Les salaires des cotisants à l`Agirc-Arrco en 2014

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Les salaires des cotisants à l`Agirc-Arrco en 2014
N°02 / Septembre 2016
Les salaires des cotisants à l’Agirc-Arrco en 2014
Lorraine Felder-Zentz, Malika Krouri, Stanislas Bourbon - Direction technique
En 2014, le salaire brut mensuel moyen des salariés du secteur privé en équivalent temps plein (EQTP)
s’élève à 2 752 euros. Il est de 4 663 euros pour les cadres et assimilés et de 2 179 euros pour les non-cadres.
L’écart salarial moyen entre les deux catégories s’établit depuis plus de 10 ans à un rapport de 2,1. Entre
2013 et 2014, le revenu salarial mensuel des cotisants à l’Agirc-Arrco a progressé de 1,4% en euros
courants. L’écart salarial non ajusté entre les femmes et les hommes s’est réduit ces dernières années, il
atteint désormais 17%. La diminution de cet écart est soutenue par la progression plus forte des salaires des
femmes. Si le statut catégoriel, l’âge du salarié, le temps de travail, le secteur d’activité, la taille et la
localisation géographique de l’entreprise jouent sur le revenu, c’est surtout la typologie de carrière qui
explique les différences de salaire chez les hommes comme chez les femmes.
Le salaire brut mensuel moyen ralentit
essentiellement chez les cadres
En 2014, le salaire brut mensuel moyen1 en
équivalent temps plein (EQTP) d’un salarié du
secteur privé cotisant à l’Agirc-Arrco s’élève à
2 752 euros (tableau 1). soit 1,9 fois le montant
du smic mensuel brut (1 445 euros)
Le revenu salarial moyen des cadres (encadré 1)
est 2,1 fois plus élevé que le salaire moyen d’un
non-cadre (4 663 euros pour les cadres contre
2 179 euros pour les non-cadres) (encadré 1). Les
cadres et assimilés cadres (« articles 4 et 4 bis »)
constituent la catégorie dont le salaire est le plus
élevé : 4 879 euros contre 3 038 euros pour les
agents de maîtrise (« article 36 »).
1
Le salaire moyen s’entend comme le salaire brut mensuel moyen
en équivalent temps plein
Entre 2005 et 2014, le revenu salarial moyen des
cadres a progressé moins rapidement que celui
des non-cadres (17,3% pour les cadres et 20%
pour les non-cadres en euros courants). L’écart de
salaire entre cadre et non-cadre connait de fait
une légère tendance baissière mais reste
globalement stable passant de 2,19 à 2,14.
Entre 2013 et 2014, la rémunération brute
moyenne a augmenté de 1,4% en euros courants.
Cette progression est en recul par rapport aux
années précédentes : +2% entre 2012 et 2013 et
+1,9% entre 2011 et 2012. Ce ralentissement est
plus soutenu chez les cadres que chez les noncadres.
Cette augmentation du salaire moyen intervient
dans un contexte de ralentissement de l’inflation
(+0,5% en 2014 contre +0,9% en 2013 et +2,0%
en 2012).
Les salaires des cotisants à l’Agirc-Arrco en 2014
Tableau 1 – Salaires bruts mensuels moyens en EQTP
Salaire brut
Évolution
mensuel moyen en euros
courants
2014
2013
Ensemble des salariés
Cadres
dont articles 4-4bis
dont article 36
Non-cadres
Hommes
Femmes
2 752
4 663
4 879
3 038
2 179
2 981
2 471
2 714
4 621
4 845
2 997
2 156
2 948
2 424
1,4%
0,9%
0,7%
1,3%
1,1%
1,1%
1,9%
Répartition des
effectifs (en %)
2014
100,0%
23,0%
20,3%
2,7%
77,0%
55,1%
44,9%
2013
100,0%
22,6%
19,9%
2,7%
77,4%
55,3%
44,7%
Le salaire médian, qui partage la population
Agirc-Arrco en deux groupes d’effectifs égaux,
s’établit à 2 268 euros en 2014 (tableau 2).
Autrement dit, la moitié des salariés du secteur
du privé gagne plus de 2 268 euros. Il est
inférieur de 17,6% au salaire brut mensuel moyen
et il a augmenté, en euros courants, dans des
proportions similaires à celles de la rémunération
moyenne (+1,5%). Les progressions salariales, en
euros courants, des 1er et 9ème déciles sont les
moins soutenues (+0,9% par rapport à 2013).
Les 10% des salariés les moins bien rémunérés
(1er décile) ont un revenu salarial de 1 574 euros
brut mensuel moyen (2 530 euros chez les cadres
et 1 525 euros chez les non-cadres). Il correspond
à 1,09 fois le montant du smic. A l’opposé, les
10% des salariés les mieux rétribués (9ème décile)
perçoivent un salaire brut mensuel moyen de
4 242 euros (7 260 euros chez les cadres et 2 981
euros chez les non-cadres).
Les très hauts salaires, représentés par les 1% des
cotisants à l’Agirc-Arrco les mieux payés (99ème
centile), gagnent en moyenne un salaire brut
mensuel de 9 945 euros (17 251 euros chez les
cadres et 4 162 euros chez les non-cadres).
Le rapport interdécile entre le 9ème et le 1er décile
(D9/D1), qui mesure la dispersion, est stable
depuis 2006 et s’établit à 2,7. Les salaires des
cadres sont plus dispersés que ceux des
non-cadres avec des rapports de 2,9 et 2,0. L’écart
de salaire entre cadre et non-cadre se creuse
nettement à mesure que l’on progresse dans
l’échelle des rémunérations, passant de 1,7 en
moyenne pour le 1er décile à 2,4 pour le 9ème
décile.
Tableau 2 – Déciles de salaires et indicateurs de
dispersion
Ensemble des salariés Cadres (Art
2014
évol.
4-4 bis + 36)
D1
1 574
0,9%
2 530
D2
1 754
1,1%
2 923
D3
1 913
1,4%
3 232
D4
2 079
1,5%
3 541
Médiane
2 268
1,5%
3 874
D6
2 500
1,5%
4 263
D7
2 806
1,5%
4 791
D8
3 270
1,2%
5 605
D9
4 242
0,9%
7 260
D9/D1
2,7
0,0%
2,9
C99
9 945
2,3%
17 251
Déciles
Noncadres
1 525
1 684
1 811
1 936
2 067
2 215
2 391
2 619
2 981
2,0
4 162
Encadré 1 – La notion de cadres à l’Agirc
La notion de cadre est née dans les années 30 et a historiquement désigné une catégorie aux contours complexes,
tant en termes de métiers, de fonctions occupées qu’en termes de reconnaissance juridique. Aujourd’hui encore,
la définition et par là, leur dénombrement diffèrent entre l’Agirc et l’Insee.
Pour être cotisant à l’Agirc, il faut d’abord être salarié dans une entreprise faisant partie du champ d'application du
régime, c'est-à-dire depuis 1972, être soumis au régime général de la Sécurité sociale (hors contractuels de la
Fonction publique). L'article 4 de la Convention nationale du 14 mars 1947 créant le régime des cadres désigne
comme « bénéficiaires de plein droit du Régime, les ingénieurs et les cadres ». Il désigne également les dirigeants
considérés comme salariés par la législation de la Sécurité sociale ou encore les VRP « unicarte » cadres, les
médecins salariés. L'article 4bis assimile aux cadres proprement dits les employés, techniciens et agents de
maîtrise dont la cote hiérarchique atteint un certain niveau. L'assimilation prévue par l'article 4bis est totale pour
le régime : il n'y a jamais de différenciation entre les bénéficiaires de l'article 4 et ceux de l'article 4bis. Enfin,
l’adhésion peut être étendue par accord d’entreprise aux salariés ayant un niveau hiérarchique juste inférieur à
celui des cotisants « 4 et 4bis » (cotisants au titre de l’article 36).
Les définitions des cadres au sens de l’Agirc et de l’Insee divergent à compter de la création de la nomenclature
PCS en 1982. L’Insee classe en effet les salariés selon leur niveau dans la grille de la convention et non par rapport
à la cotisation à l’Agirc. Ceci aboutit concrètement à inclure les « professions libérales » et les « professions des
arts et des spectacles » dans les cadres, mais à l’inverse à exclure les « assimilés » qui cotisent au régime Agirc.
2
Agirc-Arrco - Les cahiers statistiques n°02 / Septembre 2016
Les salaires des cotisants à l’Agirc-Arrco en 2014
Cet écart salarial s’est réduit ces dernières
années, il est passé sous le seuil des 20% en 2006
et il a diminué de 0,7 point entre 2013 et 2014. Il
s’explique, d’une part, par la hausse du taux
d’encadrement chez les femmes et, d’autre part,
par les hausses de salaires plus favorables aux
femmes qu’aux hommes. Ainsi, sur la période
2005-2014, le salaire des femmes croît de 25%
contre 20% chez les hommes.
Graphique 2 – Rémunération moyenne selon l’âge et
le genre
Ce recul de l’écart salarial entre les femmes et les
hommes est plus marqué chez les cadres. Entre
2005 et 2014, il passe de 22,1% à 17,5%.
Graphique 1 – Écart entre le salaire moyen des
femmes et le salaire moyen des hommes (en % du
salaire des hommes)
Écart salarial
Ensemble des salariés
Cadres (Art 4-4 bis + 36)
Article 36
Non-cadres
Articles 4 et 4 bis
Le salaire brut médian des femmes s’élève, quant
à lui, à 2 124 euros contre 2 388 euros chez les
hommes. L’écart salarial entre femmes et
hommes, en pourcentage du salaire des hommes,
est plus élevé à mesure que le salaire augmente.
Il varie de 7,8% pour le 1er décile à 21,6% pour le
9ème décile.
L’augmentation de l’âge joue favorablement
sur le salaire surtout chez les cadres
L’augmentation de l’âge des salariés et donc de
l’expérience a un effet2 positif sur la
rémunération (graphique 2). En 2014, un salarié
2
L’effet mesuré ici est plus un effet génération qu’un effet âge.
16%
4 000
14%
3 500
12%
3 000
10%
2 500
8%
2 000
6%
1 500
1 000
4%
500
2%
0
0%
<= 25 26- 31- 3630 35 40
Salaires (Hommes)
Effectifs (Hommes)
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
0%
-2%
-4%
-6%
-8%
-10%
-12%
-14%
-16%
-18%
-20%
-22%
-24%
4 500
Poids des effectifs
En 2014, les femmes perçoivent un revenu
salarial brut mensuel moyen en EQTP de 2 471
euros contre 2 981 euros pour les hommes. Le
salaire des femmes est ainsi inférieur de 17,1% à
celui des hommes (graphique 1).
senior (56-60 ans) perçoit un salaire brut moyen
1,4 fois plus élevé qu’un salarié en début de
carrière (26-30 ans)3 : 3 170 euros chez les seniors
et 2 270 euros en début de carrière. Avec l’âge,
les disparités salariales entre les femmes et les
hommes ont tendance à s’accentuer. Le salaire
des femmes de 56 à 60 ans est en moyenne 1,3
fois plus élevé que celui des femmes âgées de 26
à 30 ans. Ce ratio est de 1,5 pour les hommes. Les
carrières salariales sont donc plus ascendantes
pour les hommes que pour les femmes.
Salaire brut mensuel moyen
Le revenu salarial des femmes reste inférieur à
celui des hommes
4145
4650
51- 56- > 60
55 60
Salaires (Femmes)
Effectifs (Femmes)
L’écart salarial est aussi fonction du statut
catégoriel. Un cadre senior (56-60 ans) gagne en
moyenne 1,6 fois plus qu’un cadre en début de
carrière (26-30 ans). Cette pente n’est que de 1,2
pour les non-cadres. Chez les cadres, le niveau du
salaire moyen augmente nettement jusqu’à 40
ans, puis se stabilise entre 41 et 55 ans, pour
ensuite enregistrer des niveaux nettement plus
élevés en fin de carrière. Chez les non-cadres, le
salaire moyen augmente surtout jusque 35 ans
puis se stabilise ; il est possible qu’un certain
nombre de non-cadres plus âgés, avec un revenu
important, accèdent au statut cadre ce qui peut
expliquer que les salaires des non-cadres ne
progressent plus après 35 ans.
Des salaires plus élevés en Ile-de-France,
surtout pour les cadres
Si l’Île-de-France concentre plus de 29% des
postes de salariés du secteur privé en France, ce
sont les cadres qui sont surreprésentés dans la
région capitale. Ainsi, près de la moitié des postes
3
Le ratio est mesuré sur les classes d’âge 26 à 30 ans et 56 à 60 ans
et non sur les classes d’âge extrêmes, car les effectifs sont plus
significatifs.
Agirc-Arrco - Les cahiers statistiques n°02 / Septembre 2016
3
Les salaires des cotisants à l’Agirc-Arrco en 2014
cadres (48%) se situent en Île-de-France, contre
seulement 23% de non-cadres.
En 2014, les salariés du secteur privé en
Île-de-France perçoivent une rémunération
moyenne de 35% supérieure à celle des salariés
qui travaillent en régions (hors Dom-Com)
(graphique 3). Cet écart est nettement plus
marqué pour les cadres que pour les non-cadres
et, dans une moindre mesure, pour les hommes
que pour les femmes. Un cadre francilien gagne
en moyenne 22% de plus qu’un cadre de
province. La rémunération d’un non-cadre en
Île-de-France est, quant à elle, supérieure de 7% à
celle d’un non-cadre de province4. En revanche, si
les écarts avec les départements et l’outre-mer
sont importants au global (37%), les salaires des
cadres ultramarins s’approchent nettement de
ceux des cadres franciliens, quel que soit le sexe
(respectivement 1,3% et 1,5% d’écart, contre 21%
d’écart avec les autres régions de métropole).
Si au global, l’écart salarial non ajusté entre les
hommes et les femmes augmente avec l’âge et
s’accélère après 40 ans, les disparités selon les
régions sont assez marquées. Ainsi, en Outre-mer,
les écarts sont quasi inexistants pour les salariés
âgés de 30 ans ou moins, puis augmentent très
faiblement jusqu’aux âges de départ en retraite
(entre 10% et 15%).
Graphique 3 – Écart salarial entre hommes et femmes
selon l’âge et la région
1,65
1,55
1,45
1,35
actifs âgés de près de 60 ans. Au final, la région
Île-de-France est de loin, celle qui offre les
meilleurs salaires, toutes catégories et sexes
confondus. La région de travail apparaît moins
discriminante pour les femmes, notamment en
outre-mer, et pour les non-cadres.
Des disparités de salaire selon les secteurs
d’activité
Le secteur d’activité le plus rémunérateur est
celui de la finance et de l’assurance avec un
salaire moyen qui s’établit à 3 781 euros en 2014
(tableau 3). Il est suivi du secteur de l’information
et communication, du secteur des activités
spécialisées, scientifiques et techniques, de celui
des industries extractives / électricité, gaz / eau,
dépollution et enfin de l’administration publique.
Ces secteurs offrent des salaires supérieurs à
3 000 euros en 2014. Cela tient notamment à la
proportion importante de cadres dans ces
secteurs (à l’exception de l’administration
publique). A l’inverse, les secteurs les moins
rémunérateurs sont ceux présentant une forte
proportion de salariés peu qualifiés : l’agriculture,
sylviculture et pêche ainsi que l’hébergement et
restauration. Le salaire brut mensuel s’élève dans
ces secteurs à 2 000 euros environ en 2014.
Entre 2013 et 2014, le salaire du secteur des
activités spécialisées, scientifiques et techniques
a progressé le plus vite en euros courants
(+3,3%). C’est dans le secteur des activités
financières et d’assurance que l’écart entre cadre
et non-cadre est le plus marqué (+2,3). A
l’inverse, l’administration publique est le secteur
où les disparités de rémunération cadre/noncadre est la plus faible (+1,66).
1,25
1,15
1,05
0,95
20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60 62 64
Ile-de-France
Province
DOM-COM
En France métropolitaine, les écarts se situent
très vite autour de 10% et augmentent de façon
atone pour les salariés âgés de 40 ans ou moins
pour, en province, se stabiliser autour de 25%.
Pour les salariés âgés de plus de 40 ans, ils
continuent de se creuser en Île-de-France pour
atteindre des niveaux proches de 50% pour les
4
L’écart de salaire non ajusté entre les femmes et
les hommes est plus important dans la finance et
les assurances (-36%), dans le secteur des
activités spécialisées, scientifiques et techniques
(-27%) et enfin dans l’enseignement (-24%). Ces
secteurs comptent une proportion élevée de
cadres. Cette catégorie d’emploi est davantage
concernée par les écarts salariaux entre les
femmes et les hommes. À l’inverse, l’écart salarial
entre les femmes et les hommes est moins élevé
dans la construction et dans le secteur des
industries extractives, électricité, gaz, eau et
dépollution. Les femmes sont moins représentées
dans ces secteurs.
Ces écarts s’expliquent par un effet de structure.
4
Agirc-Arrco - Les cahiers statistiques n°02 / Septembre 2016
Les salaires des cotisants à l’Agirc-Arrco en 2014
Tableau 3 – Salaire brut mensuel moyen en EQTP par secteur d’activité
Secteur d'activité
A - Agriculture, sylviculture et pêche
BDE - Industries extractives / Electricité, gaz / Eau, dépollution
C - Industrie manufacturière
F - Construction
G - Commerce
H - Transports
I - Hébergement et restauration
J - Information et communication
K - Activités financières et d'assurance
L - Activités immobilières
M - Activités spécialisées, scientifiques et techniques
N - Activités de services administratifs et de soutien
O - Administration publique
P - Enseignement
Q - Santé humaine et action sociale
R - Arts, spectacles et activités récréatives
S - Autres activités de services
Ensemble
Poids des effectifs
présents au
30/06/2014
1%
2%
18%
10%
18%
6%
5%
4%
6%
1%
7%
6%
2%
2%
8%
1%
3%
100%
Le salaire croît en fonction de la taille de
l’entreprise
Le revenu salarial est d’autant plus élevé que la
taille de l’entreprise est grande. En 2014, la
rémunération brute mensuelle moyenne en EQTP
des cotisants à l’Agirc-Arrco s’élève à 2 310 euros
pour les très petites entreprises (moins de 10
salariés). Il atteint 3 200 euros pour les grandes
entreprises (plus de 5 000 salariés) soit 1,4 fois le
salaire moyen des très petites entreprises
(graphique 4).
Graphique 4 – Distribution des salaires bruts
mensuels moyens selon la taille d’entreprise
5 000
4 000
3 000
2 000
Ensemble des salariés
2014
Évolution
2 023
0,3%
3 481
1,4%
2 926
1,8%
2 498
2,4%
2 529
2,0%
2 567
1,5%
2 062
1,3%
3 769
-0,2%
3 781
1,8%
2 804
-1,4%
3 511
3,3%
2 424
2,0%
3 035
1,5%
2 679
1,8%
2 256
1,8%
2 530
0,6%
2 337
1,3%
2 752
1,4%
Salaire brut mensuel moyen
Cadres (Art 4-4 bis + 36)
2014
Évolution
3 920
1,2%
5 686
0,9%
4 537
0,8%
4 417
0,5%
4 517
2,2%
4 558
2,1%
3 689
2,0%
4 562
-1,4%
5 801
1,3%
4 684
-0,9%
4 956
3,0%
4 533
-0,1%
4 292
0,8%
3 711
2,1%
4 303
0,4%
4 393
0,9%
3 913
-0,6%
4 663
0,9%
Non-cadres
2014
Évolution
1 901
1,3%
2 745
1,1%
2 305
1,8%
2 235
1,8%
2 063
1,6%
2 296
1,3%
1 939
1,3%
2 356
1,9%
2 505
-0,5%
2 209
1,2%
2 321
1,9%
1 989
1,5%
2 573
0,8%
2 104
0,9%
2 067
1,8%
2 159
0,8%
1 999
1,5%
2 179
1,1%
grandes entreprises et dans les petites et
moyennes entreprises (10 à 250 salariés) que
dans les autres. Le rapport entre le salaire des
cadres et des non-cadres est de 2,16 dans ces
entreprises.
Le temps partiel influence davantage le niveau
de salaire des hommes
En 2014, 14% des postes sont à temps partiel,
dont près de 80% sont occupés par des femmes.
¾ de ces postes concernent des salariés
permanents de l’entreprise et en très grande
majorité des non-cadres (90%). Le poids des
postes à temps partiel a tendance à légèrement
augmenté dans le temps (il était de 11% en
2007), alors que le poids des femmes dans ce
type de poste a, quant à lui, tendance à diminuer
(83% en 2007).
La faiblesse des salaires dans les très petites
entreprises s’explique par les caractéristiques des
emplois. Les salariés, souvent plus jeunes,
travaillent
dans
des
secteurs
moins
rémunérateurs et occupent des postes de
non-cadres.
Si les femmes sont plus concernées par le temps
partiel, l’impact sur le niveau du salaire est plus
notable pour les hommes, même en équivalent
temps plein (23% d’écart avec les salaires à temps
complet, contre 15% pour les femmes). Cette
situation reflète toutefois essentiellement une
différence de structure. En effet, 71% des salariés
à temps partiel sont des femmes non-cadres,
dont
les
niveaux
de
salaires
sont
proportionnellement plus bas que ceux des
autres. Pour rappel, parmi l’ensemble des
salariés, les femmes non-cadres ne représentent
que 37% de l’effectif total.
Les différences salariales entre les cadres et les
non-cadres sont plus importantes dans les
En revanche, l’écart de salaires entre temps
partiel et temps complet pour les cadres est plus
1 000
0
Moins de 10
salariés
De 10 à 250
De 251 et Plus de 5 000
salariés
5 000 salariés
salariés
Ensemble des salariés
Cadres (Art 4-4 bis + 36)
Non-cadres
Agirc-Arrco - Les cahiers statistiques n°02 / Septembre 2016
5
Les salaires des cotisants à l’Agirc-Arrco en 2014
faible que celui observé pour les non-cadres (9%
contre 12%).
Un niveau de salaire plus élevé pour les
salariés en poste depuis plus d’un an.
Les salariés qui sont restés toute l’année dans le
même poste (seuls les CDD et CDI de plus de 30
jours sont pris en compte.) dans le même
établissement sont dits « permanents ». Ils
représentent 74% des postes en 2014, un poids
très stable dans le temps, autrement dit, 26%
n’ont pas effectué une année complète dans le
même poste.
En moyenne, le salaire brut de ces salariés est
près de 20% plus élevé que celui des
non-permanents. Les écarts sont assez similaires
pour les femmes et les hommes, il est en
revanche nettement plus significatif selon le
statut catégoriel. Ainsi, l’écart de salaire entre les
non-cadres qui ont changé de poste dans l’année
et les non-cadres permanents s’élève en
moyenne à 13%, contre seulement 6% pour les
cadres.
La progression salariale des personnes en place
est très légèrement plus élevée en 2014 que
celles des non-permanents (+1,6% contre +1,3%).
En dehors des périodes de modérations salariales
observées durant les années de crise (2009-2011)
pour lesquelles les personnes qui sont restées à
leur poste voient leurs salaires progresser de
façon plus importante, les évolutions de salaires
sont très proches.
Pour s’affranchir des différents types de flux de
main d’œuvre inhérents aux non-permanents, on
se concentre sur les seuls changements
d’entreprises (tableau 4). Ainsi, 6,6% des salariés
sont entrés dans un nouveau poste en 2014 (8,1%
pour les cadres contre 6,1% pour les non-cadres).
Quelle que soit la catégorie, ce sont les hommes
qui sont un peu plus concernés par ce type de
mouvement. En ce qui concerne le niveau du
salaire moyen, l’impact est cette fois réel : les
salariés ayant changé de poste en 2014 ont des
salaires supérieurs de 8,9% par rapport à
l’ensemble. Ce sont surtout pour les cadres que
l’écart observé est le plus grand et en particulier
pour les femmes. Si pour les non-cadres, les
personnes ayant changé de poste en 2014 ont un
salaire légèrement plus élevé, pour les agents de
maîtrise, l’arrivée dans un nouvel emploi ne
semble pas être un facteur d’amélioration du
niveau de salaire.
Tableau 4 – Les salariés entrés dans un nouveau poste dans l’année 2014
Ensemble des salariés
Cadres (Art 4-4 bis + 36)
Poids de
Poids de
Salaire
Évol.
Salaire
Évol.
l'effectif
l'effectif
Hommes
7,1%
3 215
+ 7,8%
8,2%
5 231
+ 5,0%
Femmes
6,0%
2 678
+ 8,4%
7,7%
4 340
+ 5,6%
Ensemble
6,6%
2 995
+ 8,9%
8,1%
4 919
+ 5,5%
Les interruptions de carrières liées
chômage, un impact fort sur les salaires
au
Si une légère majorité des salariés (53%) n’a
jamais connu de période de chômage au cours de
leur carrière, l’impact sur leur rémunération
moyenne est sensible. Ainsi une personne n’ayant
jamais été chômeur perçoit en moyenne un
salaire supérieur de 15% à un salarié ayant connu
une période de chômage.
En 2014, 50% des salariés non-cadres ont connu
au moins une période de chômage. Si les cadres
sont proportionnellement moins touchés (35%),
les salaires de ces derniers sont plus pénalisés
que ceux des non-cadres. Leurs salaires sont en
6
Non-cadres
Poids de
l'effectif
6,6%
5,6%
6,1%
Salaire
Évol.
2 306
2 144
2 236
+ 2,1%
+ 2,5%
+ 2,6%
moyenne inférieurs de 12% à leurs homologues
n’ayant jamais connu une telle période, contre 3%
pour les non-cadres. L’écart salarial cadre/noncadre est d’ailleurs moins important lorsque le
salarié a connu une interruption de carrière pour
cause de chômage (98%), que lorsqu’il n’en a pas
connu (119%).
Le passage au statut cadre plus favorable pour
les femmes
Les carrières catégorielles ne sont pas
cloisonnées : les cotisants non-cadres peuvent
passer cadres à l’Agirc. En 2014, 159 000 salariés
ont ainsi connu un passage au statut de cadre,
soit 4% de l’ensemble des cotisants au régime, un
Agirc-Arrco - Les cahiers statistiques n°02 / Septembre 2016
Les salaires des cotisants à l’Agirc-Arrco en 2014
Si ce changement de statut s’accompagne d’une
augmentation du salaire moyen de 8% en 2014
(+9% pour les femmes), les salariés passés cadres
restent en moyenne nettement moins bien
rémunérés que les autres cadres (38% d’écart
avec l’ensemble des cadres) et également moins
bien rémunérés que les autres cadres du même
âge, qui ont déjà obtenu ce statut auparavant
(30% d’écart). Les écarts observés sont toutefois
moins importants pour les femmes que pour les
hommes (respectivement 32% et 26% contre 40%
et 31%). Ainsi, l’écart salarial entre les femmes et
les hommes est nettement plus faible pour les
passages cadres que pour les autres cadres (-7%
contre -17,5%).
La trajectoire de carrière est le facteur
explicatif prépondérant des écarts salariaux
L’âge, qui est un proxy de l’expérience
professionnelle, est un premier facteur individuel
creusant la différence salariale, mais d’autres
variables explicatives renseignent sur les écarts
de rémunération comme le sexe, le secteur
d’activité, la taille de l’entreprise, le statut
catégoriel, la région, les conditions d’emploi… Audelà de toutes ces composantes, c’est le parcours
catégoriel du salarié qui explique le plus le niveau
de rémunération.
Quatre grands parcours catégoriels ont ainsi pu
être identifiés (graphique 5) :
1) Les non-cadres qui ont toujours été noncadres ; ils représentent la majorité de l’effectif
(71%), ce sont eux qui ont le salaire moyen le plus
faible (2 148 euros).
Au final, l’appartenance pérenne au statut cadre
conduit indéniablement le salarié vers des
niveaux de rémunération supérieurs, qui sont
d’autant plus importants si le statut cadre a été
acquis tôt dans la carrière. En revanche, les
salariés cristallisés dans le statut non-cadre, de
loin les plus nombreux, perçoivent quant à eux,
les salaires les plus modestes, alors même que le
niveau de leur rémunération progresse moins vite
avec l’âge.
L’analyse « toutes choses égales par ailleurs » a
confirmé que le parcours catégoriel est la variable
explicative la plus prégnante. La régression,
menée via une analyse de la variance (anova), a
ainsi permis d’estimer les effets propres de
chacune des caractéristiques en neutralisant
l’influence des autres. Le parcours catégoriel
explique à lui seul 44% du salaire.
Graphique 5 – Salaire brut moyen et répartition des
effectifs selon le parcours catégoriel du salarié
6 000
5 571
71%
70%
4 392
5 000
80%
60%
4 000
3 000
50%
2 148
2 489
2 000
40%
30%
18%
1 000
6%
Effectifs
Il faut en moyenne une présence de plus de 10
ans dans les régimes pour passer cadre en 2014,
statut qui est de plus en plus souvent proposé aux
femmes (46% des passages concernaient des
femmes en 2014, alors que leur poids n’était que
de 37% au global à l’Agirc).
2) Les salariés « flexibles »5 qui représentent 6%
de l’effectif. Ils ont un salaire moyen de 2 489
euros.
3) les anciens non-cadres devenus cadres
(passages cadres) qui, quant à eux, représentent
18% de l’effectif. Il faut en moyenne 11 ans pour
passer cadre (toutes générations de transition
confondues). Leur salaire moyen est de 4 392
euros.
4) Les salariés ayant toujours été cadres sont les
moins nombreux (5% de l’effectif), mais ont le
salaire moyen le plus élevé (5 571 euros).
Salaire brut moyen en euros
record. Au final, ce sont près de 80% des cadres à
l’Agirc qui ont connu un tel passage au cours de
leur carrière. L’âge moyen de ce changement de
statut est en constante augmentation depuis le
début des années 1980. Sur le dernier exercice, il
a eu lieu en moyenne à 35 ans, autrement dit,
l’âge à compter duquel, le salaire des non-cadres
ne progresse presque plus. Ces salariés font
partie des 30% de non-cadres ayant les revenus
les plus élevés parmi cette catégorie.
20%
5%
0
10%
0%
A toujours
été noncadre
Flexible
Effectifs
Passé cadre A toujours
été cadre
Salaire moyen
Indépendamment des autres facteurs, le secteur
d’activité explique 11% du salaire, l’âge 9%, la
région 6%, la taille de l’entreprise 5% et enfin le
sexe 3%.
5
Il s’agit des salariés qui passent alternativement d’un statut à
l’autre. Cette catégorie recouvre les cadres passés non-cadres et les
non-cadres devenus cadres puis non-cadres ;
Agirc-Arrco - Les cahiers statistiques n°02 / Septembre 2016
7
Les salaires des cotisants à l’Agirc-Arrco en 2014
En 2014, un salarié ayant toujours été cadre
gagne en moyenne 27% de plus qu’un salarié
passé cadre. À caractéristiques communes, l’écart
passe à 19% (graphique 6). Enfin, l’écart entre des
salariés n’ayant jamais changé de statut (toujours
cadres / toujours non-cadres) est de 159% contre
116% toutes choses égales par ailleurs.
Écart de salaire
Graphique 6 – Écart de salaires selon le parcours
catégoriel
180%
160%
140%
120%
100%
80%
60%
40%
20%
0%
159%
116%
124%
104%
87%
81%
27% 19%
Entre cadre
d'origine et
non-cadre
Observé
Entre cadre
d'origine et
flexible
Entre cadre
d'origine et
promu cadre
Entre promu
cadre et noncadre
Le salaire des cotisants à l’Agirc et à l’Arrco au
moment du passage à la retraite
Environ 44% des nouveaux retraités Agirc et Arrco
étaient en emploi dans le secteur privé l’année
précédant leur départ à la retraite. Ces 230 000
salariés ont perçu, en moyenne, un salaire de
3 938 euros bruts en 2014 (hors cumul emploiretraite), soit 43% de plus que celui de l’ensemble
des salariés. Il existe ici un double effet de
structure lié d’une part à l’âge (ils ont en
moyenne près de 62 ans, contre environ 41 ans
pour l’ensemble des salariés du secteur privé) et
d’autre part, au taux d’encadrement (34% dans
cette population contre 23% pour l’ensemble des
salariés).
À caractéristiques communes
Encadré 2 – Sources et définitions
Sources
Les salaires annuels bruts et les effectifs sont calculés à partir des déclarations annuelles des données sociales
(DADS) adressées par les entreprises aux institutions de retraite complémentaire de l’Agirc-Arrco. La base salaires,
la source utilisée dans la présente étude, comporte un effectif de 4 millions de cadres et 14 millions de non-cadres
et couvre la France entière. Les résultats présentés ici s’appuient sur des données apurées. Ce filtrage porte sur les
« postes annexes » afin de fiabiliser autant que faire se peut la source de données.
La détermination de la carrière et du parcours catégoriel s’appuie sur l’analyse d’une base carrière et droits
(cotisés, chômage, maladie…).
Définitions
Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est calculé en tenant compte de l’ensemble des postes y compris les
emplois à temps partiel qu’ils soient présents toute l’année ou non. Chaque poste de travail est pris en compte au
prorata de son volume horaire de travail rapporté à celui d'un poste à temps complet.
Le salaire brut déclaré dans les DADS comprend le salaire de base, la rémunération pour heures supplémentaires,
les avantages en nature et les primes. Il ne comprend pas les indemnités de chômage partiel, les indemnités de
départ, et l’épargne salariale (intéressement, participation…). Le salaire brut représente en moyenne 95,1% de la
rémunération brute totale (Insee, 2010).
L’écart salarial entre les femmes et les hommes est défini comme « non ajusté ». Il n’est pas corrigé des facteurs
susceptibles d’expliquer les disparités de rémunération (le niveau d’études, l’expérience, le type d’emploi …).
La notion de salarié non-permanent recouvre plusieurs notions : le changement de poste dans une même
entreprise, le départ pour licenciement, démission ou retraite… ou une embauche.
L’anova ou analyse de la variance est une analyse statistique permettant d’expliquer une variable quantitative, ici
le salaire, par plusieurs autres variables, aussi appelées facteurs. Elle permet d’éliminer les différences de structure
existantes et d’estimer quels seraient les écarts de salaire en se plaçant « toutes choses égales par ailleurs ».
Pour en savoir plus
Champion J.B., Collin C., Lesdos-Cauhapé C. et Quénechdu V., « Salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques, En 2013,
le salaire net moyen baisse de 0,3% en euros constants », Insee, Insee Première n° 1565, septembre 2015, 4 p.
Chamkhi A., « Les salaires par secteur et par branche professionnelle en 2013 », Dares, Dares Analyses n°21, avril 2016, 8 p.
Rouxel C. et Virely B., « Les transformations des parcours d’emploi et de travail au fil des générations », Insee, Emploi et salaires,
édition 2012, 13 p.
Agirc-Arrco
16-18, rue Jules César - 75592 Paris cedex 12 - Tél. : 01 71 72 12 00 - www.agirc-arrco.fr
Directeur de la publication : François-Xavier Selleret - Rédacteur en chef : Gilles Pestre
Contact : [email protected]

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