Napoléon Bonaparte à Sompuis.

Transcription

Napoléon Bonaparte à Sompuis.
Napoléon Bonaparte à Sompuis.
Rappel du contexte historique
Napoléon 1er se trouvait confronté a des difficultés extérieures de plus en plus préoccupantes.
Après la désastreuse retraite de Russie, Napoléon doit faire face à l’alliance du Tsar de Russie
avec l’Angleterre, la Prusse puis l’Autriche, la Suède et les états Allemands. Les revers subits
par les armées françaises contraignent Napoléon à se replier sur les frontières même de la
France. Luttant courageusement en infériorité numérique, l’Empereur va alors livrer
sur les
terres de Champagne et Brie sa plus belle campagne. A la suite de combats de Brienne le Château
(29 janvier 1814) et de la Rothière (1er février) dans l’Aube les alliés ont en effet décidé de se
séparer, Blücher vers les vallées de la Marne et du Petit Morin, Schwartzenberg vers celle de
l’Aube et de la Seine. Napoléon peut alors remporter entre le 10 et le 14 février plusieurs
victoires contre les troupes de Blücher.
Les forces en présence :
État des troupes françaises à la fin de 1813
Armée
Commandant
Nombre
d'hommes
Garnisons des places au-delà du Rhin, en Italie, en Dalmatie, etc.
100 000
Armée des Pyrénées d'Aragon
90 000
Armée franco-italienne sur l'Adige
50 000
Napoléon Ier
Grande armée
Total
220 000
360 000
État approximatif des forces des coalisés en 1813–1814
Armée
Commandant
Nombre
d'hommes
Grande armée alliée
Schwartzenberg
190 000
Armée de Silésie
Blücher
160 000
Armée du Nord
Bernadotte
130 000
Réserves allemandes en formation
80 000
Corps hollandais
12 000
Corps anglais en Belgique
8 000
Réserves autrichiennes se réunissant sur l'Inn
50 000
Réserves russes se formant en Pologne
60 000
Troupes employées aux blocus et aux sièges en Allemagne
100 000
Armée autrichienne en Italie
70 000
Armée des Pyrénées, composée de Britanniques, Espagnols, Portugais, Siciliens
Total
Wellington
140 000
1 000 000
Napoléon
se
retourne
alors
contre
Schwartzenberg :
il
bat
l’armée
autrichienne
et
wurtembergeoise à Montereau le 18 février et pénètre dans Troyes le 24. Pendant ce temps des
renforts arrivent de Trèves (des cosaques), tandis que Blücher repasse à l’offensive. Les Alliés
s’engagent à ne pas conclure de paix séparée (Chaumont le 1er mars) et à maintenir 150.000
hommes sous les armes jusqu'à la défaite de L’Empereur des Français.
Remportée le 7 mars la victoire de Craonne reste sans lendemain, l’ennemi se retire en bon ordre
vers Laon. Après la prise de Reims par Napoléon 1er le 13 mars, les alliés s’imposent le 20 mars à
Arcis sur Aube. Au cours d’un conseil de guerre tenu à Sompuis après l’interception d’une
dépêche indiquant le plan des troupes françaises, les alliés se décident à marcher sur Paris.
L’ennemi nettement supérieur, la capitale s’incline la 30 mars et le 6 avril l’Empereur abdique à
Fontainebleau.
Adieux de Napoléon à la Garde impériale à Fontainebleau, par Montfort
(Ci-dessous : Essais sur la statistique du canton de Sompuis, écrit en 1820 par Mr Chalette père
ingénieur du cadastre de 1ère classe)
Le canton de Sompuis a été occupé dès le mois de février 1814 sur divers points par des troupes
françaises et des troupes alliées, à la fois ou successivement. Le 2 février après la bataille de la
Rothière
ces dernières (sous Blücher) au nombre d’environ 80.000 hommes, se portent vers
Sompuis qu’ils traversent pour se rendre à Etoges puis à Champaubert où ne les attendait pas la
victoire.
Ils défilèrent à Sompuis pendant trois jours avec grand dommage pour le pays. Mais c’est
particulièrement en mars qu’il fut parcouru et traversé dans tous les sens avec plus ou moins de
rapidité par les unes et par les autres. Plusieurs affaires de peu ou de beaucoup d’importance s’y
sont succédées.
Une suite de combats y a eu lieu pendant 2 jours après la terrible bataille d’Arcis sur Aube où la
garde impériale avait étrangement souffert. Les français qui s’étaient mis en retraite sur Vitry
après avoir laissé dans Arcis une grande quantité de morts et de blessés et une arrière garde
qui défendit la ville avec la plus grande valeur, commandée par Napoléon en personne cèdent enfin
à des forces supérieures et à des efforts bien combinés.
Celui-ci rejoignit le corps d’armée et coucha à Sompuis dans la maison de Royer-Collard la nuit du
21 au 22 mars 1814, pendant que tout son état-major remplissait les habitations du village. A la
lueur des flammes qui consumaient une partie d’Arcis, l’arrière garde
prit la traverse pour
gagner Vitry. Elle arriva par pelotons sur le territoire de Saint- Ouen le mardi matin 22 et se
rassembla vers midi auprès de la ferme de Essertés.
Lorsque les Alliés qui les poursuivaient ou les côtoyaient, ayant passé par Lhuitre et le village de
Saint-Ouen qui s’en est ressenti et s’étaient ainsi rapprochés de la ferme, le combat s’engagea et
on continua a s’escarmoucher depuis ce point jusqu'à Sompuis que venait de quitter Napoléon
pour s’approcher de Vitry et l’on se battit le soir du même jour mardi, avec plus de vivacité. Les
Français avaient établi à la hâte une batterie de 16 pièces de canon sur une butte à 500 mètres
au nord du village, et les Alliés ayant établi une batterie au moins égale à 450 mètres au sud
dudit Sompuis, auprès des moulins à vent, on tira de part et d’autre par-dessus le village ce soirlà.
La nuit interrompit le combat qui se renouvela le lendemain matin, mais on assura que, presque
aussitôt la reprise, un personnage dans le camp Français levant son épée cria « sauve qui peut »
et que le désordre se mit dans les troupes peu nombreuses qui défendaient la butte, au grand
étonnement et a l’extrême mécontentement des habitants, assez courageux pour s’être placés
sur une éminence au sud ouest du village et qui espéraient une autre issue d’une affaire qu’ils
observaient de près et attentivement.
Peinture de Meissonier : 1814, Campagne de France : après la bataille de Laon,
Napoléon et son état-major derrière lui, de gauche à droite, Ney, Berthier, Flahaut (fils de Talleyrand)
Derrière Ney, tombant de fatigue, Drouot, et à sa gauche, Gourgaud
Si le fait du cri est exact, on peut croire que l’officier qui l’a proféré a pu être instruit que la
grande armée arrivait à Somsois ce même jour passant par Dampierre et se rendant a Vitry, où il
était important que l’arrière garde française arriva avant d’être cernée ou coupée.
Quoiqu’il en soit, elle se retira avant midi vers Vitry mais lentement et en défendant le terrain
pied à pied, il s’engagea même un nouveau combat assez sérieux près de la Tommelle. (Tommelle
ou Tomme près du relais de télé, ferme de la Noue) qui est au territoire de Sompuis, vers le
nord est c’est-à-dire du côté de Maison en Champagne un peu sur la gauche du chemin qui conduit
de Sompuis à son chef–lieu d’arrondissement à plus de 5.000 mètres du village.
On assure également que cette brave arrière garde ne put empêcher la prise de 25 pièces de
canon et de 100 caissons dont elle voulait protéger la marche aux environs de Sompuis.
C’est aussi près de ce village que pendant que le Généralissime Schwarzenberg passait l’Aube à
Ramerupt pour se porter sur Vitry d’autres généraux alliés interceptaient le même jour un
courrier français porteur d’une dépêche de Napoléon à l’impératrice, dans laquelle il lui mandait
qu’il comptait, en faisant une pointe vers la lorraine dégager et réunir à son armée les garnisons
de villes frontières et par cette manœuvre hardie accélérer l’évacuation du territoire.
Certain de l’avoir trompé et tranquille désormais sur l’objet ultérieur de ses efforts, les alliés
précipitèrent leurs préparatifs pour marcher sur Paris. Ce même jour encore, 25 mars, les
généraux Marmont et Mortier avec environ 33.000 hommes et une artillerie formidable étaient
venus coucher à Soudé où les alliés au nombre de 5 à 600 hommes venant de Vertus et se portant
sur Vitry avaient eux–mêmes couché la veille (22 mars).
L’armée française dédaigne de poursuivre une poignée de fuyards présumés et elle se laisse
surprendre le 24 au matin par ces mêmes hommes réunis au corps d’armées en tête duquel
marchaient l’empereur Alexandre de Russie, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse. Ils
sortaient de Vitry où on les croyait arrêtés par Napoléon tandis que celui-ci se berçait de l’espoir
de rétablir ses affaires et se fatiguait à poursuivre Vinzingerode vers Saint-Dizier et à faire
préparer des fascines et des échelles pour prendre Vitry d’assaut.
L’armée des trois souverains tombe donc à l’improviste, et comme une bombe à Soudé sur l’armée
française qui monte en grande hâte au lieu-dit « la justice » vers l’ouest du village, abandonnant
une grande partie de son artillerie.
Celle des alliés, placé au midi du même village, sur le mont Bermonde près de la route de Vitry à
Sézanne, tirait avec avantage sur les français, par-dessus la vallée profonde où est le grand
Soudé. Ne pouvant se maintenir longtemps à la justice, notre armée se retira de position en
position au delà de Sommesous sur la butte dite de la pierre de Vignes à 1/2 quart de lieue du
village et les alliés leur succédant de poste en poste recommencèrent à tirer.
La bataille de Fère-Champenoise par Vasili Timm
Les français, toujours en retraite, firent bonne contenance à Connantre ou ils perdirent du
monde et de l’artillerie. Puis eut lieu la bataille de Fère- Champenoise après laquelle l’armée alliée
victorieuse marche rapidement sur Paris où elle entre peu de jours après.
Robert Jacquemin

Documents pareils