Pluriel`s n°8 - Site de l`Adomf

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Pluriel`s n°8 - Site de l`Adomf
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q S t r at é g i e
P l u r i e l ’ s // J u i n 2007
q Parcours
at y p i q u e s
Itinéraires
>> L’écrivain américain John Steinbeck,
l’auteur des Raisins de la colère, prix
Nobel de la Littérature en 1962, a puisé
son inspiration dans les métiers les plus
divers qu’il avait été amené à effectuer,
d’ouvrier agricole à garagiste en passant
par gardien de refuge en montagne. De
ses expériences multiples, il avait fait une
richesse, la richesse d’une vie d’homme.
Sans prétendre à ce destin atypique,
certains d’entre vous, agents hospitaliers,
ont pudiquement levé le voile sur leurs itinéraires de vie, leurs jardins cachés, comme
autant de signes de ce qui peut, par delà la
complexité humaine, représenter la diversité
de nos engagements, faits d’interrogations,
de doutes et d’une inébranlable foi dans
la vie et dans ce qu’elle représente, notre
seul capital. Pluriels a souhaité entrouvrir
la porte à ces témoignages et ces engagements d’hommes qui nous montrent que,
si tout n’est pas possible, beaucoup peut
être réalisé ici et ailleurs.
Merci pour tous ces témoignages d'humanité.
Jean-Claude POZZO DI BORGO
Directeur du CHPA
q A n n i v e r sa i r e s
L’organisation des festivités d’octobre va bon train
Rappelons que le CHPA fête en 2007 les anniversaires de 3 de ses bâtiments : Cézanne (40 ans), Roger Duquesne (25 ans)
et Jacques de la Roque (10 ans). C’est l’occasion de faire redécouvrir l’hôpital aux habitants du Pays d’Aix, d'échanger
et faire la fête entre nous.
>> L es choses avancent vite
depuis l’annonce de l’organisation des festivités. Un comité
d’organisation, réunissant une
quinzaine de personnes volontaires et motivées, a été mis en
place. Certains points restent à
être précisés. La manifestation
se tiendra du 2 au 5 octobre
prochains, avec 3 temps forts.
«Ouverture de l’hôpital au
public» les 2 et 3 octobre
Des circuits de visites :
Des circuits de visite seront organisés autour de deux thèmes :
présentation du plateau technique et prise en charge de la
naissance.
Des ateliers santé :
- Gestes de premiers secours - En
partenariat avec le Codis et le
SMUR du CHPA
- Tests d’efforts pneumologiques
et cardiologiques
Directeur de Publication
Jean-Claude Pozzo di Borgo, Directeur
Rédactrice en Chef
• Marianne Stella, Responsable Cabinet du Directeur
Comité de Rédaction
• Georges Adancourt, Cuisine Centrale
-D
épistages (auditifs, ophtalmologiques, asthme - allergies,
dermatologiques, insuffisances
rénales…)
-V
igilances (Hémovigilance, EFS,
CLIN - UHH…)
-E
quipes mobiles (Douleur,
Umedia, Gérontologie)
-P
révention – addictologie
(alcool, tabac…)
Un volet historique :
soins, il aura pour thème
cette année «Ethique,
travail et qualité». Vous
pourrez assister à des
présentations soignantes et
à une table ronde réunissant
experts internes et externes
qui clôturera le Forum.
- Film ou exposition photos (dans le
hall JDLR) : Histoire du CHPA
- Exposition de matériels médicaux
anciens – en partenariat avec le
Conservatoire du patrimoine
médical de Marseille
- Conférences à l’auditorium (L’hôpital d’Aix-en-Provence selon
Jacques de la Roque, la grande
Histoire de l’eau…)
- Des spectacles du personnel
(il est toujours temps de
proposer une animation :
talents cachés, révélezvous !)
Le Forum soignant 2007 les 4
et 5 octobre
La «fête du personnel» le
5 octobre au soir
- U n buffet musical avec un
groupe de jazz d’agents de
l’hôpital
- Une soirée dansante (animée par
un DJ, agent de l’hôpital)
Guillaume STEVAN
Si vous souhaitez vous impliquer dans cet
événement, contactez le service communication
(poste 51 28 ou [email protected])
Coordonné par la Direction des
•D
r Houtin Baghdadi, Anesthésiste
• J ocelyne Glot, Direction Moyens Opérationnels
• Béatrice Ghisoni, IDE Urgences • Dr Jean-Marc Jarry, Chef de Service
Chirurgie Viscérale
• Angela Marchand, Aide Soignante, service Hémodialyse
• Bernard Paoli, Directeur des Soins
• Yvette Peltier, service Communication
• Muriel Picca, IDE CLMS
• Marie-Christine Pis, IDE nuit
• Christian Raggioli, Cadre de Santé
• Betty Saunier, IDE Bloc
• Guillaume Stevan, Chargé de Communication
Secrétariat de Rédaction
04 42 33 51 28
Réalisation
Stratis 04 98 01 26 26
qActualités
M agazine du personnel // C entre H ospitalier du P ays d ’A ix
M aguy APOSTOLO
q R éaménagement
La rééducation fonctionnelle q
prend des quartiers d’été...
Une retraite
bien méritée
Trouver un équilibre qui permette à l’ensemble des services de soins du CHPA
de fonctionner dans une nécessaire et impérative dynamique de travaux
de réaménagements tendrait à relever de la gageure… si nous ne pouvions compter
sur la compréhension et la bonne volonté des acteurs de l’hôpital, qu’ils soient médecins,
techniciens, ingénieurs, soignants ou directeurs.
>> Avec le départ en retraite de
Madame Marguerite APOSTOLO,
c’est une nouvelle page que tournent
les cadres supérieurs de santé…
C’est un peu une mémoire qui s’en va
et même si Maguy affiche un sourire
radieux, elle n’en demeure pas moins
bien émue.
Fidèle collaboratrice de la Direction
des soins, sa présence discrète mais
efficace va nous manquer…
I n M emoriam
>> C’est dans ce contexte que le service de
rééducation fonctionnelle du Dr VIALLET, a
préparé sa délocalisation au 1er étage du
Centre de Gérontologie «Roger DUQUESNE»
entre août 2007 et novembre 2008, pour
«prêter» ses actuels locaux au service d’hémato-oncologie du Dr BLANC.
Ce dernier doit, dès le début du projet, être
momentanément fermé pour permettre la
réalisation des travaux de remise aux normes
des chambres dites «protégées» qui reçoivent
les patients immuno-déprimés.
Une préparation minutieuse
La préparation de ce déménagement a
demandé plusieurs réunions de travail
pluridisciplinaires permettant d’aborder les
différents aspects de cette problématique
de manière à lui répondre avec sérieux et
efficacité, en tenant compte de la demande
des soignants.
Les nouveaux locaux prévoient les aménagements nécessaires à l’accueil de ces patients.
Les conditions de travail des personnels de
soins médicaux et non médicaux ont été mises
en discussion et des solutions ont été définies.
Alain Meister
nous a quitté
q
Les différents circuits de soins et de prise en
charge, de l’installation d’un nouveau plateau
technique avec des matériels neufs à celui de
la restauration ont été visités et des réponses
adéquates ont été négociées et acceptées de
part et d’autre.
Enfin, si les 12 lits d’hospitalisation sont délocalisés, l’hôpital de jour de rééducation fonctionnelle reste dans ses locaux actuels et il
continuera à assurer la prise en charge de la
file active de patients avec le même niveau
de qualité offert à ce jour.
Compte tenu de l’arrivée de la période estivale
et de manière à ce que cette délocalisation
momentanée s’effectue dans de bonnes conditions, l’unité de rééducation fonctionnelle sera
fermée à partir du vendredi 29 juin au soir et
sera réactivée à partir du lundi 6 août 2007.
Je tiens personnellement à remercier le corps
médical, les cadres soignants, les soignants et
tous les autres acteurs du centre hospitalier,
pour leur participation active et leur efficacité
dans la gestion de ce dossier.
>> Alain Meister, responsable de la
cellule rémunération et budget de la
DRH, est mort brutalement lundi 21
mai 2007. Nous nous souviendrons de
ses cheveux en bataille, de son pull
orange, de ses yeux malicieux, de sa
fragilité aussi.
Alain, tu nous manques.
Bernard PAOLI
Ses amis
qRessources Humaines
P l u r i e l ’ s // J u i n 2007
q P o rt r a i t s
at y p i q u e s
L'hôpital autrement
q
Pour le numéro d’été de Pluriel’s, le comité de rédaction a choisi de vous présenter « l’hôpital autrement ».
Et montrer l’hôpital autrement, c’est aller à contre courant des idées reçues, des corporatismes ancrés par l’histoire
mais aussi, simplement, des parcours professionnels classiques. Pluriel’s est donc allé à la rencontre d’acteurs de
l’hôpital à la carrière atypique.
qLe service au cœur
P h i l i pp e D u b o u r g e t
>> Vivre les années 80 au "Club Med"
comme GO, cuisinier plus exactement, on imagine… quelques saisons en Corse..la
dolce vita pour Philippe.
Un jour, il se retrouve
économe (et cuisto le
week-end) dans une
maison de retraite.
Virage contrôlé
garanti, il songe à
intégrer l'hôpital.
Il y passe les
concours pour, à
la quarantaine et 4
enfants plus tard,
devenir OPQ.
Cependant, il a fait le tour de la question alimentaire et a besoin d'un autre défi. Dans son environnement familial, femme, beau-frère, fille,
neveu sont infirmier(e)s, une dynastie soignante.
Il baigne dans cet univers où l'humain reste au
cœur des préoccupations. Il passe le bac à 40
ans pour se convaincre qu'il en est capable et
puis, c'est le passage obligé pour accéder à la
prépa… le DRH croit en lui et le suit.
Avec un mental de sportif, il n'hésite pas à
se remettre en question pour repartir vers la
victoire, il réussit à la 5e tentative.
Malgré des a priori sur son niveau supposé, les
enseignants le poussent et l'encouragent, il se
bagarre tout au long du parcours, ne lâche rien…
qUrgentiste et bientôt diacre
L i o n e l C asta n i e r
>> Comment parler de parcours atypiques, de métiers originaux,
de destins incroyables sans parler de Lionel Castanier. Lionel est
un praticien hospitalier aux Urgences d’Aix-en-Provence où il a
été externe, interne puis assistant. Au mois de septembre, il sera
ordonné diacre. Le diacre est l’assistant de l’évêque. Il témoigne
dans l’Eglise de la présence du Christ serviteur. Particulièrement
serviteur de la charité, des pauvres et de tous les blessés de la vie,
mais aussi serviteur de la Parole et de l’Eucharistie.
Il a décidé de concilier l’exercice de sa profession, tout en vivant sa
spiritualité dans laquelle elle s’enracine à travers le diaconat. Différents
chemins l’ont amené à faire ce choix ou plutôt à ne pas choisir entre
la médecine et sa vocation religieuse, les deux étant trop étroitement
liées pour lui. Il cite volontiers Mère Teresa : «Quand je touche le
corps de ceux qui souffrent dans leur chair, je sais que je touche
le corps du Christ». C’est une évidence pour lui. Et comme l’habit
ne fait pas le moine : tantôt en combinaison rouge, il
descend du ciel, de garde d’hélicoptère, tantôt en
uniforme bleu, il est médecin pompier, en blouse
blanche, médecin aux Urgences et à nouveau en
blanc immaculé dans sa paroisse. Il décline les
couleurs de son sacerdoce à 200 à l’heure.
En jean et baskets, Lionel est un homme généreux,
drôle, un brin râleur (et c’est peu dire)… un homme
qui assume et revendique sa foi… un homme heureux
tout simplement !
comme lorsqu'il entraîne l'équipe féminine de
handball de Lambesc.
Recherche de l'estime de soi, confiance, détermination, constance sont les mots d'ordre.
Il passe 3 ans en neurologie où il se sent en
phase avec sa cadre soignante. «Des gens bien
partout où il est passé», dit-il. Actuellement
IDE en gastro, il n'oublie pas d’où il vient. Il
retourne d’ailleurs régulièrement revoir ses
potes en cuisine et remercie son épouse de
l’avoir soutenu et accompagné tout au long
de son parcours.
Partout où il est passé, les gens disent de lui
que c’est "un gars bien". Son message est qu’il
faut croire en soi et aller au bout de sa détermination.
qDu magasin aux soins...
L u c K ot u l a
>> Poussé par la nécessité de gagner sa vie, Luc
Kotula entre au magasin de l'hôpital pour un
travail d'été. Finalement il y restera 10 ans. Dans
cet univers, il côtoie des personnages typiques et
sympathiques de cette époque qui y ont fait toute
leur carrière. Ce circuit tracé ne lui donne
pas de perspectives d'avenir et d'évolution
professionnelle, chef magasinier à l'ancienneté…
bof ! Passionné de sport, il envisage de passer le
concours de kinésithérapeute. Pour le préparer, il passe
le concours d'infirmier qu'il réussit dans les 3 écoles présentées. Pour
Luc, la première année reste une opportunité pour acquérir des connaissances. Il continue pourtant à penser que kiné c'est mieux. Il travaille le
soir pour payer ses études, comme magasinier dans un entrepôt d'hypermarché. Finalement, il poursuivra sa formation tout en travaillant en
roulement de nuit comme aide-soignant après la validation de sa première
année. Comme nombre de collègues, il va en stage après une nuit de
travail… Puis le diplôme en poche, il passe10 ans aux urgences. «Et
qu'est ce que je vais faire maintenant ? Quel nouveau défi ?» Entraîner
l'équipe de foot du service pour le tournoi annuel n'est pas suffisant pour
galvaniser l'homme. Infirmier anesthésiste est un prolongement logique.
Il est difficile en effet de retourner en service d'hospitalisation classique
après l'euphorie des urgences. La réanimation pourquoi pas ?! Mais il n'y
a pas de spécialisation diplômante. Entre temps, il n'est plus seul et doit
continuer à recevoir un salaire. Il se spécialisera donc en anesthésie et sera
pris en charge par la formation professionnelle de l'hôpital. Aujourd'hui,
il n'est pas kiné, mais il ne regrette pas car il entraîne l'équipe du bloc
opératoire qui prépare le tournoi de juin 2007 !
q
M agazine du personnel // C entre H ospitalier du P ays d ’A ix
qLe 2 en 1
P h i l i pp e G ay
C h r i st i a n R ag g i o l i
De la banque à l’hôpital
>> Sous l’aspect sociologique, l’hôpital est un
cas d’école. Car, plus
qu’ailleurs, les cultures
corporatistes résistent
et comme le dit M Gay,
«l’hôpital est un reflet
de la société où les problèmes de relation inter-personnelle sont
exacerbés». A contre-courant, Philippe Gay tente de démontrer justement que l’appartenance à plusieurs familles est possible, voire même
judicieuse pour l’organisation. Cadre de santé et, dans le même
temps, cadre du bio-médical au sein de la Direction des Moyens
Opérationnels, en charge des consommables bio-médicaux et du petit
matériel médical, on pourrait dire de lui de prime abord qu’il souffre
d’ambivalence familiale, qu’il est atteint de schizophrénie culturelle…
Philippe Gay est tout simplement «hors normes», en entendant par
normes les habitudes, usages et coutumes que chacun d’entre nous
reproduit inconsciemment. Diplômé IDE en 1979, IADE en 1984, il a
multiplié les expériences hospitalières et extra-hospitalières à travers
une quinzaine de structures publiques et privées. Tout ça explique
sûrement son côté militant mais serein, pour que les choses et les
clivages bougent au sein de l’hôpital.
Son côté «hybride», il l’assume très bien. Pour lui, un cadre doit
être manager et gestionnaire à la fois. Dans ce sens, sa mission est
d’être sur le «terrain», d’accompagner les soignants et participer
aux analyses quantitatives de leurs besoins afin d’obtenir le meilleur
rapport qualité/prix d’un produit. Malgré son problème de positionnement (il se sent encore soignant alors que les soignants le perçoivent
comme un administratif !), Philippe Gay se sent libre. Libre parce qu’il
connaît bien le fonctionnement et les rouages de l’hôpital si bien
qu’il est mieux à même de les anticiper. Libre parce qu’il est fort de
multiples expériences qui lui permettent de relativiser les situations
compliquées.
q
>> Pourvu d’un parcours atypique,
Christian Raggioli n’a pas pour autant
dérogé à la règle des débuts dans
le milieu professionnel : trouver un
emploi par nécessité et non par vocation. Tombé dans le milieu bancaire, sa
principale motivation fut donc avant
tout de l’ordre du revenu et de la
sécurité de l’emploi. Puis, très vite,
en quête de voyages, de rencontres
et d’expériences nouvelles, profitant de congés annuels cumulés, il partit
pendant 2 mois au Pérou et prit conscience de la réalité d'autres mondes.
Marre de vendre des services, désormais il souhaitait rendre service…
C’est ainsi qu’il quitta l'autoroute de la carrière bancaire. Christian Raggioli
choisit d’être infirmier pour les relations humaines, le soin et l’ouverture
aux autres, chose moins courante dans la sphère mercantile.
Lorsqu’il revient dans son village le DE d'infirmier en poche, il soigne
des patients ex-clients qui n’en croient pas leurs yeux. Ensuite, le cours
de son engagement l'a porté vers l'humanitaire et c'est à Médecins du
Monde qu’il trouva un nouvel air. Il siégea pendant neuf ans à la direction
nationale de l'association. Sa première vraie expérience humanitaire
fut au Guatemala entre peuplades indiennes et répression militaire…
Puis les terres de conflits des bouts du monde (Bosnie, Kurdistan,Sri
Lanka…), et enfin l’Amérique Latine qu’il connaît aujourd’hui sur le
bout des doigts.
Au titre de ses multiples missions et de son implication, Christian Raggioli
a beaucoup appris sur lui-même et sur les autres, sur la manière de
gérer une équipe, de relativiser des situations complexes. Comme il le
dit, «une situation de crise au cours d’une mission humanitaire permet
d’apprendre dix fois plus vite». Il est convaincu que ces expériences ont
participé à sa construction de cadre hospitalier et qu'elles sont d’un réel
intérêt dans le mode de gestion d’un hôpital où la matière première
est l'Homme.
D o ct e u r S e r g e S i l e s
Quand l’humain rejoint la science
>> Dans les parcours professionnels atypiques,
en voici un qui laisse admiratif. Admiratif de la
passion d’un homme pour son métier mais aussi
du temps et de l’énergie consacrés à la formation. Car avant d’être docteur en médecine et
spécialiste de Médecine Nucléaire, récemment
élu responsable du pôle imagerie de l’hôpital,
Serge Silès fut ingénieur en informatique et en
bio-électronique.
Diplômé de l’Ecole Supérieure des Ingénieurs
de Marseille (intégrée récemment par décret
officiel à l’Ecole Centrale de Marseille) en 1977,
Serge Silès a attrapé le « virus médical » lors d’un
stage de fin d’études où il travailla en étroite
collaboration avec des médecins. Vint ensuite
le passage obligé du service militaire, durant
une année, qu’il honora en tant que scientifique
du contingent affecté dans le laboratoire de
biophysique de l’Hôpital Nord de Marseille.
Travaillant sur des problématiques neurologiques qui le passionnaient, il pu prolonger ses
activités dans le même laboratoire en tant que
civil. Et la fibre médicale prenant de plus en
plus d’importance dans son fort intérieur, c’est
à ce moment qu’il s’inscrivit en première année
de médecine. Sanction : réussite du concours
à la première tentative. Pendant les dix années
qui suivirent, il cumula les études et successivement les postes d’attaché, d’assistant du
laboratoire de biophysique et, enfin, de maître
de conférence. C’est en 1999 qu’il rejoint le
Centre Hospitalier du Pays d’Aix en tant que
chef de service de médecine nucléaire.
Serge Silès connaît parfaitement son métier, et
la médecine nucléaire en général. Il en parle
avec passion et pédagogie. Depuis le début de
sa vie professionnelle, sa motivation est nourrie
par l’innovation et le développement de cette
discipline située aux confluents de plusieurs
champs. Car, en médecine nucléaire, « l’humain
rejoint la science ». C’est dans cet esprit qu’il
travaille avec son confrère et ami le Dr Philippe
Desvignes afin de mener à bien leurs objectifs
au profit des patients du Pays d’Aix.
Dossier réallisé par Béatrice GHISONI, Guillaume STEVAN et Christian RAGGIOLI
P l u r i e l ’ s // J u i n 2007
qServices
q Crèche
Une journée au mini-club Tamaris
La crèche ouvre ses portes à 5h45 pour accueillir les premiers venus du matin…
Il est 18h30 : début du deuxième service de la
>> Progressivement, les enfants arrivent avec des
pics à 8 h et 9 h. Les auxiliaires de puériculture,
journée pour les repas. Ceux qui sont là jusqu’à
les aides-soignantes, les éducatrices de jeunes
21h15 seront mis en pyjama et prêts pour le
enfants se mobilisent pour personnaliser l’accueil.
retour à la maison. Un moment apaisant est orgaLes parents accompagnant leurs enfants passent
nisé, où les enfants se reposent avant le retour
alors les consignes du jour. Le personnel est là
des parents.
aussi pour répondre aux
Les volets fer més,
questions et faciliter la
les départs terminés,
séparation.
les deux membres
"Le temps du sommeil est
Dans différentes pièces,
de l’équipe du soir
un moment fort en crèche"
donnent un dernier
la crèche prend vie :
peinture, jeux moteurs,
tour de clé avant de
musique, trotteurs, jeux
partir.
de découverte, jeux d’eau, préparation des repas,
visite médicale. Dans d’autres lieux aussi des
L’importance des plannings
enfants dorment.
Le personnel a des horaires calqués sur le nombre
journalier d’enfants, d’où l’importance d’avoir
Des repas conviviaux
des plannings de présence à jour. La qualité du
Très vite le volume sonore dans la structure peut
travail rendu est dans la satisfaction de voir des
enfants et des parents heureux de fréquenter
être élevé : cris, pleurs de colère ou de joie. Nous
la structure.
arrivons vers les 11 heures : l’heure des repas
commence. C’est un moment de convivialité et de
La crèche accueille jusqu’à 55 enfants par jour
plaisir pour tous. En fonction de son âge, l’enfant
ainsi que 10 au Centre Hospitalier Montperrin.
mange seul ou en compagnie de l’adulte.
De plus en plus de demandes d’inscriptions sont
Vient le temps du sommeil qui est un moment fort
faites. Afin de satisfaire les parents, une procédure
en crèche pour tous nos chérubins. La collectivité
d’admission a été mise en place à compter du 12
et les rythmes ne font pas forcément toujours
avril 2007, suite à une note de service.
bon ménage, mais l’équipe essaie de gérer au
mieux ce temps de sommeil pendant la journée
L'équipe de la crèche
(horaires de roulement et de journée).
Les premiers départs se font vers 14 h puis au
fur et à mesure, en fonction des heures d’arrivée des parents. Le temps des retrouvailles est
un moment important pour parents, enfants et
équipe. Des échanges ont lieu avec le personnel
où la disponibilité de chacun est parfois difficile.
Le goûter sera proposé après le lever de sieste
pour la plus grande partie des enfants. Des temps
d’éveil et de jeux sont proposés l’après-midi
pour les présents.
Nouvelle
procédure
d’inscription
>> Depuis le 12 avril, une
nouvelle procédure d’inscription
en crèche d’un enfant du
personnel est entrée en vigueur
dans l’établissement. Voici les
principales étapes à suivre :
- Adresser une demande écrite
à M. le Directeur du Centre
Hospitalier du Pays d’Aix
précisant la date souhaitée
d’accueil en crèche.
- Envoi par la Direction des
Ressources Humaines d'un
dossier d'inscription à l'agent,
à retourner à la DRH, avec les
justificatifs nécessaires.
- Seuls les dossiers complets
seront étudiés en commission
d'admission (remise du dossier
complet, constituant la date
officielle de la demande).
La commission se réunit une
fois par trimestre et étudie les
dossiers complets pour lesquels
sont sollicitées des inscriptions
à partir du trimestre suivant
(exemple : en septembre la
commission examinera les
dossiers d’admission d’octobre,
novembre et décembre).
- Réponse adressée au
demandeur précisant la suite
réservée et le cas échéant, la
date d’accueil approximative de
son enfant à la crèche.
qRessources Humaines
E xpertise
q F o r m at i o n NR BC
Prévenir vaut mieux que guérir
Tout établissement de santé public, participant au service public hospitalier
ou privé est dans l’obligation de disposer d’un «Plan Blanc» lui permettant
de mobiliser immédiatement les moyens de toute nature dont il dispose,
en cas d’afflux de patients et de victimes ou pour faire face à une situation
sanitaire exceptionnelle. Le risque NRBC (nucléaire, radiologique,
bactériologique et chimique) constitue une annexe de ce Plan Blanc.
>> Les attentats, la menace terroriste et les
accidents industriels survenus ces dernières
années ont mis en évidence l’extrême nécessité d’une formation des soignants face aux
risques nucléaires, radiologiques, bactériologiques et chimiques. Les plans, instaurés depuis,
permettent la mise en œuvre de moyens rapides
adaptés et suffisants pour faire face à la situation
d’urgence.
Pour ce faire, chaque hôpital doit mettre en place
les dispositions nécessaires en ce qui concerne le
matériel, les locaux, la pharmacie et la formation
des personnels.
Une formation début 2007
Au Centre Hospitalier du Pays d’Aix, un groupe
de travail NRBC est constitué par M. Paoli, des
médecins : Dr Laude et Dr Siary, ainsi que des
cadres infirmiers et des infirmières. Ils ont assuré
la formation NRBC qui s’est déroulée en janvier
et février 2007 et qui a concerné les personnels
de jour et de nuit des urgences ainsi que de
l’UCSA (centre de détention de Luynes).
Les objectifs pédagogiques de cette formation
ont été :
• A ccueil et gestion du patient contaminé
NRBC,
• Connaissance des aspects théoriques liés aux
risques NRBC,
• Mise en place d’une chaîne de décontamination,
• Apprentissage de la mise et de l’enlèvement
d’une tenue de protection,
• Apprentissage du déshabillage du patient sans
risque ni pour lui, ni pour l’équipe soignante.
Deux temps ont donc été nécessaires pour le
déroulement de cette formation, une partie
théorique et une partie pratique.
Une partie théorique
M. Paoli et le Dr Siary ont
repris les différents aspects
communs aux risques
NRBC ainsi que les particularités de chacun des
risques, surtout les
symptômes, leur traitement et la protection adéquate des
soignants. Lors de
cette réunion,
ont aussi
M agazine du personnel // C entre H ospitalier du P ays d ’A ix
été développées les limites du
dispositif (l’identification difficile de l’accident chimique, le
nombre important de victimes
paniquées, l’impossibilité pour les
patients de refuser les soins). Cette réunion a
permis également de développer les grandes
difficultés liées à chacun des risques (la prise en
charge psychologique et médicale des victimes,
la mise en place d’une chaîne de décontamination, et la réactivité de tous les autres services
concernés : pharmacie, autres services du CHPA,
sécurité etc.).
Une partie pratique
Les soignants ont été invités à essayer les
systèmes de rideaux destinés à créer des «sas»
pour former la chaîne de décontamination. Les
cadres et IDE formateurs ont donc montré la
disposition éventuelle des locaux avec le tri des
victimes à l’entrée, la zone de douche (victimes
valides et non valides), la zone de séchage et
la zone de soins.
Les soignants se sont ensuite «entraînés» au
découpage des vêtements de victimes alitées,
avec toutes les précautions que cela entraîne
dans la manière et l’ordre de le faire, en veillant
à ce que chaque zone «contaminée» ne touche
jamais ce qui ne l’est pas.
Ils ont ensuite appris à mettre et enlever les
tenues de protection, combinaisons, gants,
surbottes et masques à cartouche…Tous ont
été très surpris de la difficulté extrême de porter
ces tenues, tant à cause de la mobilité réduite,
de la température intérieure, que de la difficulté
de respirer dans le masque… et tout ceci sans
tenir compte du stress et de l’anxiété liés à une
situation catastrophique.
Ceci conforte l’importance de suivre une formation. Beaucoup de situations ont pu être imaginées, de questions posées… en espérant que
les soignants moins angoissés seraient plus
opérationnels.
Prévenir vaut mieux que guérir. Dans le domaine
des catastrophes de type NRBC, la réactivité des
professionnels et l’information de la population
sont les deux piliers fondamentaux de la réduction du nombre de victimes potentielles.
En espérant qu’une telle situation n’arrive
jamais !
Béatrice GHISONI
Le CHPA agréé
prestataire de
formation
>> Le service formation continue a
réalisé en fin d’année 2006 un dossier
auprès de la Direction Régionale
de l’Emploi et de la Formation
Professionnelle, en vue d’obtenir un
numéro de déclaration d’activité en
tant que prestataire de formation. Ce
numéro a été octroyé au CH du Pays
d’Aix, le 3 janvier 2007. Cela permet
désormais au Centre Hospitalier
de valoriser ses compétences
et son expertise à l’extérieur de
l’Etablissement.
Des formations à destination d’autres
collectivités, de centres hospitaliers
ou de personnels soignants libéraux
seront prochainement réalisées.
A titre d’exemple, des actions
sur des thématiques telles que
l’hygiène, la prise en charge de la
douleur, la manutention des charges
et des malades, etc. seront mises
en œuvre afin de développer les
compétences de soignants extérieurs
à l’établissement et d’assurer ainsi
une continuité dans la prise en
charge des patients à domicile ou en
institution spécialisée. Cette nouvelle
activité valorisante pour notre
personnel et notre institution devra, à
terme, proposer une offre complète
de formation. A ce propos, un
recensement des formateurs internes
sera prochainement réalisé auprès de
chaque pôle.
23
octobre
2007
Elections
professionnelles
>> Les Elections Professionnelles
de la Fonction Publique Hospitalière
permettront d’élire les représentants
des personnels au Comité Technique
d’Etablissement, aux Commissions
Administratives Paritaires Locales
(CAPL) et Départementales (CAPD).
Elles détermineront les sièges
au Comité d’Hygiène Sécurité et
Conditions de Travail (CHSCT). Chaque
agent recevra à son domicile le
matériel électoral lui permettant, s’il le
souhaite, de voter par correspondance.
Vous êtes donc invités à vérifier que
l’adresse portée sur votre bulletin
de salaire est bien à jour et à défaut
indiquer par courrier simple adressé à
la DRH vos nouvelles coordonnées.
q Ouverture
P l u r i e l ’ s // J u i n 2007
q Médecins Du Monde
Desde el corazon de la sierra*
Impliqué depuis de nombreuses années dans l’ONG Médecins du monde, Christian
Raggioli nous livre le témoignage d’une de ses missions à San Pacho, dans le sud
de la Colombie, une zone de conflit armé. Policiers, soldats de l’armée officielle
et Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes s’affrontent dans le cœur même
des villages, avec une population prise en otage.
>> Très bien implantées depuis de
nombreuses années, les FARC ne
laissent pas longtemps agir impunément un corps «étranger» dans
ce territoire stratégique.
Lors de la dernière consultation
mobile, l'équipe de Médecins
du Monde a été bloquée deux
jours dans le village à cause des
affrontements. Le survol des hélicoptères de combats a poussé
les gens à se réfugier auprès des
médecins et infirmières de MDM.
L'accompagnement de la population civile fait partie du mandat
humanitaire de l'association. La vie
est de plus en plus difficile pour
ces colons venus chercher un el
Dorado dans la sierra. Don Pedro
est de ces cultivateurs de coca
dont la production était assurée
d’être vendue à un bon prix. Et
aujourd’hui, comme lui, de plus
en plus de petits producteurs se
trouvent sans ressources du fait
de la destruction de leurs plantations de coca et de la végétation
alentour.
les FARC organisent la société
Les incursions de l’armée colombienne se font toujours plus pressantes. Mais jusqu’à présent, les
habitants de San Pancho, bien
qu’ils soient inquiets d’être considérés comme des collaborateurs
de la guerilla, restent là. Car la peur
des FARC est encore plus grande.
Ce sont les FARC qui organisent la
société, rendent la justice : ici, pas
de mairie. C’est la «junta de accion
comunal» qui administre le village.
Un poste de santé y a été construit
pendant la période de «despeje»,
mais non reconnu par le ministère.
Il n’y a pas de professionnel pour
le faire fonctionner. Des auxiliaires
de santé forment sur le tas, assurent tant bien que mal les soins
en cas de besoin… La population
accueille avec reconnaissance
l’équipe mobile de Médecins Du
Monde. Les femmes et les enfants
sont les premiers bénéficiaires. La
señora de Don Pedro va peut-être
accoucher en présence de notre
sage femme. Un luxe ici… Mais
les FARC surveillent les allées et
venues dans les maisons du village.
En général, les gens savent ce qu’il
peut en coûter pour une équipe
médicale humanitaire de venir
jusqu’ici. Malgré tout, les médecins et infirmières de MDM forcent
à chaque fois les portes pour
permettre un accès aux soins de
qualité à cette population. L’avenir
est incertain pour les femmes et les
hommes de la sierra. Mais, pour
eux, il est ici.
Christian RAGGIOLI
www.medecinsdumonde.org
*du coeur de la montagne
q Santé France Laos
Une action humanitaire pour un pays souvent oublié !
A l’instar de l’article précédent, la médecine humanitaire est souvent associée à l’urgence des guerres, des grandes catastrophes
naturelles et aux grandes ONG (MSF, MDM…). Malgré cette réalité, de nombreux pays pauvres sont demandeurs d’aide devant
leur état sanitaire, leurs besoins médicaux tout au long de l’année. Le Docteur Pierre Revol, chef de service de stomatologie,
nous présente l’association Santé France Laos et ses missions au Laos auxquelles il participe depuis plusieurs années.
>> Le laos, petit pays de 6 millions d’habitants,
est l’un d’eux parmi les plus pauvres et les moins
avancés de la planète (50% de la population
est sous le seuil de pauvreté, espérance de
vie 55 ans !). Il est souvent oublié des grandes
puissances car ses ressources naturelles et son
impact stratégique sont faibles.
Santé France Laos (SFL), association humanitaire reconnue d’utilité publique, a été créée
en 1998 par le Dr. A. Plouquailec (cardiologue,
Arles). Son action s’inscrit sur le long terme et
s’articule autour de 3 axes fondamentaux afin
d’aider au développement des compétences
et moyens médicaux:
• Dépistage et traitement des malformations
cardiaques de l’enfant : les cardiologues
laotiens ont été formés au dépistage des
malformations. Les enfants sont accueillis,
pris en charge et logés dans des familles d’accueil en France. Les enfants sont opérés par
l’équipe du Pr. F. Leca (Mécénat Chirurgie
Cardiaque Enfant du Monde). A ce jour, 150
enfants ont pu être opérés et guéris.
• Enseignement et formation : SFL organise
2 missions annuelles de formations avec des
membres bénévoles en cardiologie, pédiatrie, gynéco-obstétrique, imagerie, chirurgie
digestive, orthopédique et chirurgie maxillofaciale. Cette dernière spécialité n’existait pas
en 2000. En 2007, 150 patients sont opérés.
Les thèmes du programme d’enseignement
sont choisis avec nos collègues laotiens afin
de coller aux réalités du terrain. Des cours
théoriques sont dispensés et la formation
pratique s’effectue au travers de consultations
et d’activités de bloc opératoire communes.
Par ailleurs, SFL en fonction de ses possibilités
finance des séjours de médecins Lao dans les
hôpitaux français.
•Equipement : SFL sollicite les hôpitaux, les
cliniques pour récupérer du matériel "obsolète" pour nous, et des médicaments qui sont
acheminés lors des missions.
Le peuple lao, imprégné par le bouddhisme, est
connu pour sa gaieté, sa gentillesse et son pacifisme. C’est avec passion et bonheur que nous
partons au Laos pour des rencontres amicales
et utiles, source d’enrichissement mutuel.
Dr Pierre REVOL
www.sante.france.laos.free.fr