Logiciel libre

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Logiciel libre
Cours SEM104
21+22 janvier 2009
Cours linux, devenir un usager averti en deux jours
EH
LOGICIEL LIBRE
Un logiciel libre est un logiciel dont la licence dite libre donne à chacun le
droit d'utiliser, d'étudier, de modifier, de dupliquer, de donner et de vendre
ledit logiciel sans contrepartie. Richard Stallman a formalisé la notion de
logiciel libre dans la première moitié des années 1980 puis l'a popularisée
avec le projet GNU et la Free Software Foundation (FSF). Les logiciels libres
constituent une alternative à ceux qui ne le sont pas, qualifiés de «
propriétaires » ou de « privateurs ».
Depuis la fin des années 1990, le succès des logiciels libres, notamment de
Linux, suscite un vif intérêt dans l'industrie informatique et les médias. La
notion de logiciel libre ne doit se confondre ni avec celle de logiciel gratuit
(freewares ou graticiels), ni avec celle de sharewares, ni avec celle de
domaine public. De même, les libertés définies par un logiciel libre sont bien
plus étendues que le simple accès au code-source, ce qu'on appelle souvent
logiciel Open Source ou « à sources ouvertes ». Toutefois, la notion formelle
de logiciel Open Source telle qu'elle est définie par l'Open Source Initiative
est reconnue comme techniquement comparable au logiciel libre.
Origines et évolution des logiciels libres
Les opérateurs des premiers ordinateurs produits en série prirent l'habitude de
former des groupes d'utilisateurs pour partager leurs expériences: SHARE et
COMMON pour IBM, DECUS pour Digital Equipment Corporation, etc. En effet, il
n'y avait alors pas de ressource pour se former, en dehors des formations
dispensées par les fabricants. Ces groupes étaient soutenus par les fabricants
eux-mêmes et des modifications de logiciels étaient échangées. À cette époque,
c'était le matériel informatique qui était censé constituer la source de
revenus, le logiciel n'étant qu'un moyen d'en faciliter la vente. L'accès au
code source était normal, car nul n'achetait un ordinateur sans disposer d'une
équipe de programmeurs. Bien avant même la création d'Unix, les milieux
professionnels et universitaires s'échangeaient volontiers logiciels et codes
sources, et les constructeurs cédaient le leur pour rien jusqu'à ce que les
lois antitrust le leur interdisent afin de permettre l'exercice d'une
concurrence dans ce domaine. En outre, jusqu'aux années 1970, il n'était pas
encore tout à fait clair que le droit d'auteur s'applique aux logiciels. (USA)
Par décisions de justice, les constructeurs sont contraints de facturer
séparément leurs logiciels au début des années 1970; en quinze ans, l'avènement
de la micro-informatique va généraliser ce modèle et donner un essor aux
éditeurs de logiciels qui s'orientent vers la vente de licences d'utilisation.
Un exemple souvent cité pour illustrer ce tournant est une lettre ouverte de
Bill Gates aux hobbyistes, les enjoignant de cesser de copier illicitement les
logiciels. Ce même Bill Gates, en obtenant qu'IBM lui laisse les droits du DOS
- puis de Windows - et ne commercialise qu'une licence d'usage, deviendra deux
décennies plus tard l'homme le plus riche du monde, où il se vend un ordinateur
personnel toutes les dix secondes, plus de neuf sur dix étant pré équipés d'un
système d'exploitation de Microsoft.
Les constructeurs ont parallèlement restreint l'accès au code source des
programmes, car les modifications souvent effectuées par les équipes des
clients, rendent problématique le soutien technique à distance (stratégie OCO,
object-code only, d'IBM à partir du début des années 1980). Il devient
impossible, et dans certains cas interdit, d'étudier, de corriger ou
d'améliorer les logiciels acquis. Non seulement l'utilisateur ne peut plus
adapter le logiciel à ses souhaits, mais en cas de bogue, il se retrouve
dépendant du bon vouloir de l'éditeur du logiciel. Enfin, la copie, une
opération naturelle pour un ordinateur, devient en règle générale interdite
(par défaut,le droit d'auteur interdit la copie non explicitement autorisée).
Richard
Stallman,
alors
chercheur
au
laboratoire
d'intelligence artificielle du Massachusetts Institute of
Technology, ressent profondément ce changement lorsque les
collègues, avec qui il travaillait et échangeait des
logiciels jusqu'ici, sont engagés à leur tour pour produire
des logiciels qu'ils ne pourront plus partager. En 1983 il
crée donc le projet GNU, qui a pour objectif de construire
un système d'exploitation compatible avec Unix, et dont la
totalité
des
logiciels
est
librement
partageable.
Parallèlement aux travaux de développement engagés, Richard
Stallman fonde la Free Software Foundation. Afin de donner
une assise solide à son projet, Richard Stallman définit
précisément la notion de logiciel libre. Et il rédige la licence publique
générale GNU (GPL) qui utilise le droit d'auteur pour garantir la pérennité du
droit au partage (et donc interdire la possibilité qu'une évolution ne soit
plus partageable). Le but des logiciels libres est de permettre le partage
complet de l'information, d'où la référence à la liberté.
Si Richard Stallman considère bien sûr que les logiciels jusqu'alors
librement partageables sont libres, il inclut également les logiciels
sous copyleft dans les logiciels libres. L'invention du copyleft (que
l'on peut traduire par "gauche d'auteur", par opposition au "droit
d'auteur", jeu de mots, en fait, car il est surtout question d'abandonner, de
renoncer aux droits, alors que le copyright voulait, après l'avènement de
l'imprimerie, réserver à l'auteur original d'une oeuvre tout droit de
recopiage), mis en œuvre par la licence publique générale GNU, permet de
résoudre deux exigences apparemment paradoxales: permettre le libre partage
d'un logiciel, tout en empêchant son intégration dans des produits non
partageables. Ainsi, la GPL exige entre autres que toute redistribution se
fasse exactement sous les conditions de la GPL, tant pour le logiciel original
que pour les modifications qui auraient été faites, en garantissant l'accès au
code source complet pendant plusieurs années.
Les développeurs et utilisateurs de logiciels libres sont indépendants, sans
tendance politique particulière, et leurs motivations sont diverses. Ils
réalisent ou utilisent des outils fondés sur un mode de production reposant sur
la collaboration, l'entraide, le partage, la mutualisation. À ce titre, Bill
Gates a comparé les communautés du Libre à des "communistes d'un nouveau
genre".
Richard Stallman considère que le droit d'auteur, en interdisant d'aider ses
amis par une simple copie, en privilégiant l'auteur aux dépens du monde entier,
est nuisible pour la société. Pour illustrer le principe du logiciel libre face
aux autres logiciels, il compare volontiers cela à la recette de cuisine d'un
gâteau :
•selon le principe du libre : vous avez obtenu légalement cette recette par
n'importe quel moyen (revue, bouche à oreille...). Vous avez le droit de
redistribuer cette recette à qui vous voulez et vous pouvez la modifier puis
la redistribuer comme il vous plaît.
•selon le principe du logiciel non libre : vous n'avez pas accès à la recette,
mais uniquement au gâteau déjà fait. Vous ne pouvez manger le gâteau que
dans une seule cuisine, et personne d'autre que vous ne peut en manger.
Quand bien même la recette serait fournie avec le gâteau, toute copie ou
modification serait interdite.
À l'inverse, le créateur de Linux Linus Torvalds ne s'exprime pas sur la portée
politique du principe des logiciels libres et met plutôt en avant l'efficacité
de la coopération technique que le libre rend possible. Il compare volontiers
la coopération entre développeurs de logiciels libres avec la coopération
scientifique : chacun publie ouvertement ses résultats qui permettent aux
autres de bâtir de nouvelles solutions.
Définitions
Pour être qualifié de logiciel libre, un logiciel doit être disponible sous des
conditions répondant à des critères stricts. La Free Software Foundation et le
projet Debian étudient avec soin chaque licence de logiciel pour déterminer si
le logiciel est libre (selon leurs critères respectifs).
Free Software Foundation (FSF)
projet GNU
la FSF maintient une définition du logiciel libre basée sur quatre libertés :
0.La liberté d'exécuter le programme — pour tous les usages ;
1.La liberté d'étudier le fonctionnement du programme — ce qui suppose
l'accès au code source ;
2.La liberté de redistribuer des copies — ce qui comprend la liberté de
vendre des copies ;
3.La liberté d'améliorer le programme et de publier ses améliorations — ce
qui suppose, là encore, l'accès au code source.
La liberté 3 encourage la création d'une communauté de développeurs améliorant
le logiciel et permet le fork, soit la création d'une branche de développement
dérivée concurrente, notamment en cas de désaccord entre développeurs.
La FSF insiste sur le fait que « libre » ne doit pas être compris comme
« gratuit ». Cette confusion est particulièrement possible en anglais, où
« libre » et « gratuit » se traduisent par « free », et « logiciel libre »
s'écrit « free software ». Pour lever cette confusion, la phrase « Free as in
"free speech", not as in "free beer" » (« Libre comme dans liberté
d'expression, pas comme dans bière gratuite ») est souvent répétée par les
promoteurs des logiciels libres. Concernant l'aspect financier, les logiciels
libres se trouvent gratuitement sur Internet et il existe en parallèle des
entreprises spécialisées dans la vente et le soutien de logiciels libres, une
des plus connues dans ce domaine étant Red Hat.
Source: wikipedia