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This article appeared in a journal published by Elsevier. The attached copy is furnished to the author for internal non-commercial research and education use, including for instruction at the authors institution and sharing with colleagues. Other uses, including reproduction and distribution, or selling or licensing copies, or posting to personal, institutional or third party websites are prohibited. In most cases authors are permitted to post their version of the article (e.g. in Word or Tex form) to their personal website or institutional repository. Authors requiring further information regarding Elsevier’s archiving and manuscript policies are encouraged to visit: http://www.elsevier.com/copyright Author's personal copy Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 FORMATION CONTINUE Observance médicamenteuse et rechutes dans la schizophrénie : des neuroleptiques classiques aux APAP Medical compliance and relapses in schizophrenia: From classical neuroleptics to APAP J. Palazzolo a,b,* a b Département santé, université internationale Senghor, Alexandrie, Égypte Laboratoire d’anthropologie et de sociologie (LASMIC), université de Nice-Sophia-Antipolis, Nice, France Disponible sur Internet le 22 avril 2009 Résumé Dans le domaine de la pathologie psychotique, les rechutes représentent une problématique importante dans la trajectoire des sujets schizophrènes. Á l’origine de nombreuses réhospitalisations, ces rechutes sont généralement liées à un défaut d’observance. Et lorsqu’on s’intéresse à cette dynamique, on s’aperçoit que la plupart des études qui se sont intéressées à l’observance médicamenteuse et aux comportements visant à améliorer celle-ci se sont avérées décevantes dans le domaine de la pathologie psychotique. Les progrès réalisés dans le traitement de la schizophrénie n’ont jusqu’ici pas modifié de manière radicale l’importance de l’adhésion des patients à leur médication, ni même la fréquence des rechutes. Si la rechute touche de 10 à 60 % des sujets schizophrènes selon les études, les taux de bonne observance médicamenteuse avoisinent 50 % pour l’ensemble des spécialités médicales et tombent parfois à moins de 20 % dans le domaine de la schizophrénie. Les raisons principales de cette problématique sont pour la plupart des auteurs liées à un manque d’efficacité de la molécule prescrite, à la survenue d’effets secondaires handicapants, à la présence de convictions personnelles désadaptées, voire à la pathologie elle-même. Dans un tel contexte, il semble intéressant de développer de nouvelles stratégies de prescription permettant de parvenir le plus rapidement possible à une dose minimale efficace, voire d’explorer d’autres options thérapeutiques. La revue de la littérature réalisée ici fait un point sur les études récemment publiées (2002–2008) mettant en exergue l’impact que la prescription d’un neuroleptique classique, d’un antipsychotique atypique per os ou d’un APAP peut avoir sur l’observance médicamenteuse et la fréquence des rechutes de patients souffrant de schizophrénie. ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Abstract In recent years, the goals of treatment in schizophrenia have evolved from objective improvements in psychotic symptoms to encompass patient-related factors such as subjective response and quality of life. Patient satisfaction with antipsychotic therapy is influenced by multiple factors. The most frequently reported reasons for dissatisfaction include drug side effects, lack of involvement in treatment planning or decision-making and lack of involvement of family members in the care plan. Conventional clinical trials have been largely focused on establishing efficacy of drugs, leaving the study of compliance to a loosely organized postmarketing surveillance system. There has been renewed interest in studying compliance behaviour in recent years propelled by two forces: an exponential growth in the development and testing of new therapeutic agents, and the growing burden of chronic diseases that require reliance on life-long medical treatments. Both the pharmaceutical industry and clinicians have come to appreciate the old adage ‘‘much falls between the cup and the lip’’ that aptly conveys * Auteur correspondant. 5, quai des Deux-Emmanuel, 06300 Nice, France. Adresse e-mail : [email protected]. 0003-4487/$ see front matter ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.amp.2009.03.009 Author's personal copy J. Palazzolo / Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 309 the barriers between the development of new drugs in a laboratory and improving the quality of life of people in the community. Novel antipsychotic drugs are perhaps unduly criticized for not improving patients’ compliance, while the reasons for noncompliance in schizophrenia may lie elsewhere, warranting a reexamination of the prevailing concepts, constructs and measures of compliance. Noncompliance and treatment dropouts are inherent aspects of the natural history of schizophrenia, irrespective of the type of treatment and the quality of care. This does not preclude, however, the continued search for newer and better anti-schizophrenic drugs, and more reliable alternative treatment strategies. The majority of studies have demonstrated that the APAP (long-Acting atyPical AntiPsychotic) are associated with significant improvements in quality of life, functional status and patient satisfaction compared with conventional agents. The therapeutic alliance is the key to achieving optimal outcomes, by providing information and education to meet patients’ needs, while facilitating compliance with drug therapy to ensure better clinical outcomes. A long-acting atypical antipsychotic that can ensure medication delivery will provide a platform for psychosocial interventions, and thus may further increase patient satisfaction and, ultimately, improve long-term outcomes in schizophrenia. Attitudes towards APAP play an important part in the treatment for schizophrenia and related disorders. The effectiveness of APAP is evident in acute and maintenance treatment of these disorders, and most mental health professionals recognize APAP as a cornerstone in treating affected people. ß 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Mots clés : Antipsychotique atypique à action prolongée (APAP) ; Neuroleptique ; Observance ; Rechute ; Schizophrénie Keywords: Compliance; Long-Acting Atypical Antipsychotic (APAP); Neuroleptic; Relapse; Schizophrenia 1. INTRODUCTION Dans le domaine de la nutrition en général et de l’obésité en particulier, les spécialistes font une distinction entre les aliments que nous mangeons et la manière dont nous les mangeons. Nous avons donc, d’un côté, des études qui vont s’intéresser aux divers groupes alimentaires et, de l’autre, des études – plus pertinentes lorsqu’on considère le surpoids et l’obésité – qui vont s’intéresser au comportement alimentaire de l’individu proprement dit. Une approche similaire peut être faite dans le domaine qui nous intéresse ici : il s’agit alors de distinguer, d’un côté, les grands principes de la pharmacologie et, de l’autre, le comportement propre d’observance médicamenteuse de l’usager, comportement à l’origine de la plupart des rechutes1. Ces deux dynamiques abordent des concepts distincts mais malgré tout interdépendants : l’une s’intéresse à l’efficacité d’une molécule alors que l’autre s’intéresse à sa tolérance et à son acceptabilité. Dans un système purement économique, les consommateurs achètent un produit à partir du moment où ils l’apprécient ; dans le système de santé, les patients observent 1 À l’origine, le terme observance provient du vocabulaire religieux : c’est l’action d’observer, de respecter une règle. Actuellement, il se rapporte avant tout au respect des prescriptions, à l’application – dépouillée de toute dimension subjective – des consignes du traitement. On parle aussi souvent, mais à tort, de compliance, traduction littérale du terme anglo-saxon qui signifie soumission et qui porte plus l’accent sur les rapports intersubjectifs, c’est-à-dire qu’il s’agit ici de se plier aux exigences et aux consignes du médecin afin de lui complaire [44,72]. Plusieurs auteurs préfèrent actuellement parler d’adhésion au traitement, l’insistance étant dans ce cadre davantage mise sur la capacité du patient à adopter une démarche active, à s’approprier la prescription et à devenir partie prenante dans la relation thérapeutique. L’observance, c’est la concordance entre le comportement d’un patient et les prescriptions médicales – médicamenteuses ou non – qui lui ont été recommandées. la prescription à partir du moment où celle-ci leur apporte une amélioration clinique notable dans un contexte de bonne tolérance et de prévention des rechutes. Il y a quelques années, la plupart des essais cliniques s’intéressaient principalement à l’efficacité de la molécule testée sur la symptomatologie schizophrénique positive et/ou négative, sans vraiment se préoccuper de l’impact du produit sur la qualité de vie globale des sujets traités. Actuellement, l’intérêt croissant de l’industrie pharmaceutique et des cliniciens concernant la tolérance des antipsychotiques atypiques s’explique par le développement de nouveaux médicaments agissant selon des mécanismes plus respectueux de la physiologie cérébrale (exit les « bloqueurs globaux de dopamine » !), ainsi que par la nécessité de poursuivre le traitement pendant de nombreuses années. On parle aujourd’hui de monothérapie, de qualité de vie, de gestion autonome de la médication, d’alliance thérapeutique, de prévention de la rechute. . . Les premières études contrôlées visant à évaluer la qualité de l’observance médicamenteuse à l’origine des rechutes ont commencé à apparaître au cours des années 1970 à 1980 [15,46]. Le développement de la désinstitutionalisation et l’ouverture de centres de consultation psychiatrique au sein même de la cité ont permis de mettre en exergue l’importance, les causes et les conséquences de la non-observance médicamenteuse dans le domaine de la prescription de psychotropes [35]. L’arrivée des antipsychotiques atypiques dans les années 1990 a accentué l’intérêt des cliniciens et de l’industrie pharmaceutique vis-à-vis de l’adhésion aux soins des sujets atteints de schizophrénie. On a alors assisté à une prolifération de nouveaux concepts et de thématiques nouvelles (sont apparus la réhabilitation psychosociale, les thérapies psychoéducatives, le terme d’usager en psychiatrie. . .), au développement de nouvelles méthodes de dispensation médicamenteuse (libération prolongée sous forme de microsphères, comprimés orodispersibles. . .), à des innovations en matière d’évaluation d’observance (piluliers compteurs d’unité, dosages de métabolites. . .), à la validation de diverses échelles Author's personal copy 310 J. Palazzolo / Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 d’évaluation (Medication Adherence Rating Scale – MARS ; Compliance Rating Scale – CRS ; Treatment Compliance Interview – TCI. . .), à des mises en exergue de diverses causes de non-adhésion aux soins et de rechutes, et à l’évaluation d’interventions visant à améliorer l’observance médicamenteuse de patients souffrant de schizophrénie [67,68]. 2. LA RECHUTE ET LE MODÈLE STRESSVULNÉRABILITÉ Il nous semble important de rappeler quelques éléments étiopathogéniques, et notamment le modèle stress-vulnérabilité qui peut nous aider à cerner la problématique de la rechute dans le domaine de la schizophrénie. Ce modèle rassemble les données élaborées par les sciences humaines, l’épidémiologie, la biologie, la pharmacologie et la psychologie. Le terme vulnérabilité – du latin vulnus, vulneris : blessure – désigne la potentialité d’un individu à développer une maladie. Le vocable n’est pas nouveau en psychiatrie, à l’inverse de son application à la notion de schizophrénie. Pour Ciompi [9], « l’hypothèse la plus plausible est celle d’un processus tout à fait ouvert, chez des individus vulnérables, influencés par un grand nombre de variables interagissant tant sur le plan psychosocial que sur le plan biologique ». L’hypothèse formulée est donc que des facteurs environnementaux doivent s’associer à un terrain de vulnérabilité pour que puisse se développer une pathologie schizophrénique. La rechute psychotique partage la même dynamique. Cette hypothèse est à la base du modèle de vulnérabilité, avec l’idée que le tableau spécifique est un processus évolutif. Ciompi [9] distingue ainsi trois phases : une phase prémorbide, durant laquelle se constitue une personnalité vulnérable sous l’influence de facteurs génétiques, somatiques et psychosociaux ; une phase aiguë, celle de la décompensation sous l’effet des facteurs de stress ; une phase chronique, celle de l’évolution à long terme sous l’influence de facteurs non spécifiques, et des rechutes. Selon Zubin et Spring [76], la vulnérabilité à la schizophrénie se révèle par une capacité élevée à développer des épisodes psychotiques en réaction à des événements, même mineurs, venant perturber l’homéostasie de l’individu. Cette vulnérabilité constitutionnelle comporte des aspects génétiques et sociobiologiques. Il s’agit donc d’une conception intégrative de la schizophrénie, ce qui peut rendre compte de la variabilité de la clinique et de la survenue des rechutes. Dans ce modèle multifactoriel, l’apparition du trouble (voire sa réapparition) dépend des éventuelles interactions entre divers éléments. Cette vulnérabilité prédispose l’individu à développer un premier épisode psychotique et est probablement aussi à la base du processus déficitaire propre à la schizophrénie, ainsi que des rechutes. On peut distinguer : les marqueurs de vulnérabilité (marqueurs de trait) identifiables avant la survenue du premier épisode symptomatique ; les marqueurs d’épisode (marqueurs d’état) présents lors de la décompensation ; et les marqueurs résiduels qui apparaissent lors de la décompensation mais persistent ensuite, faisant en quelque sorte le « lit » de la rechute. La maladie s’exprime lorsque les facteurs de stress environnementaux débordent les facultés d’adaptation ou les facteurs de protection : les facteurs de stress sont endogènes ou exogènes. Ici, les événements de vie (deuil, séparation, changement de situation professionnelle. . .) sont sources d’angoisse plus importante que dans la population générale du fait des capacités d’adaptation moindres ; les facteurs de protection sont personnels ou liés à l’environnement. Il s’agit par exemple du soutien social ou familial, des traitements assurés par les équipes soignantes, de l’accompagnement familial, des démarches de réhabilitation psychosociale. . . Les thérapies comportementales et cognitives tentent, entre autres, d’améliorer les facultés d’adaptation (coping) dans le cadre de modules de réadaptation et d’entraînement aux habiletés sociales [30]. Le contexte familial joue un rôle important, potentiellement protecteur ou stresseur en fonction du niveau d’émotion exprimé, du niveau d’hostilité, du degré de critique, du degré d’intrusion ou de surimplication ; il peut donc optimiser la stabilisation clinique, ou à l’inverse favoriser la rechute du sujet [51]. L’avantage du modèle précité est de permettre une approche thérapeutique multidimensionnelle, biopsychosociale. Pour la majorité des auteurs, le modèle de vulnérabilité doit être exposé au patient, c’est un point important de l’entretien. Il peut être un support de la relation thérapeutique, peut aider le sujet à comprendre l’utilité d’un traitement et son rôle préventif vis-à-vis du risque d’éventuelles rechutes. Le but d’une telle démarche est de majorer les capacités d’adaptation du patient. Diverses recommandations peuvent par ailleurs être données au sujet ou à ses proches afin de réduire l’intensité des facteurs de stress éventuels. L’American Psychiatric Association [2] préconise certaines conduites à tenir vis-à-vis de la prise en charge de la schizophrénie et dans cette optique les directives se basent sur le modèle de vulnérabilité. Ainsi, une distinction est réalisée entre traitement de la phase aiguë, traitement de la phase de stabilisation et traitement de la phase stable : en phase aiguë, l’accent est mis sur l’hospitalisation, la pharmacothérapie, mais aussi sur l’information des proches. Le recours au modèle de vulnérabilité est essentiel pour aider à comprendre et admettre la maladie ; la phase de stabilisation permet une plus grande implication du patient, avec l’identification par celui-ci des facteurs de risque et des signes précoces de rechute. Cela lui permet d’anticiper une nouvelle décompensation éventuelle ; en phase stable, le patient est incité à travailler sur les déficits en lien avec sa vulnérabilité. Cette dynamique est un point important dans la prévention des rechutes. La littérature internationale s’accorde pour reconnaître l’intérêt de prescrire une médication adaptée le plus vite possible, dans un but évidemment curatif mais surtout Author's personal copy J. Palazzolo / Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 préventif de rechutes et d’évolution déficitaire. En effet, les données les plus récentes soulignent un risque accru d’évolution déficitaire dans les deux premières années de la maladie [75]. Dans cette optique, Crow [12] montre que le pronostic, évalué par la précocité des réhospitalisations, est moins bon chez les patients dont la persistance des troubles antérieurs à la mise en place d’un traitement antipsychotique est supérieure à un an. Loebel et al. [33] suggèrent quant à eux que le traitement antipsychotique modifie l’évolution de la pathologie : ainsi, un délai supérieur à 52 semaines séparant l’installation des premiers symptômes schizophréniques et l’instauration d’une médication adaptée est clairement associé à une rémission plus tardive et moins complète, et à un taux de rechutes majoré. Un diagnostic et donc un traitement précoces de la schizophrénie permettent de réduire ou de prévenir les conséquences psychologiques et sociales néfastes bien souvent à l’origine des rechutes, tels l’isolement, les comportements déviants (conduites hétéroagressives ou suicidaires, abus de substances. . .) [4,8]. Wyatt [73] avance même l’hypothèse de séquelles biologiques délétères au niveau des tissus nerveux cérébraux en l’absence de traitement psychotrope adapté. De nombreux auteurs supposent d’ailleurs à ce titre qu’il est possible d’endiguer le processus neurodégénératif au cours de la phase aiguë par une pharmacothérapie antipsychotique précoce [55]. Ce processus pourrait expliquer pourquoi une pathologie schizophrénique non traitée s’accompagne d’une certaine résistance à la chimiothérapie et d’une évolution défavorable rapide. Par ailleurs, il est clair que la perturbation du développement social, pendant l’adolescence et la postadolescence (rupture avec le réseau communautaire, altération du cursus scolaire ou du premier engagement professionnel. . .), ainsi que la perturbation du développement individuel et relationnel provoqueront une dégradation psychosociale et professionnelle importante. Plus longtemps cette perturbation persiste, plus importantes en seront les conséquences et donc les risques de rechutes [36]. 311 en œuvre [45]. La présence d’une observance médicamenteuse défectueuse a des conséquences cliniques, personnelles, familiales, sociales et dans le domaine de la santé publique ; de nombreux auteurs ont mis en exergue ces conséquences délétères pouvant majorer une certaine désocialisation chez des patients à l’insertion professionnelle bien souvent fragile. Par ailleurs, le risque de développer une résistance aux traitements ultérieurs est loin d’être négligeable, ce qui est susceptible d’assombrir l’évolution de la maladie et son pronostic en augmentant le risque de rechutes [10,28]. Les origines d’une mauvaise observance médicamenteuse à l’origine de rechutes dans le domaine de la schizophrénie sont diverses et complexes [29]. Parmi celles les plus classiquement citées, on retrouve certains facteurs généraux (par exemple les attributs sociodémographiques) qui sont communs à d’autres pathologies chroniques telles que le diabète ou l’hypertension, alors que d’autres (par exemple l’intensité des symptômes psychotiques, les troubles cognitifs et le défaut d’insight) sont plus spécifiques à la schizophrénie. Il est par ailleurs important de distinguer les facteurs sur lesquels on peut agir dans le cadre d’une prise en charge spécialisée (par exemple la présence éventuelle d’effets secondaires ou d’un manque d’information à propos du traitement prescrit) des facteurs sur lesquels il est plus difficile d’avoir une incidence (par exemple la présence d’une altération cognitive et/ou d’un délire de thématique persécutive) afin d’améliorer la qualité de l’observance et de diminuer le risque de rechute. Parmi les facteurs les plus étudiés dans le domaine de l’adhésion au traitement et de la prévention des rechutes, l’efficacité perçue d’une médication lors de son instauration et le maintien de cette efficacité sur le long cours apparaissent être des éléments majeurs [49]. La plupart des travaux réalisés ces 50 dernières années ont mis en évidence que le fait d’améliorer la tolérance d’un traitement antipsychotique optimisait de manière significative la qualité de l’observance médicamenteuse et diminuait notablement la fréquence des rechutes [48]. 3. OBSERVANCE MÉDICAMENTEUSE ET RECHUTE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE 4. L’IMPACT DES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES SUR LA QUALITÉ DE L’OBSERVANCE MÉDICAMENTEUSE ET SUR LA FRÉQUENCE DES RECHUTES Malgré les lacunes encore persistantes concernant la connaissance exacte des causes et des mécanismes de survenue de la symptomatologie schizophrénique, tous les auteurs s’accordent pour dire que le maintien d’un traitement antipsychotique au long cours est le plus sûr moyen d’éviter les rechutes, de minimiser le risque de réhospitalisation et de décompensation morbide [2,73]. Et pourtant, la présence d’une observance médicamenteuse défectueuse reste un problème significatif dans la prise en charge au long cours des sujets atteints de schizophrénie. Les taux rapportés de nonadhésion aux soins oscillent entre 24 et 90 %, ces pourcentages variant en fonction de la population étudiée, du cadre thérapeutique et des techniques d’évaluation mises Les neuroleptiques classiques, dits « de première génération », présentent une efficacité importante sur l’intensité de la symptomatologie schizophrénique positive ainsi que sur l’agitation d’un patient en proie à un délire manifeste ; ils ont permis de totalement modifier le pronostic à court et à long terme d’une pathologie auparavant réputée incurable. Cependant, leur action sur la symptomatologie psychotique négative et sur l’intensité des troubles cognitifs reste minimale, et leurs effets secondaires sont un frein à leur prescription en première intention aujourd’hui [32]. L’importance des symptômes extrapyramidaux et l’impact dépressogène délétère sont des éléments suffisamment problématiques pour constituer un obstacle à une observance de bonne qualité Author's personal copy 312 J. Palazzolo / Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 sur le long terme et ainsi favoriser l’apparition de rechutes [25,59,70]. Les antipsychotiques atypiques, tels que l’amisulpride, la rispéridone, l’olanzapine ou l’aripiprazole, ont été introduits ultérieurement – constituant des molécules « de deuxième génération » – avec la promesse d’une gamme plus large d’effets psychotropes (cf. action dans le trouble bipolaire, voire certains TOC ou autres dépressions résistantes), d’une plus faible intensité d’effets collatéraux et d’un avantage incontesté pour les usagers et les structures de soins (durée de séjour moindre) [3,41]. Mais en définitive, tous ces avantages ont-ils eu un impact notable sur la qualité de l’observance médicamenteuse dans le cadre de la schizophrénie, et par là même sur la fréquence des rechutes ? 5. OBSERVANCE MÉDICAMENTEUSE ET RECHUTES DANS LE CADRE DE L’UTILISATION DES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES Dans cette revue de la littérature, nous avons souhaité faire un point sur les études récemment publiées mettant en exergue l’impact que la prescription d’un antipsychotique atypique peut avoir sur l’observance médicamenteuse et la fréquence des rechutes de patients souffrant de schizophrénie. Les travaux retenus ont été publiés entre 2002 et 2008 et ont été regroupés de la manière suivante : les études qui ont considéré l’observance médicamenteuse comme une variable déterminante et l’ont évaluée comme telle face à la problématique de la rechute ; les études qui ont évalué l’observance médicamenteuse et les rechutes de manière indirecte, en s’intéressant par exemple aux renouvellements d’ordonnance, aux remboursements des prescriptions effectuées ou à la fréquence des réhospitalisations ; les études qui ont exploré la relation entre la tolérance subjective des antipsychotiques, la qualité de l’observance médicamenteuse et la fréquence des rechutes. 5.1. Les études qui ont considéré l’observance médicamenteuse comme une variable déterminante face à la problématique de la rechute La plupart des travaux s’intéressant aux prescriptions d’antipsychotiques considèrent l’amélioration qualitative de l’observance médicamenteuse comme une variable non négligeable à prendre en compte dans la dynamique de la rechute, mais pas nécessairement comme un objectif majeur à atteindre. Dans cette optique, Perkins et al. [54] ont pris en compte pendant deux années les taux de bonne observance dans un essai en double insu comparant l’halopéridol à l’olanzapine chez 254 patients présentant un premier épisode psychotique. Les patients ont été évalués de manière hebdomadaire tout au long des six premières semaines, puis tous les 15 jours les six semaines suivantes, puis de manière mensuelle le reste des deux années. L’observance a été étudiée grâce à des piluliers électroniques compteurs d’unités2, et tout nonrespect de la prescription supérieur à sept jours a été considéré comme le marqueur d’une non-observance médicamenteuse. La présence de deux épisodes de nonobservance entraînait une sortie d’étude. Les résultats ont mis en évidence que les patients randomisés sous halopéridol étaient 1,5 fois ( p = 0,045) plus à risque de non-observance que les patients randomisés sous olanzapine. L’étude a mis en exergue quatre variables dynamiques (compréhension de la nécessité d’un traitement, prise en compte des avantages de l’antipsychotique, perception d’éventuels aspects négatifs liés au traitement et présence d’un soutien extérieur). Ces quatre éléments semblent liés de manière intense à la conviction du patient et à ses croyances en matière de santé, ainsi qu’à la qualité de l’observance médicamenteuse et à la fréquence des rechutes. Nakonezny et Byerly [43] ont étudié l’observance chez 61 sujets grâce à l’utilisation de piluliers électroniques compteurs d’unités en ambulatoire. Ces sujets étaient atteints de schizophrénie ou de trouble schizoaffectif depuis plus de six mois. Les auteurs n’ont mis en évidence aucune différence entre l’observance vis-à-vis des neuroleptiques classiques et celle des antipsychotiques atypiques. Lieberman et al. [31], dans une étude prospective contrôlée de 18 mois, multicentrique, en double insu (étude Clinical Antipsychotic Trials in Intervention Effectiveness – CATIE), ont randomisé 1493 sujets à qui ils ont prescrit de la perphénazine ou un antipsychotique atypique. Les participants ont par ailleurs bénéficié d’un soutien psychosocial comportant une thérapie axée sur le maintien d’une bonne observance médicamenteuse. L’observance a été évaluée grâce au comptage des comprimés et à un entretien spécifique réalisé lors des visites mensuelles [60]. Soixante-quatorze pour cent des sujets ont interrompu leur traitement avant 18 mois, quel que soit le groupe considéré. Dans une étude multicentrique prospective, contrôlée, en double insu, Silva de Lima et al. [58] ont randomisé 197 patients atteints de schizophrénie à qui ils ont prescrit de l’olanzapine ou un neuroleptique classique. L’observance médicamenteuse a été évaluée par un comptage d’unités pendant neuf mois. Les taux de bonne observance obtenus n’ont pas mis en évidence de différence significative entre les deux groupes (olanzapine : 92,1 % et neuroleptique classique : 90,7 %). Haro et al. [24] ont publié l’étude European Schizophrenia Outpatient Health Outcomes (SOHO), étude multicentrique (dix centres regroupant 1096 investigateurs), prospective (trois ans), évaluant 10 204 patients traités par divers antipsychotiques. L’observance n’était pas une variable spécifiquement évaluée dans ce travail, mais le moment de l’arrêt éventuel de la médication a été renseigné dans les différents groupes de sujets. Les résultats de l’étude ont mis en évidence 2 Une puce électronique est alors placée dans le bouchon du pilulier Medication Event Monitoring System (MEMS), et cette puce enregistre la fréquence et les heures d’ouverture du flacon. Author's personal copy J. Palazzolo / Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 d’importants taux de mauvaise observance à six mois, quelle que soit la molécule considérée. Diaz et al. [14] ont conduit pendant trois mois une étude randomisée, prospective, au cours de laquelle ils se sont intéressés à 50 patients traités (randomisation) avec des antipsychotiques atypiques ou des neuroleptiques classiques. L’observance médicamenteuse a été évaluée par le biais de piluliers compteurs d’unités. Là encore, aucune différence n’a été mise en évidence concernant l’observance des deux groupes de sujets, que ceux-ci soient sous neuroleptiques classiques ou sous antipsychotiques atypiques. Csernansky et al. [13] ont mené pendant un an un essai en double insu, multicentrique, prospectif, chez 397 patients schizophrènes ou schizoaffectifs randomisés sous rispéridone ou halopéridol. Les résultats de cette étude n’ont mis en évidence aucune différence significative entre les deux groupes concernant les taux de bonne observance, bien que le nombre d’interruptions prématurées du traitement et que le taux de rechutes aient été significativement plus élevés dans le groupe sous halopéridol. 5.2. Les études qui ont évalué l’observance médicamenteuse de manière indirecte Dans ces travaux, la qualité de l’observance médicamenteuse a été évaluée grâce à l’étude des bases de données des pharmacies hospitalières. Ainsi, les auteurs se sont intéressés aux renouvellements d’ordonnances, à l’arrêt de la médication, aux modifications de prescriptions, à la fréquence d’utilisation de correcteurs et aux observations présentes dans les dossiers médicaux (pour ce qui concerne la fréquence des rechutes). Les études des bases de données des pharmacies hospitalières sont intéressantes car elles fournissent des informations sur d’importantes populations hétérogènes et non sélectionnées de patients. Malheureusement, les bases de données étudiées ne sont pas toujours complètes et certaines données restent absentes, ce qui explique que ces travaux font parfois l’objet de controverses. Il est par ailleurs évident que la prescription d’un antipsychotique à un patient ne signifie pas nécessairement que la molécule en question finira dans l’estomac du sujet. . . Douze études s’intéressant à l’observance médicamenteuse vis-à-vis des antipsychotiques ont été retenues ; sept soulignent la présence d’une observance optimisée et d’une diminution de la fréquence des rechutes grâce à l’instauration d’un antipsychotique atypique, alors que les autres mettent en évidence des résultats équivoques. 5.2.1. Les études mettant en évidence une observance optimisée et une diminution de la fréquence des rechutes grâce à la prescription d’un antipsychotique atypique Dolder et al. [16] se sont intéressés à l’observance médicamenteuse en prenant en compte pendant 12 mois les prescriptions de 288 patients atteints de schizophrénie, ainsi que les éventuelles modifications lors des renouvellements d’ordonnances pendant cette période. Ces auteurs ont noté 313 que les taux de bonne observance étaient meilleurs lorsqu’un antipsychotique atypique était prescrit (64,1 % versus 53,2 % avec un neuroleptique conventionnel), et que le renouvellement de la prescription en l’état était plus important qu’avec les neuroleptiques conventionnels (54,9 % versus 40,1 %). Al-Zakwani et al. [1] se sont quant à eux intéressés à l’observance et au recours aux soins psychiatriques de 469 patients schizophrènes pendant une période de 15 mois. Leur étude a mis en évidence le fait que la prescription d’un antipsychotique atypique était associée à une prise du traitement pendant une durée plus importante, à une meilleure observance (évaluée grâce au nombre de comprimés délivrés chaque mois), à un nombre plus restreint de demande de consultations en urgence et d’admissions en service hospitalier psychiatrique. Gibson et al. [21] ont pour leur part pris en compte les informations fournies par l’assurance maladie du Michigan concernant l’ensemble des patients schizophrènes traités par olanzapine, rispéridone ou halopéridol entre janvier 1995 et septembre 1998. Leurs résultats mettent en évidence que les taux de renouvellements d’ordonnances les plus élevés concernaient l’olanzapine, suivie par la rispéridone et l’halopéridol. La fréquence des rechutes évolue alors dans le même sens. Eaddy et al. [17] ont étudié pendant un an l’observance médicamenteuse de 7864 patients souffrant de schizophrénie, et ont pour cela pris en compte le nombre de comprimés ingérés par les sujets hors de l’hôpital. Là encore, l’observance et la stabilisation clinique apparaissent meilleures dans le groupe sous antipsychotiques atypiques versus le groupe sous neuroleptiques classiques. Dans la même optique, Ren et al. [56] ont évalué le maintien de l’adhésion à la médication chez des patients traités par antipsychotique atypique (n = 3570) et neuroleptique classique (n = 3574), en se basant sur la fréquence de changement de molécule au cours des deux premiers mois de traitement. Les résultats ont indiqué que l’usage d’un antipsychotique atypique était associé de manière significative à une meilleure observance médicamenteuse. Gianfrancesco et al. [20] ont pris en compte les dossiers de 5683 patients souffrant de schizophrénie traités pour 7017 épisodes de décompensation. L’observance a été évaluée en se basant sur le nombre de comprimés absorbés et la durée respective de prise de chaque traitement. Les résultats obtenus ont mis en évidence le fait que le nombre de comprimés ingérés était d’autant plus important qu’il s’agissait d’un antipsychotique atypique, mais aucune différence concernant la durée de prise n’a été mise en évidence entre les antipsychotiques atypiques et les neuroleptiques classiques. Les rechutes étaient quant à elles moins fréquentes dans le groupe sous antipsychotiques atypiques. Cooper et al. [11] ont pour leur part publié une étude qui s’est intéressée pendant 31 mois aux renouvellements d’ordonnances de 6662 malades souffrant d’un premier épisode psychotique traité par clozapine, olanzapine, quétiapine ou rispéridone. Les résultats ont souligné que les patients traités Author's personal copy 314 J. Palazzolo / Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 par rispéridone ont été plus observants et moins sujets aux rechutes que ceux traités avec les autres molécules. Et, fait marquant, ce sont ceux qui ont reçu les plus fortes doses qui ont le mieux adhéré à leur médication. 5.3. Les études qui ont exploré la relation entre la tolérance subjective des antipsychotiques, la qualité de l’observance médicamenteuse et la fréquence des rechutes 5.2.2. Les études aux résultats équivoques Dans le cadre des travaux qui n’ont pu mettre en évidence une amélioration notable de l’observance et de la fréquence des rechutes par l’utilisation d’antipsychotiques atypiques, Vanelli et al. [66] ont été parmi les premiers à examiner la problématique systématiquement. Ils ont étudié l’observance de patients psychotiques en se basant sur le renouvellement des ordonnances et le maintien d’un même traitement sur une période de huit mois. L’observance enregistrée était significativement plus élevée chez les sujets sous clozapine, mais aucune différence n’a été mise en évidence entre les patients sous neuroleptiques classiques et ceux sous antipsychotiques atypiques. Menzin et al. [37] ont quant à eux repris les données inhérentes à la délivrance des antipsychotiques sur une période de deux ans ; leur intérêt s’est porté sur l’interruption des traitements, les changements de molécules éventuels et la coprescription de médications psychotropes. Aucune différence significative concernant les taux d’observance et la fréquence des rechutes n’a été retrouvée entre les divers groupes de traitement, mais les auteurs ont mis en exergue le fait que les patients sous antipsychotiques atypiques bénéficiaient moins fréquemment d’un changement de molécule, et se voyaient moins souvent prescrire un traitement anxiolytique ou anticholinergique concomitant. Rijcken et al. [57] ont pour leur part étudié les renouvellements d’ordonnance de 539 patients souffrant de schizophrénie sur une période de 12 mois au sein de 30 officines hollandaises. Là encore, aucune différence entre les divers groupes de traitement (antipsychotiques atypiques ou neuroleptiques classiques) n’a été mise en évidence pour ce qui concerne l’observance et la fréquence des rechutes. Pour Valenstein et al. [64], qui se sont intéressés pendant un an aux renouvellements d’ordonnance de 63 214 malades traités par antipsychotique atypique ou neuroleptique classique, ce sont les patients bénéficiant de clozapine qui se sont montrés les plus observants. Aucune différence entre antipsychotique atypique et neuroleptique classique n’a été mise en évidence pour ce qui concerne le respect de la prescription et la fréquence des rechutes. Gilmer et al. [22], dans une étude prenant en compte diverses bases de données, ont estimé l’observance de 2801 patients souffrant de schizophrénie. L’estimation a été réalisée en prenant en compte les renouvellements d’ordonnance ainsi que les taux de réhospitalisation. Là encore, à l’exception des patients sous clozapine, aucune différence n’a été mise en évidence pour ce qui concerne le groupe des sujets sous antipsychotiques atypiques et le groupe de sujets sous neuroleptiques classiques. Les résultats ont par ailleurs permis de souligner que les taux de bonne observance les plus élevés étaient corrélés aux taux de réhospitalisation les plus faibles. La plupart des études concernant les antipsychotiques s’attachent à estimer l’efficacité des molécules, à proposer des schémas thérapeutiques visant à minorer l’apparition éventuelle d’effets secondaires et/ou à mettre en exergue des données pharmacoéconomiques dans le but d’optimiser les modalités de prescription. Depuis quelques années, de nouveaux protocoles ont vu le jour, ces protocoles visant à évaluer la tolérance subjective des produits, à mesurer les modifications apportées par ceux-ci dans le fonctionnement propre des sujets et dans leur qualité de vie [50,52]. La qualité de la relation médecin–malade est une donnée fondamentale dans ce contexte. Ainsi, a pu être mis en évidence l’impact parfois délétère des neuroleptiques classiques sur la qualité de vie des sujets, ainsi que leur mauvaise tolérance subjective. Une telle dynamique est à l’origine d’une observance qui dans bien des cas apparaît être de mauvaise qualité, ce qui conduit généralement à une rechute [65]. De nombreux travaux ont confirmé ce point, en étudiant simultanément l’intensité des effets secondaires subjectifs ressentis, la qualité de l’observance médicamenteuse et la fréquence des rechutes [27,34,42]. De plus en plus, les témoignages de patients viennent illustrer les données pharmacologiques [47–49]. Voruganti et al. [71] ont comparé les antipsychotiques atypiques et les neuroleptiques classiques en prenant en compte le point de vue subjectif des patients, le taux de bonne observance, la qualité de vie et le nombre de réhospitalisations (rechutes) des sujets interrogés pendant deux ans. Les résultats ont indiqué que les antipsychotiques atypiques apparaissent être les mieux tolérés, corrélés aux meilleurs taux de bonne observance, à l’origine de la meilleure qualité de vie et aux taux de réhospitalisation les plus faibles (principalement lorsqu’un neuroleptique classique est remplacé par un antipsychotique atypique). Cabeza et al. [6] ont conduit une étude prospective pendant six mois et ont inclus 2128 malades qui ont bénéficié d’un traitement par olanzapine, rispéridone ou halopéridol. Le point de vue subjectif des sujets a été pris en compte, le nombre de rechutes et l’observance médicamenteuse évalués tout au long de cette période. Là encore, ce sont les antipsychotiques atypiques qui sont à l’origine de l’observance la plus importante, des taux de rechute les plus faibles et de la tolérance la plus élevée. Swanson et al. [61] se sont pour leur part intéressés à la qualité de l’observance médicamenteuse, aux troubles du comportement éventuels et l’abus de substances d’une population de 229 patients souffrant de schizophrénie et traités par antipsychotiques pendant une période de deux ans. Ce sont les antipsychotiques atypiques qui sont à l’origine de la meilleure observance médicamenteuse, de la plus basse consommation de toxiques, du nombre de réhospitalisations le plus faible et du comportement le plus adapté. Author's personal copy J. Palazzolo / Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 315 Cette revue de la littérature concernant l’impact de la prescription des antipsychotiques atypiques sur l’observance médicamenteuse et le taux de rechutes permet de mettre en exergue plusieurs points : il existe un certain manque de données spécifiques concernant l’optimisation de l’observance médicamenteuse et la diminution du nombre de rechutes par les antipsychotiques atypiques, au vu du nombre élevé de résultats portant sur l’efficacité de ces molécules sur la symptomatologie psychotique positive et négative ; les difficultés de mise en œuvre de telles études, telles que le fait d’identifier l’optimisation de l’observance médicamenteuse comme une variable clé dans la prise en charge des patients et la diminution du nombre de rechutes, la problématique inhérente au fait de définir une stratégie commune permettant d’évaluer la qualité de l’observance et la durée relativement courte des travaux réalisés limitent de manière significative la validité et la généralisation des résultats observés ; même dans les études les mieux conçues et les mieux réalisées, les taux de bonne observance sur le long cours apparaissent faibles, quelle que soit la molécule prescrite. Les travaux prenant en compte la trajectoire des sujets schizophrènes confirment qu’une mauvaise observance et que l’abus de substances associé sont des éléments fréquemment retrouvés et corrélés à des taux de rechute importants, quels que soient l’origine sociale et l’environnement des patients [7] ; les études qui ont comparé les antipsychotiques atypiques et les neuroleptiques classiques ont mis en évidence des résultats équivoques, avec dans bon nombre de cas une absence de supériorité de l’un des deux groupes sur l’autre pour ce qui concerne la qualité de l’observance associée et la fréquence des rechutes ; enfin, il apparaît que la problématique de l’observance médicamenteuse dans la schizophrénie n’en est encore qu’à ses balbutiements. La schizophrénie est une pathologie biopsychosociale complexe, multifactorielle et le comportement d’adhésion d’un sujet atteint de cette maladie dépend de nombreuses variables (dont certaines sont purement subjectives). S’il est évident que la qualité de vie des patients est améliorée par l’arrivée sur le marché de molécules de mieux en mieux tolérées et de plus en plus efficaces, il n’en est pas de même pour la qualité de l’observance médicamenteuse et la fréquence des rechutes. . . jusqu’ici pas modifié de manière radicale l’importance de l’adhésion des patients à leur médication, ni même la fréquence des rechutes sur le moyen et le long terme [38,74]. Pour bon nombre d’auteurs, l’arrivée récente des APAP peut représenter une alternative efficace à une médication per os peu suivie [39,63]. Plusieurs travaux ont pu mettre en évidence que l’utilisation des APAP permettait d’optimiser l’observance médicamenteuse des patients, mais également de diminuer dans de nombreux cas la fréquence d’apparition de certains effets secondaires, ces bénéfices concourant à l’obtention d’une meilleure efficacité thérapeutique sur le long terme et à une diminution de la fréquence des rechutes. Néanmoins, cette forme galénique reste encore peu utilisée et dans cette optique, Heres et al. [26] soulignent la présence d’un certain désintérêt de l’industrie pharmaceutique concernant le développement de molécules à libération prolongée, cette constatation ayant toutefois tendance à s’étioler actuellement (diverses formes d’antipsychotiques à libération prolongée doivent être mises sur le marché très prochainement en France). Les APAP restent à ce jour un très bon moyen d’optimiser la qualité de l’alliance thérapeutique et de diminuer la fréquence des rechutes, tout arrêt intempestif du traitement étant immédiatement connu du médecin. Mais il est important de garder à l’esprit que la seule utilisation d’un APAP n’est pas suffisante pour maintenir une observance médicamenteuse de qualité au long cours ; l’obtention d’une bonne relation thérapeutique associée à des évaluations cliniques régulières sont des éléments à privilégier dans le but de réduire le risque de survenue d’une éventuelle nouvelle décompensation psychotique [23,69]. La quasi-totalité des travaux s’intéressant à la perception des patients psychotiques pour ce qui concerne leur maladie et les APAP indiquent que la conviction propre du médecin influence de manière non négligeable la qualité de l’observance médicamenteuse et de l’alliance thérapeutique, ce qui permet de diminuer de manière conséquente la fréquence des rechutes [19]. Plus particulièrement, il semble que le fait de s’assurer que le malade ait bien compris les bénéfices de la prescription représente un élément essentiel de la consultation [53]. Dans le même ordre d’idée, un clinicien qui porte une attention particulière à la façon dont le patient fait faire ses injections favorise l’obtention et le respect d’une bonne observance et diminue le nombre des rechutes [18]. Blaska [5] souligne la nécessité de respecter ces quelques principes, en insistant sur la prise en compte des dires du malade ; pour cet auteur, les psychiatres oublient parfois l’intérêt qu’il y a à ne prescrire qu’un ou deux médicaments pour une pathologie donnée : « Plus l’ordonnance est épurée et plus simple elle sera à respecter. » Les APAP peuvent également présenter un intérêt chez certains sujets dont les troubles cognitifs rendent difficile la gestion d’un traitement antipsychotique au quotidien [62]. 6. L’INTÉRÊT DES APAP DANS CE CONTEXTE 7. CONCLUSION Comme on peut le voir, il semble que les progrès réalisés ces dernières années dans le traitement de la schizophrénie n’aient La revue de la littérature réalisée ici met en exergue le fait que la prescription d’un antipsychotique atypique n’est pas Ces études, qui peuvent être parfois critiquables sur le plan de leur méthodologie (biais de recrutement, travaux rétrospectifs et/ou se basant sur des données subjectives. . .), ont l’intérêt de prendre en compte des critères originaux très utiles en pratique clinique. 5.4. Discussion Author's personal copy 316 J. Palazzolo / Annales Médico-Psychologiques 167 (2009) 308–317 nécessairement synonyme d’observance médicamenteuse optimisée, ni même d’une diminution de fréquence des rechutes. L’adhésion du patient au traitement qui lui est prescrit n’est pas une problématique nouvelle. Elle a été maintes fois évoquée à propos des maladies chroniques ou des essais thérapeutiques. Mais elle semble avoir gagné en actualité et en urgence dans le cadre de la prise en charge des sujets atteints de schizophrénie. L’importance qui lui est donnée dans ce contexte est d’autant plus justifiée qu’elle met en jeu le pronostic clinique, socioprofessionnel et vital de l’individu. La rechute n’est pas rare, et sa fréquence et sa rapidité de survenue trouvent bien souvent leur origine dans une observance médicamenteuse défectueuse. Le degré de difficulté d’obtention d’une bonne observance dépend largement de l’acceptation par le patient de sa maladie et de la capacité à définir une organisation spécifique des soins [40]. Le corps médical est dans l’ensemble bien conscient que le fait de suivre à la lettre une prescription peut être astreignant. Mais l’ordonnance est d’autant plus aisée à respecter que sa nécessité est bien comprise et intégrée, dans le cadre d’une faisabilité adaptée dans le quotidien. Les APAP, qui représentent aujourd’hui une nouvelle option thérapeutique se voulant distincte d’une quelconque contrainte médicamenteuse, offrent plusieurs avantages, dont la distinction possible entre manque d’efficacité et mauvaise observance, et une moindre fluctuation des concentrations plasmatiques (y compris en cas d’arrêt brutal du traitement). Si les neuroleptiques classiques sont critiqués pour leur tolérance problématique influant négativement sur l’adhésion et donc sur le risque de rechute, si les antipsychotiques atypiques per os n’améliorent pas de manière significative la qualité de l’observance médicamenteuse, il semble qu’il faille peut-être chercher l’origine de cette mauvaise observance ailleurs, au sein même de la trajectoire biopsychosociale des patients atteints de schizophrénie. Cette problématique multifactorielle pourrait être influencée par le mode de prescription, et dans ce contexte les APAP peuvent représenter une alternative thérapeutique intéressante. Quoi qu’il en soit, une telle vision n’exclut pas – bien au contraire – la poursuite de travaux cliniques visant à développer des molécules de mieux en mieux tolérées, de plus en plus efficaces, et des stratégies thérapeutiques de plus en plus fiables. CONFLITS D’INTÉRÊTS Aucun. RÉFÉRENCES [1] Al Zakwani IS, Barron JJ, Bullano MF, et al. Analysis or healthcare utilization patterns and adherence in patients receiving typical and atypical antipsychotic medications. Curr Med Res Opin 2003;19:619–26. [2] American Psychiatric Association. Practice guideline for the treatment of patients with schizophrenia, 2nd ed, Washington, DC: American Psychiatric Press; 2004. [3] Awad AG, Voruganti L. Impact of novel antipsychotic drugs. CNS Drugs 2004;18:893–977. [4] Birchwood M, McMillian JF. Early intervention in schizophrenia. Aust N Z J Psychiatry 1993;27:374–8. [5] Blaska B. The myriad medication mistakes in psychiatry: a consumer’s view. Hosp Community Psychiatry 1990;41:993–8. 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