45 nights, 45 days Aleschija Seibt Visite sur rendez-vous
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45 nights, 45 days Aleschija Seibt Dosage et dilution Antonin Horquin du 15 octobre au 29 novembre 2015 Visite sur rendez-vous : [email protected] Lieu d’art contemporain www.capsule-bikini.com 45 nights, 45 days viewpoint choreography : buttermilk on window pane exterior study 1 : wood Dosage et dilution Pause-mégot. Le chantier avance à l’allure, le boss certifie, les clients galvanisent. Cloisonnement amovible, profilés assurant la liaison, doublevisserie entêtée et pas des moindres. Dialecte technique obscurantiste en bulles d’encre éclatées-séchées. Trois jours de mission humainement ressourcées ont été additionnés à la fin de mon calendrier. Plaquistelinguiste en blackout, victime orthonormale d’un excés de zèle, je m’attarde et m’attaque pour fermer l’espace. Triste pénitent agenouillé à angle droit sur une plaque de faux marbre, je débite longuement et largement l’empire extensible des cotes et des ampleurs. Je crois enfin être laissé seul dans la structure, un bruit sourdin du côté de la section ouest gérée par l’équipe « Dosage et dilution » qui s’occupe de faire mentir et miroiter les surfaces. Heure tardive, peut-être le dernier recrutement juste débarqué et occupé à ses marques. J’anticipe et félicite en discours intérieur son professionnalisme. Mon but est clair, pas de diversion, je rentre dans le moule et atteins les objectifs fixés. Signal personnel d’arrêt, rapide état des lieux, prévision à vue d’oeil de l’abattement, extinction partielle et temporaire des feux. Pas manchot en terme de protocole social et par saine curiosité, je fais un détour et passe par la trappe de visite pour aller me présenter au nouveau collègue. À l’arrivée, le fond claque et se referme avec fracas, la zone de travail est éclairée mais verrouillée à double-tour. La vitrine presque entièrement recouverte de l’intérieur, matière curieuse et rendu indéfini. Un rectangle-meurtrière demeuré vierge. De l’autre côté, un ensemble de sept objets disposés au sol. Par réflexe qualifié, je dresse une rapide et succinte liste mentale. Interdit et expectant, je cherche à capturer sans réussite, voilage électronique parasité. Le temps s’étire et s’enroule. Perspective hypnotique. Chorégraphie saccadée. Arrivée en fanfare de l’équipe du matin, sursaut nerveux, je quitte. Au détour d’une contre-allée, forte odeur de résine végétale. Poinçonnage et réajustement. 165 1. Une turquoise de la largeur d’une main. Quelques secondes d’hébétude, un magnétisme certain, une passion renaissante, le douloureux doute d’un substitut synthétique. Hors de question, le cercle chromatique de la pierre ornementale s’emballe et ne ment pas, certitude et engouement. 166 4. Un livre à couverture souple et usée à la corde, titré concis par B. Müller « Des traditions de costumes et de danses ». Pour marquer les pages et déformer l’ouvrage, un mince plumet en poils de chamois. 2. Une rutilante cuve en cuivre oxydé montée sur un système pneumatique dernier cri dernière mode, contenu chimique et raffiné, logotype barbare et idiotique. Les indices sont minces, le questionnement reste total et irrésolu. 3. Un cornet acoustique en coquille d’escargot, de génération en génération. 167 5. Une éponge naturelle qui à vue d’œil et contre toute attente semble vivante, comme lentement bercée par des courants contraires. J’évite tout débordement, mais ce défi frontal aux lois naturelles élémentaires ébranle. 6. Un petit récipient portatif destiné à contenir un liquide alimentaire et comestible. Le goulot est muni d’une goupille de sécurité. 168 7. Un coupe-papier dont le manche est orné des initiales « A.S. » gravées avec dextérité. 170