et du regard des autres sur la différence. Le Livre de Losey, Michel Ciment, Stock Losey et Delon D’après le dossier de présentation réalisé pour le festival Lumière : www.festival-lumiere.org