Avis des Elus sur le projet de modernisation

Transcription

Avis des Elus sur le projet de modernisation
Avis des Elus CGT
du Comité d’Etablissement
sur le projet de
modernisation du site
Année record 2011 pour CFM avec
51,7 milliards de dollars US de commandes et d’intentions d’achats.
Augmentation des cadences de production à un niveau inégalé.
Quel retour pour les salariés et l’emploi !
Snecma adapte désormais sa
communication.
En ce qui concerne le CAC 40,
«Cfm international a connu en 2011 une année record en
enregistrant des commandes pour 1500 moteurs CFM56
ainsi que des intentions d’achats pour 3056 moteurs LEAP
pour un montant total estimé à 51,7 milliards de dollars».
« 2011 a été une année extraordinaire pour CFM, nous
attendons des annonces supplémentaires .(Rf communication SNECMA de janvier 2012 )»
Mais pour justifier les abandons industriels, les refus
d’investir dans des projets industriels d’avenir source
d’emplois comme une unité de production d’Aube Fan
Composite à Gennevilliers, dans tout Snecma, une
vaste campagne de culpabilisation du personnel se développe aujourd’hui.
Les salariés s’entendent dire qu’ils coûtent trop cher alors
que l’analyse objective de ce refus de développer l’emploi
industriel trouve son origine dans un mode de développement qui privilégie le capital au détriment du travail. Comme
le démontre aujourd’hui les choix d’investissement de
Snecma .
Si l’on se réfère au coup d’investissement estimé par le Direction Snecma, 35 Millions d’Euros seraient nécessaires
(info CCE du 12 juillet 2011) pour la création d’une usine de
production d’aube Fan Composite de 200 personnes.
A vous donc les aides publiques et les milliards payés par
le citoyen, à nous les rafraichissement de bureaux et 50%
de la fabrication du bord d’attaque sous réserve toujours de
compétitivité de l’entreprise et de ces salariés !
Montant à mettre en perspective avec les 381 millions d’Euros de dividendes versés aux actionnaires en 2011 !
Comme ces économistes prestidigitateurs, qui nous assurent que la hausse de la TVA n’aura aucune conséquence
sur les prix, Il n’est pas besoin d’être un économiste chevronné pour prédire au contraire que, loin d’assister à un
comportement vertueux des entreprises comme à Snecma
qui devraient en contre partie promouvoir l’emploi , la
hausse de la TVA provoquera une hausse des prix et donc
une baisse du pouvoir d’achat.
C’était donc bien possible à Gennevilliers , malheureusement cela se fera à Rochester /USA dès 2013 avec 40 embauches au démarrage , au Mexique en simple source pour
les cales et plateforme en 2016 et en France à l’occasion de
la campagne électorale pour faire plaisir au ministre Longuet dans son fief de la Meuse en 2014.
Exit donc Gennevilliers, qui devra lui attendre 2017 pour voir
l’effet Bord d’ attaque arrivé avec ces 29 embauches ! mais
sous condition du maintien de la compétitivité des productions réalisées.
Cette course aux profits rend insensible nos dirigeants aux
notions de maintien des compétences et d’emploi .
A Snecma comme en France, la productivité par heure de
travail effectué est l’une des plus élevée au monde, supérieure de 10% à ce qu’elle est en Allemagne par exemple.
Nous ne sommes ni des fainéants ni des incapables ! Dans
toute votre communication largement diffusées, vous reprenez la vieille rengaine du coût du travail, de la compétitivité de l’entreprise pour justifier vos délocalisations et vos
abandons industriels passé et avenir, en omettant de parler
des aides d’état (avances remboursables, grand emprunt,
aides européennes, aides des régions, sans parler des crédits et des défiscalisations accordés par les pays low cost
dans lesquels vous délocalisez nos productions).
C’est d’ailleurs les mêmes arguments qu’utilisent nos dirigeants politiques aujourd’hui en pleine campagne électorale pour justifier deux mesures de portée considérable et
nous voulons nous y arrêter un instant.
La première d’entre elles que nous avons déjà qualifiée d’arnaque à la CGT consiste à transférer une part des cotisations sociales prélevée dans les entreprises à hauteur de
13 milliards d’euros sur le consommateur, le citoyen, le salarié Snecma par une hausse de la TVA de 1,6 %.
Voilà donc un cadeau supplémentaire aux entreprises et
donc par conséquence au Groupe Safran qui vient s’ajouter aux 170 milliards d’euros d’argent public et d’exonérations dont bénéficient les employeurs déjà au nom de
l’emploi.
Alors qu’en 2010, les entreprises françaises non financières
auront distribué 210 milliards d’euros à ces derniers pour
seulement 180 milliards consacrés au développement de
l’appareil productif, Snecma s’inscrit pleinement dans cette
logique en remontant en 2011, 381 MILLIONS d’euros de
dividendes à ces actionnaires.
Les véritables défenseurs de l’industrie depuis des mois,
des années sont ceux qui se battent dans les entreprises en
proposant des alternatives industrielles et sont parfois
contraints d’occuper les usines pour mettre en évidence les
gâchis et les erreurs de gestion qui débouchent sur des saccages, des abandons de notre potentiel industriel.
Le vieux discours patronal selon lequel les « baisses de
charges » d’aujourd’hui font les emplois de demain est usé
jusqu’à la corde.
La seconde mesure annoncée vise à instaurer des accords
au niveau de chaque entreprise dits « de compétitivité ».
nous n’hésitons pas à considérer cette offensive comme
sans précédent à l’égard du code du travail :
Le gouvernement avec ses alliés du MEDEF donne deux
mois pour que patronat et syndicats trouvent un accord pour
fixer un cadre national aux négociations futures dans les
entreprises (on se demande pourquoi il ne nous donne pas
4 mois de délais !) tout en ajoutant : «s’il n’y a pas d’accord
on le fera quand même»
En même temps, il précise ce que doivent contenir ces futurs accords d’entreprise : ils doivent permettre à l’employeur « une capacité d’adaptation face aux chocs
conjoncturels d’activité » ; nous n’inventons rien, c’est précisé dans un courrier envoyé par le Premier Ministre à
toutes les organisations syndicales.
Et nous arrivons au bois dur : ces accords d’entreprise
devront permettre les ajustements temporaires liés à l’activité concernant la durée du travail, l’organisation du travail,
la rémunération.
Cerise sur le gâteau : ces accords s’imposeront sur les
normes conventionnelles et sur le contrat de travail.
Autrement dit, il s’agit de permettre aux employeurs en fonction de la conjoncture d’exercer légalement leur chantage en
exigeant des baisses de salaire, une variation du temps de
travail. S’ils obtiennent un accord d’entreprise, plus aucun
salarié ne pourra exiger le respect de son contrat de travail.
Et vous savez comme nous dans quelles conditions les employeurs peuvent arracher des accords d’entreprise avec
ce qu’il faut bien appeler parfois des signatures syndicales
de complaisances à l’exemple de l’avis positif donné par la
majorité CFE/CGC/CFDTdu CCE sur ce projet de création
d’usines de production de fan composite, en omettant de
souligner que ce développement industriel se fera essentiellement à l’étranger sur le dos de l’emploi de nos sites
avec des partenariats d’exclusivité signés pour 20 ans !
Nous avons déjà des expériences d’accords d’entreprise et
d’avis CLE et CCE au nom de la sauvegarde de l’emploi de
la compétitivité de l’entreprise tant à Snecma que chez
Continental, à la Fonderie du Poitou et bien d’autres. Les
salaires et les emplois ont baissé, les horaires diminué ou
augmenté suivant les cas et l’entreprise a fermé quand
même tout en délocalisant l’emploi. Le tout sur fond de remontée de dividendes importants, situations indécentes
pour les salariés et les citoyens sans emploi.
A Gennevilliers, votre projet industriel accouche de rien du
tout, de presque rien, malgré les annonces de Petit Colin
fin 2010. Pas de construction de bâtiments industriels pas
de réhabilitation du site à comparer à celle de Corbeil et
contrairement à 1979 ou la modernisation du site avait
donné raison au PDG de l’époque et tord à ces détracteurs.
Aujourd’hui, ce n’est qu’un projet « rafraichissement » qui vient encore fragiliser le site.
Vous êtes Messieurs hyper décideurs lorsque
vous parlez d’emploi et d’avenir industrielle
mais hypo responsable lorsqu’il faut assumer
le coût social de votre politique !
Pour toutes ces raisons le CLE de GENNEVILLIERS émet un avis négatif sur ce projet
ALBANY, futur partenaire de SAFRAN, pour
l’aube fan composite fermerait son usine de
Saint Julien.
Les salariés d’Albany-Cofpa en résistance
Coup de sang . contre la fermeture de l’usine de Saint-Junien
Source Libération du mardi 28 février 2012
Elus et salariés de l’usine de tissage AlbanyCofpa, située à Saint-Junien (Haute-Vienne) et
propriété du groupe américain Albany International, se sont rassemblés hier pour protester
contre la fermeture du site et la suppression de
133 emplois. Une réunion était programmée
dans l’après-midi à la sous-préfecture de Rochechouart (Haute-Vienne) entre salariés et représentants de la direction. L’annonce brutale de
la fermeture, jeudi, avait provoqué la colère des
salariés et élus locaux, qui considèrent l’usine en
très bon état et surtout très rentable. La commu-
nauté de communes est d’autant plus remontée
parce qu’elle a, affirme-t-elle, racheté les anciens
locaux de l’entreprise, cédé un terrain et pris en
charge les aménagements de voirie de desserte
du site, soit un investissement de 1,5 million
d’euros. Selon la direction d’Albany International
France, basée à Sélestat (Bas-Rhin), le projet de
fermeture fait suite à une «détérioration de la
conjoncture qui contraint la société à envisager
de concentrer ses capacités de production sur
son site de Sélestat».