Mimi Biscuit et la fée Cabosse, de D. Ratel et V. Grosos

Transcription

Mimi Biscuit et la fée Cabosse, de D. Ratel et V. Grosos
Mimi Biscuit et la fée Cabosse, de D. Ratel et V. Grosos
Voici une histoire bien appétissante, qui joue avec les recettes (ou comment
rater/réussir un gâteau), le merveilleux (avec de multiples clins d’œil à Alice au pays des
merveilles), l’énigme un tantinet policière (d’où vient l’odeur de brulé ?), dans une
langue poétique, imagée et pleine d’implicites, et accompagnée d’illustrations dont la
mise en page surprend tout au fil du texte. Bref, de quoi perdre quelques-uns de nos
jeunes élèves en route si nous n’y prenons pas garde !
Préparer la lecture
Il serait bon d’avoir confectionné un gâteau au chocolat avec les enfants en amont de la lecture, si possible
nécessitant des blancs en neige (ils seront sans aucun doute ébahis par la transformation), afin que le nuage qui se
forme quand Chalumeau court dans les blancs d’œufs fasse sens. S’ils ont pu, en plus, observer la technique du bainmarie, ce sera un avantage quand l’auteur évoque la cuisine au bain-Margot… Et ils comprendront d’autant mieux le
mot « ingrédient » qu’ils auront eu affaire plusieurs fois à ce type de texte particulier qu’est la recette.
De la même manière, avoir goûté de la guimauve (moelleuse !), du sucre d’orge, des marshmallows (moelleux
aussi !), de la baguette/baguette viennoise en amont (investir la semaine du goût ?), permettra aux élèves de ne pas
buter sur ces mots quand l’enseignant les lira, et de goûter l’ironie avec laquelle l’auteur les utilise (« d’un coup de
baguette viennoise magique (…) ».
L’enseignant peut aussi préparer la compréhension de certains mots en les utilisant en amont en contexte (« oh,
mais quel tintamarre vous faites ! » « Non mais écoutez-moi ce tintamarre ! » « Mais quel tohu-bohu ici ! »
« Sapristi, zut, j’ai oublié de faire l’appel ! ». D’autres mots, découverts au moment de la lecture pourront faire
l’objet du jeu « seule contre tous », proposé par Sèbe et Goigoux dans « lectorino lectorinette ». Le but est de faire
réinvestir en contexte un mot précis par deux équipes : les élèves et l’enseignante (seule contre tous). A chaque fois
que le mot est utilisé à bon escient, l’équipe gagne un point, et ceci tout au long de la journée. Le verbe s’égosiller
s’y prêterait fort bien…
Lire l’histoire et garder la trame en tête
Avant de passer à la lecture proprement dite, et pour aider les enfants à garder le fil malgré la langue surprenante et
drôle, et les illustrations qui les captiveront sans aucun doute, l’enseignant peut présenter l’histoire, et les lieux où
elle se passe.
Pour ce faire, on aura pris soin de sélectionner quelques illustrations qui serviront de support.
Cette histoire est celle de Mimi Biscuit, une petite fille qui ne veut pas goûter le gâteau que lui a préparé sa mamie,
parce que cette petite fille, et bien elle préfère les gâteaux qu’on achète dans les magasins. Alors sa mamie est vexée
et la punit dans sa chambre. Et là, elle trouve une toute petite fée, la fée Cabosse, qui va l’emmener en voyage au
Mont Millefeuille où toutes les maisons sont construites en gâteaux et en bonbons. Mais ça sent le brûlé, et Mimi
Biscuit et la fée Cabosse vont devoir résoudre cette énigme : qui fait brûler quelque chose dans cet étrange pays ? Et
en route elles, vont rencontrer deux autres personnages : Margot Cacao et Chalumeau le dragon.
Odeur de brûlé
Maison de
Chalumeau
Cuisine
Maison de
Margot
Chambre de Mimi
Cette flèche peut être ajoutée à la fin de la lecture, pour
compléter le support qui servira aussi de mémoire.
Mont Millefeuille
Vérifier et consolider la compréhension
Pour compléter les pistes ci-après, l’enseignant peut s’appuyer sur le rappel de récit que lui feront quelques enfants
à l’accueil (en ciblant les enfants « prioritaires », ceux qui ont déjà manifesté des difficultés en compréhension de
récits), et identifier finement les points à travailler.
Pour rappeler l’histoire tout en identifiant l’état mental du personnage principal, l’enseignant peut demander aux
enfants de positionner différentes vignettes représentant Mimi Biscuit (sur le support mémoire ci-dessus, ou dans
l’ordre de l’histoire) et de justifier leurs choix : à quel moment de l’histoire et dans quel lieu retrouve Mimi Biscuit
telle qu’elle est sur la vignette ? Que pense-t-elle à ce moment-là ?
Pour assurer les liens de causalité, on demandera aux enfants de rappeler les indices qui ont guidé Mimi Biscuit et la
fée Cabosse dans leur enquête : qui fait brûler quelque chose ?
Pour ce faire, on peut partir des deux personnages rencontrés sur le Mont Millefeuille, et pour chacun d’eux,
demander ce qui a guidé Mimi et la fée Cabosse jusqu’à eux.
Attention, les déductions de la fée Cabosse à propos de Margot Cacao restent implicites. Il faudra donc prendre soin
de les verbaliser : « Hum… Voyons voyons, ce nuage sent le chocolat, réfléchissons : qui utilise du chocolat parmi les
habitants du Mont Millefeuille ? Ah oui, je sais, c’est Margot Cacao, je la connais bien et je sais qu’elle adore faire
des gâteaux au chocolat, c’est chez Margot Cacao qu’il faut pointer le bout de nos nez en premier. » Pour mémoire,
on peut rappeler cette réflexion sous forme de bulles.
La discussion pourra donner lieu à un affichage qui structure les deux pistes de l’enquête :
1ère piste : l’odeur
2ème piste : la provenance des nuages
Et pour terminer, et comprendre la résolution des problèmes de Margot Cacao et de Chalumeau, on listera pour
chacun d’eux ce qu’ils savent faire et ce qu’ils ne savent pas faire en pâtisserie, bref ce qu’il manquait à chacun pour
réussir ses gâteaux. Mais il faudra chercher à quels moments de l’histoire on trouve ces éléments…
Margot Cacao
Chalumeau
sait faire
La cuisson (on ne le découvre précisément qu’à la
fin, mais on sait déjà en arrivant chez elle qu’elle ne
fait pas brûler ses gâteaux)
Un gâteau moelleux
grâce aux blancs en neige
ne sait pas faire
Un gâteau moelleux (il lui manque des blancs en
neige, mais là encore on ne le découvre que plus
tard : il faudra aider les enfants à faire le lien !)
La cuisson : il souffle trop
fort
Laisser parler l’interprétation de chacun
Pourquoi Mimi Biscuit se retrouve-t-elle dans sa chambre à la fin ? Elle éternue, de la même manière que le souffle
de guimauve lancée par la fée Cabosse l’avait fait éternuer la première fois. Cabosse aurait-elle décidé de la renvoyer
avec un autre tour de magie ? Pourquoi, alors qu’elle n’a même pas goûté le gâteau ? Ou bien est-ce que tout cela
n’est qu’un rêve et est réveillée par sa mamie qui frappe à la porte ?
La mamie a-t-elle réellement mis un ingrédient magique dans son gâteau ? Et le gâteau qu’elle apporte ressemble
fort à celui qui a été confectionné au Mont Millefeuille : « moelleux comme un nuage et fondant comme un
bonbon »…
Et pourquoi Mimi porte-t-elle le chapeau de la fée Cabosse à la fin (qui devrait être minuscule soit dit en passant…) ?
Pour aller plus loin
Lire Alice au Pays des merveilles (difficile à suivre pour des élèves de maternelle tout de même !) et retrouver les
clins d’œil tout au long de l’album…