Téléchargement Article Figaro et Parisien sur le livre Rose Mafia

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Téléchargement Article Figaro et Parisien sur le livre Rose Mafia
* Le FIGARO
Le livre choc d'un ancien élu sur le PS
du Pas-de-Calais
Mots clés : Justice, Pas-de-Calais, Gerard Dalongeville, Jean-Pierre Kucheida
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Gabriel Thierry Mis à jour le 22/02/2012 à 08:10 | publié le 21/02/2012 à 08:00 Réactions
(354)
Gérard Dalongeville, ancien maire PS d'Hénin-Beaumont. Crédits photo : © Pascal Rossignol /
Reuters/Reuters
Gérard Dalongeville, l'ancien maire socialiste d'Hénin-Beaumont, publie un livre jeudi sur
le fonctionnement du PS dans le département. Il fait découvrir un système de corruption
inquiétant.
C'est le livre que craignaient les socialistes du Pas-de-Calais. Gérard Dalongeville, l'ancien maire
d'Hénin-Beaumont, vient d'écrire un ouvrage intitulé Rose Mafia (éditions Jacob-Duvernet). Et
selon l'Express qui a eu la primeur des meilleures pages, le résultat est plutôt gratiné. L'ancien
élu, qui fut membre du PS avant d'être exclu, mis en examen pour détournement de fonds et
corruption, y décrit un système «pourri jusqu'à la moelle». L'ouvrage sera mis en vente jeudi.
Selon l'Express, Rose Mafia détaille le fonctionnement supposé «d'un système de corruption
organisé par les élus socialistes»: emplois fictifs, commissions sur les marchés publics, et dons
de militants qui seraient remboursés par des entreprises. Des accusations qui intéressent la
justice: fin 2010, en détention après la révocation de son contrôle judiciaire, Gérard Dalongeville
avait écrit plusieurs lettres à la juge Véronique Pair, en charge de l'instruction d'Hénin-Beaumont.
Il y dénonçait un système de financement occulte du Parti socialiste du Pas-de-Calais, via la société
d'économie mixte Adevia, en attribuant un rôle clé à Jean-Pierre Kucheida, le député-maire de
Liévin.
Sur-facturation de la publicité dans les journaux municipaux
Gérard Dalongeville réaffirme donc l'implication de la société d'économie mixte Adevia et évoque
également celle de la Soginorpa, organisme gérant les 62 000 logements miniers.
La gestion du bailleur avait déjà été mise en cause, mais par sur le plan pénal, par la Chambre
régionale des comptes. Enfin, l'ancien maire d'Hénin-Beaumont décrit des sur-facturations de 10%
à 15% récupérées sous la forme de publicité dans les journaux municipaux. Un domaine qu'il
connaît peut-être sur le bout des doigts: Gérard Dalongeville est lui même soupçonné d'avoir
financé par des entreprises locales le «Journal du Pays», un gratuit dont il était le rédacteur en chef
officieux.
Gérard Dalongeville affirme détenir des preuves de ses accusations. Pourtant, de source judiciaire,
elles sont toujours attendues par les policiers travaillant sur les enquêtes préliminaires ouvertes
suite aux lettres de l'ancien maire. «Il a été entendu à plusieurs reprises sur ses déclarations mais
le dossier est un peu creux», note un magistrat.
Le livre de l'ancien maire donne toutefois des indications quant à sa future défense pour son
procès. Ce dernier pourrait avoir lieu au second semestre de l'année voire début 2013. Il charge
ainsi son ancien premier adjoint, accusé de s'être rendu au Luxembourg pour blanchir de l'argent
destiné au parti socialiste. Gérard Dalongeville s'était déjà défaussé sur son adjoint devant la
Chambre régionale des comptes. Cette juridiction a déjà jugé ces deux hommes et Guy Mollet,
l'éminence grise de l'ancien maire, dans l'affaire des «avions-taxis» utilisés à des fins
personnelles sur les deniers de la commune. Ils ont été tous trois condamnés à rembourser les
sommes engagées.
Par
Gabriel Thierry
* Le PARISIEN
Flash actualité - Politique
L'ex-maire d'Hénin-Beaumont dénonce un
financement occulte du PS du Pas-de-Calais
Publié le 20.02.2012, 20h43
L'ancien maire d'Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville décrit dans un livre à paraître
jeudi (Rose Mafia, éditions Jacob-Duvernet) des malversations dans le Pas-de-Calais,
destinées selon lui à financer la fédération PS. | Philippe Huguen
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L'ancien maire d'Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville décrit dans un livre à paraître jeudi
(Rose Mafia, éditions Jacob-Duvernet) des malversations dans le Pas-de-Calais, destinées
selon lui à financer la fédération PS.
Revenant en détail sur ses précédentes accusations émises dans des lettres adressées à la
justice qui ont entraîné une enquête préliminaire, il décrit le "fonctionnement du système de
corruption organisé par les élus socialistes", les "marchés (...) organisés, truqués, arrangés".
"C'est un véritable système qui a été mis en place dans le Pas-de-Calais, alimentant les
finances du PS local, apportant de l'argent pour financer le fonctionnement quotidien de la
fédération et les campagnes électorales", écrit-il.
Selon lui, "la Soginorpa", organisme qui a hérité de la gestion de 62.000 logements miniers et
la société d'économie mixte Adévia "constituent deux outils clés du système régional de
financement politique, du système de financement du PS, via (Jean-Pierre) Kucheida", le
député-maire de Liévin.
Il dénonce autour de ces deux organismes, un "système organisé" "et toute la palette des
détournements et autres fraudes qu'on puisse imaginer : emplois fictifs, commissions sur les
attributions des marchés, enveloppes de billets données de la main à la main par des dirigeants
d'entreprises pour remporter des appels d'offres, doubles facturations et surfacturations avec
rétro-commissions, chèques déposés par des entreprises sur des comptes au Luxembourg,
mais encore corruption et achat de la complaisance d'un magistrat du tribunal correctionnel..."
L'ancien élu mis en examen dans une affaire de fausses factures puis révoqué affirme que le
juge Pierre Pichoff, président d'audiences correctionnelles à Béthune et qui a été mis en
examen pour corruption, devait toucher "60.000 euros, apportés par les amis socialistes
reconnaissants" pour "obtenir la complaisance" du magistrat.
M. Dalongeville affirme que "l'argent en espèce provenant des entreprises est transformé en
dons de militants, d'amis, dans le respect le plus strict du cadre légal".
Afin d'éviter d'attirer l'attention de la commission des comptes de campagne, les petites
sommes étaient privilégiées: "un militant (...) va donc faire un don de 100, 500 ou 1.000
Francs, et l'entreprise va déposer sur son compte la somme correspondante", écrit-il.
Ne craignant pas d'éventuels procès en diffamation, M. Dalongeville dit avoir des "preuves" et
avertit que les conclusions des enquêtes en cours menées par le police "seront terribles".
L'ancien premier secrétaire du PS, candidat à la présidentielle François Hollande et l'actuelle
patronne du parti Martine Aubry "ont été alertés à de nombreuses reprises sur les irrégularités
existant dans la gestion financière de la fédération du Pas-de-Calais", selon lui.
Mi-décembre, la fédération PS du Pas-de-Calais avait dévoilé ses finances, assurant qu'elles
n'avaient "aucune origine douteuse". Le président du conseil régional Daniel Percheron avait
quant à lui déclaré que le PS 62 était "d'une propreté indiscutable".