Randonnée du 11 décembre : Paris Gens de la rando

Transcription

Randonnée du 11 décembre : Paris Gens de la rando
Randonnée du 11 décembre : Paris
Gens de la rando !
Un soleil polaire éclaire le parvis de la Cité des Sciences.
Les randonneurs sont impatients de se réchauffer. Ils
contournent le bâtiment de la Cité et empruntent une
longue allée qui frôle la sphère étincelante de la Géode.
« Clac ! Clac ! Clac ! ». Des joggeurs battent le pavé,
montent et descendent le pont sur le canal de l’Ourcq. De
l’autre côté, des manèges encalminés attendent la venue
des enfants. Le cheval de bois darde un œil vers la Grande
halle. Ils sont là ! Une longue procession d’enfants avec
leurs parents traverse la Cité de la Musique pour aller
assister à quelque spectacle de Noël au Zénith. Sur les
pelouses attenantes, couvertes d’une fine pellicule de givre,
des joueurs de football s’échauffent.
Nos marcheurs empruntent la belle allée Darius Milhaud.
Les arbres dressent bien haut leurs bras nus, quelques
feuilles d’or sont étendues à leur pied. Le théâtre du
quartier affiche « Faust en ménage ou les surprises de
l’enfer », ou bien « Et pourtant j’m’accroche », ou encore
« Pixote en concert ». Et l’allée se déroule telle une courbe
légère entre jardins et immeubles. A son extrémité s’étend
le cimetière de La Villette. Caché par un muret, il est très
en contrebas du niveau actuel de la rue. Des gens du coin
entreprennent de couvrir ce muret de mosaïques. N’est-ce
pas une bonne idée pour égayer la mélancolie du lieu ?!
Derrière la rue d’Hautpoul on entre dans le hameau secret
de la Mouzaïa.
Ce quartier est tout en allées, appelées « villa », ornées de lampadaires
à l’ancienne, de glycines, de lierres. Un joli pavement recouvre le sol.
Ainsi les randonneurs parcourent l’œil en coin la villa Rimbaud, la villa
Paul Verlaine, la villa des Boers. On traverse la villa de Cronstadt aux
belles maisons enfouies dans la végétation. Certaines ont une façade
pastel, avec des portes et des volets aux couleurs vives.
« Au départ c’étaient des maisons d’ouvriers » Dit Pierrot.
Près de l’embouchure du métro Botzaris est l’entrée du parc des Buttes
Chaumont, vaste dégringolade de pelouses, de saules, de pins, de cèdres
et de plans d’eau. Les promeneurs, les joggeurs vont et viennent sur les
passages qui se croisent les uns sur les autres par des passerelles, des
ponts jetés au dessus des précipices. Les gens du club des « Joyeux
Trotteurs des Buttes » s’entraînent pour préparer leur randonnée
mensuelle !
Un petit temple de l’Amour trône sur une hauteur triomphante au
milieu du parc. De là Paris étale ses marais avec le Sacré Cœur à
l’horizon.
Accoudés au parapet, les randonneurs aperçoivent en bas
les silhouettes sombres des gens glisser sur les claires
allées sablonneuses. Comme dans un tableau d’Albert
Marquet. Le bassin en deçà de la cascade est glacé, lisse et
dur. Quelques oiseaux debout sur leurs pattes (des
mouettes ?) attendent d’un air pensif son dégel.
En parcourant la rue Manin et en montant la rue Hecht on
accède à la butte Bergeyre. Sur les côtés de la rue
Lardennois il existe un jardin «partagé» géré par une
association de jardiniers du quartier. Un épouvantail garde
les plates-bandes potagères. Quelques ceps finissent les
bordures du terrain pentu. Nous traversons ensuite
l’hôpital St Louis au beau quadrilatère de style Louis XIII.
Les quais bordant le canal St Martin sont le domaine des
piétons, des vélos et des rollers tous les dimanches et les
jours fériés. Du quai de Jemmapes on franchit le canal par
un pont surplombant une écluse. Les randonneurs vont au
déjeuner de fête «Au chaland», chaleureux bistrot sis à
l‘angle du passage Delessert et du quai de Valmy.
Des musiciens jouent du saxophone au bout du quai.
Une écluse, puis encore une écluse ouverte avec un bateau
qui passe. Et le canal disparaît englouti dans les entrailles
de Paris.
Les randonneurs savent que toutes les randonnées qui se
suivent ne se ressemblent jamais. La faculté de s’étonner
est le plus précieux des dons quand bien même l’on passe
par des chemins inlassablement parcourus.
A l’an prochain !
Pierrot, Annie, Xavier,
Mado, Cécile, Michael,
Nicole, Agnès, Véro,
Isabelle, Alain,
Jean-Yves, Claudine.