Pluriel`s n°8 - Site de l`Adomf
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Pluriel`s n°8 - Site de l`Adomf
azine Mag d uC nel d son u per li spita Ho entre ix s d’A Pay er du 007 uin 2 -J - N°8 t n e rem t u a l a t i p ô iques p h y t ' a l urs Parco s Res ou rc li ua hu es ma ine té on ucati le d é é R l ionne t c n o f A ct vic S e r es e Crèch O u v e rt ur e ns Actio itaires n huma s q S t r at é g i e P l u r i e l ’ s // J u i n 2007 q Parcours at y p i q u e s Itinéraires >> L’écrivain américain John Steinbeck, l’auteur des Raisins de la colère, prix Nobel de la Littérature en 1962, a puisé son inspiration dans les métiers les plus divers qu’il avait été amené à effectuer, d’ouvrier agricole à garagiste en passant par gardien de refuge en montagne. De ses expériences multiples, il avait fait une richesse, la richesse d’une vie d’homme. Sans prétendre à ce destin atypique, certains d’entre vous, agents hospitaliers, ont pudiquement levé le voile sur leurs itinéraires de vie, leurs jardins cachés, comme autant de signes de ce qui peut, par delà la complexité humaine, représenter la diversité de nos engagements, faits d’interrogations, de doutes et d’une inébranlable foi dans la vie et dans ce qu’elle représente, notre seul capital. Pluriels a souhaité entrouvrir la porte à ces témoignages et ces engagements d’hommes qui nous montrent que, si tout n’est pas possible, beaucoup peut être réalisé ici et ailleurs. Merci pour tous ces témoignages d'humanité. Jean-Claude POZZO DI BORGO Directeur du CHPA q A n n i v e r sa i r e s L’organisation des festivités d’octobre va bon train Rappelons que le CHPA fête en 2007 les anniversaires de 3 de ses bâtiments : Cézanne (40 ans), Roger Duquesne (25 ans) et Jacques de la Roque (10 ans). C’est l’occasion de faire redécouvrir l’hôpital aux habitants du Pays d’Aix, d'échanger et faire la fête entre nous. >> L es choses avancent vite depuis l’annonce de l’organisation des festivités. Un comité d’organisation, réunissant une quinzaine de personnes volontaires et motivées, a été mis en place. Certains points restent à être précisés. La manifestation se tiendra du 2 au 5 octobre prochains, avec 3 temps forts. «Ouverture de l’hôpital au public» les 2 et 3 octobre Des circuits de visites : Des circuits de visite seront organisés autour de deux thèmes : présentation du plateau technique et prise en charge de la naissance. Des ateliers santé : - Gestes de premiers secours - En partenariat avec le Codis et le SMUR du CHPA - Tests d’efforts pneumologiques et cardiologiques Directeur de Publication Jean-Claude Pozzo di Borgo, Directeur Rédactrice en Chef • Marianne Stella, Responsable Cabinet du Directeur Comité de Rédaction • Georges Adancourt, Cuisine Centrale -D épistages (auditifs, ophtalmologiques, asthme - allergies, dermatologiques, insuffisances rénales…) -V igilances (Hémovigilance, EFS, CLIN - UHH…) -E quipes mobiles (Douleur, Umedia, Gérontologie) -P révention – addictologie (alcool, tabac…) Un volet historique : soins, il aura pour thème cette année «Ethique, travail et qualité». Vous pourrez assister à des présentations soignantes et à une table ronde réunissant experts internes et externes qui clôturera le Forum. - Film ou exposition photos (dans le hall JDLR) : Histoire du CHPA - Exposition de matériels médicaux anciens – en partenariat avec le Conservatoire du patrimoine médical de Marseille - Conférences à l’auditorium (L’hôpital d’Aix-en-Provence selon Jacques de la Roque, la grande Histoire de l’eau…) - Des spectacles du personnel (il est toujours temps de proposer une animation : talents cachés, révélezvous !) Le Forum soignant 2007 les 4 et 5 octobre La «fête du personnel» le 5 octobre au soir - U n buffet musical avec un groupe de jazz d’agents de l’hôpital - Une soirée dansante (animée par un DJ, agent de l’hôpital) Guillaume STEVAN Si vous souhaitez vous impliquer dans cet événement, contactez le service communication (poste 51 28 ou [email protected]) Coordonné par la Direction des •D r Houtin Baghdadi, Anesthésiste • J ocelyne Glot, Direction Moyens Opérationnels • Béatrice Ghisoni, IDE Urgences • Dr Jean-Marc Jarry, Chef de Service Chirurgie Viscérale • Angela Marchand, Aide Soignante, service Hémodialyse • Bernard Paoli, Directeur des Soins • Yvette Peltier, service Communication • Muriel Picca, IDE CLMS • Marie-Christine Pis, IDE nuit • Christian Raggioli, Cadre de Santé • Betty Saunier, IDE Bloc • Guillaume Stevan, Chargé de Communication Secrétariat de Rédaction 04 42 33 51 28 Réalisation Stratis 04 98 01 26 26 qActualités M agazine du personnel // C entre H ospitalier du P ays d ’A ix M aguy APOSTOLO q R éaménagement La rééducation fonctionnelle q prend des quartiers d’été... Une retraite bien méritée Trouver un équilibre qui permette à l’ensemble des services de soins du CHPA de fonctionner dans une nécessaire et impérative dynamique de travaux de réaménagements tendrait à relever de la gageure… si nous ne pouvions compter sur la compréhension et la bonne volonté des acteurs de l’hôpital, qu’ils soient médecins, techniciens, ingénieurs, soignants ou directeurs. >> Avec le départ en retraite de Madame Marguerite APOSTOLO, c’est une nouvelle page que tournent les cadres supérieurs de santé… C’est un peu une mémoire qui s’en va et même si Maguy affiche un sourire radieux, elle n’en demeure pas moins bien émue. Fidèle collaboratrice de la Direction des soins, sa présence discrète mais efficace va nous manquer… I n M emoriam >> C’est dans ce contexte que le service de rééducation fonctionnelle du Dr VIALLET, a préparé sa délocalisation au 1er étage du Centre de Gérontologie «Roger DUQUESNE» entre août 2007 et novembre 2008, pour «prêter» ses actuels locaux au service d’hémato-oncologie du Dr BLANC. Ce dernier doit, dès le début du projet, être momentanément fermé pour permettre la réalisation des travaux de remise aux normes des chambres dites «protégées» qui reçoivent les patients immuno-déprimés. Une préparation minutieuse La préparation de ce déménagement a demandé plusieurs réunions de travail pluridisciplinaires permettant d’aborder les différents aspects de cette problématique de manière à lui répondre avec sérieux et efficacité, en tenant compte de la demande des soignants. Les nouveaux locaux prévoient les aménagements nécessaires à l’accueil de ces patients. Les conditions de travail des personnels de soins médicaux et non médicaux ont été mises en discussion et des solutions ont été définies. Alain Meister nous a quitté q Les différents circuits de soins et de prise en charge, de l’installation d’un nouveau plateau technique avec des matériels neufs à celui de la restauration ont été visités et des réponses adéquates ont été négociées et acceptées de part et d’autre. Enfin, si les 12 lits d’hospitalisation sont délocalisés, l’hôpital de jour de rééducation fonctionnelle reste dans ses locaux actuels et il continuera à assurer la prise en charge de la file active de patients avec le même niveau de qualité offert à ce jour. Compte tenu de l’arrivée de la période estivale et de manière à ce que cette délocalisation momentanée s’effectue dans de bonnes conditions, l’unité de rééducation fonctionnelle sera fermée à partir du vendredi 29 juin au soir et sera réactivée à partir du lundi 6 août 2007. Je tiens personnellement à remercier le corps médical, les cadres soignants, les soignants et tous les autres acteurs du centre hospitalier, pour leur participation active et leur efficacité dans la gestion de ce dossier. >> Alain Meister, responsable de la cellule rémunération et budget de la DRH, est mort brutalement lundi 21 mai 2007. Nous nous souviendrons de ses cheveux en bataille, de son pull orange, de ses yeux malicieux, de sa fragilité aussi. Alain, tu nous manques. Bernard PAOLI Ses amis qRessources Humaines P l u r i e l ’ s // J u i n 2007 q P o rt r a i t s at y p i q u e s L'hôpital autrement q Pour le numéro d’été de Pluriel’s, le comité de rédaction a choisi de vous présenter « l’hôpital autrement ». Et montrer l’hôpital autrement, c’est aller à contre courant des idées reçues, des corporatismes ancrés par l’histoire mais aussi, simplement, des parcours professionnels classiques. Pluriel’s est donc allé à la rencontre d’acteurs de l’hôpital à la carrière atypique. qLe service au cœur P h i l i pp e D u b o u r g e t >> Vivre les années 80 au "Club Med" comme GO, cuisinier plus exactement, on imagine… quelques saisons en Corse..la dolce vita pour Philippe. Un jour, il se retrouve économe (et cuisto le week-end) dans une maison de retraite. Virage contrôlé garanti, il songe à intégrer l'hôpital. Il y passe les concours pour, à la quarantaine et 4 enfants plus tard, devenir OPQ. Cependant, il a fait le tour de la question alimentaire et a besoin d'un autre défi. Dans son environnement familial, femme, beau-frère, fille, neveu sont infirmier(e)s, une dynastie soignante. Il baigne dans cet univers où l'humain reste au cœur des préoccupations. Il passe le bac à 40 ans pour se convaincre qu'il en est capable et puis, c'est le passage obligé pour accéder à la prépa… le DRH croit en lui et le suit. Avec un mental de sportif, il n'hésite pas à se remettre en question pour repartir vers la victoire, il réussit à la 5e tentative. Malgré des a priori sur son niveau supposé, les enseignants le poussent et l'encouragent, il se bagarre tout au long du parcours, ne lâche rien… qUrgentiste et bientôt diacre L i o n e l C asta n i e r >> Comment parler de parcours atypiques, de métiers originaux, de destins incroyables sans parler de Lionel Castanier. Lionel est un praticien hospitalier aux Urgences d’Aix-en-Provence où il a été externe, interne puis assistant. Au mois de septembre, il sera ordonné diacre. Le diacre est l’assistant de l’évêque. Il témoigne dans l’Eglise de la présence du Christ serviteur. Particulièrement serviteur de la charité, des pauvres et de tous les blessés de la vie, mais aussi serviteur de la Parole et de l’Eucharistie. Il a décidé de concilier l’exercice de sa profession, tout en vivant sa spiritualité dans laquelle elle s’enracine à travers le diaconat. Différents chemins l’ont amené à faire ce choix ou plutôt à ne pas choisir entre la médecine et sa vocation religieuse, les deux étant trop étroitement liées pour lui. Il cite volontiers Mère Teresa : «Quand je touche le corps de ceux qui souffrent dans leur chair, je sais que je touche le corps du Christ». C’est une évidence pour lui. Et comme l’habit ne fait pas le moine : tantôt en combinaison rouge, il descend du ciel, de garde d’hélicoptère, tantôt en uniforme bleu, il est médecin pompier, en blouse blanche, médecin aux Urgences et à nouveau en blanc immaculé dans sa paroisse. Il décline les couleurs de son sacerdoce à 200 à l’heure. En jean et baskets, Lionel est un homme généreux, drôle, un brin râleur (et c’est peu dire)… un homme qui assume et revendique sa foi… un homme heureux tout simplement ! comme lorsqu'il entraîne l'équipe féminine de handball de Lambesc. Recherche de l'estime de soi, confiance, détermination, constance sont les mots d'ordre. Il passe 3 ans en neurologie où il se sent en phase avec sa cadre soignante. «Des gens bien partout où il est passé», dit-il. Actuellement IDE en gastro, il n'oublie pas d’où il vient. Il retourne d’ailleurs régulièrement revoir ses potes en cuisine et remercie son épouse de l’avoir soutenu et accompagné tout au long de son parcours. Partout où il est passé, les gens disent de lui que c’est "un gars bien". Son message est qu’il faut croire en soi et aller au bout de sa détermination. qDu magasin aux soins... L u c K ot u l a >> Poussé par la nécessité de gagner sa vie, Luc Kotula entre au magasin de l'hôpital pour un travail d'été. Finalement il y restera 10 ans. Dans cet univers, il côtoie des personnages typiques et sympathiques de cette époque qui y ont fait toute leur carrière. Ce circuit tracé ne lui donne pas de perspectives d'avenir et d'évolution professionnelle, chef magasinier à l'ancienneté… bof ! Passionné de sport, il envisage de passer le concours de kinésithérapeute. Pour le préparer, il passe le concours d'infirmier qu'il réussit dans les 3 écoles présentées. Pour Luc, la première année reste une opportunité pour acquérir des connaissances. Il continue pourtant à penser que kiné c'est mieux. Il travaille le soir pour payer ses études, comme magasinier dans un entrepôt d'hypermarché. Finalement, il poursuivra sa formation tout en travaillant en roulement de nuit comme aide-soignant après la validation de sa première année. Comme nombre de collègues, il va en stage après une nuit de travail… Puis le diplôme en poche, il passe10 ans aux urgences. «Et qu'est ce que je vais faire maintenant ? Quel nouveau défi ?» Entraîner l'équipe de foot du service pour le tournoi annuel n'est pas suffisant pour galvaniser l'homme. Infirmier anesthésiste est un prolongement logique. Il est difficile en effet de retourner en service d'hospitalisation classique après l'euphorie des urgences. La réanimation pourquoi pas ?! Mais il n'y a pas de spécialisation diplômante. Entre temps, il n'est plus seul et doit continuer à recevoir un salaire. Il se spécialisera donc en anesthésie et sera pris en charge par la formation professionnelle de l'hôpital. Aujourd'hui, il n'est pas kiné, mais il ne regrette pas car il entraîne l'équipe du bloc opératoire qui prépare le tournoi de juin 2007 ! q M agazine du personnel // C entre H ospitalier du P ays d ’A ix qLe 2 en 1 P h i l i pp e G ay C h r i st i a n R ag g i o l i De la banque à l’hôpital >> Sous l’aspect sociologique, l’hôpital est un cas d’école. Car, plus qu’ailleurs, les cultures corporatistes résistent et comme le dit M Gay, «l’hôpital est un reflet de la société où les problèmes de relation inter-personnelle sont exacerbés». A contre-courant, Philippe Gay tente de démontrer justement que l’appartenance à plusieurs familles est possible, voire même judicieuse pour l’organisation. Cadre de santé et, dans le même temps, cadre du bio-médical au sein de la Direction des Moyens Opérationnels, en charge des consommables bio-médicaux et du petit matériel médical, on pourrait dire de lui de prime abord qu’il souffre d’ambivalence familiale, qu’il est atteint de schizophrénie culturelle… Philippe Gay est tout simplement «hors normes», en entendant par normes les habitudes, usages et coutumes que chacun d’entre nous reproduit inconsciemment. Diplômé IDE en 1979, IADE en 1984, il a multiplié les expériences hospitalières et extra-hospitalières à travers une quinzaine de structures publiques et privées. Tout ça explique sûrement son côté militant mais serein, pour que les choses et les clivages bougent au sein de l’hôpital. Son côté «hybride», il l’assume très bien. Pour lui, un cadre doit être manager et gestionnaire à la fois. Dans ce sens, sa mission est d’être sur le «terrain», d’accompagner les soignants et participer aux analyses quantitatives de leurs besoins afin d’obtenir le meilleur rapport qualité/prix d’un produit. Malgré son problème de positionnement (il se sent encore soignant alors que les soignants le perçoivent comme un administratif !), Philippe Gay se sent libre. Libre parce qu’il connaît bien le fonctionnement et les rouages de l’hôpital si bien qu’il est mieux à même de les anticiper. Libre parce qu’il est fort de multiples expériences qui lui permettent de relativiser les situations compliquées. q >> Pourvu d’un parcours atypique, Christian Raggioli n’a pas pour autant dérogé à la règle des débuts dans le milieu professionnel : trouver un emploi par nécessité et non par vocation. Tombé dans le milieu bancaire, sa principale motivation fut donc avant tout de l’ordre du revenu et de la sécurité de l’emploi. Puis, très vite, en quête de voyages, de rencontres et d’expériences nouvelles, profitant de congés annuels cumulés, il partit pendant 2 mois au Pérou et prit conscience de la réalité d'autres mondes. Marre de vendre des services, désormais il souhaitait rendre service… C’est ainsi qu’il quitta l'autoroute de la carrière bancaire. Christian Raggioli choisit d’être infirmier pour les relations humaines, le soin et l’ouverture aux autres, chose moins courante dans la sphère mercantile. Lorsqu’il revient dans son village le DE d'infirmier en poche, il soigne des patients ex-clients qui n’en croient pas leurs yeux. Ensuite, le cours de son engagement l'a porté vers l'humanitaire et c'est à Médecins du Monde qu’il trouva un nouvel air. Il siégea pendant neuf ans à la direction nationale de l'association. Sa première vraie expérience humanitaire fut au Guatemala entre peuplades indiennes et répression militaire… Puis les terres de conflits des bouts du monde (Bosnie, Kurdistan,Sri Lanka…), et enfin l’Amérique Latine qu’il connaît aujourd’hui sur le bout des doigts. Au titre de ses multiples missions et de son implication, Christian Raggioli a beaucoup appris sur lui-même et sur les autres, sur la manière de gérer une équipe, de relativiser des situations complexes. Comme il le dit, «une situation de crise au cours d’une mission humanitaire permet d’apprendre dix fois plus vite». Il est convaincu que ces expériences ont participé à sa construction de cadre hospitalier et qu'elles sont d’un réel intérêt dans le mode de gestion d’un hôpital où la matière première est l'Homme. D o ct e u r S e r g e S i l e s Quand l’humain rejoint la science >> Dans les parcours professionnels atypiques, en voici un qui laisse admiratif. Admiratif de la passion d’un homme pour son métier mais aussi du temps et de l’énergie consacrés à la formation. Car avant d’être docteur en médecine et spécialiste de Médecine Nucléaire, récemment élu responsable du pôle imagerie de l’hôpital, Serge Silès fut ingénieur en informatique et en bio-électronique. Diplômé de l’Ecole Supérieure des Ingénieurs de Marseille (intégrée récemment par décret officiel à l’Ecole Centrale de Marseille) en 1977, Serge Silès a attrapé le « virus médical » lors d’un stage de fin d’études où il travailla en étroite collaboration avec des médecins. Vint ensuite le passage obligé du service militaire, durant une année, qu’il honora en tant que scientifique du contingent affecté dans le laboratoire de biophysique de l’Hôpital Nord de Marseille. Travaillant sur des problématiques neurologiques qui le passionnaient, il pu prolonger ses activités dans le même laboratoire en tant que civil. Et la fibre médicale prenant de plus en plus d’importance dans son fort intérieur, c’est à ce moment qu’il s’inscrivit en première année de médecine. Sanction : réussite du concours à la première tentative. Pendant les dix années qui suivirent, il cumula les études et successivement les postes d’attaché, d’assistant du laboratoire de biophysique et, enfin, de maître de conférence. C’est en 1999 qu’il rejoint le Centre Hospitalier du Pays d’Aix en tant que chef de service de médecine nucléaire. Serge Silès connaît parfaitement son métier, et la médecine nucléaire en général. Il en parle avec passion et pédagogie. Depuis le début de sa vie professionnelle, sa motivation est nourrie par l’innovation et le développement de cette discipline située aux confluents de plusieurs champs. Car, en médecine nucléaire, « l’humain rejoint la science ». C’est dans cet esprit qu’il travaille avec son confrère et ami le Dr Philippe Desvignes afin de mener à bien leurs objectifs au profit des patients du Pays d’Aix. Dossier réallisé par Béatrice GHISONI, Guillaume STEVAN et Christian RAGGIOLI P l u r i e l ’ s // J u i n 2007 qServices q Crèche Une journée au mini-club Tamaris La crèche ouvre ses portes à 5h45 pour accueillir les premiers venus du matin… Il est 18h30 : début du deuxième service de la >> Progressivement, les enfants arrivent avec des pics à 8 h et 9 h. Les auxiliaires de puériculture, journée pour les repas. Ceux qui sont là jusqu’à les aides-soignantes, les éducatrices de jeunes 21h15 seront mis en pyjama et prêts pour le enfants se mobilisent pour personnaliser l’accueil. retour à la maison. Un moment apaisant est orgaLes parents accompagnant leurs enfants passent nisé, où les enfants se reposent avant le retour alors les consignes du jour. Le personnel est là des parents. aussi pour répondre aux Les volets fer més, questions et faciliter la les départs terminés, séparation. les deux membres "Le temps du sommeil est Dans différentes pièces, de l’équipe du soir un moment fort en crèche" donnent un dernier la crèche prend vie : peinture, jeux moteurs, tour de clé avant de musique, trotteurs, jeux partir. de découverte, jeux d’eau, préparation des repas, visite médicale. Dans d’autres lieux aussi des L’importance des plannings enfants dorment. Le personnel a des horaires calqués sur le nombre journalier d’enfants, d’où l’importance d’avoir Des repas conviviaux des plannings de présence à jour. La qualité du Très vite le volume sonore dans la structure peut travail rendu est dans la satisfaction de voir des enfants et des parents heureux de fréquenter être élevé : cris, pleurs de colère ou de joie. Nous la structure. arrivons vers les 11 heures : l’heure des repas commence. C’est un moment de convivialité et de La crèche accueille jusqu’à 55 enfants par jour plaisir pour tous. En fonction de son âge, l’enfant ainsi que 10 au Centre Hospitalier Montperrin. mange seul ou en compagnie de l’adulte. De plus en plus de demandes d’inscriptions sont Vient le temps du sommeil qui est un moment fort faites. Afin de satisfaire les parents, une procédure en crèche pour tous nos chérubins. La collectivité d’admission a été mise en place à compter du 12 et les rythmes ne font pas forcément toujours avril 2007, suite à une note de service. bon ménage, mais l’équipe essaie de gérer au mieux ce temps de sommeil pendant la journée L'équipe de la crèche (horaires de roulement et de journée). Les premiers départs se font vers 14 h puis au fur et à mesure, en fonction des heures d’arrivée des parents. Le temps des retrouvailles est un moment important pour parents, enfants et équipe. Des échanges ont lieu avec le personnel où la disponibilité de chacun est parfois difficile. Le goûter sera proposé après le lever de sieste pour la plus grande partie des enfants. Des temps d’éveil et de jeux sont proposés l’après-midi pour les présents. Nouvelle procédure d’inscription >> Depuis le 12 avril, une nouvelle procédure d’inscription en crèche d’un enfant du personnel est entrée en vigueur dans l’établissement. Voici les principales étapes à suivre : - Adresser une demande écrite à M. le Directeur du Centre Hospitalier du Pays d’Aix précisant la date souhaitée d’accueil en crèche. - Envoi par la Direction des Ressources Humaines d'un dossier d'inscription à l'agent, à retourner à la DRH, avec les justificatifs nécessaires. - Seuls les dossiers complets seront étudiés en commission d'admission (remise du dossier complet, constituant la date officielle de la demande). La commission se réunit une fois par trimestre et étudie les dossiers complets pour lesquels sont sollicitées des inscriptions à partir du trimestre suivant (exemple : en septembre la commission examinera les dossiers d’admission d’octobre, novembre et décembre). - Réponse adressée au demandeur précisant la suite réservée et le cas échéant, la date d’accueil approximative de son enfant à la crèche. qRessources Humaines E xpertise q F o r m at i o n NR BC Prévenir vaut mieux que guérir Tout établissement de santé public, participant au service public hospitalier ou privé est dans l’obligation de disposer d’un «Plan Blanc» lui permettant de mobiliser immédiatement les moyens de toute nature dont il dispose, en cas d’afflux de patients et de victimes ou pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle. Le risque NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique) constitue une annexe de ce Plan Blanc. >> Les attentats, la menace terroriste et les accidents industriels survenus ces dernières années ont mis en évidence l’extrême nécessité d’une formation des soignants face aux risques nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques. Les plans, instaurés depuis, permettent la mise en œuvre de moyens rapides adaptés et suffisants pour faire face à la situation d’urgence. Pour ce faire, chaque hôpital doit mettre en place les dispositions nécessaires en ce qui concerne le matériel, les locaux, la pharmacie et la formation des personnels. Une formation début 2007 Au Centre Hospitalier du Pays d’Aix, un groupe de travail NRBC est constitué par M. Paoli, des médecins : Dr Laude et Dr Siary, ainsi que des cadres infirmiers et des infirmières. Ils ont assuré la formation NRBC qui s’est déroulée en janvier et février 2007 et qui a concerné les personnels de jour et de nuit des urgences ainsi que de l’UCSA (centre de détention de Luynes). Les objectifs pédagogiques de cette formation ont été : • A ccueil et gestion du patient contaminé NRBC, • Connaissance des aspects théoriques liés aux risques NRBC, • Mise en place d’une chaîne de décontamination, • Apprentissage de la mise et de l’enlèvement d’une tenue de protection, • Apprentissage du déshabillage du patient sans risque ni pour lui, ni pour l’équipe soignante. Deux temps ont donc été nécessaires pour le déroulement de cette formation, une partie théorique et une partie pratique. Une partie théorique M. Paoli et le Dr Siary ont repris les différents aspects communs aux risques NRBC ainsi que les particularités de chacun des risques, surtout les symptômes, leur traitement et la protection adéquate des soignants. Lors de cette réunion, ont aussi M agazine du personnel // C entre H ospitalier du P ays d ’A ix été développées les limites du dispositif (l’identification difficile de l’accident chimique, le nombre important de victimes paniquées, l’impossibilité pour les patients de refuser les soins). Cette réunion a permis également de développer les grandes difficultés liées à chacun des risques (la prise en charge psychologique et médicale des victimes, la mise en place d’une chaîne de décontamination, et la réactivité de tous les autres services concernés : pharmacie, autres services du CHPA, sécurité etc.). Une partie pratique Les soignants ont été invités à essayer les systèmes de rideaux destinés à créer des «sas» pour former la chaîne de décontamination. Les cadres et IDE formateurs ont donc montré la disposition éventuelle des locaux avec le tri des victimes à l’entrée, la zone de douche (victimes valides et non valides), la zone de séchage et la zone de soins. Les soignants se sont ensuite «entraînés» au découpage des vêtements de victimes alitées, avec toutes les précautions que cela entraîne dans la manière et l’ordre de le faire, en veillant à ce que chaque zone «contaminée» ne touche jamais ce qui ne l’est pas. Ils ont ensuite appris à mettre et enlever les tenues de protection, combinaisons, gants, surbottes et masques à cartouche…Tous ont été très surpris de la difficulté extrême de porter ces tenues, tant à cause de la mobilité réduite, de la température intérieure, que de la difficulté de respirer dans le masque… et tout ceci sans tenir compte du stress et de l’anxiété liés à une situation catastrophique. Ceci conforte l’importance de suivre une formation. Beaucoup de situations ont pu être imaginées, de questions posées… en espérant que les soignants moins angoissés seraient plus opérationnels. Prévenir vaut mieux que guérir. Dans le domaine des catastrophes de type NRBC, la réactivité des professionnels et l’information de la population sont les deux piliers fondamentaux de la réduction du nombre de victimes potentielles. En espérant qu’une telle situation n’arrive jamais ! Béatrice GHISONI Le CHPA agréé prestataire de formation >> Le service formation continue a réalisé en fin d’année 2006 un dossier auprès de la Direction Régionale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, en vue d’obtenir un numéro de déclaration d’activité en tant que prestataire de formation. Ce numéro a été octroyé au CH du Pays d’Aix, le 3 janvier 2007. Cela permet désormais au Centre Hospitalier de valoriser ses compétences et son expertise à l’extérieur de l’Etablissement. Des formations à destination d’autres collectivités, de centres hospitaliers ou de personnels soignants libéraux seront prochainement réalisées. A titre d’exemple, des actions sur des thématiques telles que l’hygiène, la prise en charge de la douleur, la manutention des charges et des malades, etc. seront mises en œuvre afin de développer les compétences de soignants extérieurs à l’établissement et d’assurer ainsi une continuité dans la prise en charge des patients à domicile ou en institution spécialisée. Cette nouvelle activité valorisante pour notre personnel et notre institution devra, à terme, proposer une offre complète de formation. A ce propos, un recensement des formateurs internes sera prochainement réalisé auprès de chaque pôle. 23 octobre 2007 Elections professionnelles >> Les Elections Professionnelles de la Fonction Publique Hospitalière permettront d’élire les représentants des personnels au Comité Technique d’Etablissement, aux Commissions Administratives Paritaires Locales (CAPL) et Départementales (CAPD). Elles détermineront les sièges au Comité d’Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT). Chaque agent recevra à son domicile le matériel électoral lui permettant, s’il le souhaite, de voter par correspondance. Vous êtes donc invités à vérifier que l’adresse portée sur votre bulletin de salaire est bien à jour et à défaut indiquer par courrier simple adressé à la DRH vos nouvelles coordonnées. q Ouverture P l u r i e l ’ s // J u i n 2007 q Médecins Du Monde Desde el corazon de la sierra* Impliqué depuis de nombreuses années dans l’ONG Médecins du monde, Christian Raggioli nous livre le témoignage d’une de ses missions à San Pacho, dans le sud de la Colombie, une zone de conflit armé. Policiers, soldats de l’armée officielle et Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes s’affrontent dans le cœur même des villages, avec une population prise en otage. >> Très bien implantées depuis de nombreuses années, les FARC ne laissent pas longtemps agir impunément un corps «étranger» dans ce territoire stratégique. Lors de la dernière consultation mobile, l'équipe de Médecins du Monde a été bloquée deux jours dans le village à cause des affrontements. Le survol des hélicoptères de combats a poussé les gens à se réfugier auprès des médecins et infirmières de MDM. L'accompagnement de la population civile fait partie du mandat humanitaire de l'association. La vie est de plus en plus difficile pour ces colons venus chercher un el Dorado dans la sierra. Don Pedro est de ces cultivateurs de coca dont la production était assurée d’être vendue à un bon prix. Et aujourd’hui, comme lui, de plus en plus de petits producteurs se trouvent sans ressources du fait de la destruction de leurs plantations de coca et de la végétation alentour. les FARC organisent la société Les incursions de l’armée colombienne se font toujours plus pressantes. Mais jusqu’à présent, les habitants de San Pancho, bien qu’ils soient inquiets d’être considérés comme des collaborateurs de la guerilla, restent là. Car la peur des FARC est encore plus grande. Ce sont les FARC qui organisent la société, rendent la justice : ici, pas de mairie. C’est la «junta de accion comunal» qui administre le village. Un poste de santé y a été construit pendant la période de «despeje», mais non reconnu par le ministère. Il n’y a pas de professionnel pour le faire fonctionner. Des auxiliaires de santé forment sur le tas, assurent tant bien que mal les soins en cas de besoin… La population accueille avec reconnaissance l’équipe mobile de Médecins Du Monde. Les femmes et les enfants sont les premiers bénéficiaires. La señora de Don Pedro va peut-être accoucher en présence de notre sage femme. Un luxe ici… Mais les FARC surveillent les allées et venues dans les maisons du village. En général, les gens savent ce qu’il peut en coûter pour une équipe médicale humanitaire de venir jusqu’ici. Malgré tout, les médecins et infirmières de MDM forcent à chaque fois les portes pour permettre un accès aux soins de qualité à cette population. L’avenir est incertain pour les femmes et les hommes de la sierra. Mais, pour eux, il est ici. Christian RAGGIOLI www.medecinsdumonde.org *du coeur de la montagne q Santé France Laos Une action humanitaire pour un pays souvent oublié ! A l’instar de l’article précédent, la médecine humanitaire est souvent associée à l’urgence des guerres, des grandes catastrophes naturelles et aux grandes ONG (MSF, MDM…). Malgré cette réalité, de nombreux pays pauvres sont demandeurs d’aide devant leur état sanitaire, leurs besoins médicaux tout au long de l’année. Le Docteur Pierre Revol, chef de service de stomatologie, nous présente l’association Santé France Laos et ses missions au Laos auxquelles il participe depuis plusieurs années. >> Le laos, petit pays de 6 millions d’habitants, est l’un d’eux parmi les plus pauvres et les moins avancés de la planète (50% de la population est sous le seuil de pauvreté, espérance de vie 55 ans !). Il est souvent oublié des grandes puissances car ses ressources naturelles et son impact stratégique sont faibles. Santé France Laos (SFL), association humanitaire reconnue d’utilité publique, a été créée en 1998 par le Dr. A. Plouquailec (cardiologue, Arles). Son action s’inscrit sur le long terme et s’articule autour de 3 axes fondamentaux afin d’aider au développement des compétences et moyens médicaux: • Dépistage et traitement des malformations cardiaques de l’enfant : les cardiologues laotiens ont été formés au dépistage des malformations. Les enfants sont accueillis, pris en charge et logés dans des familles d’accueil en France. Les enfants sont opérés par l’équipe du Pr. F. Leca (Mécénat Chirurgie Cardiaque Enfant du Monde). A ce jour, 150 enfants ont pu être opérés et guéris. • Enseignement et formation : SFL organise 2 missions annuelles de formations avec des membres bénévoles en cardiologie, pédiatrie, gynéco-obstétrique, imagerie, chirurgie digestive, orthopédique et chirurgie maxillofaciale. Cette dernière spécialité n’existait pas en 2000. En 2007, 150 patients sont opérés. Les thèmes du programme d’enseignement sont choisis avec nos collègues laotiens afin de coller aux réalités du terrain. Des cours théoriques sont dispensés et la formation pratique s’effectue au travers de consultations et d’activités de bloc opératoire communes. Par ailleurs, SFL en fonction de ses possibilités finance des séjours de médecins Lao dans les hôpitaux français. •Equipement : SFL sollicite les hôpitaux, les cliniques pour récupérer du matériel "obsolète" pour nous, et des médicaments qui sont acheminés lors des missions. Le peuple lao, imprégné par le bouddhisme, est connu pour sa gaieté, sa gentillesse et son pacifisme. C’est avec passion et bonheur que nous partons au Laos pour des rencontres amicales et utiles, source d’enrichissement mutuel. Dr Pierre REVOL www.sante.france.laos.free.fr