Modèle de guide des soins palliatifs
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Modèle de guide des soins palliatifs
Modèle de guide des soins palliatifs : Fondé sur les principes et les normes de pratique nationaux mars 2002 Le processus national de recherche de consensus a reçu l’appui financier du : Fonds pour la santé de la population, Santé Canada Veuillez noter que les opinions exprimées dans ce document ne représentent pas nécessairement la politique officielle de Santé Canada. La production de ce guide a reçu l’appui financier de : Purdue Pharma (Canada) Frank D. Ferris a reçu l’appui financier de : The Faculty Scholar Program, Project on Death in America, New York, NY, and San Diego Hospice, a teaching and research affiliate of the University of California, San Diego School of Medicine, San Diego, CA, USA Le soutien pour l’instrument de collecte des données sur Internet a été fourni par : Les Morgan, Growth House Inc. Reproduction La reproduction et la diffusion de ce document sont autorisées à des fins éducatives non commerciales à la condition que la mention bibliographique soit indiquée (comme ci-dessous). Pour d’autres utilisations, communiquez avec le Bureau national de l’Association canadienne de soins palliatifs. Mention bibliographique Ferris FD, Balfour HM, Bowen K, Farley J, Hardwick M, Lamontagne C, Lundy M, Syme A, West P. Modèle de guide des soins palliatifs. Ottawa (Ontario). L'Association canadienne de soins palliatifs, 2002. Available in English under the title: A Model to Guide Hospice Palliative Care: Based on National Principles and Norms of Practice Pour obtenir des renseignements ou d’autre exemplaires, voir la dernière page de ce document. Le Modèle se trouve aussi sur le site http://www.acsp.net/. Modèle de guide des soins palliatifs : Fondé sur les principes et les normes de pratique nationaux Frank D. Ferris, Heather M. Balfour, Karen Bowen, Justine Farley, Marsha Hardwick, Claude Lamontagne, Marilyn Lundy, Ann Syme, Pamela J. West Association canadienne de soins palliatifs (ACSP) Annexe B, Hôpital Saint-Vincent, 60 rue Cambridge Nord, Ottawa (Ontario), Canada K1R 7A5 Téléphone : (613) 241-3663, Sans frais au Canada : (800) 668-2785 Courriel : [email protected], Télécopieur : (613) 241-3986 © Association canadienne de soins palliatifs, mars 2002. Tous droits réservés. ISBN : 1-896495-18-4 Dernière mise à jour des adresses URL : août 2005 Remerciements L'Association canadienne de soins palliatifs désire remercier les centaines, et même les milliers de personnes et d’organisations qui ont généreusement contribué et participé au processus national de recherche de consensus au cours de la dernière décennie. Sans leur appui, et sans l’aide et le partenariat des 11 associations provinciales de soins palliatifs (voir la liste au dos de la couverture), ce modèle n’aurait pu être réalisé. Nous avons essayé d’être le plus complets que possible. Les omissions, s’il y en a, sont seulement des erreurs. Signalez-les à l'ACSP pour que nous ajoutions votre nom lors des prochaines éditions). Production du Guide Rédactrice en chef : Jean Bacon, Toronto, ON Traduction : Nous remercions l’équipe de traduction pour son travail précieux : Justine Farley, Montréal, QC, Claude Lamontagne, Québec, QC, Louis Roy, Québec, QC, Marie-Claire Bessens, Lynda Gagnon, Kathy Irwin, et Marie-Josée Lambert, Ottawa, ON. Soutien administratif : Nous remercions également pour leur généreuse contribution Greg Adams, Sharon Baxter et Janet Dunbrack, au Bureau national de l'ACSP, Ottawa, ON. Graphisme : Tim Chisser, San Diego Hospice, San Diego, CA Aide pour la collecte des données sur Internet Les Morgan, Growth House Inc., San Francisco, CA Comité des normes de l'ACSP Ina Cummings, MD, Halifax, NS (présidente, 1993-1994) Frank D. Ferris, MD, San Diego Hospice, San Diego, CA (président, 1994-2002) Groupe de travail sur les révisions Heather M. Balfour (coprésidente), BA (Adv), Saskatchewan Health, Regina, SK Karen Bowen, MD, San Diego Hospice, San Diego, CA Justine Farley, MD, Centre hospitalier de St. Mary, Montréal, QC Marsha Hardwick, IA, BScN, CSIO(C), consultante, York Region, ON Claude Lamontagne, MD, Maison Michel-Sarrazin, Québec, QC Marilyn Lundy, IA, PHN, Saint Elizabeth Health Care, Toronto, ON Ann Syme, IA, MSN, British Columbia Cancer Agency, Victoria, BC Pamela West, IA, MSc, ACNP, CSIO(C), Lakeridge Health Corporation, Oshawa, ON Autres membres Colleen Bredin, St. Catherines, ON Velda Clark, Regina, SK Pam Brown, Calgary, AB Drew M. Ferrari, Calgary, ON Lois Brummet, Vancouver, BC Marg Fitch, Toronto, ON Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page i Gillian Fyles, Kelowna, BC Pam Otfinowski, Edmonton, AB Janet Helmer, Ottawa, ON Anne Plante, Drummondville, QC Michelle Houle, Welland, ON Pat Porterfield, Vancouver, BC Doris Howell, Lisle, ON Jane Reid, King, ON Bernice King, Hamilton, ON Jerold Rothstein, Victoria, BC Joan MacIsaac, Charlottetown, PE Miriam Rothstein, Victoria, BC Mary Anne Mannell, Mississauga, ON Mary Vachon, Toronto, ON Joan McGuinness, Ottawa, ON Kristyn Wilson-Schram, St. Catherines, ON Bertrand Mongodin, Montréal, QC Conseillers Barry Ashpole, consultant, Toronto, ON Helen McNeal, consultante, Washington, DC Ron Cameron, consultant, Toronto, ON True R. Ryndes, National Hospice Workgroup et San Diego Hospice, San Diego, CA Joanne Daciuk, consultante, Toronto, ON Nancy Gault, Conseil canadien d’agrément des services de santé, Ottawa, ON Joan Teno, Brown University, Providence, RI Elma G. Heidemann, Conseil canadien d’agrément des services de santé, Ottawa, ON Jane Tipping, Université de Toronto, Toronto, ON Irene Higginson, Kings College, University of London, London, R.-U. Les membres du National Hospice Workgroup aux États-Unis. Linda Kristjanson, Perth, Australie Autres personnes qui ont contribué au processus de recherche de consensus Deborah Adams Margaret George Laurie Anne O’Brien Judy Bailey Jillian Ghesquiere Marie Palmer Bonnie Barry Deborah Green Laurie Poirier Marie Bretton Youssef Habib Anne Porteus Anne Brignell Colleen Harrington-Piekarski Corwyn Rowsell Lisa Brown Ella Hingston Judy Simpson Margaret Clarke Michelle Houle Minta Smart Linda Crelinsten Nancy Keat Sandy Street Eleanor Davies Bernard Lapointe Ida Tigchelaar Nap Dupuis Sue Loucks Edith Tribe John Flannery Linda Lysne Adrianna Van Zeeland Phyllis Footz Theresa Morris Ineke Van Zeeland Jeff Payne Carmen Noel Eleanor Watt Catherine Freer Page ii Kristyn Wilson-Schram Modèle de guide des soins palliatifs ©Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Réviseurs du Guide Deborah Adams, MA, Temmy Latner Centre for Palliative Care, Mount Sinai Hospital, Toronto, ON Betty Ferrell, IA, PhD, FAAN, City of Hope Medical Center, Duarte, CA Leslie A. Gaudette, MSc, Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques, Santé Canada, Ottawa, ON Myra Glajchen, DSW, Pain Medicine and Palliative Care, Beth Israel Medical Center, New York, NY Sheila A. Jacob, IA, BSN, consultante, San Diego, CA Robert M. Kaplan, PhD, Department of Family and Preventive Medicine, University of California at San Diego, San Diego, CA. Larry Librach, MD, CCFP, FCFP, Temmy Latner Centre for Palliative Care, Mount Sinai Hospital, Toronto, ON Jeannee Parker Martin, IA, MPH, The Corridor Group, Inc., San Francisco, CA William R. Richards, MS, MPH, MBA, consultant, Pittsburgh, PA Peter N. Rosen, MD, Sharp Rees-Stealy Medical Group, San Diego, CA True R. Ryndes, ANP, MPH, National Hospice Work Group and San Diego Hospice, San Diego, CA Mary L.S. Vachon, IA, PhD, consultante, Toronto, ON Collaborateurs de San Diego Hospice, San Diego, CA: Blair T. Blum; Noreen A. Carrington, MA, LMFT; Jan E. Cetti, IA, MS; Jackie B. Hay, IA, BSN, MBA; Laurel H. Herbst, MD; Doris A. Howell, MD; Barbara Radice, IA, BSN Champions provinciaux Alberta Nancy Summers, Tom Baker Cancer Centre, Calgary, AB Chantal Vallee, Bonnyville, AB Colombie-Britannique Judy Capes, British Columbia Hospice and Palliative Care Association, Vancouver, BC Andrea Hoye, Community Care Health Services, Vernon, BC Sheryl Baugh-Allen, Cobble Hill, BC Île-du-Prince-Édouard Valerie Sullivan, Charlottetown, PE Corinne Rowswell, Charlottetown, PE Manitoba Lorena McManus, WRHA Palliative Care Sub Program, Winnipeg, MB Shannon Pyziak, Interlake Regional Health Authority, Fisher Branch, MB Nouveau-Brunswick Mary Hitchman, New Brunswick Palliative Care Association, Miramichi, NB Edith Tribe, Regional Hospital Centre, Bathurst, NB Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page iii Nouvelle-Écosse Heather Jewers, Antigonish, NS Janet Carver, Queens General Hospital, Liverpool, NS Ontario Tiiu Ambus, Toronto District Health Council, Toronto, ON Dan Dempster, l’Association des centres de soins palliatifs de l’Ontario, Toronto, ON Beth Ellis, Dr. Bob Kemp Hospice, Stoney Creek, ON Liliane Locke, Institut de soins palliatifs de l’Université d’Ottawa, Ottawa, ON Connie McCallum, Hotel Dieu Health Sciences Hospital – Niagara, St. Catherines, ON Marie Palmer, Grey Bruce Hospice Association, Chatsworth, ON Deborah Randall-Wood, Casey House Hospice, Toronto, ON Pat Van Den Elzen, Palliative Care Services for York Region, Newmarket, ON Lynda Weaver, Institut de soins palliatifs de l’Université d’Ottawa, Ottawa, ON Québec Louis Roy, CHUQ – Hôtel-Dieu de Québec, Québec, QC Saskatchewan Peggy Holton, Kindersley, SK Ronna Richards, Royal University Hospital, Saskatoon, SK Terre-Neuve Laurie Anne O-Brien, St. Clare’s Mercy Hospital, St. John’s NF Judy Applin-Poole, Newfoundland Cancer Treatment and Research Foundation, St. Anthony, NF Page iv Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Préface Depuis la découverte de la pénicilline dans les années 1940, l’expérience de la maladie a changé. La médecine moderne réussit maintenant très bien à combattre la maladie, d’autres états et le vieillissement. Au XXIe siècle, on vit avec la maladie beaucoup plus longtemps qu’auparavant, si bien qu’on doit résoudre beaucoup de problèmes complexes : Comment contrôler les symptômes? Comment poursuivre sa vie comme avant? Quelles répercussions cette maladie aura-t-elle sur les rôles et les rapports interpersonnels? Que faire pour changer l’expérience de la maladie? Comment rétablir ou conserver la possibilité de vivre des expériences enrichissantes qui assurent la qualité d’une vie1? Chacun de ces problèmes entraîne des attentes, des besoins, des espoirs et des craintes, qu’il faut prendre en compte afin de permettre au malade de s’adapter, de poursuivre sa vie et de découvrir des possibilités de croissance. Depuis des années, l’approche à laquelle ont recours les intervenants en soins palliatifs aide les patients et leurs proches (leur famille) à répondre à ces problèmes pendant l’accompagnement vers le décès. Maintenant, les compétences et les ressources élaborées en soins palliatifs peuvent être mises à profit pendant toute la maladie et le deuil pour aider les patients et leurs proches à améliorer la qualité de leur vie, accroître leur capacité de participer au traitement contre leur maladie et, potentiellement, prolonger leur vie. La pratique des soins palliatifs est relativement récente. Au Canada, elle a commencé dans les années 1970 et a évolué rapidement depuis. En anglais, on a créé le terme « hospice palliative care » pour illustrer la convergence des formes de soins britannique et canadienne en un seul mouvement partageant les mêmes principes et les mêmes normes de pratique. Lors d’un processus de recherche de consensus, sous la direction du Comité des normes de l’Association canadienne de soins palliatifs, les intervenants et les organisations se sont concertés afin de mettre en commun l’expérience acquise et d’élaborer, pour les soins palliatifs, une vision d’avenir claire à l’intention de tous les utilisateurs. Ce modèle est le fruit de plus de 10 ans de collaboration entre des particuliers, des comités, des associations et des administrations publiques partout au Canada. Il repose sur des principes et des normes de pratique acceptés à l’échelle nationale. Le modèle comprend : • la raison d’être d’un modèle national, et le processus qui a mené à son élaboration; • la définition, les valeurs, les principes directeurs et les concepts fondamentaux qui constituent la base des soins palliatifs; • des cadres, des principes et des normes de pratique destinés à guider les soins du patient et de ses proches ainsi que le développement et le fonctionnement organisationnels; • l’application du modèle à d’autres activités, comme la formation, la gestion de la qualité, la recherche, l’établissement de politiques et le financement, la défense des consommateurs et le marketing. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page v Nous vous invitons à adopter le modèle à toutes les activités reliées aux soins palliatifs, et à préparer des critères objectifs locaux. À terme, nous espérons que les soins palliatifs ne seront plus considérés comme des « soins destinés aux mourants », mais bien des « soins ayant pour but de soulager la souffrance et d’améliorer la qualité de vie pendant toute l’expérience de la maladie et du deuil ». Page vi Modèle de guide des soins palliatifs au Canada Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 PRÉSENTATION DU MODÈLE DE GUIDE DES SOINS PALLIATIFS GÉNÉRALITÉS Changer l’expérience de la maladie et du deuil Domaines des problèmes qui sont sources de souffrance et ê la qualité de vie 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. Gestion de la maladie Domaine physique Domaine psychologique Domaine social Domaine spirituel Domaine pratique Soins de fin de vie/ Gestion de la mort 8. Pertes, deuil DÉFINITION § Valeurs § Principes § Communication efficace § Travail de groupe efficace § Stratégies de changement DES SOINS PALLIATIFS Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 GUIDE DES SOINS AU PATIENT ET AUX PROCHES § Carré des soins § Principes et normes de pratique § Lignes directrices relatives à la bonne pratique § Lignes directrices sur la collecte des données et la documentation GUIDE DU DÉVELOPPEMENT ET DES FONCTIONS DES ORGANISATIONS § Mission & perspective d’avenir § Carré organisationnel § Principes et normes de pratique Page vii APPLICATIONS è Cliniciens/ administrateurs è Gestionnaires de la qualité è Décideurs è Chercheurs (cliniques) è Défenseurs (consommateurs) è Administrateurs/ cliniciens qui créent des organisations è Chefs d’équipe de soins è Gestionnaires de la qualité è Décideurs è Chercheurs (systèmes) è Défenseurs Table des matières Remerciements ...................................................................................................................................i Production du Guide....................................................................................................................... i Aide pour la collecte des données sur Internet.............................................................................. i Comité des normes de l'ACSP ........................................................................................................ i Conseillers....................................................................................................................................... ii Autres personnes qui ont contribué au processus de recherche de consensus........................... ii Réviseurs du Guide .......................................................................................................................iii Champions provinciaux ................................................................................................................iii Préface.................................................................................................................v Table des matières......................................................................................................................... viii Table des figures........................................................................................................................... viii Généralités .......................................................................................................... 1 Pourquoi une approche normalisée en soins palliatifs? ............................................................... 1 Pourquoi un modèle national de soins palliatifs?......................................................................... 2 Le processus d’élaboration d’un modèle consensuel national..................................................... 4 Phase 1 – Consensus au sein du comité (1993 - 1995)................................................................... 4 Phase 2 – Consensus national (1995 - 2000)................................................................................... 5 Phase 3 – Consensus national (2000 - 2001).................................................................................. 5 Pourquoi des normes plutôt que des critères objectifs? ............................................................... 6 Amélioration projetée de la pratique............................................................................................. 7 Ouvrages de référence ...................................................................................................................... 8 Modèle de guide des soins palliatifs ……………………………………………..11 I. La compréhension de la santé et de la maladie qui est à la base du modèle …………………………………………..………………… 12 L’expérience de la maladie …………………………………………………………………….…… 12 Qui est touché par la maladie? ……………………………………………………………………...13 Problèmes complexes et multiples ………………………………………………………………… 14 Les attentes des patients ………………………………………………………………………...….. 14 La réponse du système de soins de santé ……………………………………………………….…14 Ouvrages de référence : Partie I ……………………………………………………………………...16 II. Soins palliatifs : Définition, valeurs, principes et concepts fondamentaux …………………………………………… 17 Définition des soins palliatifs ………………………………………………………………………. 17 Le rôle des soins palliatifs pendant la maladie …………………………………………………… 18 Valeurs …………………………………………………………………………………………………. 19 Principes directeurs ……………………………………………………………………………………19 Concepts fondamentaux ………………………………………………………………………..……. 21 CF1. Bonne communication …………………………………………………………………………21 CF2. Travail de groupe efficace…………………………………………………………………….. 22 CF3. Capacitéde faciliter le changement ………………………………………………………….. 23 Ouvrages de référence : Partie II ……………………………………………………………………. 24 Page viii Modèle de guide des soins palliatifs au Canada Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 III. Modèle guidant la prestation des soins aux patients et aux proches ………………………………………………………..25 Modalités des soins palliatifs …………………………………………………………………...…... 25 Le carré des soins : cadre conceptuel …………………………………………………………...…... 27 Élaboration du carré des soins ……………………………………………………………………...27 Principes et normes de pratique …………………………………………………………………….. 28 1. Évaluation ………………………………………………………………………………………….28 2. Transmission de l’information ………………………………………………………………….. 30 3. Prise des décisions ………………………………………………………………………………...31 4. Planification des soins …………………………………………………………………………… 33 5. Prestation des soins ……………………………………………………………………………….34 6. Confirmation ………………………………………………………………………………………37 Lignes directrices relatives à la bonne pratique …………………………………………………...38 Lignes directrices sur la collecte des données et la documentation ……………………………. 38 Principes guidant la collecte des données …………………………………………………………38 Ouvrages de référence : Partie III ….………………………………………………………………...39 IV. Modèle guidant le développement et le fonctionnement d’une organisation ………………………………………………………….. 41 Nature des organisations de soins palliatifs ……………………………………………………….41 Énoncés de mission et des perspectives d’avenir ………………………………………………….42 Modèle d’énoncé de mission ………………………………………………………………………..42 Modèle d’énoncé des perspectives d’avenir ……………………………………………………… 42 Ressources ………………………………………………………………………………………………43 Fonctions principales et fonctions de base …………………………………………………………44 Le carré organisationnel : cadre conceptuel ………………………………………………………...45 Principes et normes de pratique …………………………………………………………………….. 46 7. Gestion et administration ………………………………………………………………………...46 8. Planification ………………………………………………………………………………………. 47 9. Opérations …………………………………………………………………………………………48 10. Gestion de la qualité …………………………………………………………………………….51 11. Communications et marketing ……………………………………………………………...… 52 V. Appliquer le modèle ……………………………………………………………...53 Le carré intégré organisationnel et des soins ……………………………………………………… 54 1. Appliquer le modèle aux soins cliniques ……………………………………………………….. 56 Prodiguer des soins palliatifs ………………………………………………………………………. 56 L’établissement d’une relation thérapeutique …………………………………………………….57 Les phases d’une relation thérapeutique …………………………………………………………..58 Évaluation ………………………………………………………………………………………………………58 Transmission de l’information ……………………………………………………………………………….59 Prise de décisions ….. …………………………………………………………………………………….……59 Planification des soins …………………………………………………………………………………………60 Prestation des soins ……………………………………………………………………………………..….…60 Confirmation …………………………………………………………………………………………………..61 Élaboration de principes et de critères objectifs de pratique …………………………………….62 Élaboration de politiques et procédures, et de règles pour la collecte des données et la documentation ……………………………………………………………………………………….62 Autres applications cliniques ……………………………………………………………………….63 2. Appliquer le modèle au développement et au fonctionnement organisationnels …...…….64 Projet initial …………………………………………………………………………………………...64 Phase 1 : Se préparer à planifier …………………………………………………………………….66 Phase 2 : Planifier l’organisation ……………………………………………………………………66 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page ix Planification stratégique ………………………………………………………………………………………66 Définir l’organisation …………………………………………………………………………………………66 Définir les activités principales ………………………………………………………………………………67 Définir les services cliniques ……………………………………………………………………………….67 Types de soins possibles ………………………………………………………………………………………………67 Modèles possibles de prestation de services ………………………………………………………………………..68 Milieux de soins ………………………………………………………………………………………………………..68 Stratégie de développement …………………………………………………………………………………..68 Planification des activités ……………………………………………………………………………………..69 Vendre la proposition …………………………………………………………………………………………69 Phase 3 : Mise en place et exploitation de l’organisation ………………………………………..70 Phase 4 : Examen annuel de l’organisation et révision du plan …………………………………72 Désignation de l’organisation ………………………………………………………………………72 3. Appliquer le modèle au développement et au fonctionnement de l’équipe de soins et de l’équipe régionale …………………………………………………………………….74 Développement et fonctionnement de l’équipe de soins ………………………………………...74 Phase 1 : La préparation ……………………………………………………………………………………...75 Phase 2 : La planification ……………………………………………………………………………………..75 Phase 3 : La mise en oeuvre du plan ………………………………………………………………………..76 Phase 4 : Revue et modification du plan (Gestion de la qualité) …………………………………………77 Phase 5 : Dissolution ………………………………………………………………………………………….77 4. Appliquer le modèle à la gestion de la qualité ………………………………………………….79 Critères objectifs de pratique, politiques et procédures, règles liées à la collecte des données et à la documentation …………………………………………………………………….79 Évaluation des résultats …………………………………………………………………………….79 Amélioration du rendement ………………………………………………………………………..81 Agrément ...………………………………………………………………………………………….82 Critères objectifs d’éthique professionnelle ……………………………………………………….82 5. Application du modèle à l’éducation ……………………………………………………………..83 Facultés de médecine du Canada et des États-Unis ………………………………………………83 Programmes américains de formation en résidence ……………………………………………..84 Programmes de formation médicale continue spécialisés ……………………………………….84 6. Appliquer le modèle à l’élaboration de politiques ……………………………………………..85 Stratégies de surveillance des données démographiques ………………………………………..85 Nouvelles politiques, noveaux règlements, nouvelles lois, nouveaux modèles de financement ou de prestation de services …………………………………………………………..86 Critères objectifs de pratique minimaux et critères objectifs portant sur l’autorisation d’exercer ………………………………………………………………………………..86 7. Appliquer le modèle à la recherche ………………………………………………………………87 8. Appliquer le modèle à la défense des intérêts, aux communications et au marketing …….88 Défense des intérêts ………………………………………………………………………………….88 Communications et marketing ……………………………………………………………………..88 Conclusion .…………………………………………………………………………………………….. 89 Ouvrages de référence : Partie V …………………………………………………………………….90 Annexes …..……………………………………………………………………………93 Lexique des expressions et termes courants ………………………………………………………..93 Autres ressources ……………………………………………………………………………………....99 Le carré des soins ……………………………………………………………………………………..101 Le carré organisationnel et des soins ………………………………………………………………102 Le carré organisationnel ……………………………………………………………………………..104 Autres renseignements ………………………………………………………………………………105 Reproduction ………………………………………………………………………………………..105 Mention bibliographique …………………………………………………………………………..105 Renseignments et exemplaires supplémentaires ………………………………………………..105 Page x Modèle de guide des soins palliatifs au Canada Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Table des figures Figure 1 : Application du modèle visant à guider les soins palliatifs ................................................ 3 Figure 2 : Pratique normative et critères objectifs minimaux ............................................................. 6 Figure 3 : Amélioration projetée de la pratique................................................................................... 7 Figure 4 : Éloignement du cours de la vie.......................................................................................... 13 Figure 5 : Le patient et ses proches..................................................................................................... 13 Figure 6 : Changer l’expérience de la maladie................................................................................... 14 Figure 7 : Domaines des problèmes liés à la maladie et au deuil ..................................................... 15 Figure 8 : Le rôle des soins palliatifs pendant la maladie ................................................................. 18 Figure 9 : Les groupes en soins palliatifs............................................................................................ 23 Figure 10 : Étapes essentielles et fondamentales à entreprendre lors d’une rencontre thérapeutique .................................................................................................................... 26 Figure 11 : Le carré de soins................................................................................................................ 27 Figure 12 : Principales activités des organisations de soins palliatifs .............................................. 41 Figure 13 : Ressources d’appoint aux soins palliatifs ........................................................................ 43 Figure 14 : Fonctions principales et de base des soins palliatifs ....................................................... 44 Figure 15 : Le carré organisationnel ................................................................................................... 45 Figure 16 : Corrélation du carré organisationnel et du carré des soins............................................ 54 Figure 17 : Le carré organisationnel et des soins ............................................................................... 55 Figure 18 : Rôles des intervenants en soins palliatifs ........................................................................ 56 Figure 19 : Rencontres successives pendant l’établissement d’une relation thérapeutique............ 57 Figure 20 : Types d’évaluation selon les phases d’une relation........................................................ 58 Figure 21 : Types d’informations communiquées selon les phases d’une relation ......................... 59 Figure 22 : Types de prises de décisions selon les phases d’une relation ........................................ 59 Figure 23 : Types de planification des soins selon les phases d’une relation .................................. 60 Figure 24 : Types de prestation des soins selon les phases d’une relation....................................... 60 Figure 25 : Types de confirmation selon les phases d’une relation .................................................. 61 Figure 26 : Élaboration de principes et de critères objectifs de pratique.......................................... 62 Figure 27 : Élaboration de politiques et procédures, et de règles pour la collecte des données et la documentation ........................................................................................... 62 Figure 28 : Processus de planification d’une organisation de soins palliatifs.................................. 65 Figure 29 : Modèle de tableau de critères objectifs de pratique, politiques et procédures, règles de collecte des données et de la documentation pour un problème spécifique .................................................................................................... 71 Figure 30 : Équipe de soins du patient et des proches ...................................................................... 74 Figure 31 : Le cycle de vie d’une équipe de soins.............................................................................. 78 Figure 32 : Comparaison des données recueillies aux rencontres thérapeutiques successives ...... 80 Figure 33 : Cycles de l’examen de la qualité ...................................................................................... 81 Figure 34 : Fréquence des examens pour différentes stratégies........................................................ 81 Figure 35 : Critères objectifs des pratique minimaux ........................................................................ 86 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page xi Généralités Cette partie décrit le fondement d’une approche normalisée en soins palliatifs, d’un modèle national, et de l’utilisation du terme « normes » plutôt que « critères objectifs » de pratique. On y décrit aussi le processus consensuel qui a servi à l’élaboration du modèle au cours des dix dernières années. Pourquoi une approche normalisée en soins palliatifs? Les premiers programmes de soins palliatifs ont été créés au Canada dans les années 1970 pour répondre aux besoins des mourants. Il s’agissait surtout d’initiatives individuelles à l’échelon local, qui ont évolué progressivement pour devenir aujourd’hui un mouvement unifié ayant pour objet de soulager la souffrance et d’améliorer la qualité de vie de ceux qui vivent avec une maladie au long cours ou terminale. Pourtant, il existe toujours beaucoup d’écarts dans la qualité et la disponibilité des soins palliatifs. Même si on recense au pays plus de 600 programmes qui offrent des soins palliatifs, une faible proportion seulement des Canadiens et Canadiennes aux prises avec une maladie terminale y ont accès. En outre, nombre des programmes existants ne sont pas complets et ne peuvent pas répondre à tous les besoins des patients et de leurs proches. Pour que toute la population ait accès à de bons soins, cohérents, qui soulagent la souffrance et améliorent la qualité de la vie, il faut une plus grande normalisation des soins palliatifs au Canada. Une telle approche permettra aux intervenants individuels comme aux organisations de cerner, de façon plus uniforme et efficace, les problèmes importants relatifs aux patients et aux proches, les soins qu’exige la prise en compte de chacun des problèmes, les ressources et fonctions essentielles au développement et à la gestion d’organisations offrant des soins palliatifs2. Une approche normalisée aidera à : • assurer que tous les soignants et le personnel sont bien renseignés et compétents, et reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour assumer leurs rôles; • révéler les lacunes au niveau des soins, s’il y en a, et encourager les organisations à élargir le nombre de services offerts ou à créer des partenariats avec d’autres fournisseurs de soins de santé pour combler ces lacunes; • assurer que chaque organisation de soins de santé gère ses activités, ses ressources et ses fonctions d’une manière conforme à son approche en prestation de soins. La normalisation encourage certes la cohérence, mais elle ne suppose pas l’uniformité. Il existera toujours des différences dans la façon dont les organisations se développent et fonctionnent, et dans les politiques, procédures et stratégies de collecte de données et de documentation élaborées pour la prestation de soins palliatifs. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 1 Pourquoi un modèle national de soins palliatifs? Un modèle national a pour objectif d’orienter toutes les activités liées aux soins palliatifs. Élaboré en consultation avec des spécialistes de tout le pays, et axé sur les problèmes importants et les besoins des patients et des proches (par opposition aux modèles actuels de financement et de prestation de services), un tel modèle crée une conception commune et favorise une approche cohérente et normalisée en ce qui concerne les soins aux patients et aux proches, le développement organisationnel, la formation et la promotion des soins palliatifs à l’échelle nationale. Le modèle consensuel de l’Association canadienne de soins palliatifs (ACSP) comprend un lexique des expressions et termes utilisés couramment, les valeurs sur lesquelles reposent les soins palliatifs, les principes et normes de pratique, et des cadres conceptuels pour les activités connexes. Le modèle peut servir à (voir la figure 1 à la page suivante): • adapter les soins aux patients et aux proches prodigués tant par les intervenants de première ligne que par les experts; • adapter le développement et les fonctions des organisations de soins palliatifs; • élaborer des compétences de base, des programmes complets de formation et des examens; • élaborer des critères objectifs d’agrément ainsi que des critères minimaux relatifs au permis d’exercice; • permettre aux organisations de comparer leurs pratiques à des normes de pratique acceptées à l’échelle du pays, et de se comparer à d’autres organisations de soins palliatifs; • adapter la recherche en soins palliatifs; • assurer la cohérence des stratégies de promotion, de communication et de marketing; • promouvoir des lois, règlements et politiques qui facilitent les soins palliatifs au lieu de les entraver; • formuler des stratégies de financement et de prestation de services qui assureront au besoin l’accès aux soins palliatifs. Page 2 Modèle de guide des soins palliatifs au Canada Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Figure 1 : Application du modèle visant à guider les soins palliatifs Soins du patient et de ses proches Financement / modèles de prestation de Législation, Réglementation Défense des intérêts / Communications / Stratégies de marketing Développement / fonctions organisationnels Modèle de guide des soins palliatifs Définition des terme courants, valeurs, principes et normes de pratique, cadres conceptuels, lignes directrices sur la pratique clinique, outils de mesure Programmes de formation, compétences examens Normes d’agrément Normes minimales et de permis d’exercice Recherche Rôle d’un modèle national de soins palliatifs dans le système de santé général : • accroître la crédibilité de cette spécialité relativement jeune et faciliter sa maturation; • faciliter l’intégration des soins palliatifs dans les soins de santé conventionnels; • servir de modèle pour l’élaboration de stratégies semblables destinées à changer d’autres aspects des soins de santé conventionnels. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 3 Le processus d’élaboration d’un modèle consensuel national Cela fait plusieurs années que les milieux canadiens des soins palliatifs travaillaient sur une approche plus cohérente des soins. En 1981, Santé et Bien-être social Canada a publié Service de soins palliatifs - Guide (révisé en 1989). En 1989, la British Columbia Hospice / Palliative Care Association et le Metropolitan Toronto Palliative Care Council (MTPCC) ont mis en route une démarche d’élaboration de critères spécifiques de pratique et, en 1991, l’Ontario Palliative Care Association emboîtait le pas. En 1993, l’Association canadienne de soins palliatifs (ACSP) a intégré ces activités dans une initiative nationale visant à préparer des « normes de pratique » dans le but de : • décrire les soins palliatifs centrés sur les patients et leurs proches; • favoriser l’expansion des programmes actuels et orienter les programmes en préparation; • fournir un cadre d’évaluation des résultats des soins palliatifs; • fournir des bases pour des stratégies destinées à changer les politiques de soins de santé, le financement et les systèmes de prestation des services aux échelons national, provincial et régional. En 1995, l’ACSP a reçu un soutien important lors de la parution du rapport du Comité sénatorial spécial canadien sur l’euthanasie et l’aide au suicide. Intitulé De la vie et de la mort, ce document recommandait qu’on poursuive l’élaboration et la mise en œuvre de lignes directrices nationales sur les soins palliatifs3. Pour préparer des normes de pratique en vue d’un modèle national, le Comité des normes de l’ACSP a piloté, pendant neuf ans, un processus de recherche de consensus avec des centaines de participants. Ce mécanisme, susceptible d’intéresser des groupes désireux de bâtir un consensus national sur des principes et des normes de pratique, comprenait les trois étapes suivantes : Phase 1 – Consensus au sein du comité (1993 - 1995) Activités du Comité des normes de l’ACSP : Former : grâce à des représentants des associations provinciales et des« champions », engager les parties intéressées à participer Discuter : admettre que tous auront des avis différents au départ et que tous devront exprimer leurs opinions Normaliser : structurer et éduquer pour guider le processus Agir : atteindre le consensus grâce à un processus séquentiel Delphi2 • examen et comparaison des normes et de la documentation existantes4; • recherche et obtention d’un consensus au sein du Comité; • publication en 1995 de Les Soins palliatifs : Vers un consensus pour une normalisation de la pratique5. Page 4 La recherche du consensus était fondée sur des principes d’organisation et de travail en groupes1 : 1Tuckman B. Developental Sequence in Small groups. Psychological Bulletin, 1965; 63 : p. 384399. 2 Delphi Technique. Dans Nursing research. Polit DF, Hungler BP (eds). JB Lippincott, 1991, 356-7. Modèle de guide des soins palliatifs au Canada Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Phase 2 – Consensus national (1995 - 2000) Le Comité des normes de l'ACSP a : • diffusé plus de 5 000 exemplaires de Les Soins palliatifs : Vers un consensus pour une normalisation de la pratique à des intervenants et des organisations de soins palliatifs au Canada; • créé un groupe de travail sur les révisions chargé de diriger le processus de consultation et de recherche de consensus; • établi des critères pour la définition du consensus (atteint quand 75 % des répondants étaient d’accord sur le concept et le libellé d’un point donné; < 10 % des répondants n’avaient pas répondu à un point donné, et il n’y avait pas beaucoup de commentaires allant dans le sens contraire); • demandé aux 11 associations provinciales de soins palliatifs de recruter des participants et d’organiser un ou plusieurs ateliers (17 ateliers ont été tenus entre juin 1997 et février 1998); • analysé les données quantitatives et qualitatives fournies par les 706 participants; • jugé qu’il y avait consensus sur 70 % des points dans la version anglaise, mais que la version française avait besoin d’un examen plus poussé; • récapitulé les progrès accomplis à ce jour dans How Close are We to Consensus 19986 (concluant la consultation de la phase 2 pour la version anglaise); • demandé à l’Association québécoise de soins palliatifs d’organiser la poursuite de l’examen de la version française; • reçu Le Rapport final7 du Comité des normes de pratique de l’Association québécoise de soins palliatifs en 2000 (concluant la consultation pour la version française). Phase 3 – Consensus national (2000 - 2001) Le Comité des normes de l'ACSP a : • intégré les résultats des consultations en français et en anglais, et créé un document unique fondé sur les deux ensembles de normes de pratique (avec influence réciproque des résultats de chaque consultation); • révisé le document des principes de 1995 et publié la Proposition de normes de pratique en 8 soins palliatifs – 2001 ; • préparé un questionnaire et un outil de collecte des données en ligne qui ont été affichés sur les sites Web de l'ACSP pour recueillir des commentaires sur les normes de pratique proposées; • constitué une équipe de promoteurs chargés de diffuser la proposition de normes, d’inciter les milieux des soins palliatifs à en discuter, et de recueillir les commentaires; • analysé les données quantitatives et qualitatives provenant de 419 répondants; • établi que le consensus était atteint sur tous les points; • fait la synthèse de l’opération et des commentaires, et préparé le modèle national de soins 9 palliatifs présenté dans ce guide ; • fait approuver le modèle et le guide par le conseil d’administration de l’Association canadienne de soins palliatifs (qui comprend les 11 associations provinciales du Canada). Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 5 Pourquoi des normes plutôt que des critères objectifs? Le modèle repose sur des « normes de pratique », qui sont des énoncés simples présentant la pratique « habituelle » ou « moyenne » des intervenants et des organisations de soins palliatifs. Les normes sont moins spécifiques et moins rigides que les critères objectifs (définis comme des conditions ou des états mesurables servant à évaluer la qualité et la quantité). Le schéma suivant montre la différence entre des normes de pratique et des critères minimaux (qui décrivent généralement un « plancher » ou un niveau minimum de soins acceptable, par ex., les conditions de participation à la couverture des soins palliatifs de l’assurance-santé américaine10). Les normes fixent un niveau plus élevé vers lequel les organisations peuvent et devraient tendre. Figure 2 : Pratique normative et critères objectifs minimaux Malgré la différence entre des normes et des critères objectifs, les organisations peuvent utiliser les normes pour établir leurs propres critères de pratique et orienter les attentes des patients, des proches et du public. Ainsi, la norme des délais de réponse est : « Les demandes de consultation initiale et de réévaluation sont traitées dans des délais acceptables » À partir de cette norme, une organisation élaborera un critère objectif spécifique de pratique qui fixera les exigences minimales à remplir : « Les demandes de consultation initiale doivent être traitées dans un délai de 48 heures. » « Les demandes de réévaluation doivent être traitées dans un délai de 12 heures. » Le modèle prévoit une ou plusieurs normes de pratique pour chaque étape du processus de prestation des soins, et chaque aspect du fonctionnement organisationnel. Dans cette première présentation du modèle, les normes ne sont pas aussi spécifiques que certains l’auraient peut-être Page 6 Modèle de guide des soins palliatifs au Canada Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 voulu, parce qu’aux premières étapes d’un processus de consensus, il n’est ni possible ni souhaitable d’être spécifique. Quand elles utiliseront les normes, les organisations les mettront à l’essai et recueilleront des preuves scientifiques qui permettront de peaufiner les normes, afin qu’elles soient plus précises et reflètent la vraie pratique et les niveaux de pratique souhaités. Amélioration projetée de la pratique Les organisations qui commenceront à utiliser le modèle constateront probablement un écart considérable par rapport à la pratique « normale » actuelle. À terme, on anticipe que la pratique « normale » s’améliorera et que les écarts s’amenuiseront quand les organisations connaîtront mieux le modèle. La plupart des organisations de soins palliatifs s’efforceront certainement d’atteindre les normes suggérées, mais il y en aura toujours qui s’écarteront de la pratique « normale ». Figure 3 : Amélioration projetée de la pratique Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 7 Ouvrages de référence Dernière mise à jour des adresses URL : août 2005. 1 Cassel E. « The nature of suffering and the goals of medicine ». New England Journal of Medicine, 1982; 306: 639-645. 2 Shine KI. Health Care Quality and How To Achieve It. New York, NY: Milbank Memorial Fund, 2002. 3 De la vie et de la mort, Rapport du Comité sénatorial spécial sur l’euthanasie et l’aide au suicide. Ottawa, ON: Gouvernement du Canada, juin 1995, page ix. 4 Ressources consultées pendant la préparation des principes de pratique de 1995 : Canada Services de soins palliatifs dans les hôpitaux, Guide;. Rapport du Groupe de travail sur les services spéciaux dans les hôpitaux. Ottawa, ON: Santé nationale et Bien-être social, 1981. Service de soins palliatifs. Rapport du Sous-comité sur les guides relatifs aux services institutionnels. Ottawa, ON: Santé et bien-être social Canada, 1989. Hôpitaux de soins de courte durée, grands hôpitaux communautaires et d’enseignement. Ottawa, ON: Conseil canadien d’agrément des établissements de santé, 1992, PCP-1 − PCP-20. Les normes à l’intention des établissements de soins de courte durée, une approche centrée sur le client; et Standards for cancer treatment centres, a client centred approach. Ottawa, ON: Conseil canadien d’agrément des services de santé, 1995. Guidelines for the establishment of palliative care services. Halifax, NS: Nova Scotia Department of Health and Fitness, 1988. Van Bommel H. « Palliative care standards − who decides? » Pain Management Newsletter 1991; 4 (3): 3−5. 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Monitoring and evaluation of the quality and appropriateness of care: a home care example. Chicago, Illinois: Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organizations, 1988. Standards for the accreditation of home care. Chicago, Illinois: Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organizations, 1988. Page 8 Modèle de guide des soins palliatifs au Canada Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Standards of a hospice program of care. Arlington, Virginia: The National Hospice Organization, 1993. Royaume-Uni Harper R, Ward AWM, Westlake L, Williams BT. So Birchester needs a hospice ... a guide for those concerned with the establishment and operation of hospices. Sheffield, Angleterre: Department of Community Medicine, University of Sheffield, 1989. Palliative care core standards. Derby, Angleterre: Trent Hospice Audit Group, 1992. Higginson I. Quality, standards, organisational and clinical audit for hospice and palliative care services. 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Statements about Death, Dying and Bereavement. London, ON: International Work Group on Death, Dying and Bereavement, 1994. 5 Ferris FD, Cummings I.: Les soins palliatifs: Vers un consensus pour une normalisation de la pratique. Ottawa, ON: Association canadienne de soins palliatifs, 1995. 6 Ferris FD, Balfour HM, Adams D, Hardwick M. How Close are We to Consensus? Ottawa, ON: Association canadienne de soins palliatifs, 1998. 7 Lamontagne C, Farley J, Girard S, Grenier L, Langevin J, Lavallée O, Lavoie P, Plante A. Le Rapport final. Montréal, QC: Association québécoise de soins palliatifs, 2000. Publié dans le Bulletin “spécial” de l’Association québécoise de soins palliatifs, Février 2001. 8 Ferris FD, Balfour HM, Farley J, Hardwick M, Lamontagne C, Lundy M, Syme A, West P. Proposition de normes de pratique en soins palliatifs - 2001. Ottawa, ON: Association canadienne de soins palliatifs, 2001. 9 Autres ressources consultées pendant la préparation du Modèle de guide des soins palliatifs 2002 : Canada Client Service Standards for Volunteer Hospice Visiting Service. Toronto, ON: Association des centres de soins palliatifs de l’Ontario, 1998. The Caring Community: A Field Book for Hospice Palliative Care Services. Vancouver, BC: British Columbia Hospice and Palliative Care Association, 1999. États-Unis Competencies and Curricular Guidelines for End-of-Life Nursing Care. Washington, DC: American Association of Colleges of Nursing, 1997. AGS Ethics Committee. Position Statement: The Care of Dying Patients. New York, NY: The American Geriatrics Society (AGS), 1998. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 9 Task Force on Cancer Care at the End of Life. « Cancer Care During the Last Phases of Life ». Alexandria, VA: American Society of Clinical Oncology, 1998. Published in J Clin Oncol 16:1986-1996. Standards for Hospice Care for Children. Alexandria, VA: Children's Hospice International (CHI), 1993. End-of-Life Care Standards of Practice for Inmates in Correctional Settings. Alexandria, VA: The Grace Project, Volunteers of America. Pain Standards. Oakbrook Terrace, IL: Joint Commission on the Accreditation of Healthcare Organizations, 2001. Phillips DF, Sabatino C, Long KN. Compendium of Guidelines and Position Statements. Washington, DC: Last Acts, 2001. Last Acts Palliative Care Task Force. Precepts of Palliative Care. Washington, DC: Last Acts, 1997. Cassel CK, Foley, KM. Principles for Care of Patients at the End of Life: An Emerging Consensus among the Specialties of Medicine. New York, NY: Milbank Memorial Fund, 1999. Standards and Accreditation Committees. Standards of Practice for Hospice Programs. Alexandria, VA: National Hospice and Palliative Care Organization, 2000. Voir article # 711077. Australie The Standards and Quality Committee. Standards for Palliative Care Provision. Deakin, ACT: Palliative Care Australia, 1999. Nouvelle-Zélande The New Zealand Palliative Care Strategy. Wellington, NZ: Ministry of Health, 2001. 10 Conditions of Participation, Hospice Care. Washington, DC: Health Care Financing Administration, US Department of Health and Human Services, Titre 42, Chapitre IV, Part 418. Page 10 Modèle de guide des soins palliatifs au Canada Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Modèle de guide des soins palliatifs Présentation du modèle Bâti sur une compréhension de la santé, de la maladie, du deuil, et du rôle des soins palliatifs pour soulager la souffrance et améliorer la qualité de vie, ce modèle veut servir de guide dans : • la prestation de soins aux patients et aux proches pendant la durée de la maladie et du deuil; • le développement et les fonctions des organisations de soins palliatifs. Le modèle comprend cinq parties : I. La compréhension de la santé et de la maladie qui est la base du modèle (voir page 12) II. La définition des soins palliatifs ainsi que des valeurs, principes et concepts fondamentaux qui conditionnent tous les aspects des soins palliatifs (voir page 17) III. Un guide sur la prestation de soins palliatifs aux patients et aux proches, avec un cadre conceptuel – le carré des soins – (voir page 25) qui : • identifie les problèmes qu’affrontent habituellement les patients et leurs proches pendant une maladie; • identifie les étapes essentielles et fondamentales de la prestation des soins; • présente les principes et les normes de pratique reliés à chaque élément de la prestation des soins pendant une rencontre clinique. IV. Un guide sur le développement et les fonctions des organisations, avec un cadre conceptuel – le carré organisationnel – (voir page 41) qui : • identifie les ressources nécessaires au fonctionnement d’une organisation de soins palliatifs; • identifie les fonctions principales d’une organisation; • présente les principes et les normes de pratique reliés à tous les aspects des fonctions d’une organisation. V. Un guide d’application du modèle pour tous les aspects des soins palliatifs (voir page 53) Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 11 I. La compréhension de la santé et de la maladie qui est à la base du modèle Le modèle visant la prestation de soins palliatifs de qualité repose sur une compréhension approfondie de la façon dont les personnes perçoivent la santé et la maladie, et de la façon dont le système des soins de santé prend en compte la maladie. L’expérience de la maladie Les gens qui tombent malades voient leur vie basculer. Ils font l’expérience de la maladie, d’un état ou du vieillissement, et connaissent une foule de problèmes souvent associés à la maladie, notamment ses manifestations (symptômes, changements fonctionnels et psychologiques), et un questionnement anxieux sur la manière dont ils vont s’adapter et continuer à vivre dans ces nouvelles conditions. Une maladie transforme souvent les rôles et les rapports interpersonnels, et peut entraîner diverses pertes : occasions à saisir, revenu, sécurité financière11, 12. Elle peut empêcher le patient de participer à des expériences enrichissantes qui donnent un sens à la vie et une meilleure qualité de vie. Elle peut créer une souffrance et inciter l’entourage à s’interroger sur l’avenir, et sur la mort. La plupart des gens refusent les changements associés à la maladie. Pour eux, ces changements menacent leur capacité d’avoir des expériences enrichissantes et valorisantes, et leur avenir. Beaucoup réalisent pour la première fois qu’ils vont mourir un jour. Page 12 Santé et qualité de vie L’Organisation mondiale de la santé donne la définition suivante de la santé. C’est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et [elle] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »1. L’état de santé est une perception individuelle. Les personnes en bonne santé vivent en donnant un sens et une valeur à leur vie. Face aux problèmes, aux défis et aux choix qui se présentent, elles décident ce qu’elles aiment faire, comment elles vivront et mèneront leur vie. Elles choisissent ce qui donnera le plus de sens et de valeur à leur vie. Selon David Roy, de l’Institut de recherches cliniques de Montréal, la qualité de vie est « un ensemble d’expériences significatives et valorisantes » et « la capacité d’avoir ces expériences »2. Les choix de chacun, et le vécu, suscitent un sentiment très personnel de la qualité de vie, qui est en étroite corrélation avec l’autonomie, la capacité, et le droit de déterminer son avenir. 1Définition de la santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) http://www.who.int/. 2 Ferris FD, Flannery JS, McNeal HB, Morissette MR, Cameron R, Bally G. Guide complet des soins aux personnes atteintes d’une infection à VIH: Module 4, relatif aux soins palliatifs. Mount Sinai Hospital & Casey House Hospice, Toronto (Ontario) 1995. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Figure 4 : Éloignement du cours de la vie Qui est touché par la maladie? La maladie qui touche une personne a aussi des répercussions sur les proches du patient (toute personne ayant un lien significatif selon le patient - voir page 93), et sur quiconque vit ou travaille avec lui, ou le soigne. Pendant la durée de la maladie, les rôles familiaux, le leadership et la dynamique de groupe sont remis en question, voire transformés. Quand une maladie au stade avancé progresse et que le patient meurt, le groupe des proches est brisé et forme une nouvelle entité où tout est différent : membres, rôles, leadership et dynamique de groupe. Bien que le patient ne soit plus là, son souvenir et son héritage subsistent, et ceux qui restent n’oublient pas. Figure 5 : Le patient et ses proches S’ils s’adaptent aux pertes et aux changements divers associés à un décès, et qu’ils font la transition au moyen d’un travail de deuil sain, les survivants (le groupe des proches) pourront reconstruire leur vie et se réinsérer dans la société. Si au contraire ils font mal la transition, les survivants risquent d’être à leur tour des patients du système de santé, des fardeaux pour la société, ou des employés peu efficaces. La souffrance et la qualité de vie de ces proches sont, pour la société, un enjeu de santé publique. En s’attachant à soulager la souffrance et à améliorer la qualité de vie, le secteur des soins palliatifs entend promouvoir la santé – le bien-être physique, psychologique, social et spirituel – Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 13 de tous ceux qui sont touchés par la maladie et le deuil, y compris les soignants. Notre réussite sera un « déterminant » de la santé de notre société au XXIe siècle13. Problèmes complexes et multiples Pour soulager la souffrance et améliorer la qualité de vie, les intervenants doivent savoir reconnaître les nombreux problèmes complexes qui peuvent se poser pour les patients et les proches, et y répondre14, 15, 16, 17, 18, 19, 20. Si certains sont négligés, ils peuvent se combiner, risquant d’accroître la détresse et d’entraîner d’autres complications. On peut classer les problèmes habituels dans 8 domaines, tous de même importance (voir la figure 7 à la page suivante. Nota : les problèmes de chaque domaine sont des exemples. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive). Les attentes des patients Tous les problèmes que le patient ou ses proches identifient sont étroitement associés à des attentes, des besoins, des espoirs et des peurs. Par exemple, comment la maladie affectera-t-elle mes relations avec les autres? Que peut-on faire pour changer l’expérience et infléchir son évolution? Comment puis-je rétablir ou conserver ma capacité d’avoir une relation enrichissante et significative avec les autres le plus longtemps possible? Tout cela est extrêmement difficile, et source de stress, mais fournit en revanche des occasions de croissance21. Certaines personnes affrontent des problèmes personnels tout à fait nouveaux. Peutêtre trouveront-elles des solutions pour les activités de la vie quotidienne, leurs rôles et leurs relations sociales. Peut-être apprendront-elles à mieux comprendre la vie, l’avenir, la mort et le mourir. Peut-être découvriront-elles de nouvelles expériences significatives et précieuses dans leur vie. La réponse du système de soins de santé Quand des personnes voient leurs projets d’avenir brisés par la maladie, elles comptent sur le système de soins de santé pour les aider à rétablir leur capacité de vivre le plus « normalement » possible. En définitive, avec un ensemble d’interventions thérapeutiques visant à combattre la maladie, soulager la souffrance et améliorer la qualité de vie, l’expérience de la maladie et du deuil vécue par un patient et les proches peut changer radicalement, et l’avenir pourrait se rapprocher de ce qui avait été anticipé. Figure 6 : Changer l’expérience de la maladie Page 14 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Figure 7 : Domaines des problèmes liés à la maladie et au deuil GESTION DE LA MALADIE DOMAINE PHYSIQUE Diagnostic principal, pronostic, données factuelles Douleur et autres symptômes * Personnalité, forces, comportement, motivation Diagnostics secondaires (démence, diagnostics psychiatriques, consommation de drogues, traumatismes, etc.) Niveau de conscience, état cognitif Dépression, anxiété Émotions (colère, détresse, impuissance, solitude, etc.) Réactions indésirables (effets secondaires, toxicité, etc.) Capacité fonctionnelle, sécurité, appareils/accessoires • Fonction motrice (mobilité, déglutition, excrétion, etc.) • Fonction sensorielle (audition, vue, odorat, goût, toucher) • Fonction physiologique (respiration, circulation) • Fonction sexuelle Allergies Liquides, nutrition Comorbidités (delirium, convulsions, insuffisance d’organes, etc.) Habitudes (alcool, tabac, etc.) PERTE, DEUIL Perte PATIENT ET PROCHES Travail de deuil Caractéristiques Démographie (âge, sexe, race, coordonnées, etc.) SOINS DE FIN DE VIE / GESTION DE LA MORT Tâches de fin de vie (régler ses affaires, «lâcher prise», dire au revoir, etc.) Dons (objets, argent, organes, réflexions, etc.) Préparation du testament Préparation à une mort prévisible Anticipation et gestion des changements physiologiques aux dernières heures de la vie Rites, rituels Déclaration, certificat de décès Accompagnement des proches après la mort, préparation du corps Funérailles, services commémoratifs, célébrations Craintes (abandon, peur d’être un fardeau, mort, etc.) Contrôle, dignité, autonomie Conflit, sentiment de culpabilité, stress, modes d’adaptation Image de soi, estime de soi DOMAINE SOCIAL Plaies Deuil (phases aiguë et chronique, deuil anticipé, etc.) DOMAINE PSYCHOLOGIQUE Culture (appartenance ethnique, langue, nourriture, etc.) Valeurs personnelles, croyances, pratiques, forces Stade de développement, éducation, alphabétisation Déficiences Valeurs, croyances, habitudes culturelles Rapports interpersonnels, rôles avec les proches, les amis, la communauté Isolement, abandon, réconciliation Environnement sûr et rassurant Vie privée, intimité Routines, rituels, loisirs, engagements Ressources financières, dépenses Questions légales (procuration ou mandat pour les affaires et pour les soins de santé, directives préalables, dernières volontés, testament, bénéficiaires) Protection des aidants naturels Curatelle, tutelle DOMAINE SPIRITUEL DOMAINE PRATIQUE Activités de la vie quotidienne (p. ex., soins personnels, activités domestiques, voir liste détaillée page 93) Personnes à charge, animaux Accès au téléphone, transport Sens, valeurs Questions existentielles, transcendantales Valeurs, croyances, pratiques, affiliations Accompagnateurs spirituels, rites, rituels Symboles, icônes *d’autres symptômes courants sont notamment : s. cardio-respiratoires : dyspnée, difficultés respiratoires terminales, œdème, hoquet, toux, apnée, s. gastro-intestinaux : ballonnements, constipation, constipation opiniâtre, diarrhée, dyspepsie, dysphagie, nausées, vomissements, occlusion intestinale, s. buccaux : bouche sèche, inflammations de la muqueuse s. cutanés : érythème, nodules, peau sèche, prurit s. généraux : agitation, anorexie, cachexie, épanchement pleural, ascite, faiblesse, fatigue, fièvre et frissons, hémorragie, incontinence, insomnie, lymphoedème, myclonies, odeur, prolapsus, somnolence, sudation, syncope, vertiges Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 15 Ouvrages de référence Dernière mise à jour des adresses URL : août 2005. 11 Covinsky KE, Goldman L, Cook EF, Oye R, Desbiens N, Reding D, Fulderson W, Connors AF Jr, Lynn J, Phillips RS. « The impact of serious illness on patients’ families. » SUPPORT Investigators. « Study to Understand Prognoses and Preferences for Outcomes and Risks of Treatment ». 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Page 16 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 II. Soins palliatifs : Définition, valeurs, principes et concepts fondamentaux Définition des soins palliatifs Les soins palliatifs visent à soulager la souffrance, à améliorer la qualité de vie et à accompagner vers le décès. Les soins palliatifs sont prodigués pour aider les patients et leurs proches à : • faire face aux problèmes physiques, psychologiques, sociales, spirituels et pratiques de la maladie, ainsi qu’aux attentes, besoins, espoirs et craintes qui y sont associés; • se préparer à accomplir les tâches de fin de vie définies par le patient et à affronter l’étape de la mort; • surmonter les pertes et la peine pendant la maladie et le deuil. Les soins palliatifs visent à : • traiter tous les problèmes qui surviennent; • prévenir l’apparition de nouveaux problèmes; • promouvoir les occasions d’expériences enrichissantes, de croissance personnelle et spirituelle, et d’accomplissement individuel. Les soins palliatifs sont destinés aux patients atteints d’une maladie pouvant compromettre leur survie, ou qui risquent d’être atteints d’une telle maladie, ainsi qu’à leurs proches. Quels que soient le diagnostic posé et le pronostic, et indépendamment de l’âge, les soins sont fournis aux personnes qui ont des attentes ou des besoins non comblés et qui sont prêtes à accepter les soins. Les soins palliatifs peuvent être associés au traitement de la maladie, ou devenir le pôle unique des soins. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Les origines des « soins palliatifs » C’est à Dame Cicely Saunders qu’on attribue l’instauration du mouvement des centres de soins palliatifs (hospice) au Royaume-Uni, au milieu des années 1960, pour s’occuper des mourants1. En 1975, Balfour Mount inventait le terme « soins palliatifs » de façon à avoir un terme unique, acceptable tant en anglais qu’en français, pour introduire le mouvement au Canada (du latin « palliare = couvrir d’un manteau »2 ). Les deux mouvements ont connu beaucoup de succès tant au Canada qu’à l’échelle internationale. Les programmes de soins palliatifs étaient principalement créés dans les grands établissements de soins de santé, tandis que les maisons de soins palliatifs prenaient la forme de programmes communautaires autonomes, principalement menés par des bénévoles. Au fil du temps, ces initiatives individuelles de membres de la communauté ont évolué pour former un mouvement homogène destiné à soulager la souffrance et à améliorer la qualité de vie des personnes qui vivent avec une maladie ou qui vont en mourir. En anglais, on a créé le terme « hospice palliative care » pour illustrer la convergence des deux formes de soins en un seul mouvement, et leurs normes de pratique communes. Il s’agit du terme accepté à l’échelle nationale pour décrire les soins visant à soulager la souffrance et à améliorer la qualité de vie. Notons cependant que la langue française a laissé tombé le terme « hospice », et que certains organismes anglophones continuent d’utiliser soit « hospice » soit « palliative care » , ou tout autre terme similaire et acceptable, dans leur dénomination ou pour décrire les services qu’ils fournissent. 1 Saunders C. A personal therapeutic journey. BMJ 1996; 313(7072): p. 1599-1601. 2 Little W, Fowler HW, Coulson J. The Shorter Oxford English Dictionary (Onions CT (ed.)). Toronto, Ontario: Oxford University Press, 1970: 1418. Page 17 Les soins palliatifs sont prodigués de façon optimale par une équipe interdisciplinaire constituée d’intervenants possédant les connaissances et les compétences reliées à tous les aspects du processus de soins propre à leur champ de pratique. Ces intervenants suivent généralement une formation dans une école ou un organisme régi par des normes éducationnelles. Une fois qu’ils ont leur permis d’exercer, les intervenants ont l’obligation de respecter les normes d’éthique professionnelle fixées par les ordres ou les associations professionnels. Le rôle des soins palliatifs pendant la maladie Même si les soins palliatifs sont issus des besoins des patients en fin de leur vie, ils devraient aujourd’hui s’étendre en plus aux soins requis par les patients et leurs proches tout au long de la maladie ainsi qu’à l’étape du deuil. La figure ci-dessous illustre l’évolution habituelle de l’objectif des soins selon le temps22. Figure 8 : Le rôle des soins palliatifs pendant la maladie Traitement de la maladie Objectif des soins Soins palliatifs Traitement pour soulager la souffrance ou améliorer la qualité de vie Présentation/ diagnostic aiguë Temps Ô Maladie chronique Décès du patient Deuil stade avancé et terminal Soins de fin de vie La ligne supérieure représente la « quantité » totale de traitements administrés simultanément. La ligne pointillée sert à établir la distinction entre les traitements de la maladie et ceux visant à soulager la souffrance ou à améliorer la qualité de vie (« soins palliatifs »). On a utilisé des lignes droites pour simplifier. En réalité, la « quantité » totale de traitements et la combinaison de traitements simultanés varient en fonction des problèmes de chaque patient et de ses proches, des résultats visés par les soins, et des priorités attribuées aux traitements. Il y a des moments où aucun traitement n’est administré. Certains aspects des soins palliatifs peuvent aussi s’appliquer à des patients qui risquent d’être atteints de maladie, et à leurs proches (voir l’encadré de la page 53). Page 18 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Valeurs Toutes les activités de soins palliatifs reconnaissent et endossent les valeurs suivantes : V1. La valeur intrinsèque de chaque personne, en tant qu’ individu unique et autonome. V2. La très grande valeur de la vie et le caractère naturel de la mort, qui fournissent des occasions de croissance personnelle et d’ accomplissement individuel. V3. Le besoin d’être attentif aux souffrances, aux attentes, aux besoins, aux espoirs et aux peurs des patients et de leurs proches. V4. Les soins sont fournis uniquement lorsque le patient ou ses proches sont prêts à les accepter. V5. La qualité de vie telle que définie par l’individu oriente les soins. V6. Les intervenants ont avec les patients et leurs proches une relation thérapeutique fondée sur la dignité et l’intégrité de la personne. V7. La solidarité devant la souffrance comme élément rassembleur d’une communauté. Principes directeurs Les principes suivants guident tous les aspects des soins palliatifs : PD1. Soins centrés sur le patient et ses proches. Comme les patients font généralement partie d’une famille, le patient et ses proches sont traités comme une entité de soins. Les soins sont en tous points dispensés en tenant compte des valeurs personnelles, culturelles et religieuses du patient et de ses proches, de leurs croyances et de leurs pratiques, de leur stade de développement et de leur préparation à affronter l’étape de la mort. PD2. Soins de qualité. Toutes les activités propres aux soins palliatifs sont guidées par : PD3. • les principes éthiques d’autonomie, de bienfaisance, de non-malfaisance, de justice, de vérité et de confidentialité23, 24; • des critères objectifs de pratique fondés sur les principes et les normes de pratique acceptés à l’échelle nationale, et sur les règles de déontologie professionnelle fixées pour chaque discipline; • des politiques et procédures établies d’après les meilleures lignes directrices relatives à la bonne pratique fondées sur des preuves scientifiques ou les avis d’experts; • des lignes directrices sur la collecte des données et la documentation qui se fondent sur des instruments de mesure validés. Sûrs et efficaces. Toutes les activités relatives aux soins palliatifs sont menées : • dans un esprit de collaboration; Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 19 PD4. • dans le respect de la confidentialité et de la vie privée; • sans qu’aucune forme de contrainte, discrimination, harcèlement ou préjugé ne soit exercée; • de façon sécuritaire et en protégeant tous les participants; • de façon à garantir la continuité et la responsabilité des soins; • dans le but de minimiser les reprises et les répétitions inutiles; • dans le respect des lois, règlements et politiques en vigueur dans la province ou le territoire, dans les organisations d’accueil et de soins palliatifs. Accessibles. Les patients et les proches ont un accès égal aux services de soins palliatifs : • quel que soit l’endroit où ils vivent; • à la maison, ou à une distance raisonnable de leur domicile; • au moment voului. PD5. Dotés de ressources suffisantes. Les ressources financières, humaines, documentaires, physiques et communautaires sont suffisantes pour soutenir les activités de l’organisation, ainsi que sa planification stratégique et générale. Des ressources suffisantes sont affectées à chacune des activités de l’organisation. PD6. Fondés sur la collaboration. Dans chaque communauté il faut évaluer les besoins en soins palliatifs, qui doivent être pris en charge par l’ensemble des programmes et services existants, qui travaillent en partenariat. PD7. Basés sur la connaissance. L’enseignement continu du patient, des proches, des intervenants, du personnel et des partenaires fait partie intégrante de la prestation et de l’amélioration de soins palliatifs de qualité. PD8. Fondés sur la promotion. Il est essentiel de maintenir des contacts réguliers avec les législateurs, les organisations de réglementation, les décideurs, les bailleurs de fonds en soins de santé, les autres fournisseurs de soins palliatifs, les associations et corporations professionnelles et le public en général pour faire mieux connaître les soins palliatifs, les élargir et accroître les ressources qui y sont consacrées. Tous les efforts de promotion s’inspirent du modèle préconisé par l’Association canadienne de soins palliatifs pour guider les soins palliatifs. PD9. Basés sur la recherche. L’acquisition, la diffusion et l’intégration de nouvelles connaissances sont primordiales pour l’amélioration des soins palliatifs. Quand c’est possible, toutes les activités reposent sur les meilleures preuves scientifiques disponibles. Les protocoles de recherche respectent la législation et la réglementation régissant la recherche sur les sujets humains en vigueur dans la province ou le territoire. i Les délais d’intervention sont définis par chaque organisation en fonction de ses activités. Page 20 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Concepts fondamentaux Les soins palliatifs se fondent sur trois concepts fondamentaux : une bonne communication, un travail de groupe efficace et la capacité de promouvoir et de gérer le changement. CF1. Bonne communication La bonne communication est primordiale tant pour le processus de prestation des soins que pour le fonctionnement de l’organisation de soins palliatifs. Une bonne communication, quand elle est associée à une prise de décisions éclairée et compétente, donne lieu à de meilleures décisions pour la prestation des soins, à moins de conflits, à un plan de soins et de traitements plus efficace, à une plus grande satisfaction du patient, des proches et des intervenants vis-à-vis de la relation thérapeutique, à moins d’erreurs de la part des intervenants, à un stress moins élevé et à une réduction des problèmes d’épuisement et de maintien du personnel. Pour faire un bon travail, les intervenants en soins palliatifs doivent : CF1.1 Parler le même langage et avoir la même compréhension des définitions des termes utilisés pendant la prestation des soins; s’assurer qu’il existe des définitions claires pour les termes couramment utilisés, et qu’elles soient faciles à obtenir par écrit et intégrées à toutes les activités éducatives. On ne peut présumer que la signification des termes critiques est comprise. Pour favoriser une bonne communication dans le milieu des soins palliatifs, l’ACSP a préparé un lexique des expressions et termes courants (voir les annexes p. 93). CF1.2 Utiliser un protocole standard pour communiquer, pour écouter et pour donner suite aux réactions suscitées par l’information (p. ex., le protocole en six étapes de Robert Buckman pour une bonne communication25). Avec un protocole efficace pour guider la communication, l’information est bien transmise et on facilite la compréhension. CF1.3 Recueillir des données pour documenter l’état du patient et des proches, et fournir un compte rendu de chaque rencontre thérapeutique. Il faut s’assurer que les données sont recueillies de manière à avoir une utilité clinique, à améliorer la qualité des soins, à faciliter l’examen des résultats cliniques et de l’utilisation des ressources, et à permettre de détecter les erreurs et les risques potentiels (voir page 38). CF1.4 Renseigner les patients, leurs proches et les intervenants à l’aide de stratégies fondées sur les principes de l’éducation des adultes. L’enseignement doit être pratique, fondé sur la participation et tenir compte des demandes multiples des apprenants. Il doit comprendre des stratégies visant à développer les attitudes, les connaissances, les 26 compétences et les comportements des apprenants . Le degré de compréhension, de connaissance et d’habileté des patients, des proches et des membres de l’équipe de soins varie selon chaque partie du processus de prestation des soins palliatifs. Il faut aussi tenir compte des différents styles d’apprentissage et du fait que la capacité d’apprendre diminue en période de stress. Les stratégies d’enseignement et le matériel d’appoint devraient s’accompagner d’une évaluation approfondie des styles d’apprentissage et des Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 21 capacités des apprenants, et devraient être planifiés soigneusement. Il existe de nombreux outils pour guider l’enseignement destiné aux intervenants27, 28, 29, 30, 31. CF2. Travail de groupe efficace L’ensemble des activités reliées aux soins palliatifs tourne autour de plusieurs groupes qui ont une vocation et des tâches précises. Chaque groupe est assujetti à toutes les dynamiques de la formation et du fonctionnement des groupes. Le groupe passe par une série d’étapes pendant son développement et sa progression vers la maturité. Selon une théorie de la formation et du fonctionnement des groupes, ceux-ci commencent par se former, puis traversent une période de réflexion et de discussions, et procèdent à une normalisation avant de commencer à faire leur travail de façon cohérente et efficace (voir l’encadré à la page 4). Chaque participant a son rôle à jouer. À la fin, tous les groupes suspendent leurs activités. Chaque fois que la composition d’un groupe change, le groupe doit passer à nouveau par ces étapes jusqu’à ce qu’il arrive à travailler efficacement32, 33, 34. Pour être efficace, chaque groupe a besoin d’un leader expérimenté qui facilitera ses activités et encouragera une bonne dynamique de groupe. En soins palliatifs, on retrouve les groupes suivants (voir la figure 9 à la page suivante) : CF2.1 Le patient et ses proches. Les patients vivent généralement dans un groupe familial de longue date, avec une dynamique et un leadership bien établis (mais pas nécessairement efficaces). Pendant la maladie et le deuil, la composition du groupe, les rôles, la dynamique de groupe et le leadership peuvent changer radicalement, en particulier lorsque le patient décède et qu’un nouveau groupe familial se forme (voir la figure 5 à la page 13) CF2.2 L’équipe de soins. La manière la plus efficace de fournir des soins palliatifs consiste à faire appel à une équipe interdisciplinaire. Une équipe interdisciplinaire se construit autour de chaque entité formée du patient et de ses proches pour dispenser des soins dans le cadre d’une relation thérapeutique. L’équipe se dissout quand les soins ne sont plus nécessaires. En général, l’équipe comprend des intervenants, des soignants naturels, le patient et les proches. Elle doit être dirigée par un intervenant qui possède les compétences requises en formation, fonctionnement et dynamique de groupe, ainsi qu’en prestation des soins. Comme avec n’importe quel groupe, il est difficile de créer ou de maintenir une relation thérapeutique si les membres de l’équipe changent constamment35. CF2.3 L’équipe régionale d’intervenants. La majorité des organisations de soins palliatifs forment des équipes régionales d’intervenants pour faciliter la prestation des soins palliatifs à l’intérieur d’un milieu de soins ou d’un secteur géographique donné. Ces personnes travaillent ensemble, se partagent les cas et en discutent régulièrement dans le cadre des réunions de l’équipe régionale. Chaque intervenant peut faire partie de plusieurs équipes de soins, et la durée de sa contribution à chacune varie. CF2.4 L’équipe (ou les équipes) de direction, les comités et les groupes de travail de l’organisation. La solidité et l’efficacité du travail de groupe jouent aussi un rôle essentiel dans l’établissement des organisations de soins palliatifs ainsi que de leurs Page 22 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 équipes de direction, comités et groupes de travail. Ces groupes doivent fonctionner efficacement pour assurer une bonne gestion des fonctions de l’organisation, de ses ressources et de ses principales activités. Figure 9 : Les groupes en soins palliatifs Le patient et ses proches Patient Proches L’équipe de soins Patient Proches Intervenants Soignants naturels CF3. Capacité de faciliter le changement Les soins palliatifs visent à aider les patients et leurs proches à faire face aux défis et aux possibilités que leur apporte l’expérience de la maladie et du deuil. Pour atteindre ce but, les intervenants doivent avoir la compétence requise pour maximiser l’ouverture et l’adaptation de chaque personne faisant partie de la relation thérapeutique, sur les plans des attitudes, des connaissances, des compétences et des comportements. Ils doivent aussi posséder les compétences spécifiques pour aider les patients et leurs proches pendant les transitions qui accompagnent la maladie et le deuil. De la même façon, tous les aspects reliés au développement et au fonctionnement organisationnels, à l’enseignement, à la recherche et à la promotion reposent également sur l’application efficace des stratégies de changement36. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 23 Ouvrages de référence Dernière mise à jour des adresses URL : août 2005. 22 Adaptation de : Groupe de travail expert sur les soins palliatifs intégrés à l’intention des personnes atteintes du SIDA présenté à Santé et Bien-être social Canada. Centre fédéral sur le SIDA. Au nom des nôtres. Ottawa, ON: Santé et Bien-être Canada, décembre 1987: 29. 23 Bioéthique à l’intention des cliniciens, Journal de l’Association médicale canadienne. 24 Baker RB, Caplan AL, Emanuel LL, Latham SR. The American Medical Ethics Revolution. Baltimore, MD: The Johns Hopkins University Press, 1999. 25 Buckman R. How to Break Bad News: A Guide for Health Care Professionals. Baltimore, MD. The Johns Hopkins University Press, 1992. p. 65-97. 26 Ferris FD, von Gunten CF, Emanuel LL. « Knowledge: insufficient for change », Journal of Palliative Medicine, vol. 4, no 2, 2001, p. 145-147. 27 The Ian Anderson Continuing Education Program in End-of-Life Care. 28 Le projet Pallium. 29 The Education for Physicians on End-of-life Care (EPEC) Project. 30 The End of Life Nursing Education Consortium (ELNEC) Project. 31 The End of Life Physician Education Resource Center. 32 Tuckman B. « Developmental Sequence in Small Groups », Psychological Bulletin, no 63, 1965, p. 384-399. 33 Tuckman B, Jensen M. « Stages of Small Group Development », Group and Organizational Studies, no 2, 1977, p. 419-427. 34 McNamara C. Group Dynamics: Basic Nature of Groups and How They Work. St. Paul, MN: The Management Assistance Program for Nonprofits, 1999. 35 Hall P, Weaver L. Interdisciplinary Education and Teamwork: a Long and Winding Road. Medical Education 1002; 35: 867-875. 36 von Gunten CF, Ferris FD, Portenoy RK, Glajchen M. « Change » dans CAPC Manual : How to Establish a Palliative Care Program. New York, NY. Center to Advance Palliative Care, 2001. Page 24 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 III. Modèle guidant la prestation des soins aux patients et aux proches Pour modifier leur expérience de la maladie, les patients et leurs proches recherchent le soutien d’intervenants qui possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour répondre à leurs problèmes, à leurs attentes, à leurs besoins, à leurs espoirs et à leurs craintes. Ils cherchent de l’aide pour : • identifier et évaluer leurs problèmes actuels et potentiels ainsi que leurs opportunités de croissance; • discuter de leur maladie et de leur deuil; • déterminer les buts des soins; • déterminer les priorités en matière de traitement et faire des choix thérapeutiquesi qui peuvent leur être bénéfiques, tout en présentant des risques et des inconvénients acceptables (pour traiter les problèmes actuels, en prévenir l’apparition de nouveaux et favoriser la croissance); • planifier leurs soins; • obtenir les traitements choisis; • évaluer les résultats des interventions thérapeutiques. Modalités des soins palliatifs La prestation de soins vise à apporter des changements « voulus » qui s'appuient sur les points suivants : • Établissement d’une relation thérapeutique entre les intervenants et les personnes qui reçoivent les soins (le patient et ses proches, en tant qu’entité37). La relation évolue à mesure que les personnes apprennent à se connaître et à se faire confiance. i Les traitements à leur disposition comprennent la médication, le counseling, la psychothérapie, les thérapies complémentaires (acupuncture, aromathérapie, art thérapie, chiropratique, massothérapie, musicothérapie, récréothérapie, thérapie de relaxation, toucher thérapeutique, visualisation), d’autres traitements non pharmacologiques ainsi que l’utilisation de pansements, de matériel, de fournitures, etc. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 25 • Mise en place d’un processus thérapeutique qui évolue grâce à une série de rencontres thérapeutiques entre les intervenants, le patient et ses proches. • Compréhension que seuls les traitements qui sont susceptibles d’être bénéfiques au patient et qui présentent des risques et des inconvénients acceptables seront offerts. • Élaboration de stratégies de changement. • Affirmation continue des valeurs et des choix du patient et de ses proches. Les modalités des soins comportent six étapes distinctes essentielles et fondamentales qui guident les rapports entre les intervenants et le patient et ses proches. Chaque rencontre thérapeutique doit inclure ces étapes, dans un ordre ou un autre. Figure 10 : Étapes essentielles et fondamentales à entreprendre lors d’une rencontre thérapeutique 6. Confirmation 1. Évaluation • • • • • Anamnèse des problèmes actuels et potentiels, évaluation des possibilités de croissance, des attentes, des besoins, des espoirs et des craintes • Examen au moyen d’échelles d’évaluation, examen physique, examens de laboratoire, examens radiologiques et investigations Compréhension Satisfaction Complexité Stress • Inquiétudes, autres problèmes et questions • Capacité de participer au plan de soins et de traitement 5. Prestation des soins • Équipe de soins • Composition • Direction, coordination, facilitation • Éducation, formation • Soutien • Consultations • Milieu de soins • Services essentiels • Patient, proches, réseau de soutien élargi • Soins et traitements • Modalités • Médicaments et fournitures : entreposage, manutention, élimination • Prévention des infections • Erreurs Page 26 4. Planification des soins • Milieu de soins • Processus de négociation et d’élaboration du plan de soins et de traitements qui • aborde les problèmes et les possibilités, fait les traitements choisis • inclut un plan pour • les personnes à charge • les remplacements • les soins de répit • les urgences • la planification du congé • Soutien aux personnes endeuillées • Planification du congé • Urgences 3. Prise de décisions • • • • • • • • • • • • Aptitude à consentir Buts des soins Priorités de traitement Choix thérapeutiques qui tiennent compte des risques et des inconvénients Choix de traitement, consentement Demandes : d’arrêt ou d’abstention de traitements; d’arrêt de traitements inutiles de hâter la mort Prise de décision au nom du patient Directives préalables Résolution de conflits 2. Transmission de l’information • Limites de la confidentialité • Désir d’information et réceptivité à l’information • Processus de partage de l’information • Explication • Réactions à l’information • Compréhension • Désir d’information supplémentaire Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Le carré des soins : cadre conceptuel Le cadre conceptuel ci-dessous, « Le carré de soins », illustre l’application des modalités des soins (voir figure 10 à la page précédente) aux problèmes et domaines auxquels font face les patients et leurs proches (voir figure 7 à la page 15). Cet outil peut servir à guider l’identification des problèmes et la prestation des soins durant chaque rencontre thérapeutique. Figure 11 : Le carré de soins Modalités des soins Évaluation Transmission de l’information Prise de décisions Planification des soins Prestation des soins Confirmation Problèmes courants Gestion de la maladie Domaine physique Domaine psychologique Domaine social Soins prodigués aux patients et aux proches Domaine spirituel Domaine pratique Soins de fin de vie / gestion de la mort Pertes, deuil Voir la page 101 pour le carré de soins complet. Élaboration du carré des soins Chacune des étapes essentielles peut être élargie afin d’intégrer les éléments nécessaires pour orienter les modalités de soins, en particulier : • des principes de pratique pour chaque étape essentielle (voir pages 28-37) • des normes de pratique pour chaque étape fondamentale (voir pages 28-37) • des lignes directrices relatives à la bonne pratique pour chaque problème (voir page 38) • des lignes directrices sur la collecte des données et la documentation pour chaque problème (voir page 38) Tous ces éléments peuvent être placés dans le carré approprié de la grille créée par le « Carré des soins ». Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 27 Principes et normes de pratique L'Association canadienne de soins palliatifs (l'ACSP) a défini des principes et des normes de pratique pour chacune des étapes essentielles et des étapes fondamentales à entreprendre dans le cadre des prestations de soins. 1. Évaluation Principes P1.1 L’évaluation a pour objectif d’aider le clinicien à identifier et à comprendre les problèmes, les risques et opportunités associés aux expériences du patient et de ses proches à l’égard de la maladie et du deuil, ainsi que les manifestations et les situations difficiles inhérentes à la maladie et au deuil. P1.2 L’évaluation permet de recueillir des informations fiables, qui sont pertinentes à la situation du patient et de ses proches, auprès de tous ceux qui peuvent et veulent fournir des informations (p. ex., patient, proches, amis, soignants naturels antérieurs et actuels), avec la permission du patient. P1.3 L’absence de problèmes habituels est aussi importante que leur présence. P1.4 Quand c’est possible, l’anamnèse, les techniques d’examen et les autres outils d’investigation sont fondés sur des preuves scientifiques. P1.5 L’évaluation est répétée à intervalles suffisants pour permettre de recueillir l’information pertinente nécessaire pour modifier la prise de décisions et la planification des soins. Normes de pratique N1.1 Au cours de l’évaluation initiale, on vérifie tous les domaines des soins afin de mettre en évidence les problèmes actuels (non résolus ou nouveaux) ou potentiels ainsi que les opportunités importantes pour le patient, les proches et les intervenants. N1.2 L'anamnèse permet de recueillir des informations détaillées sur les points suivants : • Page 28 Les problèmes et les opportunités identifiés (y compris la maladie). Par exemple : • la situation • la cause possible • les attentes, les besoins, les espoirs et les craintes • les avantages et les inconvénients perçus de toute intervention thérapeutique antérieure Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 • la fidélité thérapeutique • Les effets indésirables • Les allergies N1.3 Des renseignements complémentaires concernant chaque problème identifié sont recueillis au moyen de techniques d’examen diverses, telles que des échelles d’évaluation, des examens physiques, des examens de laboratoire, des examens radiologiques et diverses investigations. N1.4 Seules les techniques d’examen qui sont susceptibles de fournir des informations utiles, tout en ne présentant pas d’inconvénients ou de risques indus pour le patient, sont utilisées. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 29 2. Transmission de l’information Principes P2.1 Le patient et ses proches ont le droit d’être informés sur les soins palliatifs et sur leur rôle durant toute la maladie et le deuil. P2.2 Le patient a le droit de choisir d’être informé sur sa maladie ou son état, sur sa signification et ses répercussions, sur l’éventail des choix thérapeutiques, leurs avantages, leurs risques et leurs inconvénients possibles. P2.3 Dans le respect du droit du patient à la confidentialité : P2.4 • Les proches peuvent être informés sur la maladie ou l’état du patient, l’éventail des choix thérapeutiques, leurs avantages, leurs risques et leurs inconvénients possibles. • Les intervenants peuvent recevoir les informations nécessaires pour être efficaces. Toutes les communications respectent les limites de la confidentialité telles qu’elles sont définies par le patient. Normes de pratique N2.1 Avant de communiquer de l’information, les intervenants établissent les limites de la confidentialité avec le patient. N2.2 Avant de communiquer de l’information, les intervenants déterminent ce que le patient et ses proches savent déjà, ce qu'ils voudraient savoir et ce qu’ils sont prêts à entendre. N2.3 La communication d'informations aussi exactes que possible a lieu : • en temps voulu, à mesure qu’on en prend connaissance; • dans un endroit qui permet le respect de la vie privée; • dans un langage compréhensible et d’une manière acceptable pour le patient et ses proches. N2.4 Lorsque la langue est un obstacle, des interprètes qui comprennent bien la terminologie et les concepts médicaux facilitent la communication. N2.5 Les réactions physiques et émotionnelles à l’information communiquée sont observées régulièrement et sont prises en charge de manière efficace. N2.6 La compréhension par le patient et ses proches de l’information communiquée et de ses conséquences est vérifiée régulièrement. N2.7 Le désir d’information supplémentaire de la part du patient et de ses proches est vérifié régulièrement. Page 30 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 3. Prise de décisions Principes P3.1 P3.2 Le patient a le droit : • de prendre des décisions éclairées et de déterminer le but des soins; • d’établir des priorités de traitement pour le présent et l’avenir à partir des choix thérapeutiques appropriés à sa disposition; • de changer d’idée à n’importe quel moment. Le patient : • doit toujours donner librement son consentement avant de recevoir le traitement; • peut toujours demander l’arrêt d’un traitement; • peut désigner un décideur substitut (mandataire, tuteur ou curateur), et préciser quand cette personne aura autorité pour les décisions le concernant (conformément aux lois en vigueur dans la province ou le territoire). P3.3 Toutes les prises de décision respectent les limites de la confidentialité telles qu’elles sont définies par le patient. P3.4 Quand c’est possible, les proches sont associés aux prises de décisions. Normes de pratique N3.1 La capacité du patient à prendre des décisions est régulièrement évaluée. N3.2 Le but des soins déterminé par le patient et ses proches est évalué régulièrement. N3.3 Les demandes d’arrêt ou d’abstention de traitements, les demandes de soins inutiles, les demandes visant à hâter la mort (euthanasie ou suicide assisté) et les facteurs motivant ces demandes sont discutés ouvertement. N3.4 Le patient et les proches déterminent l’importance de chaque question identifiée. N3.5 Des choix thérapeutiques visant à traiter la maladie, à soulager la souffrance et à améliorer la qualité de vie sont offerts au patient et à ses proches. Ces choix : N3.6 • sont appropriés à l’état et au pronostic du patient et conformes aux buts des soins, aux problèmes importants classés par ordre de priorité et aux étiologies présumées de ces problèmes; • peuvent être bénéfiques pour le patient; • ne présentent pas de risques ou d’inconvénients inacceptables. Le patient et les proches reçoivent de l’aide pour déterminer les priorités de traitement parmi les choix thérapeutiques offerts, et le consentement au traitement est obtenu. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 31 N3.7 Le patient désigne un décideur substitut (mandataire, tuteur ou curateur) et précise dans quelles circonstances cette personne doit agir. N3.8 Le patient fournit au décideur substitut (mandataire, tuteur ou curateur) des directives préalables pour orienter la prise de décisions en cas d’inaptitude à participer au processus. N3.9 Dans le cas d’un patient inapte, les modalités de prise de décisions reposent sur la législation et la réglementation ayant trait à la représentation du patient en vigueur dans la province ou le territoire. N3.10 Une méthode de résolution des conflits qui est acceptable pour le patient, les proches et les intervenants est mise en place. N3.11 Les traitements, les choix thérapeutiques et les décisions du patient et de ses proches sont revus régulièrement. Page 32 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 4. Planification des soins Principes P4.1 Les intervenants respectent la décision du patient de refuser ou d’arrêter toute intervention thérapeutique. P4.2 La culture, la personnalité, l’état émotionnel, les modes d’adaptation, le niveau de développement intellectuel et les diagnostics psychiatriques antérieurs du patient et des proches sont pris en compte dans l’élaboration du plan de soins et de traitements. P4.3 Chaque plan de soins et de traitements est personnalisé et souple, et vise : • à reconnaître l’importance, la signification et le rôle de toutes les personnes entourant le patient et les proches; • à soutenir le désir de contrôle, d’autonomie et d’intimité du patient et de ses proches ainsi que leur sentiment de dignité; • à assurer la continuité des soins et des traitements, de l’information et des intervenants. Normes de pratique N4.1 Le patient et ses proches reçoivent de l’aide pour choisir un milieu de soins approprié. N4.2 Le plan de soins et de traitements est mis au point en collaboration avec le patient, ses proches et les coordonnateurs de l’équipe de soins. N4.3 Le plan de soins et de traitements englobe des stratégies pour : N4.4 • aborder les problèmes ou les opportunités, les attentes, les besoins, les espoirs et les craintes du patient et des proches, et offre les traitements choisis; • s’occuper des personnes à charge (p. ex., enfants, aînés), animaux; • prévoir des mesures de rechange si les soignants naturels ne peuvent pas remplir leur rôle prévu dans le plan de soins et de traitements; • fournir un répit aux soignants naturels; • s’adapter aux situations d’urgence; • planifier le congé; • dispenser des soins aux personnes endeuillées. Le plan de soins et de traitements, et le milieu de soins sont revus régulièrement par l’équipe de soins ou par l’équipe régionale de l’organisation, et adaptés pour refléter les changements dans la situation et les choix du patient et des proches. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 33 5. Prestation des soins Principes P5.1 Les soins sont dispensés par une équipe interdisciplinaire spécifique qui se forme pour prendre en charge chaque entité de soins (patient et proches). P5.2 Chaque équipe de soins possède l'autorité voulue pour faciliter la formation et la fonction de l’équipe ainsi que pour coordonner la planification et la prestation des soins. P5.3 Les intervenants ont les ressources nécessaires pour prodiguer les soins. P5.4 On consulte des spécialistes en temps voulu, selon les besoins. P5.5 Tous les aspects des soins sont classés par ordre de priorité et dispensés de façon sécuritaire et au moment approprié, et comprennent : • des demandes d'évaluation initiale et des réévaluations; • la mise en œuvre des décisions; • la prestation des traitements choisis et la fourniture du matériel et des fournitures choisis. P5.6 Les problèmes aigus sont traités dans un délai de quelques heures. P5.7 Les situations urgentes sont traitées dans les meilleurs délais. P5.8 La prestation des soins : • respecte le patient et ses proches ainsi que leurs choix; • est compréhensible par le patient et les proches, et est acceptable pour eux; • préserve leur dignité; • respecte leur vie privée; • fournit suffisamment d’intimité. P5.9 Le patient peut participer autant qu’il le souhaite à la prestation de ses soins. P5.10 Continuité : P5.11 Page 34 • la continuité du plan de soins et de traitements, et de l’information, est assurée dans tous les milieux de soins, et entre les intervenants et les organisations associés à l’équipe de soins; • la continuité est assurée entre les différents intervenants. Pour les aspects des soins qui ne sont pas offerts par l’organisation de soins palliatifs, des partenariats sont créés avec d’autres organisations de soins afin d’aider le patient et les proches à faire face aux situations qu’ils vivent. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Normes de pratique N5.1 Chaque équipe de soins est formée des personnes suivantes (si le patient l’autorise) : • le patient et ses proches; • l’équipe traitante et les spécialistes qui dispensaient déjà les soins au patient; • des intervenantsii possédant les compétences nécessaires pour mettre en œuvre le plan de soins et de traitements et prodiguer les traitements choisis; • des soignants naturels, qui peuvent être des amis ou des proches; • les ressources communautaires acceptables pour le patient et ses proches (p. ex., conseillers spirituels). N5.2 Un intervenant désigné dirige, coordonne et facilite les activités et les fonctions de l’équipe de soins. N5.3 Un soignant naturel est désigné pour aider le responsable de l’équipe de soins. N5.4 Les proches et les amis sont informés du rôle qu’ils pourraient jouer et sont appuyés dans leur décision de devenir des soignants naturels. N5.5 Les soignants naturels reçoivent une formation initiale et continue afin qu’ils possèdent les compétences et la confiance nécessaires pour prodiguer les soins. N5.6 Les soignants naturels reçoivent une formation sur l'utilisation appropriée des médicaments, des traitements, du matériel et des fournitures. N5.7 Les documents d’information conçus pour les soignants naturels renforcent la formation qu’ils reçoivent. N5.8 Les soignants naturels reçoivent l’aide et le soutien physique, psychologique et spirituel dont ils ont besoin pour prodiguer des soins efficaces et assurer leur bien-être. N5.9 Quand c’est nécessaire, l’équipe de soins engage des consultants ou d’autres personnes compétentes pour l’aider à résoudre les problèmes éthiques, à réaliser des examens, des interventions thérapeutiques ou des activités spécialisés (p. ex., les rites et rituels). iii N5.10 Le milieu de soins est maintenu de façon à fournir sécurité, réconfort et suffisamment d’intimité et de respect de la vie privée. N5.11 Les services essentiels sont disponibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept. N5.12 Le patient, les proches et leur réseau de soutien élargi (autres proches, amis et membres de la communauté) reçoivent : ii Les intervenants peuvent comprendre, entre autres, les personnes suivantes : médecins, infirmières, travailleurs sociaux, aumôniers (conseillers spirituels), pharmaciens, diététistes, orthophonistes, psychologues spécialistes en thérapies complémentaires, ergothérapeutes, physiothérapeutes et récréothérapeutes, bénévoles. iii Quand c’est possible, les milieux de soins offrent une atmosphère familiale et permettent d’aller à l’extérieur. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 35 • un enseignement sur l’utilisation appropriée des médicaments, des traitements, du matériel et des fournitures afin qu’ils comprennent ce qui se passe et pourquoi; • un soutien pour assurer leur bien-être, pour leur permettre de s’adapter aux changements constants et pour favoriser l'entraide. N5.13 Toutes les interventions thérapeutiques sont dispensées dans un délai opportun et de façon sécuritaire : • conformément aux lignes directrices relatives à une bonne pratique ainsi qu’aux politiques et procédures de l’organisation; • en optimisant leurs avantages possibles; • en minimisant les risques d’interactions médicamenteuses, d’effets indésirables et d’inconvénients; • conformément aux instructions du fabricant ou du fournisseur; • d’une manière acceptable pour le patient et ses proches. N5.14 Aucun médicament n’est mélangé à un autre sans qu’on n’en connaisse la compatibilité. N5.15 Les médicaments, le matériel et les fournitures sont entreposés et entretenus de manière à maintenir leur stabilité et à être sécuritaires. N5.16 Toutes les matières potentiellement dangereuses, y compris les médicaments toxiques ou les drogues contrôlées, les substances biologiques, le matériel et les fournitures (p. ex., objets pointus et tranchants), sont entreposées, manipulées et éliminées de manière sécuritaire. N5.17 Aucun médicament ni aucune fourniture endommagés ou périmés ne sont utilisés. N5.18 Aucun matériel défectueux ou désuet n’est utilisé. N5.19 Un programme de prévention des infections fait partie des pratiques cliniques. N5.20 Toute erreur dans la prestation des soins est signalée immédiatement aux superviseurs. N5.21 Les antidotes appropriés sont disponibles et administrés sans tarder, si indiqué. N5.22 Les erreurs sont discutées ouvertement avec le patient ou avec le décideur substitut et les proches concernés. N5.23 Les erreurs sont consignées de manière appropriée. N5.24 Tous les aspects de la prestation des soins sont revus régulièrement et le plan de soins et de traitements est adapté pour refléter les changements dans la situation et les choix du patient et de ses proches. Page 36 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 6. Confirmation Principe P6.1 La compréhension, la satisfaction, l’impression de complexité, le niveau de stress, les préoccupations, les problèmes et le désir d’information supplémentaire sont évalués au cours de chaque rencontre thérapeutique. Normes de pratique N6.1 N6.2 À chaque rencontre thérapeutique, l’intervenant évalue et renforce les connaissances du patient, des proches et des soignants naturels en ce qui a trait aux éléments suivants : • la situation; • le plan de soins et de traitements; • l’utilisation appropriée des médicaments, des traitements, du matériel et des fournitures. À chaque rencontre thérapeutique, l’intervenant évalue le patient, les proches et les soignants naturels et les intervenants en ce qui a trait aux éléments suivants : • leur satisfaction à l’égard des modalités des soins et de leur situation globale; • leur perception de la complexité de la situation; • leur perception du niveau de stress; • leurs préoccupations, leurs questions et leur désir d’information supplémentaire. • capacité de participer au plan de soins et de traitements. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 37 Lignes directrices relatives à la bonne pratique Des lignes directrices relatives à la bonne pratique, fondées sur des preuves scientifiques ou l’avis d’experts, permettent d’élaborer des politiques et procédures propres à chaque problème. L’ACSP ne s’est pas penchée sur de telles lignes directrices dans son processus de recherche de consensus, mais il existe des ressources sur Internet38. Lignes directrices sur la collecte des données et la documentation Des lignes directrices sur la collecte des données et la documentation, fondées sur des instruments de mesure validés, permettent d’élaborer des critères objectifs propres à chaque problème concernant la collecte des données et la documentation, les dossiers-patients électroniques et sur papier, et les stratégies de surveillance des données sur la population. L’ACSP ne s’est pas penchée sur de telles lignes directrices dans son processus de recherche de consensus, mais ce guide contient ci-dessous quelques principes concernant la collecte des données et de la documentation. Principes guidant la collecte des données À chaque rencontre thérapeutique, la collecte des données et la documentation ont pour objet de consigner les éléments suivants : • la présence ou l’absence de chaque problème courant; • l’état, à un moment précis, de chaque problème présent; • ce qui a été fait pendant la rencontre. Les données recueillies doivent avoir un intérêt clinique et leur collecte doit être faite de façon pratique, sans constituer un fardeau. Elles doivent être faciles à consulter dans le cadre des activités de gestion de la qualité, en faisant bien ressortir les erreurs et les risques. Il est aussi important de consigner l’absence d’un problème que sa présence. L’absence d’annotation sur un problème peut faire croire qu’il n’a pas été évalué. Si le processus utilisé pendant la rencontre est conforme aux politiques et procédures acceptées, il suffit de consigner la situation et les résultats du processus. Mais s’il s’en écarte, il faut aussi le consigner. Page 38 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Ouvrages de référence Dernière mise à jour des adresses URL : août 2005. 37 Kristjanson LJ. The family as the unit of treatment. Dans Portenoy R, Bruera E (eds). Topics in Palliative Care. New York, NY: Oxford University Press, 1997; 1: 245-261. 38 Lignes directrices sur les bonnes pratiques : Ressources sur Internet : Un guide complet à l’intention des personnes vivant avec le VIH ou le sida. Guide des soins en fin de vie aux aînés. Fisher R, Ross MM, MacLean MJ. Guides de pratique clinique de l’Association médicale canadienne. Compendium of Guidelines and Position Statements. Phillips DF, Sabatino C, Long KN. Washington, DC: Last Acts, 2001. Edmonton Regional Palliative Care Program. Guidelines for Social Work in Hospice. Alexandria, VA: The National Hospice and Palliative Care Organization, 1994. Ressources disponibles dans Internet sur la qualité des soins de santé. Santé Canada. Multicultural Palliative Care Guidelines. Taylor A, Box M. Palliative Care Council of South Australia, Inc., 1999. National Quality Measures Clearinghouse, Agency for Healthcare Research and Quality (US). National Hospice and Palliative Care Organization, Alexandria, VA, USA. Pain and Policy Studies Group, University of Wisconsin Comprehensive Cancer Center. Palliativedrugs.com. The Cochrane Library. Recherche dans Google sur les lignes directrices reliées aux soins palliatifs. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 39 Page 40 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 IV. Modèle guidant le développement et le fonctionnement d’une organisation Nous présentons dans cette partie un modèle axé sur le développement et le fonctionnement d’une organisation de soins palliatifs, mais les concepts s’appliquent à tous les groupes chargés d’une tâche, qu’il s’agisse d’une équipe de soins, d’une équipe interdisciplinaire régionale, d’un comité, d’un groupe de travail ou même de familles. Nature des organisations de soins palliatifs Les organisations de soins palliatifs sont en général des « entreprises » qui mènent une ou plusieurs activités principales, ou offrent des « gammes de produits ». À l’appui, chaque organisation doit avoir une infrastructure de gestion et d’administration afin de créer et de conserver les ressources nécessaires pour conduire ses activités principales, et superviser les fonctions essentielles du programme. Figure 12 : Principales activités des organisations de soins palliatifs Formation Soins au patient et aux proches des intervenants primaires et spécialisés Promotion Recherche à plusieurs échelons Infrastructure gestion / administration Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 41 Énoncés de mission et des perspectives d’avenir Afin d’identifier et de décrire leurs activités et leur rôle, les organisations et les établissements commencent généralement par rédiger un énoncé de mission et des perspectives d’avenir. Dans son processus de recherche de consensus, l'ACSP a rédigé des modèles d’énoncés pour une organisation de soins palliatifs. Modèle d’énoncé de mission Un énoncé de mission est un bref texte dans lequel une organisation ou un établissement explique sa raison d’être (ce qu’il est et ce qu’il fait). Chaque organisation doit créer un énoncé de mission très personnalisé à l’occasion de sa planification stratégique. Voici un exemple: « Le programme (nom) fournit des services et un enseignement en soins palliatifs à tous les patients et à leurs proches dans (nom de la région ou du district de santé). » Modèle d’énoncé des perspectives d’avenir Un énoncé des perspectives d’avenir est un bref texte dans lequel une organisation ou un établissement expose ses aspirations, c’est-à-dire ce qu’il espère devenir et réaliser à l’avenir. Chaque organisation ou établissement doit avoir un énoncé très personnalisé pendant sa planification stratégique. Voici un exemple : « Le programme (nom) sera le programme de soins palliatifs expert qui va fournir des services cliniques à tous les patients et à leurs proches dans (nom de la région ou du district de santé) en respectant les normes de pratique nationales de l'Association canadienne de soins palliatifs. Le programme (nom) sera un chef de file pour l’enseignement et la recherche en soins palliatifs. » Page 42 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Ressources Pour remplir sa mission, suivre ses perspectives d’avenir, mener ses principales activités et soutenir son infrastructure, une organisation de soins palliatifs doit créer et conserver certaines ressources importantes. Figure 13 : Ressources d’appoint aux soins palliatifs Ressources financières Ressources humaines Ressources documentaires Ressources physiques Actif Intervenants Archives et dossiers Environnement • • • • Encaisse Capital Placements Comptes à recevoir Passif • Comptes à payer • Amortissement • Impôt et taxes Assurance • • • • • • • • • • • • • • • Aumôniers Bénévoles (soignants) Conseillers en deuil Diététistes Ergothérapeutes Médecins Orthophonistes Personnel infirmier Pharmaciens Physiothérapeutes Psychologues Thérapeutes, thérapies complémentaires Travailleurs de soutien Travailleurs sociaux Consultants (éthique, cliniques, juridiques, administratifs) Employés • Administration • Soutien Bénévoles (non- soignants) Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 • • • • Dossiers-patients Finances Ressources humaines Biens Centre de documentation • Outils de ressources et de référence (livres, revues, etc.) • Internet, Intranet Répertoire des ressources • • • • • Locaux Éclairage Chauffage, air climatisé Services publics Stationnement Équipement et matériel • • • • Médical Ressources communautaires Organisation d’accueil Système de santé Organisations de soins partenaires Organismes communautaires Communautés religieuses et groupes confessionnels Parties intéressées Public Diagnostique et exploratoire Bureau Systèmes de communication (téléphones, pagettes, courriel, etc.) • Systèmes informatisés (ordinateurs, imprimantes, réseaux, accès à internet, etc.) • Systèmes de sécurité Matériel, fournitures • Médical • Bureau • Autre Page 43 Fonctions principales et fonctions de base Pour développer ses ressources et remplir ses activités principales, une organisation de soins palliatifs doit mettre en œuvre cinq fonctions principales et plusieurs fonctions de base. Figure 14 : Fonctions principales et de base des soins palliatifs Gestion et administration Planification Opérations Leadership Plan stratégique Critères objectifs de pratique, politiques et procédures, critères objectifs pour la collecte des données et la documentation • Conseil d’administration • Direction Structure et responsabilité de l’organisation • Évaluation des besoins • Mission, perspectives d’avenir • Valeurs, raison d’être, activités principales • Buts, objectifs, stratégies, tactiques • Calendriers, points de décisions stratégiques Plan d’activités • Structure et responsabilité de l’organisation • Acquisition et gestion des ressources • Mise en œuvre • Gestion de la qualité • Communications, marketing Développement des activités Acquisition et gestion des ressources : • Collecte de fonds – administration des subventions, programme annuel, fondation et subventions de recherche, dons planifiés • Ressources financières – facturation, comptabilité, activités bancaires, paiements • Ressources humaines - recrutement / maintien, délivrance de titres, orientation, formation, évaluation, dotation, soutien, reconnaissance, incitation, risques / stress professionnels, compte rendu et soutien à l’égard des incidents critiques, épanouissement personnel et croissance spirituelle, cessation d’emploi, aide au replacement • Ressources documentaires – collecte de données, achat, stockage et rangement, conservation, rapports, destruction • Ressources physiques – achat, contrôle des stocks, entretien, élimination • Ressources communautaires – création de partenariats, sous-traitance, gestion des partenariats, cessation du contrat / du partenariat Systèmes de sécurité, de protection et d’urgence Page 44 Gestion de la qualité (Évaluation) Communications / marketing Amélioration du rendement Stratégies de communication et de marketing • Résultats • Utilisation des ressources • Événements indésirables, y compris erreurs et plaintes • Satisfaction Contrôle de routine • Examen de l’utilisation, Instruments Appui aux collectes de fonds Lien avec les médias Incidents utilisation des résultats cliniques et des ressources • Gestion des risques • Respect des règlements • Satisfaction des intervenants et des employés • • • • Besoins de la collectivité Vérification financière Agrément externe Plans stratégique et général • Critères objectifs de pratique, politiques et procédures, critères pour la collecte des données / la documentation Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Le carré organisationnel : cadre conceptuel Le cadre conceptuel intitulé « carré organisationnel » montre l’application des fonctions principales de l’organisation à la gestion des ressources. Comme le « carré des soins », ce cadre peut servir d’instrument pour guider l’établissement, le fonctionnement et l’examen de l’infrastructure de l’organisation, et ses principales activités. Le « carré organisationnel » peut aussi orienter l’établissement, le fonctionnement et l’examen de n’importe quel groupe chargé d’une tâche (par ex., équipes de soins, équipes régionales, comités, groupes de travail). Gestion et administration Planification Activités principales Opérations Gestion de la qualité Communications, marketing Financières Humaines Documentaires Physiques Fonctions Principales Figure 15 : Le carré organisationnel Communautaires Ressources Voir la page 104 pour le « Carré organisationnel » détaillé. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 45 Principes et normes de pratique L'Association canadienne de soins palliatifs (ACSP) a élaboré des principes et des normes de pratique pour chacune des fonctions principales et de base d’une organisation. (La numérotation fait suite à celle des principes et normes de pratique de la section précédente.) 7. Gestion et administration Principes P7. La gestion et l’administration sont primordiales pour l’établissement, la mise en œuvre, le fonctionnement et la responsabilité des programmes de soins palliatifs. P7.2 La gestion comprend les dirigeants ainsi que des représentants de l’organisation ou des organisations d’accueil, de la collectivité, des intervenants et des soignants naturels, des patients et des familles. Normes N7.1 Le conseil d’administration et les cadres supérieurs orientent le développement et le fonctionnement de l’organisation. N7.2 La structure organisationnelle favorise toutes les activités de l’organisation et définit la responsabilité interne. Page 46 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 8. Planification Principes P8.1 Le processus de planification stratégique établit la mission, les perspectives d’avenir, les valeurs, la raison d’être, les activités et les orientations développementales de l’organisation. P8.2 Le processus de planification des activités établit les ressources et les fonctions essentielles à la mise en œuvre du plan stratégique. Normes N8.1 N8.2 N8.3 L’organisation met en place un plan stratégique pour orienter le développement de son infrastructure et de ses activités principales. Ce plan comprend : • une évaluation des besoins; • des énoncés de mission et de perspectives d’avenir; • les valeurs, les principes, les activités principales de l’organisation, et les modèles de prestation de ses services; • les buts, les objectifs, les stratégies, les tactiques ayant trait au développement de l’organisation; • des calendriers, des points décisionnels stratégiques au cours du développement. L'organisation met en place un plan d’activités pour orienter la création des ressources et des fonctions dont elle aura besoin pour appuyer son infrastructure et ses activités principales. Ce plan comprend : • la structure de gestion et d’administration; • un ou des plans pour acquérir et gérer toutes les ressources nécessaires; • un plan de mise en œuvre de toutes les activités principales et l’infrastructure; • un plan de gestion de la qualité; • un plan de communications et de marketing. Le plan d’activités s’harmonise avec le plan stratégique global de l’organisation. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 47 9. Opérations Principes P9.1 Des critères objectifs de pratique, des politiques et procédures, et des lignes directrices relatives à la collecte des données et à la documentation orientent toutes les activités de l’organisation. P9.2 Au sein de l’organisation, les personnes se conforment aussi aux normes de conduite professionnelle de leur discipline. P9.3 Toutes les activités de l’organisation sont consignées en termes de données et de documentation. P9.4 Il faut des ressources financières suffisantes pour favoriser les activités de l’organisation et assurer sa viabilité à long terme. P9.5 Il faut un personnel suffisant, qui a reçu une formation appropriée et qui reçoit une formation en soins palliatifs et une évaluation continues, pour permettre à l’organisation de développer son infrastructure et ses activités principales. P9.6 Un soutien continu qui assure le bien-être physique, psychologique et spirituel du personnel fait partie intégrante de la prestation de soins palliatifs. P9.7 Des dossiers et des ressources documentaires facilement accessibles font partie intégrante de la prestation de soins palliatifs. P9.8 Des ressources physiques suffisantes font partie intégrante de la prestation de soins palliatifs. P9.9 Des systèmes de sécurité, de protection et d’urgence sont essentiels pour assurer l’intégrité de l’organisation. Normes de pratique N9.1 L’organisation s’inspire des normes de pratique de l’ACSP pour l’élaboration de ses propres critères objectifs de pratique. N9.2 L’organisation s’inspire des meilleures lignes directrices relatives à la bonne pratique disponibles, fondées idéalement sur des preuves scientifiques ou l’opinion d’experts, pour l’élaboration de ses politiques et procédures. N9.3 L’organisation a recours aux outils de mesure validés ou aux meilleurs outils disponibles pour l’élaboration de ses lignes directrices relatives à la collecte de données et à la documentation. N9.4 L’organisation dispose de ressources financières suffisantes pour favoriser ses activités et atteindre ses buts stratégiques et organisationnels. N9.5 Les activités de collecte de fonds et d’administration sont conformes à la mission, aux perspectives d’avenir et aux valeurs de l’organisation. Page 48 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 N9.6 L'organisation met en place des politiques et procédures pour orienter la collecte de fonds, l’administration des subventions, la budgétisation, la facturation, la comptabilité, les activités bancaires et les paiements (dont les dépenses, les salaires et avantages sociaux, et les impôts). N9.7 L’organisation dispose de suffisamment de ressources humainesi pour favoriser ses activités. N9.8 L'organisation a des politiques et procédures pour orienter le recrutement et le maintien en poste du personnel, la délivrance de titres et certificats, l’orientation et la formation, le soutien du personnel, la dotation en personnel, des programmes d’incitations et de reconnaissance, et la cessation d’emploi et l’aide au replacement. N9.9 Le personnel et les bénévoles de l’organisation sont représentatifs de la diversité culturelle de la collectivité qu’elle dessert. N9.10 Des programmes continus sont en place pour assurer l’orientation, la formation, le soutien et la compétence des soignants formels, y compris les bénévoles et d’autres employés. N9.11 L'organisation vérifie et renforce régulièrement la compréhension qu’ont les soignants formels de l’utilisation appropriée des médicaments, des traitements, du matériel et des fournitures. N9.12 Les intervenants ont les connaissances et le soutien dont ils ont besoin pour être en mesure de respecter une distance appropriée, qui fait partie intégrante de toute relation thérapeutique efficace. N9.13 Les employés et les bénévoles sont satisfaits du soutien que leur offre le programme. N9.14 Des programmes réguliers sont en place pour résoudre les problèmes des employés et améliorer leur satisfaction au travail. N9.15 Des programmes d’incitation et de reconnaissance sont en place pour favoriser les activités du programme et récompenser le service exceptionnel. N9.16 Il y a des efforts continus pour découvrir et minimiser les risques et les facteurs de stress en milieu de travail. N9.17 L'organisation a des ressources documentaires suffisantes pour favoriser ses activités. N9.18 L'organisation a des politiques et procédures pour orienter l’achat, l’entreposage, le maintien et l’élimination de ressources documentaires et des répertoires de ressources. N9.19 L'organisation a des politiques et procédures pour orienter la collecte, l’entreposage, les rapports et la destruction de dossiers-patients et de dossiers sur les finances, les ressources humaines et les biens. N9.20 On a facilement accès aux dossiers-patients indispensables à la prestation de soins et à l’examen de la gestion de la qualité. i Les ressources humaines comprennent les intervenants (y compris les bénévoles soignants), les consultants, le personnel cadre et de soutien, ainsi que les bénévoles non-soignants. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 49 N9.21 La bibliothèque et les autres ressources documentaires nécessaires pour appuyer l’orientation, l’enseignement, la formation et les autres activités sont facilement accessibles. N9.22 Les connaissances nouvelles sont diffusées de façon opportune aux personnes concernées au sein de l’organisation et, le cas échéant, sont intégrées aux activités quotidiennes. N9.23 L’organisation dispose de ressources physiques suffisantes pour favoriser ses activités. N9.24 L'organisation a des politiques et procédures pour orienter l’achat, le contrôle des stocks, l’entretien et l’élimination de ses ressources physiques. N9.25 L’organisation dispose de ressources communautaires suffisantes pour favoriser ses activités. N9.26 L'organisation a des politiques et procédures pour orienter la création et le maintien des liens officiels avec des ressources communautaires. N9.27 Les systèmes de protection, de sécurité et d’urgence appuient tous les aspects des activités de l’organisation. Page 50 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 10. Gestion de la qualité Principes P10.1 L’évaluation continue améliore la qualité des activités de l’organisation. P10.2 Par le biais du processus de gestion de la qualité, on examine régulièrement tous les aspects des activités, des ressources et des fonctions de l’organisation, en vue d’évaluer leur efficacité et de les réviser. P10.3 Le respect des lois, règlements et politiques s’appliquant aux soins palliatifs est essentiel. Normes de pratique N10.1 L'organisation a un programme continu d’amélioration de son rendement fondé sur des indicateurs courants des résultats, l’utilisation des ressources, les événements indésirables (par exemple les erreurs thérapeutiques, y compris celles liées aux médicaments, plaintes) et la satisfaction des intervenants. N10.2 L’organisation : • examine régulièrement les résultats et l’utilisation des ressources portant sur les patients et les proches, les équipes de soins, les équipes régionales, l’organisation et la population qu’elle dessert; • met en place un programme de gestion des risques et un mécanisme d’examen et de règlement des plaintes; • met en place un programme d’examen de la conformité pour assurer le respect de la législation et de la réglementation régissant ses mandats; • met en place un programme continu pour évaluer et améliorer la satisfaction au travail des intervenants et des employés; • évalue régulièrement si elle répond aux attentes et aux besoins de ses utilisateurs et de sa collectivité en matière de soins palliatifs, et s’ils sont satisfaits; • entreprend une vérification annuelle de ses dossiers financiers; • participe à des examens d’agrément intermittents visant à évaluer son efficacité comparativement à celle d’organisations semblables et aux normes de pratique de l’ACSP. N10.3 L'organisation met en place un mécanisme d’examen et de mise à jour réguliers de ses plans stratégique et général. N10.4 L'organisation met en place un mécanisme d’examen et de mise à jour réguliers de ses normes de pratique, de ses politiques et procédures, et de ses lignes directrices concernant la collecte des données et la documentation. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 51 11. Communications et marketing Principe P11.1 Les communications et le marketing font mieux connaître l’organisation et favorisent l’accès à ses activités. Normes N11.1 L'organisation a des activités de communication et de marketing internes et externes pour diffuser l’information relative à ses services cliniques et à ses autres activités, les faire mieux connaître, et étendre l’utilisation de ses services. N11.2 La documentation écrite est rédigée et présentée de façon appropriée pour les lecteurs cibles. N11.3 L’information portant sur l’organisation, ses activités, et l’accès à ses services est facile à obtenir pour les patients, les proches, les intervenants et le public. N11.4 L'organisation a un plan de liaison avec les médias. N11.5 L'organisation a un plan de communication en cas de situation défavorable. Page 52 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 V. Appliquer le modèle Le modèle consensuel présente la situation idéale d’une organisation de soins palliatifs, autonome sur le plan financier et indépendante des modèles de prestation des services. Son objectif est d’orienter la prestation des soins aux patients et à leurs proches ainsi que le fonctionnement de l’organisation. Les concepts sont aussi valables pour les autres aspects des soins palliatifs, y compris l’enseignement, la gestion de la qualité, la recherche et la promotion. Ce modèle élaboré au Canada peut toutefois s’appliquer dans d’autres pays avec de légères modifications pour tenir compte de la situation locale. Nous survolerons rapidement dans ce chapitre les applications du modèle par : • les cliniciens en soins primaires et experts, pour orienter la prestation des soins palliatifs, le moment opportun d’une consultation avec des experts, et l’élaboration de critères objectifs de pratique, de politiques et procédures, et de règles liées à la collecte des données et à la documentation; Les soins palliatifs sont nés des « soins aux mourants », mais les concepts peuvent maintenant guider les soins pour les maladies en phase aiguë, chronique, ou terminale, et pendant le deuil. Certains éléments – comme une communication et des prises de décisions efficaces, la planification anticipée des soins, la prise de décisions par des substituts, l’information pratique sur une maladie et ce qu’on peut attendre des intervenants, et la gestion des symptômes, la perte, la peine et les périodes de transition – peuvent aider ceux qui risquent d’avoir une maladie (p. ex., personnes séropositives ou qui, par leur terrain génétique, risquent d’avoir une maladie mettant la vie en danger, les aînés, et même les personnes en bonne santé mais qui craignent une maladie ultérieure). • les administrateurs, pour orienter le développement d’une organisation, l’élaboration de critères objectifs de pratique, de politiques et procédures, et de règles liées à la collecte de données et à la documentation; • les responsables d’une équipe de soins, pour orienter la formation d’équipes de soins avec les patients et leurs proches; • les gestionnaires de la qualité, pour orienter la mise en place d’une stratégie globale de gestion de la qualité; • les enseignants, pour orienter l’élaboration de compétences de base, de programmes d’études et d’examens destinés aux intervenants primaires et aux experts en soins palliatifs; • les organismes de réglementation, les décideurs et les bailleurs de fonds, pour orienter la révision et l’établissement de lois, de règlements, de politiques, du financement, de la prestation de services et des stratégies de surveillance des données démographiques; • les chercheurs, pour cibler les lacunes dans les connaissances et les habiletés concernant la pratique des soins palliatifs • les défenseurs des consommateurs et des intervenants, pour qu’ils comprennent mieux les services de soins palliatifs, les attentes des intervenants et leurs efforts de promotion. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 53 Le carré intégré organisationnel et des soins Le modèle des soins palliatifs de l’ACSP a deux volets : la prestation de soins aux patients et aux proches, et l’établissement et le fonctionnement d’une organisation. Dans cette monographie, nous les avons séparés pour les présenter, mais ils sont indissociables puisqu’ils reposent sur la même compréhension de la maladie et du deuil, les mêmes définitions, valeurs, principes et concepts fondamentaux. Ils sont aussi interdépendants. Les cliniciens ne peuvent soigner sans les ressources et les fonctions principales d’une organisation, et celle-ci ne peut remplir sa mission sans un processus bien établi de soins qui prend en compte les problèmes courants des patients et des proches. Cette corrélation entre les soins et la fonction organisationnelle des soins palliatifs est illustrée par le « carré intégré » de la figure ci-dessous. En réalité, les ressources et les fonctions organisationnelles appuient les activités cliniques. Figure 16 : Corrélation du carré organisationnel et du carré des soins Carré des soins Carré organisationnel On peut adapter cet instrument pour toutes les activités liées aux soins palliatifs. Une version simplifiée se trouve à la figure 17, à la page suivante. Page 54 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Figure 17 : Le carré organisationnel et des soins Modalités des soins Évaluation Transmission de l’information Prise de décisions Planification des soins Prestation des soins Confirmation Gestion et administration Domaine physique Domaine psychologique Fonctions principales Problèmes courants Gestion de la maladie Planification Soins prodiqués aux patients Domaine social Domaine spirituel et aux proches Opérations Gestion de la qualité Domaine pratique Soins de fin de vie / gestion de la mort Communication / marketing Pertes, deuil Financières Humaines Documentaires Physiques Communautaires Ressources Voir les pages 102 et 103 pour le « Carré organisationnel et des soins » détaillé. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 55 1. Appliquer le modèle aux soins cliniques Prodiguer des soins palliatifs Comme, en soins palliatifs, les problèmes surviennent pendant toute la maladie et le deuil, les cliniciens (les intervenants, ce qui comprend les bénévoles) doivent : • savoir identifier la gamme complète des problèmes courants que les patients et les proches affrontent; • savoir appliquer les compétences de base des soins palliatifs à l’aide d’approches fondées sur des lignes directrices de bonnes pratiques largement acceptées; • évaluer leurs résultats avec efficacité; • colliger la documentation appropriée. Comme dans n’importe quelle autre situation de soins de santé, les intervenants en soins primaires aux prises avec des problèmes et des cas qui les dépassent et sortent de leur compétence, ou dont les résultats ne sont pas conformes aux normes de pratique acceptées (celles du modèle) doivent pouvoir s’adresser à des experts en soins palliatifs39. À cette fin, des équipes interdisciplinaires d’experts en soins palliatifs secondaires doivent être facilement accessibles dans tous les milieux de soins où des patients et des proches sont pris en charge. Les experts en soins secondaires doivent à leur tour pouvoir avoir accès à des experts en soins tertiaires dans tous les grands centres universitaires ou urbains. Figure 18 : Rôles des intervenants en soins palliatifs Intervenant en soins primaires Expert en soins secondaires Gère la maladie, ses manifestations et les situations difficiles associées Expert en soins palliatifs Appuie les intervenants en soins primaires dans tous les milieux de soins où des patients et leurs proches sont pris en charge Identifie les problèmes Fournit les compétences de base liées aux soins palliatifs Expert en soins tertiaires Fournit des consultations aux experts en soins secondaires et aux intervenants en soins primaires pour les cas difficiles Enseigne à des experts en soins secondaires et tertiaires et les forme Fait de la recherche Élabore des stratégies de promotion Page 56 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 L’établissement d’une relation thérapeutique Les soins palliatifs sont fondés sur l’établissement d’une relation thérapeutique entre des intervenants qualifiés et le patient et ses proches. C’est un processus créatif destiné à modifier, chez le patient et ses proches, l’expérience de la maladie et du deuil. Il allie l’art et la science de la prestation des soins au savoir et aux habiletés nécessaires pour une gamme d’interventions thérapeutiques. Chaque relation thérapeutique s’établit par une série de rencontres thérapeutiques. Les rencontres thérapeutiques individuelles doivent être suffisamment fréquentes pour suivre les changements dans la situation du patient et des proches, et fournir les traitements choisis. Pour certains patients, les rencontres peuvent être prolongées, ou se tenir parallèlement pour permettre des soins continus. Une relation thérapeutique efficace dépend des qualité suivantes des intervenants : • ils sont qualifiés pour une communication efficace (voir page 21); • ils sont qualifiés pour faciliter la formation et le fonctionnement de l’équipe de soins (voir page 22); • ce sont des agents de changement efficaces (voir page 23). Il ne saurait y avoir de bonne relation thérapeutique sans continuité des intervenants et des soignants naturels pendant tout le processus. Chaque fois qu’il y a des changements, il faut repartir à zéro et franchir à nouveau les étapes de formation du groupe jusqu’à ce que le patient, ses proches ainsi que les intervenants travaillent ensemble avec efficience. Les intervenants de première ligne et les experts en soins palliatifs pourront s’inspirer des six étapes essentielles et des étapes de base (voir figure 10, page 26) ainsi que du cadre conceptuel du « Carré des soins » (voir figure 11, page 27) pour leurs rencontres thérapeutiques. Figure 19 : Rencontres successives pendant l’établissement d’une relation thérapeutique Nota : Les chiffres de la figure montrent la séquence des rencontres. Selon les besoins en soins et la durée de la contribution, il peut y avoir plus ou moins de rencontres pendant la durée de la relation thérapeutique. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 57 Les phases d’une relation thérapeutique On peut considérer qu`une relation thérapeutique comprend trois phases : la prise en charge, les soins, et la fin de la relation (congé). Selon la phase en cours et les participants à une rencontre précise, le contenu spécifique et l’approche à l’égard des soins varient pour chaque étape essentielle. Évaluation Pour l’évaluation, les cliniciens peuvent utiliser la liste des domaines et des problèmes courants pour faire un questionnaire fonctionnel et identifier les problèmes (voir figure 7, à la page 15). Un instrument d’évaluation validé, comme le NEST40, peut orienter les cliniciens vers des domaines où existent des problèmes actuels nécessitant une anamnèse et un examen approfondis. Il ne faut pas négliger des problèmes courants qui peuvent devenir sérieux s’ils ne sont pas prévenus, ou les opportunités de croissance. Les problèmes négligés peuvent se combiner et compliquer davantage la situation du patient et de ses proches. Voir à la figure 20 les différentes approches d’évaluation selon les phases d`une relation thérapeutique. Figure 20 : Types d’évaluation selon les phases d’une relation Phase 1 : Prise en charge Phase 2 : Soins Phase 3 : Fin de la relation (congé) Recueillir les caractéristiques du patient et des proches, et de l’information auprès de personnes ressources Examiner les caractéristiques du patient et des proches Examiner la situation face aux problèmes actuels Recueillir les antécédents des maladies primaires et secondaires, les comorbidités et leurs traitements Établir un pronostic Évaluer l’éligibilité à l’admission s’il y a des critères à remplir (p. ex., Conditions de participation, régime d’assurance-santé américain41) Faire un questionnaire fonctionnel complet en examinant tous les domaines pour chercher les problèmes actuels et potentiels, et les occasions de croissance Faire un bilan et un examen détaillés de tous les problèmes identifiés Déterminer les préférences du patient et des proches pour les « modalités des soins » générales Déterminer s’il y a des dernières volontés, des bénéficiaires désignés Déterminer la réceptivité pour parler de la fin de la vie et de la mort Recueillir des données précises telles que : • Valeurs, croyances, pratiques culturelles, personnelles, religieuses • Stade de développement • Handicaps • Effets indésirables • • • • Allergies Fidélité aux interventions thérapeutiques antérieures Restrictions alimentaires Personnalité Page 58 Examiner la situation concernant les problèmes actuels, comparer par rapport aux mesures prises pour la situation antérieure Spécifier les données de la fin de la relation et du transfert Chercher s’il y a de nouveaux problèmes ou des opportunités de croissance Faire un bilan et un examen détaillés des nouveaux problèmes Évaluer s’il y a des effets indésirables ou des interactions médicamenteuses Évaluer la fidélité au plan de soins et de traitements, et aux protocoles thérapeutiques Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Transmission de l’information La communication est une composante essentielle de la relation thérapeutique, elle est toujours bidirectionnelle. On trouvera à la figure 21 les types d’informations communiquées aux différentes phase d’une relation thérapeutique. Figure 21 : Types d’informations communiquées selon les phases d’une relation Phase 1 : Prise en charge Phase 2 : Soins Phase 3 : Fin de la relation (congé) Déterminer ce que le patient et les proches comprennent de la maladie et de la situation Revoir la compréhension de la maladie et de la situation Déterminer les limites de la confidentialité Revoir les limites de la confidentialité Revoir la compréhension de la maladie et de la situation Déterminer les préférences du patient pour la communication de l’information Revoir les préférences pour la communication de l’information Présenter l’organisation et ses services Expliquer au patient ses droits et ses responsabilités Communiquer au besoin des informations pertinentes Communiquer au besoin des informations pertinentes Communiquer au besoin des informations pertinentes Lorsque la langue est un obstacle, il incombe aux intervenants de s’assurer que le patient et les proches ont accès à une bonne traduction pour que la communication soit claire et que l’information passe. La traduction devrait être fournie par des personnes qui comprennent les concepts et le sens des mots dans les deux langues et les deux cultures. Autant que possible, les cliniciens devraient éviter de faire appel à des proches pour traduire, parce que souvent ceux-ci ne connaissent pas la terminologie et les concepts médicaux, et que cela peut créer une confusion entre leurs rôles de proches et d’intervenants. Prise de décisions La figure 22 montre les types de prises de décisions aux différentes phases d`une relation thérapeutique. Figure 22 :Types de prises de décisions selon les phases d’une relation Phase 1 : Prise en charge Phase 2 : Soins Phase 3 : Fin de la relation (congé) Évaluer la capacité de prendre des décisions Évaluer la capacité de prendre des décisions Évaluer la capacité de prendre des décisions Revoir les buts des soins Revoir si la fin de la relation et le congé sont acceptables Établir les buts des soins Attribuer des priorités aux problèmes Offrir des choix thérapeutiques Aider à choisir les traitements Obtenir le consentement Revoir l’attribution des priorités aux problèmes Revoir les choix de traitements Déterminer un décideur substitut Offrir de nouveaux choix thérapeutiques s’il y en a Préparer des directives préalables Aider à choisir les traitements Expliquer la méthode de résolution des conflits Obtenir le consentement S’efforcer de résoudre les conflits S’efforcer de résoudre les conflits Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 59 Planification des soins La figure 23 montre les différents types de planification aux différentes phases d’une relation thérapeutique. Figure 23 : Types de planification des soins selon les phases d’une relation Phase 1 : Prise en charge Phase 2 : Soins Phase 3 : Fin de la relation (congé) Choisir un milieu de soins Revoir si le milieu de soins convient Planifier la transition Déterminer une méthode pour négocier et élaborer un plan de soins et de traitements Négocier et élaborer le plan initial de soins et de traitements Négocier et élaborer, ou revoir et mettre à jour le plan continu de soins et de traitements Transférer le plan de soins et de traitements aux intervenants (pour assurer la continuité) Prestation des soins La figure 24 montre les différentes approches de prestation des soins aux différentes phases d’une relation thérapeutique. Figure 24 : Types de prestation des soins selon les phases d’une relation Phase 1 : Prise en charge Phase 2 : Soins Phase 3 : Fin de la relation (congé) Former l’équipe de soins initiale Poursuivre l’implantation, l’enseignement et le soutien de l’équipe de soins Suspendre les activités de l’équipe de soins et faire un bilan • Engager des intervenants et des soignants naturels • Déterminer qui dirigera et fera la coordination • Fournir la formation et le soutien initiaux • Initier l’outil de communication de l’équipe de soins Demander des consultations initiales Déterminer le milieu des soins Déterminer quels services seront essentiels Fournir un enseignement et un soutien initiaux au patient, aux proches et au réseau élargi Fournir les traitements initiaux Faire le suivi des consultations antérieures Clore les consultations Demander de nouvelles consultations Revoir le milieu de soins Fournir un enseignement et un soutien finaux au patient, aux proches et à son réseau élargi Revoir les services essentiels Fournir les traitements finaux Fournir un enseignement et un soutien continus au patient, aux proches et à son réseau élargi Éliminer au besoin des médicaments et des déchets Fournir les traitements et en administrer de nouveaux Établir des programmes concernant la sécurité, l’entreposage, la manipulation et l’élimination Revoir les programmes concernant la sécurité, l’entreposage, la manipulation et l’élimination Déterminer des procédés de prévention des infections Revoir les procédés de prévention des infections Éliminer au besoin des médicaments et des déchets Éliminer au besoin des médicaments et des déchets Rapporter les erreurs Revoir et rapporter les erreurs Page 60 Fermer l’outil de communication de l’équipe de soins Terminer les programmes concernant la sécurité, l’entreposage, la manipulation et l’élimination Rapporter les erreurs Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Confirmation La figure 25 montre les différentes approches utilisées pour la confirmation aux différentes phases d’une relation. Figure 25 : Types de confirmation selon les phases d’une relation Phase 1 : Prise en charge Phase 2 : Soins Phase 3 : Fin de la relation (congé) Déterminer la compréhension Vérifier la compréhension Vérifier la compréhension Évaluer la satisfaction du patient, des proches, des intervenants Évaluer la satisfaction du patient, des proches, des intervenants Évaluer la satisfaction du patient, des proches, des intervenants Évaluer la perception du patient, des proches, des intervenants par rapport à la complexité et au stress Évaluer la perception du patient, des proches, des intervenants par rapport à la complexité et au stress Demander s’il y a des préoccupations, d’autres problèmes et des questions Demander s’il y a des préoccupations, d’autres problèmes et des questions Évaluer la perception du patient, des proches, des intervenants par rapport à la complexité et au stress Demander s’il y a des préoccupations, d’autres problèmes et des questions Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 61 Élaboration de principes et de critères objectifs de pratique Les cliniciens et les organisations peuvent utiliser les principes et les normes de pratique du modèle pour élaborer des principes et des critères objectifs de pratique locaux (voir partie III, page 25, et partie IV, page 41). La révision, la modification et l’acceptation de ces concepts auront autant d’importance que la démarche qu’Ils adopteront à l’égard des soins. Figure 26 : Élaboration de principes et de critères objectifs de pratique Élaboration de politiques et procédures, et de règles pour la collecte des données et la documentation Les cliniciens peuvent aussi utiliser le modèle, combiné à des lignes directrices relatives à la bonne pratique et à des lignes directrices sur la collecte des données et la documentation, pour préparer, au niveau local, des politiques et procédures ainsi que des règles pour la collecte des données et la documentation à l’égard de tous les problèmes que rencontrent habituellement les patients et les proches (voir un exemple à la figure 29, page 71). Figure 27 : Élaboration de politiques et procédures, et de règles pour la collecte des données et la documentation Page 62 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Autres applications cliniques Pour être efficaces, les cliniciens doivent recevoir une formation appropriée, être évalués régulièrement, et avoir le soutien nécessaire de leurs collègues et de leur organisation. En appliquant systématiquement le modèle, les cliniciens fourniront des soins cohérents, notamment : • ils auront des attentes raisonnables pour le pronostic et les résultats à l’égard de chaque patient et entité de soins42, 43; • ils minimiseront les risques d’erreurs44; • ils minimiseront leur risque professionnel, le sentiment de stress et les manifestations associées45; • ils réduiront leurs risques d’épuisement professionnel et leurs changements d’emploi. Les cliniciens peuvent utiliser le modèle des soins palliatifs en même temps que les modèles de financement et de prestation des services en cours dans leur province ou leur territoire. Ils pourront ainsi élaborer leurs propres stratégies concernant les rencontres thérapeutiques, la collecte de données cliniques utiles, la documentation des problèmes du patient et des proches, et leurs interventions thérapeutique, de façon conforme aux pratiques largement acceptées, en réduisant les risque de refus de remboursement. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 63 2. Appliquer le modèle au développement et au fonctionnement organisationnels Les organisations de soins palliatifs naissent comme des entités autonomes, ou dans le cadre d’une grande organisation d’accueil. Elles dépendent toujours des modèles de financement et de prestation des services existants. Leur réussite dépend des qualités suivantes des participants : • ils savent communiquer efficacement (voir page 21); • ils connaissent la direction et la dynamique d’un groupe (voir page 22); • ce sont des agents de changement (voir page 23). Projet initial Les administrateurs et les cliniciens qui veulent créer une organisation de soins palliatifs doivent connaître d’abord : • quels sont les besoins de leur collectivité; • quelles sont leurs activités principales ou gammes de produits (services cliniques, enseignement des intervenants de première ligne et (ou) des experts en soins palliatifs, recherche et défense des intérêts); • quelle est leur clientèle (les intervenants de première ligne qui envoient des patients, l’organisation d’accueil, les patients et les proches); • quelles sont les ressources dont ils ont besoin pour mener leurs activités principales et maintenir leur infrastructure (ressources financières, humaines, documentaires, physiques et communautaires, voir figure 13, page 43). Une fois que ce projet a pris corps, les organisateurs peuvent commencer la planification en quatre phases illustrée par la figure 28, à la page suivante. Le modèle décrit dans ce guide ainsi que le CAPC Manual: Everything You Wanted To Know About Establishing a Palliative Care Program But Were Afraid to Ask seront des ressources précieuses pour faciliter la mise en place de l’organisation. Voir http://www.capcmanual.info/. Page 64 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Figure 28 : Processus de planification d’une organisation de soins palliatifs Phase 3 Mettre en place une structure de gestion et d’administration Élaborer un concept Phase 2 Identifier un groupe de travail sur la planification, des responsables, des « champions » Élaborer une proposition de planification Faire une planification stratégique Acquérir, développer et gérer les ressources Demander l’autorisation et les ressources nécessaires pour planifier Planifier les activités Créer des critères objectifs de pratique, des politiques et procédures, des règles pour la collecte des données et la documentation Phase 1 Créer un groupe de travail initial Préparer une proposition Demander l’autorisation et les ressources nécessaires pour mettre en œuvre le plan Mettre en place une infrastructure Phase 4 Revoir les résultats, les besoins non satisfaits, l’existence d’autres ressources Réviser les plans stratégique et d’activités pour l’année suivante Créer des liens avec des intervenants partenaires Créer des systèmes de sécurité, de protection et d’urgence Mettre en place les activités principales Instaurer des fonctions de gestion de la qualité et de communications, et de marketing Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 65 Phase 1 : Se préparer à planifier Pendant la phase 1, un groupe de travail d’organisateurs transformera les idées initiales en proposition de planification, qui mettra de l’avant les éléments suivants : le besoin, le concept de chacune des activités principales, la clientèle et les parties intéressées, le processus de planification et les ressources nécessaires pour cette planification. Le modèle guidant les soins prodigués aux patients et aux proches (voir partie III, page 25) et l’établissement et le fonctionnement organisationnels (voir partie IV, page 41) pourront être très utiles pour l’élaboration de ces concepts initiaux. Quand la proposition de planification sera prête, les dirigeants du groupe de travail et les champions la présenteront aux organismes qui fourniront les ressources et donneront l’autorisation du processus complet de planification (les administrateurs de l’organisation d’accueil de l’organisme de soins palliatifs, ou les principaux bailleurs de fonds). Phase 2 : Planifier l’organisation Munis de l’autorisation et des ressources nécessaires pour procéder à la planification, les organisateurs entament une planification stratégique et des activités poussée pour définir la nouvelle organisation. Afin de mettre le processus en route, ils forment un groupe de travail de planification et ils désignent des responsables et les personnes qui contribueront à la planification ou feront la promotion du plan quand il sera prêt. Planification stratégique Il s’agit de définir l’organisation, ses gammes de produits, et les modalités de sa mise en place. Fondées sur le concept de la phase 1, les premières étapes viseront les buts suivants : • identifier la clientèle et les parties intéressées46; • faire une évaluation des besoins de l’organisation ou des organisations qui accueilleront la nouvelle organisation de soins palliatifs et la communauté qu’elle desservira47. Avec cette analyse, on justifiera la formation de la nouvelle organisation, on adaptera son concept et on recensera d’autres organisations de soins de santé susceptibles de devenir des partenaires ou des concurrentes. Définir l’organisation Après l’évaluation des besoins, le groupe de travail définit l’organisation : activités principales, services cliniques, stratégie de développement. Plusieurs concepts du modèle peuvent servir à cette opération : • Les valeurs et les principes sur lesquels reposent les soins palliatifs peuvent servir à établir les valeurs et les principes de l’organisation (voir page 19) • Le modèle d’énoncés de mission et de perspectives d’avenir peut faciliter la préparation des énoncés nécessaires pour l’organisation (voir page 42). Page 66 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Définir les activités principales La plupart des nouvelles organisations commencent par implanter un nombre limité d’activités principales, p. ex., un seul service clinique, qui agit dans un seul cadre de soins et dispense un enseignement à un nombre limité d’intervenants de première ligne (voir page 41). Quand ces activités sont en place et fonctionnent bien, on peut étendre l’éventail des activités les années suivantes pour répondre aux besoins reconnus dans la communauté. Définir les services cliniques Les organisateurs peuvent utiliser la liste détaillée des domaines et des problèmes associés à la maladie et au deuil (figure 7, page 15), et le « Carré des soins » (voir figure 11, page 27) pour décider les problèmes à prendre en compte, les traitements qui seront dispensés par les services cliniques de l’organisation, déterminer des services cliniques, et ceux qui le seront par des partenaires (pour éviter des lacunes dans les soins offerts aux patients et aux proches). Les organisateurs doivent aussi décider quels types de soins ils dispenseront, dans quels milieux, en utilisant quels modèles de prestation des services. Types de soins possibles Comme le nombre de problèmes, leur gravité, la durée du besoin, et la rapidité de l’intervention nécessaire varient considérablement pendant la maladie et le deuil, les planificateurs doivent décider quels soins ils dispenseront. Soins pour des patients en phase aiguë. Pendant la maladie, du début au congé, les patients et les proches ont souvent un certain nombre de problèmes aigus qui nécessitent une attention d’une durée limité. Soins chroniques. Au fur et à mesure que la maladie progresse et qu’elle compromet la survie, les patients et les proches peuvent avoir un nombre croissant de problèmes chroniques qui nécessitent des soins de garde ou des soins infirmiers compétents continus. Soins de relève. Les aidants naturels peuvent être épuisés et avoir besoin de relève pour prendre une pause ou des vacances. Soins de fin de vie. Quand le patient approche de la fin de sa vie, la gravité des problèmes et le besoin de soins augmentent considérablement, surtout les dernières heures de la vie, où tout peut évoluer en quelques heures ou quelques jours. Soins aux personnes endeuillées. Pour les proches qui restent après la mort du patient, l’intensité du besoin au moment du deuil passe par un sommet et diminue habituellement quand les personnes prennent conscience de ce qui s’est passé et reconnaissent l’importance de cette perte dans leur vie. Le sentiment de perte s’émousse avec le temps quand les proches reconstruisent leur vie et créent le nouveau groupe des proches48. Délais de réponse. Il faudra des stratégies de réponse standard et d’urgence pour tous ces types de soins. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 67 Modèles possibles de prestation de services Pour achever de définir leurs activités cliniques, les organisateurs devront choisir des modèles de prestation de services et les milieux d’intervention. Services de consultation et soins primaires : Les organisations de soins palliatifs forment souvent une équipe interdisciplinaire d’experts qui fournit un ensemble de services de consultation et de soins primaires dans un ou plusieurs milieux où les patients et leurs proches reçoivent des soins (voir encadré ci-contre). Les intervenants de première ligne peuvent alors faire appel à l’équipe pour : 1. une consultation unique sans suivi; 2. une consultation avec suivi, où les intervenants en soins primaires conservent la responsabilité générale des soins du patient et des ses proches, les experts ayant un rôle de soutien; 3. 4. une consultation avec suivi, où les experts assument la responsabilité générale, les intervenants en soins primaires originaux ayant un rôle de soutien; une consultation suivie par la dévolution de la responsabilité principale des soins du patient et des proches (les intervenants en soins primaires originaux ne participent plus). Milieux de soins Le patient et les proches peuvent recevoir des soins dans différents milieux : • établissements de soins actifs (lits de médecine générale, unités de soins intensifs, urgence en centre hospitalier); • établissements de soins de longue durée; • au domicile du patient (chez lui, pension, prison, pénitencier, la rue) • en cabinet ou à une clinique • centre de jour • maison de soins palliatifs. Environnements spécialisés : Pour faciliter l’accès à des soins palliatifs intensifs 24 h sur 24, beaucoup d’organisations créent des environnements spécialisés qui fournissent un savoir-faire et des soins qualifiés 24 h sur 24, sept jours par semaine, 365 jours par an (24/7/365), et favorisent l’intimité et le respect de la vie privée pour les proches. On peut créer un tel environnement « selon les besoins » dans le milieu du patient, mais il est souvent plus efficace pour une organisation de soins palliatifs d’avoir plusieurs lits dont elle a le contrôle dans un emplacement, centre ou maison autonome, ou une unité hébergée dans un établissement de soins actifs ou de 49 soins de longue durée . Stratégie de développement Pour compléter la planification stratégique, le groupe de travail devra établir des buts et des objectifs, des stratégies et des tactiques, et les calendriers et les points de décisions stratégiques pour créer l’infrastructure de l’organisation et chacune de ses activités principales50. Page 68 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Planification des activités Cette planification porte sur les fonctions et les ressources dont l’organisation a besoin pour mener ses activités principales et gérer son infrastructure. Quand la planification stratégique est bien engagée, le groupe de travail sur la planification peut utiliser le « Carré organisationnel » et les principes et les normes de pratique associés pour préparer le plan des activités51 (voir figure 14 à la page 44, et les pages 45 - 52). Grâce à cette planification, le groupe de travail définit : • la structure de la gestion et de l’administration de l’organisation, y compris la direction et la responsabilité; • le plan d’acquisition et de gestion des ressources financières, humaines, documentaires, physiques et communautaires nécessaires (voir figure 13, page 43); • le plan de mise en œuvre et d’exploitation de chacune des activités principales, et l’infrastructure de l’organisation, c’est-à-dire les plans relatifs à l’élaboration de critères objectifs de pratique, de politiques et procédures, et de règles pour la collecte des données et la documentation (voir pages 38 et 62); • un plan de gestion de la qualité (voir page 79); • un plan de communications et de marketing (voir page 88). Vendre la proposition Quand les plans stratégique et d’activités sont prêts, on les fusionne en une proposition, que l’on présente aux entités qui fourniront les ressources et l’autorisation de créer la nouvelle organisation (les administrateurs de l’organisation d’accueil, ou les principaux bailleurs de fonds). Il faut une planification soigneuse pour orchestrer les processus de présentation et d’approbation si l’on veut un résultat positif. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 69 Phase 3 : Mise en place et exploitation de l’organisation Après avoir obtenu l’autorisation et les ressources nécessaires pour former l’organisation, le groupe de travail entame la phase de mise en place et d’exploitation de la nouvelle organisation. Il devra : • mettre en place la structure de gestion et d’administration, et choisir les dirigeants; • acquérir, développer et gérer les ressources nécessaires; • élaborer ses critères objectifs de pratique, ses politiques et procédures, et des règles liées à la collecte des données et à la documentation; • créer des liens avec d’autres fournisseurs partenaires pour garantir la continuité du plan de soins et de traitements, de l’information et des intervenants; • élaborer des systèmes de sécurité, de protection et d’urgence; • exécuter chacune des activités principales, et la gestion de la qualité ainsi que les fonctions de communication et de marketing. Plusieurs concepts du modèle peuvent guider les opérations de l’organisation. Le mécanisme de révision, de modification et d’acceptation de ces concepts aura autant d’importance que la démarche de soins adoptée par l’organisation. • Le lexique des expressions et termes courants peut servir à définir des expressions et des termes courants dans l’organisation (voir les annexes, page 93). • Les principes et les normes de pratique concernant les soins des patients et des proches (voir pages 28 – 37) peuvent guider l’élaboration de critères objectifs de pratique généraux et spécifiques pour chacun des problèmes dont s’occuperont les services cliniques (voir figure 29 à la page suivante). • Les principes et les normes de pratique concernant le fonctionnement organisationnel (voir pages 46 – 52) peuvent guider l’élaboration des fonctions générales et spécifiques à certaines ressources de l’organisation. • Les lignes directrices relatives à la bonne pratique (voir page 38) peuvent guider l’élaboration de politiques et procédures régissant un problème spécifique. • Les lignes directrices sur la collecte des données et la documentation peuvent guider l’élaboration de règles pour un problème spécifique en matière de collecte des données et de documentation (voir pages 38 et 62). Plus tard, les organisateurs devront créer des tableaux qui élargiront le « Carré des soins » et montreront en détail le processus de prestation des soins pour chacun des problèmes courants 52 chez les patients et les proches. Ces tableaux seront semblables à ceux du modèle de 1995 (voir un exemple à la figure 29, à la page suivante). On créera des tableaux pour élargir le « Carré organisationnel » et montrer en détail les fonctions principales permettant d’acquérir et de gérer les ressources nécessaires pour entretenir l’infrastructure de l’organisation et exploiter ses activités. Page 70 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Figure 29 : Modèle de tableau de critères objectifs de pratique, politiques et procédures, règles de collecte des données et de la documentation pour un problème spécifique Évaluation Critères objectifs de pratique Critères de pratique pour l’évaluation reliée au problème Politiques et procédures Règles de collecte des données et de documentation Politiques et procédures pour guider l’évaluation du problème Situation et contexte du patient et des proches reliés au problème Attentes, besoins, espoirs et craintes reliés Étiologies Perception des bénéfices et des inconvénients des traitements administrés Critères de pratique pour la transmission de l’information reliée au problème Politiques et procédures pour guider la transmission de l’information reliée au problème Critères de pratique pour la prise de décisions reliée au problème Politiques et procédures pour guider la prise de décisions reliées au problème Information examinée reliée au problème Réactions émotionnelles Compréhension de l’information communiquée reliée au problème Buts des soins reliés au problème Priorité attribuée au problème Options thérapeutiques offertes avec leur potentiel de bénéfices, de risques ou d’inconvénients Traitements choisis Directives préalables reliées au problème Critères de pratique pour la planification des soins reliée au problème Politiques et procédures pour guider la planification des soins reliée au problème Milieu de soins Critères de pratique pour la prestation des soins reliée au problème Politiques et procédures pour guider la prestation des soins reliée au problème Activités de l’équipe de soins, formation et soutien reliés au problème Prestation des soins Planification des soins Prise de décisions Transmission de l’information Effets indésirables Plan de prestation des soins relié au problème Consultation reliée au problème Enseignement et soutien du patient, des proches, du réseau élargi reliés au problème Traitements administrés avec les effets obtenus (bénéfices, effets indésirables) Confirmation Erreurs reliées au problème Critères de pratique pour la confirmation reliée au problème Politiques et procédures pour guider la confirmation reliée au problème Compréhension reliée au problème Satisfaction reliée au problème Perception de la complexité et du stress reliés au problème Capacité de participer au plan de soins et de traitements Nota : Nous avons fourni des exemples de règles liées à la collecte des données et à la documentation pour montrer l’éventail possible des données qui peuvent être recueillies pour chaque problème. Il faudra des lignes directrices spécifiques pour chaque problème pour garantir l’utilité et la pertinence. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 71 Phase 4 : Examen annuel de l’organisation et révision du plan À la fin de chaque année, l’organisation devra examiner les points suivants dans le cadre de son plan de gestion de la qualité : • Les résultats de ses activités principales et de son infrastructure; • Les besoins en suspens de son ou de ses organisations d’accueil et de la collectivité qu’elle dessert; • L’existence d’autres ressources. En fonction de cette étude, les organisations feront une variante des phases deux à quatre de la planification et réviseront leurs plans stratégique et d’activités, leurs critères objectifs de pratique, leurs politiques et procédures, et les règles liées à la collecte des données et à la documentation pour la prochaine année. Désignation de l’organisation Selon leur taille et leur nature, les organisations de soins palliatifs choisissent une multitude de désignations ou de noms. Certaines s’intituleront des services, d’autres, des programmes. Les services font souvent partie d’une grande organisation (organisation ou programme d’accueil). Ils portent sur une ou plusieurs activités. La plupart n’ont pas leur propre structure de gestion. Les programmes peuvent faire partie d’une grande organisation ou être autonomes. Ils sont habituellement engagés dans plusieurs activités ou services, et ont, mais pas toujours, une structure de gestion. Dans certaines provinces ou territoires, le titre utilisé peut reposer sur des critères objectifs minimaux ou des critères portant sur le permis d’exercice. Selon que ces critères ont été conçus par une association ou un organisme de réglementation, la conformité aux critères et l’utilisation d’une désignation donnée peuvent être volontaires ou obligatoires. Dans son document publié en 1989, Service de soins palliatifs – Guide, Santé et Bien-être social Canada a proposé une classification fonctionnelle des programmes de soins palliatifs53. Il est apparu dès le début qu’un ou deux intervenants bien intentionnés qui fournissent quelques aspects des soins palliatifs peuvent seulement être considérés comme un service préliminaire. Aujourd’hui, ce genre de classification pourrait encore s’appliquer. Niveau 0 – Service préliminaire : service qui ne fournit que quelques services de soins palliatifs. En général, il y a un ou deux experts, mais pas d’équipe interdisciplinaire complète. Niveau I – Programme clinique de base : service ou programme qui fournit l’éventail complet des services cliniques nécessaires pour répondre aux problèmes habituels des patients et des proches pendant toute la maladie et le deuil. Les soins sont prodigués par une équipe interdisciplinaire qui comprend un ou plusieurs médecins experts cliniquement actifs, des infirmières, des travailleurs sociaux ou psychologues, aumôniers, pharmaciens et bénévoles. Les fonctions du programme incluent la gestion de la qualité ainsi que les communications et le marketing. Page 72 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Niveau II – Programme complet : service ou programme qui réunit une gamme complète de services cliniques pour fournir des soins pendant toute la maladie et le deuil, fait de l’enseignement auprès des intervenants en soins primaires, de la recherche et de la promotion. Toutes les activités sont menées par une équipe interdisciplinaire qui comprend un ou plusieurs médecins experts cliniquement actifs, des infirmières, des travailleurs sociaux ou des psychologues, des aumôniers, des pharmaciens et des bénévoles. La gestion de la qualité ainsi que les communications et le marketing font partie des fonctions du programme. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 73 3. Appliquer le modèle au développement et au fonctionnement de l’équipe de soins et de l’équipe régionale L’équipe de soins et l’équipe régionale sont essentiellement des « mini » organisations. L’équipe de soins assume la tâche de prendre en charge une entité formée d’un patient et de ses proches pour transformer leur expérience de la maladie et du deuil. L’équipe régionale est une entité fonctionnelle qui œuvre à l’intérieur d’une organisation de soins palliatifs et est conçue pour fournir des intervenants et une supervision à de multiples équipes de soins à l’intérieur d’une population, d’une région ou d’un milieu de soins donnés. Chaque équipe a besoin pour fonctionner efficacement du même genre de ressources, de fonctions et d’infrastructure que n’importe quelle organisation plus importante. Comme l’illustre l’exemple d’équipe de soins ci-dessous, tous les aspects du modèle guidant le développement et le fonctionnement organisationnels sont applicables à la formation et au fonctionnement tant de l’équipe de soins que de l’équipe régionale (voir la section IV, à la page 41). Développement et fonctionnement de l’équipe de soins Tel que mentionné à la section II du guide, la manière la plus efficace de fournir des soins palliatifs consiste à faire appel à une équipe de soins interdisciplinaire, qui se construit autour de chaque entité formée du patient et de ses proches pour dispenser des soins. Figure 30 : Équipe de soins du patient et des proches Patient Proches Intervenants Soignants naturels La formation d’une bonne équipe de soins repose sur la présence d’intervenants qui : • sont habiles à bien communiquer (voir page 21) • sont habiles à diriger et à faciliter la formation et le fonctionnement de l’équipe de soins (voir page 22) • sont des agents de changement efficaces (voir page 23). Comme pour toute autre organisation, le processus de développement de l’équipe de soins comporte quatre phases (voir la figure 31, page 78). Toutefois, l’équipe de soins étant une entité avec une durée de vie limitée, formée pour répondre aux besoins d’un patient et de ses proches, son cycle de vie comprend une phase additionnelle qui correspond à l’étape où ses services ne sont plus requis. C’est la phase de dissolution. Page 74 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Phase 1 : La préparation Dès le début, le patient et ses proches peuvent avoir besoin d’aide pour divers problèmes (voir figure 7, page 15). Dans le cadre de la planification des soins, l’intervenant qui a fait l’évaluation des besoins au moment de la prise en charge discute avec eux de la possibilité de former une équipe interdisciplinaire et sollicite leur autorisation pour aller de l’avant. Phase 2 : La planification Une fois la permission reçue, l’intervenant prépare le plan de formation et d’intervention de l’équipe de soins. Le processus de planification stratégique d’une équipe de soins est relativement simple. Le patient et ses proches représentent les clients. Les parties intéressées sont les intervenants et les soignants naturels, le réseau élargi du patient et des proches, l’organisme de soins palliatifs et tout autre organisme communautaire ou de soins de santé lié à la prestation des soins. L’évaluation des besoins est réalisée dans le cadre de l’évaluation initiale et se poursuit tout au long du processus de prestation des soins. L’équipe de soins fonctionne selon les valeurs et les principes établis pour les soins palliatifs (voir page 19). Elle a pour mission de s’occuper du patient et de ses proches, et sa vision est établie à partir des objectifs de soins du patient et des proches. Son activité principale consiste à prodiguer le type de soins requis, dans le milieu de soins choisi à l’étape de planification des soins. La planification opérationnelle est quant à elle beaucoup plus adaptée à la situation particulière du patient et de ses proches, et peut s’inspirer du « Carré organisationnel » (voir page 45). Chaque équipe de soins est dirigée par un intervenant désigné, qui possède les aptitudes nécessaires pour former une équipe, connaît les méthodes de gestion de la dynamique de groupe au sein d’une équipe de soins et sait comment coordonner le processus de prestation des soins. La direction de l’équipe peut se faire en collaboration avec un soignant naturel ou le patient luimême. Le responsable de l’équipe de soins veille à la planification des aspects suivants : • les ressources financières, humaines, documentaires, physiques et communautaires nécessaires pour soutenir les activités de l’équipe de soins; • la formation, l’éducation, la mise en oeuvre, la gestion et le soutien de l’équipe de soins et de ses activités; • l’examen de routine des activités de l’équipe de soins; • une stratégie de communication entre les membres de l’équipe de soins. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 75 Phase 3 : La mise en œuvre du plan Une fois le plan de soins et de traitements établi et les ressources nécessaires trouvées, le responsable (ou les responsables) de l’équipe de soins procède à la mise en oeuvre du plan. L’infrastructure et le soutien administratif sont généralement fournis par l’organisation de soins palliatifs. Acquisition et gestion des ressources : La majorité des équipes de soins font appel à une combinaison de ressources provenant du patient et de ses proches, de l’organisation de soins palliatifs et d’autres parties du réseau de soins de santé, ainsi que de la communauté. L’acquisition, la mise en place et la gestion de chacune de ces ressources sont des tâches qui exigent une somme de temps considérable de la part du responsable de l’équipe. Les ressources nécessaires sont les suivantes : • Ressources financières : Il faut des ressources financières suffisantes pour soutenir les activités de l’équipe de soins et la prestation des soins. • Ressources humaines : Il faut un nombre suffisant de personnes possédant la compétence et la confiance voulues pour prodiguer les soins requis. Formation de l’équipe de soins : L’équipe de soins est formée autant que possible d’une combinaison d’intervenants et de soignants naturels. Les intervenants sont choisis parmi l’équipe régionale de l’organisation de soins palliatifs pour leur capacité à mettre en œuvre le plan de soins et de traitements. La plupart des équipes de soins comprennent au moins une personne de chacun des groupes suivants : médecins spécialistes ou en soins primaires, infirmières, travailleurs sociaux, aumôniers, pharmaciens et bénévoles soignants. Les soignants naturels sont généralement des membres de la famille ou du réseau d’amis qui veulent jouer un rôle. Des consultants et représentants d’autres disciplines se joignent à l’équipe au besoin. Le responsable de l’équipe de soins doit veiller à confier un rôle à chacun des membres de l’équipe, tout en s’assurant que les personnes choisies pour dispenser des soins directs au patient sont capables de le faire et ont les motivations appropriées. Il est aussi important de faire en sorte que les membres de la famille ne se sentent pas dépassés par leur rôle de soignant et continuent d’avoir le temps de remplir leurs rôles « familiaux ». Éducation de l’équipe de soins : L’organisation de soins palliatifs dispense une formation continue aux intervenants et les évalue continuellement. On doit enseigner aux soignants naturels les compétences dont ils ont besoin pour effectuer les tâches qu’on leur a confiées. Soutien de l’équipe de soins : Les intervenants ont continuellement besoin de s’occuper de leur propre bien-être. Le responsable doit veiller à donner aux membres de son équipe les moyens et les occasions de parler de leurs expériences et de leurs sentiments. • Ressources documentaires : Un outil de collecte de données et de documentation permettant de constituer un dossier-patient et un outil de communication pour l’équipe de soins; un calendrier pour coordonner l’horaire et les activités de chaque intervenant; et des documents d’information pour compléter l’éducation et la formation des intervenants. • Ressources physiques : L’équipement médical, les médicaments et les fournitures nécessaires à la prestation des soins. Page 76 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 • Ressources communautaires : Des ressources communautaires pour compléter les activités et ressources de l’équipe de soins. Activités : Une fois que les intervenants et les ressources sont en place, l’équipe de soins commence à prodiguer des soins au patient et à ses proches. Toutes les activités de l’équipe de soins sont guidées par les normes de pratique, politiques et procédures de l’organisation de soins palliatifs, ainsi que par les normes relatives à la collecte des données et à la documentation. Communications : Une bonne stratégie de communication est établie et appliquée par les responsables et l’organisation de soins palliatifs pour soutenir les activités de l’équipe de soins. Phase 4 : Revue et modification du plan (Gestion de la qualité) À intervalles réguliers, une fois par semaine généralement, les intervenants et d’autres membres clés de l’organisation de soins palliatifs passent en revue les activités de l’équipe de soins. Cette évaluation a pour but d’examiner les résultats globaux, les besoins non satisfaits, l’utilisation des ressources, la perception de la complexité de la situation et du niveau de stress, ainsi que le degré de satisfaction des intervenants. Des modifications sont apportées au plan de soins et de traitements ainsi qu’aux activités de l’équipe de soins, selon les besoins. Phase 5 : Dissolution Lorsque le patient et ses proches n’ont plus besoin de l’équipe de soins, celle-ci doit se dissoudre. Pour mettre un terme à la relation thérapeutique et aux activités du groupe, il est important que tous les membres de l’équipe de soins se rencontrent une dernière fois pour se raconter leurs souvenirs, se soutenir mutuellement et célébrer leurs réalisations. Si le patient est décédé au cours du processus, l’équipe de soins intègre souvent à cette rencontre une cérémonie commémorative à la mémoire de la personne dont elle s’est occupée. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 77 Figure 31 : Le cycle de vie d’une équipe de soins Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Discussion avec le patient et ses proches de la possibilité de former une équipe de soins Planification stratégique Mise en place du leadership et de l’infrastructure administrative Revue des résultats de l’équipe de soins, des besoins non satisfaits, de l’utilisation des ressources, de la perception de la complexité et du stress, et du degré de satisfaction Demander la permission de planifier une équipe de soins Planification organisationnelle Recherche des intervenants et des ressources nécessaires pour créer l’équipe de soins et appliquer le plan de soins Acquisition, mise en place et gestion des ressources (p. ex., former l’équipe de soins, former et soutenir les intervenants et les soignants) Mise en œuvre du plan de soins et de traitements Modification du plan de soins et de traitements et des activités de l’équipe de soins Mise en œuvre des fonctions de gestion de la qualité et de communications Page 78 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 4. Appliquer le modèle à la gestion de la qualité Un des buts visés par un modèle national est de fournir une méthode de comparaison efficace des activités au sein d’une organisation et entre plusieurs organisations. Dans le domaine des soins palliatifs, toutes les activités visent à transformer l’expérience de la maladie et du deuil. L’évaluation de l’efficacité des activités à atteindre cet objectif doit donc faire partie intégrante des fonctions principales de chaque organisation. Les gestionnaires de la qualité peuvent utiliser ce modèle comme guide pour orienter l’élaboration d’une stratégie globale de gestion de la qualité destinée à évaluer tant les soins fournis au patient et à ses proches que le développement et le fonctionnement organisationnels. Critères objectifs de pratique, politiques et procédures, règles liées à la collecte des données et à la documentation Le modèle de guide des soins palliatifs présente un cadre conceptuel, qu’on nomme « le Carré de soins », ainsi que des principes et des normes de pratique portant sur tous les aspects des soins prodigués aux patients et aux proches, de même qu’un autre cadre conceptuel appelé « le Carré organisationnel » avec des principes et des normes de pratique pour tous les aspects touchant le développement et le fonctionnement organisationnels. Ce modèle, appliqué conjointement avec les lignes directrices relatives à la bonne pratique et les lignes directrices sur la collecte des données et la documentation, peut servir de guide à chaque organisation de soins palliatifs pour établir des critères objectifs de pratique, des politiques et procédures à caractère général ou particulier, ainsi que des règles liées à la collecte des données et à la documentation (voir les pages 38 et 62). Évaluation des résultats À chaque rencontre thérapeutique, les cliniciens font la collecte des données requises pour constituer un dossier sur les éléments suivants : la situation relative à chaque problème vécu par le patient et les proches, et toute mesure prise pendant la rencontre. La comparaison des données recueillies lors de rencontres thérapeutiques successives au sujet de la situation, de la complexité et du stress perçus et du degré de satisfaction permet aux gestionnaires de la qualité d’évaluer les divers résultats et tendances qui se dégagent des activités cliniques de l’organisation (voir la figure 32 à la page suivante). La collecte de données sur l’utilisation des ressources et les événements néfastes permet aux gestionnaires de la qualité d’évaluer les divers résultats et tendances qui se dégagent du fonctionnement de l’organisation. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 79 Figure 32 : Comparaison des données recueillies aux rencontres thérapeutiques successives On peut établir une comparaison simple des résultats en comparant un seul champ de données recueillies lors de rencontres successives (p. ex., la variation du degré d’intensité de la douleur ressentie par le patient d’une rencontre à l’autre; ou le volume de cas de l’organisation une journée donnée). On peut effectuer une mesure complexe des résultats (ou indicateurs) à partir d’un calcul portant sur des champs de données multiples recueillis au cours de plusieurs rencontres thérapeutiques (p. ex. le pourcentage de patients présentant une douleur d’intensité <5/10 sur une échelle analogique visuelle 48 heures après l’admission; ou la durée moyenne du séjour des patients atteints de cancer qui sont décédés pendant le programme)54. À l’aide de ces données et de techniques analytiques simples, les gestionnaires de la qualité peuvent évaluer les résultats des soins et du fonctionnement du programme du point de vue de différentes parties intéressées : • l’entité formée du patient et de ses proches • chaque équipe de soins • chaque équipe régionale dans l’organisation • l’organisation • la population desservie par l’organisation • la population au sein d’une région donnée (p. ex., surveillance des données démographiques) • groupes d’intérêt particuliers. Page 80 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Amélioration du rendement Une fois que l’organisation est totalement fonctionnelle, les cycles d’examen de la qualité varient en fonction de la perspective et de la situation à l’étude (voir la figure 33). Par exemple : Dans une stratégie d’amélioration du rendement de courte durée, l’examen des données est effectuée sur une base quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle dans le but d’apporter rapidement des améliorations (p. ex., la stratégie Plan-Do-Study-Act de l’Institute for Healthcare Improvement, pour accélérer l’amélioration55). Dans une stratégie d’amélioration du rendement de longue durée, l’examen des données est échelonné sur une période de trois mois, de six mois ou d’un an (ou plus), dans le but d’apporter des améliorations (p. ex., l’examen d’une organisation à la phase 4, discuté précédemment dans cette section). Figure 33 : Cycles de l’examen de la qualité Figure 34 : Fréquence des examens pour différentes stratégies Perspective étudiée Fréquence de l’examen Résultats cliniques (situation, perception de la complexité/du niveau de stress, satisfaction) Chaque patient et ses proches Équipes de soins Équipes régionales Le programme dans son ensemble Population desservie Quotidienne Hebdomadaire Hebdomadaire, mensuelle, annuelle Mensuelle, annuelle Annuelle Utilisation des ressources Mensuelle, trimestrielle, annuelle Situations néfastes/Gestion des risques Mensuelle, trimestrielle, annuelle Conformité Mensuelle, trimestrielle, annuelle Plans stratégique et opérationnel Annuelle Normes de pratique Annuelle Politiques et procédures Annuelle Normes pour la collecte des données Annuelle Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 81 Pour mesurer le fonctionnement de l’organisme, on peut établir des comparaisons avec : • les données antérieures • les normes de pratique de l’organisation • les normes de pratique nationales à l’intérieur de ce modèle. Agrément Les autorités en matière d’agrément56, 57, 58, 59 trouveront que le modèle propose des cadres et des principes ainsi que des normes de pratique pour guider l’élaboration des normes d’agrément pouvant être utilisées pour évaluer à la fois les soins dispensés au patient et à ses proches, et le fonctionnement de l’organisme. Même si le modèle est conçu spécialement pour les organismes de soins palliatifs, les normes d’agrément et les résultats ciblés devraient être identiques pour des activités similaires dans n’importe quel organisme de soins de santé. Outre les comparaisons inter-organismes (analyses comparatives), les normes de pratique du modèle peuvent être utilisées dans le cadre d’un examen externe comme point de comparaison supplémentaire (c’est-à-dire « l’idéal à viser pour les organisations »). Critères objectifs d’éthique professionnelle Étant donné que tous les intervenants devraient posséder les compétences de base en soins palliatifs, les associations et les ordres professionnels peuvent utiliser des aspects du modèle comme guide pour l’élaboration de normes d’éthique professionnelle. Page 82 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 5. Application du modèle à l’éducation Étant donné que tous les patients et les proches sont appelés à faire face à des problèmes dans les différents domaines des soins palliatifs, tous les intervenants doivent au minimum posséder les compétences de base nécessaires pour prodiguer des soins palliatifs. Pour être en mesure de transformer l’expérience de la maladie et du deuil vécue par les patients et les proches, les cliniciens (incluant les bénévoles) doivent : • posséder les attitudes et les connaissances nécessaires pour prendre en compte les problèmes propres aux soins palliatifs; • posséder les compétences reliées à la prestation des soins requis pour chacun de ces problèmes; • modifier leur propre comportement en fonction de l’évolution des problèmes60, 61. Les enseignants en soins de santé peuvent adapter le cadre conceptuel, le « carré des soins », ainsi que les principes et normes de pratique relatifs aux soins des patients et des proches, et s’en servir comme guide pour l’élaboration des compétences de base, des programmes de formation (le programme de formation canadien en soins palliatifs62), et des stratégies d’examen pour les intervenants de première ligne et les experts en soins palliatifs de toutes les disciplines (incluant les bénévoles). Les enseignants peuvent aussi adapter le « carré organisationnel » ainsi que les principes et les normes de pratique régissant le développement et le fonctionnement organisationnels pour guider la préparation de stratégies éducatives à l’intention des administrateurs et des gestionnaires de la qualité. Le modèle sera particulièrement utile pour guider : • L’élaboration de critères de formation à l’intention des experts en soins palliatifs : • Les infirmières Les Normes de pratique en soins infirmiers palliatifs, 2002 de l'ACSP63, élaborées de concert avec l’Association des infirmières et infirmiers du Canada64 • La certification des infirmières et infirmiers par l’entremise du National Board for Certification of Hospice and Palliative Nurses, aux États-Unis65 Les médecins • Les normes pour l’agrément d’un programme d’un an de compétences avancées en médecine palliative, établies par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada66 et le Collège des médecins de famille du Canada67 • Les normes de programmes initiales et non obligatoires pour la formation supérieure en médecine palliative aux États-Unis68, approuvées par l’American Board of Hospice and Palliative Medicine69. • • Les travailleurs sociaux Competency-based Education for Social Workers. Alexandria, VA: National Hospice and Palliative Care Organization, 2001. Facultés de médecine du Canada et des États-Unis où l’enseignement des soins de fin de vie est maintenant devenu obligatoire. Selon le Liaison Committee on Medical Education des États-Unis, l’enseignement clinique devrait couvrir tous les systèmes Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 83 organiques et doit englober les aspects importants des soins préventifs, aigus, chroniques, de longue durée, de réadaptation et de fin de vie70. La même philosophie s’applique aux facultés de médecine du Canada : « Le Comité d’agrément des facultés de médecine du Canada est responsable de la qualité des normes à l’échelle nationale et doit en outre se conformer aux normes d’agrément de son partenaire américain, le Liaison Committee for Medical Education (LCME) »71. • Programmes américains de formation en résidence où l’enseignement de la prise en charge de la douleur et des soins de fin de vie est maintenant devenu obligatoire, notamment en médecine familiale72 et en médecine interne73. À titre d’exemple, la formation en médecine interne générale et dans les sous-spécialités de la médecine interne comprend les exigences particulières suivantes : « Gestion de la douleur : Chaque résident doit recevoir une formation liée aux principes et à pratique en matière de gestion de la douleur, incluant l’évaluation et le contrôle des symptômes. »73 [traduction] « Soins de fin de vie : Chaque résident doit recevoir une formation liée aux principes des soins palliatifs dispensés aux malades en phase terminale, incluant le rôle de l’équipe soignante. La formation doit toucher les dimensions psychosociales, culturelles et religieuses associées à la mort et au mourir. Il est souhaitable que les résidents participent à la prestation de soins palliatifs et de soins à domicile. »73 [traduction] • Programmes de formation médicale continue spécialisés en soins de fin de vie, en soins palliatifs et en prise en charge de la douleur, incluant : le Ian Anderson Continuing Education Program in End-of-Life Care74 le Pallium Project75 le Education for Physicians on End-of-life Care (EPEC) Project76 le End of Life Nursing Education Consortium (ELNEC) Project77 le End of Life Physician Education Resource Center78 les règlements adoptés par les provinces et les États et rendant obligatoires l’enseignement des soins de fin de vie, comme le projet de loi AB 487 adopté en Californie, en vertu duquel les médecins doivent recevoir d’ici le 31 décembre 2006 12 heures d’enseignement en prise en charge de la douleur et en traitement des patients mourants et en phase terminale79. Les organisations de soins palliatifs qui comptent faire du volet « enseignement » l’une de leurs activités principales pourront mettre à profit le « carré organisationnel » ainsi que les principes et normes de pratique régissant le développement et le fonctionnement organisationnels pour élaborer leurs activités. À l’heure actuelle, il n’existe toujours pas de normes de pratique adaptées spécifiquement à cette activité. Remarque : L’éducation des patients, des proches et des soignants naturels fait partie de la prestation des soins (voir page 34). La formation du personnel (p. ex., les intervenants) fait partie du développement des ressources humaines (voir page 43). Page 84 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 6. Appliquer le modèle à l’élaboration de politiques Un examen initial de l’impact des Principes de pratique 199580 a révélé que même le premier document de travail portant sur des normes nationales de pratique peut influer sur l’approche des soins au sein des organisations et dans les régions de soins de santé, comme sur les politiques provinciales et fédérales81. Les organismes de réglementation, les décideurs et les bailleurs de fonds peuvent s’inspirer des cadres conceptuels du nouveau modèle, le « Carré des soins » et le « Carré organisationnel », pour revoir et améliorer les lois, règlements et politiques en vigueur. Chaque loi, règlement et politique trouvera sa place sur le quadrillage de ces carrés. Voici des exemples de questions : • Quelles lois, quels règlements et quelles politiques orientent actuellement la pratique et l’élaboration de programmes en soins palliatifs? • Ces textes créent-ils des obstacles à la prestation de soins aux patients et aux proches, ou au développement d’organisations efficaces en soins palliatifs? • Certains aspects des soins aux patients et aux proches, et du fonctionnement des organisations seraient-ils favorisés par une nouvelle politique, un nouveau règlement ou une nouvelle loi? Le « Carré des soins » et le « Carré organisationnel » peuvent aussi servir de guide pour examiner et améliorer les modèles actuels de financement et de prestation de services. Voici des exemples de questions : • Quelles ressources sont disponibles à l’heure actuelle pour financer les activités de soins palliatifs? • Quelles activités favorisent-elles? • Existe-t-il dans ces modèles de financement ou de prestation de services des lacunes qui créent des obstacles à de bons soins aux patients et aux proches? • Quels changements faudrait-il apporter aux modèles de financement ou de prestation de services pour combler ces lacunes? Voici un exemple des répercussions possibles de ce genre d’examen. Quand les administrateurs de l’État de la Californie se sont rendu compte que les assureurs privés de soins de santé n’offraient pas de soins palliatifs conformes au U.S. Medicare Hospice Benefit, ils ont adopté des lois rendant obligatoire que chaque régime de soins de santé inclue dans son service de base des soins palliatifs au moins équivalents à ceux du programme fédéral d’assurance-santé82. Stratégies de surveillance des données démographiques Pour comprendre comment certaines populations de patients reçoivent des soins palliatifs, les décideurs peuvent s’inspirer des normes de pratique du modèle pour faciliter l’élaboration de lignes directrices nationales portant sur la collecte de données et la documentation. Lorsque des stratégies uniformes de collecte de données seront répandues, elles aideront les décideurs et les organismes de réglementation à élaborer des stratégies de surveillance des données démographiques. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 85 Nouvelles politiques, nouveaux règlements, nouvelles lois, nouveaux modèles de financement ou de prestation de services Les décideurs peuvent aussi utiliser le modèle pour orienter l’élaboration de nouvelles politiques, de nouveaux règlements, de nouvelles lois, de nouveaux modèles de financement ou de prestation de services (p. ex. politiques en matière de soins palliatifs, et stratégies de financement et de prestation de services, à l’échelle de la province ou de l’État). Leur contenu devrait être conforme aux principes et aux normes de pratique du modèle, et favoriser la mise en œuvre à une grande échelle de soins palliatifs de qualité. Critères objectifs de pratique minimaux et critères objectifs portant sur l’autorisation d’exercer Des critères objectifs de pratique minimaux sont souvent élaborés par des associations d’intervenants pour orienter la pratique de leurs membres, ou par des décideurs qui désirent réglementer une industrie (p. ex. les Conditions de participation à la couverture des soins palliatifs de l’assurance-santé américaine83). Les critères objectifs minimaux diffèrent des normes de pratique en ceci qu’ils établissent un « plancher » ou « pratique minimale » acceptable pour satisfaire à une condition donnée (désignation, permis d’exercice). Figure 35 : Critères objectifs de pratique minimaux Le respect des « critères objectifs minimaux » peut se faire de façon : • Page 86 volontaire, si le critère de rendement « minimal » est établi à titre de guide (p. ex. des lignes directrices pour définir la désignation de programmes de soins palliatifs, comme la classification fonctionnelle d’un programme de soins palliatifs, tel que présenté dans le document de 1989 Service de soins palliatifs - Guide84). Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 • obligatoire, si le critère de rendement « minimal » est déterminé par loi ou règlement; dans ce cas, la désignation ou l’autorisation d’exercer peut être retirée si on ne satisfait pas aux conditions (p. ex. les Conditions de participation à la couverture des soins palliatifs de l’assurance santé américaine41). Le modèle de cette monographie peut orienter l’élaboration de critères objectifs minimaux et de permis d’exercice. On rappelle cependant aux décideurs que les principes et normes de pratique du modèle établissent la pratique idéale que doivent viser les intervenants et les organisations de soins palliatifs. Ils ne représentent pas les critères objectifs de pratique actuels. Bien que les critères objectifs minimaux ou les critères de désignation puissent contribuer au développement des soins palliatifs, on met en garde les décideurs de ne pas créer prématurément des critères objectifs de permis d’exercice sans données pour confirmer leur utilité et sans analyse attentive du potentiel de conséquences secondaires non délibérées. 7. Appliquer le modèle à la recherche Les chercheurs peuvent s’inspirer du modèle pour identifier de nouvelles initiatives de recherche qui favoriseront tant la prestation que l’organisation des soins palliatifs. Ils pourront disposer la documentation existante sur le quadrillage du « Carré des soins » et du « Carré organisationnel » pour cerner les lacunes sur le plan des connaissances et proposer des priorités de recherche. Les administrateurs, cliniciens et enseignants peuvent effectuer ce même processus d’examen pour identifier les connaissances et les compétences existantes qui ne sont pas bien intégrées à la pratique clinique ou au fonctionnement organisationnel. Ils seront alors en mesure d’élaborer des stratégies pour la diffusion de l’information aux utilisateurs finals et l’intégrer à la pratique courante. Les organisations de soins palliatifs qui proposent la « recherche » comme une de leurs activités principales découvriront aussi qu’elles peuvent s’inspirer du « Carré organisationnel » et des principes et normes de pratique relatifs au développement et au fonctionnement organisationnels pour élaborer leurs activités de recherche. Jusqu`à présent, nous n’avons pas préparé de normes de pratique précises pour la recherche. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 87 8. Appliquer le modèle à la défense des intérêts, aux communications et au marketing Défense des intérêts Si un grand nombre d’organisations s’inspirant du modèle accepté à l’échelle nationale faisaient une démarche concertée de défense des intérêts, cela pourrait avoir des répercussions importantes et amener des changements sensibles. En effets, le modèle peut servir à : • déclencher la création d’associations et de partenariats communautaires formés d’organisations et d’intervenants qui œuvreront à la prestation des soins et à la promotion du changement; • orienter la défense des intérêts visant à modifier les politiques organisationnelles, régionales et nationales, ainsi que les modèles de financement et de prestation de services; • sensibiliser les consommateurs et les intervenants à tous les aspects des soins palliatifs. La définition, les valeurs et les principes qui figurent à la partie II (voir pages 17 – 20) peuvent aider à modifier la compréhension des soins palliatifs. Au lieu d’être perçus comme des « soins aux mourants », on peut les percevoir comme des « soins qui visent à soulager la souffrance et améliorer la qualité de vie tout au long de l’expérience de la maladie et du deuil, de sorte que les patients et leurs proches puissent réaliser leur potentiel de vie alors même lorsqu’ils sont mourants. » Le « Carré des soins », les principes et les normes de pratique peuvent servir à modifier les attentes qu’ont les consommateurs face à leurs intervenants (c’est-à-dire les problèmes dont ils peuvent s’attendre qu’on traite, le processus de prestation de soins qu’ils peuvent demander, l’approche de fonctionnement de l’équipe de soins qu’ils peuvent prévoir, quand avoir accès aux soins palliatifs). De façon générale, ces outils accroîtront la confiance des consommateurs et les encourageront à poser des questions aux intervenants. Les organisations de soins palliatifs qui proposent la « promotion » comme une de leurs activités principales découvriront aussi qu’elles peuvent s’inspirer du « Carré organisationnel » et des principes et normes de pratique relatifs au développement et au fonctionnement organisationnels pour élaborer leurs activités de promotion. Jusqu’à présent, nous n’avons pas préparé de normes de pratique précises pour cette activité. Communications et marketing Le modèle peut servir de pierre angulaire pour orienter les communications et le marketing. Un modèle accepté à l’échelle nationale favorisera l’élaboration de messages homogènes que tous peuvent appuyer (p. ex. Leçons de vie, campagne novatrice de marketing social fondée sur les 85 Principes de pratique 1995 ). Page 88 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Conclusion Les progrès de la médecine moderne ont radicalement changé l’expérience de la maladie et du deuil. Aujourd’hui, on vit beaucoup plus longtemps confronté aux nombreux problèmes associés aux manifestations, aux situations difficiles et aux opportunités qui vont de pair avec une maladie ou des états sous-jacents, ou avec le vieillissement. Pendant ce processus, les personnes sont en butte à des souffrances prolongées et au bouleversement de leur qualité de vie. Cette situation touche non seulement le patient, mais ses proches, et les collectivités où ils vivent. Cette monographie définit les soins palliatifs et présente un modèle qui comprend des cadres conceptuels, des principes et des normes de pratique visant à orienter tous les aspects des soins prodigués aux patients et aux proches ainsi que l’établissement et le fonctionnement des organisations. Nous espérons que l’application du modèle aidera les intervenants à mieux soulager la souffrance et à améliorer la qualité de vie et que, à terme, l’application des soins palliatifs se répandra pour toute l’expérience de la maladie et du deuil « afin que les patients et leurs proches puissent réaliser leur potentiel de vie alors même qu’ils sont mourants ». Enfin, la société ne pourra réaliser son potentiel que si elle parvient à soulager la souffrance. La santé et la compassion de nos milieux dépendront étroitement du degré d’intégration des soins palliatifs dans tous les volets du système de santé. Pour nos patients, nos familles, nos communautés, et enfin pour nous, n’est-il pas temps d’aller de l’avant? Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 89 Ouvrages de référence Dernière mise à jour des adresses URL : août 2005. 39 von Gunten CF, Ferris FD, Portenoy RK, Glajchen M. « Consultation Services » dans CAPC Manual: How to Establish a Palliative Care Program. New York, NY: Center to Advance Palliative Care, 2001. 40 Emmanuel LL, Hillel RA, Emanuel EE. « Concise Screening Questions for Clinical Assessments of Terminal Care: The Needs Near the End-of-Life Care Screening Tool ». Journal of Palliative Medicine, 4(4) 2001. p. 465-474. 41 « Conditions of Participation, Medicare Hospice Benefit », Code of Federal Regulations, Titre 42, chapitre IV, partie 418. 42 Christakis NA. Death Foretold: Prophecy and Prognosis in Medical Care. Chicago, IL: University of Chicago Press, 1999. 43 Medical Guidelines For Determining Prognosis In Selected Non-Cancer Diseases—Second Edition. Alexandria, VA: National Hospice and Palliative Care Organization, 1996. Voir article #713008. 44 Committee on Quality of Health Care in America, Institute of Medicine, Kohn LT, Corrigan JM, Donaldson MS (eds). To Err is Human: Building a Safer Health System. Washington, DC: National Academy Press, 2000. 45 Vachon MLS. Occupational stress in the care of the critically ill, the dying and the bereaved. Washington, DC: Hemisphere Publishing Corporation, 1987. 46 von Gunten CF, Ferris FD, Portenoy RK, Glajchen M. « Review Stakeholders and Customers », dans CAPC Manual: How to Establish a Palliative Care Program. New York, NY: Center to Advance Palliative Care, 2001. 47 von Gunten CF, Ferris FD, Portenoy RK, Glajchen M. « Conduct Needs Assessment » dans CAPC Manual: How to Establish a Palliative Care Program. New York, NY: Center to Advance Palliative Care, 2001. 48 Martin JD, Ferris FD. I Can't Stop Crying; It's So Hard When Someone You Love Dies. Toronto, ON: Key Porter Books, 1992. 49 von Gunten CF, Ferris FD, Portenoy RK, Glajchen M. « Inpatient Units », dans CAPC Manual: How to Establish a Palliative Care Program. New York, NY: Center to Advance Palliative Care, 2001. 50 von Gunten CF, Ferris FD, Portenoy RK, Glajchen M. « Strategic Planning », dans CAPC Manual: How to Establish a Palliative Care Program. New York, NY: Center to Advance Palliative Care, 2001. 51 von Gunten CF, Ferris FD, Portenoy RK, Glajchen M. « Business Planning », dans CAPC Manual: How to Establish a Palliative Care Program. New York, NY: Center to Advance Palliative Care, 2001. 52 Ferris FD, Cummings I. Les soins palliatifs : Vers un consensus pour une normalisation de la pratique. Ottawa, ON: Association canadienne de soins palliatifs, 1995, p. 45-82. 53 Groupe de travail sur les services de soins palliatifs, Sous-comité sur les guides relatifs aux services institutionnels, Service de soins palliatifs – Guide, Ottawa, ON: Santé et Bien-être social Canada, 1989, 5. 54 Guide pour l’élaboration et l’utilisation d’indicateurs de rendement, Ottawa, ON, Conseil canadien d’agrément des services de santé, 1996. 55 Institute for Healthcare Improvement End of Life Resources. 56 Conseil canadien d’agrément des services de santé. 57 Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organizations. Page 90 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 58 National Committee for Quality Assurance. 59 Picker Institute Europe. 60 Dixon J. « Evaluation criteria in studies of continuing education in the health professions: a critical review and a suggested strategy», Eval Health Prof, été 1978, vol. 1, no 2, p. 47-65. 61 Ferris FD, von Gunten CF, Emanuel LL. « Knowledge: insufficient for change », Journal of Palliative Medicine, vol. 4, no 2, 2001, p. 145-147. 62 Macdonald N. The Canadian Palliative Care Undergraduate Curriculum, 1991. 63 Comité des normes en soins infirmiers de l’ACSP. Normes de pratique en soins infirmiers palliatifs, Ottawa, ON, Association canadienne de soins palliatifs, 2002. 64 Association des infirmières et infirmiers du Canada, Ottawa, Ontario, Canada. 65 National Board for Certification of Hospice and Palliative Nurses. 66 Normes spécifiques d’agrément des programmes d’une année de formation supplémentaire en médecine palliative, Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, approuvé en avril 1999. 67 Normes spécifiques d’agrément des programmes d’une année de formation supplémentaire en médecine palliative, Le Collège des médecins de famille du Canada, approuvé en 1999. 68 Billings JA, Block SD, Finn JW, LeGrand SB, Lupu D, Munger B, Schonwetter RS, von Gunten CF. « Initial voluntary program standards for fellowship training in palliative medicine », J Palliat Med, février 2002, vol. 5, no 1, p. 23-33. 69 Proposed Palliative Medicine Fellowship Standards, American Board of Hospice and Palliative Medicine. 70 Accreditation Standards, Liaison Committee on Medical Education, juillet 2000. 71 Comité d’agrément des facultés de médecine du Canada. 72 Recommended Curriculum Guidelines for Family Practice Residents, End-of-Life Care, American Academy of Family Practice. 73 Program Requirements for Residency Education in Internal Medicine, Accreditation Council for Graduate Medical Education, en vigueur depuis juillet 2001. 74 The Ian Anderson Continuing Education Program in End-of-Life Care. 75 The Pallium Project. 76 The Education for Physicians on End-of-life Care (EPEC) Project. 77 The End of Life Nursing Education Consortium (ELNEC) Project. 78 The End of Life Physician Education Resource Center. 79 Projet de loi AB 487, État de la Californie, 4 octobre 2001. 80 Ferris FD, Cummings I. Les soins palliatifs : Vers un consensus pour la normalisation de la pratique. Ottawa, ON : Association canadienne de soins palliatifs, 1995. 81 Meredith Associates, rapport Preliminary Impact Analysis of the National Consensus Standards for Palliative Care, préparé pour l’Association canadienne de soins palliatifs, mars 2000. 82 Assembly Bill AB 892, État de Californie, le 27 septembre 1999. Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 91 83 « Conditions of Participation, Medicare Hospice Benefit, Code of Federal Regulations, Titre 42, chapitre IV, partie 418. 84 Sous-comité sur les guides relatifs aux services institutionnels. Service de soins palliatifs – Guide. Ottawa, ON : Santé et Bien-être social Canada, 1989, 5. 85 Leçons de vie, campagne de la Fondation GlaxoSmithKline. Page 92 Modèle de guide des soins palliatifs Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Annexes Lexique des expressions et termes courants Activités de la vie quotidienne Attentes Autonomie Bénévole Activités quotidiennes d’autonomie personnelle : marche, bain, utilisation de la toilette, alimentation, habillement, transferts. Questions, espoirs et craintes identifiés par le patient et ses proches dont il faut tenir compte dans le plan de soins et de traitements. Capacité de faire ses propres choix. Personne qui donne gratuitement son temps, ses talents et son énergie. Les bénévoles sont membres d’un organisme ou d’un établissement et sont tenus d’en respecter le code de déontologie et les normes de pratique. Besoins Questions identifiées par les intervenants et qu’il faut prendre en compte dans le plan de soins et de traitements. Bienfaisance Devoir d’agir en fonction du plus grand bénéfice possible pour le patient But État futur souhaité : • Déclaration d’intention • de plus grande portée qu’un objectif • suffisamment précis pour indiquer la direction et l’impulsion • quantitatif ou qualitatif à longue échéance (3 - 5 ans). Confidentialité Protection et contrôle de l’information concernant des personnes. Critère objectif État mesurable établi qui sert de base pour comparer la qualité et la quantité. Deuil Directives préalables Situation d’une personne lors du décès prévisible d’un proche, au moment du décès et après. Instructions formelles ou non d’un patient à l’égard de ses attentes en matière de soins et de son choix d’options de traitement face à des maladies ou à des états possibles (les aspects légaux varient selon les provinces et les territoires; cela inclut le testament biologique). Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 93 Discrimination, préjugé Douleur Acte d’une personne qui empêche quelqu’un de participer pleinement à la société quelles qu’en soient les raisons : âge, sexe, origine nationale ou ethnique, provenance géographique, race, couleur, langue, croyances, religion, orientation sexuelle, diagnostic, handicap, disponibilité d’un intervenant primaire, capacité de payer, condamnation criminelle, situation familiale. Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes d’une telle lésion. (d’après l’Association internationale de l’étude sur la douleur.) Entité de soins Personnes bénéficiaires d’un plan de soins et de traitements. En soins palliatifs, il s’agit du patient et de ses proches Équipe interdisciplinaire (travaillant avec un patient et ses proches) Équipe d’intervenants qui travaillent ensemble pour élaborer et mettre en œuvre un plan de soins et de traitements. Sa composition varie en fonction des services nécessaires pour répondre aux attentes et aux besoins identifiés. En général, l’équipe comprend un ou plusieurs médecins, des infirmières, des travailleurs sociaux / psychologues, accompagnateurs spirituels, pharmaciens, et des bénévoles. D’autres disciplines peuvent faire partie de l’équipe si les ressources le permettent. Équipe régionale L’équipe régionale est une entités fonctionnelle qui œuvre au sein d’une organisation de soins palliatifs. Son rôle est de fournir des intervenants et de superviser plusieurs équipes de soins avec les patients et les proches, dans une population, une région ou un milieu de soins précis. Étape essentielle Toute activité nécessaire pour atteindre un objectif fixé. Évaluer Page 94 Identifier, décrire, juger et valider de l’information. Indicateur Compilation statistique de plusieurs mesures et paramètres similaires ou apparentés qui servent à relier des questions organisationnelles connexes, à évaluer des indicateurs avancés ou retardés, ou à ramener avec efficacité le nombre global de mesures ou de paramètres à un niveau gérable. Intervenants Soignants de toute discipline et de toute fonction, rémunérés ou bénévoles. Ils sont membres d’un établissement ou d’un organisme et sont tenus de respecter des normes de pratique et un code de déontologie définis. Dans certaines provinces, on les appelle « fournisseurs de sons ». Justice Traitement équitable de tous les êtres humains, sans discrimination ni préjugé. Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Ligne directrice relative à la bonne pratique Maladie Approche recommandée pour adapter les interventions liées à une question particulière. Doit être souple pour tenir compte des exceptions et des différences requises pour répondre à l’éventail des attentes et des besoins des patients et de leurs proches. Établie par consensus ou d’après des preuves scientifiques Mal-être à cause d’une maladie ou d’un autre état. Maladie aiguë : apparue récemment et probablement de courte durée. Si elle est sévère, elle peut compromettre la survie. Maladie chronique : elle dure probablement pendant des mois ou des années. En évoluant, elle peut compromettre la survie. Maladie au stade avancé : elle est probablement évolutive et peut compromettre la survie. Maladie terminale : mène probablement à la mort dans un proche avenir. Mandataire, tuteur ou curateur Mesure Milieu de soins Personne ou organisme substituts, légalement habilités à agir au nom du patient pour défendre au mieux ses intérêts. Moyen pour déterminer l’importance, la taille, la quantité, la capacité, etc. Lieu de la prestation des soins ou services. Milieux de soins palliatifs possibles : à domicile, établissement de soins actifs, chroniques, ou de longue durée, foyer pour personnes âgées, unité de soins palliatifs ou centre autonome, prison, pénitencier, la rue, etc. Mission Non-malfaisance Bref énoncé sur la raison d’être d’un organisme ou d’un établissement; ce qu’il est et son activité. Ne pas faire de mal à autrui. Norme Énoncé d’une pratique habituelle ou moyenne. Moins rigide qu’un critère objectif. Objectif Réalisation souhaitée ou résultat escompté • spécifique • de portée plus restreinte qu’un but (peut découler d’un but et être un moyen d’atteindre un but) • quantitatif et mesurable à brève échéance (annuel) Patient Personne atteinte d’une maladie aiguë, chronique ou au stade avancé. On emploie le terme patient, par opposition à client, pour reconnaître la vulnérabilité possible d’un individu au cours de la maladie. Le terme « patient » vient du latin patiens = souffrir, subir, supporter. Le patient est associé à l’équipe interdisciplinaire. Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 95 Perspectives d’avenir Plan de soins et de traitements Court énoncé des aspirations d’un organisme ou d’un établissement, ce qu’il vise à réaliser. Approche globale concernant l’évaluation, le traitement et la mesure des résultats pour répondre aux attentes et aux besoins identifiés comme une priorité importante par le patient et ses proches. Politique Marche à suivre choisie parmi plusieurs possibilités et utilisée dans des conditions précises pour orienter et déterminer les décisions actuelles et futures. Principe Vérité fondamentale. Procédure Proches Façon de mener une activité. Souvent guidée par des lignes directrices relatives à la bonne pratique. Les personnes ayant un lien significatif selon le patient. Elles comprennent : • la famille biologique • la famille par alliance (liée par le mariage / par contrat et conjoint de fait) • la famille choisie, des amis, des animaux familiers Le patient désigne qui est associé à ses soins et peut rester à son chevet. Programme Qualité de vie Organisation qui comprend plusieurs composantes. Le programme peut faire partie d’une grande organisation d’accueil ou être autonome. Il a, ou n’a pas sa propre structure de gestion. État de bien-être défini par chaque individu. Concerne les expériences importantes et valorisantes pour l’individu, et sa capacité de vivre ces expériences. Relation thérapeutique Responsabilité Résultat Risque Page 96 Relation entre des intervenants qualifiés et le patient et ses proches destinée à changer, chez le patient et les proches, l’expérience de la maladie et du deuil. Elle allie l’art et la science de la prestation des soins au savoir et aux habiletés nécessaires pour une gamme d’interventions thérapeutiques. Responsabilité financière et professionnelle à l’égard des bénéficiaires des soins et de la collectivité. Résultat final ou conséquence mesurables d’une intervention particulière ou d’une étape essentielle. Indication de la présence de variables pouvant contribuer à la survenue d’une maladie ou d’un état indésirable. Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Service Services essentiels Soignant Soignant naturel Soins, intervention Soins de qualité Organisation qui fournit une aide ou un service à d’autres. Les services font souvent partie de grandes organisations ou établissements (p. ex., organisation ou programme d’accueil). Ils ont une ou plusieurs composantes, et la plupart n’ont pas leur propre structure de gestion. Services indispensables pour mettre en œuvre le plan de soins et de traitements. Toute personne qui fournit des soins ou services. Toute personne qui ne fait pas partie d’un établissement ou d’un organisme. Elle n’a pas de formation structurée et n’est pas tenues de respecter un code de déontologie ou des normes de pratique. Elle peut être un membre de la famille ou avoir des liens d’amitié.. Ensemble des démarches, traitements, accompagnement et aide fournis au patient et à ses proches. Effort constant d’une équipe interdisciplinaire ou d’un programme de soins palliatifs pour répondre aux attentes et aux besoins des patients et des proches auxquels ils fournissent des services. Soins palliatifs Soins destinés à soulager la souffrance et à améliorer la qualité de vie et la fin de la vie. Souffrance État de détresse associé à des événements qui menacent l’intégrité d’une personne et qui sont accompagnés par la perception qu’on n’a pas de choix pour s’adapter. Souffrance globale Spiritualité Souffrance multidimensionnelle en rapport avec l’état physique, psychologique, social, spirituel et pratique de la personne, ou qui résulte de cet état. Dimension transcendantale de la vie d’une personne. Peut être décrite en termes d’inspiration, de sens et de valeurs. Une religion organisée peut faire partie de la spiritualité d’une personne. Stratégies Tâches de fin de vie Méthodes, mécanismes ou étapes précis qui permettent d’atteindre les buts et objectifs. Les stratégies ont des répercussions positives ou négatives sur les ressources (intrants). Elles sont exécutées à l’aide de tactiques pour relier les buts et les objectifs aux opérations quotidiennes. Mise en ordre de ses affaires personnelles, sociales (affaires financières et légales) et spirituelles, dons (p. ex., objets précieux personnels, argent, etc.), testament, réminiscence et adieux pour se préparer à la mort. Tâches qu’on accomplit généralement à l’approche de la fin de la vie. Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 97 Tactiques Thérapies alternatives ou complémentaires Page 98 Interventions spécifiques qui relient les buts aux opérations quotidiennes. Termes qui désignent des systèmes de guérison indépendants, extérieurs à la médecine classique. Valeur Croyance fondamentale sur laquelle repose la pratique. Vérité Communication de ce qu’on sait et qu’on croit être vrai sans tromperie. Les patients peuvent refuser volontairement des informations et désigner quelqu’un pour les recevoir à leur place pourvu que rien ne permette de croire qu’il y a coercition. Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Autres ressources Dernière mise à jour des adresses URL : août 2005. Association canadienne de soins palliatifs, Annexe B, Hôpital Saint-Vincent, 60 rue Cambridge Nord, Ottawa (Ontario) K1R 7A5. Téléphone : (613) 241-3663. Sans frais au Canada (800) 668-2785. Télécopieur : (613) 241-3986. Center for Palliative Studies, San Diego Hospice. International Association for Hospice and Palliative Care. C/o UT MD Anderson Cancer Center, 1515 Holcombe Blvd. Box 08, Houston, Texas, USA 77030. A Pathway for Patients and Families Facing Terminal Illness. Standards and Accreditation Committee. Alexandria, VA: National Hospice and Palliative Care Organization, 1997. Voir article #713800. Approaching Death: Improving Care at the End-of-life. Field MJ, Cassel CK (eds), Institute of Medicine. Washington, DC: National Academy Press, 1997. CAPC Manual: How to Establish a Palliative Care Program. von Gunten CF, Ferris FD, Portenoy RK, Glajchen M. New York, NY: Center to Advance Palliative Care, 2001. Compendium of Pediatric Palliative Care. Children’s International Project on Palliative/Hospice Services (ChIPPS). Alexandria, VA: National Hospice and Palliative Care Organization, 2000. Improving Care for the End of Life: Sourcebook for Health Care Managers and Clinicians. Lynn J, Schuster JL, Kabcenell A. New York, NY: Oxford University Press, 2000. Improving Palliative Care for Cancer. Foley KM, Gelband H. Washington, DC: National Academy Press, 2001. Inter-Institutional Collaborating Network On End Of Life Care (IICN). Qualité dans les soins de santé. Santé Canada. Just Access to Hospice Care. Jennings B, Ryndes T, D’Onofrio C, Bailey MA. Washington, DC: Georgetown University Press, sous presse (prévu pour début 2003). Le Citoyen : Une personne du début . . . à la fin de sa vie. Lambert P, Lecomte M. Québec, QC: Gouvernement du Québec, 2000. Oxford Textbook of Palliative Medicine. Doyle D, Hanks GWC, MacDonald N. New York, NY: Oxford University Press, 1998. Textbook of Palliative Nursing. Ferrell BR, Coyle N. New York, NY: Oxford University Press, 2001. Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 99 Page 100 Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Carré des soins Anamnèse, opportunités, attentes associées, besoins, espoirs, craintes Examen - échelles d'évaluation, examen physique, laboratoire, radiologie, procédures Limites de la confidentialité Désir d'information et réceptivité Processus de partage de l'information Explication Réactions à l'information Compréhension Désir d'information supplémentaire Évaluation Transmission de l'information Aptitude à consentir Milieu de soins But des soins Processus de négociation et Demandes d'arrêt ou d'abstention de d'élaboration du plan de soins traitements, traitements inutiles, mort hâtée et de traitements - aborde les Priorités de traitements problèmes et les possibilités, Priorités, options thérapeutiques fait les traitements choisis, Choix de traitements, consentement personnes à charge, Prises de décisions au nom du patient remplacement, répit, soins de Directives préalables deuil, planification du congé, Résolution des conflits urgences Prise de décisions Planification des soins MODALITÉS DES SOINS Diagnostic principal, pronostic, preuves scientifiques Diagnostics secondaires - démence, consommation de drogues, traumatismes Comorbidités - delirium, convulsions Réactions indésirables - effets secondaires, toxicité Allergies Gestion de la maladie Douleur, autres symptômes État cognitif, niveau de conscience Capacité fonctionnelle, sécurité, appareils/accessoires Liquides, nutrition Plaies Habitudes - alcool, tabac Domaine physique Personalité, comportement Dépression, anxieté Émotions, craintes Contrôle, dignité, autonomie Conflit, culpabilité, stress, modes d'adaptation Image de soi, estime de soi Valeurs, croyances, habitudes culturelles Rapports interpersonnels, rôles Isolement, abandon, réconciliation Environnement sûr, rassurant Vie privée, intimité Routines, rituels, loisirs, engagements Questions financières, légales Protection des soignants naturels Mandataire, curateur, tuteur Sens, valeur Quest. existentielles, transcendantales Valeurs, croyances, pratiques, affiliations Accompagnateurs spirituels, rites, rituels Symboles, icônes P R Domaine O psychologique B L È M E S Domaine social C O U R A Domaine spirituel N T S Page 101 Activités de la vie quotidienne Personnes à charge, animaux familiers Accès au téléphone, transport Domaine pratique Tâches de fin de vie, dons, préparation du testament Préparation à une mort prévisible Gestion des changements physiologiques aux dernières heures de la vie Rites, rituels Constat du décès, certificat de décès Accompagnement des proches après le décès, préparation du corps Funérailles, services commémoratifs, célébrations Soins de fin de vie/ gestion de la mort Pertes Deuil - phases aiguë et chronique, deuil anticipé Planification du deuil Travail de deuil Pertes, deuil tiré de : Ferris FD, Balfour HM, Bowen K, Farley J, Hardwick M, Lamontagne C, Lundy M, Syme A, West P. Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002. Patient / Proches Équipe de soins, direction, enseignement, formation, soutien Consultation Milieu de soins Services essentiels Soutien du patient et des proches Administration du traitement Erreurs Compréhension Satisfaction Complexité Stress Préoccupations, problèmes, questions Prestation des soins Confirmation Carré organisationnel et des soins Anamnèse, opportunités, Limites de la confidentialité attentes associées, Désir d'information et besoins, espoirs, réceptivité craintes Processus de partage de Examen - échelles l'information d'évaluation, Explication examen physique, Réactions à l'information laboratoire, Compréhension radiologie, Désir d'information procédures supplémentaire Évaluation Aptitude à consentir But des soins Demandes d'arrêt ou d'abstention de traitements, traitements inutiles, mort hâtée Priorités de traitements Priorités, options thérapeutiques Choix de traitements, consentement Prises de décisions au nom du patient Directives préalables Résolution des conflits Transmission de l'information Prise de décisions MODALITÉS DES SOINS Diagnostic principal, pronostic, preuves scientifiques Diagnostics secondaires - démence, consommation de drogues, traumatismes Comorbidités - delirium, convulsions Réactions indésirables - effets secondaires, toxicité Allergies Gestion de la maladie Douleur, autres symptômes État congnitif, niveau de conscience Capacité fonctionnelle, sécurité, appareils/accessoires Liquides, nutrition Plaies Habitudes - alcool, tabac Domaine physique Personalité, comportement Dépression, anxiété Émotions, craintes, contrôle, dignité, autonomie Conflit, culpabilité, stress, modes d'adaptation Image de soi, estime de soi Valeurs, croyances, habitudes culturelles Rapports interpersonnels, rôles Isolement, abandon, réconciliation Environnement sûr, rassurant Vie privée, intimité Routines, rituels, loisirs, engagements Questions financières, légales Protection des soignants naturels Mandataire, curateur, tutelle Sens, valeurs Quest. existentielles, transcendantales Valeurs, croyances, pratiques, affiliations Accompagnateurs spirituels, rites, rituels Symboles, icônes Activités de la vie quotidienne Personnes à charge, animaux familiers Accès au téléphone, transport Domaine P psychologique R O B L È Domaine social M E S Patient / C O Domaine spirituel U R A N Domaine pratique T S Tâches de fin de vie, dons, préparation du testament Préparation à une mort prévisible Gestion des changements physiologiques aux dernières heures de la vie Rites, rituels Constat du décès, certificat de décès Accompagnement des proches après le décès, préparation du corps Funérailles, services commémoratifs, célébrations Soins de fin de vie/ Gestion de la mort Pertes Deuil - phases aiguë, chronique; deuil anticipé Planification du deuil Travail de deuil Pertes, deuil RESSOURCES Financières Humaines Documentaires Actif Passif Intervenants Consultants Personnel Bénévoles Dossiers - dossiers-patients, financiers, ressources humaines, biens Outils de ressources, livres, revues, Internet, Intranet, etc. Répertoire des ressources Tiré de : Ferris FD, Balfour HM, Bowen K, Farley J, Hardwick M, Lamontagne C, Lundy M, Syme A, West P. Page 102 Composition de l'équipe de Milieu de soins Processus de négociation et soins, direction, enseignement, formation, soutien d'élaboration du plan de soins Consultation et de traitements - aborde les Milieu de soins problèmes et les possibilités, Services essentiels fait les traitements choisis, Soutien du patient et des personnes à charge, proches remplacement, répit, soins de Administration du traitement deuil, planification du congé, Erreurs urgences Compréhension Satisfaction Complexité Stress Préoccupations, problèmes, questions Planification des soins Confirmation Prestation des soins MODALITÉS DES SOINS Gestion et administration Leadership - conseil d'administration, direction Structure organisationnelle, responsabilité Planification Planification stratégique Planification des activités Développement des activités Opérations Critères objectifs de pratique politiques et procédures, lignes directrices liées à la collecte des données et à la documentation Acquisition et gestion des ressources Systèmes de sécurité, de protection, d'urgence F O N C T Gestion de la I qualité O N S Proches Amélioration du rendement Contrôle de routine : résultats, utilisation des ressources, gestion des risques, respect des règlements, satisfaction, besoins, vérification financière, agrément, plans stratégique et d'activités critères objectifs, politiques et procédures, lignes directrices sur la collecte des données et la documentation Stratégies de communication et de Communications/ marketing Instruments Marketing Lien avec les médias RESSOURCES Physiques Communautaires Environnement Équipement Matériel et fournitures Organisation d'accueil Système de santé Organisations de soins partenaires Organisations communautaires Parties intéressées, public Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002. Page 103 Carré organisationnel Gestion et administration Leadership - conseil d'administration, direction Structure organisationelle, responsabilité Planification Planification stratégique Planification des activités Développement des activités F Opérations O N C T I O N S Activités principales Gestion de la qualité Critères objectifs de pratique, politiques et procédures, Lignes directrices liées à la collecte des données et à la documentation Acquisition et gestion des ressources Systèmes de sécurité, de protection, d'urgence Amélioration du rendement Contrôle de routine résultats, utilisation des ressources gestion des risques Respect des règlements satisfaction, besoins vérification financière agrément plans stratégique et d'activités critères objectifs, politiques et procédures, lignes directrices sur la collecte des données et la documentation Stratégies de communication et Communications, de marketing Instruments marketing Lien avec les médias RESSOURCES Financières Humaines Actif Passif Intervenants Consultants Personnel Bénévoles Documentaires Physiques Page 104 Dossiers - dossiers-patients, Environnement financiers, ressources humaines, Équipement biens Matériel et fournitures Outils de ressources : livres, revues, Internet, Intranet, etc. Répertoire des ressources Communautaires Organisation d'accueil Système de santé Organisations de soins partenaires Organisations communautaires Parties intéressées, public Tiré de: Ferris FD, Balfour HM, Bowen K, Farley J, Hardwick M, Lamontagne C, Lundy M, Syme A, West P. Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002. Autres renseignements On peut se procurer le Modèle de guide des soins palliatifs en français et en anglais à l'Association canadienne de soins palliatifs, sur papier, sur CD-ROM et sur Internet, à http://www.acsp.net. Reproduction La reproduction et la diffusion de ce document sont autorisées à des fins éducatives non commerciales à la condition que la mention bibliographique soit indiquée (comme ci-dessous). Pour d’autres utilisations, communiquez avec le Bureau national de l'Association canadienne de soins palliatifs. Mention bibliographique Ferris FD, Balfour HM, Bowen K, Farley J, Hardwick M, Lamontagne C, Lundy M, Syme A, West P. Modèle de guide des soins palliatifs. Ottawa, ON: Association canadienne de soins palliatifs, 2002. Renseignements et exemplaires supplémentaires Pour obtenir des renseignements ou des exemplaires supplémentaires du Modèle de guide des soins palliatifs, adressez-vous au Bureau national de l'ACSP, à : L'Association canadienne de soins palliatifs (ACSP) Annexe B. Hôpital Saint-Vincent, 60 rue Cambridge Nord, Ottawa (Ontario) Canada K1R 7A5 Téléphone : (613) 241-3663, Ligne sans frais au Canada: (800) 668-2785 Courriel : [email protected], Téléc. : (613) 241-3986 Further Information A Model to Guide Hospice Palliative Care is available from The Canadian Hospice Palliative Care Association in both English and French in this printed format, on a CD-ROM, and on the Internet at http://www.chpca.net. Reproduction Permission to reproduce and distribute this document for non-commercial educational purposes is granted when the attribution statement is displayed (as below). For any other uses, please contact the national office of the Canadian Hospice Palliative Care Association. Attribution/Citation Statement Ferris FD, Balfour HM, Bowen K, Farley J, Hardwick M, Lamontagne C, Lundy M, Syme A, West P. A Model to Guide Hospice Palliative Care. Ottawa, ON: Canadian Hospice Palliative Care Association, 2002. Information/Additional Copies For further information, or to obtain additional copies of A Model to Guide Hospice Palliative Care, contact the CHPCA national office at: Canadian Hospice Palliative Care Association (CHPCA) Annex B, Saint-Vincent Hospital, 60 Cambridge Street North, Ottawa, Ontario, Canada K1R 7A5 Phone: (613) 241-3663, Toll-free in Canada: (800) 668-2785 E-mail: [email protected], Fax: (613) 241-3986 Modèle de guide des soins palliatifs © Association canadienne de soins palliatifs, Ottawa, Canada, 2002 Page 105 « Les normes de pratique que nous préparons et les personnes que nous formons seront là quand viendra notre tour de recevoir des soins... Êtes-vous prêt? » Frank D. Ferris, 1997 Modèle de guide des soins palliatifs : Fondé sur les principes et les normes de pratique nationaux a été préparé par l'Association canadienne de soins palliatifs (Ottawa, ON) en partenariat avec les 11 associations provinciales de soins palliatifs : Association québécoise de soins palliatifs 3840, rue Saint-Urbain Montréal QC H2W 1T8 Téléphone : (514) 890-8189 Téléc. : (514) 412-7148 Courriel : [email protected] Site Web : http://www.aqsp.org/ New Brunswick Hospice Palliative Care Association Region 7, Corp.4 East 500 Water Street Miramichi NB E1V 3G5 Téléphone : (506) 623-3406 Téléc. : (506) 623-34645 Courriel : [email protected] BC Hospice Palliative Care Association Room 502, Comox Building 1081 Burrard Street Vancouver BC V6Z 1Y6 Téléphone : (604) 806-8821 Téléc. : (604) 806-8822 Courriel : [email protected] Site Web : http://www.hospicebc.org/ Newfoundland and Labrador Palliative Care Association Second Floor, South Wing HCCSJ, St. Clare’s Site 154 Lemarchant Road St. John’s NF A1C 5B8 Téléphone : (709) 777-5742 Téléc. : (709) 777-5291 Courriel : [email protected] Site Web: http://www.nlpca.info/ Association des centres de soins palliatifs de l’Ontario Suite 201, 27 Carlton Street Toronto ON M5B 1L2 Téléphone : (416) 304-1477 Ligne sans frais : (800) 349-3111 Téléc. : (416) 304-1479 Courriel : [email protected] Site Web : http://www.hospice.on.ca/ Hospice Lifeline : Courriel : [email protected] Site Web : http://www.hospicelifeline.com/ Hospice & Palliative Care Manitoba 2109 Portage Avenue Winnipeg MB R3J 0L3 Téléphone : (204) 889-8525 Ligne sans frais : (800) 539-0295 (seulement au Manitoba) Courriel : [email protected] Site Web : http://www.manitobahospice.mb.ca/ Hospice Palliative Care Association of Prince Edward Island c/o Prince Edward Home 5 Brighton Road Charlottetown PE C1A 8T6 Téléphone : (902) 368-4498 Téléc. : (902) 368-4498 Courriel : [email protected] Site Web : http://www.hospicepei.ca/ Nova Scotia Hospice Palliative Care Association Suite 293, 75 Lavina Street New Glasgow NS B2H 1N5 Téléphone : (902) 752-7600 ext. 2022 Téléc. : (902) 755-2356 Courriel : [email protected] Ontario Palliative Care Association 194 Eagle Street Newmarket ON L3Y 1J6 Téléphone : (905) 954-0938 Ligne sans frais : (888) 379-6666 Téléc. : (905) 954-0939 Courriel : [email protected] Site Web : http://www.ontariopalliativecare.org/ Alberta Hospice Palliative Care Association th Suite 214, 9768 – 170 Street Edmonton AB T5J 5L4 Téléphone : (780) 447-3980 E-mail: [email protected] Saskatchewan Hospice Palliative Care Association Suite 129, 230 Avenue R South Saskatoon SK S7M 2Z1 Téléphone : (306) 382-2550 Téléc. : (306) 382-3448 Courriel : [email protected] Site Web : http://www.saskpalliativecare.com/