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Une découverte : la Galafronie
Le domaine des tout petits est souvent l’un des plus difficiles car une solide connaissance de la psychologie de l’enfant et de ses préoccupations s’impose si l’on veut réussir à l’intéresser et à lui apporter non seulement ce qu’il peut attendre d’un spectacle mais également l’amener progressivement à s’approprier les clés du langage théâtral afin de profiter pleinement de ce prestigieux moyen de
communication.
Le théâtre de la Galafronie a parfaitement réussi cette performance en présentant « Histoire d’un petit Morceau », un spectacle tout
en nuances, qui dénote de la part des deux comédiens Bernard Chemin et Christine d’Oreye une étonnante maîtrise. Dès les premières secondes, ils réussissent à s’imposer un ton, une ambiance, un rythme, une pulsion volontairement lente auxquels la salle se soumet, de bon gré. A partir d’éléments simples, ils parviennent à créer un décor qui va se transformer au fil du temps et de l’histoire. Si
l’on souligne encore la remarquable association de la musique, du mime et des éclairages, on peut par avance se réjouir de voir ce
spectacle prendre le chemin de la décentralisation pour le plaisir du plus grand nombre d’enfants.
21 août 1978 – Le peuple
Ainsi, l’équipe du théâtre de la Galafronie, une autre « vedette » de ce festival, vient, elle aussi, de chez Cornélis. Avec le spectacle
« Petit Morceau », la Galafronie réussit à faire rimer Boris Vian avec enfants et à plaire aux psycho-pédagogues qui voient dans leur
travail un excellent moteur pour les plus petits.
31 août 1978 – Le Soir
Autre machine à rêver « le voyage du petit morceau ». Un bout de chiffon part à la recherche de qui l’aurait perdu. L’homme au violon et la femme à l’accordéon l’accompagnent. Mais ni celui qui vole, ni celui qui grimpe, ni le poisson le plus sage n’ont rien perdu,
et surtout pas ce singulier carré de tissu. Fantaisie pétillante, douce malice, dialogues en ricochets, chansons facétieuses qui musardent du côté de Brigitte Fontaine : « Une montagne, c’est plus haut qu’un bras, c’est plus haut que le dos du chat ». Un spectacle qui
vous fait marcher au plafond, danser la polka sur le toit et manger d’un coup trois kilos de nougat (hourra !)
1er septembre 1978 – La Cité
La nouvelle saison du Théâtre pour enfants
Bien le bonjour de Galafronie
La nouvelle saison du théâtre pour enfants – petits et grands enfants, précisons-le – est marquée par une éclatante révélation et par
un grand retour.
La révélation : le Théâtre de Galafronie. Le retour : le Théâtre Isocèle, dont le précédent spectacle « la maison timide » est resté
dans toutes les nostalgies.
Réunir ces deux compagnies dans le même propos n’a rien d’artificiel : toutes deux sont issues du Théâtre des Jeunes de la ville de
Bruxelles (direction Marcel Cornélis), toutes deux pratiquent un travail collectif assez semblable, toutes deux utilisent un prodigieux
comédien : Bernard Chemin. Une déclaration de Jean-Claude Bemels devrait dissiper le moindre doute : « le théâtre Isocèle a sûrement fait, dans une vie antérieur, un séjour en Galafronie. »
Mais qu’est-ce que la Galafronie ? Un monde inventé, qui comme tout monde inventé, existe réellement, avec ses coutumes, ses
secrets, ses légendes, sa logique propre : « Toute ressemblance avec des personnages fictifs y serait purement fortuite. »
Il y a surtout un esprit galafronien. Il consiste à ne faire que ce que l’on a envie de faire quand on a envie de le faire.
En matière de théâtre, ça signifie : « La Galafronie n’est pas un théâtre lié à des exigences extérieures – comme par exemple,
produire spécialement en fonction d’un festival, d’un concours. On n’a pas envie de produire des spectacles pour gagner sa
croûte, on veut exprimer des choses et si ça coince dans une réalisation, on s’arrête… ». Ainsi « Dagobert » a été retiré du programme du Festival de Spa.
Style de vie et style de travail se conjuguent allègrement. Pas de chef absolu qui impose ses vues de façon draconienne. Il ne s’agit
pas d’un théâtre avec un auteur, un metteur en scène et des comédiens simples exécutants. Ces gens-là pratiquent un travail collectif,
décontracté, ludique, égalitaire, où les dons de chacun doivent être valorisés.
Le résultat témoigne de l’efficacité de la formule. Pour « le voyage du Petit Morceau » (d’après « Pezzetino » de Leo Lionni), sur
une mince ligne anecdotique tracée, chacun est venu greffer des impressions, des images, toutes choses ressenties profondément.
Et les enfants là-dedans ?
« Notre préoccupation première, ce n’est pas que ça colle aux enfants. Mais les enfants constituent un public avec lequel on a
d’évidentes affinités. Il y a chez nous beaucoup d’ambiances, de sensations qui touchent les enfants, où les enfants se reconnaissent. Mais on ne cherche pas à fabriquer systématiquement des spectacles pour eux seuls. Si l’on s’adresse à la fois aux
enfants et aux adultes, c’est tant mieux ! »
(…)
Voilà ! Si vous naviguez dans les parages de la Galafronie, accostez, accostez parbleu ! Le mot de passe ? : »Isocèle » ou
« Cornélis » (au choix). N’oubliez pas : sans les rêves qu’on fait dans ces contrées là, la vie paraît bien incomplète.
Daniel Fano
2 septembre 1978 – La cité
Enthousiasme inconditionnel et unanime pour le « voyage du petit morceau » du Théâtre de Galafronie : ce spectacle que l’on destine aux classes maternelles rallie tous les suffrages. Parfait pas son jeu d’acteurs, par ses décors, sa musique, son texte tout en
nuance, par sa recherche théâtrale, par son langage sécurisant, par son grand respect de l’enfant, ce spectacle devient universel et
pourrait se jouer au coin d’une rue, dans n’importe quelle condition sans perdre de sa qualité.
Octobre-novembre-décembre 1978 – Parents et écoles n°6

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