La Ferme des Bouillons
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La Ferme des Bouillons
La Ferme des Bouillons Mont Saint Aignan Le site dit « la Ferme des Bouillons » de 4 hectares bien situés, très convoités et de très bonne terre. est propriété du groupe AUCHAN via sa filiale immobilière « Immochan » depuis janvier 2012. Le projet est de raser les bâtiments existant pour réaliser une opération immobilière. Coût du terrain 700 000€. En décembre 2012 l’association de protection de la ferme des Bouillons (APFB), est crée. Son but : « alerter l’opinion publique et les élus de MontSaint-Aignan et de la Métropole Rouen Normandie sur l’infondé de la démolition imminente de la ferme des Bouillons par le groupe Auchan » L’association présente un programme de développement agricole, pédagogique et culturel de la ferme. le 13 avril 2013, les occupants reçoive par un huissier un « commandement » de quitter les lieux.. le 11 juillet2013, l’APFB assigne Immochan devant le Tribunal de Rouen pour obtenir l’annulation de l’expulsion, Le 23 janvier 2014, la Mairie de Mt St Aignan, déclare cet espace « zone naturelle protégée ». Toute démolition devient dès lors impossible. L’association met en place immédiatement une activité maraichère et se prépare à l’achat des lieux. Pour cela elle est rejointe par Terre de Liens, une association nationale qui récolte de l’épargne solidaire afin d’acheter des fermes pour y installer de nouveaux paysans. En décembre 2014 la cour d’appel de Rouen confirme l’ordonnance d’expulsion. Le21 mars 2015, les occupants dévoilent leur projet de ferme pédagogique d’agriculture « bio ». Le 24 juillet, Immochan signe un compromis de vente pour 150 000€ (ce qui paraît nettement en dessous du prix du marché) avec la Société Civile Immobilière in Mémoriam de M B.Mégard, avec comme projet une quasi copie du plan de l’ APFB… L’APFB engage alors avec la Confédération paysanne et Terre de Liens Normandie la seule démarche qui soit permise : saisir la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), arbitre des transactions en matière de foncier agricole. Cette démarche a pour but de demander à la Safer d’user de son droit de préemption, dans le but de pouvoir comparer les deux projets. Ce droit de préemption doit être déclaré dans un délai de deux mois après la signature du compromis de vente. Un droit de préemption difficile Cette démarche ne semble pas aussi simple que les occupants pouvaient l’imaginer. « La Safer nous informe qu’une demande de préemption sur ce dossier serait difficilement envisageable. » En effet, le dossier de la SCI semblerait à ses yeux convaincant, et donc difficile à rejeter d’un simple droit de préemption. Elle ne voit pas pourquoi préempter, le projet porté par la SCI étant un projet d’installation en permaculture, avec potager pédagogique et point de vente. Un excellent projet, en effet : c’est presque celui de l’APFB…! Face à ce constat, la Safer en appelle à la préfecture, pour décider ou non de l’intérêt d’user de ce droit, face au potentiel racheteur de la ferme des Bouillons. Le 19 août 2015 à 6h, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation, sans heurts, de la trentaine d’occupants. Dans la foulée, le peut-être futur propriétaire est venu voir, pour la première fois, ce terrain de 4 hectares sous bonne escorte des forces de l’ordre. Le point central de notre refus du projet, c’est l’absence de contrôle sur le fonctionnement opaque de ce type de société. En effet, en cas de revente partielle – même à 99 % – des parts de la SCI, la Safer et plus largement la collectivité n’auraient plus légalement de regard sur les activités développées sur le site par les nouveaux propriétaires. Claude TALEB, (EELV) vice président du Conseil Régional a obtenu la tenue d’un conseil d’administration où la SAFER serait contrainte de faire toute la lumière sur cette affaire. L’organisme foncier vient d’accéder à cette demande et une réunion devrait se tenir le 22 septembre, soit 2 mois moins 2 jours pour que la SAFER puisse exercer son droit de préemption. En marge de cette affaire, il n’est pas inutile de rappeler que la SAFER est très proche de la FNSEA (le Pdt de la SAFER Haute Normandie est également président de la fédération nationale des SAFER et fait parti du Conseil d’Administration de la FNSEA) et que la gestion des SAFER est pointée du doigt par la Cour des Comptes pour des entorses sérieuses dans sa gestion financière. ATTAC Louviers Forum des associations 2015