vivre près d`un site industriel, avec la maîtrise des odeurs

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vivre près d`un site industriel, avec la maîtrise des odeurs
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UNE SCIENCE AU SERVICE DES RIVERAINS
L’OLFACTOMÉTRIE,
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VIVRE PRÈS D’UN SITE INDUSTRIEL,
AVEC LA MAÎTRISE DES ODEURS
Vivre près d’une usine ou d’une installation industrielle peut tourner
au calvaire quand une odeur rance ou fermentée apparaît…
C’est pourquoi la maîtrise des odeurs se développe dans la gestion
de ces infrastructures, et suscite une nouvelle forme de coopération
entre industriels et riverains !
UNE DEMANDE
CITOYENNE, UN
ENJEU INDUSTRIEL
Il existe plusieurs types de
nuisances : sonores, olfactives,
lumineuses, ou encore
esthétiques. Du point de vue
du riverain, une mauvaise
odeur est une nuisance.
De celui de l’industriel, l’apparition
de mauvaises odeurs signifie
que des moyens humains,
techniques et financiers
nécessaires pour permettre de
maîtriser ces émissions d’odeurs
doivent être mis en place.
Sans être systématiques, les
nuisances olfactives sont
susceptibles d’apparaître au cours
de l’exploitation de différents types
d’installations, liées aux deux
métiers de SUEZ Environnement,
l’eau et la propreté, et en
particulier dans la collecte et le
traitement des eaux usées, la
valorisation des boues d’épuration
(centres de compostage et de
séchage) et la gestion des déchets
(collecte et centres de stockage).
L’apparition, l’intensité ou la nature
des odeurs peuvent générer des
inquiétudes et créer une méfiance
vis-à-vis de ces installations.
Pour les riverains, l’appréciation
de la qualité du service de
ces dernières dépend en partie
de leur bonne intégration dans
l’environnement immédiat.
L’enjeu majeur pour SUEZ
Environnement est donc de
favoriser l’intégration des
installations concernées dans
leur environnement, de garantir
le respect des limites imposées
par la réglementation, d’améliorer
le confort et la satisfaction
des riverains et des collectivités.
UNE APPROCHE
SCIENTIFIQUE DES
MAUVAISES ODEURS
Les odeurs sont a priori difficiles à
appréhender car les références
servant à les décrire font appel au
vécu de chaque personne. Difficile
donc de trouver un référentiel
commun ! La recherche sur les
odeurs s’est énormément
développée ces dernières années
afin de mieux les connaître,
Une nuisance,
c’est quoi?
Le terme de nuisance
désigne une dégradation de
l’environnement (bruits, odeurs,
etc.) ayant pour conséquence
de provoquer une gêne et de
nuire à la qualité de vie.
UNE SCIENCE AU SERVICE DES RIVERAINS
L’OLFACTOMÉTRIE,
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Bassin de décantation des
eaux usées d’une station
d’épuration de l’Essonne.
Qu’est-ce
qu’une odeur?
Une odeur est une « émanation
volatile susceptible de
provoquer chez l’homme ou
chez l’animal des sensations
dues à l’excitation d’organes
spécialisés ».
QUELQUES JURYS DE
RIVERAINS « ODEURS »
Béziers, Lyonnaise des Eaux
(station d’épuration et site de
compostage)
Le Grau-du-Roi, Lyonnaise des
Eaux (station d’épuration et site
de compostage)
Lewarde, SITA France (Centre
d’enfouissement de déchets)
Guingamp, Lyonnaise des Eaux
(site de compostage)
Villeneuve-sur-Verberie, SITA
France (Centre d’enfouissement
de déchets)
Jas de Rhodes, SITA France
(Centre d’enfouissement de
déchets)
Prélèvement d’un
échantillon d’air
sur une plate-forme de
compostage des déchets.
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de les caractériser avec
précision et de trouver pour
chacune sa solution… Le CIRSEE
(Centre de recherche de SUEZ
Environnement) a ainsi créé un
laboratoire d’olfactométrie pour
aller plus loin dans la
connaissance des odeurs (voir
« Zoom »). Les chercheurs y
forment des nez comme chez les
parfumeurs car, pour ce qui
concerne l’analyse olfactive, rien
de mieux que le nez humain ! En
plus de la quantification, le nez
décrit l’odeur, ou encore associe
un caractère agréable ou
désagréable (notion d’hédonisme)
à l’odeur, ce que ne peuvent pas
faire les outils
d’analyse…
Personne ne peut
mieux savoir que les
riverains quand ça sent
mauvais, reste à les former
pour déterminer les
molécules qui se cachent
derrière cette désagréable
sensation.
Les bassins de décantation de
la station d'épuration de
Valenton (Val-de-Marne) sont
couverts pour isoler les
odeurs.
DES JURYS DE
RIVERAINS À
LA RESCOUSSE
Parce qu’ils sont les premiers
concernés, les riverains sont de
plus en plus impliqués dans la
chasse aux odeurs. Des
volontaires notent leurs
observations et les transmettent à
l’exploitant du site. Ces jurys
répondent à un double besoin :
évaluer les odeurs en périphérie
du site, et non à l’intérieur ce qui
est plus aisé, et réaliser un suivi
permanent des émissions
olfactives (de jour comme de nuit).
Il existe des jurys dans d’autres
domaines où ils ont déjà fait la
preuve de leur efficacité : pour
évaluer le goût de l’eau du robinet,
par exemple, car rien de plus
déplaisant qu’une eau au goût de
chlore trop prononcé ou au goût
de terre… Un jury de riverains est
constitué de personnes bénévoles,
choisies parmi la population
locale. Le nombre de jurés varie
selon le contexte : pour les odeurs,
il est conseillé d’avoir un minimum
de 15 personnes reparties de
façon homogène autour du site,
mais pour le goût de l’eau, le
centre régional des Yvelines de
Lyonnaise des Eaux a récemment
lancé le recrutement de plus de
300 clients ! Pour affûter la
sensibilité des recrues,
une formation est
organisée, se basant sur
La Roue des Odeurs®
qui permet d’associer simplement
une odeur à une molécule (voir
« Zoom »). La durée de l’étude
doit tenir compte des
modifications liées aux variabilités
saisonnières (météo et
exploitation). Un suivi de six mois
minimum est nécessaire. Les
riverains sont invités à remplir la
fiche « odeurs » trois fois par jour,
si possible. Une fois l’étude
lancée, une réunion de
présentation des résultats est
proposée tous les trois mois afin
de commenter les résultats et
présenter les axes d’amélioration
envisagés. Pour les exploitants,
ces jurys de riverains sont d’autant
plus importants qu’ils permettent
d’assurer la satisfaction de tous et
de vérifier le fonctionnement et les
performances des installations.
DES SOLUTIONS
SUR MESURE
La meilleure solution contre les
odeurs reste la prévention.
Ainsi, les chercheurs de SUEZ
Environnement ont mis en place
l’offre NOSE (voir « Zoom »). Elle
permet, entre autres, de
caractériser l’empreinte olfactive
d’une installation existante ou en
projet à partir des caractéristiques
des matières premières à traiter
(eau résiduaire, boue, déchet) et
du procédé de traitement.
Aujourd’hui, la prise en compte de
la prévention des nuisances
olfactives dans la conception des
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ZOOM
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Le laboratoire d’olfactométrie
L’olfactométrie est
la première étape
indispensable pour
caractériser avec
précision un échantillon
odorant issu d’une
installation et le traiter.
Le laboratoire est équipé
d’un olfactomètre,
ayant pour vocation de
diluer l’odeur par
de l’air propre, puis de la
présenter simultanément
aux membres d’un jury.
25 « nez-experts » ont
été sélectionnés
parmi le personnel du
Centre de recherche
de SUEZ Environnement
pour la qualité de leur
odorat. L’olfactomètre
ouvrages se généralise. Ainsi, à
Valenton, dans le Val-de-Marne,
l’extension de l’usine d’épuration
Seine-Amont a doublé la capacité
de l’usine et totalement modifié
son système de traitement des
odeurs. Désormais, les bassins de
prétraitement sont couverts par
des coupoles blanches qui
ressemblent à des soucoupes
volantes. Et tous les ouvrages
susceptibles de générer des
odeurs sont raccordés à une unité
de désodorisation composée de
plusieurs tours de lavage chimique
qui traitent jusqu’à 500 000 m3
d’air par heure !
En parallèle, des techniques de
désodorisation permettent de lutter
rapidement contre les odeurs : soit
on les traite par un procédé
biologique ou chimique, soit on les
masque.
À Sauvigny-le-Bois, dans l’Yonne,
le centre de stockage des déchets
ultimes géré par SITA Centre Est
s’est équipé d’une rampe
pour la brumisation d’un produit
neutralisant les odeurs. Sa
particularité : la rampe a été
montée sur place et conçue
spécialement pour être installée au
plus près de la zone de stockage.
Elle est reliée à un automate
et se déclenche en fonction
des conditions météorologiques,
mais peut aussi fonctionner en
mode manuel.
du centre se présente
sous la forme de 6 postes
de travail, comprenant
chacun 3 cornets
par lesquels les « nez »
peuvent sentir les
échantillons d’odeur
présentés.
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Le programme de recherche NOSE
SUEZ Environnement a mis en place le programme
NOSE, un programme de recherche dédié
à la gestion des nuisances olfactives.
Il se décline suivant deux démarches qui doivent
être menées en parallèle :
• L’APPROCHE TECHNIQUE vise à déterminer
l’empreinte olfactive mesurée de l’installation.
Les odeurs émises sont mesurées ou modélisées
dans le cas d’une installation qui n'existe pas
encore. Procédés de traitement et ventilation
sont alors choisis en respectant les contraintes
de sécurité. Enfin, un modèle de dispersion permet
de simuler et visualiser la dispersion des odeurs
dans l’environnement : de l’installation jusqu’aux
riverains.
• L’APPROCHE HUMAINE se justifie par le caractère
subjectif d’une nuisance olfactive. Il est donc
indispensable de développer différents outils
de mesure de la nuisance olfactive en utilisant
le nez humain comme outil incontournable.
D’où la nécessité de former des « nez-experts »,
mais aussi des « nez-témoins » au sein de jurys
de riverains.
La Roue des Odeurs®
Un nouvel outil, La Roue des Odeurs® a été développé
dans le cadre du programme de recherche NOSE,
en collaboration avec le Pr. Mel Suffet de l’Université
Californienne UCLA (University of California, Los
Angeles), pour caractériser les odeurs atmosphériques
(exemple : La Roue des Odeurs® du compostage).
Le principe de la roue consiste à associer une odeur
reconnue au composé chimique en cause : c'est donc
un outil de communication essentiel entre les
exploitants, les jurys de riverains et les « nez experts ».
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SUR LE TERRAIN
À Villeneuve-sur-Verberie, dans l’Oise, longtemps la cohabitation fut difficile
entre les 200 000 tonnes de déchets franciliens qui sont traités chaque année
et les 700 habitants des environs… Jusqu’à la mise en place d’une véritable
chasse aux odeurs.
À Villeneuve-sur-Verberie, mobilisation générale contre les odeurs
DES RIVERAINS FORMÉS
AUX ODEURS
Régulièrement, les riverains du centre de
traitement des déchets se plaignaient d’une
odeur récurrente de poubelle macérée.
SITA France, exploitant du site, a donc
déployé progressivement toute une batterie
de solutions qui ont, au final, abouti à
la satisfaction de chacun.
Après l’installation de capteurs qui
enregistrent les effluves à la source et
permettent de traiter le problème de façon
préventive, un jury de nez a été formé parmi
les riverains (une trentaine de volontaires).
Trois fois par jour, les nez remplissent
une fiche où ils indiquent la nature
Chez l’humain, on estime
que l’odorat est 10 000 fois
plus sensible que le goût, les
organes de l’olfaction pouvant
détecter des substances à
des concentrations beaucoup
plus faibles que les organes
gustatifs.
Après avoir été prélevé sur site,
l’air est mis en sachet pour être
analysé.
(matières fécales, rance, œuf pourri…),
l’intensité et le degré de gêne provoqués
par les odeurs. Désormais ces volontaires
savent associer, comme les parfumeurs,
une odeur à une molécule chimique.
Même Madame le Maire a suivi la formation !
LES DONNÉES SONT
ANALYSÉES EN
LABORATOIRE
Les données transmises par les riverains
sont comparées aux données d’exploitation
du centre de traitement et aux éléments
météorologiques qui auraient pu contribuer
à l’intensification des odeurs.
Des prélèvements sont alors effectués
sur le site, puis les membres du laboratoire
d’olfactométrie de SUEZ Environnement
effectuent des tests. Ces recherches
conduisent à chercher des solutions.
Plus les informations sont précises,
plus SITA France peut intervenir rapidement.
Des brumisateurs sont alors mis en marche
au bon endroit, pour masquer la bonne
molécule.
Mars 2007
Prélèvement sous cloche
au-dessus d’un tas de compost.
S’INFORMER…
Publications
« La communication de proximité »,
de T. Libaert, Éd. Liaisons, 2001
(2e édition).
« Le nez de l’homme au service
des odeurs ». Dossier de presse
SUEZ Environnement. Disponible
sur www.suez-environnement.com.
Crédits photos : GAMMA/Gilles Bassignac, TRILOGI’C/Thierry Duvivier, X. Infographie : Michel Hurtrez
UNE ODEUR RÉCURRENTE DE
POUBELLE MACÉRÉE
Site Internet
www.revue-ein.com
Le site de la revue « L’Eau, l’Industrie,
les Nuisances ».
1, rue d’Astorg
75383 Paris Cedex 08 – France
Tél. : 33 (0) 1 58 18 50 00
Fax : 33 (0) 1 58 18 50 50
www.suez-environnement.com

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