Bernard THEVENET
Transcription
Bernard THEVENET
Bernard THEVENET secondes seulement devant Hennie Kuiper. Parmi ses plus grands succès, on peut citer le Critérium du Dauphiné libéré en 1975 et 1976, le titre national en 1973 après une longue échappée en solitaire ou le Tour de Romandie en 1972. Bernard Thévenet a reconnu avoir pris de la cortisone à la fin de sa carrière lors d'une interview, en 1978. Carrière professionnelle Biographie Bernard Thévenet (surnommé « Nanard »), né le 10 janvier 1948 à Saint-Julien-de-Civry (au lieu-dit Le Guidon) en Saône-et-Loire, est un coureur cycliste français des années 70. Il a notamment remporté le Tour de France à deux reprises : en 1975 devant Eddy Merckx et en 1977. Il fut amateur à l'ACBB. Professionnel de 1970 à 1981, il a fait toute sa carrière au sein de l'équipe professionnelle Peugeot, sauf ses deux dernières saisons (en 1980 dans l'équipe espagnole Teka et en 1981 dans l'équipe Puch-Wolber). Il devint ensuite directeur sportif, puis consultant télé pour le groupe France Télévisions et enfin chef de piste des Six jours de Grenoble. C'est avec Jean de Gribaldy que le jeune amateur Bernard Thévenet débuta sa carrière en 1966, sous les couleurs de l'équipe Wolhauser-Ravis de Gribaldy. Excellent grimpeur, il reste dans l'histoire du cyclisme comme le « tombeur » d'Eddy Merckx lors de l'étape de Pra Loup du Tour 1975 qui vit pour la première fois fléchir le « Cannibale » après l'agression (un coup de poing dans le foie) que reçut ce dernier d'un spectateur lors de l'étape menant au Puy de Dôme. Il remporte une seconde fois le Tour de France en 1977 pour 48 Les débuts Il devient professionnel avec l'équipe Peugeot-BP-Michelin en 1970, à 22 ans. Il dispute son premier Tour de France dès sa première année, en étant prévenu à la dernière minute. « Je n'étais même pas en réserve en 1970, mais, parce que deux coureurs dans l'équipe était tombés malade chez Peugeot, le directeur sportif m'a choisi, deux jours avant le départ. » Gaston Plaud, le directeur sportif, fait appel à un voisin dans le village parce que ni Thévenet, ni beaucoup d'autres familles ne possèdent le téléphone à cette époque. Thévenet qui était partis s'entraîner avec son ami Michel Rameau, reçoit la nouvelle par sa mère, dans la maison de Rameau. Il demande l'avis de Victor Ferrari, un ami qui a participé au Tour de France 1929. Thévenet raconte : « Il m'a alors dit c'est une chance unique, vas-y, même si peut-être, il pensait que j'allais tenir une semaine, et j'y suis allé». Thévenet se souvient : « Je ne me souviens parfaitement de mon arrivée à Limoges (lieu de départ de la première étape). J'étais inquiet et effrayé en même temps, mais plein de fierté. On m'a donné une valise neuve, sept maillots, six paires de shorts, des pulls, des chemises... Tout le monde avait un vélo flambant neuf, mais pas moi, parce que je n'étais pas sur la liste des partants de l'équipe ». Il joue un rôle d'équipier pour Roger Pingeon, mais celui-ci abandonne après une semaine. Il joue alors sa carte personnelle et remporte l'étape du 14 juillet qui se termine à la station de ski de La Mongie. Cette victoire lui donne la confiance nécessaire pour faire carrière dans le cyclisme3. L'année suivante, plus régulier, il réédite sa performance en remportant la dixième étape, mais en prenant cette fois la quatrième place du classement carrière dans le cyclisme. L'année suivante, plus régulier, il réédite sa performance en remportant la dixième étape, mais en prenant cette fois la quatrième place du classement général. Il arrive lors du Tour 1972 avec l'expérience d'une première grande victoire sur une course par étapes : le Tour de Romandie. Durant ce Tour, il chute dans la descente du col de l'Aubisque et souffre temporairement d'amnésie. Alors qu'il est étendu sur la route en se demandant ce qu'il fait sur son vélo, il recommence petit à petit à retrouver la mémoire. En reconnaissant la voiture de son équipe, il s'écria : « Je suis sur le Tour de France ! ». Il refuse d'abandonner la course, termine l'étape, passe la nuit en observation et le lendemain reprend le départ3. Quatre jours plus tard il remporte l'étape sur le Mont Ventoux : « On a attaqué les deux premiers kilomètres à 50 à l'heure, car Ocana et Merckx faisaient la course mais on était à bloc derrière, grand plateau. Tous ceux qui rétrogradaient explosaient automatiquement. Ensuite, j'ai laissé partir et puis ça s'est calmé un peu devant. Quand j'ai vu que je remontais les voitures, j'ai un peu temporisé pour porter mon attaque décisive à 1500 mètres, personne n'a pu s'accrocher, il y avait Poulidor, Martinez, Ocana, Merckx. Dans le dernier kilomètre, j'étais vraiment heureux. ». En 1973, il prend part au Tour d'Espagne. Merckx s'impose et Thévenet, vainqueur d'une étape et troisième du général, termine pour la première fois sur le podium d'un grand tour. Il remporte en juin, une étape du Critérium du Dauphiné libéré qu'il termine à la seconde place et le championnat de France au terme d'une longue échappée en solitaire. Son objectif principal reste le Tour de France. Il espère profiter de l'absence de Merckx, quadruple tenant du titre, qui s'est concentré cette année-là sur le doublé Tourded'Espagne-Tour Légende l’image ou du d'Italie. Malgré ces deux victoires d'étapes, graphique c'est l'Espagnol Luis Ocaña qui s'impose avec plus de 15 minutes d'avance sur le Français, finalement deuxième de l'épreuve. Biographie de Bernard Thevenet Palmarès 1975-1977 : L'apogée En 1975, il est battu par Eddy Merckx sur Liège-Bastogne-Liège qu'il termine deuxième. Les deux rivaux se retrouvent sur le Critérium du Dauphiné libéré que Thévenet remporte. Cette victoire le libère quelque peu : « J'avais gagné le Dauphiné que Merckx avait couru mais il avait été malade auparavant. Je l'avais relégué assez loin, et à partir de ce moment, j'avais gommé cette peur de lui. Je me sentais plus libre de l'attaquer, j'avais gommé cette espèce de respect de la hiérarchie ». Puis arrive le Tour de France 1975. Merckx quintuple vainqueur du Tour prend le maillot jaune lors de la sixième étape. Il remporte en prime deux étapes et semble en position de gagner un sixième Tour de France. Alors vint la 14e étape avec une arrivée au sommet du Puy de Dôme. Comme de coutume, c'est De Schoemacker, l'équipier montagnard de Merckx qui fait le tempo, mais pas assez rapidement pour empêcher le démarrage de Thévenet, rejoint par le Belge Lucien Van Impe. Au milieu d'une foule hostile, Merckx, grimaçant, s'accroche vaillamment et limite les dégâts. Dans sa roue, près du point de rupture, vient le Batave Joop Zoetemelk. Van Impe s'envole vers la victoire, Thévenet se rapproche un peu plus au général. Merckx est accueilli par des sifflets. Dans la dernière ligne droite, il est même frappé d'un coup de poing au foie donné par un spectateur. Après un jour de repos on attaque les Alpes. Cette 15e étape longue de 217,5 kilomètres est disputée le dimanche 14 juillet entre Nice et Pra Loup. Merckx, se sentant fort, attaque Thévenet sur son terrain, parvient à le distancer, mais est victime d'une terrible défaillance dans la montée sur Pra-Loup, défaillance qu'il attribuera plus tard à des cachets de Glifanan administrés par le médecin pour diminuer la douleur consécutive au coup de poing reçu au Puy de Dôme. Quoi qu'il en soit, Bernard Thévenet remporte l'étape et s'empare de la toison d'or. Le lendemain, survolté, il attaque au pied de l'Izoard, passe seul au sommet et triomphe à SerrePage 2 Chevalier devant Merckx. Thévenet remporte finalement ce Tour qui se termine pour la première fois sur les Champs-Élysées, avec 2 minutes et 45 secondes d'avance face au Belge. Grâce à cette victoire, il reste dans l'histoire du cyclisme comme le « tombeur » d'Eddy Merckx. L'année suivante, il connaît le fond du gouffre, souffrant d'un mal d'origine virale. Il remporte tout de même le Critérium du Dauphiné libéré pour la deuxième année consécutive et termine deuxième du Tour de Lombardie derrière Roger De Vlaeminck. On évoque son déclin, mais il ressuscite en 1977. Thévenet doit attendre la 15e étape pour déposséder le maillot jaune de l'Allemand Dietrich Thurau, leadeur depuis le prologue. Le Français s'installe au commandement à l'issue du contre-la-montre d'Avoriaz. Il remporte définitivement son deuxième Tour lors du contre-lamontre de Dijon de la 20e étape. Merckx, malade, termine son dernier Tour de France sixième. Hennie Kuiper termine deuxième à 48 secondes. Equipe(s) professionnelles 1970-1979 1980 1981 Peugeot Tekka Puch Wobler Campagnolo Principales victoires 2 grands tours Tour de France (1975, 1977) 10 étapes de grands tours Tour de France (9 étapes) Tour d'Espagne (1 étape) 4 courses par étapes Tour de Romandie (1972) Tour de Catalogne (1974) Dauphiné libéré (1975, 1976) 1 championnat Champion de France sur route (1973) Distinction Chevalier de la Légion d'honneur le 14 juillet 2001. 7 d'or du meilleur programme sportif Citoyen d'honneur de la ville de Soultzmatt le 22 août 2010 La fin de carrier Lors de l'hiver 1977, il est hospitalisé pour une maladie du foie qu'il attribue à une utilisation à long terme de stéroïdes. Plusieurs mois plus tard il participe au Tour 1978, où il assiste de loin à la victoire d'un jeune homme de 23 ans : Bernard Hinault. En effet, il abandonne lors de la deuxième étape de montagne, lors de la montée du Tourmalet. Il quitte l'équipe cycliste Peugeot en 1979 et signe pour l'équipe espagnole Teka, avec qui, il gagne la Polynormande et les Six jours de Grenoble (avec l'australien Danny Clark). Il revient dans une équipe française lors de sa dernière année professionnelle (en 1981) et il remporte ses dernières victoires. Il dispute son dernier Tour et prend une honorable 37e place. Retraite Thévenet devient directeur sportif de l'équipe La Redoute emmené par Stephen Roche en 1984, puis, chez RMO en 1986 et 1987. Il est également commentateur du Tour de France durant plusieurs années et chef de piste des Six jours de Grenoble. Il a ouvert une société vendant des vêtements de cyclisme qui porte son nom. En 2010, pour le compte d'ASO, il prend en charge l'organisation du Critérium du Dauphiné10. Il a été également consultant sur France Télévision entre 1993 et 2007. Biographie de Bernard Thevenet