Guerre et paix III. La Haine de la musique

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Guerre et paix III. La Haine de la musique
Vendredi 12 décembre 2014
La Haine de la musique - version de concert
Pascal Quignard |Daniel D’Adamo
Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,
à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr
La Haine de la musique | Pascal Quignard | Daniel D’Adamo | Vendredi 12 décembre 2014
Roch-Olivier Maistre,
Président du Conseil d’administration
Laurent Bayle,
Directeur général
Cycle Guerre et Paix III
Troisième et dernier volet du triptyque « Guerre et paix ». Où la Seconde Guerre mondiale résonne dans
la Symphonie « Leningrad » de Chostakovitch. Où l’on entend les violentes invectives de Céline amplifiées
par Bernard Cavanna. Où La Haine de la musique de Pascal Quignard inspire un monodrame à Daniel
D’Adamo.
Interprétée par l’Orchestre du Conservatoire de Paris, le 11 décembre, la Septième Symphonie (1941) de
Chostakovitch, baptisée « Leningrad », portait originellement des sous-titres pour chacun de ses quatre
mouvements : « La guerre », « Souvenirs », « Les grands espaces de ma patrie » et « La victoire ». Dans des
Mémoires publiés en 1979 et dont l’authenticité est contestée, le compositeur indique que la partition est
un hommage non pas à la ville de Leningrad assiégée durant la guerre, mais à celle qui, les années
précédentes, a connu les purges staliniennes. C’est un climat plus apaisé que Richard Strauss instaure
dans ses Quatre Derniers Lieder, écrits en 1948, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Le dernier surtout
– Im Abendrot (Au crépuscule) – résonne comme un calme adieu qui s’achève sur cette question :
« Serait-ce donc cela, la mort ? »
« J’interroge les liens qu’entretient la musique avec la souffrance sonore », écrivait Pascal Quignard dans
La Haine de la musique en 1996. C’est un beau défi que de mettre en musique et en scène ce pouvoir
qu’ont les sonorités non pas d’adoucir les mœurs, comme on dit, mais de faire mal, voire de faire le mal.
Défi qu’a relevé le compositeur franco-argentin Daniel D’Adamo, dans son monodrame pour comédien,
ensemble instrumental et électronique interprété le 12 décembre par l’Ensemble TM+ sous la direction
de Laurent Cuniot.
Compositeur à l’honneur lors du concert du 13 décembre, Bernard Cavanna rend hommage à son
grand-père dans Karl Koop Konzert. Ce dernier, prisonnier de guerre en 1918, avait reçu un accordéon
de la Croix-Rouge. C’est cet instrument populaire de son aïeul que le compositeur a souhaité opposer
à l’orchestre dans un concerto interprété par Pascal Contet. Quant à À l’agité du bocal, il s’agit d’une
réponse cinglante et corrosive que Louis-Ferdinand Céline adresse en 1947 à Jean-Paul Sartre, qui
l’accusait d’avoir été payé par les nazis. La violence des mots est extrême (« foutu donneur », « petite
saloperie gavée de merde »). Cavanna décide, avec son humour habituel, « d’en amplifier la démesure,
l’outrance ». Après les deux conflits mondiaux, ce sont enfin les guerres de la décolonisation qui marquent
les Trois Strophes dédiées à Patrice Lumumba, premier ministre du Congo, fervent anticolonialiste, enlevé
puis torturé en 1960 pour avoir osé s’opposer aux puissances pro-européennes du Katanga.
DU MERCREDI 26 MARS AU MARDI 8 AVRIL
DU JEUDI 11 AU SAMEDI 13 DÉCEMBRE
JEUDI 11 DÉCEMBRE – 20H
SAMEDI 13 DÉCEMBRE – 20H
Richard Strauss
Quatre Derniers Lieder
Dmitri Chostakovitch
Symphonie no 7 « Leningrad »
Bernard Cavanna
Karl Koop Konzert
Trois Strophes sur le nom
de Patrice Lumumba
À l’agité du bocal
Orchestre du Conservatoire de Paris
Günther Herbig, direction
Petra Lang, mezzo-soprano
VENDREDI 12 DÉCEMBRE – 20H
La Haine de la musique (création)
D’après l’essai de Pascal Quignard
Musique de Daniel D’Adamo
Livret de Daniel D’Adamo
et Christian Gangneron
Laurent Cuniot, direction musicale
Lionel Monier, comédien
Ensemble TM+
Gilles Burgos, flûte
Frank Scalisi, clarinette
Eric du Faÿ, cor
André Feydy, trompette
Jean-Luc Ayroles, piano
Anne Ricquebourg, harpe
Gianny Pizzolato, percussions
Maud Lovett, violon
Florian Lauridon, violoncelle
Philippe Noharet, contrebasse
Jean Tartaroli, lumières
Yann Bouloiseau, électronique,
ingénieur du son
Ars Nova ensemble instrumental
Philippe Nahon, direction
Pascal Contet, accordéon
Hélène Desaint, alto
Christophe Crapez, Paul-Alexandre
Dubois, Euken Ostolaza, ténors
VENDREDI 12 DÉCEMBRE 2014 – 20H
Amphithéâtre
La Haine de la musique (création)
D’après l’essai de Pascal Quignard
Musique de Daniel D’Adamo
Livret de Daniel D’Adamo et Christian Gangneron
Laurent Cuniot, direction musicale
Lionel Monier, comédien
Ensemble TM+
Gilles Burgos, flûte
Frank Scalisi, clarinette
Eric du Faÿ, cor
André Feydy, trompette
Jean-Luc Ayroles, piano
Anne Ricquebourg, harpe
Gianny Pizzolato, percussions
Maud Lovett, violon
Florian Lauridon, violoncelle
Philippe Noharet, contrebasse
Jean Tartaroli, lumières
Yann Bouloiseau, électronique, ingénieur du son
Coproduction Maison de la Musique de Nanterre / TM+ / Musica
Avec le soutien du GMEM – CNCM –Marseille et de l’ARCAL
Fin du concert vers 21h20.
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La Haine de la musique
C’est un bouleversement sonore que j’ai eu en lisant La Haine de la musique de Pascal Quignard.
Le paradoxe terrible qui est au cœur même de l’essai m’a tout de suite attiré par la force de son
originalité. La thèse initiale, tout comme la perspective qu’elle ouvre, sont surprenantes et
inattendues : la musique fait mal et on ne peut pas lui échapper. Nous ne nous affranchissons
jamais du son, où que l’on soit. Contraints d’écouter, nous vivons entourés de sons imposés, un
basso obbligato, une musique continue qui nous a toujours persécutés, conditionnant ainsi notre
histoire et notre rapport avec le monde.
Mon bouleversement est aussi venu par l’écriture de Quignard elle-même. Par les sujets et
la poésie du texte, bien sûr, mais aussi par sa structure et la subtilité de son rythme.
La forme de l’essai est bâtie avec des parties souvent brèves, traitant de sujets qui reviennent
systématiquement. Les images ressurgissent alors comme un fredon qu’on oublie, mais qui est
toujours bien là, lancinant. Quignard crée alors un réseau de sujets dans les sujets, de thèmes
dans les thèmes, de voies qui circulent simultanément et par échos.
La musique que j’ai composée pour La Haine de la musique m’a été racontée par le récit lui-même,
ses images, ses références, ses allégories, mais surtout par les espaces qu’il raconte et qui s’ouvrent
devant nous : le minimum auditif du crépuscule, le royaume du silence auquel on parvient après
trois jours passés dans l’obscurité de la nuit, la crique silencieuse d’un pêcheur et sa barque
à la lumière de l’aube, la vision du paradis à l’instant même où il sera perdu à jamais… Chaque lieu
nous est raconté comme une scénographie détaillée du sonore.
C’est alors que, évoluant dans un espace reflétant le monde musical et visuel déployé par ses
pensées, un homme, un personnage, nous ensorcelle par son récit mystérieux. Il nous raconte ses
visions sur le son et sur la musique, sur leurs sens et leurs pouvoirs insoupçonnés. Son récit nous
transperce, tout comme la musique qui, ignorant à tout moment notre propre peau, nous atteint
sans que l’on puisse s’en défendre. Chercher alors le salut dans le silence au seuil même de la nuit
comporte le risque de la folie, de se laisser immerger dans un silence définitif, un silence de mort.
Dans ses visions, la musique est un instrument de soumission et un instrument de guerre.
La corde tendue de l’arc et la corde vocale sont une même et unique corde : elle peut tuer
à distance de manière aussi invisible qu’inexplicable. Chaque vibration, chaque son devient
alors une minuscule terreur qui nous gouverne. La musique participe elle-même à la terreur des
totalitarismes naissants. La Haine de la musique renverse la vision d’un art qu’on associe à tous
les raffinements et que Pascal Quignard révèle ici sous le jour d’un art dont l’exécution a pu
s’arranger des camps de la mort.
Mais c’est aussi par l’écoute des sons que nous sont parvenus les premiers signes de vie nous
prévenant du dehors qui nous attendait. Cela avant même notre naissance, avant que l’on puisse
respirer, voir, crier.
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Dans son univers, la musique est à l’origine de tous nos cheminements. Des hommes, guidés par
l’écho dans l’obscurité d’une cavité aussi nocturne que résonante, ont donné naissance à l’art.
Ils cherchaient à représenter dans la nuit la plus profonde leurs propres songes, se libérant en
même temps de leurs propres peurs. Cet espace à écho, comme tous les espaces à écho,
est un temple duquel on ne peut sortir que transformé. Ou duquel on ne sort pas.
D’autres hommes seront aveuglés et attirés par d’autres musiques, ils seront happés et engloutis
par une mer sonore et dévorante.
La musique attire, la musique est un hameçon qui nous enchaîne dans la fascination.
Elle nous attire et elle nous perd.
Nous devons alors nous abandonner. S’abandonner. Traverser la mer sonore et se perdre. Naufrager.
Daniel D’Adamo
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La Haine de la musique
D’après La Haine de la musique de Pascal Quignard, Ed. Calmann-Lévy, 1996.
Adaptation Daniel D’Adamo et Christian Gangneron.
Introduction - Lorsque tombe la nuit.
Lorsque tombe la nuit il y a un moment de silence. Ce moment survient après que les oiseaux
se sont tus et s’étend jusqu’à ce que les grenouilles commencent à émettre leur chant.
L’instant de la plus grande décroissance sonore n’est pas nocturne, mais crépusculaire.
C’est le minimum auditif.
Le crépuscule est le « point zéro sonore » dans l’ordre de la nature.
C’est l’heure du silence. Le silence ne définit en rien la carence sonore : il définit l’état où l’oreille
est le plus en alerte. L’état où l’oreille est le plus en alerte est le seuil de la nuit.
C’est l’heure que je préfère. C’est l’heure où, parmi toutes les heures où j’aime être seul, je préfère
être seul.
C’est l’heure où je voudrais mourir.
---Tout son est l’invisible sous la forme du perceur d’enveloppes. Qu’il s’agisse de corps, de chambres,
d’appartements, de châteaux, de cités remparées ; immatériel, le son franchit toutes les barrières.
Le son ignore la peau, ne sait pas ce qu’est une limite : il n’est ni interne, ni externe.
Il est inlocalisable. Il ne peut être touché : il est l’insaisissable.
L’audition n’est pas comme la vision. Ce qui est vu peut être aboli par les paupières, peut être
arrêté par la cloison ou la tenture, peut être rendu aussitôt inaccessible par la muraille.
Ce qui est entendu ne connaît ni paupières, ni cloisons, ni tentures, ni murailles.
Le son s’engouffre. Il est le violeur.
Il touche illico le corps comme si le corps devant le son se présentait plus que nu : dépourvu de
peau. Oreilles, où est votre prépuce ? Oreilles, où sont vos paupières ? Oreilles, où sont la porte,
les persiennes, la membrane ou le toit ?
Avant la naissance, jusqu’à l’ultime instant de la mort, vous ouïssez sans un instant de cesse.
Il n’y a pas de sommeil pour l’audition. Il n’y a pas d’écart devant le sonore.
Le sonore est le pays qui ne se contemple pas. Le pays sans paysage.
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Première Partie - … une nudité sonore …
Nous entourons de linges une nudité sonore extrêmement blessée, infantile, qui reste sans
expression au fond de nous. À l’aide de ces linges, de même que nous cherchons à soustraire
à l’oreille d’autrui la plupart des bruits de notre corps, nous soustrayons à notre propre oreille
quelques sons et quelques gémissements plus anciens.
Il y a dans toute musique préférée un peu de son ancien ajouté à la musique même. Sorte de
« musique ajoutée » qui effondre le sol, qui se dirige aussitôt sur les cris dont nous avons soufferts
sans qu’il nous soit possible de les nommer, et alors qu’il n’était même pas possible que nous en
ayons vu la source. Des sons non visuels, qui ignorent à jamais la vue, errent en nous. Des sons
anciens nous ont persécutés. Nous ne voyions pas encore. Nous ne respirions pas encore.
Nous ne criions pas encore. Nous entendions.
Selon Horace « Ce qui ne frappe que les oreilles fait moins d’impression que ce qui frappe
les yeux ».
Théophraste soutient au contraire que le sens qui ouvre la porte le plus largement aux passions
est la perception acoustique. Il dit que la vue, le toucher, l’odorat et le goût font éprouver à l’âme
des troubles moins violents que ceux qui lui causent, au travers des oreilles, les « tonnerres et
les gémissements ».
Horace dit que le silence même à midi, même au moment de la plus grande torpeur, l’été,
« bourdonne » sur les berges immobiles des fleuves.
Bruits, grignotements de mulots, de fourmis, gouttes d’eau de robinet ou de gouttière,
respiration dans l’ombre, plaintes mystérieuses, cris étouffés, silence qui ne répond pas soudain
à la norme du son du silence du lieu, réveille-matin, branches battantes ou crépitement de
la pluie sur le toit, coq.
---Hermès vide la tortue, vole et met à cuire une vache, racle la peau, la tend sur l’écaille vidée
de sa chair, enfin fixe et tire au-dessus d’elle sept boyaux de mouton. Il invente la kithara.
Puis, il cède sa tortue-vache-mouton à Apollon.
Dans l’Iliade la kithara n’est pas une cithare : elle est encore un arc. Et le musicien est encore
la Nuit, c’est-à-dire l’audition nocturne panique. C’est l’ouverture, le premier chant : « Apollon
descend des sommets de l’Olympe. À l’épaule, il a l’arc en argent et son carquois bien fermé.
À chaque pas qu’il fait dans la colère de son cœur, les flèches résonnent sur son dos. Il va, pareil
à la Nuit. Apollon se place à l’écart des vaisseaux. Il décoche une flèche. Il atteint d’abord les
mules, puis les chiens qui courent si vite. Enfin ce sont les guerriers qu’il perce. Les bûchers
funèbres brûlent sans finir. Pendant neuf jours les flèches du Dieu frappent à travers l’armée. »
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L’arc est la mort à distance : la mort inexplicable.
Plus exactement : la mort aussi invisible que la voix. Corde vocale, corde de la lyre, corde de l’arc
sont une unique corde : boyau ou nerf de bête morte qui émet le son invisible qui tue à distance.
La corde de l’arc est le premier chant.
Le son, la langue s’entendent et ne se touchent ni ne se voient. Quand le chant touche,
1. Il transperce, 2. Il tue.
---Le beau son est lié à la mort belle
Chaque son est une minuscule terreur.
Le dieux ne se voient pas mais s’entendent : dans le tonnerre, dans le torrent, dans la nuée,
dans la mer. Ils sont comme des voix. L’arc est doué d’une forme de parole, dans la distance,
l’invisibilité et l’air.
La voix est d’abord celle de la corde qui vibre avant que l’instrument soit divisé et instrumenté,
en chasse, en guerre.
La proie qui tombe est au son de la corde de l’arc ce que la foudre est au son du tonnerre.
---Il s’appelait Simon, pêcheur, fils et petit-fils de pêcheurs de Bethsaïde. Un dieu s’approcha de
la barque, héla le pêcheur et décida de lui ôter le nom. Il lui ordonna de quitter le lac de
Génésareth. Il lui ordonna d’abandonner la crique. Il lui ordonna de laisser tomber le filet.
Il l’appela Pierre. La soudaineté et l’étrangeté de ce baptême commencèrent de brouiller,
de détraquer le système sonore dans lequel Simon avait été plongé jusque-là. Ces syllabes
neuves aux sons desquelles il lui fallait répondre désormais, l’expulsion et l’enfouissement des
anciennes syllabes qui l’avaient nommé, quelques comportements involontaires ou inopinés
parfois le trahirent. Un aboi de chien, une poterie brisée, la houle, un chant de grive, ou de
rossignol, ou d’hirondelle le faisaient tout à coup s’effondrer en sanglots. Pierre aurait confié un
jour que le seul regret qu’il conçut de son ancien métier, ce n’était ni la barque, ni la crique, ni l’eau,
ni les filets, ni l’odeur puissante, ni la lumière qui se prend dans les écailles des poissons qui
meurent dans une sorte de sursaut : saint Pierre confia que ce qu’il regrettait dans les poissons,
c’était le silence. Le silence des poissons quand ils meurent. Le silence durant la journée. Le silence
au crépuscule. Le silence au cours de la pêche nocturne. Le silence dans l’aube quand la barque
revient vers la rive et que la nuit s’efface peu à peu dans le ciel en même temps que la fraîcheur,
les astres et la peur.
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Deuxième Partie – … des résonateurs nocturnes
Il y a 20000 ans, munis de lampes confectionnées à partir de la graisse des proies mises à mort
les hommes pénétrèrent dans les lieux complètement enténébrés. Se secourant de ces lampes,
ils ornèrent à l’aide de grandes images animales, de vastes salles vouées jusque-là à la nuit
perpétuelle.
Pourquoi la naissance de l’art se trouva-t-elle liée à une expédition souterraine ? Pourquoi l’art
fut-il et demeure-t-il une aventure sombre ?
L’art visuel (du moins l’art visible à l’aide d’une lampe à graisse tremblotante dans l’obscurité)
présentait-il un lien avec les rêves, qui sont eux aussi des visions nocturnes ?
Pourquoi tous les sanctuaires inventoriés débutent-ils là où la lumière du jour comme la clarté
astrale cessent d’être perceptibles, là où l’obscurité et la profondeur celée de la terre règnent sans
partage ?
Pourquoi fallait-il cacher ces images dans le caché de la terre ?
Ces cavernes ne sont pas des sanctuaires à images.
Les grottes paléolithiques sont des instruments de musique dont les parois ont été décorées.
Elles sont des résonateurs nocturnes qui furent peints d’une façon qui n’était nullement
panoramique : on les a peint dans l’invisible. Le choix des parois décorées fut celui de l’écho.
Ce sont des chambres à échos.
Les peintures rupestres commencent là où on cesse de voir sa main devant son visage.
Là où on voit la couleur noir.
L’écho est le guide et le repère dans l’obscurité silencieuse où ils pénètrent et où ils quêtent
des images.
L’écho est la voix de l’invisible. Les vivants ne voient pas les morts dans le jour. Tandis qu’ils voient
la nuit dans les songes.
L’écho engendre le mystère du monde alter ego.
Lucrèce disait simplement que tout lieu à écho est un temple.
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À Malte dans la grotte d’Hypogeum, est creusée de main d’homme une cavité résonatrice.
Sa fréquence est de quatre-vingt-dix hertz. Son amplification se révèle terrifiante dès l’instant où
les voix émises sont basses.
Les voix des femmes et celles des enfants ne peuvent faire retentir l’instrument de pierre,
la fréquence de leur voix n’étant pas assez basse pour mettre en branle la résonance rocheuse.
Seuls les garçons qui ont mué font retentir la grotte d’Hypogeum.
Muer, mourir et renaître : le voyage funéraire ou nocturne et l’initiation juvénile sont
indissociables.
Qu’est-ce qu’un héros ? Ni un vivant ni un mort. Un chaman qui pénètre dans l’autre monde et qui
en revient.
Un mué.
C’est être ressorti de la grotte, de la gueule animale qui avale, met en pièces c’est-à-dire incise,
et recrache dans la lumière solaire.
---Au XVIIIe siècle de notre ère, Jan de l’Ors attache solidement sous ses bras la corde. Il descend
au fond du puits. Le trou s’enfonce verticalement dans la terre sans qu’il en perçoive le fond.
Les parois sont gluantes. Des chauves-souris s’échappent silencieusement dans l’obscurité.
La descente dure trois jours pleins.
Au bout du troisième jour, sa canne de quarante quintaux heurte le fond de la terre. Jan de l’Ors
se libère de la corde. Il fait quelque pas dans l’immense caverne où il vient de parvenir.
Un grand tas d’os jonche le sol.
Il marche au milieu des crânes.
Il entre dans un château au milieu de la grotte. Il marche, mais ses pas ne résonnent plus.
Jan lance sa canne de quarante quintaux sur le sol de marbre : cela fait le bruit d’une plume
d’oiseau qui tombe sur la neige.
Jan de l’Ors comprend aussitôt que ce château est la demeure où les sons ne peuvent pas naître.
Il lève la tête vers un chat gigantesque fait de calcite, de verre lumineux, de cristal. Le grand chat
porte sur le front une escarboucle qui flamboie dans l’obscurité. Il y a partout des arbres chargés
de pommes d’or qui entourent une fontaine muette : l’eau jaillit puis retombe sans qu’on entende
rien.
Assise au bord de la fontaine, une jeune fille, belle comme l’aurore, peigne sa chevelure avec
un croissant de lune.
Jan de l’Ors s’approche d’elle mais elle ne le voit pas. Les yeux de la jeune fille merveilleuse restent
irrésistiblement fixés sur les feux de l’escarboucle qui maintient les lieux sous son charme.
Jan veut lui parler : il pose sa question mais sa question ne résonne pas.
« La femme est ensorcelées, pense Jan de l’Ors, et moi je vais devenir un homme fou dans ce
silence de mort. »
Alors Jan soulève sa canne de quarante quintaux, la brandit et en donne un grand coup sur la tête
du grand chat de cristal ...
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Troisième Partie - La musique attire à elle les corps humains.
La musique est le seul de tous les arts, qui ait collaboré à l’extermination des Juifs organisée
par les Allemands de 39 à 45.
Les bataillons rentrent au camp avec une démarche bizarre : avancent en rang par cinq,
presque rigides, le cou tendu, les bras au corps, comme des hommes faits de bois.
La musique soulève des dizaines de milliers de jambes, contractant les corps comme
ceux d’automates.
Un chef, des exécutants, des obéissants, telle est la structure que son exécution aussitôt met
en place.
Cadence et mesure. La marche est cadencée, les coups de matraque sont cadencés, les saluts
sont cadencés.
Elle est devenue incessante, agressant de nuit comme de jour, dans les rues marchandes, dans les
galeries, dans les grands magasins, dans les librairies, même dans les piscines, même sur le bord
des plages, dans les appartements, dans les restaurants, dans les taxis, dans le métro, dans les
aéroports. Même dans les avions au moment du décollage et de l’atterrissage. Même dans les
camps de la mort
La musique étant un pouvoir, s’associe de ce fait à tout pouvoir.
La première fonction, ou du moins la plus quotidienne des fonctions assignées à la musique
des Lagerkapelle, consista à rythmer le départ et le retour des Kommandos.
La musique se tient déjà tout entière dans le coup de sifflet du SS. À chaque fois elle fait
« mettre debout ».
Comment pourrez-vous entendre la musique, n’importe quelle musique, sans lui obéir ?
Elle est le seul art qui ait pu s’arranger de l’organisation des camps, de la faim, du dénuement,
du travail, de la douleur, de l’humiliation, et de la mort.
La musique attire à elle les corps humains. Elle est un hameçon qui saisit les âmes et les mène
dans la mort.
Il faut entendre ceci en tremblant : c’est en musique que ces corps nus entraient dans la chambre.
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Après avoir mangé le fruit de l’arbre, le premier homme et la première femme, en même temps,
entendent le bruit de Yahvé-Élohim qui se promène dans le jardin à la brise du jour. Il voie qu’ils
sont nus. Pour dissimuler leurs corps, ils se réfugient derrière les feuilles de l’arbre qui vêt.
Ils comprennent alors que la vision et la nudité, l’audition et la honte sont la même chose.
Que voir et entendre sont le même instant et cet instant est immédiatement la fin du Paradis.
Le bruit de ses propres pas, telle est la première strate du silence.
Il n’y a pas deux côtés de la musique.
Il n’y a pas un maudit en face du maléfice.
---Au chant IX de l’Odyssée, Ulysse, fondant en larmes, avoue son nom. Il raconte la suite de ses
aventures : d’abord la grotte, ensuite l’île de Circé, enfin le voyage au pays des morts.
Revenant du pays des morts, Ulysse longe l’île des Sirènes.
Circé chante un chant plaintif et langoureux et son chant transforme ceux qui l’écoutent en porcs.
Circé la chanteuse a averti Ulysse : le chant aigu, perçant des Sirènes tire les hommes : il attire
et lie dans la fascination ceux qui entendent.
Les deux ruses que la chamane indique à Ulysse sont aussi simples que précises. Chaque homme
doit avoir les deux oreilles bouchées avec des petits fragments de cire pétrie prélevés avec
un couteau de bronze sur un gâteau de miel. Ulysse seul peut conserver les oreilles ouvertes
à la condition qu’il soit trois fois lié avec des cordes : les mains liées, les pieds liés et le thorax lié
au mât.
À chaque fois qu’Ulysse demandera à être détaché ses hommes resserreront les liens.
Alors il pourra entendre ce qu’aucun mortel n’a entendu sans mourir …
Épilogue – … traverser la mer sonore
Les hommes remontent des enfers et errent sur la mer sonore. Tous les vivants son menacés d’être
engloutis dans la mer sonore. La musique les attire. La musique est l’appeau qui attire dans
la mort. Qui attire les voix dans la ressemblance qui les perd.
« N’entends rien.
Sépare-toi de la musique. »
Maître Eckhart ajoute : « il y a des gens qui vont sur la mer avec un petit vent et traversent la mer :
ainsi font-ils mais ils ne la traversent pas. »
« La mer n’est pas une surface. Elle est de haut en bas l’abîme.
« Si tu veux traverser la mer, naufrage ».
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Pascal Quignard
Médicis - Académie de France à Rome édition discographique par le label
Pascal Quignard est né en 1948
- où il y crée le festival Musica XXI.
AEON. C’est aussi en 2007 qu’il reçoit
à Verneuil-sur-Avre. Il représente l’une Suite à sa résidence à Rome, Radio
du ministère de la Culture,
des figures les plus prolifiques de
France programme un concert
la commande d’une œuvre pour
la littérature contemporaine de par
monographique de son œuvre et
clarinette et ensemble, Cerclé,
les thèmes, la recherche stylistique et
Musique Française d’Aujourd’hui
composée pour l’Ensemble L’Instant
formelle. Il est l’auteur de plusieurs
publie un premier CD
Donné. En 2008 il reçoit
romans Le Salon du Wurtemberg, Tous
monographique enregistré par
la commanded’une nouvelle pièce
les matins du monde, Terrasse à Rome,
l’Ensemble Court-Circuit, Les
pour ensemble orchestral, Frontières-
Villa Amalia et de nombreux essais où
Percussions de Strasbourg et en
Alliages, qui est créée dans le cadre du
la fiction est mêlée à la réflexion Petits collaboration avec l’IRCAM. En 2004,
Festival Présences 08 et en 2009,
traités, Dernier royaume, Sur le jadis,
Daniel D’Adamo cofonde l’Ensemble
Abîmes. Deux adaptations
XXI, formation musicale basée à Dijon l’État d’une pièce pour soprano et
cinématographiques s’emparent de
et dont il est le directeur artistique
il reçoit une nouvelle commande de
ensemble destinée à l’Ensemble
ses romans : Tous les matins du monde, jusqu’en 2009. Daniel D’Adamo est
Accroche Note sur des textes de Jorge
d’abord, dont Pascal Quignard
lauréat de plusieurs prix
Luis Borges avec le soutien de
cosigne le scénario et, plus
internationaux, dont en 2006 du prix
la Fondation International Borges. En
récemment, Villa Amalia de Benoît
Boucourechliev et en 2009, du Prix de
2010, Daniel D’Adamo a été une
Jacquot. Musicien et mélomane,
Printemps de la Sacem pour sa pièce
nouvelle fois en résidence de création
Pascal Quignard approfondit
Dream of Bells, qu’il compose pour
à l’Abbaye de Royaumont pour
notamment sa relation à la musique
la maîtrise de Radio France.
la composition d’une pièce pour
et à l’écoute dans deux volumes qui y
La musique de Daniel D’Adamo est
PhilidOr, ensemble jouant sur des
sont consacrés : après avoir écrit
régulièrement jouée en France et
instruments à vent du XVIIIe siècle. En
La Leçon de musique en 1987, il publie
à l’étranger par différents solistes,
2011, il compose une série de pièces
en 1996 dix petits traités sous le titre
formations orchestrales et de
mixtes avec voix commandées par les
de La Haine de la musique. Il a reçu
chambre. Il a été invité à participer
centres nationaux de créations
le Prix Goncourt 2002 pour Les
à de nombreux festivals tels
musicales GMEM (Marseille) et Césaré
Ombres errantes.
Présences, Agora, Musica (France),
(Reims). Il a aussi composé avec
Inventionen (Allemagne), Nuova
Thierry Blondeau, un double quatuor
Daniel D’Adamo
Consonanza, Roma-Europa, Traiettorie à cordes avec électronique,
Daniel D’Adamo est né à Buenos Aires, (Italie), Journées de Contrechamps,
commandé par l’État pour la Biennale
où il commence sa formation de
Archipel (Suisse), Biennale musique
Musiques en Scène de Lyon. En 2012,
musicien. En 1992, il est admis
en scène, Les Musiques de Marseille,
il compose Tout Lieu Habité, pour
à la classe de composition du
Voix Nouvelles, etc. Sa musique a été
ensemble orchestral, destiné
Conservatoire National Supérieur de
présentée par l’Ensemble Spectra
à l’Ensemble Contrechamps de
Musique de Lyon. Il s’installe dès lors
(Belgique), lors des derniers World
Genève ainsi qu’un deuxième quatuor
en France, pays qu’il adopte comme
Music Days qui ont eu lieu à Sydney,
à cordes pour le quatuor Tana,
lieu de résidence définitive. Durant
Australie. En 2007 il est compositeur
commande de Radio France.
sa formation, il étudie et compose
en résidence à l’Abbaye de
Il travaille actuellement sur une
à l’IRCAM et participe au Forum de
Royaumont, cadre dans lequel il crée
nouvelle pièce mixte faisant partie du
Jeunes Compositeurs de Montréal,
ses Madrigali, série de 8 pièces pour
« Cycle de lèvres », ainsi que sur un
Canada, avec sa pièce Voices. En 1997
trois voix et ensemble d’instruments
nouveau quatuor à cordes destiné au
il est nommé pensionnaire à la Villa
baroques et qui ont fait l’objet d’une
quatuor Tana. Dans la musique de
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Daniel D’Adamo la réflexion sur
nombreuses productions mises en
les différentes échelles de temps se
scènes par Christian Gangneron : C’est Reibel et Pierre Schaeffer, il prend leur
traduit par une élaboration
la faute à Werther, Opérette, Le Terrier,
succession et enseigne plus de vingt
permanente des rapports entre
Riders to the sea, et Les sacrifiées.
ans la composition liée aux nouvelles
la figure et la forme. Dans cette
Il collabore régulièrement à des
technologies au Conservatoire de
perspective, il explore aussi
productions musicales, avec TM+,
Paris. De 1987 à 1993, il est
l’écriture de l’espace sonore comme
Ars Nova, 2e2m. Parallèlement à ses
producteur de la série des Concerts-
un paramètre important de
activités théâtrales, il entame au
lecture à Radio France. Parallèlement,
la composition ainsi que les liens
début des années 2000 une formation il prend en 1985 la direction musicale
entre l’électronique et l’instrument
en vidéo, et réalise plusieurs
de TM+ dont il développe le projet
acoustique. Daniel D’Adamo
installations et films, qui l’amènent
artistique et l’impose comme un des
est actuellement professeur
à collaborer avec des centres d’art
principaux ensembles orchestraux de
de composition musicale au
(Domaine de Kerguéhennec, Villa
musique d’aujourd’hui. Ces allers-
conservatoire de Reims.
Arson à Nice, Galerie des Tourelles
retours permanents entre l’écriture et
Depuis 2002 il vit à Paris.
à Nanterre), des musées (Musée du
la direction d’orchestre le rapprochent
jeu de Paume, Musée d’Art Moderne
naturellement de ses interprètes. Sa
Lionel Monier
de la ville de Paris, Palais de
complicité avec la mezzo-soprano
Parallèlement à des études de lettres
la découverte de Paris, Musée des
Sylvia Vadimova l’a incité à écrire de
et de chant, Lionel Monier suit
beaux-arts de Rennes), des
nombreuses œuvres vocales : l’opéra
la formation du Studio-théâtre du
producteurs (Atopic, Wendigo Films,
de chambre Cinq pièces pour Hamlet
CRDC à Nantes de 1992 à 1994 et
le G.R.E.C). Il a réalisé plusieurs films
ou Spring and all pour mezzo et
intègre le JTN, où Christian
dont deux ont été très remarqués, Les
ensemble, et bien sûr l’opéra à une
Gangneron le rencontre pour une
Résidents (de la République), un
voix Des pétales dans la bouche. Sa
première collaboration. Il s’engage en
documentaire réalisé en 2009, sur
musique, nourrie par les avant-gardes
1995 dans une aventure théâtrale
le Centre d’accueil et de soins
du XXe siècle, est habitée par une
collective avec la compagnie Faits
hospitaliers (Cash) de la ville de
intense volonté expressive et une
Divers, fondée deux ans plus tôt avec
Nanterre accueillant les SDF d’Île-de-
grande sensibilité aux couleurs du
Xavier Ricard, au cours de laquelle
France et Au nom du fil, documentaire
son. Plusieurs de ses œuvres ont été
il signera entre autres les mises en
réalisé en 2011 sur le village de
récompensées par la SACEM, dont
scène de Tout est bien qui finit bien de
Fontaine-Daniel, village ancré dans
Ombrae pour hautbois et ensemble
électroacoustique. Elève de Guy
Shakespeare, d’Antigone de Sophocle, la tradition des filatures aux prises
qui a reçu le prix de la meilleure
de l’Alcalde de Zalaméa de Calderòn et avec la mondialisation.
création contemporaine
de Turandot de Brecht. Basé à Paris
instrumentale pour l’année 2006. En
depuis 1999, il collabore étroitement
Laurent Cuniot
2014, l’ensemble Zelig lui commande
avec Christian Rist en tant qu’assistant Laurent Cuniot mène une double
un trio, Les Couleurs silencieuses et
et comédien, avec qui il collabore
carrière de compositeur et de chef
l’Orchestre d’Auvergne Just before qui
à la création de Comment jouer
d’orchestre. Sa personnalité de
sera créé à Aberdeen, en Ecosse, et
Enfermement de Bernard Lamarche-
compositeur s’est constituée à travers
à l’Opéra de Clermont-Ferrand. En juin
Vadel en 2003, de Partage de Midi de
plusieurs influences : son activité
2015, TM+ créera sa pièce Reverse
Paul Claudel en 2004 à la MCLA de
d’interprète, d’abord comme
Flows pour ensemble et
Nantes et du Mort de Georges Bataille violoniste puis comme chef
électroacoustique dans le cadre du
en mai 2005, repris à Amiens et
d’orchestre, le courant musical dit
Festival Manifeste de l’Ircam.
Strasbourg en 2007. Il participe à de
spectral, et enfin la musique
15
Ensemble TM+
la musique de Nanterre, lui permet
Depuis son premier concert donné
d’imaginer un projet alternatif de
le 16 décembre 1986 à Radio France
diffusion qui favorise de nouveaux
sous la direction de Laurent Cuniot,
rapprochements entre le public et les
TM+ s’est imposé comme l’un des
œuvres. À travers l’originalité de ses
premiers ensembles français voués
programmes, son rapport avec les
aux répertoires contemporain et
publics, la place centrale qu’il accorde
classique. Composé d’un noyau de 26
au compositeur actuel, TM+ propose
musiciens d’une remarquable
des voyages de l’écoute inédits qui
polyvalence auxquels se joignent de
valorisent chaque œuvre, entendue
manière privilégiée une quinzaine
sous un jour sans cesse renouvelé.
d’autres instrumentistes, TM+ travaille TM+ est soutenu par le Ministère de
depuis plus de vingt ans
la Culture/Drac Île-de-France au titre de
à l’élaboration d’une approche
l’aide aux ensembles conventionnés,
exigeante et approfondie de
par la Ville de Nanterre, la Région
l’interprétation des œuvres du siècle
Île-de-France et le Département des
dernier et d’aujourd’hui. Son projet
Hauts-de-Seine. Il reçoit également
a pour ambition de fonder une
le soutien de la SACEM, de la SPEDIDAM.
formation musicale moderne qui
Pour ses actions à l’international, TM+
prenne en compte les relations entre
est régulièrement soutenu par l’Institut
passé et présent, crée de nouveaux
Français et par le Bureau Export de
liens avec les compositeurs et favorise la Musique Française.
l’engagement individuel et collectif
des musiciens. Au cours de ces
dernières années, sous l’impulsion
artistique de Laurent Cuniot,
l’ensemble a noué des liens forts avec
l’univers de l’opéra, du théâtre
musical et du spectacle en général.
Invité régulièrement par les
principales scènes ou festivals de
premier plan tournés vers la création
(Cité de la Musique, Ircam et Radio
France à Paris, Musica à Strasbourg,
Les Musiques à Marseille, Printemps
des Arts de Monte Carlo), TM+ se
produit aussi dans le réseau des
opéras et des scènes
pluridisciplinaires ainsi qu’à l’étranger
(Rome, Sao Paulo, Rio de Janeiro,
Helsinki, Copenhague, Amsterdam…).
Son ancrage nanterrien, grâce à sa
résidence depuis 1996 à la Maison de
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Et aussi…
> SPECTACLES
> CONCERTS
CITÉ DE LA MUSIQUE
SAMEDI 21 MARS 2015, 20H
SAMEDI 13 DÉCEMBRE 2014, 20H
À Pierre (Le grand soir)
Bernard Cavanna
Trois Strophes sur le nom de Patrice
Lumumba
Karl Koop Konzert
À l’agité du bocal
Maurice Ravel / Pierre Boulez
Frontispice
Olga Neuwirth
Torsion : transparent variation
Benjamin Attahir
Œuvre nouvelle (création mondiale)
Christophe Bertrand
Scales
Luigi Nono
À Pierre. Dell’azzuro silenzio, inquietum
à più cori
Die Hochstapler
Session de free jazz
Enno Poppe
Zug
Pierre Boulez
...explosante-fixe...
WieBo (création)
Ensemble intercontemporain
Matthias Pintscher, direction
Emmanuelle Ophèle, flûte midi
Sophie Cherrier, Marion Ralincourt,
flûtes
Pascal Gallois, basson
Die Hochstapler Jazz Quartet
Andrew Gerzso, réalisation
informatique musicale Ircam
Experimentalstudio de la Fondation
Heinrich-Strobel
Danseurs du Groupe Émile Dubois
Jean-Claude Gallotta, chorégraphe
Brussels Philharmonic
Michel Tabachnik, direction
> PHILHARMONIE DE PARIS
DIMANCHE 18 JANVIER 2015, 15H
Bruno Mantovani
D’une seule voix
Gérard Pesson
Nocturnes en quatuor
Dai Fujikura
Sakana
Yann Robin
Phigures
Tristan Murail
Vues aériennes
Solistes de l’Ensemble
intercontemporain
DIMANCHE 26 AVRIL 2015, 15H
LUNDI 9 FÉVRIER 2015, 20H30
Hommage à Elliott Carter
Felix Mendelssohn
Le Songe d’une nuit d’été
György Ligeti
Quatuor à cordes no 1 « Métamorphoses
nocturnes »
Jean Sibelius
Concerto pour violon
Elliott Carter
Scrivo in vento
Enchanted Preludes
Sonate
Figment IV
Tre Duetti
Oboe Quartet
Les Dissonances
Quatuor Les Dissonances
David Grimal, violon, direction
Hans Peter Hofmann, violon
David Gaillard, alto
Xavier Phillips, violoncelle
Solistes de l’Ensemble
intercontemporain
Compagnie DCA - Philippe Decouflé
Philippe Decouflé, chorégraphe
SAMEDI 14 MARS 2015, 20H30
DIMANCHE 15 MARS 2015, 16H30
Le Sacre et ses révolutions
Iannis Xenakis
Jonchaies
Anton Webern
Six Pièces op. 6
Igor Stravinski
Le Sacre du printemps
JEUDI 19 ET VENDREDI 20 MARS
2015, 20H30
Boulez / Béjart
Musiques de Béla Bartók, Friedrich
Cerha, Anton Webern, Gérard Grisey,
Pierre Boulez
Chorégraphie de Maurice Béjart
Béjart Ballet Lausanne
Solistes de l’Ensemble
intercontemporain
Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice en chef adjointe : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Ariane Fermont | Stagiaire : Xavière Jarty
Imprimeur BAF | Licences no 1041550-1041546-1041547
Ars Nova ensemble instrumental
Philippe Nahon, direction
Hélène Desaint, alto
Pascal Contet, accordéon
Christophe Crapez, Paul-Alexandre
Dubois, Euken Ostolaza, ténors
DU MARDI 3 MARS AU SAMEDI
7 MARS 2015

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