Pierre-Gérard Merlette 1

Transcription

Pierre-Gérard Merlette 1
Pierre-Gérard Merlette
M. Pierre-Gérard Merlette est né le 1er août 1938 à Gravigny (Eure)
ENREGISTREMENT REALISE À EVREUX, LE 09/02/2010 PAR MONSIEUR ARNAUD
PASSALACQUA
FONCTION PRINCIPALE
Délégué régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur de Réseau
ferré de France (1999-2003)
AXE DE L’ETUDE
Les dix premières années de RFF
SUJET PRINCIPAL
Organisation et mise en place de Réseau ferré de
France : témoignage de Pierre-Gérard Merlette, délégué
régional PACA de Réseau ferré de France (1999-2003)
THEMES ABORDES
Présentation de l'entretien
Carrière du témoin, son entrée à RFF
Arrivée à la direction régionale PACA de RFF, relations
avec les instances régionales, recrutement des
collaborateurs
Dossiers traités : le contrat de plan 2000-2006, la question
du patrimoine
Relations avec le siège et avec les autres directions
régionales de RFF
Relations avec les acteurs locaux : représentants de
l'État, direction régionale de la SNCF, élus locaux et
associations
Bilan de l'action ferroviaire en PACA
La question de la sécurité; la LGV PACA
OUTIL DE CONSULTATION
CD audio
MATERIEL D’ENREGISTREMENT
Enregistreur numérique Zoom H4
DUREE DE L’ENREGISTREMENT
81 minutes
DUREE APRES TRAITEMENT DU SON
78 minutes
Fiche chronothématique réalisée par Pauline Dassé
1
Carrière
Élève de Saint-Cyr (1959-1961) – brevet technique à l'École des Mines (1969-1972) – École de Guerre
(CEMS 1973)– carrière militaire jusqu'en 1982 (colonel) – administrateur civil à la direction du personnel du
ministère de l'Équipement(1982-1986) – directeur financier de l'ANAH (Agence nationale de l'habitat) (19861989)– sous-directeur du budget, de l'informatique et du personnel à la direction des Transports terrestres
(DTT) – directeur adjoint du tourisme (1995-1999) et secrétaire général de l'AFIT (Agence Française de
l'Ingénierie Touristique) – délégué régional PACA de Réseau ferré de France (1999-2003).
Décorations
Chevalier de la légion d'honneur
Officier de l'Orde national du mérite
Communication
Le témoin autorise, à partir du 1er septembre 2010, la copie, la consultation, l’exploitation pour des travaux à
caractère historique ou scientifique, la diffusion sonore et la publication de la transcription et de
l’enregistrement avec mention de son nom.
Fiche chronothématique réalisée par Pauline Dassé
2
Compte rendu analytique
I – Présentation de l'entretien par Arnaud Passalacqua
(Plage 01)
II – Carrière du témoin, son entrée à RFF
(Plage 02) Carrière atypique – diplômé de Saint-Cyr, breveté de l'École de Guerre – diplôme d'ingénieur civil
des Mines réalisé en complément d'études de sa carrière militaire – passe une partie de sa carrière au 5e
régiment du Génie où il noue ses premiers contacts avec le service Voie et Bâtiments de la SNCF, puis avec
le service Exploitation – arrêt de la carrière militaire en 1982 avec le grade de colonel – intègre le ministère
de l'Équipement où il apprend le métier d'administrateur civil – complément d'études le soir à l'ENA et à
l'École nationale des Ponts et Chaussées – après 4 ans à la direction du personnel du ministère de
l'Équipement, rejoint l'ANAH (Agence nationale de l'habitat) où il apprend les rudiments de l'urbanisme –
arrivée comme sous-directeur à la direction des Transports terrestres en charge du personnel, du budget, de
l'informatique – vision transversale de tout ce qui concerne les transports à la SNCF – quitte la DTT pour
devenir directeur adjoint du Tourisme pendant 4 ans – entrée à Réseau ferré de France (RFF) après une
rencontre avec Claude Martinand (président de RFF de 1997 à 2002 ) à la fin de l'année 1998 – arrive à
RFF en fin de carrière, âgé de 59 ans – accepte le poste de délégué régional PACA de RFF en 1999 – quitte
son poste à la direction du Tourisme pour rejoindre son poste à Marseille (5mn:10s).
(Plage 03) Modalités de recrutement des autres représentants régionaux de RFF – le témoin était l'un des
seuls administrateurs civils, et l'un des représentants les plus âgés – les autres représentants étaient issus
des Ponts et chaussées, de la SNCF, la singularité du témoin étant son âge – recrutement dû à une
rencontre fortuite avec Claude Martinand – perception du poste en raison de la nouveauté des directions
régionales de RFF et de leur aspect expérimental – le témoin n'a pas perçu l'aspect expérimental et s'est
engagé pleinement dans son nouveau poste (2mn:53s).
III – Arrivée à la direction régionale PACA de RFF, relations avec les instances
régionales, recrutement des collaborateurs
(Plage 04) Installation dans un bureau vacant à la direction régionale de l'Équipement (DRE) – accueil
ressenti par le témoin comme peu chaleureux – le directeur régional adjoint de l'Équipement le voyait
comme un concurrent – appui apporté par d'autres collaborateurs de la DRE – changement avec l'arrivée
d'Hubert Peigné, directeur régional et départemental de l'Équipement (DRDE), avec qui les rapports sont
beaucoup plus chaleureux – rencontres avec les autres instances régionales, dont Jean-Paul Proust, préfet
de région (1997-1999) [décédé le 8 avril 2010], Pierre Izard, directeur régional de la SNCF – très bon
accueil à la région, notamment de la part de Bertrand Wolkowitsch, alors directeur des transports et des
grands équipements au conseil régional – rencontres avec les préfets, les instances politiques, les chambres
de commerce, le conseil économique et social régional – RFF était inconnu à l'époque – évocation d'une
réunion avec le président du conseil économique et social régional, son sous-directeur, et Pierre Izard,
directeur régional de la SNCF – selon le témoin, la SNCF parlait à la place de RFF – frictions avec la SNCF
au début de son mandat, méfiance des cheminots qui craignaient la dislocation du monde ferroviaire –
syndicats rassurés après discussion et prise de connaissance des objectifs assignés à RFF – amélioration
des relations avec la direction régionale de la SNCF après l'arrivée de Gilles Cartier comme directeur
régional – Gilles Cartier avait assuré la direction de la réalisation de la ligne TGV-Méditerranée, ouverte en
Fiche chronothématique réalisée par Pauline Dassé
3
2001, dont la maîtrise d'ouvrage avait été assurée par RFF (7mn:04s).
(Plage 05) Constitution de l'équipe locale, recrutement des collaborateurs – recherche de candidats mobiles,
pas trop ancrés dans la région – choix d'un collaborateur chargé de la LGV à la SNCF, connaissant bien
RFF et le monde des élus – large autonomie laissée à ce collaborateur dans les Bouches-du-Rhône, le
témoin s'occupant plutôt du Var et des Alpes-Maritimes – recrutement moins heureux d'un autre
collaborateur dans les Alpes-Maritimes – bonne connaissance du monde ferroviaire de la part de ses
collaborateurs (4mn:41s).
IV– Dossiers traités : le contrat de plan 2000-2006, la question du patrimoine
(Plage 06) Contexte du début du contrat de plan 2000-2006 – le transport régional est confié aux régions –
investissement financier important dans l'amélioration des liaisons ferroviaires – les trois grands projets du
contrat de plan sont : le doublement de la ligne Marseille-Aix-en-Provence, la réalisation d'une troisième voie
entre Marseille-Blancarde et Aubagne, et entre Cannes et Nice – le véritable chef de projet est Ronan
Leclerc – le rôle du témoin est plus celui d'un médiateur faisant en sorte d'avancer leur réalisation de
manière efficace – projets de remise en circulation des lignes Grasse-Cannes et Pertuis-Meyrargues –
gestion des problèmes de passages à niveau, de pôles d'échanges – chantier de transport combiné –
gestion du patrimoine immobilier de RFF dans la région – nombreux endroits délaissés (triages, aires de fret)
– sollicitations nombreuses car les gares de marchandises abandonnées appartenant à RFF constituent
souvent pour les villes des zones susceptibles d’être urbanisées – sollicitations dans le contexte du
lancement des pôles d'échanges par la région – question de la propriété des biens à décider entre la SNCF
et RFF – la gestion des dossiers d'achat ou de vente était assurée par la direction du patrimoine de RFF au
siège à Paris, sauf quand un cas particulier permettait au témoin de nouer des contacts avec des élus
locaux, comme à Arles – réticence du témoin à céder les voies, notamment pour la ligne autour de l'aéroport
de Hyères – préfère une AOT (autorisation d'occupation temporaire) à Hyères pour la réalisation d'une piste
cyclable (8mn:42s).
V – Relations avec le siège central et avec les autres directions régionales de RFF
(Plage 07) Bonnes relations avec le siège central de RFF – interlocuteur principal : Ronan Leclerc,
responsable des projets liés au contrat de plan – réunions mensuelles à Paris organisées par Jean-Louis
Rohou [membre du comité exécutif, secrétaire du conseil d’administration de RFF et conseiller du président
de RFF (1997-2000), directeur des relations institutionnelles (responsable des régions) de 2000 à 2004,
secrétaire général de RFF depuis 2004] en présence des services financiers de RFF – la délégation
régionale ne disposait pas du pouvoir financier mais d'un pouvoir d'influence important (2mn:44s).
(Plage 08) Avis du témoin sur les présidents de RFF, notamment du point de vue de la régionalisation de
l’établissement – le témoin a peu connu Jean-Pierre Duport (président de RFF de 2002 à 2005) – les
présidents Martinand et Duport sont issus de corps de l'État différents – bonnes relations avec les deux
présidents connus par le témoin – structuration de RFF par Claude Martinand mais peu de différences entre
les deux présidences – le témoin a entretenu plus de relations directes avec les directeurs qu'avec les
présidents (2mn:26s).
(Plage 09) Peu de relations avec les autres délégations régionales excepté avec celle de Lyon car il y avait
une gestion commune du dossier de la LGV – création d'un club des délégués régionaux – le témoin
reconnaît ne pas avoir été moteur dans la mutualisation des savoirs et des retours d'expériences avec les
autres délégations – spécificité de la délégation régionale PACA, son territoire correspond à celui d’une
seule direction régionale de la SNCF facilitant ainsi le dialogue avec celle-ci – grands projets en région
PACA et attente des acteurs locaux à leur égard (2mn:38s).
(Plage 10) Évocation par l'enquêteur d'un rapport des Ponts et Chaussées sur la régionalisation de RFF –
Fiche chronothématique réalisée par Pauline Dassé
4
limites de la régionalisation due au réseau lui même – nécessité d'une coordination centrale des travaux –
des modifications de lignes ont un impact sur le réseau entier (1mn:57s).
VI – Relations avec les acteurs locaux : représentants de l'État, direction régionale de la
SNCF, élus locaux et associations
(Plage 11) Relations fréquentes avec les directeurs régionaux et départementaux de l'Équipement que le
témoin connaissait antérieurement depuis ses fonctions à l'administration centrale de l'Équipement – bonne
entente avec Hubert Peigné – relations nombreuses avec Gilbert Payet, secrétaire général pour les affaires
régionales (SGAR) de mars 1998 à avril 2001 lors de la préparation et la mise en œuvre du contrat de plan –
peu de rapports avec les autres services de l'État – relations avec les préfets de départements car ils étaient
impliqués dans la mise en place du contrat de plan – exemple de Pierre Mongin, préfet du Vaucluse avec qui
le témoin travaille sur différents projets, comme la liaison ferroviaire entre Avignon-TGV et Avignon-Centre –
bonne entente avec le corps préfectoral même sur des dossiers litigieux, comme celui des glissements de
terrain – question de la sécurité dans les tunnels – évocation de deux accidents à Istres (7mn:49s).
(Plage 12) Relations suivies avec la région qui souhaitait la mise en œuvre du contrat de plan, au sujet de
son financement, des pôles d'échanges, des chantiers de transport combiné – travail avec les conseils
généraux et particulièrement avec le département des Bouches-du-Rhône – contacts avec les directeurs
généraux des mairies, notamment avec la mairie de Marseille pour les chantiers du Canet, de La Blancarde,
et avec la mairie d'Avignon – contacts avec la mairie de Nice dans le cadre du projet de tramway – tensions
avec la mairie de Toulon [maire élu sur la liste du Front national de 1995 à 2001] (5mn:38s).
(Plage 13) Deux époques dans les relations avec la direction régionale de la SNCF PACA – à l'arrivée du
témoin à son poste, le directeur régional de la SNCF est Pierre Izard – le témoin a le sentiment de n'être pas
être le bienvenu malgré d'excellentes relations avec les services fret, infrastructure – climat général de
méfiance envers RFF, en raison notamment de certaines déclarations du président de la SNCF [Louis
Gallois, président de 1996 à 2004] – arrivée de Gilles Cartier à la direction régionale de la SNCF, qui
connaissait RFF – travail en bonne entente avec ses services pour les questions de domaine – la direction
régionale de la SNCF avait mandat jusqu'à 1 million de francs pour décider de la vente de ses domaines –
pour les projets du contrat de plan, les études de la SNCF se faisaient en partie à Marseille – collaboration
avec le chef de projet SNCF pour les réunions avec les élus, comme pour le projet Grasse-Cannes
(3mn:31s).
(Plage 14) Relations avec les élus locaux – réunions avec les élus d'Aubagne, ville de tradition communiste,
avec parmi eux de nombreux anciens de la SNCF, au cours desquelles le témoin exposait ce qu'était RFF –
les élus ont compris que RFF n'était pas un concurrent de la SNCF – relations fréquentes avec Louis Nègre,
vice-président du conseil général des Alpes-Maritimes chargé des transports, maire de Cagnes-sur-Mer :
troisième voie entre Antibes et Nice – anecdote concernant la coupure de la ville de Cannes par la voie de
chemin de fer : le maire souhaitait transférer la gare de Cannes à La Bocca puis passage en souterrain
(3mn:37s).
(Plage 15) Concertation avec les associations locales pour tous les projets inscrits au contrat de plan –
première concertation sur le projet Grasse-Cannes, en présence de 800 personnes et des élus régionaux,
dont Michel Vauzelle – nombreuses associations pro-ferroviaires – découverte des associations de quartier à
Marseille, notamment vers les zones pavillonnaires des quartiers nord où les lignes arrivaient au bout des
jardins – nécessité de soutenir les projets présentés par une argumentation solide mais les relations étaient
plutôt bonnes dans l'ensemble – tensions plus importantes avec les associations de protection de
l'environnement – création d'un comité pour suivre la mise en place des mesures contre le bruit entre
Valence et Marseille après la mise en circulation du TGV entre Lyon et Marseille – reconnaissance des
nuisances sonores par le témoin, insuffisamment prises en compte au moment de la conception de la ligne
(5mn:47s).
Fiche chronothématique réalisée par Pauline Dassé
5
VII – Bilan de l'action ferroviaire en PACA
(Plage 16) Contexte favorable à l'action menée par RFF en région PACA – correspond à l’attente de la
population en raison de l'engorgement routier entre Marseille et Aix, Marseille et Aubagne et Marseille et
Istres – impression d'avoir été utile (1mn:13s).
VIII – La question de la sécurité ; la LGV PACA
(Plage 17) Le témoin regrette d'avoir réduit son appréhension du dossier de la sécurité aux risques
présentés par les passages à niveau – inquiétude à propos de la sécurité sur la Côte Bleue, des cheminots
ayant signalé au témoin que les gens traversaient la voie ferrée et les tunnels pour rejoindre des petites
calanques – endroit dangereux où la voie ferrée est à proximité de la plage – autre inquiétude vers Nice, sur
la voie allant vers Sospel et Coni et qui traverse le quartier de l'Ariane – regret à propos de la gestion de la
sécurité à Istres : la ville située sur le bord de l'étang de Berre est partagée en deux, avec d'un côté de la
voie tous les services et de l'autre une extension en aire pavillonnaire – présence de deux passages à
niveaux distants de 2 kilomètres : le témoin n'a pas pris conscience du danger potentiel de cette
configuration, d'autant que la voie ferrée était préexistante aux aires pavillonnaires – accident à cet endroit –
mise en place des clôtures tardive – connaissance insuffisante du terrain à cet endroit (6mn:11s).
(Plage 18) Rôle du témoin dans la mise en œuvre de la LGV PACA – il fallait veiller, en fonction de
l'avancement des études, à ce que les itinéraires proposés ne soient pas trop précis – présentation avec
Ronan Leclerc des travaux auprès des différentes instances, conseil régional et conseil général –
harmonisation de la position des grands élus – Marseille voulait que la LGV passe par Marseille, Toulon
également, les autres communes de la Côte d'Azur voulaient aller le plus vite possible – travail de médiation
– départ du témoin au moment du lancement du débat public – préparation du dossier et travail avec les
associations réalisé en amont – après son départ de RFF, participation au débat public au titre d'intervenant
extérieur dans le cadre d'une association – regret relatif au non aboutissement des travaux lancés pour le
fret et les chantiers de transport combiné, en particulier ceux du Canet, et de Champfleury à Avignon qui
auraient permis de dégager Avignon d'un certain nombre de poids lourds (4mn:58s).
Fiche chronothématique réalisée par Pauline Dassé
6