Musique élisabéthaine
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Musique élisabéthaine
Musique sacrée et profane de la Renaissance anglaise Une étonnante convergence a fait du 16ème siècle en Angleterre une période de créativité musicale tout à fait remarquable. Deux souverains d’envergure, passionnés de musique et musiciens euxmêmes, ont marqué ce siècle, Henri VIII et Elisabeth Ière. La réforme religieuse de l’anglicanisme est venue attiser, dans la seconde moitié du siècle, la production de musique sacrée. Enfin, le développement de la prospérité économique a donné les moyens à ces souverains de soutenir grandement les arts, favorisant ainsi l’expression d’un nombre impressionnant de compositeurs de talent. Thomas Tallis et William Byrd sont les deux figures tutélaires de cet âge d’or de la musique anglaise, tous deux organistes et compositeurs à la Chapelle Royale d’Angleterre et obtenant conjointement le monopole de l’édition musicale dans ce pays, bien que Byrd fût l’élève de Tallis, lui-même de 35 ans son ainé. Les motets et antiennes composés durant leurs longues et brillantes carrières sont soit en langue latine soit en langue anglaise suivant leur inspiration, mais aussi au gré des évènements politiques, favorisant tour à tour la liturgie catholique ou le culte anglican. Orlando Gibbons, de la génération suivante, compose uniquement sur les textes sacrés en anglais, tandis que Thomas Weelkes va parfois même jusqu’à unir les deux langues dans une même pièce. Mais, parallèlement, en cette fin de 16ème siècle, la prospérité économique favorisant l’émergence d’une nouvelle classe de citadins et de bourgeois, ceux-ci font entrer de plus en plus la musique dans leur sphère privée, à la fois pour leur plaisir et leur prestige. La pratique de la musique profane prend une ampleur nouvelle, qui trouve son terreau dans la richesse de la musique sacrée, mais est également fortement fécondée par les apports du madrigal italien. Les compositeurs, tels Byrd et Gibbons, mais tout particulièrement Thomas Morley, John Wilbye et Thomas Weelkes, recourent à des moyens résolument modernes tels que chromatismes, dissonances et ruptures de rythme pour exprimer toute la gamme des affects humains ; l’art du détail, la délicatesse et la subtilité de la musique disent les émotions dont le texte est porteur. Ce programme devrait permettre aux auditeurs de gouter toute la riche palette musicale de l’Angleterre de la Renaissance. En effet, alternant pièces solistes et pièces polyphoniques de quatre jusqu’à sept voix, ce concert donne à entendre le jeu des couleurs sonores développé par ces deux générations de compositeurs pour exprimer autant la ferveur de la spiritualité que les émotions humaines. Chœur et orgue positif