Représentations mentales et sociales I. Qu`est ce qu`une

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Représentations mentales et sociales I. Qu`est ce qu`une
Représentations mentales et sociales
ABRIC : « un objet n’existe pas en lui-même, il existe pour un individu ou un groupe et
par rapport à eux. C’est donc une relation sujet/objet qui détermine l’objet lui-même. »
Cela signifie que c’est la vision qu’un individu ou un groupe a d’u n objet qui fait que cet
objet existe. Un objet n’existerait que par la représentation que s’en fait l’individu ou le
groupe. Ceci renvoie à la pensée de BERGER et LUCKMAN qui parlent de construction
imaginaire de la société.
I.
Qu’est ce qu’une représentation sociale ?
Représenter rendre présent à l’esprit.
Représentation sociale = présence à l’esprit d’un élément par un individu ou une société.
Cette présence à l’esprit signifie qu’on fait intervenir la mémoire. Il existe 2 types de
mémoires :
- Mémoire individuelle = manière de se construire une opinion sur la
mémoire collective
- Mémoire collective = englobe l’ensemble des
mémoires individuelles pour se constituer. Elle fonde la base des systèmes
d’interprétation de l’environnement social et donc des représentations sociales.
Nous pouvons dire que dans un groupe social donné la représentation d’un objet
correspond à un ensemble d’infos, d’opinions et de croyance relative à cet objet.
Pour autant comme l’a montré DURKHEIM les représentations sociales et individuelles
font toutes deux partie de notre quotidien et animent notre vie collective. Les
représentations sociales sont au centre de l’individu et de groupe. La vie collective
comme la vie mentale de l’individu est faite de représentations.
Il est donc présumable que représentations individuelles et représentations sociales
sont en quelques manières comparables.
Il est important de préciser que dans la communauté scientifique qui s’entend à dire que
croyances et représentations
sociales ont en commun d’appartenir au champ de la
pensée sociale.
L’expression pensée sociale insiste sur le fait qu’il puisse y avoir une causalité externe à
l’individu -> quelque chose qui le dépasse. C’est pour cela que les chercheurs s’accordent
à dire que croyances et représentations sociales sont ce qui anime la pensée sociale.
La construction d’une représentation sociale repose sur une grande part de subjectivité.
Elle résulte de l’accumulation d’infos ponctuelles et des interprétations qui en sont
faites par les individus.
Dans le processus de standardisation et de globalisation mis en place par notre société
les représentations sociales deviennent une source de connaissances irréfutable puisque
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tout le monde fini par les partager. De la même manière que pour la mémoire collective
les
représentations
sociales
sont
celles
d’un
groupe
vis-à-vis
d’un
objet
et
inévitablement par rapport à un autre groupe.
II.
Modes de création d’une représentation sociale
Pascal MOULINER montre qu’il existe 3 conditions préalables à l’émergence d’une
représentation sociale :
- dispersion de l’info concernant l’objet de représentations. Dans notre société
cette dispersion est notamment du aux médias.
- position spécifique du groupe social vis-à-vis de l’objet de représentations. Ce
phénomène est désigné focalisation. Comme son nom l’indique il empêche l’individu d’avoir
une connaissance globale et approfondie sur un phénomène. On standardise l’objet en
n’en faisant ressortir que certaines facettes, et ces facettes deviennent alors des
standards et nous ne voyons l’objet concerné plus que sous cet angle.
- nécessité que les individus ressentiraient de développer des conduites et des
discours cohérents à propos d’un objet qu’ils connaissent mal. L’Homme ne peut
s’empêcher de donner son avis sur tel ou tel fait même sans le connaître.
Ex : Sida.
En 1980 découverte du virus, premiers morts. Sur-diffusion de l’info en important des
idées qu’elle ne concerné que les homosexuels…
La diffusion a été tellement forte que la population a focalisé dessus : stigmatisation
des personnes dirent à risque (homos), et les hétéros ne se sentaient pas concernées.
Aujourd’hui on sait que le Sida est une maladie sexuellement transmissible qui peut
toucher tout le monde.
Donnée primordiale sur les représentations sociales : elles sont plus une idée
approximative qu’une certitude. La représentation de tel ou tel objet soit vrai ou fausse
importe peu à partir du moment que la société qui la véhicule comme tel la considère
conforme ou pas.
Ces images sont porteuses d’une vision appauvrissante de l’objet ou de la culture qu’elle
représente. Les médias constituent des outils qui renforcent et constituent des
stéréotypes.
Dans cette logique la notion de stéréotypes est porteuse de préjugés et de
discriminations. Inévitablement ces notions ont pour fonction de catégoriser un objet et
d’en donner une image toute faite qui sera considérée comme véritable et acquise sans
jamais qu’on la remette en question.
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Les stéréotypes se présentent donc comme un ensemble de caractéristiques attribuées
aux membres d’une catégorie par une large proportion des membres d’une autre
catégorie.
Cette vision réductrice et prédéfinie ne peut aller qu’à l’encontre de la connaissance et
de la découverte des cultures.
Le mécanisme de catégoris ation consiste à classer, regrouper. C’est un mécanisme de
simplification et de structuration de la réalité sociale qui permet de mieux la
comprendre et de l’appréhender.
La focalisation = fait que nous, récepteurs, nous focalisons sur ces infos qui sont
surmédiatisées.
Les représentations sociales créent du lien entre les individus d’une même société. Elles
sont donc une source de repères qui permet de trouver sa place dans la société dans
laquelle on vit. Cela se raccorde à ce que nous disions sur la notion de conformisme.
C’est à travers la pensée conformiste que nous arrivons à avoir une identité qui se se
développe et qui nous fait sentir comme appartenant à un groupe.
Le terme de stéréotype partage la notion d’un manque d’originalité (= opinion tout faite
acceptée sans réflexion et répétée sans l’avoir soumise à l’examen critique). Une image
stéréotypée est similaire à une image standard. C’est essentiellement pour cette raison
que le terme stéréotype est péjoratif, parce que c’est une image fixe, figé, qui se pose
comme un frein à la connaissance de l’autre.
L’utilisation et le recourt à ce type d’image stéréotypé renforce les préjugés et continue
à encrer cette vision dans les fondements de la société.
Cette production d’images puise nécessairement dans un stocke de représentations
collectives préexistantes. Ce stocke d’image constituerait l’ensemble des images reçues
par tout le monde et permettrait aux idées reçues, banales, communes de ne connaitre
aucun problème de réception par l’individu. Ce sont des idées prémâchées.
Les représentations sociales sont réductrices.
Les préjugés et stéréotypes sont des représentations économiques, facilement
mobilisables qui simplifient la réalité. Ils orientent la compréhension des situations en
évitant des analyses approfondies et coûteuses.
Effet pygmalion des stéréotypes : provoquent la confirmation de ce qu’ils postulent.
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III.
Stocke d’images
L’idée qu’il existe un stocke d’images sous entend la présence d’un aspect chronologique
dans le champ des représentations sociales.
Une réserve d’images ne se crée pas instantanément. Il faut du temps pour accumuler
toutes ces données et il est nécessaire que ces images dans notre tête constituent un
ensemble mis à disposition des individus.
Quand une représentation s’encre dans une société il est rare que cette dernière s’en
détache et on peut donc supposer que chaque communauté transmet à ses membres un
éventail de représentations collectives à l’aide desquelles chacun se figure le monde.
Il y a donc une longévité des représentations qui peuvent ainsi être assimilées par
l’ensemble des individus pour devenir une forme de vérité. Les représentations sociales
structurent le monde dans lequel nous vivons, elles constituent pour de nombreux
individus la vérité puisqu’elles sont partagées par le groupe dans lequel ils évoluent
(conformisme)
Ces images ne sont que très rarement remises en question puisqu’elles fondent les
repères pour un groupe.
Les représentations individuelles ou sociales font que le monde soit ce que nous pensons
qu’il est ou doit être. Cette idée de stocke d’image renvoie à celle de mémoire collective.
Ces 2 expressions qualifient la même chose : le fait qu’il existe dans notre société une
sorte de réserve dans laquelle les représentations s’accumulent et forment une base
d’interprétation du monde qui nous entoure. C’est pour ceci que Christine BONARDI
nous dit que les représentations sont durables au-delà même des représentations.
(Mais les représentations sociales ne sont pas une pure invention, ce sont des
simplifications)
IV.
Différence entre images et représentations
Si l’on considère que le terme d’image peut s’employer afin de désigner un ensemble de
pensées individuelles qui convergent vers une direction similaire alors représentation et
image signifient la même chose. En effet lorsqu’on s’intéresse à l’image d’un objet du
champ social, on s’intéresse à ce que les individus ont perçu de cet objet, à la manière
dont ils ont interprété ces perceptions et à ce qu’ils en pensent.
Il faut intégrer le fait que lorsqu’on aborde la question des représentations sociales on
s’intéresse à l’imaginaire qu’un groupe a développée à propos d’un objet. Serge
MOSCOVICI nous dit que les représentations sociales nous incitent à nous préoccuper
davantage des conduites imaginaires et symboliques dans l’existence ordinaire des
collectivités.
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Denise JODELET : pour elle représenter c’est tenir lieu de, être à la place de. En ce
sens la représentation est le représentant mental de quelque chose.
Cette définition permet de résumer l’ensemble des points théoriques qui ont été
abordés dans ce chapitre puisque représenter c’est rendre présent à l’esprit à la
conscience, c’est donc un acte de représentation mentale d’un objet. Cette reproduction
peut être relative à des souvenirs personnels. Qui sont les fruits de l’expérience et des
découvertes dans la vie de l’individu. C’est aussi le poids des souvenirs que la société
conserve et transmet sous le terme de mémoire collective.
L’individu subit donc la
contrainte des représentations dominantes et c’est dans leur cadre qu’il pense ou qu’il
s’exprime. Se représenter c’est se référer à quelque chose d’absent ou de lointain.
Fonction importante des représentations sociales : rendre l’étrange familier. C’est donc
à la fois permettre de ne plus avoir peur, de se familiariser avec l’inconnu, mais c’est
aussi le réduire à une simple image. Cette idée de domestication de l’étrange est
importante dans les représentations sociales.
V.
Représentations sociales en terme méthodologique
Les représentations sociales nécessitent pour leur étude d’avoir recours aux entretiens
et aux questionnaires pour ne pas étudier ses propres représentations.
De plus faire passer les entretiens permet d’atténuer la part de subjectivité + de se
rendre compte du fait que l’individu s’exprime sur un objet sans le connaitre.
Conclusion
Nous pouvons utiliser une citation de Christian GUIMELLI
qui nous à propos des
représentations sociales « c’est l’ensemble des connaissances et des croyances, des
opinions partagées par un groupe à l’égard d’un sujet social donné. »
4 fonctions essentielles des représentations sociales :
- identitaire
- d’orientation : les représentations guident les comportements et les pratiques
- justificatrice : les représentations permettant à postériori les prises de
positions et les comportements.
- savoir : elles permettent de comprendre et d’expliquer la réalité.
Les représentations guident notre vision du monde et nos comportements. Elles sont
partagées par un groupe, ont une visée d’organisation pratique, participent à la cohésion
sociale, sont susceptibles de modifications
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