vivre près d`un site industriel, avec la maîtrise des odeurs
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vivre près d`un site industriel, avec la maîtrise des odeurs
3/04/07 12:31 Page 2 UNE SCIENCE AU SERVICE DES RIVERAINS L’OLFACTOMÉTRIE, SUEZ_Nuisances_4p_A4.qxp VIVRE PRÈS D’UN SITE INDUSTRIEL, AVEC LA MAÎTRISE DES ODEURS Vivre près d’une usine ou d’une installation industrielle peut tourner au calvaire quand une odeur rance ou fermentée apparaît… C’est pourquoi la maîtrise des odeurs se développe dans la gestion de ces infrastructures, et suscite une nouvelle forme de coopération entre industriels et riverains ! UNE DEMANDE CITOYENNE, UN ENJEU INDUSTRIEL Il existe plusieurs types de nuisances : sonores, olfactives, lumineuses, ou encore esthétiques. Du point de vue du riverain, une mauvaise odeur est une nuisance. De celui de l’industriel, l’apparition de mauvaises odeurs signifie que des moyens humains, techniques et financiers nécessaires pour permettre de maîtriser ces émissions d’odeurs doivent être mis en place. Sans être systématiques, les nuisances olfactives sont susceptibles d’apparaître au cours de l’exploitation de différents types d’installations, liées aux deux métiers de SUEZ Environnement, l’eau et la propreté, et en particulier dans la collecte et le traitement des eaux usées, la valorisation des boues d’épuration (centres de compostage et de séchage) et la gestion des déchets (collecte et centres de stockage). L’apparition, l’intensité ou la nature des odeurs peuvent générer des inquiétudes et créer une méfiance vis-à-vis de ces installations. Pour les riverains, l’appréciation de la qualité du service de ces dernières dépend en partie de leur bonne intégration dans l’environnement immédiat. L’enjeu majeur pour SUEZ Environnement est donc de favoriser l’intégration des installations concernées dans leur environnement, de garantir le respect des limites imposées par la réglementation, d’améliorer le confort et la satisfaction des riverains et des collectivités. UNE APPROCHE SCIENTIFIQUE DES MAUVAISES ODEURS Les odeurs sont a priori difficiles à appréhender car les références servant à les décrire font appel au vécu de chaque personne. Difficile donc de trouver un référentiel commun ! La recherche sur les odeurs s’est énormément développée ces dernières années afin de mieux les connaître, Une nuisance, c’est quoi? Le terme de nuisance désigne une dégradation de l’environnement (bruits, odeurs, etc.) ayant pour conséquence de provoquer une gêne et de nuire à la qualité de vie. UNE SCIENCE AU SERVICE DES RIVERAINS L’OLFACTOMÉTRIE, SUEZ_Nuisances_4p_A4.qxp 3/04/07 Page 3 Bassin de décantation des eaux usées d’une station d’épuration de l’Essonne. Qu’est-ce qu’une odeur? Une odeur est une « émanation volatile susceptible de provoquer chez l’homme ou chez l’animal des sensations dues à l’excitation d’organes spécialisés ». QUELQUES JURYS DE RIVERAINS « ODEURS » Béziers, Lyonnaise des Eaux (station d’épuration et site de compostage) Le Grau-du-Roi, Lyonnaise des Eaux (station d’épuration et site de compostage) Lewarde, SITA France (Centre d’enfouissement de déchets) Guingamp, Lyonnaise des Eaux (site de compostage) Villeneuve-sur-Verberie, SITA France (Centre d’enfouissement de déchets) Jas de Rhodes, SITA France (Centre d’enfouissement de déchets) Prélèvement d’un échantillon d’air sur une plate-forme de compostage des déchets. 12:31 de les caractériser avec précision et de trouver pour chacune sa solution… Le CIRSEE (Centre de recherche de SUEZ Environnement) a ainsi créé un laboratoire d’olfactométrie pour aller plus loin dans la connaissance des odeurs (voir « Zoom »). Les chercheurs y forment des nez comme chez les parfumeurs car, pour ce qui concerne l’analyse olfactive, rien de mieux que le nez humain ! En plus de la quantification, le nez décrit l’odeur, ou encore associe un caractère agréable ou désagréable (notion d’hédonisme) à l’odeur, ce que ne peuvent pas faire les outils d’analyse… Personne ne peut mieux savoir que les riverains quand ça sent mauvais, reste à les former pour déterminer les molécules qui se cachent derrière cette désagréable sensation. Les bassins de décantation de la station d'épuration de Valenton (Val-de-Marne) sont couverts pour isoler les odeurs. DES JURYS DE RIVERAINS À LA RESCOUSSE Parce qu’ils sont les premiers concernés, les riverains sont de plus en plus impliqués dans la chasse aux odeurs. Des volontaires notent leurs observations et les transmettent à l’exploitant du site. Ces jurys répondent à un double besoin : évaluer les odeurs en périphérie du site, et non à l’intérieur ce qui est plus aisé, et réaliser un suivi permanent des émissions olfactives (de jour comme de nuit). Il existe des jurys dans d’autres domaines où ils ont déjà fait la preuve de leur efficacité : pour évaluer le goût de l’eau du robinet, par exemple, car rien de plus déplaisant qu’une eau au goût de chlore trop prononcé ou au goût de terre… Un jury de riverains est constitué de personnes bénévoles, choisies parmi la population locale. Le nombre de jurés varie selon le contexte : pour les odeurs, il est conseillé d’avoir un minimum de 15 personnes reparties de façon homogène autour du site, mais pour le goût de l’eau, le centre régional des Yvelines de Lyonnaise des Eaux a récemment lancé le recrutement de plus de 300 clients ! Pour affûter la sensibilité des recrues, une formation est organisée, se basant sur La Roue des Odeurs® qui permet d’associer simplement une odeur à une molécule (voir « Zoom »). La durée de l’étude doit tenir compte des modifications liées aux variabilités saisonnières (météo et exploitation). Un suivi de six mois minimum est nécessaire. Les riverains sont invités à remplir la fiche « odeurs » trois fois par jour, si possible. Une fois l’étude lancée, une réunion de présentation des résultats est proposée tous les trois mois afin de commenter les résultats et présenter les axes d’amélioration envisagés. Pour les exploitants, ces jurys de riverains sont d’autant plus importants qu’ils permettent d’assurer la satisfaction de tous et de vérifier le fonctionnement et les performances des installations. DES SOLUTIONS SUR MESURE La meilleure solution contre les odeurs reste la prévention. Ainsi, les chercheurs de SUEZ Environnement ont mis en place l’offre NOSE (voir « Zoom »). Elle permet, entre autres, de caractériser l’empreinte olfactive d’une installation existante ou en projet à partir des caractéristiques des matières premières à traiter (eau résiduaire, boue, déchet) et du procédé de traitement. Aujourd’hui, la prise en compte de la prévention des nuisances olfactives dans la conception des SUEZ_Nuisances_4p_A4.qxp 3/04/07 12:31 Page 4 ZOOM 01 02 Le laboratoire d’olfactométrie L’olfactométrie est la première étape indispensable pour caractériser avec précision un échantillon odorant issu d’une installation et le traiter. Le laboratoire est équipé d’un olfactomètre, ayant pour vocation de diluer l’odeur par de l’air propre, puis de la présenter simultanément aux membres d’un jury. 25 « nez-experts » ont été sélectionnés parmi le personnel du Centre de recherche de SUEZ Environnement pour la qualité de leur odorat. L’olfactomètre ouvrages se généralise. Ainsi, à Valenton, dans le Val-de-Marne, l’extension de l’usine d’épuration Seine-Amont a doublé la capacité de l’usine et totalement modifié son système de traitement des odeurs. Désormais, les bassins de prétraitement sont couverts par des coupoles blanches qui ressemblent à des soucoupes volantes. Et tous les ouvrages susceptibles de générer des odeurs sont raccordés à une unité de désodorisation composée de plusieurs tours de lavage chimique qui traitent jusqu’à 500 000 m3 d’air par heure ! En parallèle, des techniques de désodorisation permettent de lutter rapidement contre les odeurs : soit on les traite par un procédé biologique ou chimique, soit on les masque. À Sauvigny-le-Bois, dans l’Yonne, le centre de stockage des déchets ultimes géré par SITA Centre Est s’est équipé d’une rampe pour la brumisation d’un produit neutralisant les odeurs. Sa particularité : la rampe a été montée sur place et conçue spécialement pour être installée au plus près de la zone de stockage. Elle est reliée à un automate et se déclenche en fonction des conditions météorologiques, mais peut aussi fonctionner en mode manuel. du centre se présente sous la forme de 6 postes de travail, comprenant chacun 3 cornets par lesquels les « nez » peuvent sentir les échantillons d’odeur présentés. 03 Le programme de recherche NOSE SUEZ Environnement a mis en place le programme NOSE, un programme de recherche dédié à la gestion des nuisances olfactives. Il se décline suivant deux démarches qui doivent être menées en parallèle : • L’APPROCHE TECHNIQUE vise à déterminer l’empreinte olfactive mesurée de l’installation. Les odeurs émises sont mesurées ou modélisées dans le cas d’une installation qui n'existe pas encore. Procédés de traitement et ventilation sont alors choisis en respectant les contraintes de sécurité. Enfin, un modèle de dispersion permet de simuler et visualiser la dispersion des odeurs dans l’environnement : de l’installation jusqu’aux riverains. • L’APPROCHE HUMAINE se justifie par le caractère subjectif d’une nuisance olfactive. Il est donc indispensable de développer différents outils de mesure de la nuisance olfactive en utilisant le nez humain comme outil incontournable. D’où la nécessité de former des « nez-experts », mais aussi des « nez-témoins » au sein de jurys de riverains. La Roue des Odeurs® Un nouvel outil, La Roue des Odeurs® a été développé dans le cadre du programme de recherche NOSE, en collaboration avec le Pr. Mel Suffet de l’Université Californienne UCLA (University of California, Los Angeles), pour caractériser les odeurs atmosphériques (exemple : La Roue des Odeurs® du compostage). Le principe de la roue consiste à associer une odeur reconnue au composé chimique en cause : c'est donc un outil de communication essentiel entre les exploitants, les jurys de riverains et les « nez experts ». SUEZ_Nuisances_4p_A4.qxp 3/04/07 12:31 Page 1 SUR LE TERRAIN À Villeneuve-sur-Verberie, dans l’Oise, longtemps la cohabitation fut difficile entre les 200 000 tonnes de déchets franciliens qui sont traités chaque année et les 700 habitants des environs… Jusqu’à la mise en place d’une véritable chasse aux odeurs. À Villeneuve-sur-Verberie, mobilisation générale contre les odeurs DES RIVERAINS FORMÉS AUX ODEURS Régulièrement, les riverains du centre de traitement des déchets se plaignaient d’une odeur récurrente de poubelle macérée. SITA France, exploitant du site, a donc déployé progressivement toute une batterie de solutions qui ont, au final, abouti à la satisfaction de chacun. Après l’installation de capteurs qui enregistrent les effluves à la source et permettent de traiter le problème de façon préventive, un jury de nez a été formé parmi les riverains (une trentaine de volontaires). Trois fois par jour, les nez remplissent une fiche où ils indiquent la nature Chez l’humain, on estime que l’odorat est 10 000 fois plus sensible que le goût, les organes de l’olfaction pouvant détecter des substances à des concentrations beaucoup plus faibles que les organes gustatifs. Après avoir été prélevé sur site, l’air est mis en sachet pour être analysé. (matières fécales, rance, œuf pourri…), l’intensité et le degré de gêne provoqués par les odeurs. Désormais ces volontaires savent associer, comme les parfumeurs, une odeur à une molécule chimique. Même Madame le Maire a suivi la formation ! LES DONNÉES SONT ANALYSÉES EN LABORATOIRE Les données transmises par les riverains sont comparées aux données d’exploitation du centre de traitement et aux éléments météorologiques qui auraient pu contribuer à l’intensification des odeurs. Des prélèvements sont alors effectués sur le site, puis les membres du laboratoire d’olfactométrie de SUEZ Environnement effectuent des tests. Ces recherches conduisent à chercher des solutions. Plus les informations sont précises, plus SITA France peut intervenir rapidement. Des brumisateurs sont alors mis en marche au bon endroit, pour masquer la bonne molécule. Mars 2007 Prélèvement sous cloche au-dessus d’un tas de compost. S’INFORMER… Publications « La communication de proximité », de T. Libaert, Éd. Liaisons, 2001 (2e édition). « Le nez de l’homme au service des odeurs ». Dossier de presse SUEZ Environnement. Disponible sur www.suez-environnement.com. Crédits photos : GAMMA/Gilles Bassignac, TRILOGI’C/Thierry Duvivier, X. Infographie : Michel Hurtrez UNE ODEUR RÉCURRENTE DE POUBELLE MACÉRÉE Site Internet www.revue-ein.com Le site de la revue « L’Eau, l’Industrie, les Nuisances ». 1, rue d’Astorg 75383 Paris Cedex 08 – France Tél. : 33 (0) 1 58 18 50 00 Fax : 33 (0) 1 58 18 50 50 www.suez-environnement.com