Prothèses dentaires

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Prothèses dentaires
SANTÉ / PRÉVENTION
« MOTS DE DENTS »
Bridge
Couronne
Implant
Inlay core
Inlay onlay
Prothèse fixe remplaçant une ou
plusieurs dents en prenant appui
sur les dents adjacentes.
Prothèse fixe qui permet de
reconstituer une dent.
Racine artificielle, le plus souvent en titane, placée dans l’os
de la mâchoire au cours d’une
intervention chirurgicale et sur
laquelle vient se placer une
prothèse fixe ou amovible.
Pièce prothétique reconstituant
un moignon de dent et
permettant la pose d’une
couronne.
Pièce prothétique collée ou
scellée destinée à restaurer
une perte de substance
dentaire.
Stellite
Prothèse amovible à armature
métallique.
Jean-Luc Paturel,
Médecin et Directeur médico-social
de Ligne claire.
Tourisme
dentaire :
la fausse bonne
idée
Prothèses
dentaires :
le bon choix
Pour Jean-Luc Paturel,
directeur médico-social de
Ligne claire, centre d’appels
mutualiste pour l’analyse des
devis dentaires, aller se faire
soigner à l’étranger n’est pas
exempt de risques.
« Nous sommes souvent
sollicités par les adhérents
au sujet du tourisme dentaire.
Un nombre croissant de
patients français va jusqu’en
Hongrie – pays phare du
tourisme dentaire –, mais aussi
en Espagne, en Roumanie
ou au Maroc pour accéder
à des soins prothétiques
à prix inférieur aux tarifs
français. Le Centre national
des Soins à l’étranger (1) fait
ainsi état de 1 059 dossiers
de remboursement de soins
dentaires reçus du 1er octobre
Couronne, prothèse amovible, bridge, inlay,
implant… Quand arrive l’heure du choix d’une
solution prothétique, on se perd facilement dans le
maquis du jargon dentaire. Petit guide pour trouver
son chemin vers une solution adaptée.
C
hoisir une proposition
entre plusieurs solutions prothétiques n’est
pas chose facile. Il n’existe pas
une solution type. Le praticien
est tenu de proposer plusieurs
solutions pour reconstituer
une dent ou pour la remplacer.
C’est le patient qui décide en
fonction de ses exigences, de
son âge et de son état, de ses
priorités, de l’estimation de la
durée de vie de la prothèse et
de ses moyens financiers.
« Plusieurs facteurs sont à
prendre en compte, explique le
Docteur Élise l’Hôte, responsable des chirurgiens-dentistes
de Ligne claire. Le prix est l’un
d’eux. L’âge du patient en est
un autre. Car certaines solutions
sont plus durables que d’autres.
Dans le cas de dents manquantes,
une solution prenant appui sur
les dents adjacentes va inévitablement les délabrer.» Certaines
études montrent que celles-ci se
détériorent en moins de quinze
12 – Territoire mutuel | n° 84
ans. Aussi une personne de 35
ans ayant perdu deux dents
dans un accident aura-t-elle intérêt à préférer un implant à une
prothèse « ancrée » sur les dents
saines de part et d’autre.
Des solutions
spécifiques pour
chaque problème
D’autres critères de choix sont
à prendre en compte. Par
exemple : le confort ou l’esthétique. Le confort : dans le cas
d’une édentation totale du bas
(plus aucune dent sur l’arcade
inférieure), des implants s’avèrent souvent intéressants car
ils vont permettre de retenir la
prothèse. La prothèse est alors
tenue par des systèmes d’attachement comme par exemple
des boutons-pressions ce qui la
rend plus confortable qu’une
prothèse totale classique. Mais
attention ! L’existence d’un handicap qui touche les membres
supérieurs rend la manipulation
Ligne
claire
et l’entretien de l’appareillage
difficiles voire impossibles.
L’esthétique : dans le cas d’une
dent très délabrée, la pose d’une
couronne s’impose. Reste à en
choisir le matériau et la nature :
couronne tout en métal (alliage
non précieux, précieux ou semiprécieux) ou céramo-métallique
ou céramo-céramique.
Quel que soit le type de couronne, la base de remboursement par la Sécurité sociale ne
change pas (107,50 €), mais le
prix unitaire de la couronne
varie du simple (250 à 400 €
pour les couronnes entièrement métalliques, selon les
praticiens et les régions) au
double (600 à 900 € pour la
céramo-céramique).
L’emplacement de la dent
va influencer le choix de la
couronne. Sur les dents définitives, la céramique reste le
matériau privilégié (avec ou
sans métal, selon l’avis du
chirurgien-dentiste).
Des tarifs très
inégaux
« Pour les dents du fond, il est
toutefois recommandé d’opter plutôt pour une couronne
métallique ou céramo-métallique, indique le Docteur Élise
l’Hôte. Les couronnes céramocéramiques sont déconseillées
du fait des forces importantes
qui s’exercent sur ces dents. »
Dans le cas de dents manquantes pour cause de fracture ou suite à un épisode
infectieux, trois solutions sont
possibles.
La première est la prothèse
fixe, ou bridge, qui prend
appui sur les dents adjacentes.
La deuxième est la prothèse
amovible, retenue aux dents
par des crochets.
La troisième, de loin la plus
coûteuse, est l’implant, qui se
compose d’une racine artificielle sous forme d’une vis en
titane implantée dans l’os, d’un
pilier-prothèse et d’une cou-
DÉCEMBRE 2010
ronne sur implant. Coût global : 2 000 € au minimum, avec
une base de remboursement
Sécurité sociale… de 64,50 €.
D’une région à l’autre, d’un praticien à l’autre, les prix des soins
prothétiques diffèrent fortement. Ces différences sont liées
aux charges assumées par les
praticiens, qui varient du simple
au triple en fonction du niveau
d’équipement du cabinet, selon
que le praticien travaille seul ou
emploie une assistante dentaire
et une secrétaire, selon que le
cabinet est situé à Guéret ou à
Paris 5e, et aux différences de
marges pratiquées ! (1)
2006 au 30 juin 2009 pour la
seule Hongrie (2).
« À Ligne claire, nous mettons
en garde les patients. Parce
que ces pays présentent
des niveaux d’hygiène et de
traçabilité des matériaux qui ne
sont pas optimaux. Et la qualité
des soins dispensés par ces
structures n’est pas évaluée.
Mais la principale incertitude
est liée aux soins postopératoires. Quid des soins
de suite lorsque l’intégration
de l’implant dans la partie
osseuse ne se fait pas ? Quid de
l’indispensable maintenance
d’un implant ? Prendre de tels
risques pour un écart de prix
qui ne cesse de se réduire : le
jeu n’en vaut pas la chandelle. »
(1) Cellule satellite de la CNAM créée en
2006 spécialisée dans le traitement des
demandes de remboursements de soins
réalisés à l’étranger.
(2) “Le tourisme dentaire
séduit les familles modestes”,
Le Monde du 18/08/2009,
Rafaële Rivais.
LES SPÉCIALISTES
Dentiste ? Chirurgien-dentiste ?
Ces deux appellations désignent un omnipraticien compétent
pour les soins comme pour la chirurgie ou l’orthodontie.
Orthodontiste
Spécialité du domaine dentaire. Désigne une pratique
exclusive du traitement des malpositions des dents et des
mâchoires.
Implantologue
Ce titre désigne une compétence issue d’une formation
spécifique dans le domaine des implants.
Parodontologue
Idem, pour le traitement des tissus de soutien de la dent :
gencive et os.
(1) Voir articles p. 15 et pp. 22 et 23.
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