Serge Gainsbourg (1928-1991)

Transcription

Serge Gainsbourg (1928-1991)
Travail sur la chanson « Aux armes et cætera »
(réalisé par les élèves du petit cours « patrimoine »)
Introduction
« Aux armes et cætera » est le treizième album studio de Serge Gainsbourg. Il a cinquante
ans lorsqu'il l’enregistre. Cet album connaîtra un énorme succès commercial (plus de 600 000
exemplaires), mais provoquera un tollé, surtout pour la chanson-titre, reprise reggae de la
Marseillaise devenu entre-temps un tube
Enregistrement et diffusion
L’enregistrement de l’album a été effectué à Kingston en Jamaïque. Il inclut Aux armes et
cætera et sort en avril 1979.Il est reconnu que c'est par cet album que le reggae a fait son apparition
en France car c’est un genre nouveau, de surcroît en français.
Polémiques et altercations
Au printemps 1979, « Aux armes et cætera » devient un tube si important qu’il provoque
une vive réaction des militaires et de certains conservateurs. La polémique est lancée par le futur
académicien Michel Droit qui parle de « l’odieuse chienlit […] une profanation pure et simple de ce
que nous avons de plus sacré. » Le texte paraît dans le Figaro Magazine. L’éditorialiste, révolté par
cette version de l’hymne national, s’emporte jusqu’à la limite de l’antisémitisme, allant jusqu’à
insinuer que Gainsbourg fait du tort aux autres Juifs. Il reproche à Gainsbourg d’ouvrir la porte à un
regain d’antisémitisme, en déformant la version originale de La Marseillaise. La controverse
devient rapidement importante, ce qui apporte aussi une certaine notoriété au chanteur. L’album
devient d’ailleurs disque de platine en quelques mois.
Le 4 janvier 1980, alors que Serge Gainsbourg doit se produire à Strasbourg, la salle de
concert est investie par des militaires parachutistes, qui désapprouvent la version de la Marseillaise
chantée par Gainsbourg et distribuent des tracts. La situation est tendue, et Gainsbourg fait le choix
de se présenter seul sur le devant de la scène. Il entonne a cappella le premier couplet de La
Marseillaise dans sa version originale, un poing levé, et les paras se mettent tous au garde à vous
pour l’hymne national. Il termine en leur adressant un bras d'honneur avant de se retirer.
Cet évènement relaté par les médias participe à l’envolée des ventes de son album, et Aux
armes et cætera devient le premier disque d’or de sa carrière.
Conclusion
Gainsbourg déclare à propos de cette chanson : « Je suis un insoumis qui a redonné à La
Marseillaise son sens initial. »
Quelques années plus tard, il achète le manuscrit original de La Marseillaise de Rouget de
Lisle à la salle des ventes de Versailles, pour la somme de 135 000 francs de l’époque (soit environ
14 000 euros).