1 - Conseil Régional de Lorraine

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1 - Conseil Régional de Lorraine
Biomarqueurs, Diagnostic Compagnon et Oncologie Personnalisée - Jean-Louis
MERLIN - La personnalisation thérapeutique en oncologie est actuellement en évolution constante et rapide avec
le développement du diagnostic moléculaire et des thérapies ciblées. Elle repose sur l’identification, la validation de
biomarqueurs et le développement de tests diagnostiques compagnons. Ces biomarqueurs peuvent être issus des
tissus ou des fluides biologiques du patients, ou encore reposer sur l’imagerie médicale.
L’oncologie évolue ainsi de façon pro-active vers une médicine « 4P » : prédictive, préventive, personnalisée et
participative. Elle contribue ainsi à mieux comprendre les rouages moléculaires de la maladie, valider des
biomarqueurs et nécessite le développement de nouvelles technologies. Les activités de recherche doivent, par
conséquent, intégrer au stade le plus précoce cette notion de médecine personnalisée. Enfin, cette notion doit être
étendue à l’ensemble des partenaires de santé et même au delà, au niveau de la société politique afin d’harmoniser
sa mise en oeuvre en réponse aux attentes des patients et des citoyens.
Comment un oncologue médical personnalise son traitement ? – Ivan KRAKOWSKI
- La démarche de personnalisation fait référence à plusieurs étapes : 1) La personnalisation clinique du traitement
médical de chaque personne malade suite à la caractérisation de la tumeur (biomarqueurs), ce qui permet d’avoir de
moins en moins de traitements "pour toutes les tumeurs" et de plus en plus de traitements "pour chaque tumeur". 2)
La standardisation des traitements spécifiques et des traitements de support pour chaque type de tumeur grâce aux
connaissances techniques issues d’études publiées et de l'expérience des experts du cancer en question, restituées
sous forme de documents (cf. recommandations & référentiels sur www.oncolor.org). Ceci est un gage d'équité pour
l'accès aux meilleures pratiques et à l'innovation pour chaque personne malade quel que soit le lieu de soins. 3) Le
choix par les médecins des traitements possibles pour chaque personne malade d’après ces recommandations et
référentiels, lors de réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) dans un premier temps obligatoire. Ces choix
sont éventuellement affinés dans un 2ème temps au sein de l'équipe soignante qui connaît bien le patient, puis dans
un troisième temps incontournable durant lequel les choix sont proposés à la personne malade avec toutes les
explications susceptibles de l'éclairer. Ainsi, au final, chaque personne est en mesure d'accéder au traitement qui lui
apporte les avantages et les inconvénients qui lui "conviennent" le mieux.
CONFERENCE GRAND PUBLIC
« Personnalisation des traitements
en cancérologie :
les acteurs lorrains à votre
rencontre »
Radiothérapie : des outils innovants pour personnaliser le traitement – Didier
PEIFFERT - Les progrès importants des techniques innovantes de radiothérapie permettent l’optimisation de
l’irradiation avec une personnalisation de chaque traitement sur les données de l’extension tumorale et de l’anatomie
du patient, en particulier des organes sains à épargner. Les données des recherches cliniques sur de nouveaux
paradigmes de traitements et de stratégies thérapeutiques, associées aux traitements médicaux et chirurgicaux
améliorent également les résultats curatifs et fonctionnels. Enfin, des études sur la radiosensibilité intrinsèque des
tumeurs et sur la radiosensibilité individuelle des patients sont en cours de développement.
Comment un chirurgien personnalise sont traitement ? - Frédéric MARCHAL et
Gilles DOLIVET - La personnalisation de la prise en charge des tumeurs des voies aéro-digestives supérieures,
appelées aussi ORL, est une préoccupation de plus en plus importante pour les spécialistes amenés à les traiter.
Les choix thérapeutiques, en particulier pour les tumeurs étendues, qui sont hélas les plus fréquentes, nécessitent
de combiner souvent une chirurgie première puis un traitement de radiothérapie voire de radio-chimiothérapie. Dans
ce contexte, un certain nombre d’éléments propres au patient comme l’âge, l’état général, les éventuels traitements
antérieurs et les caractéristiques biologiques de la maladie doivent être soigneusement considérés.
Seront aussi envisagés les résultats fonctionnels attendus. Il arrive que différentes techniques chirurgicales
mutilantes ou non soient proposées et cela doit être soigneusement expliqué aux patients et à leurs familles de
façon à ce qu’ils puissent être entièrement partie prenante dans la prise en charge.
Pour que cette personnalisation soit effective, un dispositif d’annonce de la maladie est idéalement mis en place,
qui, en plus de l’infirmière spécialisée, comprendra des intervenants très spécifiques (dentistes, orthophonistes,
diététiciennes et assistantes sociales).
Le 26 novembre 2012 de 19h à 21h
À l’Auditorium du Musée des Beaux-Arts,
3 place Stanislas, Nancy
Entrée libre
L’Oncogénétique : quelle prise en charge – Elisabeth LUPORSI et Philippe
JONVEAUX - Dans certaines familles il existe plusieurs cas de cancers. Est suspectée alors une prédisposition
génétique au cancer. Il peut s’agir de familles avec cancers du sein, de l’ovaire ou du côlon. Des anomalies
génétiques, appelées mutations, sont à l’origine de ces agrégations de cancers.
Les cas de cancers dans ces familles comportent des particularités cliniques, telles la bilatéralité des lésions et l’âge
jeune des cancers. Mais le cancer est un phénomène multi-étape, et dans ces familles, ce n’est pas parce qu’il y a
une mutation qu’il y a forcément un cancer qui se déclare, car d’autres facteurs doivent intervenir (par exemple des
facteurs environnementaux).
Il ne s’agit pas d’un domaine de recherche, mais vraiment de la prise en charge de routine.
Ainsi les personnes porteuses d’anomalies génétiques au cancer ont la possibilité d’accéder à des programmes de
surveillance appropriés à leur risque de cancer et cela gratuitement. Des recommandations de prise en charge ont
été publiées dans le cadre de l’INCa (Institut National du Cancer) et nous servent au quotidien pour suivre ces
personnes (qui peuvent être porteuses ou non de cancers) et leur famille dans le cadre de programmes
personnalisés.
Poursuite par un cocktail dînatoire en présence des orateurs
Comité de la Meurthe et Moselle
Comité de la Moselle
PROGRAMME
Ouverture
Mme Valérie ROSSO-DEBORD – Adjointe au Maire de la Ville de Nancy, déléguée à la
solidarité, aux personnes âgées et aux personnes handicapées
Mr Bernard CREHANGE - Secrétaire Général du Comité de la Meurthe & Moselle de la Ligue
contre le Cancer, et Mr Francis FLAMAIN – Président du Comité de la Moselle de la Ligue
contre le Cancer
Pr Pierre OUDET – Directeur scientifique du Cancéropôle du Grand-Est
Intervenants
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« Qualité de vie et prise en charge patient »
Dr Christine ROTONDA – Epidémiologiste, Plateforme Qualité de Vie et Cancer, CHU Nancy,
Inserm CIE6, CIC-EC
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« Sur la route d’une prise en charge personnalisée »
 Introduction
Pr François GUILLEMIN – Chirurgien, Centre Alexis Vautrin
Pr Pascal CHASTAGNER – Chef du service Pédiatrie, CHU Nancy
 Le contexte : toutes les tumeurs ne se ressemblent pas
1
« La Qualité de Vie dans la prise en charge
des patients atteints de cancer »
Christine ROTONDA - En 2011, 1000 nouveaux cas de cancer ont été recensés chaque jour en
France. Alors que le nombre de nouveaux cas a considérablement augmenté, le risque de mortalité par
cancer tend à diminuer. Les progrès thérapeutiques et l'amélioration de la prise en charge ont permis
cette baisse. Néanmoins, près de trois quarts des patients estiment conserver, deux ans après le
diagnostic, des séquelles de la maladie ou du traitement, séquelles qui détériorent leur Qualité de Vie.
L’Organisation Mondiale de la Santé écrit en 1978 que « la santé n’est pas seulement l’absence de la
maladie ou d’infirmité mais un état total de bien-être physique, mental et social ». Cette définition de la
santé a donné naissance au concept de Qualité de Vie.
La Qualité de Vie des patients atteints d’un cancer ou guéris d’un cancer représente actuellement une
priorité du Plan Cancer 2009-2013. En effet, elle représente un critère d’évaluation primordial dans le
choix des traitements (deux traitements peuvent avoir la même efficacité mais avec des toxicités
différentes), dans la prise en charge et le suivi des patients (amélioration de la relation médecin-patient,
meilleur contrôle de certains symptômes pendant et après le cancer…).
La Plateforme Nationale Qualité de Vie et Cancer, labellisée par la Ligue Nationale Contre le Cancer et
soutenue par les Cancéropôles du Grand-Est et de PACA, est spécialisée dans l’évaluation de la Qualité
de Vie en cancérologie. Ses travaux de recherche visent à améliorer la mesure et l’analyse de la Qualité
de Vie dans les essais cliniques et les études épidémiologiques afin d’offrir des solutions pertinentes pour
une meilleure prise en charge des patients et de leur maladie et faire avancer la recherche dans le
domaine. Les fruits de ses travaux devraient permettre aux équipes de chercheurs de mieux centrer leurs
travaux sur les effets et les conséquences des nouveaux traitements, et aux équipes de soins de proposer
de meilleures stratégies de prise en compte de la Qualité de Vie des patients atteints ou guéris d’un
cancer.
2
« Sur la route d’une prise en charge personnalisée »
Pr Jean-Louis MERLIN - responsable du service Biologie des Tumeurs, Centre Alexis Vautrin
Introduction – François GUILLEMIN - Le cancer n’est plus une seule et unique maladie. Les
 Comment un oncologue médical personnalise son traitement ?
causes et les caractéristiques mieux connues permettent un diagnostic, un traitement et un suivi adaptés,
en quelque sorte personnalisés. Certaines particularités des cellules tumorales ou des tissus environnants
peuvent bénéficier de traitements ciblés remarquablement efficaces. La génétique des tumeurs et le
fonctionnement de la cellule cancéreuse dans son environnement sont les clés de ces nouvelles
connaissances. Les traitements classiques que sont la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie
évoluent simultanément vers plus de précision et moins d’agressivité en appréciant leur efficacité par des
études cliniques. La concertation pluridisciplinaire qui propose, sur la base des connaissances actuelles, le
programme personnalisé des soins a été une avancée majeure des plans cancer. La personne malade
n’est pas un patient anonyme. Son histoire, ses symptômes physiques, son analyse de sa situation
personnelle et les répercussions psychologiques sont pris en compte.
Les défis de la prise en charge personnalisée sont d’abord scientifiques, mais aussi sociaux, éthiques et
économiques.
Dr Ivan KRAKOWSKI - oncologue médical, responsable du Service Interdisciplinaire de Soins
de Support pour le Patient en Oncologie, Centre Alexis Vautrin
 Radiothérapie : des outils innovants pour personnaliser le traitement
Pr Didier PEIFFERT - chef du département Radiothérapie, Centre Alexis Vautrin
 Comment un chirurgien personnalise son traitement ?
Pr Frédéric MARCHAL et Dr Gilles DOLIVET – chirurgiens, Centre Alexis Vautrin
 Comment la génétique permet de personnaliser la prise en charge ?
Pr Philippe JONVEAUX - responsable du laboratoire de Génétique, CHU de Nancy, et Dr
Elisabeth LUPORSI - oncologue médical et oncogénéticien, Centre Alexis Vautrin et CHU de
Nancy
 Conclusion
Pr Thierry CONROY – Directeur Général du Centre Alexis Vautrin
Clôture
Mme Jacqueline FONTAINE - Vice-Présidente du Conseil Régional de Lorraine, déléguée
aux Actions régionales relevant des Politiques de Citoyenneté, de Solidarité et de Santé
Organisation d’une filière de soin interrégionale en oncologie : exemple de la
pédiatrie - Pascal CHASTAGNER - Les cancers de l’enfant sont rares (1 % de l’ensemble des
cancers) et très différents de ceux de l’adulte. Leur prise en charge nécessite une organisation particulière
notamment pour les essais thérapeutiques précoces, la thérapie cellulaire, et certaines techniques de
radiothérapie qui ne sont réalisés que dans certains centres. Afin de mutualiser les compétences et les
moyens techniques, une filière de soins interrégionale (CHU de Besançon, Dijon, Nancy, Reims, et
Strasbourg) a été crée. Elle repose sur la présentation de tous les nouveaux cas en RCP, durant
lesquelles sont définis les conditions et lieux de traitement, en fonction des moyens techniques de chaque
centre. Cette organisation permet d’augmenter le niveau de compétence, d’offrir des décisions
thérapeutiques concertées, de recentrer les activités de haute technicité, et d’augmenter le nombre de
patients inclus dans des essais thérapeutiques.