Chine, future grande PuissanCe biomédiCale

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Chine, future grande PuissanCe biomédiCale
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biotech Fondée en 2001, la Beijing Sinovac Biotech Company a mis l’an passé sur le marché «le premier vaccin contre la grippe H1N1 approuvé dans le monde».
Chine, future grande
puissance biomédicale
Reportage. Après avoir longtemps copié les produits occidentaux, la Chine se
tourne résolument vers l’innovation et consacre d’énormes moyens à développer le
biomédical. Les entreprises occidentales du secteur ont du souci à se faire.
elisabeth gordon
Actuels
A
vec ses bâtiments sans
âme dispersés dans un
immense parc, l’Université
Tongji ressemble à bien des
facultés occidentales. Mais
il suffit, à l’heure du repas,
de naviguer en car dans la
foule de jeunes juchés sur de
vieux vélos pour réaliser que
nous sommes en Chine. A
Shanghai plus précisément,
dans un établissement centenaire qui ne compte pas moins
de 55 000 étudiants (sept fois
plus que l’EPFL). Jusqu’ici spécialisée dans les sciences de
l’ingénierie et l’architecture,
l’institution s’est, depuis peu,
lancée dans les sciences de la
vie.
«Nous avons une vision, de l’ambition et des dirigeants déterminés», souligne Anyou Wang. Et
le doyen de la coopération internationale de l’université d’enfoncer le clou: «Notre objectif,
dans une première phase allant
de 2008 à 2010, était de développer le secteur du biomédical.
Pour la période 2010-2015, il est
d’y exceller.»
Les propos d’Anyou Wang sont
emblématiques. De Shanghai à
Beijing, les chercheurs comme
les chefs d’entreprise affichent
une même détermination.
Tournant résolument le dos
aux traditionnelles pratiques
de la copie, tous ont mis le cap
sur la création et l’innovation.
Sous l’impulsion de leurs gouvernements respectifs, ils
L’Hebdo 11 novembre 2010
Le centre médical de l’Asie. Un
panneau lumineux affiche la
vitesse qui atteint des pointes
de 430 kilomètres à l’heure. Le
Maglev, ce train à sustentation
magnétique qui relie l’aéroport
international shanghaien de
Pudong à la station de Long
Yang Road, parcourt quelque
30 kilomètres en un peu plus
de sept minutes. Un symbole
de la vive allure à laquelle roule
la Chine. Mais il ne s’agit là
«que de la partie visible de l’iceberg», souligne Jean-Marc Tissot. Dans le domaine de la
recherche et du développement
(R&D), le pays a aussi enclenché la vitesse supérieure.
Il suffit de s’éloigner de vingt
kilomètres du centre de la cité
et du Shelter ou d’autres de ses
bars branchés, pour s’en
11 novembre 2010 L’Hebdo
Cédric Jacot-GuillARMOD
comptent hisser leur région –
et leur pays – au rang de leader
dans le secteur de la pharma,
des biotechnologies et des
technologies médicales. Non
seulement pour répondre aux
énormes besoins de la population, mais aussi pour partir à
l’assaut des marchés étrangers.
Et il est inutile de se voiler la
face, la Chine dispose d’énormes moyens pour atteindre son
objectif.
«Il faut venir en Chine pour
constater la vitesse à laquelle le
pays se développe. En quelques
années, il est passé du milieu
du XIX e au XXI e siècle»,
constate Jean-Marc Tissot, le
président de Biopôle, un parc
technologique dédié aux sciences de la vie situé à Epalinges,
sur les hauts de Lausanne. La
société, qui a déjà établi de
nombreux partenariats avec
des établissements chinois (lire
en page 17), a donc organisé, à
l’intention des représentants
de quelques petites et grandes
entreprises suisses romandes
du secteur, un voyage à Shanghai et à Beijing auquel L’Hebdo
était convié.
medtech Le président du SIMZ (Shanghai International Medical Zone), Huang
Jun, et celui du Biopôle, Jean-Marc Tissot, ont signé l’année dernière un accord
de partenariat entre les deux parcs technologiques.
convaincre. A l’issue d’un trajet au travers d’une campagne
encore relativement vide –
mais pour combien de temps?
– le visiteur pénètre dans la
Shanghai International Medical Zone (SIMZ). Ce parc technologique consacré, comme
son nom l’indique, au secteur
biomédical est l’un des plus
réputés de la région. Bien qu’il
ne soit pas le plus grand, il
occupe malgré tout un terrain
de 13,2 km2 – à titre de comparaison, celui du Biopôle est
de 0,08 km2! Encore en développement, il accueille déjà
300 sociétés petites et grandes – dont la moitié sont
étrangères, à l’instar de Siemens ou d’Eli Lilly – dans lesquelles travaillent environ
10 000 personnes. Et ce n’est
qu’un début. Lorsque le projet
sera achevé, en 2015, son président, Huang Jun, estime que
le parc pourrait abriter «environ mille sociétés» qui y établiront leurs centres de R&D
ou leurs unités de production.
Hébergeant en outre un centre
hospitalier international, un
centre international de réhabilitation, ainsi que des zones
consacrées à l’enseignement,
le SIMZ ne cache pas sa vocation de devenir le centre médical de l’Asie. Ce sera «un paradis pour l’innovation et
l’entreprenariat», selon son
directeur, Raymond Li.
Tous les services possibles.
Alors qu’à Shanghai, les firmes se consacrent essentiellement au medtech, à Beijing,
elles se tournent plutôt vers la
pharma classique et les biotechnologies. Il est vrai que
l’industrie pharmaceutique de
la capitale est florissante:
entre 2003 et 2009, sa valeur
brute à la production a fait un
bond de 15,30% et des profits
de 37,4%.
Bien que concurrentes à bien
des égards, les deux mégalopoles ont cependant un point
commun: on y retrouve le
même gigantisme et la même
volonté de mettre les bouchées
doubles pour permettre la création et le développement de
sociétés locales et attirer des
firmes étrangères. En témoigne
le Beijing Pharma and Biotech
Center (BPBC), un incubateur
d’entreprises créé en 1996, qui
fait tout pour «faciliter l’installation des compagnies à Beijing», comme le souligne Ning
Ning, la responsable du transfert de technologies. La plateforme ne manque d’ailleurs pas
de moyens, puisqu’elle dispose
d’un budget pour cinq ans de
30 milliards de yuan (plus de 4
milliards de francs), en grande
partie fourni par le gouvernement local.
Fondé beaucoup plus récemment – il a été inauguré en septembre dernier, toujours à l’instigation du gouvernement de la
capitale – le Beijing Innovation
& Commercialization Service
Platform (BICSP) s’est lui aussi
donné pour mission de promouvoir l’innovation et la création. Dans les box disposés
dans une de ses salles, les
inventeurs peuvent exposer
leur idée. Si cette dernière est
considérée comme innovante,
le BICSP offre «tous les services possibles, y compris dans
les domaines commercial, marketing et financier, pour transformer le projet en produit
commercialisable», précise le
directeur général, Li Yunan.
Premier vaccin. Avec de tels
soutiens, les développements
sont menés tambour battant.
La start-up de Beijing Sinovac
Biotech Company en offre un
bon exemple. Fondée en 2001,
elle s’est déjà fait une bonne
réputation dans le domaine des
vaccins en mettant sur le marché, l’année dernière, «le premier vaccin contre la grippe
H1N1 approuvé dans le monde»,
comme le souligne son directeur qui ne cache pas ses ambitions. «Nous avions deux objectifs: mettre à la disposition des
enfants chinois des vaccins de
qualité internationale et fournir
au monde des vaccins chinois.»
Et lorsqu’il précise que «Nous
avons atteint le premier d’entre
eux et nous sommes en passe
de parvenir au second», on ne
peut s’empêcher de penser que
les producteurs européens de
vaccins ont du souci à se faire.
Période de transition. Il reste
que, globalement, les laboratoires et entreprises chinoises du
secteur biomédical n’ont pas
encore atteint le niveau de leurs
concurrents occidentaux. La
Actuels
peter parks afp photo
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pharmacie
Actuels
Recettes modernes pour la médecine
traditionnelle
Surmonté d’une haute verrière, le hall a la forme d’une immense
serre, bordée de chaque côté par des ateliers fabriquant des médicaments traditionnels. L’entreprise Tong Ren Tang est l’une des
plus vieilles pharmacies chinoises. Créée il y a quelque quatre
cents ans, elle a fourni des décoctions à huit générations d’empereurs. Aujourd’hui, installée dans un bâtiment fonctionnel aux
environs de Beijing, elle vend ses produits à la population chinoise
et à celles d’Asie du sud-est. Si les procédés de fabrication ont été
en partie automatisés et modernisés – le micro-onde a par exemple remplacé le feu pour sécher les graines – l’entreprise utilise
toujours ses recettes ancestrales qu’elle protège jalousement pour
transformer les plantes médicinales en granules ou en gélules.
Un quart des médicaments vendus en Chine sont issus de la
médecine traditionnelle chinoise. Le pays n’a pas l’intention de
renoncer à ce créneau dans lequel il a un quasi-monopole, mais
il souhaite désormais allier la tradition et les biotechnologies pour
développer «la médecine chinoise traditionnelle moderne».
C’est là l’une des propriétés affichées par l’Université Tongji, à
Shanghai. Son Collège de médecine dispose d’une réserve naturelle de trente-trois hectares dans la province du Zhejiang, au sud
de la grande métropole, où sont cultivées différentes plantes
médicinales. L’objectif de ses chercheurs est de décrypter l’ADN
de ces végétaux, d’extraire de ces derniers les principes actifs et,
comme on le fait avec les médicaments occidentaux, d’en tester
les effets sur des animaux. Lei Xue, professeur de génétique, a
ainsi confirmé que le ginseng n’avait pas usurpé sa réputation de
plante de jouvence, puisque cette racine «allonge de 30% la durée
de vie des mouches du vinaigre».
Quant au service de bioinformatique du collège, qui a un projet
de collaboration avec Novartis Chine, il dispose d’une banque de
données unique en son genre: quelque 10 000 substances issues
de 1500 plantes, y sont répertoriées, de même que leur activité
pharmaceutique. De quoi permettre l’élaboration d’une kyrielle
de nouveaux médicaments.√ eg
Beauté des paysages. Pour
parvenir plus rapidement à rattraper son retard, la République
Force de frappe. Autant dire
que les visiteurs européens
sont bien accueillis, et tout particulièrement ceux qui viennent de Suisse. Nos hôtes ne
tarissent pas d’éloges sur ce
pays. «La surface de Beijing et
celle de la Suisse ont des formes analogues, précise Lei
Ting, vice-président de la plateforme BICSP.» Sans compter
que les montagnes et les lacs
helvétiques ont séduit nombre
de Chinois. Lorsque, attablés
devant un canard pékinois, on
demande à Qi Yi Qing, CEO de
Kery Bio-Pharma – première
société chinoise installée au
Biopôle – ce qui l’a frappée lors
de ses voyages dans notre pays,
elle dit avoir été séduite par «la
beauté du paysage». Mais audelà de ces compliments qui ne
semblent pas feints, c’est surtout leur réputation qui vaut
aux entreprises biomédicales
helvétiques d’être courtisées.
«De nombreux amis apportent
beaucoup de lumière.» C’est par
ce proverbe chinois que Lei
Ting, le vice-président du
BICSP accueille la délégation
suisse, avant de préciser: «Notre
plateforme peut offrir tous les
services et tous les supports
pour les échanges.» Le président du SIMZ, Huang Jun, tient
le même discours, lorsqu’il nous
prie de «faire passer ce message
aux compagnies suisses: il suffit de nous dire ce que vous voulez et on le fera».
Tout est bon pour favoriser les
transferts de technologies. Une
volonté légitime du côté
L’Hebdo 11 novembre 2010
chinois, mais qui n’est pas sans
présenter de risques pour les
entreprises occidentales. La
Chine possède en effet d’énormes ressources financières et
humaines – elle dispose de
nombreux jeunes diplômés que
viennent renforcer les chercheurs partis à l’étranger puis
revenus au pays. Sans compter
un soutien sans faille des gouvernements central et régionaux. Avec une telle force de
frappe, elle devrait pouvoir
rapidement rattraper, et même
dépasser, ses concurrents occidentaux.
Dans ces conditions, venir installer des centres de recherche
ou des usines en Chine, n’est-ce
pas tisser la corde pour se pendre? Les dirigeants des entreprises suisses qui étaient du
voyage ont conscience du risque et beaucoup ont fait le
déplacement pour se faire une
idée plus précise de la situation
de la Chine dans leur domaine
d’activité. A l’instar de Riccardo
Nisato, directeur du Manufacturing de Stemedica International, une petite entreprise
installée au Biopôle et produi-
a déjà implanté une unité de
production à Beijing et envisage d’installer un centre de
recherches dans la capitale.
Non parce que «les coûts sont
plus bas qu’ailleurs», souligne
Marianne Kock, la senior viceprésidente, mais parce que
«c’est le seul moyen d’obtenir
des instances de régulation
chinoises les autorisations de
mises sur le marché de nos produits». Pour éviter toute
concurrence déloyale, la compagnie a toutefois préféré se
passer de partenaires chinois.
Le directeur financier de
Mymetics, Ronald Kempers,
affiche la même circonspection.
Même si la start-up du Biopôle
qui fabrique des vaccins a
confié à un institut de Beijing
certaines études, «on ne fournit
pas tout notre savoir-faire».
Alors, faut-il ou non avoir peur
de la Chine? «Oui et non»,
répond Jean-Marc Tissot, en
rappelant qu’il y a quelques
années, «on pensait que les
fabricants japonais de voitures
allaient tuer l’industrie automobile occidentale, ce qui n’a
pas été le cas». Le marché
chinois est gigantesque «et l’on se
«J’ai été séduite
doit de ne pas le
par la beauté
négliger, dans l’indu paysage suisse.» térêt économique
Qi Yi Qing, CEO de Kery Bio-Pharma de la Suisse». C’est
(première société chinoise installée aussi l’avis de
au Biopôle). Mourad Nemra, le
vice-président du
sant des cellules souches adul- parc technologique vaudois: «Il
tes, qui est à la recherche vaut mieux monter dans le
«d’éventuels partenaires ou wagon pour aller à la même
collaborations». Ou encore de vitesse que les Chinois que resPhilippe Fehlbaum, directeur ter sur le quai en se disant qu’ils
de la technologie chez Great- vont nous dépasser.» Quoi qu’il
batch Medical à Orvin (Jura en soit, devant cette montée en
Bernois), firme spécialisée dans puissance de la République
le matériel orthopédique, qui populaire, «les entreprises heldit être venu «en éclaireur».
vétiques sont condamnées à
Quant aux firmes qui ont déjà innover, constate André
mis le pied en Chine, elles res- Roland, et à toujours avoir une
tent prudentes. Ferring, multi- longueur d’avance». Sous peine
nationale pharmaceutique dont de perdre leur suprématie dans
le siège est à Saint-Prex (Vaud), le secteur biomédical.√
11 novembre 2010 L’Hebdo
Cédric Jacot-GuillARMOD
populaire compte donc beaucoup sur l’Occident. Ses chefs
d’entreprise attendent surtout
de leurs partenaires étrangers
qu’ils leurs apportent leur
«expertise», qu’ils les «informent de l’état du développement» de leur secteur d’activité
et, bien évidemment, qu’ils les
aident à pénétrer les marchés
internationaux.
Chine-Suisse. A Shanghai comme à Beijing, les chefs d’entreprises
helvétiques sont accueillis à bras ouverts.
Parc technologique
Biopôle sinophile
C’est un signe qui ne trompe pas. Lorsque le Biopôle a été inauguré, en juillet dernier, une délégation de la municipalité de
Beijing a participé aux festivités. Régulièrement, d’ailleurs, des
responsables de centres de recherche ou d’entreprises de la
République populaire viennent visiter le parc technologique
dédié aux sciences de la vie et situé à Epalinges, sur les hauts de
Lausanne. Bien que de petite taille et encore en développement,
la structure a résolument tourné ses regards vers le géant asiatique. «Notre objectif est d’attirer des sociétés chinoises dans
notre parc et d’aider les entreprises de la région lémanique à
établir des contacts avec cette grande puissance émergente»,
souligne Jean-Marc Tissot, le président de Biopôle. «Nous souhaitons que chaque pays offre à l’autre une vitrine», ajoute son
vice-président, Mourad Nemra.
Pour ce faire, le Biopôle bénéficie du réseau tissé de longue date
par Mourad Nemra, qui a déjà fait «des dizaines de voyages» dans
l’Empire du Milieu. Et ce n’est sans doute pas un hasard s’il s’est
assuré de la collaboration de Chinoises, Li Ya Ju et Xu Xiao Yan,
toutes deux possédant une solide formation en sciences de la vie,
et qui – l’une en France et l’autre à Shanghai – l’aident à établir
les contacts. Même l’assistante du bureau d’Epalinges, Ting
Marciacq, est d’origine chinoise; bien pratique pour accueillir les
visiteurs venant de son pays.
Rien d’étonnant, dans ces conditions, à ce que le Biopôle collabore
déjà avec des établissements situés dans les trois régions de Chine
dont le développement est le plus avancé. La société vaudoise a
déjà signé des accords de partenariat avec des parcs technologiques comme la Shanghai International Medical Zone (SIMZ) et
– ces derniers jours – avec celui de Bio Island à Canton, mais
aussi avec l’université shanghaienne de Tongji ou encore avec la
plateforme de transfert de technologies, le Beijing Pharma and
Biotech Center (BPBC). Elle a d’ailleurs aussi profité d’un accord
cadre de coopération signé, il y a quelques jours, par une délégation vaudoise dans la province de Jiangsu, au nord de Shanghai,
pour tisser des liens avec le parc technologique de Suzhou.
Gageons que le Biopôle ne va pas en rester là.√eg
Actuels
Plantes médicinales. L’entreprise Tong Ren Tang à Beijing fabrique
des médicaments traditionnels depuis quatre cents ans.
preuve en est que 95% des
médicaments (hors des produits issus de la médecine traditionnelle) fabriqués dans le
pays sont des génériques, ce qui
ne dénote pas de la part de l’industrie pharmaceutique un réel
talent pour l’innovation.
Toutefois, signe que les choses
bougent, les Chinois semblent
vouloir en finir avec les contrefaçons dans le domaine des
hautes technologies. «En 1997,
quand je suis revenu en Chine
après avoir travaillé aux EtatsUnis, on m’a demandé si je rapportais un produit à copier,
explique Le Sun, le CEO de
AbMax Biotechnology à Beijing. En 2000, lorsque je me
suis établi en Chine, on m’a
demandé si j’avais un brevet
qu’il était possible d’acheter.
Les Chinois ne sont pas stupides. Ils ont compris qu’ils doivent protéger leurs inventions
s’ils veulent attirer des investissements.»
Un commentaire que confirme
André Roland, associé gérant
de l’entreprise lausannoise portant son nom et qui est spécialisée dans la protection de la
propriété intellectuelle. «Maintenant qu’elles se lancent dans
l’innovation, elles comprennent
mieux l’intérêt qu’il y a à ne pas
être copiées. Le pays est actuellement dans une phase de transition; on y observe une réelle
volonté politique de respecter
le jeu.» En revanche, au niveau
du contrôle de la qualité, les
laboratoires et entreprises
chinois ont encore du chemin à
faire pour respecter les standards internationaux, tant dans
la R&D que dans la production.
Ning Ning reconnaît que, dans
ce domaine «nous avons encore
un déficit. Mais, ajoute-t-elle,
nous sommes en train de le
combler.»
Cédric Jacot-GuillARMOD
Cédric Jacot-GuillARMOD
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