L`ex-ministre de Nicolas Sarkozy se présente à

Transcription

L`ex-ministre de Nicolas Sarkozy se présente à
LESNEWS
de la semaine
chrétien-démocrate, ndlr). Puisque le temps est
aux présidents “normaux”, il faut qu’ils puissent
être jugés. J’ajoute que si un élu est condamné
pour corruption, il doit être inéligible à vie. »
Politique internationale
et sécurité
« Tiens ! revoilà Juppé. Il est si évanescent qu’on
se demandait s’il n’était pas parti twitter. »
Les candidats : « Fillon dit n’importe quoi quand il
parle de faire alliance avec la Russie, qui bombarde
les populations civiles, et l’Iran. Il justifie ça en
disant que Daech massacre les chrétiens d’Orient,
c’est tout bonnement dégueulasse de comparer
les morts. D’accord avec Copé pour renforcer
les forces de sécurité. Et il faut que les maires
aient accès au fichier S. »
Moi présidente : « Je fusionnerais les dix-neuf
services de renseignements et améliorerais
la coordination avec la police. Je renforcerais le
nombre de magistrats et les services douaniers. »
Rama Yade,
le soir du
13 octobre
à Montrouge.
On a suivi le débat
avec Rama Yade
L’ex-ministre de Nicolas Sarkozy se présente
à la présidentielle, mais n’allait pas pour
autant rater le premier débat de la primaire
de droite, le 13 octobre. Soirée décryptage
sans langue de bois. Par Anna Borrel Photos Julien PEBREL
O
03
32 Gr azia • 21.10.2016
n a bien fait de suivre le premier débat
de la primaire de droite avec Rama
Yade, ancienne sarkozyste, ancienne
centriste, aujourd’hui candidate de
La France qui ose (sans passer par
la case primaire). Déjà, avant l’émission, elle a fait des
prédictions qui se sont toutes avérées justes. Dans
sa boule de cristal, Madame Rama a prédit : « Nicolas
Sarkozy va se prendre dans la figure le référendum
européen qu’il n’a pas respecté » – c’est ce qui s’est
produit ; « Jean-Frédéric Poisson remplace Christine
Boutin, mais en moins marrant » – c’était le cas ; et
surtout, « le format est trop codifié, l’ennui va guetter ».
Sans elle, avouons-le, on n’aurait peut-être pas tenu,
mais là, on y a (presque) pris goût. Florilège.
Pour commencer…
« Excellent, ce plateau avec trois journalistes face
aux candidats, on se croirait dans The Voice ! Les
contrechamps sur Sarkozy sont terribles, on sent
qu’il est agacé d’être au milieu de ses ex-ministres. »
Les candidats : « Bruno Le Maire fait du par cœur,
regarde la caméra. Trop de média training, pas
assez d’impro. Il y a de la dureté dans le regard de
Nathalie Kosciusko-Morizet. Alain Juppé est trop
long, il récite son programme. Dans cet exercice,
Nicolas Sarkozy se démarque par son charisme. »
Moi présidente : « J’aurais parlé de la France,
le mot n’est pas prononcé ! Ils parlent tous de
la droite et oublient l’essentiel. »
Fiscalité
« Après ce passage de l’émission, les électeurs
de gauche vont avoir beaucoup plus de mal à voter
à la primaire de droite… »
Les candidats : « Nicolas Sarkozy parle de supprimer
l’ISF. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? François Fillon
Photos : M.Y.O.P. Attention : l’abus d’alcool nuit gravement à la santé. à consommer avec modération.
Laïcité et immigration
évoque une allocation pour les familles… on se
croirait à la Manif pour tous. Et quid des places
en crèches pour les femmes qui travaillent ? »
Moi présidente : « Je supprimerais le Régime social
des indépendants (RSI) et l’ISF, qui ne fonctionnent
pas. L’ISF ne fait pas fuir les riches – ils sont
assez malins pour ne pas le payer –, il ne taxe
pas les bonnes personnes. Je suis aussi pour une
TVA sociale et environnementale. »
Transparence
« C’est le moment où chacun pense à ses casseroles. »
Les candidats : « Nicolas Sarkozy parle de ses ‘‘cinq
non-lieux’’ : c’est faux, mais ce n’est pas grave, ce qui
est important, c’est ce qu’entend le téléspectateur.
François Fillon fait sa tête de méchant quand il
évoque l’affaire Jouyet (en 2014, François Fillon aurait
demandé au secrétaire général de l’Elysée d’accélérer
les poursuites contre Nicolas Sarkozy, ndlr), j’espère
pour lui qu’il n’y a pas d’enregistrement. Quant
à Juppé, il a payé pour les autres dans l’affaire des
emplois fictifs de la Mairie de Paris, mais on oublie
un peu vite son HLM et celui de son fils en 1995. »
Moi présidente : « Qui l’eût cru, je suis d’accord
avec Jean-Frédéric Poisson (à la tête du parti
« Ça y est, ‘‘le gros rouge qui tache’’, le moment
que tout le monde attend. »
Les candidats : « C’est bien ce que dit Copé sur le
financement des mosquées. Mais comment passe-t-il
directement de ça au cannabis ? Le scud de Sarkozy
est le point marquant de ce débat, lorsqu’il lance
à Copé ‘‘La loi sur la burqa, pardon, Jean-François,
ce n’est pas toi qui nous l’as imposée, et tu étais
bien incapable d’imposer ni au Premier ministre ni
au président de la République quoi que ce soit’’. »
Moi présidente : « Je ferais un ‘‘code de la laïcité’’
très concret, pour poser une fois pour toutes ce qui
est permis et ce qui ne l’est pas – burkini, signes
religieux, porc à la cantine… pour que ça ne fasse
plus débat. Sur l’immigration, on en fait trop. Le
problème ce ne sont pas les étrangers qui viennent
en France, ceux-là travaillent, nettoient les bureaux,
vont à l’usine… Ce qui agace les Français, ce sont
les enfants de deuxième ou troisième génération qui
sont perdus. C’est sur eux qu’il faut se concentrer. »
à suivre…
« Ce débat est symptomatique d’une situation
rare en France : il n’y a pas de chef à droite. Fillon
a raté l’occasion de prendre une place d’outsider,
NKM et Le Maire n’étaient pas à l’aise, Juppé a joué
en défense, il ne perd pas de point. Sarkozy n’a pas
réussi à prendre de la hauteur. Je reste sur ma faim.
Je regarderai le débat suivant (le 3 novembre
sur BFM et RMC, ndlr) en espérant que quelqu’un
se démarque enfin. » •
21.10.2016 • Gr azia 33